François Raynouard (original) (raw)

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François Just Marie Raynouard, né le 18 septembre 1761[1] à Brignoles et mort le 27 octobre 1836 à Passy, est un historien, philologue romaniste et dramaturge français.

Ses travaux de publication et de traduction des œuvres des troubadours, qui prolongent ceux de Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye, ont été essentiels pour la diffusion du style troubadour, et constituent un prélude à la renaissance occitane incarnée plus tard pour celui du Félibrige.

Élève du petit séminaire d'Aix-en-Provence puis de la faculté de droit de cette ville, François Just Marie Raynouard[2],[3] devient avocat au barreau de Draguignan. En 1791, il est élu député suppléant à l'Assemblée législative[4]. Emprisonné sous la Terreur à la prison de l'Abbaye pour ses sympathies girondines, il tire de cette expérience sa tragédie Caton d'Utique (1794). Il est libéré après le 9 thermidor et retourne dans sa ville natale, où il reprend avec succès la profession d'avocat.

En 1803, il remporte le prix de poésie de l'Institut de France et monte à Paris. En 1805, sa tragédie Les Templiers plaît à Napoléon Ier et remporte un vif succès[5] à la Comédie-Française ainsi qu'en librairie et cela malgré les critiques de Geoffroy. Il est député au Corps législatif de 1806 à 1814 et représentant aux Cent-Jours. Il est élu à l'Académie française en 1807[6] et à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1816. Il est nommé secrétaire perpétuel de l'Académie française en 1817[7].

En 1809, la pièce Les états de Blois ou la mort du duc de Guise déplaît à Napoléon et est interdite. À la fin de l'Empire, Raynouard abandonne le théâtre pour se consacrer à la philologie et à l'étude des langues du Moyen Âge, et notamment du vieux provençal[8],[9]. C'est dans ce domaine qu'il acquiert la renommée la plus durable par ses recherches sur les troubadours et les cours d'amour. Robert Lafont le présente, avec Honnorat, comme un des deux grands précurseurs du Félibrige : « Il serait fastidieux d'énumérer ce que l'école félibréenne, en ses premières propositions théoriques, doit à Raynouard et Honnorat, aux deux savants qui ont posé de l'entreprise, les bases idéologiques. En un mot, elle leur doit les raisons de son existence ; le souvenir de l'ancienne splendeur et le sentiment de la dignité retrouvée[10] ».

Monument à François Raynouard, œuvre de Victor Nicolas à Brignoles.

Raynouard était officier de la Légion d'honneur. Dans le 16e arrondissement de Paris, une rue et un square portent son nom[11]. À Brignoles, un monument[12] lui rend hommage sur la place Saint-Pierre près de sa maison natale et le lycée[13] de la ville, ainsi qu'un boulevard, portent son nom.

Il est inhumé au cimetière de Passy (Paris)[14].

  1. Acte de baptême de François Just Marie Raynouard en 1761.
  2. Pour le prénom "Just" qui doit remplacer le prénom "Juste", voir : Acte de baptême de François Just Marie Raynouard en 1761 et Fiche biographique de l'Assemblée nationale.
  3. Conformément à un usage répandu à son époque, il signait tous ses ouvrages "M. Raynouard" sans prénom usuel.
  4. Joseph Savarelli, Les administrateurs du département du Var, 1790-1897 : notices biographiques, Éditions Olivier-Joulian, 1897.
  5. René Merle, Raynouard de Brignoles, Chroniques varoises, La Marseillaise, 1995.
  6. Discours de réception à l'Académie française le 24 novembre 1807.
  7. Tyrtée Taster, Histoire des quarante fauteuils de l'Académie française, Éditions Lacroix, 1855.
  8. Émile Ripert, La Renaissance Provençale (1800-1860), Éditions Laffitte, 1882.
  9. Louis Bergeron et Guy Chaussinand-Nogaret, Grands notables du Premier Empire : notices de biographie sociale, Volume 18, Centre national de la recherche scientifique, 1988.
  10. Simon Calamel et Dominique Javel, La langue d'oc pour étendard, les Félibres (1854-2002), Éditions Privat, 2002, citation de la page 34.
  11. Auguste Doniol, Histoire du XVIe arrondissement de Paris, Éditions Hachette, 1902.
  12. Le Livre d'or du centenaire de Raynouard, Brignoles. Société Nouvelle des Imprimeries Toulonnaises, Toulon, 1939.
  13. L'histoire du lycée Raynouard à Brignoles.
  14. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Rue des Réservoirs », p. 336-337.