samuel Julien | INALCO Paris (original) (raw)
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Papers by samuel Julien
Identity through the language and the alphabet in Croatia, Serbia, Slovenia
Drafts by samuel Julien
Le domaine de la littérature – du latin litteratura, lettre – a été restreint pendant des siècles... more Le domaine de la littérature – du latin litteratura, lettre – a été restreint pendant des siècles au champ de l'écrit, c'est-à-dire au format du livre en papier. Il reste encore de nos jours associé au terme des « belles lettres », ce qui nous renvoie à une production écrite. Livre et littérature restent donc liés et le son en a été par définition exclu. Cependant, ce terme de littérature a connu et connait encore des évolutions quant à sa définition, ce qui rend ce terme dynamique. Le XIXème siècle a ainsi vu l'émergence de la notion de « littérature orale ». De plus, l'évolution technologique, facilitant toujours plus le passage de l'oral à l'écrit-ou inversement-, rend la frontière entre expression écrite et expression orale, entre livre et son, toujours plus étroite. Le cas de l'édition en langue bretonne me semble intéressant dans le sens où il s'agit d'une micro-édition, avec des moyen limités, et qui se doit d'opérer des choix stratégiques afin d'être la plus efficace possible, compte tenu du faible nombre de locuteurs. Cette édition ne s'est jamais aussi bien portée qu'aujourd'hui et bénéficie notamment d'un vrai soutien de la part des pouvoirs publics. C'est malgré tout une situation paradoxale car le breton se trouve dans un état particulièrement précaire du fait de son faible nombre de locuteurs. Cette langue est d'ailleurs classée par l'Unesco 1 comme « langue sérieusement en danger ». Au début du XXème siècle, elle comptait plus d'un million de locuteurs situé en Basse-Bretagne : le breton est traditionnellement présenté comme étant la langue de la partie ouest de la Bretagne, (c'est-à-dire à l'ouest d'une ligne de Saint-Brieuc à Vannes) par opposition à la Haute-Bretagne qui parle gallo et français, le gallo étant une langue romane proche du français. Cette présentation classique est cependant désormais à nuancer, puisque la plupart des bretons vivant en Basse-Bretagne ne maitrisent plus la langue de leurs ancêtres et à l'inverse, le breton n'a jamais été autant parlé dans des villes comme Rennes où il était pratiquement absent jusqu'alors. La dernière enquête de 2007 2 indiquait qu'il y avait 206.000 locuteurs. Les estimations de 2017 tablent aujourd'hui sur un chiffre inférieur à 150.000 locuteurs, dont 75% aurait plus de 70 ans. Chaque année, on estime que ce chiffre baisserait de 10.000 locuteurs. Parallèlement à 1 UNESCO Atlas des langues en danger du monde, 2009. 2 Enquête de Fañch Broudic TMO – méthode sondage
Book Reviews by samuel Julien
Sacred stones in Carinthia, Scotland, ...
Identity through the language and the alphabet in Croatia, Serbia, Slovenia
Le domaine de la littérature – du latin litteratura, lettre – a été restreint pendant des siècles... more Le domaine de la littérature – du latin litteratura, lettre – a été restreint pendant des siècles au champ de l'écrit, c'est-à-dire au format du livre en papier. Il reste encore de nos jours associé au terme des « belles lettres », ce qui nous renvoie à une production écrite. Livre et littérature restent donc liés et le son en a été par définition exclu. Cependant, ce terme de littérature a connu et connait encore des évolutions quant à sa définition, ce qui rend ce terme dynamique. Le XIXème siècle a ainsi vu l'émergence de la notion de « littérature orale ». De plus, l'évolution technologique, facilitant toujours plus le passage de l'oral à l'écrit-ou inversement-, rend la frontière entre expression écrite et expression orale, entre livre et son, toujours plus étroite. Le cas de l'édition en langue bretonne me semble intéressant dans le sens où il s'agit d'une micro-édition, avec des moyen limités, et qui se doit d'opérer des choix stratégiques afin d'être la plus efficace possible, compte tenu du faible nombre de locuteurs. Cette édition ne s'est jamais aussi bien portée qu'aujourd'hui et bénéficie notamment d'un vrai soutien de la part des pouvoirs publics. C'est malgré tout une situation paradoxale car le breton se trouve dans un état particulièrement précaire du fait de son faible nombre de locuteurs. Cette langue est d'ailleurs classée par l'Unesco 1 comme « langue sérieusement en danger ». Au début du XXème siècle, elle comptait plus d'un million de locuteurs situé en Basse-Bretagne : le breton est traditionnellement présenté comme étant la langue de la partie ouest de la Bretagne, (c'est-à-dire à l'ouest d'une ligne de Saint-Brieuc à Vannes) par opposition à la Haute-Bretagne qui parle gallo et français, le gallo étant une langue romane proche du français. Cette présentation classique est cependant désormais à nuancer, puisque la plupart des bretons vivant en Basse-Bretagne ne maitrisent plus la langue de leurs ancêtres et à l'inverse, le breton n'a jamais été autant parlé dans des villes comme Rennes où il était pratiquement absent jusqu'alors. La dernière enquête de 2007 2 indiquait qu'il y avait 206.000 locuteurs. Les estimations de 2017 tablent aujourd'hui sur un chiffre inférieur à 150.000 locuteurs, dont 75% aurait plus de 70 ans. Chaque année, on estime que ce chiffre baisserait de 10.000 locuteurs. Parallèlement à 1 UNESCO Atlas des langues en danger du monde, 2009. 2 Enquête de Fañch Broudic TMO – méthode sondage
Sacred stones in Carinthia, Scotland, ...