Emmanuelle Eymard Traoré | Institut Catholique de Toulouse (original) (raw)
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Papers by Emmanuelle Eymard Traoré
Nouvelles études francophones, Dec 31, 2022
sociologie, c'est vachement bien écrit ! ». Les citations à la suite sont également reprises de s... more sociologie, c'est vachement bien écrit ! ». Les citations à la suite sont également reprises de ses dires, visibles sur [https://youtu.be/MVxsZ3TsklU] 2 « C'est un documentaire sur votre vie de vigile » dit le journaliste. 3 Ailleurs il faudrait étudier les mots choisis pour questionner, la familiarité du langage, comme le rire qui se propage autour du plateau télévisé durant l'entretien, et se demander si l'on questionne de la même manière un vigile, qui plus est noir, et un écrivain.
Études littéraires africaines, 2015
Tous droits réservés © Association pour l'Étude des Littératures africaines (APELA), 2015 Ce docu... more Tous droits réservés © Association pour l'Étude des Littératures africaines (APELA), 2015 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'
Nouvelles Études Francophones, 2013
Abel, Laurence. Jean Vilar raconté aux jeunes . . . et aux autres. CarnièresMorlanwelz: Lansman, ... more Abel, Laurence. Jean Vilar raconté aux jeunes . . . et aux autres. CarnièresMorlanwelz: Lansman, 2011. isbn 9782872828432. 100 p. Faire connaître la vie de Jean Vilar, fondateur et premier directeur du Festival de théâtre d’Avignon, voilà le pari que s’est lancé Laurence Abel et qu’elle relève ici avec succès. Ce livre, fragment de biographie, évoque le travail de l’émérite homme de théâtre avec quelques grands acteurs français tel Gérard Philippe, ou bien encore son passage au tnp, la naissance du Festival d’Avignon, qui demeure encore aujourd’hui un vivier de talents incontournable, etc. Plus encore, il ressuscite le théâtre français des années 1940 à 1960 et permet aux plus jeunes ou novices d’appréhender cette époque riche en créations.
Nouvelles Études Francophones, 2011
Études littéraires africaines, 2015
Jean-Marie Adiaffi et Bernard Zadi Zaourou, figures majeures de la littérature de Côte d'Ivoire, ... more Jean-Marie Adiaffi et Bernard Zadi Zaourou, figures majeures de la littérature de Côte d'Ivoire, incarnent également les problématiques inhérentes à la littérature de ce pays postcolonial. L'étude de leur « bio/graphie » dévoile ainsi tour à tour leur engagement personnel au sein du champ politique et la visée performative qu'ils entendaient donner à leurs oeuvres. En se réappropriant les outils de la sociocritique, le présent article entend donc révéler quelques-unes des spécificités de ce microcosme littéraire en montrant particulièrement les liens entre prises de position politiques et écriture militante, pouvoir politique et microcosme littéraire. Dans ses travaux sur la sociologie de la littérature, Bourdieu introduit et théorise la notion de champ littéraire, qu'il définit comme étant : « un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu'ils y occupent (...), en même temps qu'un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces » 1 . Partant, il explique que le champ doit acquérir et conserver une autonomie à l'égard des autres champs, et particulièrement à l'égard des champs économiques et politiques. « Le principe de hiérarchisation interne » 2 et la lutte entre les différents agents du champ assurent alors sa pérennité et façonnent un espace dégagé des logiques externes, prompt à susciter des avant-gardes pour lesquelles la valeur symbolique d'une oeuvre domine comparativement à sa valeur économique ou politique. L'on peut ainsi parler d'autonomie du champ, tel qu'en France dès 1848 et la volonté de « l'art pour l'art » 3 . Or Bourdieu ajoute que « le degré d'autonomie du champ (...) varie considérablement selon les époques et les traditions nationales » 4 . Ce faisant, nous ne pourrions nous résoudre à parler avec N'Goran, de « champ littéraire africain » 5 car, bien que son étude soit d'un apport précieux concernant notamment l'historicité des productions littéraires africaines et de leurs discours exégétiques, l'emploi du terme au singulier et son usage même dans un contexte postcolonial demeurent problématiques. En effet, concernant le premier aspect, il nous semble impropre de parler de littérature africaine et donc de champ littéraire africain dans la mesure où ce continent compte nombre de réalités sociopolitiques, historiques et littéraires fort distinctes d'une région à l'autre voire d'un pays à l'autre. Le choix de son corpus contient déjà les germes d'une contradiction dans la mesure où N'Goran choisit d'exemplifier son analyse avec l'étude des oeuvres de Senghor, Césaire, Zadi Zaourou et Pacéré Titinga, tous noirs francophones. Or l'Afrique contient encore des zones anglophones et lusophones, des écritures swahili et kikuyu, un monde arabe et kabyle etc. auquel le critique ne s'intéresse pas. Et Césaire, outre ses préoccupations négrocentrées, a aussi à voir, et peut-être d'abord, avec les littératures antillaises. D'autre part, en considérant le second aspect, il nous semble impropre d'user du syntagme bourdieusien de champ littéraire pour mener l'étude des productions littéraires africaines. Le critique ivoirien évacue trop rapidement la question de l'autonomie, pourtant corollaire à celle de champ et nécessaire à sa genèse et à sa durabilité, déclarant seulement que celui-ci est « un monde social particulier, voire un microcosme dont les propriétés
Nouvelles études francophones, Dec 31, 2022
sociologie, c'est vachement bien écrit ! ». Les citations à la suite sont également reprises de s... more sociologie, c'est vachement bien écrit ! ». Les citations à la suite sont également reprises de ses dires, visibles sur [https://youtu.be/MVxsZ3TsklU] 2 « C'est un documentaire sur votre vie de vigile » dit le journaliste. 3 Ailleurs il faudrait étudier les mots choisis pour questionner, la familiarité du langage, comme le rire qui se propage autour du plateau télévisé durant l'entretien, et se demander si l'on questionne de la même manière un vigile, qui plus est noir, et un écrivain.
Études littéraires africaines, 2015
Tous droits réservés © Association pour l'Étude des Littératures africaines (APELA), 2015 Ce docu... more Tous droits réservés © Association pour l'Étude des Littératures africaines (APELA), 2015 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'
Nouvelles Études Francophones, 2013
Abel, Laurence. Jean Vilar raconté aux jeunes . . . et aux autres. CarnièresMorlanwelz: Lansman, ... more Abel, Laurence. Jean Vilar raconté aux jeunes . . . et aux autres. CarnièresMorlanwelz: Lansman, 2011. isbn 9782872828432. 100 p. Faire connaître la vie de Jean Vilar, fondateur et premier directeur du Festival de théâtre d’Avignon, voilà le pari que s’est lancé Laurence Abel et qu’elle relève ici avec succès. Ce livre, fragment de biographie, évoque le travail de l’émérite homme de théâtre avec quelques grands acteurs français tel Gérard Philippe, ou bien encore son passage au tnp, la naissance du Festival d’Avignon, qui demeure encore aujourd’hui un vivier de talents incontournable, etc. Plus encore, il ressuscite le théâtre français des années 1940 à 1960 et permet aux plus jeunes ou novices d’appréhender cette époque riche en créations.
Nouvelles Études Francophones, 2011
Études littéraires africaines, 2015
Jean-Marie Adiaffi et Bernard Zadi Zaourou, figures majeures de la littérature de Côte d'Ivoire, ... more Jean-Marie Adiaffi et Bernard Zadi Zaourou, figures majeures de la littérature de Côte d'Ivoire, incarnent également les problématiques inhérentes à la littérature de ce pays postcolonial. L'étude de leur « bio/graphie » dévoile ainsi tour à tour leur engagement personnel au sein du champ politique et la visée performative qu'ils entendaient donner à leurs oeuvres. En se réappropriant les outils de la sociocritique, le présent article entend donc révéler quelques-unes des spécificités de ce microcosme littéraire en montrant particulièrement les liens entre prises de position politiques et écriture militante, pouvoir politique et microcosme littéraire. Dans ses travaux sur la sociologie de la littérature, Bourdieu introduit et théorise la notion de champ littéraire, qu'il définit comme étant : « un champ de forces agissant sur tous ceux qui y entrent, et de manière différentielle selon la position qu'ils y occupent (...), en même temps qu'un champ de luttes de concurrence qui tendent à conserver ou à transformer ce champ de forces » 1 . Partant, il explique que le champ doit acquérir et conserver une autonomie à l'égard des autres champs, et particulièrement à l'égard des champs économiques et politiques. « Le principe de hiérarchisation interne » 2 et la lutte entre les différents agents du champ assurent alors sa pérennité et façonnent un espace dégagé des logiques externes, prompt à susciter des avant-gardes pour lesquelles la valeur symbolique d'une oeuvre domine comparativement à sa valeur économique ou politique. L'on peut ainsi parler d'autonomie du champ, tel qu'en France dès 1848 et la volonté de « l'art pour l'art » 3 . Or Bourdieu ajoute que « le degré d'autonomie du champ (...) varie considérablement selon les époques et les traditions nationales » 4 . Ce faisant, nous ne pourrions nous résoudre à parler avec N'Goran, de « champ littéraire africain » 5 car, bien que son étude soit d'un apport précieux concernant notamment l'historicité des productions littéraires africaines et de leurs discours exégétiques, l'emploi du terme au singulier et son usage même dans un contexte postcolonial demeurent problématiques. En effet, concernant le premier aspect, il nous semble impropre de parler de littérature africaine et donc de champ littéraire africain dans la mesure où ce continent compte nombre de réalités sociopolitiques, historiques et littéraires fort distinctes d'une région à l'autre voire d'un pays à l'autre. Le choix de son corpus contient déjà les germes d'une contradiction dans la mesure où N'Goran choisit d'exemplifier son analyse avec l'étude des oeuvres de Senghor, Césaire, Zadi Zaourou et Pacéré Titinga, tous noirs francophones. Or l'Afrique contient encore des zones anglophones et lusophones, des écritures swahili et kikuyu, un monde arabe et kabyle etc. auquel le critique ne s'intéresse pas. Et Césaire, outre ses préoccupations négrocentrées, a aussi à voir, et peut-être d'abord, avec les littératures antillaises. D'autre part, en considérant le second aspect, il nous semble impropre d'user du syntagme bourdieusien de champ littéraire pour mener l'étude des productions littéraires africaines. Le critique ivoirien évacue trop rapidement la question de l'autonomie, pourtant corollaire à celle de champ et nécessaire à sa genèse et à sa durabilité, déclarant seulement que celui-ci est « un monde social particulier, voire un microcosme dont les propriétés