Lydia Jaeger | Insttut de Théologie Evangélique (original) (raw)
Science, philosophy and theology by Lydia Jaeger
Achevée depuis bientôt deux mille ans, la Bible reste le livre le plus lu et le plus traduit dans... more Achevée depuis bientôt deux mille ans, la Bible reste le livre le plus lu et le plus traduit dans le monde et son importance se mesure au nombre de livres écrits à son propos !
Le projet de ce livre se justifie par plusieurs traits originaux, notamment l’accent mis sur des interrogations épistémologiques (au sens de « méthodologiques » : méthodes de lecture, principes herméneutiques selon différentes traditions religieuses, réception du texte, influence des évolutions du monde contemporain et des nouveaux médias sur la façon dont on s’approprie la Bible, etc.)
Il se distingue par la diversité des aires culturelles, des traditions religieuses et des disciplines académiques représentées par les auteurs. Ce qui les unit, c’est d’un côté leur expertise reconnue dans leur domaine de contribution, et de l’autre leur passion pour l’Écriture. Tout en étant à la pointe de la recherche, les auteurs s’efforcent de rendre leur contribution accessible à un assez large public, non spécialiste des questions abordées. En particulier, les étudiants et les personnes intéressées par la lecture de la Bible trouveront dans ce livre une introduction aux diverses questions qu’elle pose aujourd’hui.
Perspectives on Science and Christian Faith, 2022
In contrast to common practice, which separates science and theology, this article takes the doct... more In contrast to common practice, which separates science and theology, this article takes the doctrine of creation as the key to map out fruitful interactions between science and theology. In particular, it asks how theologians-and the wider church-can benefit from science and what scientists can learn from theology for their professional work. Such an integrated view enables us to understand science as a gift to the church and also to consciously take advantage of theological resources in scientific practice. Although this article mainly uses creation as the lens through which to address these questions, it also hints at contributions which the doctrines of sin and redemption offer.
Themelios 45, issue 2, 2020
The concept of personhood is crucial for our understanding of what it is to be human. This articl... more The concept of personhood is crucial for our understanding of what it is to be human. This article considers the ways that Christological debates in the early Church contributed to the emergence of the concept of person. It then suggests that neglect of the theological roots of this concept is the reason why modern definitions of person are unsatisfactory. The latter typically refer to particular properties of the individual, whereas the Trinitarian concept of person is relational. Finally, some ethical implications are drawn from the Christological insight that the person is a fundamental ontological category. In particular, this perspective defends the personhood of those who do not meet the criteria of modern definitions of person.
Théologie Evangélique, 2020
La preuve ontologique fut proposée originellement par Anselme de Cantorbéry au onzième siècle. Co... more La preuve ontologique fut proposée originellement par Anselme de Cantorbéry au onzième siècle. Considérée par beaucoup d’être un sophisme, sans aucune valeur probante, l’argument continue à trouver des défenseurs vigoureux. L’article présente plusieurs versions sous lesquelles l’argument a été proposé, et examine quelques objections. Il conclut que l’argument prouve, sinon l’existence de Dieu, au moins l’irrationnalité de l’athéisme : on ne nie Dieu qu’au prix de sa raison. De plus, l’argument ontologique montre que Dieu est inhérent à l’exercice de la raison et que de cette façon tout homme, dans sa raison, fait l’expérience de Dieu.
Théologie Evangélique, 2020
Le scientifique chrétien élabore sa compréhension de la réalité à partir de deux sources : la rév... more Le scientifique chrétien élabore sa compréhension de la réalité à partir de deux sources : la révélation générale dans le monde d’un côté, la révélation spéciale dans l’Écriture de l’autre.
La science et la théologie sont des réponses humaines à la révélation divine sous ces deux formes. La méthode scientifique et la démarche théologique manifestent à la fois des similitudes et des différences.
D’une importance centrale est la reconnaissance des spécificités de la source d’autorité ultime dans chacun des deux domaines. Une bonne compréhension des méthodologies scientifiques et théologique est en particulier précieuse quand des tensions surgissent entre les connaissances élaborées dans le champ scientifique et ce que nous croyons sur la base de la lecture de la Bible. Le texte propose dix thèses pour guider l’interaction entre découvertes scientifiques et convictions théologiques élaborées à partir de l’Écriture.
Théologie Evangélique, 2019
La notion de personne a reçu un approfondissement formidable au cours des débats christologiques ... more La notion de personne a reçu un approfondissement formidable au cours des débats christologiques qui ont abouti aux formulations équilibrées des conciles de Nicée et de Chalcédoine.
L’article retrace rapidement les grandes lignes de ces débats, avant de braquer le projecteur sur deux étapes décisives dans l’évolution de la notion de personne : les péripéties du terme « hypostase » et l’apport de saint Augustin dans son De Trinitate.
En conclusion, quelques implications éthiques sont tirées du nouvel acquis christologique selon lequel la personne est une catégorie ontologique fondamentale.
Issues in Science and Theology: Nature – and Beyond. Issues in Science and Religion: Publications of the European Society for the Study of Science and Theology, vol 5, 2020
The concepts of divine transcendence and divine immanence are often taken to be antithetical. It ... more The concepts of divine transcendence and divine immanence are often taken to be antithetical. It seems that the more one is stressed, the greater the difficulty in allowing for the other. But there is no apparent tension between these twin truths in the biblical accounts, and classic Christian tradition has affirmed them both. In order to resolve the felt opposition between divine transcendence and immanence, the biblical Creator-creature pattern has to be taken as the starting-point to understand the God-world relationship. As the transcendent Creator, God is intimately present and active in his creation.
Taking creation as the starting-point is not a fideistic manoeuvre. In fact, fully acknowledging divine transcendence excludes any framework that would include God and the world in the more general context of being. Such an overarching framework would constitute a reality over and above God – a perspective which cannot be accommodated by theism. Instead, we have to learn who God is, and how the world relates to him, from the biblical texts.
The fruitfulness of the concept of creation for science is reflected in the fact that it provides a relevant framework to reconsider certain questions raised by a scientific description of the world: the distinction between science and scientism, reductionism, laws of nature, human freedom and determinism.
This article examines the status of facts and theories in science and theology. The biblical worl... more This article examines the status of facts and theories in science and theology. The biblical worldview upholds human knowledge, while highlighting its limited, situated and personal character. Some developments in 20th century science and epistemology confirm such an understanding of knowledge. Of particular relevance here are the failure of logical empiricism and Kuhnian, Polanyian and presuppositional epistemologies. Comparing the construction of scientific and theological knowledge, this article focuses on what science and theology contribute to the study of human origins and how to harmonize specific insights gained in both fields. It explores a non-reductionist, multidimensional model of intellectual inquiry in which both science and theology can contribute to our understanding of human reality.
La physique moderne réintègre-t-elle Dieu dans la description de la nature ? Le monde qui nous en... more La physique moderne réintègre-t-elle Dieu dans la description de la nature ? Le monde qui nous entoure et dont nous sommes est la création de Dieu – tel est le message des premières pages de la Bible. Mais comment faut-il envisager le rapport entre la création et son Créateur ? Comment la nature révèle-t-elle son caractère de chose créée ? Poser ces questions, c'est s'interroger sur le rapport entre les sciences et la foi au Dieu Créateur – ou pour reprendre la formule classique – entre le livre des oeuvres de Dieu et le livre de ses paroles.
On se représente couramment Descartes comme un philosophe rationaliste qui prend la pensée humain... more On se représente couramment Descartes comme un philosophe rationaliste qui prend la pensée humaine comme point de départ de toute connaissance. En particulier, la connaissance de Dieu semble venir après la connaissance de soi. Cet article examine la place précise que Descartes attribue à Dieu dans son système philosophique tel qu’il le
présente dans son Discours de la méthode et ses Méditations métaphysiques. Tout en confirmant en partie l'image reçue de Descartes, l'étude de ces textes révélera des zones de tension dans la pensée de Descartes. Par moments, on constate une conscience étonnamment aiguë du rôle fondamental que joue Dieu pour la connaissance humaine. Le doute lui-même (ou plus précisément la possibilité de le reconnaître comme tel) semble être lié à l’existence de Dieu. Ainsi, Descartes témoigne (peut-être contre son gré) du fait qu’aucune connaissance finie n’est possible sans être ancrée dans l’Infini.
Études de cosmologie philosophique, sous dir. Michel Bastit,
Divers penseurs ont invoqué l'existence de lois de la nature, la possibilité pour l'homme de les ... more Divers penseurs ont invoqué l'existence de lois de la nature, la possibilité pour l'homme de les connaître et même la forme particulière de ces lois, comme arguments en faveur de l'existence de Dieu. L'article examine dans quelle mesure et sous quelle forme de tels arguments sont défendables compte tenu de nos connaissances physiques et
philosophiques actuelles. Il défend une version spécifique de la preuve physico-théologique qui établit l’irrationalité d'un refus de l'explication des lois par Dieu.
Faith and Philosophy, 2012
Lydia Jaeger; Faith and Philosophy XXIX, 2012, p. 295-312.
Blackwell Companion to Science and Christianity, sous dir. James B. Stump, Alan G. Padgett, , 2012
Philosophia Naturalis, 2006
... Es gibt ja objektiv keine Willens-freiheit.“37 In einem Brief aus dem Jahre 1948 begründet er... more ... Es gibt ja objektiv keine Willens-freiheit.“37 In einem Brief aus dem Jahre 1948 begründet er mit der glei-chen Überzeugung die Feindesliebe: „Ich kann ihn nicht hassen, weil er so thun muss, wie er ... New York: Falcon beruft (Talmud änderte später seinen Namen in Talmey). ...
In his most recent book The Empirical Stance (2002), Bas van Fraassen elaborates earlier suggesti... more In his most recent book The Empirical Stance (2002), Bas van Fraassen elaborates earlier suggestions of a religious view that shares striking parallels with his constructive empiricism. A particularly salient feature consists in the critical distance maintained towards theoretical formulations both in science and religion. Van Fraassen therefore gives preference to a mystical approach of religious experience. Alternatively I suggest a view built on mediation by the word, both in the structure of reality and the encounter between persons. Without falling prey to rationalist illusions, such an approach allows for true human knowledge as embedded in transcendent Wisdom. It implies a more radical break with the Enlightenment ideal of neutral and universal knowledge than van Fraassen's program, as he still maintains a kind of immanent grounding of knowledge in the form of direct, unmediated experience, in spite of his claimed rejection of classical foundationalism. We can thus overcome the antithetical ring that characterizes his notion of rationality understood as bridled irrationality and escape relativism without forgetting the lessons that we have learned from the collapse of positivism and to which van Fraassen rightly draws our attention.
La foi au début de l'apologétique « Quand on vous demande pourquoi vous espérez, soyez toujours p... more La foi au début de l'apologétique « Quand on vous demande pourquoi vous espérez, soyez toujours prêts à donner des explications » (1 Pi 3.15) : dès les premiers temps de l'Église, l'apologétique, c'est-à-dire la défense raisonnée de la foi face aux arguments du non croyant a constitué une partie intégrante de l'annonce de l'Évangile. Elle est indispensable si la foi doit se distinguer de la crédulité ; sans elle, la conversion relèverait d'un choix arbitraire, et le croyant ne pourrait pas aimer Dieu « de toute sa pensée » (Luc 10.27). Mais avant qu'on avance tel ou tel argument en faveur de la foi chrétienne, il faut poser la question de la méthode : Quels types d’argument utiliser ? Quelle est la bonne démarche pour « prouver » la vérité du christianisme ? Et en particulier : Quelle place accorder à la foi en Dieu dans la démarche apologétique elle-même ?
Les convictions religieuses dans le débat épistémologique contemporain (Le texte que voici présen... more Les convictions religieuses dans le débat épistémologique contemporain (Le texte que voici présente une version adaptée du discours prononcé lors de la soutenance du 3 juin 2005, augmentée de quelques éléments de la préface de ma thèse. Je saisis l'occasion pour exprimer ma dette de reconnaissance envers la direction de l'Institut Biblique de Nogent, qui m'a accordé l'espace de liberté nécessaire pour mener à bien ce projet. Je suis bien consciente que mes collègues ont dû plus d'une fois pallier mes absences et supporter avec patience certains retards ! Ma reconnaissance va aussi aux étudiants de l'Institut, qui ont su m'encourager par leur intérêt pour mon propre cycle d'études et par leur patience quand la directrice des études n'était pas aussi concentrée sur sa tâche qu'ils auraient pu le souhaiter...)
La question du déterminisme ne peut laisser indifférent celui qui cherche à établir un pont entre... more La question du déterminisme ne peut laisser indifférent celui qui cherche à établir un pont entre la science et la foi, ou même plus largement entre la réflexion philosophique et la théologie. C'est presque un lieu commun que d'invoquer le déterminisme gouvernant la science (au moins avant l'avènement de la mécanique quantique) pour mettre à mal la croyance « naïve » dans l'intervention d'un Dieu transcendant dans le monde de notre expérience. Mais d'aucuns voient aussi une imcompatibilité entre le déterminisme rigide (ou vu comme tel), prévalant en science, et la liberté humaine. Question importante dans le dialogue interdisciplinaire, le déterminisme fait aussi surface dans des débats proprement théologiques ; n'en mentionnons que la prédestination.
L’ampleur des questions se rattachant à la notion de déterminisme m’a donc amenée à m’intéresser à un ouvrage d’un épistémologue éminent de notre siècle, Karl Popper, qui, bien que refusant de se placer dans la perspective de la foi chrétienne, peut nous apporter des éclairages stimulants et originaux. Son traitement de la question confirme sa réputation de philosophe perspicace et indépendant. Engageons-nous donc à sa suite, pour cueillir quelques fruits de sa réflexion. Le livre n’est pas d’une publication toute récente ; mais sa valeur n’en est pas amoindrie. Le vieux vin n’est-il pas, bien souvent, le meilleur ?
Sola scriptura – la jalousie de Dieu implique qu'aucune tradition humaine ne doit concurrencer l'... more Sola scriptura – la jalousie de Dieu implique qu'aucune tradition humaine ne doit concurrencer l'autorité de la révélation biblique. Cependant, nous ne pouvons qu'être reconnaissants envers le Seigneur pour l'enseignement des docteurs (d'hier et d'aujourd'hui) qu'il a donnés à son Église. Parmi les grands noms du passé, l'étudiant d'Henri Blocher repérait vite un groupe d'auteurs moins connus, mais qui revêtaient manifestement une importance particulière : le courant dit « néo-calviniste », avec comme figure de proie Abraham Kuyper, Herman Dooyeweerd et Cornelius Van Til. Même si l'étudiant était souvent long à comprendre la signification de leur pensée , il avait conscience du bénéfice qu'il aurait à fréquenter leurs écrits. Grâce à l'encouragement ferme de mon professeur de théologie systématique et de pensée contemporaine, j'ai persévéré quand les textes – de Dooyeweerd et de Van Til surtout – se révélèrent, à la première lecture, d'accès ardu. L'effort a été récompensé : à divers moments de mon cheminement intellectuel, ils m'ont fourni des clés précieuses pour l'analyse épistémologique. Si cet article engage une discussion critique avec un aspect de la pensée dooyeweerdienne, il faut y lire le reflet du grand intérêt que celle-ci continue à susciter. Que l'appréciation critique fasse intervenir des intuitions exprimées par Henri Blocher lui-même, souligne encore une fois l'importance de la médiation blochérienne du néo-calvinisme pour plus d'un de ses anciens étudiants.
Achevée depuis bientôt deux mille ans, la Bible reste le livre le plus lu et le plus traduit dans... more Achevée depuis bientôt deux mille ans, la Bible reste le livre le plus lu et le plus traduit dans le monde et son importance se mesure au nombre de livres écrits à son propos !
Le projet de ce livre se justifie par plusieurs traits originaux, notamment l’accent mis sur des interrogations épistémologiques (au sens de « méthodologiques » : méthodes de lecture, principes herméneutiques selon différentes traditions religieuses, réception du texte, influence des évolutions du monde contemporain et des nouveaux médias sur la façon dont on s’approprie la Bible, etc.)
Il se distingue par la diversité des aires culturelles, des traditions religieuses et des disciplines académiques représentées par les auteurs. Ce qui les unit, c’est d’un côté leur expertise reconnue dans leur domaine de contribution, et de l’autre leur passion pour l’Écriture. Tout en étant à la pointe de la recherche, les auteurs s’efforcent de rendre leur contribution accessible à un assez large public, non spécialiste des questions abordées. En particulier, les étudiants et les personnes intéressées par la lecture de la Bible trouveront dans ce livre une introduction aux diverses questions qu’elle pose aujourd’hui.
Perspectives on Science and Christian Faith, 2022
In contrast to common practice, which separates science and theology, this article takes the doct... more In contrast to common practice, which separates science and theology, this article takes the doctrine of creation as the key to map out fruitful interactions between science and theology. In particular, it asks how theologians-and the wider church-can benefit from science and what scientists can learn from theology for their professional work. Such an integrated view enables us to understand science as a gift to the church and also to consciously take advantage of theological resources in scientific practice. Although this article mainly uses creation as the lens through which to address these questions, it also hints at contributions which the doctrines of sin and redemption offer.
Themelios 45, issue 2, 2020
The concept of personhood is crucial for our understanding of what it is to be human. This articl... more The concept of personhood is crucial for our understanding of what it is to be human. This article considers the ways that Christological debates in the early Church contributed to the emergence of the concept of person. It then suggests that neglect of the theological roots of this concept is the reason why modern definitions of person are unsatisfactory. The latter typically refer to particular properties of the individual, whereas the Trinitarian concept of person is relational. Finally, some ethical implications are drawn from the Christological insight that the person is a fundamental ontological category. In particular, this perspective defends the personhood of those who do not meet the criteria of modern definitions of person.
Théologie Evangélique, 2020
La preuve ontologique fut proposée originellement par Anselme de Cantorbéry au onzième siècle. Co... more La preuve ontologique fut proposée originellement par Anselme de Cantorbéry au onzième siècle. Considérée par beaucoup d’être un sophisme, sans aucune valeur probante, l’argument continue à trouver des défenseurs vigoureux. L’article présente plusieurs versions sous lesquelles l’argument a été proposé, et examine quelques objections. Il conclut que l’argument prouve, sinon l’existence de Dieu, au moins l’irrationnalité de l’athéisme : on ne nie Dieu qu’au prix de sa raison. De plus, l’argument ontologique montre que Dieu est inhérent à l’exercice de la raison et que de cette façon tout homme, dans sa raison, fait l’expérience de Dieu.
Théologie Evangélique, 2020
Le scientifique chrétien élabore sa compréhension de la réalité à partir de deux sources : la rév... more Le scientifique chrétien élabore sa compréhension de la réalité à partir de deux sources : la révélation générale dans le monde d’un côté, la révélation spéciale dans l’Écriture de l’autre.
La science et la théologie sont des réponses humaines à la révélation divine sous ces deux formes. La méthode scientifique et la démarche théologique manifestent à la fois des similitudes et des différences.
D’une importance centrale est la reconnaissance des spécificités de la source d’autorité ultime dans chacun des deux domaines. Une bonne compréhension des méthodologies scientifiques et théologique est en particulier précieuse quand des tensions surgissent entre les connaissances élaborées dans le champ scientifique et ce que nous croyons sur la base de la lecture de la Bible. Le texte propose dix thèses pour guider l’interaction entre découvertes scientifiques et convictions théologiques élaborées à partir de l’Écriture.
Théologie Evangélique, 2019
La notion de personne a reçu un approfondissement formidable au cours des débats christologiques ... more La notion de personne a reçu un approfondissement formidable au cours des débats christologiques qui ont abouti aux formulations équilibrées des conciles de Nicée et de Chalcédoine.
L’article retrace rapidement les grandes lignes de ces débats, avant de braquer le projecteur sur deux étapes décisives dans l’évolution de la notion de personne : les péripéties du terme « hypostase » et l’apport de saint Augustin dans son De Trinitate.
En conclusion, quelques implications éthiques sont tirées du nouvel acquis christologique selon lequel la personne est une catégorie ontologique fondamentale.
Issues in Science and Theology: Nature – and Beyond. Issues in Science and Religion: Publications of the European Society for the Study of Science and Theology, vol 5, 2020
The concepts of divine transcendence and divine immanence are often taken to be antithetical. It ... more The concepts of divine transcendence and divine immanence are often taken to be antithetical. It seems that the more one is stressed, the greater the difficulty in allowing for the other. But there is no apparent tension between these twin truths in the biblical accounts, and classic Christian tradition has affirmed them both. In order to resolve the felt opposition between divine transcendence and immanence, the biblical Creator-creature pattern has to be taken as the starting-point to understand the God-world relationship. As the transcendent Creator, God is intimately present and active in his creation.
Taking creation as the starting-point is not a fideistic manoeuvre. In fact, fully acknowledging divine transcendence excludes any framework that would include God and the world in the more general context of being. Such an overarching framework would constitute a reality over and above God – a perspective which cannot be accommodated by theism. Instead, we have to learn who God is, and how the world relates to him, from the biblical texts.
The fruitfulness of the concept of creation for science is reflected in the fact that it provides a relevant framework to reconsider certain questions raised by a scientific description of the world: the distinction between science and scientism, reductionism, laws of nature, human freedom and determinism.
This article examines the status of facts and theories in science and theology. The biblical worl... more This article examines the status of facts and theories in science and theology. The biblical worldview upholds human knowledge, while highlighting its limited, situated and personal character. Some developments in 20th century science and epistemology confirm such an understanding of knowledge. Of particular relevance here are the failure of logical empiricism and Kuhnian, Polanyian and presuppositional epistemologies. Comparing the construction of scientific and theological knowledge, this article focuses on what science and theology contribute to the study of human origins and how to harmonize specific insights gained in both fields. It explores a non-reductionist, multidimensional model of intellectual inquiry in which both science and theology can contribute to our understanding of human reality.
La physique moderne réintègre-t-elle Dieu dans la description de la nature ? Le monde qui nous en... more La physique moderne réintègre-t-elle Dieu dans la description de la nature ? Le monde qui nous entoure et dont nous sommes est la création de Dieu – tel est le message des premières pages de la Bible. Mais comment faut-il envisager le rapport entre la création et son Créateur ? Comment la nature révèle-t-elle son caractère de chose créée ? Poser ces questions, c'est s'interroger sur le rapport entre les sciences et la foi au Dieu Créateur – ou pour reprendre la formule classique – entre le livre des oeuvres de Dieu et le livre de ses paroles.
On se représente couramment Descartes comme un philosophe rationaliste qui prend la pensée humain... more On se représente couramment Descartes comme un philosophe rationaliste qui prend la pensée humaine comme point de départ de toute connaissance. En particulier, la connaissance de Dieu semble venir après la connaissance de soi. Cet article examine la place précise que Descartes attribue à Dieu dans son système philosophique tel qu’il le
présente dans son Discours de la méthode et ses Méditations métaphysiques. Tout en confirmant en partie l'image reçue de Descartes, l'étude de ces textes révélera des zones de tension dans la pensée de Descartes. Par moments, on constate une conscience étonnamment aiguë du rôle fondamental que joue Dieu pour la connaissance humaine. Le doute lui-même (ou plus précisément la possibilité de le reconnaître comme tel) semble être lié à l’existence de Dieu. Ainsi, Descartes témoigne (peut-être contre son gré) du fait qu’aucune connaissance finie n’est possible sans être ancrée dans l’Infini.
Études de cosmologie philosophique, sous dir. Michel Bastit,
Divers penseurs ont invoqué l'existence de lois de la nature, la possibilité pour l'homme de les ... more Divers penseurs ont invoqué l'existence de lois de la nature, la possibilité pour l'homme de les connaître et même la forme particulière de ces lois, comme arguments en faveur de l'existence de Dieu. L'article examine dans quelle mesure et sous quelle forme de tels arguments sont défendables compte tenu de nos connaissances physiques et
philosophiques actuelles. Il défend une version spécifique de la preuve physico-théologique qui établit l’irrationalité d'un refus de l'explication des lois par Dieu.
Faith and Philosophy, 2012
Lydia Jaeger; Faith and Philosophy XXIX, 2012, p. 295-312.
Blackwell Companion to Science and Christianity, sous dir. James B. Stump, Alan G. Padgett, , 2012
Philosophia Naturalis, 2006
... Es gibt ja objektiv keine Willens-freiheit.“37 In einem Brief aus dem Jahre 1948 begründet er... more ... Es gibt ja objektiv keine Willens-freiheit.“37 In einem Brief aus dem Jahre 1948 begründet er mit der glei-chen Überzeugung die Feindesliebe: „Ich kann ihn nicht hassen, weil er so thun muss, wie er ... New York: Falcon beruft (Talmud änderte später seinen Namen in Talmey). ...
In his most recent book The Empirical Stance (2002), Bas van Fraassen elaborates earlier suggesti... more In his most recent book The Empirical Stance (2002), Bas van Fraassen elaborates earlier suggestions of a religious view that shares striking parallels with his constructive empiricism. A particularly salient feature consists in the critical distance maintained towards theoretical formulations both in science and religion. Van Fraassen therefore gives preference to a mystical approach of religious experience. Alternatively I suggest a view built on mediation by the word, both in the structure of reality and the encounter between persons. Without falling prey to rationalist illusions, such an approach allows for true human knowledge as embedded in transcendent Wisdom. It implies a more radical break with the Enlightenment ideal of neutral and universal knowledge than van Fraassen's program, as he still maintains a kind of immanent grounding of knowledge in the form of direct, unmediated experience, in spite of his claimed rejection of classical foundationalism. We can thus overcome the antithetical ring that characterizes his notion of rationality understood as bridled irrationality and escape relativism without forgetting the lessons that we have learned from the collapse of positivism and to which van Fraassen rightly draws our attention.
La foi au début de l'apologétique « Quand on vous demande pourquoi vous espérez, soyez toujours p... more La foi au début de l'apologétique « Quand on vous demande pourquoi vous espérez, soyez toujours prêts à donner des explications » (1 Pi 3.15) : dès les premiers temps de l'Église, l'apologétique, c'est-à-dire la défense raisonnée de la foi face aux arguments du non croyant a constitué une partie intégrante de l'annonce de l'Évangile. Elle est indispensable si la foi doit se distinguer de la crédulité ; sans elle, la conversion relèverait d'un choix arbitraire, et le croyant ne pourrait pas aimer Dieu « de toute sa pensée » (Luc 10.27). Mais avant qu'on avance tel ou tel argument en faveur de la foi chrétienne, il faut poser la question de la méthode : Quels types d’argument utiliser ? Quelle est la bonne démarche pour « prouver » la vérité du christianisme ? Et en particulier : Quelle place accorder à la foi en Dieu dans la démarche apologétique elle-même ?
Les convictions religieuses dans le débat épistémologique contemporain (Le texte que voici présen... more Les convictions religieuses dans le débat épistémologique contemporain (Le texte que voici présente une version adaptée du discours prononcé lors de la soutenance du 3 juin 2005, augmentée de quelques éléments de la préface de ma thèse. Je saisis l'occasion pour exprimer ma dette de reconnaissance envers la direction de l'Institut Biblique de Nogent, qui m'a accordé l'espace de liberté nécessaire pour mener à bien ce projet. Je suis bien consciente que mes collègues ont dû plus d'une fois pallier mes absences et supporter avec patience certains retards ! Ma reconnaissance va aussi aux étudiants de l'Institut, qui ont su m'encourager par leur intérêt pour mon propre cycle d'études et par leur patience quand la directrice des études n'était pas aussi concentrée sur sa tâche qu'ils auraient pu le souhaiter...)
La question du déterminisme ne peut laisser indifférent celui qui cherche à établir un pont entre... more La question du déterminisme ne peut laisser indifférent celui qui cherche à établir un pont entre la science et la foi, ou même plus largement entre la réflexion philosophique et la théologie. C'est presque un lieu commun que d'invoquer le déterminisme gouvernant la science (au moins avant l'avènement de la mécanique quantique) pour mettre à mal la croyance « naïve » dans l'intervention d'un Dieu transcendant dans le monde de notre expérience. Mais d'aucuns voient aussi une imcompatibilité entre le déterminisme rigide (ou vu comme tel), prévalant en science, et la liberté humaine. Question importante dans le dialogue interdisciplinaire, le déterminisme fait aussi surface dans des débats proprement théologiques ; n'en mentionnons que la prédestination.
L’ampleur des questions se rattachant à la notion de déterminisme m’a donc amenée à m’intéresser à un ouvrage d’un épistémologue éminent de notre siècle, Karl Popper, qui, bien que refusant de se placer dans la perspective de la foi chrétienne, peut nous apporter des éclairages stimulants et originaux. Son traitement de la question confirme sa réputation de philosophe perspicace et indépendant. Engageons-nous donc à sa suite, pour cueillir quelques fruits de sa réflexion. Le livre n’est pas d’une publication toute récente ; mais sa valeur n’en est pas amoindrie. Le vieux vin n’est-il pas, bien souvent, le meilleur ?
Sola scriptura – la jalousie de Dieu implique qu'aucune tradition humaine ne doit concurrencer l'... more Sola scriptura – la jalousie de Dieu implique qu'aucune tradition humaine ne doit concurrencer l'autorité de la révélation biblique. Cependant, nous ne pouvons qu'être reconnaissants envers le Seigneur pour l'enseignement des docteurs (d'hier et d'aujourd'hui) qu'il a donnés à son Église. Parmi les grands noms du passé, l'étudiant d'Henri Blocher repérait vite un groupe d'auteurs moins connus, mais qui revêtaient manifestement une importance particulière : le courant dit « néo-calviniste », avec comme figure de proie Abraham Kuyper, Herman Dooyeweerd et Cornelius Van Til. Même si l'étudiant était souvent long à comprendre la signification de leur pensée , il avait conscience du bénéfice qu'il aurait à fréquenter leurs écrits. Grâce à l'encouragement ferme de mon professeur de théologie systématique et de pensée contemporaine, j'ai persévéré quand les textes – de Dooyeweerd et de Van Til surtout – se révélèrent, à la première lecture, d'accès ardu. L'effort a été récompensé : à divers moments de mon cheminement intellectuel, ils m'ont fourni des clés précieuses pour l'analyse épistémologique. Si cet article engage une discussion critique avec un aspect de la pensée dooyeweerdienne, il faut y lire le reflet du grand intérêt que celle-ci continue à susciter. Que l'appréciation critique fasse intervenir des intuitions exprimées par Henri Blocher lui-même, souligne encore une fois l'importance de la médiation blochérienne du néo-calvinisme pour plus d'un de ses anciens étudiants.
Journal of Physics-condensed Matter, 1991
Solid State Communications, 1991
Revue de Théologie et de Philosophie 149, 2017
Revue de Théologie et de Philosophie 149, 2017, p. 181-200.
Théologie Evangélique XVI, n°2, 2017
La vérité comme vérité publique – tel est le leitmotiv de la missiologie de Lesslie Newbigin. L’a... more La vérité comme vérité publique – tel est le leitmotiv de la missiologie de Lesslie Newbigin. L’article explore la signification de l’expression, ainsi que ses implications pour l’apologétique et l’engagement social et politique des chrétiens.
L’espérance chrétienne face à la mort ne figure certainement pas parmi les thèmes favoris de la p... more L’espérance chrétienne face à la mort ne figure certainement pas parmi les thèmes favoris de la piété évangélique actuelle. Pour s’en rendre compte, il suffit de consulter les recueils contemporains de cantiques ou de se rappeler les prédications qu’on a entendues dernièrement. Une discussion informelle récente à la suite d’un ensevelissement en rend un
témoignage parlant : après que l’officiant (d’une Église pluraliste) venait de donner à l’espérance chrétienne une interprétation limitée à ici-bas, des serviteurs évangéliques chevronnés ont avoué qu’ils éprouvaient souvent, eux aussi, une gêne dans l’annonce de l’espérance de la résurrection.
Quelles sont les causes de la difficulté ressentie devant l’enseignement biblique sur l’audelà ? ll n’est guère possible d’apporter à cette question une réponse exhaustive, tant les causes en sont multiples, à la fois d’ordre historique, sociologique, psychologique et spirituel. L’article se propose simplement de réfléchir à un certain nombre de résistances que l’annonce de l’espérance chrétienne face à la mort rencontre dans notre contexte culturel de société occidentale «post»-moderne (ou sans doute mieux : de modernité tardive). Il ne peut, bien évidemment, être question de « prouver » la résurrection ; la réflexion présupposera, de fait, la
vision chrétienne du monde et cherchera à montrer comment articuler la réponse chrétienne, d’une manière pertinente, face aux résistances qu’elle affronte. De fait, la défense de la foi ne peut jamais être une démonstration rationnelle, prétendument neutre, de la vérité de
l’espérance chrétienne. L’apologie de la foi consiste bien plutôt dans la mise en lumière de la cohérence du message évangélique, et de sa pertinence face aux aspirations les plus profondément humaines.
Les notions de possibilité et de nécessité se trouvent au coeur de nombreux débats philosophiques... more Les notions de possibilité et de nécessité se trouvent au coeur de nombreux débats philosophiques et théologiques. L'article propose une prise instantanée d'un moment fécond de la réflexion humaine sur la modalité ; il cueille les fruits qu'une lecture attentive de L'Institution chrétienne nous procure. Il s'intéresse en particulier aux distinctions entre différents types de nécessité que l'on peut déceler dans l'opus magnus de Calvin : nécessité de la nature divine, nécessité « simple et absolue » (proche de la notion moderne de nécessité logique) et nécessité de décret. Une attention particulière se porte sur les indices que l'on peut trouver dans l'écrit du Réformateur quant à la possibilité de définir un niveau intermédiaire entre nécessité logique et contingence des faits individuels et quant aux sources d'une telle nécessité intermédiaire. Ce que Calvin appelle la nécessité de nature constitue la plus importante de celles-ci ; mais d'autres sont également envisageables (comme la prédiction prophétique). L'article examine pour conclure deux questions spéculatives étroitement liées : Premièrement, le Fils aurait-il revêtu la nature humaine si l'homme n'avait jamais péché ? Deuxièmement, le Sauveur devait-il avoir nécessairement les deux natures, divine et humaine ? Toutes les deux concernent des situations contraires aux faits ; ce que le Réformateur écrit à leur propos nous offre ainsi une occasion favorable d'approfondir notre compréhension des notions modales.
Nombre de confessions de foi mettent en tête l'affirmation que Dieu est Créateur. Déjà le symbole... more Nombre de confessions de foi mettent en tête l'affirmation que Dieu est Créateur. Déjà le symbole dit des apôtres s'ouvre sur la foi au Dieu Créateur — « Je crois en Dieu le Père, Créateur du ciel et de la terre… » — et bien d'autres résumés de la foi chrétienne, à travers les siècles, ont suivi cet exemple. Confesser Dieu comme Créateur implique, comme son revers, une autre conviction tout aussi essentielle, même si elle est peut-être moins souvent formulée explicitement : tous les autres êtres sont créés par Dieu, ils sont créatures. Ainsi, la vision chrétienne se caractérise par une asymétrie fondamentale : la création, qui a une consistance propre, se trouve face au Créateur, dont tout dépend et qui ne dépend de rien. Autant le fait que Dieu est Créateur est décisif pour la conception biblique de Dieu, autant le caractère créé du monde détermine le regard que nous devons porter sur l'univers — et sur nous-mêmes, comme une partie de la création. Mais que disons-nous exactement quand nous confessons que le monde est créé ? Étant donné le rôle proprement fondateur que la notion de création joue dans la vision biblique, il ne peut s'agir de répondre de façon exhaustive et complète à pareille question. Je propose plutôt d'explorer trois facettes de la conscience d'être créature — du Kreaturgefühl. À plusieurs reprises, je ferai intervenir des voix littéraires venant d'autres perspectives : la mise en contraste ne fera que mieux ressortir la spécificité de la vision chrétienne. L'approche comparée nous permettra en particulier de constater que dire le monde créé n'est nullement une affirmation théorique, sans répercussions concrètes. Bien au contraire, chacune des trois facettes explorées engage notre façon de vivre dans le monde, de nous comprendre nous-mêmes et de nous situer par rapport à Dieu. Si nous saisissons réellement que nous sommes créatures, notre vie et notre piété ne peuvent qu'en être marquées en profondeur.
In dem Artikel „Liebende Selbsthingabe als anfanghafter Glaube? Überlegungen zur Heilschance für ... more In dem Artikel „Liebende Selbsthingabe als anfanghafter Glaube? Überlegungen zur Heilschance für den Nichtchristen“ (Europäische Theologische Zeitschrift XVI, 2007, S. 5-12) vertritt Gerold die These, dass liebende Selbsthingabe möglicherweise als anfänglicher
Christusglaube zu interpretieren und somit heilsbringend sei. Ein solcher Ansatz zum Heil des Nichtchristen weist jedoch entscheidende Schwachpunkte auf: Vernachlässigung der auch in einigen nichtchristlichen Ansätzen gebotenen Begründung für liebende
Selbsthingabe; Gefahr, die eschatologische Trennung von Geretteten und Verlorenen zu vernachlässigen und das Liebesgebot auf die horizontale Beziehung zum Nächsten einzuengen; fehlender Schriftbezug; Verwechslung der allgemeinen und der heilsschaffenden Gnade; Missverständnis bzgl. des Eigentlichen des zur Rettung nötigen
Glaubens. Zum Schluss gehe ich auf die Frage ein, inwieweit es möglich ist, Rettung auch ohne expliziten Christusglauben anzunehmen, ohne dabei den Boden biblisch begründeter evangelischer Theologie zu verlassen.
La publication du livre Réinventer l'Église, de Brian McLaren, a suscité un vif intérêt, les réac... more La publication du livre Réinventer l'Église, de Brian McLaren, a suscité un vif intérêt, les réactions s'échelonnant de l'enthousiasme franc à l'accusation d'hérésie. L'éditeur, de concert avec l'Alliance évangélique française, a alors décidé, pour clarifier les enjeux, d'organiser une journée d'études. Pour préparer l'événement qui a eu lieu le 19 septembre 2006 à Valence, quatre théologiens avaient reçu le mandat d'évaluer l'ouvrage, pour en dégager les pistes fructueuses comme les aspects potentiellement néfastes. Mon privilège a été d'être associée à ce débat fraternel et stimulant. La démarche des responsables de la publication était d'autant plus courageuse que le débat fut public et que les intervenants n'avaient reçu aucune autre consigne que l'invitation explicite à s'exprimer sans restriction sur le livre. L'article qui suit reprend le texte de ma conférence, qu'il convient toutefois de situer dans son contexte propre : il n'a pas pour vocation d'évaluer la pensée de McLaren dans son ensemble, encore moins celle de présenter le mouvement dit de l'Église émergente, dont McLaren est un des porte-parole éminents. Le regard proposé ici se limite volontairement à l'unique ouvrage de l'auteur disponible en français. C'est en effet dans ce contexte que nous
sommes appelés à annoncer l'Évangile et que la question de la pertinence des thèses de McLaren se pose.
Quel est le rapport entre la nature de Dieu d'un côté, et sa volonté de l'autre ? La position rat... more Quel est le rapport entre la nature de Dieu d'un côté, et sa volonté de l'autre ? La position rationaliste accorde la priorité à la nature de Dieu, en particulier à sa justice et sa sagesse, et du coup, éprouve des difficultés certaines pour faire place à la contingence des actes divins dans la création, la providence et la rédemption. La position volontariste met l'accent sur la volonté souveraine du Seigneur, et a alors tendance à donner une allure capricieuse et arbitraire à l'exercice de la volonté divine. L'article pose la question comment Calvin, dans L'Institution chrétienne, envisage le rapport entre nature et volonté divines. Sa position est comparée à celle de Descartes, qui sert d'exemple type d'un volontariste conséquent.
Fidèle à son monothéisme conséquent, le Père de la théologie réformée n'accepte aucune loi au-dessus de Dieu ; la volonté divine est alors le terminus de toute explication possible. Tout en mettant en avant la volonté divine, Calvin maintient pourtant une position d'équilibre, contre le volontarisme, en liant étroitement volonté et nature divines : la volonté du Seigneur s'exerce en accord avec sa justice et sa sagesse. Le traitement de la loi de non-contradiction met en lumière l'harmonie de la solution adoptée : d'un côté, Calvin refuse d'accorder à cette loi un statut autonome (ce qui reviendrait, en dernière analyse, à conférer un statut divin à la logique), de l'autre côté, il évite les difficultés d'un volontarisme conséquent (qui traite la loi de non-contradiction comme créée), dans la mesure où Calvin considère que cette loi exprime quelque chose de la nature divine elle-même.
Face à notre difficulté de comprendre l'action divine dans l'histoire, et en particulier devant le mystère du mal, Calvin en appelle aux limites de notre entendement présent. Il garde ainsi l'espérance que nous comprendrons, dans l'état final, comment la justice aura présidé à tous les actes du Seigneur. Et même aujourd'hui, nous sommes appelés à scruter les raisons qui guident Ses actions, même si nous devons exercer notre discernement dans la soumission humble au Seigneur et Sa parole et reconnaître les limites de ce que nous pouvons saisir à présent.
Le traitement de la liberté divine par Calvin s'inscrit dans la continuité de sa vision de la liberté humaine : dans les deux cas, l'exercice de la liberté ne présuppose pas l'indifférence devant les deux termes d'une alternative. On peut contraster sa position avec celle de Descartes qui fait coexister une vision augustinienne de la liberté humaine avec une conception de la liberté divine comme indifférence.
Le rapport qu'envisage Calvin entre volonté et nature divines est fidèle au monothéisme, car il rejette tout principe autonome par rapport à Dieu ; en même temps, il maintient l'intelligibilité dernière de la réalité. En fin de compte, cette conception revient à prendre au sérieux, au plus haut degré possible, à la fois l'aséité et le caractère personnel de Dieu : la volonté du Seigneur est expression de sa nature qui est personnelle. Ainsi sont garanties à la fois la sagesse et la contingence de Ses oeuvres.
Redécouvrir la sagesse biblique, 2024
La sagesse occupe une place importante dans la Bible, en particulier dans les écrits qu’on classe... more La sagesse occupe une place importante dans la Bible, en particulier dans les écrits qu’on classe généralement dans cette catégorie (Psaumes, Proverbes, Job, Ecclésiaste, Cantique des cantiques) mais aussi dans d’autres livres de l’Ancien et du Nouveau Testament. Pourtant, on peut s’interroger sur sa présence dans la réflexion et dans la pratique chrétienne actuelle : la sagesse biblique n’est-elle pas une catégorie trop souvent délaissée ? En remontant jusqu’aux sources de la sagesse biblique, et en se mettant à l’écoute des sages des Écritures, les auteurs de ce livre collectif se demandent comment acquérir et mettre en oeuvre une sagesse évangélique dans les situations d’aujourd’hui. Cette sagesse ne pourrait-elle pas, en effet, ouvrir aux chrétiens des voies de réflexion et d’action nouvelles, pour mieux vivre et dire l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui ?
Les auteurs mettent leurs compétences exégétiques, mais aussi dogmatiques, éthiques et pratiques, au service de cette immersion dans la sagesse biblique.
Antony Perrot, directeur du projet, est professeur d’hébreu biblique et d’Ancien Testament à la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine.
The Bible throughout the Ages: Its Nature, Interpretation, and Relevance for Today features contr... more The Bible throughout the Ages: Its Nature, Interpretation, and Relevance for Today features contributions from Kevin J. Vanhoozer, Karen Swallow Prior, and Henri Blocher.
The Bible throughout the Ages examines several crucial issues related to the Bible: its status as God’s truth and revelation, the history of reading and interpreting Scripture, and its ongoing relevance in the world today. This edited volume is the result of collaboration between English- and French-speaking scholars, who collectively address a range of issues regarding Scripture, including literal vs. metaphorical interpretations, how theologians like Augustine, Aquinas, and Calvin read the Bible, and how Scripture continues to shape the Christian faith today.
Émerveillement, curiosité, humilité, intégrité, patience, persévérance, tempérance : sept vertus ... more Émerveillement, curiosité, humilité, intégrité, patience, persévérance, tempérance : sept vertus sélectionnées suite à un sondage auprès des membres du Réseau des scientifiques évangéliques. Perçue aujourd’hui comme une entreprise intellectuelle, voire une démarche pragmatique, la science est aussi une vocation qui implique responsabilité et posture morale. En remettant les vertus à l’honneur, ce livre participe au renouveau de l’intérêt qu’on leur porte en ce début du vingt et unième siècle. Il apporte sur ce sujet un éclairage nourri de la révélation biblique et de l’expérience des scientifiques. Ainsi le lecteur découvrira que ces sept vertus ne sont pas seulement essentielles pour l’élaboration et la transmission du savoir scientifique, mais aussi pour la vie quotidienne.
Des pages qui renouvellent notre regard sur la science. Au confluent de la théologie, de l’éthique et des sciences, ce livre nous invite à développer les vertus dans notre propre vie, pour le bien de notre société et la gloire de Dieu.
Ont participé à cet ouvrage : Jean-Philippe Ansermet, Élie Cobo, Isabelle Godin, James Hely Hutchinson, Lydia Jaeger, Volker Kessler, Jérôme Li, Émile Nicole, Jean-Claude Parlebas, Louis Schweitzer, Pascal Touzet, Rachel Vaughan, Robert White.
Achevée depuis bientôt deux mille ans, la Bible reste le livre le plus lu et le plus traduit dans... more Achevée depuis bientôt deux mille ans, la Bible reste le livre le plus lu et le plus traduit dans le monde et son importance se mesure au nombre de livres écrits à son propos !
Le projet de ce livre se justifie par plusieurs traits originaux, notamment l’accent mis sur des interrogations épistémologiques (au sens de « méthodologiques » : méthodes de lecture, principes herméneutiques selon différentes traditions religieuses, réception du texte, influence des évolutions du monde contemporain et des nouveaux médias sur la façon dont on s’approprie la Bible, etc.)
Il se distingue par la diversité des aires culturelles, des traditions religieuses et des disciplines académiques représentées par les auteurs. Ce qui les unit, c’est d’un côté leur expertise reconnue dans leur domaine de contribution, et de l’autre leur passion pour l’Écriture. Tout en étant à la pointe de la recherche, les auteurs s’efforcent de rendre leur contribution accessible à un assez large public, non spécialiste des questions abordées. En particulier, les étudiants et les personnes intéressées par la lecture de la Bible trouveront dans ce livre une introduction aux diverses questions qu’elle pose aujourd’hui.
Fruit du travail interdisciplinaire du Réseau des scientifiques évangéliques (RSE), ce livre nous... more Fruit du travail interdisciplinaire du Réseau des scientifiques évangéliques (RSE), ce livre nous invite à contempler le temps de l’homme, le temps de l’univers et le temps de Dieu, afin de « bien compter nos jours » et de les vivre avec sagesse. Les contributeurs sont des spécialistes en exégèse biblique, théologie, cosmologie, biologie et psychologie. Ils nous présentent le concept du temps sous différents angles et nous offrent des applications pratiques pour bien gérer le temps qui nous est imparti.
La foi chrétienne est attaquée de différentes manières. On la dit dépassée, contredite par la sci... more La foi chrétienne est attaquée de différentes manières. On la dit dépassée, contredite par la science et par la situation de notre monde, ou encore basée sur des textes peu fiables. Est-ce vraiment le cas ? Ce livre expose les réponses que l’on peut apporter, en suivant une approche originale :
- rédaction collective par des spécialistes francophones
- définition des termes techniques et perspectives historiques
- présentation des différentes positions et de leurs arguments
- questions qui fâchent… avec des réponses
- citations de penseurs
- illustrations
- index
Un manuel de référence précieux pour le dialogue entre croyants et non-croyants.
Quand science et foi se rencontrent Dans le dialogue avec les sciences, l’apologétique chrétienn... more Quand science et foi se rencontrent
Dans le dialogue avec les sciences, l’apologétique chrétienne sort aujourd’hui de sa posture défensive. Plusieurs nouveaux arguments en faveur de la foi, basés sur des acquis scientifiques récents, lui permettent de passer à l’offensive. L’apport le plus significatif est venu de la cosmologie, avec la découverte du début temporel de notre univers et de l’« ajustement fin » (fine-tuning) des constantes naturelles. Mais d’autres contributions importantes proviennent aussi des sciences cognitives, montrant le caractère « naturel » des croyances religieuses, et des découvertes archéologiques, qui permettent une meilleure connaissance du judaïsme dans lequel le Nouveau Testament est né et apportent de nouveaux arguments en faveur de la fiabilité historique des Évangiles.
Ce livre fait le point sur ces travaux récents. Il présente les données sur lesquelles s’appuient ces arguments et évalue leur validité. Que prouvent-ils exactement ? Jusqu’à quel point sont-ils un appui pour l’apologétique chrétienne ? Quelles sont les objections possibles ? Les contributeurs sont des spécialistes en exégèse biblique, cosmologie, sciences cognitives, neurosciences ou philosophie.
Dieu joue-t-il aux dés ? La notion de hasard pose des questions passionnantes, en science, en ph... more Dieu joue-t-il aux dés ?
La notion de hasard pose des questions passionnantes, en science, en philosophie et en théologie, et jusque dans l’ordinaire de la vie. Dans diverses branches scientifiques, le hasard occupe aujourd’hui une place primordiale. Le calcul des probabilités est appliqué aux jeux de hasard, à la finance et à la recherche médicale. Des ordinateurs puissants permettent de simuler des systèmes complexes et d’étudier l’émergence de structures à partir de processus aléatoires.
Mais le hasard suscite aussi des débats parmi les chrétiens. Certains y voient la promesse d’un univers ouvert qui fait place à la liberté humaine et à l’action de Dieu. Car si tout était déterminé par les lois de la nature, comment l’être humain serait-il libre de ses choix ? D’autres soulignent les difficultés que le hasard soulève. Comment Dieu pourrait-il connaître à l’avance des événements qui relèvent du hasard? Ou, à l’inverse, si Dieu connaît l’issue d’un événement dû au hasard, dans quel sens peut-on dire qu’il n’est pas déterminé ?
Ces interrogations et beaucoup d’autres influencent notre façon d’envisager l’action de Dieu. Comment pouvons-nous avoir l’assurance que le plan de Dieu s’accomplit si une partie des événements du monde et de notre vie est due au hasard ?
Ce livre est le fruit des réflexions du Réseau des scientifiques évangéliques à ce sujet, dans le cadre d’une approche interdisciplinaire.
La théologie a traditionnellement enseigné la dualité de l'homme, composé d'un corps matériel et ... more La théologie a traditionnellement enseigné la dualité de l'homme, composé d'un corps matériel et d'une âme immatérielle qui survit à la destruction du corps. Dans une telle perspective, les ressorts intimes de la vie personnelle résident dans ce qui n'est pas accessible aux sens. Les avancées des neurosciences mettent pourtant en lumière les liens profonds entre le fonctionnement neuronal-cérébral du corps et les fonctions traditionnellement attribuées à l'âme : rationalité, émotions, caractère, voire expérience religieuse. Le dualisme corps-âme est également attaqué sur le front biblique : de nombreux théologiens contemporains considèrent que l'idée d'une âme immortelle est davantage grecque que biblique. La représentation classique de l'être humain est-elle encore recevable aujourd'hui ?
L'acuité du débat a conduit la Faculté libre de théologie évangélique (Vaux-sur-Seine) à consacrer son colloque annuel, en mars 2008, à la question. Des théologiens, scientifiques et philosophes ont dialogué pendant deux jours. Cette aventure interdisciplinaire, qui a abouti à la création du Réseau des scientifiques évangéliques, a été studieuse et constructive. Le présent ouvrage offre au public le fruit de cette réflexion menée en commun. Plutôt que de s'en tenir à la publication des actes du colloque, les auteurs ont choisi de repenser l'ensemble du sujet, à la lumière des échanges vécus. Il est ainsi proposé au lecteur un chemin de réflexion qui lui permettra de dégager une perspective chrétienne sur l'âme qui tienne compte des découvertes scientifiques.
La recherche scientifique est une formidable entreprise collective à laquelle collaborent des per... more La recherche scientifique est une formidable entreprise collective à laquelle collaborent des personnes d'arrière-plans culturels, sociaux et religieux très divers. Mais pouvons-nous faire abstraction de nos convictions métaphysiques et religieuses dans l'exercice de la science ? Les présupposés relevant de la vision du monde des chercheurs interviennent-ils dans l'activité scientifique ? La foi joue-t-elle un rôle, et si oui lequel, dans les travaux de laboratoire ?
Utilisant les apports différents mais complémentaires de leurs disciplines - cosmologie, pharmacologie, physique, mais aussi théologie et philosophie -, plusieurs auteurs, chercheurs et enseignants, apportent des éléments de réponse. Ils déterminent les facteurs qui favorisent, ou au contraire compromettent, la neutralité scientifique et nous montrent en outre qu'il existe des liens passionnants, étonnants parfois, entre la science et la foi.
Cent cinquante ans après la parution de L'Origine des espèces, le rapport entre théorie de l'évol... more Cent cinquante ans après la parution de L'Origine des espèces, le rapport entre théorie de l'évolution et visions religieuses du monde continue de susciter des débats animés. Certains rejettent les thèses darwiniennes au nom de la foi, d'autres y trouvent un fondement à leur athéisme. Loin des raccourcis médiatiques, ce livre cherche à dresser un bilan aussi dépassionné que possible : Quelles sont les données scientifiques qui appuient aujourd'hui la théorie de l'évolution ? Quelles sont les questions qui restent encore ouvertes ? Comment les idées darwiniennes ont-elles été effectivement reçues ? Quels sont les véritables enjeux théologiques de l'évolution ?
Dans une réelle ouverture pluridisciplinaire, le présent ouvrage fournit de précieux repères exégétiques, scientifiques, historiques et théologiques. Outre deux études dogmatiques qui discutent l’enjeu de l’évolution pour la foi ou la non-foi en Dieu, le champ couvert va des textes bibliques de la Genèse et du Psaume 104, en passant par la génétique moléculaire, les fossiles, l’évolution des espèces domestiques et l’évolution transposée à l’informatique, jusqu’à la présentation de la réception du darwinisme au sein du mouvement évangélique français et de l’Intelligent design.
La question de l’origine de l’humanité est l’une des plus délicates du dialogue entre science et ... more La question de l’origine de l’humanité est l’une des plus délicates du dialogue entre science et théologie. Pour la biologie, l’émergence de l’homme moderne dans la lignée des hominidés n’est rien de plus qu’un exemple de l’évolution d’une espèce. Mais il s’agit de notre espèce. Et selon le livre de la Genèse, l’être humain, parce qu’il est créé en image de Dieu, a un statut particulier. Or les sciences révèlent une continuité surprenante entre le monde animal et l’humanité. Où situer alors le moment précis du début de l’humanité ? Est-il possible, par exemple, de repérer un couple ancêtre unique dont descendraient tous les humains ? L’enjeu est vital pour la pensée chrétienne : c’est tout le diagnostic biblique du problème de l’humanité qui est en cause, et par conséquent également le projet de salut de Dieu.
Le présent ouvrage, fruit des travaux du Réseau des scientifiques évangéliques (RSE), met en dialogue plusieurs spécialistes, chacun apportant son éclairage dans son domaine de compétence – exégèse, littérature du Proche-Orient ancien, paléontologie, génétique, théologie systématique – tout en étant attentif aux apports des autres.
S’interroger sur le rôle que jouent les convictions religieuses dans la discussion épistémologiqu... more S’interroger sur le rôle que jouent les convictions religieuses dans la discussion épistémologique contemporaine, paraît à première vue une démarche surprenante, en décalage avec les canons habituels de l’enquête académique. L’absence de renvois explicites au divin est souvent considérée comme faisant partie intégrante de la démarche scientifique moderne, de sorte que l’on parle de l’athéisme méthodologique des sciences de la nature. De même, les débats contemporains en philosophie ne font guère intervenir — au moins en surface — les convictions que les uns et les autres adoptent en matière de religion. La tradition laïque de la société française exclut en particulier la théologie des disciplines académiques abordées dans l’espace public universitaire. Le présent travail ose braver l’interdit qui pèse encore trop souvent sur les recherches interdisciplinaires et qui tend à rejeter la religion hors du champ de l’enquête intellectuelle. Au centre de l’étude se trouve le rôle que peuvent jouer les convictions religieuses dans les approches qu’adoptent aujourd’hui les épistémologues pour rendre compte de l’ordre naturel, et en particulier du concept scientifique de loi : dans quelle mesure les options religieuses d’un penseur influencent-elles les choix qu’il fait quand il élabore sa conception de l’ordre cosmique ?
Nombre de confessions de foi commencent par l’affirmation selon laquelle Dieu est Créateur. Pour ... more Nombre de confessions de foi commencent par l’affirmation selon laquelle Dieu est Créateur. Pour ne citer qu’un exemple particulièrement connu, le symbole dit des apôtres s’ouvre sur la foi au Dieu Créateur — « Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre… » — et bien d’autres résumés de la foi chrétienne, à travers les siècles, ont suivi cet exemple. Confesser Dieu comme Créateur implique, comme l’autre face d’une même vérité, une seconde conviction tout aussi essentielle, même si celle-ci est peut-être moins souvent formulée explicitement : tous les autres êtres sont créés par Dieu : ils sont créatures. Ainsi, la vision chrétienne se caractérise par une asymétrie fondamentale : la création, qui a une consistance propre, se trouve face au Créateur, dont tout dépend et qui ne dépend de rien. De même que le fait que Dieu est Créateur est décisif pour la conception biblique de Dieu, de même le caractère créé du monde détermine le regard que nous devons porter sur l’univers — et sur nous-mêmes, comme faisant partie de la création.
Mais que dit-on exactement quand on confesse que le monde est créé ?
Face aux aléas de l’existence, il y a une certitude : nous allons mourir. Ce livre se propose d’a... more Face aux aléas de l’existence, il y a une certitude : nous allons mourir. Ce livre se propose d’accompagner le lecteur dans l’écoute de ce que la Bible, qui est le livre de toute la vie humaine, nous révèle de la fin de l’existence terrestre. En dialogue avec les sciences et d’autres approches philosophiques et religieuses de la mort, il pose aussi la question du fondement sur lequel repose l’espérance chrétienne. Au cœur de cette démarche, il invite à rencontrer celui qui précède le croyant sur le chemin de la mort : le Christ mort et ressuscité pour nous.
Avec une contribution du pasteur Charles Nicolas aumônier des hôpitaux à Alès.
Comme l’écrit le professeur Cyrille Michon dans sa préface, Lydia Jaeger, dans le présent ouvrage... more Comme l’écrit le professeur Cyrille Michon dans sa préface, Lydia Jaeger, dans le présent ouvrage, vise à « présenter une conception de la nature et de ses lois qui soit informée par la croyance en une dépendance radicale de toute chose à l’égard de Dieu. […] Armée d’une théologie bien articulée et d’une connaissance précise de l’épistémologie contemporaine, L. Jaeger peut ainsi soutenir une position paradoxale : tout en refusant la conception philosophique du théisme comme connaissance naturelle de Dieu, et plus encore la défense du créationnisme sur la base de notre connaissance de la nature, elle défend l’intelligibilité de la création, voire la fécondité pour la science de la reconnaissance de la création. […] Il convient de saluer une initiative rare, surtout en France. De tels sujets sont rarement abordés de front, et quand ils le sont, ce n’est pas dans le sens de ce livre. Qui plus est, le souci de l’argumentation fait souvent défaut aux perspectives sur la religion et la théologie. On trouvera ici, au contraire, une démarche rigoureusement argumentative, même si elle prétend justement exposer une limite aux pouvoirs de l’argumentation. " Il faut savoir assurer où il faut, douter où il faut, en se soumettant où il faut " disait Pascal. […] On ne saurait plus réfléchir raisonnablement sur la création sans considérer attentivement les analyses et les positions [… ce livre] défend. »
La foi s’oppose-t-elle à la science ? Peut-on être scientifique et croyant ? Que dit la Bible en ... more La foi s’oppose-t-elle à la science ? Peut-on être scientifique et croyant ? Que dit la Bible en matière de science ? En quoi la science s’éloigne-t-elle de la Bible ? L’auteur répond sans concession à ces questions par une analyse approfondie des rapports et des conflits possibles entre la foi et la science, après un chapitre d’introduction à l’histoire de la science moderne.
This article refutes several theological and philosophical objections against the classical corre... more This article refutes several theological and philosophical objections against the classical correspondence theory of truth, and shows that alternative theories (i.e. pragmatism, coherence theory, verificationism, relativism) cannot replace it. While defending the correspondence theory of truth, this article explains how the doctrine of creation also enables us to take into account the personal and plural dimensions of all human knowledge and thus reach a richer understanding of the classical view.
New Approaches to the Scientific Study of Religion, 2017
In dialogue with Gerrit Glas' contribution to this volume 1 , this chapter interacts with two clu... more In dialogue with Gerrit Glas' contribution to this volume 1 , this chapter interacts with two clusters of concepts of emergence, drawing on Dooyeweerdian insights in order to provide a thorough critique of them and to provide an alternative proposal. It starts from the concept of emergence as used today in analytical philosophy of mind, discussing Jaegwon Kim's critical work on emergence, Philip Clayton's emergentist "ontological monism," and non-reductive physicalism. Drawing on Dooyeweerd's modal aspects, I conclude that this type of emergence cannot fulfil the promise of providing a satisfactory non-reductive view. The article then discusses a concept of emergence used in the context of phenomenology and developed by a group of philosophers inspired by Francisco Varela. Proponents of this second approach share some concerns with a Dooyeweerdian-inspired critique of analytical emergence, but their explicit stance against creation leads them to develop coemergence in accordance with Buddhist "emptiness." This chapter then examines Dooyeweerd's refusal of mind−body dualism, linked to his rejection of the concept of substance and "logos speculation." Based on the biblical warrant for the role of the divine Logos in creation, I conclude, over against Dooyeweerd, that the concept of substance can be redeemed and that a minimal form of dualism is necessary in order to account for the Bible's teaching about humans. Adopting a realist reading of the multidimensionality of human existence uncovered by Dooyeweerd's modal-aspects analysis, we arrive at a truly non-reductionist view of human nature, which the two forms of emergence examined here aimed at but could not provide.
For many, a central task of science is the discovery and formulation of the laws of nature. This ... more For many, a central task of science is the discovery and formulation of the laws of nature. This characterisation of the scientific enterprise, although almost a commonplace today, is nevertheless of recent origin, more or less contemporary with the birth of modern science. It originated in the seventeenth century, when the leaders of the scientific revolution liked to describe their procedures as a break away from Greek science, as transmitted by the medieval scholastics. Laws of nature were introduced as a rival explanation of natural phenomena, which was meant to replace the Aristotelian categories. This article explores the characteristics of the modern concept of natural law, explains its possible biblical and theological roots and asks the extent to which this background can help us gain a renewed understanding of the scientific concept.
Original sin introduces a distinctive feature of humanity. Only humans, yet all humans, are sinne... more Original sin introduces a distinctive feature of humanity. Only humans, yet all humans, are sinners, thus implying a clear animal-human difference. This traditional doctrine has increasingly been considered incompatible with scientific knowledge. This article examines the extent to which it is possible to maintain a strong notion of original sin, while accepting the genetic and palaeontological data. The strong notion considered here includes a historical Adam as ancestor of all humans and human corruption and death as consequences of original sin. Particular attention will be paid to the understanding of original sin as the loss of original righteousness. Drawing on both the Thomist and the Reformed tradition, the version of original sin explored here combines three key themes, in order to account for what happened subsequent to the fall: loss of original righteousness, total corruption of human nature, and loss of communion with God. As humans are created in God's image, commu...
The Future of Creation Order. New Approaches to the Scientific Study of Religion, vol 3, 2017
In dialogue with Gerrit Glas’ contribution to this volume, this chapter interacts with two cluste... more In dialogue with Gerrit Glas’ contribution to this volume, this chapter interacts with two clusters of concepts of emergence, drawing on Dooyeweerdian insights in order to provide a thorough critique of them and to provide an alternative proposal. It starts from the concept of emergence as used today in analytical philosophy of mind, discussing Jaegwon Kim’s critical work on emergence, Philip Clayton’s emergentist “ontological monism,” and non-reductive physicalism. Drawing on Dooyeweerd’s modal aspects, I conclude that this type of emergence cannot fulfil the promise of providing a satisfactory non-reductive view. The chapter then discusses a concept of emergence used in the context of phenomenology and developed by a group of philosophers inspired by Francisco Varela. Proponents of this second approach share some concerns with a Dooyeweerdian-inspired critique of analytical emergence, but their explicit stance against creation leads them to develop co-emergence in accordance with Buddhist “emptiness.” This chapter then examines Dooyeweerd’s refusal of mind−body dualism, linked to his rejection of the concept of substance and “logos speculation.” Based on the biblical warrant for the role of the divine Logos in creation, I conclude, over against Dooyeweerd, that the concept of substance can be redeemed and that a minimal form of dualism is necessary in order to account for the Bible’s teaching about humans. Adopting a realist reading of the multidimensionality of human existence uncovered by Dooyeweerd’s modal aspects analysis, we arrive at a truly non-reductionist view of human nature, which the two forms of emergence examined here aimed at but could not provide.
Theology and Science, 2018
The Bible reveals a free, contingent act of the triune, personal God as the origin of the world. ... more The Bible reveals a free, contingent act of the triune, personal God as the origin of the world. This paper explores the fruitfulness of taking the contingency of creation as the starting-point for our thinking about the natural world. We will see that the contingency of creation implies a conception of the natural order which is in harmony with modern science. It is the foundation for the experimental method and the use of mathematics, provides an understanding of contingent laws of nature, shows that natural order is open to historical evolution, and makes room for chance and novelty.
European Journal for Philosophy of Religion, 2015
In the article ‘Against Physicalism-plus-God: How Creation Accounts for Divine Action in the Worl... more In the article ‘Against Physicalism-plus-God: How Creation Accounts for Divine Action in the World’ (Jaeger 2012a), I defined a framework which allows us to make some progress in our understanding of how God acts in the world. In the present article, I apply this framework to the specific question of chance events. I show that chance does not provide an explanation for special divine action. Nevertheless, chance does not hamper God’s ability to act in the world, and creation provides a framework for the understanding of chance, which is akin to what we see in modern science.
Philosophia Naturalis, 2006
Stump/The Blackwell Companion to Science and Christianity, 2012
Revue Philosophique De Louvain, 2008
Revue Philosophique de Louvain, 2008
Foundations of Physics, 2010
Faith and Philosophy, 2012
American Catholic Philosophical Quarterly, 2006
European Journal for Philosophy of Religion, 2015
In the article ‘Against Physicalism-plus-God: How Creation Accounts for Divine Action in the Worl... more In the article ‘Against Physicalism-plus-God: How Creation Accounts for Divine Action in the World’ (Jaeger 2012a), I defined a framework which allows us to make some progress in our understanding of how God acts in the world. In the present article, I apply this framework to the specific question of chance events. I show that chance does not provide an explanation for special divine action. Nevertheless, chance does not hamper God’s ability to act in the world, and creation provides a framework for the understanding of chance, which is akin to what we see in modern science.