François-Xavier Razafimahatratra - Academia.edu (original) (raw)
Papers by François-Xavier Razafimahatratra
Maroa fara, maroa dimby, « ayez une nombreuse descendance, de nombreux successeurs », tel est le ... more Maroa fara, maroa dimby, « ayez une nombreuse descendance, de nombreux successeurs », tel est le souhait adressé aux nouveaux mariés à Madagascar, plus précisément en Imerina. Se rassurer de la pérennité de la lignée se trouve au centre de ces vœux. Il y a un peu plus de 150 ans, la bénédiction a porté ses fruits au couple Littérature-Écriture. Depuis leur union au xixe siècle, les premiers-nés sont venus au monde sous le règne de Ranavalona Ire (1828-1861) avec la composition des cantiques et la traduction de la Bible en malgache. Néanmoins, la réaction de la reine face à l’introduction des civilisations étrangères, en l’occurrence la religion chrétienne, n’a pas rendu facile l’accouchement. Le présent numéro regroupe une bonne partie des communications présentées lors de la journée d’études du Ceroi sur les 150 ans de la littérature malgache, qui s’est tenue le 14 mai 2004 à l’Inalco, ainsi que des résultats de recherches littéraires entreprises par des étudiants en master et en d...
Études Océan Indien, 2008
François-Xavier Razafimahatratra est président de l'UREM-HAVATSA France : Union des poètes et écr... more François-Xavier Razafimahatratra est président de l'UREM-HAVATSA France : Union des poètes et écrivains malgaches, branche France. (NDLR) L'exil dans la littérature malgache Ho tsara mandroso, ho tsara miverina (« Faites bon voyage et revenez-nous bien ») 1 Ce souhait prodigué à quelqu'un qui va voyager exprime bien l'idée que le Malgache se fait de l'exil. Nous avons écrit ailleurs que le Malgache est un homme de groupe et n'apprécie pleinement son existence qu'au milieu des siens et sur sa terre natale. Il est si enraciné à sa terre, à sa famille et à ses amis qu'avant même d'être parti, il s'inquiète déjà du retour. La période passée au loin est vécue sans plaisir et teintée de nostalgie. Il n'est donc pas étonnant de rencontrer dans la littérature malgache, non seulement dans la poésie, mais aussi dans les romans, le thème de l'exil. Toutefois, il convient de dissocier l'exil imaginé de l'exil vécu. Nous constatons ce distinguo surtout dans le cadre de la poésie. Dans le premier cas, que nous pouvons appeler exil sans déplacement hors du territoire, le poète n'est pas dans une situation d'exil physique : il est toujours parmi les siens, il est toujours sur sa terre, mais certaines conditions le tiennent à l'écart de la vie sociale du groupe, le privent de sa liberté. Dans le deuxième cas, il y a exil effectif, une séparation de corps, une distanciation. De l'exil à la nostalgie au travers de la littérature malgache
Maroa fara, maroa dimby, « ayez une nombreuse descendance, de nombreux successeurs », tel est le ... more Maroa fara, maroa dimby, « ayez une nombreuse descendance, de nombreux successeurs », tel est le souhait adressé aux nouveaux mariés à Madagascar, plus précisément en Imerina. Se rassurer de la pérennité de la lignée se trouve au centre de ces vœux. Il y a un peu plus de 150 ans, la bénédiction a porté ses fruits au couple Littérature-Écriture. Depuis leur union au xixe siècle, les premiers-nés sont venus au monde sous le règne de Ranavalona Ire (1828-1861) avec la composition des cantiques et la traduction de la Bible en malgache. Néanmoins, la réaction de la reine face à l’introduction des civilisations étrangères, en l’occurrence la religion chrétienne, n’a pas rendu facile l’accouchement. Le présent numéro regroupe une bonne partie des communications présentées lors de la journée d’études du Ceroi sur les 150 ans de la littérature malgache, qui s’est tenue le 14 mai 2004 à l’Inalco, ainsi que des résultats de recherches littéraires entreprises par des étudiants en master et en d...
Études Océan Indien, 2008
François-Xavier Razafimahatratra est président de l'UREM-HAVATSA France : Union des poètes et écr... more François-Xavier Razafimahatratra est président de l'UREM-HAVATSA France : Union des poètes et écrivains malgaches, branche France. (NDLR) L'exil dans la littérature malgache Ho tsara mandroso, ho tsara miverina (« Faites bon voyage et revenez-nous bien ») 1 Ce souhait prodigué à quelqu'un qui va voyager exprime bien l'idée que le Malgache se fait de l'exil. Nous avons écrit ailleurs que le Malgache est un homme de groupe et n'apprécie pleinement son existence qu'au milieu des siens et sur sa terre natale. Il est si enraciné à sa terre, à sa famille et à ses amis qu'avant même d'être parti, il s'inquiète déjà du retour. La période passée au loin est vécue sans plaisir et teintée de nostalgie. Il n'est donc pas étonnant de rencontrer dans la littérature malgache, non seulement dans la poésie, mais aussi dans les romans, le thème de l'exil. Toutefois, il convient de dissocier l'exil imaginé de l'exil vécu. Nous constatons ce distinguo surtout dans le cadre de la poésie. Dans le premier cas, que nous pouvons appeler exil sans déplacement hors du territoire, le poète n'est pas dans une situation d'exil physique : il est toujours parmi les siens, il est toujours sur sa terre, mais certaines conditions le tiennent à l'écart de la vie sociale du groupe, le privent de sa liberté. Dans le deuxième cas, il y a exil effectif, une séparation de corps, une distanciation. De l'exil à la nostalgie au travers de la littérature malgache