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Papers by Charles DURAND

Research paper thumbnail of Exemples des Roles Respectifs de L'Anglais et du Francais dans la vie Professionnelle D'Ingenieurs en France, au Quebec, au Canada Anglais et aux Etats-Unis

Canadian Journal for Studies in Discourse and Writing/Rédactologie, 1982

Quels sont les rôles respectifs de l'anglais et du français en tant que langues techniques en Fra... more Quels sont les rôles respectifs de l'anglais et du français en tant que langues techniques en France, au Québec, au Canada anglais et aux Etats-Unis? Cet article va essayer de répondre à cette question en présentant les expériences personnelles de deux ingénieurs d'origine française qui ont étudié et travaillé dans ces pays. Charles Durand a reçu son diplôme d'ingénieur de !'Ecole Supérieure

Research paper thumbnail of Les menaces de l' >

Hermes Cognition Comunication Politique, 2004

Research paper thumbnail of Les menaces de l'« espéranglais »

Hermès, 2004

La résolution d'un problème commence avec la prise de conscience qu'il existe Cette communication... more La résolution d'un problème commence avec la prise de conscience qu'il existe Cette communication ne prétend pas apporter des solutions au problème que pose l'émergence de l'anglais comme une sorte de néo-espéranto planétaire. Elle se propose de faire prendre conscience à ses lecteurs des dangers encourus par l'éventuelle banalisation de la situation actuelle, particulièrement dans le domaine de la recherche et de l'acquisition des nouvelles connaissances. Dans la pratique, poser correctement le problème peut grandement faciliter la recherche d'une solution. Se rendre compte qu'il existe un problème est déjà la garantie que des solutions seront recherchées et, fort probablement, trouvées. On peut aller jusqu'à dire que le problème auquel nous sommes confrontés n'est pas la recherche d'une solution et sa mise en oeuvre. Dans le cas présent, c'est voir le problème et le nommer qui est difficile : le discerner clairement suffit pour qu'il soit résolu ipso facto ! En prendre conscience revient à mettre en place les mesures nécessaires à sa neutralisation. Les bases de l'hégémonie linguistique Loin d'être le fruit du hasard des circonstances ou d'un plébiscite populaire en sa faveur, le rôle détenu par l'anglais aujourd'hui est le résultat d'une politique hégémonique voulue, pensée, planifiée et exécutée par les pays anglo-saxons avec 222 HERMÈS 40, 2004 Les menaces de l'«espéranglais» l'assistance de leurs relais locaux, souvent inconscients du rôle qu'ils jouent. Par exemple, dans les années 1960, l'abolition du «Ph.D. foreign language requirement» dans les universités américaines a eu pour but d'imposer systématiquement l'anglais comme langue unique des congrès scientifiques internationaux en même temps que circulait l'opinion selon laquelle «What is not written in English is not worth reading ! ». D'autre part, depuis longtemps, l'ensemble des pays anglophones qui financent, même très partiellement, des organisations internationales conditionnent leur participation à l'usage obligatoire et exclusif de l'anglais par leurs représentants, dans les deux sens de la communication, orale et écrite ! Cette directive simple mais stricte a imposé petit à petit l'usage de l'anglais dans les échanges entre anglophones et non anglophones, sauf dans le cadre où le recours à une interprétation simultanée est de rigueur 1. Par la suite, une manière très subtile de consolider l'influence des pays anglo-saxons par le biais de la langue a consisté à injecter massivement des centaines de termes anglais non traduits dans les langues du continent européen, ainsi que dans certaines langues asiatiques. Par le biais de relais non américains, cela a permis aux populations ciblées de faire l'association pavlovienne implicite et subliminale entre l'innovation, le modernisme, la mode, la jeunesse, la science, les techniques de pointe, le dynamisme, le sport, la mobilité, l'ouverture aux autres et la langue anglaise, légitimant ainsi les ambitions commerciales et politiques démesurées du pays phare du monde anglophone, à savoir les Etats-Unis. Sur la scène des rencontres internationales, autrefois largement multilingues, l'approche terriblement réductrice du passage à une seule langue fut présentée comme une grande amélioration dans l'efficacité de la communication. Tandis que l'on muselait ainsi la majorité des participants aux rencontres internationales, cette affirmation était sans cesse martelée dans les esprits et est devenue aujourd'hui un dogme si puissant que peu de gens osent encore en discuter. Mais les ambitions anglophones vont bien au-delà de la simple substitution de l'anglais aux autres langues et à leur détriment. «L'Anglo-American Conference Report 1961», un document confidentiel destiné non au grand public, mais au British Council, donne également une idée de ce que la propagation de l'anglais vise aussi à imposer de nouvelles structures mentales, «une autre vision du monde». «L'anglais doit devenir la langue dominante. [...] La langue maternelle sera étudiée chronologiquement la première, mais ensuite l'anglais, par la vertu de son usage et de ses fonctions, deviendra la langue primordiale.» Le rapport précise aussi que l'anglais doit tendre au monopole dans les domaines culturels et devenir incontournable dans les spécialisations scientifiques et techniques et que, dans un milieu international, les locuteurs de langue anglaise doivent se montrer totalement intolérants quant à l'usage d'autres langues dans l'exercice de leurs participations. Le rapport précise : «Si des ministres de l'Éducation nationale, aveuglés par leur nationalisme [sic], refusent [...] ce sera le devoir du noyau anglophone, de l'autorité anglophone, de passer outre 2 ».

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Canadian Journal for Studies in Discourse and Writing/Rédactologie, 1982

Quels sont les rôles respectifs de l'anglais et du français en tant que langues techniques en Fra... more Quels sont les rôles respectifs de l'anglais et du français en tant que langues techniques en France, au Québec, au Canada anglais et aux Etats-Unis? Cet article va essayer de répondre à cette question en présentant les expériences personnelles de deux ingénieurs d'origine française qui ont étudié et travaillé dans ces pays. Charles Durand a reçu son diplôme d'ingénieur de !'Ecole Supérieure

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Hermes Cognition Comunication Politique, 2004

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Hermès, 2004

La résolution d'un problème commence avec la prise de conscience qu'il existe Cette communication... more La résolution d'un problème commence avec la prise de conscience qu'il existe Cette communication ne prétend pas apporter des solutions au problème que pose l'émergence de l'anglais comme une sorte de néo-espéranto planétaire. Elle se propose de faire prendre conscience à ses lecteurs des dangers encourus par l'éventuelle banalisation de la situation actuelle, particulièrement dans le domaine de la recherche et de l'acquisition des nouvelles connaissances. Dans la pratique, poser correctement le problème peut grandement faciliter la recherche d'une solution. Se rendre compte qu'il existe un problème est déjà la garantie que des solutions seront recherchées et, fort probablement, trouvées. On peut aller jusqu'à dire que le problème auquel nous sommes confrontés n'est pas la recherche d'une solution et sa mise en oeuvre. Dans le cas présent, c'est voir le problème et le nommer qui est difficile : le discerner clairement suffit pour qu'il soit résolu ipso facto ! En prendre conscience revient à mettre en place les mesures nécessaires à sa neutralisation. Les bases de l'hégémonie linguistique Loin d'être le fruit du hasard des circonstances ou d'un plébiscite populaire en sa faveur, le rôle détenu par l'anglais aujourd'hui est le résultat d'une politique hégémonique voulue, pensée, planifiée et exécutée par les pays anglo-saxons avec 222 HERMÈS 40, 2004 Les menaces de l'«espéranglais» l'assistance de leurs relais locaux, souvent inconscients du rôle qu'ils jouent. Par exemple, dans les années 1960, l'abolition du «Ph.D. foreign language requirement» dans les universités américaines a eu pour but d'imposer systématiquement l'anglais comme langue unique des congrès scientifiques internationaux en même temps que circulait l'opinion selon laquelle «What is not written in English is not worth reading ! ». D'autre part, depuis longtemps, l'ensemble des pays anglophones qui financent, même très partiellement, des organisations internationales conditionnent leur participation à l'usage obligatoire et exclusif de l'anglais par leurs représentants, dans les deux sens de la communication, orale et écrite ! Cette directive simple mais stricte a imposé petit à petit l'usage de l'anglais dans les échanges entre anglophones et non anglophones, sauf dans le cadre où le recours à une interprétation simultanée est de rigueur 1. Par la suite, une manière très subtile de consolider l'influence des pays anglo-saxons par le biais de la langue a consisté à injecter massivement des centaines de termes anglais non traduits dans les langues du continent européen, ainsi que dans certaines langues asiatiques. Par le biais de relais non américains, cela a permis aux populations ciblées de faire l'association pavlovienne implicite et subliminale entre l'innovation, le modernisme, la mode, la jeunesse, la science, les techniques de pointe, le dynamisme, le sport, la mobilité, l'ouverture aux autres et la langue anglaise, légitimant ainsi les ambitions commerciales et politiques démesurées du pays phare du monde anglophone, à savoir les Etats-Unis. Sur la scène des rencontres internationales, autrefois largement multilingues, l'approche terriblement réductrice du passage à une seule langue fut présentée comme une grande amélioration dans l'efficacité de la communication. Tandis que l'on muselait ainsi la majorité des participants aux rencontres internationales, cette affirmation était sans cesse martelée dans les esprits et est devenue aujourd'hui un dogme si puissant que peu de gens osent encore en discuter. Mais les ambitions anglophones vont bien au-delà de la simple substitution de l'anglais aux autres langues et à leur détriment. «L'Anglo-American Conference Report 1961», un document confidentiel destiné non au grand public, mais au British Council, donne également une idée de ce que la propagation de l'anglais vise aussi à imposer de nouvelles structures mentales, «une autre vision du monde». «L'anglais doit devenir la langue dominante. [...] La langue maternelle sera étudiée chronologiquement la première, mais ensuite l'anglais, par la vertu de son usage et de ses fonctions, deviendra la langue primordiale.» Le rapport précise aussi que l'anglais doit tendre au monopole dans les domaines culturels et devenir incontournable dans les spécialisations scientifiques et techniques et que, dans un milieu international, les locuteurs de langue anglaise doivent se montrer totalement intolérants quant à l'usage d'autres langues dans l'exercice de leurs participations. Le rapport précise : «Si des ministres de l'Éducation nationale, aveuglés par leur nationalisme [sic], refusent [...] ce sera le devoir du noyau anglophone, de l'autorité anglophone, de passer outre 2 ».