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Papers by International panel on exiting violence IPEV

Research paper thumbnail of Techniques de la menace - Terrain, revue d'ethnologie de la France

Techniques de la menace , 2004

ux-ci, certains – comme ceux qui furent perpétrés à Srebrenica – viennent d’être qualifiés juridi... more ux-ci, certains – comme ceux qui furent perpétrés à Srebrenica – viennent d’être qualifiés juridiquement (avril 2004) de génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), à La Haye. Cette cour, créée en 1993 par le Conseil de sécurité de l’ONU en pleine guerre, s’est donné pour mission de juger les crimes de génocide, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les violations graves du droit de la guerre commis pendant le conflit qui fit rage en Croatie puis en Bosnie- Herzégovine, entre 1991 et 1995, conflits immédiatement suivis de la guerre au Kosovo, dont les crimes, relevant de la même configuration ex-yougoslave, sont justiciables de cette même cour, alors dite ad hoc.
Dans une de ses déclarations, donnée dans le cadre d’une plaidoirie en reconnaissance de culpabilité devant le TPIY à La Haye, au mois de décembre 2002, Biljana Plavsić, un des hauts cadres du parti nationaliste des Serbes de Bosnie, le SDS 1, accusée par le Tribunal pénal de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, allègue, en guise de justification centrale du comportement meurtrier des forces nationalistes, leur commun sentiment d’» effroi » – d’effroi collectif – d’être à nouveau des victimes, puisque le lien fédératif, le lien qui faisait les « Yougoslaves », était brisé. Désormais, il ne restait plus en scène que des « Musulmans 2 » et des « Croates », sans freins politiques. Dans le cadre rétrospectif de ce récit justificatif et des accusations implicites qu’il mettait en scène, B. Plavsić déploie un « topos » : celui du retour chez l’autre de la pente haineuse naturelle, un moment suspendu par l’artifice politique, de la reviviscence du désir de revenir à une violence destructrice.

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Techniques de la menace , 2004

ux-ci, certains – comme ceux qui furent perpétrés à Srebrenica – viennent d’être qualifiés juridi... more ux-ci, certains – comme ceux qui furent perpétrés à Srebrenica – viennent d’être qualifiés juridiquement (avril 2004) de génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), à La Haye. Cette cour, créée en 1993 par le Conseil de sécurité de l’ONU en pleine guerre, s’est donné pour mission de juger les crimes de génocide, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les violations graves du droit de la guerre commis pendant le conflit qui fit rage en Croatie puis en Bosnie- Herzégovine, entre 1991 et 1995, conflits immédiatement suivis de la guerre au Kosovo, dont les crimes, relevant de la même configuration ex-yougoslave, sont justiciables de cette même cour, alors dite ad hoc.
Dans une de ses déclarations, donnée dans le cadre d’une plaidoirie en reconnaissance de culpabilité devant le TPIY à La Haye, au mois de décembre 2002, Biljana Plavsić, un des hauts cadres du parti nationaliste des Serbes de Bosnie, le SDS 1, accusée par le Tribunal pénal de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, allègue, en guise de justification centrale du comportement meurtrier des forces nationalistes, leur commun sentiment d’» effroi » – d’effroi collectif – d’être à nouveau des victimes, puisque le lien fédératif, le lien qui faisait les « Yougoslaves », était brisé. Désormais, il ne restait plus en scène que des « Musulmans 2 » et des « Croates », sans freins politiques. Dans le cadre rétrospectif de ce récit justificatif et des accusations implicites qu’il mettait en scène, B. Plavsić déploie un « topos » : celui du retour chez l’autre de la pente haineuse naturelle, un moment suspendu par l’artifice politique, de la reviviscence du désir de revenir à une violence destructrice.