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Papers by Eric N Duhaime
Faisant suite à un premier rapport établissant le portrait de l'écosystème de l'économie numériqu... more Faisant suite à un premier rapport établissant le portrait de l'écosystème de l'économie numérique au Québec, ce rapport de recherche vise à approfondir l’enjeu du contrôle technologique et à éclairer la question du transfert technologique. Il problématise notamment le sort qui est réservé aux brevets et aux entreprises émergentes dans le cadre de cette économie numérique.
Cahiers Société, 2023
Depuis la parution du Capital en 1867, le concept de valeur a fait couler beaucoup d’encre. Plusi... more Depuis la parution du Capital en 1867, le concept de valeur a fait couler beaucoup d’encre. Plusieurs interprétations distinctes et opposées ont été proposées pour éclairer la signification de ce concept central à la théorie de Marx, certains soutenant même que la valeur revêtirait deux significations contradictoires et irréconciliables dans son oeuvre, étant présentée tantôt comme une substance, tantôt comme une médiation. Cet article vise à éclairer le concept de valeur chez Marx, mais en abordant cette question de façon indirecte, c’est-à-dire à partir du statut ambigu que revêt le langage dans son oeuvre. D’abord, nous montrerons que la façon dont Marx conçoit l’activité de production, comme activité sociale et historique, permet d’arrimer celle-ci à une théorie plus générale qui tient compte du symbolique. Ensuite, en abordant quelques thèses centrales de la théorie du symbolique de Michel Freitag, nous montrerons que le langage permet d’élucider un point central de la spécificité de l’activité humaine telle que dépeinte par Marx. Enfin, nous montrerons que la valeur se situe au croisement de la production et du langage, en ce qu’elle constitue pour Marx à la fois une catégorie abstraite et une médiation sociale concrète.
Les technologies qui sont au cœur de l’économie numérique, comme les plateformes et l’intelligenc... more Les technologies qui sont au cœur de l’économie numérique, comme les plateformes et l’intelligence artificielle, suscitent au Québec un engouement évident, pour ne pas dire exagéré. Plusieurs cultivent ainsi de grandes attentes quant aux solutions techniques qu’elles pourraient apporter à de multiples problèmes actuels, alors que d’autres nourrissent des espoirs tout aussi grands quant aux emplois à haute valeur ajoutée et aux entreprises innovantes que leur développement pourrait générer. Or, ces technologies reposent sur une infrastructure colossale dont la consommation énergétique et le bilan carbone se révèlent de plus en plus préoccupants. Par ailleurs, elles sont mobilisées par des entreprises géantes dont le nouveau modèle d’affaires n'est pas sans entraîner des effets délétères sur le plan socioéconomique.
Bien engagé dans la transition numérique, le Québec possède-t-il les moyens de se tailler une place dans ce secteur hautement compétitif ? Quelles sont les mesures mises en place pour y parvenir ? Divisé en trois chapitres, ce rapport aborde tour à tour la stratégie adoptée par le Québec en matière d’économie numérique, les caractéristiques de ce secteur et les défis importants qu’il pose au niveau sociétal.
Revue Interventions économiques
Cet article vise à éclairer un moment récent de l’histoire économique du Québec, soit la mise en ... more Cet article vise à éclairer un moment récent de l’histoire économique du Québec, soit la mise en place d’une nouvelle économie du début des années 1980 au début des années 2000. Pour ce faire, nous nous intéresserons au parcours de Camille Limoges, un historien des sciences et de la technologie qui a aussi occupé des positions névralgiques dans l’administration publique. Tant par ses écrits que par son implication dans l’administration publique, ce dernier a joué un rôle déterminant à l’égard des politiques québécoises de recherche sur une période de 20 ans. D’abord, nous clarifierons le concept de « nouvelle économie » en nous référant à son contexte original d’émergence aux États-Unis. Ensuite, nous porterons notre attention sur les idées contenues dans un ouvrage cosigné par Limoges, The New Production of Knowledge. Enfin, nous montrerons l’influence des idées contenues dans cet ouvrage en rapport à la mise en place d’une politique d’innovation au Québec.
Cahiers Société, Marx, critique du capital et de la société, no. 2, 2020
| n o 2 | 2020 ____________________________________ Marx, critique du capital et de la société Re... more | n o 2 | 2020 ____________________________________ Marx, critique du capital et de la société Responsables du numéro : Éric N. DUHAIME et Jean-François FILION ____________________________________ | Introduction | Éric N. DUHAIME et Jean-François FILION | Marx et la critique de la technique : réflexions à partir des Grundrisse et du Capital | Maxime OUELLET | Marx, l'industrie et son désoeuvrement | Émilie BERNIER | L'éternelle saison des amours : la soumission virtuelle de la pratique sociale au capital | Éric N. DUHAIME | Art et marchandise : penser le travail artistique avec Marx | Pascale BÉDARD | Phénoménologie de l'esprit pétrifié : Marx, critique de l'organisation capitaliste | François L'ITALIEN | Marx, lecteur d'Épicure | Gilles LABELLE | Autopsie d'une erreur de jeunesse : les apories de la critique marxienne de l'institutionnalisme de Hegel | Jean-François FILION | De la production au travail : à propos d'un changement de paradigme, ou comment Marx est devenu antiproductiviste | Franck FISCHBACH | Les lieux du Capital | Olivier CLAIN | Recensions et notes critiques | Note critique -Émancipation et égalité contre le travail chez Rolande Pinard | Marie-Pierre BOUCHER | Note critique -Partir des textes avec Miguel Abensour | Jérôme MELANÇON
Cahiers Société, Marx, critique du capital et de la société, no. 2, 2020
Cet article vise à problématiser les enjeux qui se rattachent au rôle de plus en plus central que... more Cet article vise à problématiser les enjeux qui se rattachent au rôle de plus en plus central que jouent la science et la technologie dans l’économie. Développant notre réflexion à partir de l’œuvre de Marx, nous cherchons d’abord à rendre compte des concepts de soumission formelle et de soumission réelle qu’il développa à son époque. En tenant compte du passage du capitalisme industriel au capitalisme avancé, nous proposons ensuite le concept de soumission virtuelle de la pratique sociale au capital afin de problématiser les enjeux liés à une nouvelle stratégie monopolistique qui fut mise en place par de grandes corporations au milieu du XXe siècle et qui conjugue la R-D et le marketing, c’est-à-dire la production et la commercialisation d’inventions brevetées. Il en résulte alors un contrôle sur la détermination des objets d’usage futurs qui viendront prendre place dans nos sociétés, lequel renvoie précisément au concept de soumission virtuelle de la pratique sociale au capital.
Cet article vise à éclairer le concept d’« essence générique » (Gattungswesen) contenu dans les M... more Cet article vise à éclairer le concept d’« essence générique » (Gattungswesen) contenu dans les Manuscrits de 1844 de Karl Marx. Procédant d’abord à une critique du commentaire de Michel Henry à ce sujet, nous reconstruisons ensuite la filiation de ce concept de Ludwig Feuerbach à Marx en passant par Moses Hess. Nous insistons ainsi sur le sens spécifique et original qu’il revêt chez Marx, soit comme capacité inventive reconnue à l’activité humaine ou encore comme détermination de nouveaux objets d’usage auxquels correspondent toujours de nouvelles pratiques de production et de consommation.
This article aims to clarify the concept of « species-being » (Gattungswesen) contained in Karl Marx’s Manuscripts of 1844. Starting with a critique of Michel Henry’s comment on the subject, we then study the different meanings of this concept through the works of Ludwig Feuerbach, Moses Hess and Marx. Thus, we highlight its specific and original meaning in Marx’s thought, namely the inventive capacity of human activity relating to the development of new useful objects and the correlative development of new practices of production and consumption.
Recherches …, Jan 1, 2010
Revue Interventions Economiques Papers in Political Economy, May 8, 2012
Recherches sociographiques, 2010
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des ser... more Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : erudit@umontreal.ca
Books by Eric N Duhaime
Thesis Chapters by Eric N Duhaime
Cette thèse a pour but d’éclairer le rôle économique de la science et de la technologie dans le c... more Cette thèse a pour but d’éclairer le rôle économique de la science et de la technologie dans le cadre du capitalisme. À cette fin, elle s’enracine d’abord dans une discussion des thèses développées à ce sujet par Karl Marx à l’égard du capitalisme industriel qu’il avait sous les yeux. En tenant compte de la distance temporelle qui nous sépare du contexte de rédaction de son œuvre, soit de la transition du capitalisme industriel au capitalisme avancé, elle s’intéresse ensuite au rôle que joue la production scientifique et technologique dans le cadre du capitalisme avancé. En ce sens, l’objectif de cette thèse est double. D’une part, elle vise à ressaisir et à mettre au jour la façon dont Marx problématise le rapport de la science et de la technologie à la dynamique économique de son époque. D’autre part, elle vise à éclairer les modalités et les enjeux liés à l’intégration de la production scientifique et technologique dans la dynamique économique contemporaine.
Cette thèse prend le contrepied d’auteurs comme Michael Hardt et Antonio Negri qui ont cherché de façon similaire à théoriser l’avènement d’une économie dite « immatérielle » à partir du concept d’« intellect général » de Marx. Elle montre les insuffisances de cette perspective théorique tant du point de vue du diagnostic posé sur le travail immatériel que du point de vue de l’interprétation de concepts centraux de la pensée de Marx. Dans la première partie, cette thèse s’efforce de ressaisir et de recomposer une trame narrative qui traverse l’œuvre de Marx, non seulement au sujet du rôle économique de la science et de la technologie, mais plus fondamentalement en ce qui concerne l’inventivité qui est posée par cet auteur comme une dimension inhérente à l’activité humaine et dont il problématise la prise en charge sous le capitalisme comme un devenir étranger des potentialités humaines, c’est-à-dire comme procès d’aliénation. Dans la seconde partie, cette thèse fait état des transformations organisationnelles et institutionnelles qui ont caractérisé l’avènement du capitalisme avancé : soit la grande corporation, les marchés oligopolistiques, le système financier et le système des brevets. S’attardant au cas historique type d’un modèle d’affaires fondé sur la recherche et le développement, General Electric, elle rend compte des modalités organisationnelles et institutionnelles qui opèrent l’intégration de l’activité scientifique et technologique à la production dans le cadre du capitalisme avancé. Enfin, à partir de la discussion préalable de l’œuvre de Marx, elle problématise les enjeux liés à cette intégration de la production scientifique et technologique comme soumission virtuelle de la pratique sociale au capital, c’est-à-dire comme capacité à déterminer des objets d’usage futurs et les formes de pratiques et de jouissances sociales qui s’y rattachent.
Faisant suite à un premier rapport établissant le portrait de l'écosystème de l'économie numériqu... more Faisant suite à un premier rapport établissant le portrait de l'écosystème de l'économie numérique au Québec, ce rapport de recherche vise à approfondir l’enjeu du contrôle technologique et à éclairer la question du transfert technologique. Il problématise notamment le sort qui est réservé aux brevets et aux entreprises émergentes dans le cadre de cette économie numérique.
Cahiers Société, 2023
Depuis la parution du Capital en 1867, le concept de valeur a fait couler beaucoup d’encre. Plusi... more Depuis la parution du Capital en 1867, le concept de valeur a fait couler beaucoup d’encre. Plusieurs interprétations distinctes et opposées ont été proposées pour éclairer la signification de ce concept central à la théorie de Marx, certains soutenant même que la valeur revêtirait deux significations contradictoires et irréconciliables dans son oeuvre, étant présentée tantôt comme une substance, tantôt comme une médiation. Cet article vise à éclairer le concept de valeur chez Marx, mais en abordant cette question de façon indirecte, c’est-à-dire à partir du statut ambigu que revêt le langage dans son oeuvre. D’abord, nous montrerons que la façon dont Marx conçoit l’activité de production, comme activité sociale et historique, permet d’arrimer celle-ci à une théorie plus générale qui tient compte du symbolique. Ensuite, en abordant quelques thèses centrales de la théorie du symbolique de Michel Freitag, nous montrerons que le langage permet d’élucider un point central de la spécificité de l’activité humaine telle que dépeinte par Marx. Enfin, nous montrerons que la valeur se situe au croisement de la production et du langage, en ce qu’elle constitue pour Marx à la fois une catégorie abstraite et une médiation sociale concrète.
Les technologies qui sont au cœur de l’économie numérique, comme les plateformes et l’intelligenc... more Les technologies qui sont au cœur de l’économie numérique, comme les plateformes et l’intelligence artificielle, suscitent au Québec un engouement évident, pour ne pas dire exagéré. Plusieurs cultivent ainsi de grandes attentes quant aux solutions techniques qu’elles pourraient apporter à de multiples problèmes actuels, alors que d’autres nourrissent des espoirs tout aussi grands quant aux emplois à haute valeur ajoutée et aux entreprises innovantes que leur développement pourrait générer. Or, ces technologies reposent sur une infrastructure colossale dont la consommation énergétique et le bilan carbone se révèlent de plus en plus préoccupants. Par ailleurs, elles sont mobilisées par des entreprises géantes dont le nouveau modèle d’affaires n'est pas sans entraîner des effets délétères sur le plan socioéconomique.
Bien engagé dans la transition numérique, le Québec possède-t-il les moyens de se tailler une place dans ce secteur hautement compétitif ? Quelles sont les mesures mises en place pour y parvenir ? Divisé en trois chapitres, ce rapport aborde tour à tour la stratégie adoptée par le Québec en matière d’économie numérique, les caractéristiques de ce secteur et les défis importants qu’il pose au niveau sociétal.
Revue Interventions économiques
Cet article vise à éclairer un moment récent de l’histoire économique du Québec, soit la mise en ... more Cet article vise à éclairer un moment récent de l’histoire économique du Québec, soit la mise en place d’une nouvelle économie du début des années 1980 au début des années 2000. Pour ce faire, nous nous intéresserons au parcours de Camille Limoges, un historien des sciences et de la technologie qui a aussi occupé des positions névralgiques dans l’administration publique. Tant par ses écrits que par son implication dans l’administration publique, ce dernier a joué un rôle déterminant à l’égard des politiques québécoises de recherche sur une période de 20 ans. D’abord, nous clarifierons le concept de « nouvelle économie » en nous référant à son contexte original d’émergence aux États-Unis. Ensuite, nous porterons notre attention sur les idées contenues dans un ouvrage cosigné par Limoges, The New Production of Knowledge. Enfin, nous montrerons l’influence des idées contenues dans cet ouvrage en rapport à la mise en place d’une politique d’innovation au Québec.
Cahiers Société, Marx, critique du capital et de la société, no. 2, 2020
| n o 2 | 2020 ____________________________________ Marx, critique du capital et de la société Re... more | n o 2 | 2020 ____________________________________ Marx, critique du capital et de la société Responsables du numéro : Éric N. DUHAIME et Jean-François FILION ____________________________________ | Introduction | Éric N. DUHAIME et Jean-François FILION | Marx et la critique de la technique : réflexions à partir des Grundrisse et du Capital | Maxime OUELLET | Marx, l'industrie et son désoeuvrement | Émilie BERNIER | L'éternelle saison des amours : la soumission virtuelle de la pratique sociale au capital | Éric N. DUHAIME | Art et marchandise : penser le travail artistique avec Marx | Pascale BÉDARD | Phénoménologie de l'esprit pétrifié : Marx, critique de l'organisation capitaliste | François L'ITALIEN | Marx, lecteur d'Épicure | Gilles LABELLE | Autopsie d'une erreur de jeunesse : les apories de la critique marxienne de l'institutionnalisme de Hegel | Jean-François FILION | De la production au travail : à propos d'un changement de paradigme, ou comment Marx est devenu antiproductiviste | Franck FISCHBACH | Les lieux du Capital | Olivier CLAIN | Recensions et notes critiques | Note critique -Émancipation et égalité contre le travail chez Rolande Pinard | Marie-Pierre BOUCHER | Note critique -Partir des textes avec Miguel Abensour | Jérôme MELANÇON
Cahiers Société, Marx, critique du capital et de la société, no. 2, 2020
Cet article vise à problématiser les enjeux qui se rattachent au rôle de plus en plus central que... more Cet article vise à problématiser les enjeux qui se rattachent au rôle de plus en plus central que jouent la science et la technologie dans l’économie. Développant notre réflexion à partir de l’œuvre de Marx, nous cherchons d’abord à rendre compte des concepts de soumission formelle et de soumission réelle qu’il développa à son époque. En tenant compte du passage du capitalisme industriel au capitalisme avancé, nous proposons ensuite le concept de soumission virtuelle de la pratique sociale au capital afin de problématiser les enjeux liés à une nouvelle stratégie monopolistique qui fut mise en place par de grandes corporations au milieu du XXe siècle et qui conjugue la R-D et le marketing, c’est-à-dire la production et la commercialisation d’inventions brevetées. Il en résulte alors un contrôle sur la détermination des objets d’usage futurs qui viendront prendre place dans nos sociétés, lequel renvoie précisément au concept de soumission virtuelle de la pratique sociale au capital.
Cet article vise à éclairer le concept d’« essence générique » (Gattungswesen) contenu dans les M... more Cet article vise à éclairer le concept d’« essence générique » (Gattungswesen) contenu dans les Manuscrits de 1844 de Karl Marx. Procédant d’abord à une critique du commentaire de Michel Henry à ce sujet, nous reconstruisons ensuite la filiation de ce concept de Ludwig Feuerbach à Marx en passant par Moses Hess. Nous insistons ainsi sur le sens spécifique et original qu’il revêt chez Marx, soit comme capacité inventive reconnue à l’activité humaine ou encore comme détermination de nouveaux objets d’usage auxquels correspondent toujours de nouvelles pratiques de production et de consommation.
This article aims to clarify the concept of « species-being » (Gattungswesen) contained in Karl Marx’s Manuscripts of 1844. Starting with a critique of Michel Henry’s comment on the subject, we then study the different meanings of this concept through the works of Ludwig Feuerbach, Moses Hess and Marx. Thus, we highlight its specific and original meaning in Marx’s thought, namely the inventive capacity of human activity relating to the development of new useful objects and the correlative development of new practices of production and consumption.
Recherches …, Jan 1, 2010
Revue Interventions Economiques Papers in Political Economy, May 8, 2012
Recherches sociographiques, 2010
Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des ser... more Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : erudit@umontreal.ca
Cette thèse a pour but d’éclairer le rôle économique de la science et de la technologie dans le c... more Cette thèse a pour but d’éclairer le rôle économique de la science et de la technologie dans le cadre du capitalisme. À cette fin, elle s’enracine d’abord dans une discussion des thèses développées à ce sujet par Karl Marx à l’égard du capitalisme industriel qu’il avait sous les yeux. En tenant compte de la distance temporelle qui nous sépare du contexte de rédaction de son œuvre, soit de la transition du capitalisme industriel au capitalisme avancé, elle s’intéresse ensuite au rôle que joue la production scientifique et technologique dans le cadre du capitalisme avancé. En ce sens, l’objectif de cette thèse est double. D’une part, elle vise à ressaisir et à mettre au jour la façon dont Marx problématise le rapport de la science et de la technologie à la dynamique économique de son époque. D’autre part, elle vise à éclairer les modalités et les enjeux liés à l’intégration de la production scientifique et technologique dans la dynamique économique contemporaine.
Cette thèse prend le contrepied d’auteurs comme Michael Hardt et Antonio Negri qui ont cherché de façon similaire à théoriser l’avènement d’une économie dite « immatérielle » à partir du concept d’« intellect général » de Marx. Elle montre les insuffisances de cette perspective théorique tant du point de vue du diagnostic posé sur le travail immatériel que du point de vue de l’interprétation de concepts centraux de la pensée de Marx. Dans la première partie, cette thèse s’efforce de ressaisir et de recomposer une trame narrative qui traverse l’œuvre de Marx, non seulement au sujet du rôle économique de la science et de la technologie, mais plus fondamentalement en ce qui concerne l’inventivité qui est posée par cet auteur comme une dimension inhérente à l’activité humaine et dont il problématise la prise en charge sous le capitalisme comme un devenir étranger des potentialités humaines, c’est-à-dire comme procès d’aliénation. Dans la seconde partie, cette thèse fait état des transformations organisationnelles et institutionnelles qui ont caractérisé l’avènement du capitalisme avancé : soit la grande corporation, les marchés oligopolistiques, le système financier et le système des brevets. S’attardant au cas historique type d’un modèle d’affaires fondé sur la recherche et le développement, General Electric, elle rend compte des modalités organisationnelles et institutionnelles qui opèrent l’intégration de l’activité scientifique et technologique à la production dans le cadre du capitalisme avancé. Enfin, à partir de la discussion préalable de l’œuvre de Marx, elle problématise les enjeux liés à cette intégration de la production scientifique et technologique comme soumission virtuelle de la pratique sociale au capital, c’est-à-dire comme capacité à déterminer des objets d’usage futurs et les formes de pratiques et de jouissances sociales qui s’y rattachent.