Ève Chiapello (original) (raw)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

Ève Chiapello, née le 2 avril 1965, est une sociologue française.

Elle a pour principaux domaines d'expertise la critique du capitalisme, l'histoire du management, la sociologie des instruments politiques et de gestion ainsi que l'étude critique des catégories économiques et comptables[1].

Diplômée d'HEC Paris en 1987, Ève Chiapello obtient un DESS en gestion des institutions culturelles de l'Université Paris IX – Dauphine en 1988, un DEA de Sciences sociales ENS-EHESS en 1991, un doctorat en Sciences de Gestion de l'Université Paris IX – Dauphine en 1994 avec une thèse intitulée « Les modes de contrôle des organisations artistiques », puis une habilitation à diriger des recherches dans la même Université.

Initialement gestionnaire, Ève Chiapello devient progressivement sociologue, s'intéressant aux transformations du capitalisme. Après 23 ans comme membre du corps professoral permanent d'HEC Paris (où elle a co-fondé la majeure Alternative Management), elle est élue en 2012 comme directrice d'étude sur une chaire de « sociologie des transformations du capitalisme » à l'EHESS. Elle devient aussi membre du comité de rédaction de la revue Sociologie du travail en 2010[2].

De 2014 à 2019, elle dirige le Master 2 « Sciences Économiques et Sociales : Institutions, Economie et Société » (EHESS, Paris-Ouest Nanterre). En 2018, elle crée et co-dirige le Master PSL intitulé « Institutions, Organisations, Economie et Société » (EHESS, Université Paris-Dauphine, Mines ParisTech).

Ève Chiapello s'est fait connaître par la publication en 1999 du Nouvel esprit du capitalisme, une histoire récente du capitalisme (de 1968 à 1995) racontée à partir du management et coécrite avec le sociologue Luc Boltanski.

A partir des années 2010, dans la foulée de l'écriture d'un manuel de recherche Sociologie des outils de gestion faisant le point sur différentes approches possibles pour développer une sociologie attentive aux outils de gestion et aux instruments politiques[3], Ève Chiapello élabore une « analyse des transformations du capitalisme à partir d’un décryptage des outils de gestion utilisés par les entreprises et des instruments politiques mis en œuvre par des personnes de droit public pour réguler et organiser ce capitalisme »[4].

Depuis la fin des années 2010, elle s'intéresse au phénomène de financiarisation de notre économie et aux outils qui accompagnent ce phénomène jusqu'au sein des politiques publiques[5]. Elle cherche notamment à documenter la pénétration de tous les secteurs d’activités par des outils « financiarisés », c’est-à-dire « des instruments qui reposent conceptuellement et techniquement sur le corpus techno-scientifique de la finance moderne »[4].

La particularité du travail d'Ève Chiapello est d'intégrer une connaissance et une compréhension des pratiques, des outils et des logiques du management et de la gestion. La sociologue accorde une grande importance à la compréhension des formats de calcul et de rendu de comptes[6], permettant de saisir les fondements politiques et moraux de la mesure au sein des organisations capitalistes et au-delà. Elle propose une approche qui associe autant la sociologie des sciences et des techniques, l'économie des conventions et l'épistémologie foucaldienne.

  1. « Site personnel ».
  2. « Comité de rédaction - Sociologie du travail », sur sociologiedutravail.org (consulté le 17 décembre 2019).
  3. Chiapello, Ève. et Gilbert, Patrick., Sociologie des outils de gestion : introduction à l'analyse sociale de l'instrumentation de gestion, Paris, La Découverte, 2013, 294 p. (ISBN 978-2-7071-5145-2 et 2-7071-5145-9, OCLC 859139265, lire en ligne)
  4. a et b « Eve Chiapello », sur cems.ehess.fr (consulté le 16 décembre 2019).
  5. Ève Chiapello, « La financiarisation des politiques publiques », Mondes en développement, vol. no 178, no 2,‎ 2017, p. 23 (ISSN 0302-3052 et 1782-1444, DOI 10.3917/med.178.0023, lire en ligne, consulté le 16 décembre 2019)
  6. (en) Eve Chiapello, « Critical accounting research and neoliberalism », Critical Perspectives on Accounting, vol. 43,‎ mars 2017, p. 47–64 (DOI 10.1016/j.cpa.2016.09.002, lire en ligne, consulté le 16 décembre 2019)