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Papers by Alain Guery
Revue de synthèse, Jun 28, 1991
Montchrestien et Cantillon, 2011
De quelle conception de l’économie Antoine de Montchrestien (vers 1575-1621) se sépare-t-il en in... more De quelle conception de l’économie Antoine de Montchrestien (vers 1575-1621) se sépare-t-il en inventant – presque – l’expression « œconomie politique », qu’il choisit après quelques hésitations comme titre pour son livre ? Il vit en un temps où le mot d’économie est peu employé et où celui de politique n’a pas exactement le sens que nous lui donnons aujourd’hui. Glanées dans les textes du temps, les rares utilisations des deux mots ne les lient jamais ensemble, ni ne les renvoient l’un à l’a..
L'État, la finance et le social, 1995
Dinah Ribard, maitre de conferencesMichele Leclerc-Olive, chargee de recherche au CNRSAlain Guery... more Dinah Ribard, maitre de conferencesMichele Leclerc-Olive, chargee de recherche au CNRSAlain Guery, directeur de recherche au CNRSCecile Soudan, ingenieur d’etudes au CNRS Atelier de recherche et de traduction en sciences sociales Au cours de ses deux premieres annees d’existence, le PRI ARTESS a developpe son activite dans plusieurs directions comme l’indiquait son programme initial. La problematique generale repose sur l’idee que la traduction en sciences sociales presente une specificite en...
La société vue du don, 2008
Cahiers du monde russe, 2003
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 1986
Guery Alain. Daniel Dessert, Argent, pouvoir et societe au grand siecle. In: Annales. Economies, ... more Guery Alain. Daniel Dessert, Argent, pouvoir et societe au grand siecle. In: Annales. Economies, Societes, Civilisations. 41ᵉ annee, N. 5, 1986. pp. 1069-1073.
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 1999
Guery Alain. Joël Cornette, La mélancolie du pouvoir. Omer Talon et le procès de la raison d'... more Guery Alain. Joël Cornette, La mélancolie du pouvoir. Omer Talon et le procès de la raison d'État. In: Annales. Histoire, Sciences Sociales. 54ᵉ année, N. 2, 1999. pp. 410-411
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 1999
C'est au cours du Grand Siècle que l'astrologie perd la place qui lui était reconnue aupa... more C'est au cours du Grand Siècle que l'astrologie perd la place qui lui était reconnue auparavant dans l'ensemble des savoirs, qu'elle perd même son statut de science. On retrouve, la concernant, la mutation interne de la culture européenne chère à Michel Foucault dans Les mots et les choses (Paris, Gallimard, 1966), mutation qui la condamne. Pour autant, le livre d'Hervé Drévillon ne s'inscrit pas dans le sillage de ce type d'approche, mais déplace le problème sur deux points importants. D'une part il l'inscrit dans une étude de la réception de l'astrologie dans la société du 17 siècle, de l'autre il examine, à partir de celle-ci, les raisons qui ont poussé le pouvoir royal à condamner un type de savoir que, pourtant, il utilisait lui-même, jusqu'à le marginaliser socialement et intellectuellement. L'intérêt de cette approche est qu'elle permet de comprendre pourquoi, finalement, l'astrologie s'en sort bien, puisque sa pratique très dégradée et commercialisée certes, vient jusqu'à nous, sous la forme des horoscopes et des thèmes astraux. L'union de l'homme au cosmos est une idée merveilleuse, qui séduit plus dans l'astrologie que dans les religions et les sciences : la méthode de l'initiation et de la symbolisation crée l'idée d'une immédiateté d'ordre magique de cette union, dont la transcendance qui sous-tend les dogmes religieux et la raison expérimentale qui préside aux théories scientifiques ne peuvent se prévaloir. Si l'ordre des mots n'est pas séparable de l'ordre des choses, alors agir sur le premier doit permettre d'agir sur le second. L'astrologie rejoint là des pratiques liées aux savoirs anciens, comme l'alchimie. Là, l'ordre des signes devait permettre de changer l'ordre de la matière. Ce mode de pensée, dominant dans la plupart des sociétés traditionnelles, se heurte à diverses oppositions et condamnations. Religieuse d'abord : seul Dieu peut connaître l'avenir, et le déterminisme astral remet en cause le libre arbitre. H. Drévillon montre que cette condamnation, que les bulles papales de 1586 et 1631 rappellent, ne vise que l'astrologie « judiciaire », celle qui est liée aux pratiques divinatoires, « judiciaire » parce qu'elle est susceptible d'orienter décisions et initiatives en émettant des jugements. L'astrologie « naturelle » échappe à cette condamnation, n'impliquant aucune fatalité dans les « accomplissements lointains ». Mais dans les pratiques, analysées avec soin par H. Drévillon, cette astrologie « naturelle » permet de contourner, de fait, la condamnation de l'Église. Et longtemps, les « experts » ne remettent pas en cause la fiabilité et la légitimité de l'astrologie, se bornant à en condamner les excès, tels que l'usage de sortilèges dans la réalisation de prédictions par exemple.
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2007
population, Donaudi estimait que la croissance démographique favoriserait le développement car, s... more population, Donaudi estimait que la croissance démographique favoriserait le développement car, selon lui, ni l’agriculture, ni l’industrie n’étaient déjà soumises à la loi des rendements décroissants (il estimait que la population du Piémont devrait tripler pour atteindre son niveau optimal). Au principe de son argumentation se trouvait l’idée très courante dans la pensée préclassique selon laquelle l’insuffisance de la demande était la limite essentielle à l’essor de l’économie. Surplombant l’argument économique, les préalables sociaux lui semblaient indispensables afin de donner des fondements solides au développement. Au compromis alors en vigueur selon lui entre les classes dirigeantes – l’aristocratie contrôlait seul le pouvoir politique mais, grâce à la police des grains et à la réglementation des marchés, elle assurait des bas salaires et donc des profits élevés aux manufacturiers –, il suggéra une double transformation. D’abord, l’aristocratie devait se transformer en une « noblesse commerçante » ; ensuite, les plus grands négociants devaient être honorés et associés plus étroitement à la vie de la cité, selon une logique similaire à celle que connut la France à la même époque. À l’occasion de sa nomination comme membre supra-numéraire au Consiglio di commercio, il prolongea ces réflexions théoriques par des analyses plus empiriques sur la relation entre le centre du royaume, le Piémont, et sa périphérie, la Sardaigne (Abbozzo ragionato d’un cadastro politico, 1784, qui est au départ un projet de recensement des ressources naturelles et économiques). Il y fait preuve d’un pragmatisme et d’une capacité à adapter ses raisonnements aux spécificités régionales assez rares en cette époque qui ne déteste pas le dogmatisme économique. Bien que libéral convaincu, il recommandait ainsi de ne pas procéder trop vite à la libéralisation du commerce des grains car la structure de l’offre était trop monopolistique. Il comprit également que la politique mercantiliste de la monarchie piémontaise de favoriser les manufactures de luxe était une erreur car le marché interne, en particulier en Sardaigne, n’était pas en mesure d’acquérir ces productions. Derrière ce type d’observations de bon sens se profile une vraie réflexion sur les conditions nécessaires 1 4 6 1 à la constitution d’un marché national (comme la création conjointe de deux chambres de commerce à Turin et à Cagliari ou le renforcement d’une bourgeoisie nationale afin de créer une nation commerçante), la Sardaigne étant alors aux mains des marchands étrangers, en particuliers hollandais, toscans et anglais. Les mérites de Giorgio Monestarolo dans cet ouvrage sont grands. Il reconstitue avec beaucoup d’intelligence et de finesse une réflexion intellectuelle articulée sur la biographie d’un individu en position ambiguë, à la fois acteur et observateur. C’est parce qu’il organise habilement son enquête autour de cette articulation qu’il peut mettre en évidence la complexité des représentations économiques d’un économiste d’autant plus original qu’il est doublement situé à la périphérie de la discipline, professionnellement et géographiquement.
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2012
Montchrestien sur un thème correspondant à l’intérêt ou la spécialité des auteurs : entrepreneur ... more Montchrestien sur un thème correspondant à l’intérêt ou la spécialité des auteurs : entrepreneur et entreprise, espace et territoire, statut de la monnaie et rapport entre souveraineté et économie. Au-delà des qualités et des défauts individuels de chaque chapitre, ils témoignent tous de la difficulté à faire fonctionner la comparaison entre Montchrestien et Cantillon. En effet, chacun – c’est également la conclusion de C. Théré dans le chapitre 7 – constate l’écart irréductible qui existe entre les deux œuvres, au plan du vocabulaire conceptuel, au plan des méthodes, au plan des objets également. Christian Lamouroux part de la conception de l’entrepreneur et des pratiques entrepreneuriales de la Chine médiévale pour interroger les conceptions de Montchrestien et Cantillon. De manière originale, il montre que la fonction entrepreneuriale dans la Chine médiévale, comme chez Montchrestien, est une prérogative des serviteurs de l’État et contribue à la soumission de l’économique au politique ; à l’opposé, l’entrepreneur de Cantillon limite son activité à la sphère économique. Jean-Marie Baldner et Anne Conchon mettent eux en lumière la transition entre la « démarche prescriptive et métaphorique » de l’analyse spatiale de Montchrestien à celle « analytique » de Cantillon ; cette transition se redouble d’un changement d’objet, du politique chez le premier à l’économique chez le second. Trois articles échappent à ces deux ensembles et méritent un traitement particulier. Catherine Larrère confronte l’Essai de Cantillon à l’œuvre de Montesquieu et montre que si le premier prétend mettre à distance son analyse économique, notamment du système de Law, de son interprétation politique, le second choisit délibérément d’inscrire les effets politiques et économiques du système sur le même plan épistémologique, refusant la distinction entre les champs économique et politique. Valérie Gratsac-Legendre propose une stimulante lecture de Cantillon à partir du marché de l’orfèvrerie. Mêlant de manière subtile et surprenante histoire économique et analyse du texte de l’Essai, elle met en évidence, à travers la place « à la marge mais stratégique » qu’occupe l’orfèvrerie vis-à-vis du marché des 1 1 6 3 instruments monétaires, toute la complexité de l’analyse que fait Cantillon du circuit de la monnaie. Enfin, dans le dernier chapitre qui est aussi, de notre point de vue, le plus important et le plus riche, A. Guery analyse comment Montchrestien affirme de manière profondément moderne la primauté de l’économie (ou circuit) de la richesse par rapport à celle du pouvoir. A. Guery montre comment Montchrestien met en avant l’association entre État et commerce qu’il substitue à celle de la religion et de l’État. Ainsi, Montchrestien apparaît comme un des premiers, voire le premier auteur, à avoir entrevu et penser la transformation de l’équilibre des pouvoirs rendue nécessaire par les guerres de religion du XVIe siècle. La contribution d’A. Guery vient donc mettre un point d’orgue à la relecture de Montchrestien déjà largement entamée dans les chapitres précédents et invite à reconsidérer la place de celui-ci dans l’histoire des idées économiques et politiques. En effet, alors que cette dernière a privilégié une vision assez étroite de Montchrestien, dont elle a fait le héraut du mercantilisme absolutiste français, l’interprétation d’A. Guery rapproche Montchrestien de l’apologue du doux commerce, Montesquieu. Comme chez ce dernier, le commerce contribue à « l’apaisement du monde » et sa promotion s’intègre dans un discours général de la modération. Un tel constat heurte de manière directe notre vision de la constitution progressive d’un corps de doctrine économique et politique qualifié de « mercantilisme », et devrait inciter les historiens comme les spécialistes des diverses sciences humaines et sociales, au premier rang desquels les économistes, à réinvestir le champ de la pensée économique du XVIIe siècle.
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2012
faut d’ailleurs composer avec cette contrainte extérieure, parmi d’autres. La Grande Guerre produ... more faut d’ailleurs composer avec cette contrainte extérieure, parmi d’autres. La Grande Guerre produit des bouleversements et des distinctions nouvelles dans le système économique international. La gestion de l’économie est, pour tous, une gestion des pays vaincus. Même les économies victorieuses ne sont pas en mesure de créer des économies de puissances victorieuses et sont animées par l’esprit de revanche. À partir des années 1920, et de plus en plus au cours des années 1930, les Étatsnations se réapproprient la souveraineté sur la monnaie grâce à un rôle croissant de l’État dans l’économie. Cette dimension nationale de l’orientation de l’économie, qui signifie également la construction d’un imposant système de welfare, trouve un point d’équilibre après la Seconde Guerre mondiale lorsque viennent s’ajouter au nouveau rôle de l’État, acquis et confirmé dans les régimes démocratiques, l’étalon-dollar et la libéralisation des échanges. Depuis les années 1970, et la crise pétrolière, le pendule revient au point de départ, mais avec cette fois des États faibles. Les années 1930 et 1940, avec les réactions aux grandes crises, constituent un tournant, tout en maintenant une certaine continuité. En Italie, après l’IMI et l’IRI, la loi bancaire de 1936, rédigée par Beneduce, Donato Menichella, Pasquale Saraceno, mais aussi Alfredo De Gregorio, ou encore Sergio Paronetto, met en place un système qui perdure après la Seconde Guerre mondiale. En France, les grandes réformes réalisées en 1945-1948 reflètent les idées du courant planiste et réformiste que l’on retrouve en particulier chez Christian Pineau, avec son plan de nationalisation du crédit conçu en 1938, puis repris en 1945 lors de la première Assemblée nationale constituante. Les thèmes de la démocratisation du crédit (Beneduce) et de la démocratie économique (Paronetto) sont de nouveau d’actualité. Certaines questions et certains problèmes rencontrés au cours de ces années sont communs, et les solutions apportées par les uns sont plus ou moins connues des autres. Un élargissement et un approfondissement du cadre de la recherche pourront certainement donner des résultats corroborant cette thèse. Les différences sont naturellement importantes. L’État français est, depuis la Seconde Guerre mondiale, plus fort que les banques, 1 1 7 1 en particulier que la Banque de France. C’est le contraire en Italie : la Banca d’Italia devient un centre de réflexion, d’influence, de pouvoir. Deux présidents de la République, deux présidents du Conseil et de nombreux ministres sont issus de ses rangs. Dans le système français, la perméabilité entre systèmes public et privé révèle leur force combinée. Ce volume a le mérite de montrer la richesse explicative de mutations nationales passées inaperçues. Comme les éditeurs le soulignent, les structures et les évolutions des systèmes financiers n’ont rien de naturel : elles sont enracinées dans l’histoire politique, économique, juridique ou institutionnelle des États.
Cahiers Saint Simon, 1999
Guery Alain. L'oubli du don. Deux figures d'opposition au roi absolu : Saint-Simon et Mon... more Guery Alain. L'oubli du don. Deux figures d'opposition au roi absolu : Saint-Simon et Montesquieu. In: Cahiers Saint Simon, n°27, 1999. Idées d'opposants au temps des Mémoires. pp. 17-28
Montchrestien et Cantillon
Qu’était l’économie en des temps où elle n’existait pas comme discipline reconnue du savoir insti... more Qu’était l’économie en des temps où elle n’existait pas comme discipline reconnue du savoir institué ? Comment est-elle apparue alors même qu’une catégorie économique de la pensée sur la société n’était pas encore identifiée ? Pour répondre à de telles questions, les auteurs de ce volume, historiens et économistes spécialistes de diverses périodes et sociétés, ont choisi de se placer sur le terrain le plus proche de nos actuelles préoccupations économiques dans les sociétés du passé : le comm..
Cahiers D Economie Politique Papers in Political Economy, 2003
Institutionalism uses the notion of institution according to large and static definitions of the ... more Institutionalism uses the notion of institution according to large and static definitions of the modem authors. Until the semantic revolution of the eighteenth century, institution is, on the contrary, a rare word, used in restricly and dynamic meaning. In early modem societies, status and privilege rule social condition whereas custom rules morals and believes. But status, privileges and custom are neither lived nor thought as institutions. A complicated system of representations rules the monarchy's life, according to a divine order's reference, consequently inferior. The first uses of the notion of institution, which are not theological uses, appear in the works of thinkers who want to explicate the development, in the same time, of absolutism and the State, during the seventeenth an eighteenth centuries. Those new uses are at the origin of the autonomy of politic and economic as new categories of thought, in the first case because the institutions can rule the power, in the second because they are hindrances to free trade. After the French Revolution, the building of a new stability on the bases of new institutions open the door wide for large definitions of what has been a historical experience.
Le Débat, 2014
Bonnets verts, bonnets rouges et bonnets phrygiens - L'écotaxe : démarche écologique ou camou... more Bonnets verts, bonnets rouges et bonnets phrygiens - L'écotaxe : démarche écologique ou camouflage politique ? / Alain Guery. le Débat, n° 178, janv-février 2014, pp. 62-74 https://www.cairn.info/revue-le-debat-2014-1-page-62.htm Début de l'article : La fin de l’année 2013 aura apporté une surprise aux historiens de la fiscalité: le retour de la révolte antifiscale. Ce type de révolte s’inscrivant, toutes civilisations et tous pays confondus, dans la longue durée de l’histoire politique, écon..
Rue Descartes, 2005
Distribution électronique Cairn.info pour Collège international de Philosophie. © Collège interna... more Distribution électronique Cairn.info pour Collège international de Philosophie. © Collège international de Philosophie. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Revue de synthèse, Jun 28, 1991
Montchrestien et Cantillon, 2011
De quelle conception de l’économie Antoine de Montchrestien (vers 1575-1621) se sépare-t-il en in... more De quelle conception de l’économie Antoine de Montchrestien (vers 1575-1621) se sépare-t-il en inventant – presque – l’expression « œconomie politique », qu’il choisit après quelques hésitations comme titre pour son livre ? Il vit en un temps où le mot d’économie est peu employé et où celui de politique n’a pas exactement le sens que nous lui donnons aujourd’hui. Glanées dans les textes du temps, les rares utilisations des deux mots ne les lient jamais ensemble, ni ne les renvoient l’un à l’a..
L'État, la finance et le social, 1995
Dinah Ribard, maitre de conferencesMichele Leclerc-Olive, chargee de recherche au CNRSAlain Guery... more Dinah Ribard, maitre de conferencesMichele Leclerc-Olive, chargee de recherche au CNRSAlain Guery, directeur de recherche au CNRSCecile Soudan, ingenieur d’etudes au CNRS Atelier de recherche et de traduction en sciences sociales Au cours de ses deux premieres annees d’existence, le PRI ARTESS a developpe son activite dans plusieurs directions comme l’indiquait son programme initial. La problematique generale repose sur l’idee que la traduction en sciences sociales presente une specificite en...
La société vue du don, 2008
Cahiers du monde russe, 2003
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 1986
Guery Alain. Daniel Dessert, Argent, pouvoir et societe au grand siecle. In: Annales. Economies, ... more Guery Alain. Daniel Dessert, Argent, pouvoir et societe au grand siecle. In: Annales. Economies, Societes, Civilisations. 41ᵉ annee, N. 5, 1986. pp. 1069-1073.
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 1999
Guery Alain. Joël Cornette, La mélancolie du pouvoir. Omer Talon et le procès de la raison d'... more Guery Alain. Joël Cornette, La mélancolie du pouvoir. Omer Talon et le procès de la raison d'État. In: Annales. Histoire, Sciences Sociales. 54ᵉ année, N. 2, 1999. pp. 410-411
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 1999
C'est au cours du Grand Siècle que l'astrologie perd la place qui lui était reconnue aupa... more C'est au cours du Grand Siècle que l'astrologie perd la place qui lui était reconnue auparavant dans l'ensemble des savoirs, qu'elle perd même son statut de science. On retrouve, la concernant, la mutation interne de la culture européenne chère à Michel Foucault dans Les mots et les choses (Paris, Gallimard, 1966), mutation qui la condamne. Pour autant, le livre d'Hervé Drévillon ne s'inscrit pas dans le sillage de ce type d'approche, mais déplace le problème sur deux points importants. D'une part il l'inscrit dans une étude de la réception de l'astrologie dans la société du 17 siècle, de l'autre il examine, à partir de celle-ci, les raisons qui ont poussé le pouvoir royal à condamner un type de savoir que, pourtant, il utilisait lui-même, jusqu'à le marginaliser socialement et intellectuellement. L'intérêt de cette approche est qu'elle permet de comprendre pourquoi, finalement, l'astrologie s'en sort bien, puisque sa pratique très dégradée et commercialisée certes, vient jusqu'à nous, sous la forme des horoscopes et des thèmes astraux. L'union de l'homme au cosmos est une idée merveilleuse, qui séduit plus dans l'astrologie que dans les religions et les sciences : la méthode de l'initiation et de la symbolisation crée l'idée d'une immédiateté d'ordre magique de cette union, dont la transcendance qui sous-tend les dogmes religieux et la raison expérimentale qui préside aux théories scientifiques ne peuvent se prévaloir. Si l'ordre des mots n'est pas séparable de l'ordre des choses, alors agir sur le premier doit permettre d'agir sur le second. L'astrologie rejoint là des pratiques liées aux savoirs anciens, comme l'alchimie. Là, l'ordre des signes devait permettre de changer l'ordre de la matière. Ce mode de pensée, dominant dans la plupart des sociétés traditionnelles, se heurte à diverses oppositions et condamnations. Religieuse d'abord : seul Dieu peut connaître l'avenir, et le déterminisme astral remet en cause le libre arbitre. H. Drévillon montre que cette condamnation, que les bulles papales de 1586 et 1631 rappellent, ne vise que l'astrologie « judiciaire », celle qui est liée aux pratiques divinatoires, « judiciaire » parce qu'elle est susceptible d'orienter décisions et initiatives en émettant des jugements. L'astrologie « naturelle » échappe à cette condamnation, n'impliquant aucune fatalité dans les « accomplissements lointains ». Mais dans les pratiques, analysées avec soin par H. Drévillon, cette astrologie « naturelle » permet de contourner, de fait, la condamnation de l'Église. Et longtemps, les « experts » ne remettent pas en cause la fiabilité et la légitimité de l'astrologie, se bornant à en condamner les excès, tels que l'usage de sortilèges dans la réalisation de prédictions par exemple.
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2007
population, Donaudi estimait que la croissance démographique favoriserait le développement car, s... more population, Donaudi estimait que la croissance démographique favoriserait le développement car, selon lui, ni l’agriculture, ni l’industrie n’étaient déjà soumises à la loi des rendements décroissants (il estimait que la population du Piémont devrait tripler pour atteindre son niveau optimal). Au principe de son argumentation se trouvait l’idée très courante dans la pensée préclassique selon laquelle l’insuffisance de la demande était la limite essentielle à l’essor de l’économie. Surplombant l’argument économique, les préalables sociaux lui semblaient indispensables afin de donner des fondements solides au développement. Au compromis alors en vigueur selon lui entre les classes dirigeantes – l’aristocratie contrôlait seul le pouvoir politique mais, grâce à la police des grains et à la réglementation des marchés, elle assurait des bas salaires et donc des profits élevés aux manufacturiers –, il suggéra une double transformation. D’abord, l’aristocratie devait se transformer en une « noblesse commerçante » ; ensuite, les plus grands négociants devaient être honorés et associés plus étroitement à la vie de la cité, selon une logique similaire à celle que connut la France à la même époque. À l’occasion de sa nomination comme membre supra-numéraire au Consiglio di commercio, il prolongea ces réflexions théoriques par des analyses plus empiriques sur la relation entre le centre du royaume, le Piémont, et sa périphérie, la Sardaigne (Abbozzo ragionato d’un cadastro politico, 1784, qui est au départ un projet de recensement des ressources naturelles et économiques). Il y fait preuve d’un pragmatisme et d’une capacité à adapter ses raisonnements aux spécificités régionales assez rares en cette époque qui ne déteste pas le dogmatisme économique. Bien que libéral convaincu, il recommandait ainsi de ne pas procéder trop vite à la libéralisation du commerce des grains car la structure de l’offre était trop monopolistique. Il comprit également que la politique mercantiliste de la monarchie piémontaise de favoriser les manufactures de luxe était une erreur car le marché interne, en particulier en Sardaigne, n’était pas en mesure d’acquérir ces productions. Derrière ce type d’observations de bon sens se profile une vraie réflexion sur les conditions nécessaires 1 4 6 1 à la constitution d’un marché national (comme la création conjointe de deux chambres de commerce à Turin et à Cagliari ou le renforcement d’une bourgeoisie nationale afin de créer une nation commerçante), la Sardaigne étant alors aux mains des marchands étrangers, en particuliers hollandais, toscans et anglais. Les mérites de Giorgio Monestarolo dans cet ouvrage sont grands. Il reconstitue avec beaucoup d’intelligence et de finesse une réflexion intellectuelle articulée sur la biographie d’un individu en position ambiguë, à la fois acteur et observateur. C’est parce qu’il organise habilement son enquête autour de cette articulation qu’il peut mettre en évidence la complexité des représentations économiques d’un économiste d’autant plus original qu’il est doublement situé à la périphérie de la discipline, professionnellement et géographiquement.
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2012
Montchrestien sur un thème correspondant à l’intérêt ou la spécialité des auteurs : entrepreneur ... more Montchrestien sur un thème correspondant à l’intérêt ou la spécialité des auteurs : entrepreneur et entreprise, espace et territoire, statut de la monnaie et rapport entre souveraineté et économie. Au-delà des qualités et des défauts individuels de chaque chapitre, ils témoignent tous de la difficulté à faire fonctionner la comparaison entre Montchrestien et Cantillon. En effet, chacun – c’est également la conclusion de C. Théré dans le chapitre 7 – constate l’écart irréductible qui existe entre les deux œuvres, au plan du vocabulaire conceptuel, au plan des méthodes, au plan des objets également. Christian Lamouroux part de la conception de l’entrepreneur et des pratiques entrepreneuriales de la Chine médiévale pour interroger les conceptions de Montchrestien et Cantillon. De manière originale, il montre que la fonction entrepreneuriale dans la Chine médiévale, comme chez Montchrestien, est une prérogative des serviteurs de l’État et contribue à la soumission de l’économique au politique ; à l’opposé, l’entrepreneur de Cantillon limite son activité à la sphère économique. Jean-Marie Baldner et Anne Conchon mettent eux en lumière la transition entre la « démarche prescriptive et métaphorique » de l’analyse spatiale de Montchrestien à celle « analytique » de Cantillon ; cette transition se redouble d’un changement d’objet, du politique chez le premier à l’économique chez le second. Trois articles échappent à ces deux ensembles et méritent un traitement particulier. Catherine Larrère confronte l’Essai de Cantillon à l’œuvre de Montesquieu et montre que si le premier prétend mettre à distance son analyse économique, notamment du système de Law, de son interprétation politique, le second choisit délibérément d’inscrire les effets politiques et économiques du système sur le même plan épistémologique, refusant la distinction entre les champs économique et politique. Valérie Gratsac-Legendre propose une stimulante lecture de Cantillon à partir du marché de l’orfèvrerie. Mêlant de manière subtile et surprenante histoire économique et analyse du texte de l’Essai, elle met en évidence, à travers la place « à la marge mais stratégique » qu’occupe l’orfèvrerie vis-à-vis du marché des 1 1 6 3 instruments monétaires, toute la complexité de l’analyse que fait Cantillon du circuit de la monnaie. Enfin, dans le dernier chapitre qui est aussi, de notre point de vue, le plus important et le plus riche, A. Guery analyse comment Montchrestien affirme de manière profondément moderne la primauté de l’économie (ou circuit) de la richesse par rapport à celle du pouvoir. A. Guery montre comment Montchrestien met en avant l’association entre État et commerce qu’il substitue à celle de la religion et de l’État. Ainsi, Montchrestien apparaît comme un des premiers, voire le premier auteur, à avoir entrevu et penser la transformation de l’équilibre des pouvoirs rendue nécessaire par les guerres de religion du XVIe siècle. La contribution d’A. Guery vient donc mettre un point d’orgue à la relecture de Montchrestien déjà largement entamée dans les chapitres précédents et invite à reconsidérer la place de celui-ci dans l’histoire des idées économiques et politiques. En effet, alors que cette dernière a privilégié une vision assez étroite de Montchrestien, dont elle a fait le héraut du mercantilisme absolutiste français, l’interprétation d’A. Guery rapproche Montchrestien de l’apologue du doux commerce, Montesquieu. Comme chez ce dernier, le commerce contribue à « l’apaisement du monde » et sa promotion s’intègre dans un discours général de la modération. Un tel constat heurte de manière directe notre vision de la constitution progressive d’un corps de doctrine économique et politique qualifié de « mercantilisme », et devrait inciter les historiens comme les spécialistes des diverses sciences humaines et sociales, au premier rang desquels les économistes, à réinvestir le champ de la pensée économique du XVIIe siècle.
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2012
faut d’ailleurs composer avec cette contrainte extérieure, parmi d’autres. La Grande Guerre produ... more faut d’ailleurs composer avec cette contrainte extérieure, parmi d’autres. La Grande Guerre produit des bouleversements et des distinctions nouvelles dans le système économique international. La gestion de l’économie est, pour tous, une gestion des pays vaincus. Même les économies victorieuses ne sont pas en mesure de créer des économies de puissances victorieuses et sont animées par l’esprit de revanche. À partir des années 1920, et de plus en plus au cours des années 1930, les Étatsnations se réapproprient la souveraineté sur la monnaie grâce à un rôle croissant de l’État dans l’économie. Cette dimension nationale de l’orientation de l’économie, qui signifie également la construction d’un imposant système de welfare, trouve un point d’équilibre après la Seconde Guerre mondiale lorsque viennent s’ajouter au nouveau rôle de l’État, acquis et confirmé dans les régimes démocratiques, l’étalon-dollar et la libéralisation des échanges. Depuis les années 1970, et la crise pétrolière, le pendule revient au point de départ, mais avec cette fois des États faibles. Les années 1930 et 1940, avec les réactions aux grandes crises, constituent un tournant, tout en maintenant une certaine continuité. En Italie, après l’IMI et l’IRI, la loi bancaire de 1936, rédigée par Beneduce, Donato Menichella, Pasquale Saraceno, mais aussi Alfredo De Gregorio, ou encore Sergio Paronetto, met en place un système qui perdure après la Seconde Guerre mondiale. En France, les grandes réformes réalisées en 1945-1948 reflètent les idées du courant planiste et réformiste que l’on retrouve en particulier chez Christian Pineau, avec son plan de nationalisation du crédit conçu en 1938, puis repris en 1945 lors de la première Assemblée nationale constituante. Les thèmes de la démocratisation du crédit (Beneduce) et de la démocratie économique (Paronetto) sont de nouveau d’actualité. Certaines questions et certains problèmes rencontrés au cours de ces années sont communs, et les solutions apportées par les uns sont plus ou moins connues des autres. Un élargissement et un approfondissement du cadre de la recherche pourront certainement donner des résultats corroborant cette thèse. Les différences sont naturellement importantes. L’État français est, depuis la Seconde Guerre mondiale, plus fort que les banques, 1 1 7 1 en particulier que la Banque de France. C’est le contraire en Italie : la Banca d’Italia devient un centre de réflexion, d’influence, de pouvoir. Deux présidents de la République, deux présidents du Conseil et de nombreux ministres sont issus de ses rangs. Dans le système français, la perméabilité entre systèmes public et privé révèle leur force combinée. Ce volume a le mérite de montrer la richesse explicative de mutations nationales passées inaperçues. Comme les éditeurs le soulignent, les structures et les évolutions des systèmes financiers n’ont rien de naturel : elles sont enracinées dans l’histoire politique, économique, juridique ou institutionnelle des États.
Cahiers Saint Simon, 1999
Guery Alain. L'oubli du don. Deux figures d'opposition au roi absolu : Saint-Simon et Mon... more Guery Alain. L'oubli du don. Deux figures d'opposition au roi absolu : Saint-Simon et Montesquieu. In: Cahiers Saint Simon, n°27, 1999. Idées d'opposants au temps des Mémoires. pp. 17-28
Montchrestien et Cantillon
Qu’était l’économie en des temps où elle n’existait pas comme discipline reconnue du savoir insti... more Qu’était l’économie en des temps où elle n’existait pas comme discipline reconnue du savoir institué ? Comment est-elle apparue alors même qu’une catégorie économique de la pensée sur la société n’était pas encore identifiée ? Pour répondre à de telles questions, les auteurs de ce volume, historiens et économistes spécialistes de diverses périodes et sociétés, ont choisi de se placer sur le terrain le plus proche de nos actuelles préoccupations économiques dans les sociétés du passé : le comm..
Cahiers D Economie Politique Papers in Political Economy, 2003
Institutionalism uses the notion of institution according to large and static definitions of the ... more Institutionalism uses the notion of institution according to large and static definitions of the modem authors. Until the semantic revolution of the eighteenth century, institution is, on the contrary, a rare word, used in restricly and dynamic meaning. In early modem societies, status and privilege rule social condition whereas custom rules morals and believes. But status, privileges and custom are neither lived nor thought as institutions. A complicated system of representations rules the monarchy's life, according to a divine order's reference, consequently inferior. The first uses of the notion of institution, which are not theological uses, appear in the works of thinkers who want to explicate the development, in the same time, of absolutism and the State, during the seventeenth an eighteenth centuries. Those new uses are at the origin of the autonomy of politic and economic as new categories of thought, in the first case because the institutions can rule the power, in the second because they are hindrances to free trade. After the French Revolution, the building of a new stability on the bases of new institutions open the door wide for large definitions of what has been a historical experience.
Le Débat, 2014
Bonnets verts, bonnets rouges et bonnets phrygiens - L'écotaxe : démarche écologique ou camou... more Bonnets verts, bonnets rouges et bonnets phrygiens - L'écotaxe : démarche écologique ou camouflage politique ? / Alain Guery. le Débat, n° 178, janv-février 2014, pp. 62-74 https://www.cairn.info/revue-le-debat-2014-1-page-62.htm Début de l'article : La fin de l’année 2013 aura apporté une surprise aux historiens de la fiscalité: le retour de la révolte antifiscale. Ce type de révolte s’inscrivant, toutes civilisations et tous pays confondus, dans la longue durée de l’histoire politique, écon..
Rue Descartes, 2005
Distribution électronique Cairn.info pour Collège international de Philosophie. © Collège interna... more Distribution électronique Cairn.info pour Collège international de Philosophie. © Collège international de Philosophie. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.