Ronan J SHARKEY | Institut Catholique de Paris (original) (raw)

Papers by Ronan J SHARKEY

Trust through Thick and Thin, 2023

Trust is both interpersonal and social, strong and weak, "thick" (between people who know each ot... more Trust is both interpersonal and social, strong and weak, "thick" (between people who know each other intimately) and "thin" (invested in structures and stable institutions). Throughout all these variables, it is possible to recognize a single concept that descends to us from Cicero and Aquinas, that laid the basis for the fiduciary form of government adumbrated by Locke and that remains, though weakened, in contemporary democracies. Nevertheless, despite the explosion of trust studies that we have witnessed over the last four decades, the enigma of the persistence of trust in the context of totalitarian regimes such as the Soviet Union during the 1930s remains as a philosophical challenge to our understanding, both ethical and anthropological.

Dynamiques du commun, 2021

droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par p... more droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

De La Indignacion a La Regeneracion Democratica 2014 Isbn 978 84 8468 514 2 Pags 133 162, 2014

I « Postmoderne », terme imprécis s'il en est, renvoie à une condition de la société et du monde ... more I « Postmoderne », terme imprécis s'il en est, renvoie à une condition de la société et du monde (la postmodernité) en même temps qu'à une orientation délibérée de la pensée réflexive (le postmodernisme). En dépit d'injonctions répétées visant à maintenir l'étanchéité de cette distinction, il n'est aisé de les séparer. Le monde postmoderne serait celui qui clôt -ou qui prolonge -la période historique que nous nommons « moderne », celle de l'individualisme et de la science expérimentale, de la bureaucratie et de la raison instrumentale, de l'humanisme et du progrès. Il ouvre la perspective, non d'un avenir incertain -c'est la nature de l'avenir de nous réserver quelques surprises -mais d'un vertige infini. Or, ce vertige est précisément la préoccupation centrale de la pensée postmoderniste, non pas forcément dans le but de s'en réjouir, mais afin de prendre acte, lucidement, de l'impossibilité désormais (aux yeux de ceux qui s'en réclament) de penser comme avant. En témoigne le « manifeste » suivant, rédigé par un collectif britannique au milieu des années 1980 : « Nous devons apprendre à vivre après la vérité […] Devant nous s'étend un abîme. Nous ne pouvons pas 'connaître' ce qui se trouve là, parce que la 'connaissance' c'est précisément ce que nous laissons derrière nous […] Nous racontons un récit concernant le nihilisme à deux niveaux : le relativisme et la réflexivité. Si nous prenons en considération le statut de nos théories et de notre vérité, nous sommes conduits au relativisme. Le relativisme à son tour se retourne contre lui-même et disparaît dans la spirale vicieuse de la réflexivité. Rien n'est certain, pas même cela […] Ce tempsci n'est pas un temps banal. L'époque moderne s'est ouverte avec la destruction de Dieu et de la religion. Elle prend fin avec la menace d'une destruction de toute pensée cohérente. Cette époque était maintenue dans son cours par les histoires de progrès et d'émancipation […] Mais, à présent, ces histoires sont épuisées. Il n'y a pas de nouvelles histoires qui les remplaceraient […] Le paradigme de la construction de paradigme s'effondre à présent […] Nous entrons dans une période de pensée 'a-normale' […] Les seules idéaux politiques qui subsistent sont ceux du cynique et du paranoïaque. Ce genre de désillusion est aux abois dans les couloirs de la culture européenne depuis deux siècles. À présent, elle peut revendiquer d'occuper le devant de la scène. La mise en scène nous paralyse et nous ne pouvons pas quitter le théâtre. Toutes les issues sont bloquées. 1 Délibérément vertigineux, ce texte décrit un monde effrayant, un monde qui touche à sa fin non pas dans une apocalypse de destruction mais dans un abîme d'absurdité. Même trente ans plus tard, il frappe par sa radicalité, par le nihilisme dont il se réclame et qu'il proclame. Plaçons néanmoins ce « manifeste » dans le contexte historique de sa rédaction, un triple contexte qu'il convient de comprendre comme une série de cercles concentriques :

I William Cavanaugh's extremely interesting body of work in political theology gives rise to two ... more I William Cavanaugh's extremely interesting body of work in political theology gives rise to two kinds of question: questions of method, of what it is to do a theology of the political and what implications this has for the rest of the discipline; and more substantive and existential issues of what it is for Christians to live and practice their faith in the contemporary world, of how to articulate that faith with (or in opposition to) the prevailing configurations of money, power and violence and in the context of the prevailing ideologies of techno-science and consumer choice. Of course, any political theology worthy of the name needs to take account of both of these. What is remarkable about Cavanaugh's first book, Torture and Eucharist (1998) 1 , is the way in which these two concerns are woven into a single seamless argument: here is a voice speaking, with clarity and prophetic authority, from a place of pain, struggle and deliberately induced confusion, to a world made partially deaf to its concerns, and by so speaking transcending not just the local nature of the suffering it bears witness to but the constraints proper to the disciplinary concerns of theology itself. It is an example of that rare phenomenon, a theology addressed to, and capable of being heard by, people whose concerns are not necessarily or primarily theological.

Faculté de philosophie, ICP « Connais combien ton créateur t'a honoré au-dessus de toute créature... more Faculté de philosophie, ICP « Connais combien ton créateur t'a honoré au-dessus de toute créature. Le ciel n'est pas une image de Dieu, ni la lune, ni le soleil, ni la beauté des astres, ni rien de ce qui peut être vu dans la création. Seul tu as été fait image de la Réalité qui dépasse toute intelligence, ressemblance de la beauté incorruptible, empreinte de la divinité véritable, réceptacle de la béatitude, sceau de la vraie lumière. Lorsque tu te tournes vers lui, tu deviens ce qu'il est lui-même […]. Il n'y a rien de si grand parmi les êtres qui puisse être comparé à ta grandeur. Dieu peut mesurer le ciel tout entier à l'empan. La terre et la mer son enfermées dans le creux de sa main. Et cependant, Lui qui est si grand et 1

Mon titre s'inspire d'un aphorisme bien connu de Paul Valéry: « Ce qu'il y a de plus profond dans... more Mon titre s'inspire d'un aphorisme bien connu de Paul Valéry: « Ce qu'il y a de plus profond dans l'homme c'est la peau » 205 . Valéry était manifestement exaspéré par la banalisation -et partant, par l'abus métaphysique -de la notion de « profondeur », autrement dit par cette métaphore par laquelle on cherche à communiquer, tout en la dissimulant, la conviction selon laquelle l'être humain est un mystère insondable, qu'il existerait en lui une réalité, une essentialité, que les propriétés « de surface » aurait pour vocation de cacher. Dans un élan aux accents sensiblement nietzschéens, Valéry répond à son interlocuteur que nos prétendues « profondeurs » ne sont que « des inventions de la peau. Nous avons beau creuser, dit-il, […] nous sommes ectoderme » 206 .

Revue d'éthique et de théologie morale, 2009

2009/1 -n°253 pages 101 à 126

Teaching Documents by Ronan J SHARKEY

Rawls's theory of justice as fairness introduced

Texte de synthèse sur l'arrière-plan et les arguments de la Lettre sur la tolérance de 1689

Outline account of Mill's arguments in chapters 1 ad 2 of OL

This is a course in the history of political ideas from the early sixteenth to the late seventeen... more This is a course in the history of political ideas from the early sixteenth to the late seventeenth centuries, i.e. the period in which the vocabulary of politics more or less as we now know it was forged: the vocabulary of the state and of "reason of state", of sovereignty and of the individual, the "state of nature" and the social contract, of political and social equality and metaphysical liberty, of legitimacy, toleration and rights: in other words the language of political modernity.

Conference by Ronan J SHARKEY

Après avoir longtemps été jugée saugrenue ou forcée, la confrontation entre la méthode clarificat... more Après avoir longtemps été jugée saugrenue ou forcée, la confrontation entre la méthode clarificatrice de Wittgenstein et la pensée de Heidegger fait aujourd’hui l’objet d’un intérêt renouvelé qui a permis aux spécialistes d’engager une discussion qui ne se cantonne plus aux rares mentions que les deux auteurs ont pu faire l’un de l’autre, ni à des ressemblances de surface. Ces deux journées de colloque se proposent de mesurer les avancées accomplies par ces travaux pour en interroger les motivations profondes. Stephen Mulhall (professeur à l’Université d’Oxford) a joué ici un rôle de premier plan. Ce fin lecteur de Heidegger, de Wittgenstein et de Cavell, dont le spectre d’intérêts parcourt en outre les champs de la philosophie de la religion, de la théologie philosophique (Faith and Reason, 1994; Philosophical Myths of the Fall, 2005), et de la philosophie morale et politique (Liberals and Communitarians, 1996) a montré dans le sillage de Cavell toute la pertinence qu’il y a à interroger la vérité du scepticisme à partir de l’ordinaire (Inheritance and Originality (2001). Il a également directement contribué à l’essor de la film-philosophy (On Film, 2008), ou encore au débat sur la souffrance animale ouvert par Elizabeth Costello, le personnage éponyme du roman de l’écrivain sud-africain, J.- M. Coetzee. De ce dialogue avec la philosophie et ses dehors qui la contraignent à penser le réel avec encore plus d’acuité, Mulhall tire une meilleure compréhension du temps, du langage, des multiples dimensions perceptuelles des choses, de la sonorité des vers et des voix, de la souffrance et de l’absurde. En croisant habilement les voix de Wittgenstein, Heidegger, Cavell, ainsi que de Kierkegaard et Nietzsche, Mulhall fait émerger non seulement une nouvelle manière de les lire, mais il redéfinit la tâche de la philosophie elle-même. C’est à son œuvre qui a sérieusement ébranlé la frontière qui sépare depuis près d’un siècle la philosophie post-wittgensteinienne anglophone des traditions existentialiste et phénoménologique que ce colloque entend rendre hommage tout en s'inscrivant dans les voies qu'il a ouvertes pour poursuivre la réflexion en sa présence et avec lui.