Thérèse M Andrevon Gottstein | Institut Catholique de Paris (original) (raw)
Papers by Thérèse M Andrevon Gottstein
Transversalités, Oct 4, 2021
La declaration conciliaire Nostra aetate § 4 sur le judaisme « confesse que tous les fideles du C... more La declaration conciliaire Nostra aetate § 4 sur le judaisme « confesse que tous les fideles du Christ, fils d’Abraham selon la foi, sont inclus dans la vocation de ce patriarche […] ». Or, cette vocation contenait une double promesse : une descendance et une terre. Si l’ecclesiologie a su reflechir a frais nouveaux sur la notion de peuple de Dieu, la promesse de la terre devint un sujet tabou du fait de la creation de l’Etat d’Israel. Or, la dimension politique est inherente au judaisme. De plus, le christianisme avait interprete theologiquement la destruction du Temple de Jerusalem et l’exil des juifs. Peut-il releguer leur retour au seul domaine seculier ? Cet essai reflechit sur la notion d’accomplissement en lien avec la restauration d’une souverainete juive en terre d’Israel, puis se demande si la terre entre dans la notion de patrimoine commun aux juifs et aux chretiens.
Transversalités, 2021
La creation de l’Etat d’Israel souleve au sein des Eglises la question de la reconnaissance de ce... more La creation de l’Etat d’Israel souleve au sein des Eglises la question de la reconnaissance de cette nouvelle realite et de son interpretation theologique. Du cote juif, cette reconnaissance est attendue parce qu’elle semble prouver que la theologie chretienne tourne vraiment le dos au mythe du Juif errant. Cet article a plusieurs voix esquisse un etat de la question de la position des Eglises face a la terre d’Israel dans son contexte contemporain. Il montre la complexite du sujet, tant dans l’Eglise catholique que chez les differentes tendances au sein du protestantisme. Il met egalement en lumiere la reception parfois ambigue de cette reconnaissance dans un monde juif pluriel.
Recherches De Science Religieuse, 2017
Paragraph 4 of the conciliary declaration Nostra aetate on the Jewish religion represents a symbo... more Paragraph 4 of the conciliary declaration Nostra aetate on the Jewish religion represents a symbolic turning point in Christian thinking about the Jewish people and Judaism, although it did not eliminate the difficulties inherited from the complex history of relations between the Jewish people and the Church, nor did it diminish the theological challenges arising from affirmation of the permanent validity of the Ancient Covenant. After outlining the progress made by Catholic theology in its relationship to Judaism, the article points out the insufficiencies of the Christological approach and proposes – in the light of the work of some theologians who have begun to examine this subject – to set up a guideline statement for Christology in relation to the symbolic Nostra aetate §4 turning point.
Transversalités, Oct 4, 2021
La creation de l’Etat d’Israel souleve au sein des Eglises la question de la reconnaissance de ce... more La creation de l’Etat d’Israel souleve au sein des Eglises la question de la reconnaissance de cette nouvelle realite et de son interpretation theologique. Du cote juif, cette reconnaissance est attendue parce qu’elle semble prouver que la theologie chretienne tourne vraiment le dos au mythe du Juif errant. Cet article a plusieurs voix esquisse un etat de la question de la position des Eglises face a la terre d’Israel dans son contexte contemporain. Il montre la complexite du sujet, tant dans l’Eglise catholique que chez les differentes tendances au sein du protestantisme. Il met egalement en lumiere la reception parfois ambigue de cette reconnaissance dans un monde juif pluriel.
Recherches de Science Religieuse, 2015
Transversalités n°159, 2021
Le 28 octobre 1965, la promulgation de la déclaration Nostra aetate, en son paragraphe 4 sur le j... more Le 28 octobre 1965, la promulgation de la déclaration Nostra aetate, en son paragraphe 4 sur le judaïsme, mettait un terme à l’enseignement millénaire d’un peuple juif puni à cause de son déicide, condamné à une vie misérable et errante, et rappelait que les dons de Dieu sont repentance. Dans ce texte, le Concile « confesse que tous les fidèles du Christ, fils d'Abraham selon la foi, sont inclus dans la vocation de ce patriarche […] ». Or, cette vocation contenait une double promesse, celle d’une descendance et celle d’une terre. L’ecclésiologie a su réfléchir sur la notion de peuple de Dieu en lien avec Israël, mais en ce qui concerne la terre le sujet devint une crux theologiae, selon une expression empruntée à Clemens Thoma , du fait de la création de l’Etat d'Israël. L'Eglise catholique reste quasiment muette sur le sujet. Cet essai veut oser quelques pistes de réflexions théologiques à propos de la restauration d’une souveraineté juive sur la terre d’Israël: Existe-t-il un lien entre les dons de Dieu sans repentance et le retour à une existence politique du peuple juif? Est-ce que l'évènement qu'est l’Etat d'Israël a un impact pour la théologie chrétienne elle-même? Est-ce que la terre d’Israël peut être considérée comme un patrimoine commun aux juifs et aux chrétiens, puisqu’ils se revendiquent l’un et l’autre de la descendance d’Abraham?
droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par p... more droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
revue Sens , Aug 2020
Jules Isaac est entré dans l’histoire comme celui qui a joué un rôle crucial pour la mise à l’ord... more Jules Isaac est entré dans l’histoire comme celui qui a joué un rôle crucial pour la mise à l’ordre du jour d’un texte sur les juifs au Concile Vatican II. Nombre de ses propositions inscrites dans Jésus et Israël ont trouvé leur réponse dans les différents textes du Magistère. On peut affirmer que l’Église catholique a délibérément rejeté aujourd’hui l’enseignement du mépris. Jules Isaac appartient-il donc maintenant au passé ou bien aurait-il encore quelque chose à dire pour la théologie chrétienne du Judaïsme.
Permanence d'Israël et silence de la Théologie, une question pour les Eglises, 2020
La recherche de la conversion des juifs a toujours eu un statut particulier dans l’histoire de la... more La recherche de la conversion des juifs a toujours eu un statut particulier dans l’histoire de la mission par rapport à l’évangélisation des païens. Pour ces derniers, il s’agissait de les tirer de l’ignorance de leur Sauveur et de les soustraire à l’enfer par le baptême, tandis que pour les juifs il s’agissait de venir à bout d’un endurcissement volontaire, une obstination à ne pas croire en Jésus le Messie et Fils de Dieu. Cette position était globalement celle de toutes les confessions chrétiennes. Or, le renouvellement du regard des Églises institutionnelles sur les juifs et le judaïsme – principalement en occident –met en questionnement la poursuite de leur conversion. Car, si l’ancienne Alliance n’a pas été annulée, ni remplacée par la nouvelle Alliance, la permanence d’Israël n’est pas étrangère au dessein de Dieu dans l’histoire du salut en marche vers la Parousie. La recherche de l’absorption du peuple juif dans l’Église – ce qui entrainerait la disparition du judaïsme en tant que religion – ne serait donc plus pertinente. cette question soulève de profonds désaccords entre et au sein des Eglises.
Le dialogue des rationalités culturelles et religieuses , 2019
Aussi surprenant que cela puisse paraître, cinquante ans après Nostra ætate §4 une grande partie ... more Aussi surprenant que cela puisse paraître, cinquante ans après Nostra ætate §4 une grande partie
du monde juif orthodoxe moderne refuse encore d’avoir un dialogue théologique avec les chrétiens.
Le dernier exemple en date est la réponse que le grand rabbin de Rome opposa au pape François,
lors de sa visite à la grande Synagogue le 17 janvier 2016 : « Nous n’accueillons pas le pape pour
discuter de théologie. Chaque système est autonome, la foi n’est pas un objet d’échange et de
négociations politiques ». Ce veto remonte aux années du Concile Vatican II et fut posé par rabbi
Joseph Dov Soloveitchik, une des plus grandes figures du judaïsme américain du 20e
siècle
Andrevon Thérèse , 2019
Si le dialogue avec les cultures et les autres religions expose le christianisme à une remise en ... more Si le dialogue avec les cultures et les autres religions expose le christianisme à une remise en cause permanente, celle-ci revêt un caractère unique quand il s'agit du judaïsme. En effet, Juifs et chrétiens revendiquent la fidélité aux mêmes Écritures ce qui prodigua à leur dialogue un caractère conflictuel durant des siècles. Depuis le concile Vatican II et la déclaration Nostra aetate 4, Israël se dresse face à l'Eglise non plus avec les yeux bandé des statues médiévales, mais comme avec un visage à découvert. Ce visage l'a renvoie à sa propre identité.
RSR 101/2 (2013) p. 211-231, 2013
Le mystère d’Israël n’a pas été […] pour Jacques Maritain un objet de réflexion parmi d’autres,... more Le mystère d’Israël n’a pas été […] pour Jacques Maritain un objet de réflexion parmi d’autres, un chapitre de morale humanitaire, de philosophie politique ou de théologie de l’Église. Israël, le Judaïsme, le peuple juif, se situent au cœur même de sa vision du monde, de l’homme, du dessein de Dieu sur l’Église […] Le mystère d’Israël et son affleurement dans le destin juif ont été au cœur de sa réflexion philosophique et théologique, au creux de son angoisse de chrétien, au centre de son inlassable combat pour la vérité et la justice. » Cette réflexion de Marcel Dubois op. résume ce que cet article veut explorer. Sa pensée de Maritain sur les juifs a été homogène durant toute sa carrière. A peine renie-t-il certains aspect de ses premières conférences alors qu'il était encore sous la tentation des idées de l'Action française. Bien que ne donnant pas vraiment sa place au judaïsme contemporain en tant que religion, il attribue en revanche au peuple d'Israël une fonction active et positive dans le dessein de Dieu dans le temps de l'Eglise.
Nouvelle Revue Théologique n° 137, p.201-220, 2015
Jusque dans les années 80, la christologie resta le parent pauvre du dialogue judéo-chrétien L’i... more Jusque dans les années 80, la christologie resta le parent pauvre du dialogue judéo-chrétien L’identité divino-humaine de Jésus-Christ confessée par les chrétiens était considérée comme inacceptable et totalement étrangère à la pensée juive, aussi chrétiens et juifs pouvaient envisager, tout au plus, de se tendre la main au-dessus de cet abîme dogmatique, mais sans l’aborder directement. Or, si la Bible est un patrimoine commun entre juifs et chrétiens, c' est la personne de Jésus qui est le noeud et le lien entre juifs et chrétiens, puisque c’est par Lui que les non-juifs ont été greffés sur le peuple de la première Alliance. La christologie apparait donc alors comme une discipline majeure tant pour la théologie chrétienne, que pour la théologie chrétient du judaïsme, d'autant que cette discipline s’’est élaborée au cours de l’’histoire comme une «christologie de la séparation avec Israël».
Nouvelle revue théologique , 2018
La préparation du texte conciliaire sur les juifs, qui prendra le nom de Nostra aetate au chapit... more La préparation du texte conciliaire sur les juifs, qui prendra le nom de Nostra aetate au chapitre 4 connu un processus long et difficile.
l'article explore un aspect peu connu du processus, parce que laissé le plus possible dans le secret, qui est la participation de certaines instances juives pour écrire le texte les concernant.
NRT 140, 2018
durant les travaux du concile Vatican II sur un texte sur le peuple juif, il a été suggéré d'intr... more durant les travaux du concile Vatican II sur un texte sur le peuple juif, il a été suggéré d'introduire dans la liturgie les saints de l'ancien Testament, comme cela existe dans l'ordo de Jérusalem. L'article explore pourquoi cette proposition n'a pas abouti et quels seraient les arguments en faveur ou contre la remise à l'ordre du jour d'une telle proposition.
It is a commonplace that there is a tight connection between the Shoah and the formulation of Nos... more It is a commonplace that there is a tight connection between the Shoah and the formulation of Nostra Aetate 4. However, the Shoah does not appear in the conciliar text. In my talk I will draw a distinction between the climate following the Shoah, which certainly informed attitudes during the redaction of the Council’s text on the jews, and the deeper causes that informed the composition of the text. These draw on theological currents that had been underwayfor decades prior to the Council and relate to the Ecclesiology of Vatican II. What is at stake in this argument is that by loosening the relationship between the Shoah and Nostra Aetate, we open the door for Arab churches to own a text that is intended for the universal church, but which seemes to them to be a consequence of the guilt of Europe in relation to the Jews, just as they perceive of the creation of the state of Israel.
Transversalités, Oct 4, 2021
La declaration conciliaire Nostra aetate § 4 sur le judaisme « confesse que tous les fideles du C... more La declaration conciliaire Nostra aetate § 4 sur le judaisme « confesse que tous les fideles du Christ, fils d’Abraham selon la foi, sont inclus dans la vocation de ce patriarche […] ». Or, cette vocation contenait une double promesse : une descendance et une terre. Si l’ecclesiologie a su reflechir a frais nouveaux sur la notion de peuple de Dieu, la promesse de la terre devint un sujet tabou du fait de la creation de l’Etat d’Israel. Or, la dimension politique est inherente au judaisme. De plus, le christianisme avait interprete theologiquement la destruction du Temple de Jerusalem et l’exil des juifs. Peut-il releguer leur retour au seul domaine seculier ? Cet essai reflechit sur la notion d’accomplissement en lien avec la restauration d’une souverainete juive en terre d’Israel, puis se demande si la terre entre dans la notion de patrimoine commun aux juifs et aux chretiens.
Transversalités, 2021
La creation de l’Etat d’Israel souleve au sein des Eglises la question de la reconnaissance de ce... more La creation de l’Etat d’Israel souleve au sein des Eglises la question de la reconnaissance de cette nouvelle realite et de son interpretation theologique. Du cote juif, cette reconnaissance est attendue parce qu’elle semble prouver que la theologie chretienne tourne vraiment le dos au mythe du Juif errant. Cet article a plusieurs voix esquisse un etat de la question de la position des Eglises face a la terre d’Israel dans son contexte contemporain. Il montre la complexite du sujet, tant dans l’Eglise catholique que chez les differentes tendances au sein du protestantisme. Il met egalement en lumiere la reception parfois ambigue de cette reconnaissance dans un monde juif pluriel.
Recherches De Science Religieuse, 2017
Paragraph 4 of the conciliary declaration Nostra aetate on the Jewish religion represents a symbo... more Paragraph 4 of the conciliary declaration Nostra aetate on the Jewish religion represents a symbolic turning point in Christian thinking about the Jewish people and Judaism, although it did not eliminate the difficulties inherited from the complex history of relations between the Jewish people and the Church, nor did it diminish the theological challenges arising from affirmation of the permanent validity of the Ancient Covenant. After outlining the progress made by Catholic theology in its relationship to Judaism, the article points out the insufficiencies of the Christological approach and proposes – in the light of the work of some theologians who have begun to examine this subject – to set up a guideline statement for Christology in relation to the symbolic Nostra aetate §4 turning point.
Transversalités, Oct 4, 2021
La creation de l’Etat d’Israel souleve au sein des Eglises la question de la reconnaissance de ce... more La creation de l’Etat d’Israel souleve au sein des Eglises la question de la reconnaissance de cette nouvelle realite et de son interpretation theologique. Du cote juif, cette reconnaissance est attendue parce qu’elle semble prouver que la theologie chretienne tourne vraiment le dos au mythe du Juif errant. Cet article a plusieurs voix esquisse un etat de la question de la position des Eglises face a la terre d’Israel dans son contexte contemporain. Il montre la complexite du sujet, tant dans l’Eglise catholique que chez les differentes tendances au sein du protestantisme. Il met egalement en lumiere la reception parfois ambigue de cette reconnaissance dans un monde juif pluriel.
Recherches de Science Religieuse, 2015
Transversalités n°159, 2021
Le 28 octobre 1965, la promulgation de la déclaration Nostra aetate, en son paragraphe 4 sur le j... more Le 28 octobre 1965, la promulgation de la déclaration Nostra aetate, en son paragraphe 4 sur le judaïsme, mettait un terme à l’enseignement millénaire d’un peuple juif puni à cause de son déicide, condamné à une vie misérable et errante, et rappelait que les dons de Dieu sont repentance. Dans ce texte, le Concile « confesse que tous les fidèles du Christ, fils d'Abraham selon la foi, sont inclus dans la vocation de ce patriarche […] ». Or, cette vocation contenait une double promesse, celle d’une descendance et celle d’une terre. L’ecclésiologie a su réfléchir sur la notion de peuple de Dieu en lien avec Israël, mais en ce qui concerne la terre le sujet devint une crux theologiae, selon une expression empruntée à Clemens Thoma , du fait de la création de l’Etat d'Israël. L'Eglise catholique reste quasiment muette sur le sujet. Cet essai veut oser quelques pistes de réflexions théologiques à propos de la restauration d’une souveraineté juive sur la terre d’Israël: Existe-t-il un lien entre les dons de Dieu sans repentance et le retour à une existence politique du peuple juif? Est-ce que l'évènement qu'est l’Etat d'Israël a un impact pour la théologie chrétienne elle-même? Est-ce que la terre d’Israël peut être considérée comme un patrimoine commun aux juifs et aux chrétiens, puisqu’ils se revendiquent l’un et l’autre de la descendance d’Abraham?
droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par p... more droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
revue Sens , Aug 2020
Jules Isaac est entré dans l’histoire comme celui qui a joué un rôle crucial pour la mise à l’ord... more Jules Isaac est entré dans l’histoire comme celui qui a joué un rôle crucial pour la mise à l’ordre du jour d’un texte sur les juifs au Concile Vatican II. Nombre de ses propositions inscrites dans Jésus et Israël ont trouvé leur réponse dans les différents textes du Magistère. On peut affirmer que l’Église catholique a délibérément rejeté aujourd’hui l’enseignement du mépris. Jules Isaac appartient-il donc maintenant au passé ou bien aurait-il encore quelque chose à dire pour la théologie chrétienne du Judaïsme.
Permanence d'Israël et silence de la Théologie, une question pour les Eglises, 2020
La recherche de la conversion des juifs a toujours eu un statut particulier dans l’histoire de la... more La recherche de la conversion des juifs a toujours eu un statut particulier dans l’histoire de la mission par rapport à l’évangélisation des païens. Pour ces derniers, il s’agissait de les tirer de l’ignorance de leur Sauveur et de les soustraire à l’enfer par le baptême, tandis que pour les juifs il s’agissait de venir à bout d’un endurcissement volontaire, une obstination à ne pas croire en Jésus le Messie et Fils de Dieu. Cette position était globalement celle de toutes les confessions chrétiennes. Or, le renouvellement du regard des Églises institutionnelles sur les juifs et le judaïsme – principalement en occident –met en questionnement la poursuite de leur conversion. Car, si l’ancienne Alliance n’a pas été annulée, ni remplacée par la nouvelle Alliance, la permanence d’Israël n’est pas étrangère au dessein de Dieu dans l’histoire du salut en marche vers la Parousie. La recherche de l’absorption du peuple juif dans l’Église – ce qui entrainerait la disparition du judaïsme en tant que religion – ne serait donc plus pertinente. cette question soulève de profonds désaccords entre et au sein des Eglises.
Le dialogue des rationalités culturelles et religieuses , 2019
Aussi surprenant que cela puisse paraître, cinquante ans après Nostra ætate §4 une grande partie ... more Aussi surprenant que cela puisse paraître, cinquante ans après Nostra ætate §4 une grande partie
du monde juif orthodoxe moderne refuse encore d’avoir un dialogue théologique avec les chrétiens.
Le dernier exemple en date est la réponse que le grand rabbin de Rome opposa au pape François,
lors de sa visite à la grande Synagogue le 17 janvier 2016 : « Nous n’accueillons pas le pape pour
discuter de théologie. Chaque système est autonome, la foi n’est pas un objet d’échange et de
négociations politiques ». Ce veto remonte aux années du Concile Vatican II et fut posé par rabbi
Joseph Dov Soloveitchik, une des plus grandes figures du judaïsme américain du 20e
siècle
Andrevon Thérèse , 2019
Si le dialogue avec les cultures et les autres religions expose le christianisme à une remise en ... more Si le dialogue avec les cultures et les autres religions expose le christianisme à une remise en cause permanente, celle-ci revêt un caractère unique quand il s'agit du judaïsme. En effet, Juifs et chrétiens revendiquent la fidélité aux mêmes Écritures ce qui prodigua à leur dialogue un caractère conflictuel durant des siècles. Depuis le concile Vatican II et la déclaration Nostra aetate 4, Israël se dresse face à l'Eglise non plus avec les yeux bandé des statues médiévales, mais comme avec un visage à découvert. Ce visage l'a renvoie à sa propre identité.
RSR 101/2 (2013) p. 211-231, 2013
Le mystère d’Israël n’a pas été […] pour Jacques Maritain un objet de réflexion parmi d’autres,... more Le mystère d’Israël n’a pas été […] pour Jacques Maritain un objet de réflexion parmi d’autres, un chapitre de morale humanitaire, de philosophie politique ou de théologie de l’Église. Israël, le Judaïsme, le peuple juif, se situent au cœur même de sa vision du monde, de l’homme, du dessein de Dieu sur l’Église […] Le mystère d’Israël et son affleurement dans le destin juif ont été au cœur de sa réflexion philosophique et théologique, au creux de son angoisse de chrétien, au centre de son inlassable combat pour la vérité et la justice. » Cette réflexion de Marcel Dubois op. résume ce que cet article veut explorer. Sa pensée de Maritain sur les juifs a été homogène durant toute sa carrière. A peine renie-t-il certains aspect de ses premières conférences alors qu'il était encore sous la tentation des idées de l'Action française. Bien que ne donnant pas vraiment sa place au judaïsme contemporain en tant que religion, il attribue en revanche au peuple d'Israël une fonction active et positive dans le dessein de Dieu dans le temps de l'Eglise.
Nouvelle Revue Théologique n° 137, p.201-220, 2015
Jusque dans les années 80, la christologie resta le parent pauvre du dialogue judéo-chrétien L’i... more Jusque dans les années 80, la christologie resta le parent pauvre du dialogue judéo-chrétien L’identité divino-humaine de Jésus-Christ confessée par les chrétiens était considérée comme inacceptable et totalement étrangère à la pensée juive, aussi chrétiens et juifs pouvaient envisager, tout au plus, de se tendre la main au-dessus de cet abîme dogmatique, mais sans l’aborder directement. Or, si la Bible est un patrimoine commun entre juifs et chrétiens, c' est la personne de Jésus qui est le noeud et le lien entre juifs et chrétiens, puisque c’est par Lui que les non-juifs ont été greffés sur le peuple de la première Alliance. La christologie apparait donc alors comme une discipline majeure tant pour la théologie chrétienne, que pour la théologie chrétient du judaïsme, d'autant que cette discipline s’’est élaborée au cours de l’’histoire comme une «christologie de la séparation avec Israël».
Nouvelle revue théologique , 2018
La préparation du texte conciliaire sur les juifs, qui prendra le nom de Nostra aetate au chapit... more La préparation du texte conciliaire sur les juifs, qui prendra le nom de Nostra aetate au chapitre 4 connu un processus long et difficile.
l'article explore un aspect peu connu du processus, parce que laissé le plus possible dans le secret, qui est la participation de certaines instances juives pour écrire le texte les concernant.
NRT 140, 2018
durant les travaux du concile Vatican II sur un texte sur le peuple juif, il a été suggéré d'intr... more durant les travaux du concile Vatican II sur un texte sur le peuple juif, il a été suggéré d'introduire dans la liturgie les saints de l'ancien Testament, comme cela existe dans l'ordo de Jérusalem. L'article explore pourquoi cette proposition n'a pas abouti et quels seraient les arguments en faveur ou contre la remise à l'ordre du jour d'une telle proposition.
It is a commonplace that there is a tight connection between the Shoah and the formulation of Nos... more It is a commonplace that there is a tight connection between the Shoah and the formulation of Nostra Aetate 4. However, the Shoah does not appear in the conciliar text. In my talk I will draw a distinction between the climate following the Shoah, which certainly informed attitudes during the redaction of the Council’s text on the jews, and the deeper causes that informed the composition of the text. These draw on theological currents that had been underwayfor decades prior to the Council and relate to the Ecclesiology of Vatican II. What is at stake in this argument is that by loosening the relationship between the Shoah and Nostra Aetate, we open the door for Arab churches to own a text that is intended for the universal church, but which seemes to them to be a consequence of the guilt of Europe in relation to the Jews, just as they perceive of the creation of the state of Israel.