Françoise Dastur - Academia.edu (original) (raw)
Books by Françoise Dastur
C'est dans le cadre de ce que l'on nomme « histoire globale », qu'un courant d'étude historique s... more C'est dans le cadre de ce que l'on nomme « histoire globale », qu'un courant d'étude historique s'est développé à la fin du siècle dernier qui consiste à tenir compte des connexions qui se sont établies au cours de l'histoire entre les différentes parties du monde. Une nouvelle manière, non européocentrée, de concevoir les relations entre Orient et Occident a ainsi vue le jour. Une des premières tâches à accomplir dans le cadre d'une telle manière d'écrire l'histoire consiste à souligner d'abord que l'Europe a tout au long de son histoire subi de nombreuses influences d'origine non européenne et que l'héritage dont se réclament aujourd'hui les Européens est de provenance multiple, comme c'est d'ailleurs le cas pour toutes les civilisations et les cultures. On voit donc que ce nouveau courant permet un décentrage du regard, une attention accrue portée aux aires non occidentales, et une approche englobante qui permet des comparaisons entre des régions et des époques distantes. Il s'agit donc de donner un aperçu de quelques-uns des travaux plus marquants qui relèvent de cette « histoire globale », travaux qui ont paru au cours de ces vingt-cinq dernières années et dont il faut souligner qu'ils sont tous d'origine anglo-saxonne. Parmi les travaux analysés dans la conférence, il faut en particulier citer le livre d'un anthropologue anglais, Jack Goody, qui vient d'être traduit en français et dont le titre résume à lui seul la thématique de l'histoire dite globale : « Le vol de l'Histoire. Comment l'Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde » (Gallimard, Folio histoire, 2018) ABSTRACT It is within the framework of what is called "global history" that a current of historical study developed at the end of the last century, which consists in taking into account the connections that were established during history between different parts of the world. A new, non-Eurocentric way of conceiving relations between East and West has thus emerged. One of the first tasks to be accomplished in such a way of writing history is to first underline that Europe has throughout its history undergone many influences of non-European origin and that the the heritage that Europeans claim today comes from multiple sources, as is the case for all civilizations and cultures. We can therefore see that this new trend allows a shift in focus, increased attention paid to non-Western areas, and an inclusive approach that allows comparisons between distant regions and eras. It is therefore a question of giving an overview of some of the most striking works which fall within this "global history", works which have appeared during these last twenty-five years and of which it should be emphasized that they are all of Anglo-Saxon origin. Among the works analyzed in the conference, we must in particular quote the book by an English anthropologist, Jack Goody, which has just been translated into French and whose title alone sums up the theme of so-called global history: "The Theft of History. How Europe imposed the narrative of its past on the rest of the world" (Gallimard, Folio histoire, 2018
La phénoménologie s'annonce dès son invention comme le titre d'une nouvelle tâche philosophique :... more La phénoménologie s'annonce dès son invention comme le titre d'une nouvelle tâche philosophique : celle d'une nouvelle fondation de la logique. La logique désigne donc la tâche même de la phénoménologie et se dédouble alors en deux acceptions : (1) la logique traditionnelle infondée qui pêche, soit par son psychologisme-n'assurant pas l'objectivité de ses concepts et de ses lois-, soit par son objectivisme naïf-n'interrogeant pas son propre rapport à l'objet ; (2) et la logique phénoménologique fondatrice qui vise, soit à assurer l'objectivité idéale des lois de la logique contre le psychologisme pour se faire « logique pure », soit à interroger son rapport à l'objet contre l'objectivisme naïf pour se faire « logique de la vérité ». C'est en ces deux derniers sens, comme « logique pure » et comme « logique de la vérité » que la logique vient donc se confondre avec la phénoménologie-la tâche fondationnelle de la phénoménologie devenant la tâche même de la logique. Seulement, comme en témoigne d'ores et déjà cette première scission, la logique phénoménologique se trouve divisée entre deux aspirations : sa tendance à la pureté des lois logiques au fondement de toute connaissance, et son attirance irrépressible pour ses domaines fondateurs concrets. La logique phénoménologique tend donc tout autant à se défaire de ce qui peut entacher son idéalité, qu'à venir se loger au coeur des choses mêmes, au risque de perdre sa pureté. De même se voit-elle de nouveau divisée en ses différents lieux de fondation qui, de la logique-du-monde à la logique transcendantale, témoignent de l'équivocité de sa tâche fondationnelle. La logique s'ouvre tout autant à l'analyse « logique » des vécus psychiques, qu'à l’analyse « logique » du monde et des lois structurelles de son apparaître. C’est en ces différents sens que les articles de ce dossier entendent interroger la logique phénoménologique : comme logique du vécu, comme logique du monde et, finalement, comme logique de l’expérience.
Papers by Françoise Dastur
Heideger, die Juden, noch einmal, 2015
Sur la base d'une douzaine de courts passages (un peu plus de deux pages en tout) dans lesquels H... more Sur la base d'une douzaine de courts passages (un peu plus de deux pages en tout) dans lesquels Heidegger parle de manière critique des « juifs » ou du « judaïsme international » ou « mondial » extraits des 1250 pages des trois volumes des Réflexions (GA 94, 95, 96) écrites entre 1931 et 1941 et récemment publiées, la sphère académique et journalistique a unanimement considéré que Heidegger s'est finalement révélé être un antisémite. Pourtant dans un volume non encore publié des « Remarques », Heidegger déclare qu'il n'a rien à voir avec l'antisémitisme qui est insensé (töricht) et condamnable (verwerflich) 1. Cela semble donc vouloir dire que selon lui une attitude critique envers les juifs ne peut pas automatiquement être identifiée avec ce qui est nommé « antisémitisme ». Cela rappelle l'attitude ambivalente de Nietzsche, qui a condamné l'antisémitisme de la manière la plus radicale et a fait maintes fois l'éloge des qualités intellectuelles et spirituelles des juifs, allant jusqu'à dire dans Aurore (§ 205) qu'« il ne leur reste plus qu'à devenir maîtres de l'Europe » qui « comme un fruit bien mûr, devrait tomber un jour entre leurs mains » 2 , mais a néanmoins déclaré dans son dernier livre, L'Antéchrist (§ 24), que « les 1 Passage du volume des Remarques écrites pendant l'immédiate aprèsguerre (Anmerkungen II, GA 97) encore à paraître, cité par Peter Trawny dans Heidegger und der Mythos der jüdischen Weltverschwörung. Klostermann Verlag: Frankfurt am Main 2014, p. 107. 2 Il faut mentionner également ce passage du § 251 de Par-delà bien et mal, où l'on voit que Nietzsche n'hésite pas à utiliser le mot « race » : « Or les juifs constituent sans aucun doute la race la plus forte, la plus résistante, et la plus pure qui existe actuellement en Europe, ils savent s'imposer (…) grâce à certaines vertus dont on aimerait faire des vices, grâce surtout à une foi résolue (…). C'est un fait que les juifs s'ils le voulaient pourraient dès maintenant exercer leur prépondérance et même littéralement leur domination sur l'Europe, c'est un fait qu'ils n'y travaillent pas et ne font pas de projet en ce sens. Ils aspirent à s'établir enfin quelque part où ils soient tolérés et respectés. »
Projets de paysage, 2011
Le terme de paysage, construit sur pays, semble d'abord ne pouvoir renvoyer qu'à l'espace rural, ... more Le terme de paysage, construit sur pays, semble d'abord ne pouvoir renvoyer qu'à l'espace rural, à la campagne, au point que l'on pourrait se demander si l'idée même de « paysage urbain », expression pourtant utilisée aujourd'hui, n'est pas absurde. Pourtant il n'y a pas de paysage « en soi », qui existerait en dehors de l'oeil et du travail humains, puisque le terme même de « pays », issu du latin pagus, qui signifie village ou canton, désigne par lui-même un espace délimité et organisé par l'homme, comme le dit le verbe pango, auquel se rattache pagus, et qui a le sens de planter ou d'enfoncer des piquets, et par là de fixer les limites d'une portion de terre bien définie. Certes le terme de paysage, dans son usage actuel, désigne ce que l'on voit selon une large perspective déployant à l'arrière des objets les plus proches un horizon qui peut apparaître comme indéfiniment éloigné. C'est cette idée du paysage que nous a transmise la peinture moderne, tout particulièrement la peinture romantique, anglaise et allemande, avec la représentation d'une nature sublime et incommensurable (qu'on pense par exemple à Caspar David Friedrich et à son célèbre tableau intitulé Un voyageur contemplant une mer de nuages), mais aussi sauvage et déchaînée (dans les peintures marines de Turner).
La Lettre Du Psychiatre, 2005
Phainomenon, 2006
un phenomene humain qui a depuis toujours semble devoir etre soumis a interpretation, c'est bien ... more un phenomene humain qui a depuis toujours semble devoir etre soumis a interpretation, c'est bien le reve, qui atteste a quel point l'homme sait peu de choses de lui-meme et se voit nocturnement soumis a des forces qu'il ne gouveme pas. Depuis la parution au debut du siecle de la Traumdeutung de Freud, qui voit dans le reve la "voie royale" de la psy chanalyse, on a cru disposer d'une nouvelle grille de lecture de l'univers onirique ne laissant place a aucune autre approche possible. II faut pourtant rappeler qu'il existe du point de vue phenomenologique toute une littera ture sur le sujet, a tel point d'ailleurs qu'un numero entier de la revue de phenomenologie ALTER a pu etre consacre en 1997 aux phenomenes de la ve1 e, u somme1nc: t du re e.-e n� ei-tes ni chez-MuS"S"ert,-qui 7Jen parle du reve, ni chez Heidegger, qui n'a jamais aborde cette question, que l'on peut trouver une analyse de ce phenomene, mais chez ceux qui ont voulu, a. partir des travaux de ces fondateurs, developper une anthropologie phenomenologique, tels Sartre en France, Binswanger et Boss en Suisse. C'est Binswanger qui le premier aborde ce sujet dans le petit texte in titule Traum und Existenz, Reve et Existence, qui a paru sous forme d'article en 1930 dans la Neue Schweizer Rundschau et qui constitue, comme le dit Foucault dans !'introduction a la traduction franvaise de ce * Ce texte correspond a la presentation de L 'Analyse Phenomenologique du Reve dans le cadre d'un cycle de Seminaires organise par le Projet de Recherchc « Phenomenologic et Ontolo gie » (coordonne par le Professeur Isabel
Studia Phaenomenologica, 2001
Revue des sciences religieuses, 2010
Ce document est un fac-similé de l'édition imprimée. © RSR Revue des sciences religieuses 84 n° 4... more Ce document est un fac-similé de l'édition imprimée. © RSR Revue des sciences religieuses 84 n° 4 (2010), p. 443-449.
Philosophie, 2001
L'A. decrit les trois moments de la critique heidegherienne de la rerpesentation: 1) la criti... more L'A. decrit les trois moments de la critique heidegherienne de la rerpesentation: 1) la critique de la representation au sens de perceptio ou intuitio dans «Sein und Zeit»; 2) la deconstruction de la notion de sujet et la mise en evidence de la connexion entre repraesentatio et volonte dans la philosophie allemande; 3) la demonstration de l'identite du mode de pensee representatif et du mode de pensee metaphysique.
Organon, 2019
A real fascination with Greece arose in Germany at the end of the 18 th century with the works of... more A real fascination with Greece arose in Germany at the end of the 18 th century with the works of Winckelmann, the founder of scientific archeology. The subject of this text is the German nostalgia for Greece which developed at that time in the circle of the first romanticists and among the thinkers of German idealism. The emphasis will be put on three of the most important figures of German poetry and philosophy of this period: Schiller, Hegel and Hölderlin. But it will be shown that it is only with Hölderlin that for this idealized image of Greece a new image of Greece as profoundly divided between Occident and Orient was substituted.
Escritura e Imagen
Heidegger ha consagrado, desde los años treinta, numerosos textos a la pregunta de la «vecindad» ... more Heidegger ha consagrado, desde los años treinta, numerosos textos a la pregunta de la «vecindad» entre poesía y pensamiento, y esta reflexión se ha concentrado primero en ese poeta de la poesía que es, a sus ojos, Hölderlin. Y es cierto que Hölderlin es el poeta por excelencia para Heidegger, quien lo ha leído muy pronto, desde sus años de estudio. Pero en la misma época, igualmente, ya había leído a tres poetas diferentes que fueron objeto más tarde de sus «comentarios», de sus Erläuterungen: Rainer Maria Rilke, aunque lo considere como un poeta que permanece adherido a la metafísica, al cual consagró en 1946 un texto magnífico, «¿Para qué poetas en tiempos de miseria 2 ?»; Stefan George, poeta que fue muy admirado al final del siglo XIX y a principios del XX, y que reunió alrededor de él un gran número de escritores, de poetas y de pensadores en el marco del George-Kreis, del círculo Stefan George, en el que se interesó el joven Heidegger; y, en fin, Georg Trakl, quien nació y vivió en Austria y quien es, posiblemente, después de Hölderlin, el poeta al que Heidegger se siente más próximo, al que confiesa la más grande admiración. Aunque Heidegger le haya descubierto desde la primera publicación de sus poemas en 1919, cinco años después de su muerte, sin embargo, le consagrará solo dos textos, muchos años después; el primero retoma el texto de una conferencia dada en 1950, el segundo fue publicado en 1953. Estos dos textos serán reunidos en 1959 en el volumen intitulado Unterwegs zur Sprache, Camino al habla 3 , el mismo dedicado a otro poeta vivo, el francés René Char, del que Heidegger había tenido conocimiento algunos años antes.
Les études philosophiques, 2010
On se propose ici de tenter de rapprocher la critique wittgensteinienne des propositions metaphys... more On se propose ici de tenter de rapprocher la critique wittgensteinienne des propositions metaphysiques du projet heideggerien de « destruction phenomenologique de l’histoire de l’ontologie ». Il s’agit donc d’abord de rappeler que dans le Tractatus Wittgenstein etablit une difference « transcendantale » entre ce qui peut se dire (les propositions sensees) et ce qui ne fait que « se montrer » et qu’il faut plutot taire (les propositions depourvues de sens de la metaphysique). Mais chez Wittgenstein la mise en evidence de cette difference conduit au refus du metalangage, et a l’interdiction d’une interrogation sur sa propre demarche de philosophe, c’est-a-dire a ce que l’on pourrait nommer un « transcendantalisme paradoxal ». Chez Heidegger en revanche la mise en evidence de la difference ontologique, laquelle ne permet ni de faire de l’etre un predicat reel ni d’enoncer l’etre sous la forme de propositions predicatives conduit a interroger le fondement antepredicatif du langage enonciatif (du logos apophantikos aristotelicien), qui n’est autre que la transcendance du Dasein. Il repond ainsi a la paradoxie du Tractatus en montrant qu’il n’y a d’apophansis que sur la base d’une hermeneia plus originaire. Une mise en parallele de l’« hermeneutique de la facticite » heideggerienne et de l’analyse wittgensteinienne des jeux de langage en tant que formes de vie peut alors etre tentee, dans la mesure ou la dimension hermeneutique du comprendre n’est pas entierement absente chez le second Wittgenstein, en depit de sa conception instrumentale du langage.
Universitas Philosophica, 2015
Revue germanique internationale, 2011
Chiasmi International, 2000
Chiasmi International, 2000
Continental Philosophy Review, 2011
I would like to show how with Sartre, Merleau-Ponty, and Levinas, we have to do with three differ... more I would like to show how with Sartre, Merleau-Ponty, and Levinas, we have to do with three different ways of understanding the experience of the other. For Sartre it is a visual experience, the experience of being looked at by the other, so that the experience of the other is understood as a confrontation; for Merleau-Ponty, the experience of the other necessarily implies coexistence and what he calls ''intercorporeality,'' so that for him the other is never to be found in front, but instead beside me, in reciprocity with me; for Levinas, the experience of the other is the experience of a non-reciprocity, of an assymetrical relation, because the experience of the other is for him an ethical and not an ontological experience, and because this experience of the face of the other is the experience of a speaking and not in the first place corporeal presence. There are consequently three different ways of finding an access to the other : the look for Sartre, intercorporeality for Merleau-Ponty and the face for Levinas. Keywords Sartre Á Merleau-Ponty Á Levinas Á The other Á The face Á Intercorporeality Our experience is at first experience not only of the world but also of the others, in the sense that in daily life, we are always already involved in a relation with the others and we consider that their existence goes without saying. But as soon as we try to think the experience of the other, we are confronted with problems. With the experience of the other, we are in the same situation as we are with the experience
Revue Philosophique De Louvain, 1994
... Mais un an et demi plus tard, une seconde demande d'information venant de Marbourg est a... more ... Mais un an et demi plus tard, une seconde demande d'information venant de Marbourg est adressée à Husserl, cette fois par le théologien protestant ... T. Sheehan, «Heidegger's «Introduction to the Phenomenology of religion», 1920-1921» in The personalist, LX, 3, 1979, p. 313 ...
C'est dans le cadre de ce que l'on nomme « histoire globale », qu'un courant d'étude historique s... more C'est dans le cadre de ce que l'on nomme « histoire globale », qu'un courant d'étude historique s'est développé à la fin du siècle dernier qui consiste à tenir compte des connexions qui se sont établies au cours de l'histoire entre les différentes parties du monde. Une nouvelle manière, non européocentrée, de concevoir les relations entre Orient et Occident a ainsi vue le jour. Une des premières tâches à accomplir dans le cadre d'une telle manière d'écrire l'histoire consiste à souligner d'abord que l'Europe a tout au long de son histoire subi de nombreuses influences d'origine non européenne et que l'héritage dont se réclament aujourd'hui les Européens est de provenance multiple, comme c'est d'ailleurs le cas pour toutes les civilisations et les cultures. On voit donc que ce nouveau courant permet un décentrage du regard, une attention accrue portée aux aires non occidentales, et une approche englobante qui permet des comparaisons entre des régions et des époques distantes. Il s'agit donc de donner un aperçu de quelques-uns des travaux plus marquants qui relèvent de cette « histoire globale », travaux qui ont paru au cours de ces vingt-cinq dernières années et dont il faut souligner qu'ils sont tous d'origine anglo-saxonne. Parmi les travaux analysés dans la conférence, il faut en particulier citer le livre d'un anthropologue anglais, Jack Goody, qui vient d'être traduit en français et dont le titre résume à lui seul la thématique de l'histoire dite globale : « Le vol de l'Histoire. Comment l'Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde » (Gallimard, Folio histoire, 2018) ABSTRACT It is within the framework of what is called "global history" that a current of historical study developed at the end of the last century, which consists in taking into account the connections that were established during history between different parts of the world. A new, non-Eurocentric way of conceiving relations between East and West has thus emerged. One of the first tasks to be accomplished in such a way of writing history is to first underline that Europe has throughout its history undergone many influences of non-European origin and that the the heritage that Europeans claim today comes from multiple sources, as is the case for all civilizations and cultures. We can therefore see that this new trend allows a shift in focus, increased attention paid to non-Western areas, and an inclusive approach that allows comparisons between distant regions and eras. It is therefore a question of giving an overview of some of the most striking works which fall within this "global history", works which have appeared during these last twenty-five years and of which it should be emphasized that they are all of Anglo-Saxon origin. Among the works analyzed in the conference, we must in particular quote the book by an English anthropologist, Jack Goody, which has just been translated into French and whose title alone sums up the theme of so-called global history: "The Theft of History. How Europe imposed the narrative of its past on the rest of the world" (Gallimard, Folio histoire, 2018
La phénoménologie s'annonce dès son invention comme le titre d'une nouvelle tâche philosophique :... more La phénoménologie s'annonce dès son invention comme le titre d'une nouvelle tâche philosophique : celle d'une nouvelle fondation de la logique. La logique désigne donc la tâche même de la phénoménologie et se dédouble alors en deux acceptions : (1) la logique traditionnelle infondée qui pêche, soit par son psychologisme-n'assurant pas l'objectivité de ses concepts et de ses lois-, soit par son objectivisme naïf-n'interrogeant pas son propre rapport à l'objet ; (2) et la logique phénoménologique fondatrice qui vise, soit à assurer l'objectivité idéale des lois de la logique contre le psychologisme pour se faire « logique pure », soit à interroger son rapport à l'objet contre l'objectivisme naïf pour se faire « logique de la vérité ». C'est en ces deux derniers sens, comme « logique pure » et comme « logique de la vérité » que la logique vient donc se confondre avec la phénoménologie-la tâche fondationnelle de la phénoménologie devenant la tâche même de la logique. Seulement, comme en témoigne d'ores et déjà cette première scission, la logique phénoménologique se trouve divisée entre deux aspirations : sa tendance à la pureté des lois logiques au fondement de toute connaissance, et son attirance irrépressible pour ses domaines fondateurs concrets. La logique phénoménologique tend donc tout autant à se défaire de ce qui peut entacher son idéalité, qu'à venir se loger au coeur des choses mêmes, au risque de perdre sa pureté. De même se voit-elle de nouveau divisée en ses différents lieux de fondation qui, de la logique-du-monde à la logique transcendantale, témoignent de l'équivocité de sa tâche fondationnelle. La logique s'ouvre tout autant à l'analyse « logique » des vécus psychiques, qu'à l’analyse « logique » du monde et des lois structurelles de son apparaître. C’est en ces différents sens que les articles de ce dossier entendent interroger la logique phénoménologique : comme logique du vécu, comme logique du monde et, finalement, comme logique de l’expérience.
Heideger, die Juden, noch einmal, 2015
Sur la base d'une douzaine de courts passages (un peu plus de deux pages en tout) dans lesquels H... more Sur la base d'une douzaine de courts passages (un peu plus de deux pages en tout) dans lesquels Heidegger parle de manière critique des « juifs » ou du « judaïsme international » ou « mondial » extraits des 1250 pages des trois volumes des Réflexions (GA 94, 95, 96) écrites entre 1931 et 1941 et récemment publiées, la sphère académique et journalistique a unanimement considéré que Heidegger s'est finalement révélé être un antisémite. Pourtant dans un volume non encore publié des « Remarques », Heidegger déclare qu'il n'a rien à voir avec l'antisémitisme qui est insensé (töricht) et condamnable (verwerflich) 1. Cela semble donc vouloir dire que selon lui une attitude critique envers les juifs ne peut pas automatiquement être identifiée avec ce qui est nommé « antisémitisme ». Cela rappelle l'attitude ambivalente de Nietzsche, qui a condamné l'antisémitisme de la manière la plus radicale et a fait maintes fois l'éloge des qualités intellectuelles et spirituelles des juifs, allant jusqu'à dire dans Aurore (§ 205) qu'« il ne leur reste plus qu'à devenir maîtres de l'Europe » qui « comme un fruit bien mûr, devrait tomber un jour entre leurs mains » 2 , mais a néanmoins déclaré dans son dernier livre, L'Antéchrist (§ 24), que « les 1 Passage du volume des Remarques écrites pendant l'immédiate aprèsguerre (Anmerkungen II, GA 97) encore à paraître, cité par Peter Trawny dans Heidegger und der Mythos der jüdischen Weltverschwörung. Klostermann Verlag: Frankfurt am Main 2014, p. 107. 2 Il faut mentionner également ce passage du § 251 de Par-delà bien et mal, où l'on voit que Nietzsche n'hésite pas à utiliser le mot « race » : « Or les juifs constituent sans aucun doute la race la plus forte, la plus résistante, et la plus pure qui existe actuellement en Europe, ils savent s'imposer (…) grâce à certaines vertus dont on aimerait faire des vices, grâce surtout à une foi résolue (…). C'est un fait que les juifs s'ils le voulaient pourraient dès maintenant exercer leur prépondérance et même littéralement leur domination sur l'Europe, c'est un fait qu'ils n'y travaillent pas et ne font pas de projet en ce sens. Ils aspirent à s'établir enfin quelque part où ils soient tolérés et respectés. »
Projets de paysage, 2011
Le terme de paysage, construit sur pays, semble d'abord ne pouvoir renvoyer qu'à l'espace rural, ... more Le terme de paysage, construit sur pays, semble d'abord ne pouvoir renvoyer qu'à l'espace rural, à la campagne, au point que l'on pourrait se demander si l'idée même de « paysage urbain », expression pourtant utilisée aujourd'hui, n'est pas absurde. Pourtant il n'y a pas de paysage « en soi », qui existerait en dehors de l'oeil et du travail humains, puisque le terme même de « pays », issu du latin pagus, qui signifie village ou canton, désigne par lui-même un espace délimité et organisé par l'homme, comme le dit le verbe pango, auquel se rattache pagus, et qui a le sens de planter ou d'enfoncer des piquets, et par là de fixer les limites d'une portion de terre bien définie. Certes le terme de paysage, dans son usage actuel, désigne ce que l'on voit selon une large perspective déployant à l'arrière des objets les plus proches un horizon qui peut apparaître comme indéfiniment éloigné. C'est cette idée du paysage que nous a transmise la peinture moderne, tout particulièrement la peinture romantique, anglaise et allemande, avec la représentation d'une nature sublime et incommensurable (qu'on pense par exemple à Caspar David Friedrich et à son célèbre tableau intitulé Un voyageur contemplant une mer de nuages), mais aussi sauvage et déchaînée (dans les peintures marines de Turner).
La Lettre Du Psychiatre, 2005
Phainomenon, 2006
un phenomene humain qui a depuis toujours semble devoir etre soumis a interpretation, c'est bien ... more un phenomene humain qui a depuis toujours semble devoir etre soumis a interpretation, c'est bien le reve, qui atteste a quel point l'homme sait peu de choses de lui-meme et se voit nocturnement soumis a des forces qu'il ne gouveme pas. Depuis la parution au debut du siecle de la Traumdeutung de Freud, qui voit dans le reve la "voie royale" de la psy chanalyse, on a cru disposer d'une nouvelle grille de lecture de l'univers onirique ne laissant place a aucune autre approche possible. II faut pourtant rappeler qu'il existe du point de vue phenomenologique toute une littera ture sur le sujet, a tel point d'ailleurs qu'un numero entier de la revue de phenomenologie ALTER a pu etre consacre en 1997 aux phenomenes de la ve1 e, u somme1nc: t du re e.-e n� ei-tes ni chez-MuS"S"ert,-qui 7Jen parle du reve, ni chez Heidegger, qui n'a jamais aborde cette question, que l'on peut trouver une analyse de ce phenomene, mais chez ceux qui ont voulu, a. partir des travaux de ces fondateurs, developper une anthropologie phenomenologique, tels Sartre en France, Binswanger et Boss en Suisse. C'est Binswanger qui le premier aborde ce sujet dans le petit texte in titule Traum und Existenz, Reve et Existence, qui a paru sous forme d'article en 1930 dans la Neue Schweizer Rundschau et qui constitue, comme le dit Foucault dans !'introduction a la traduction franvaise de ce * Ce texte correspond a la presentation de L 'Analyse Phenomenologique du Reve dans le cadre d'un cycle de Seminaires organise par le Projet de Recherchc « Phenomenologic et Ontolo gie » (coordonne par le Professeur Isabel
Studia Phaenomenologica, 2001
Revue des sciences religieuses, 2010
Ce document est un fac-similé de l'édition imprimée. © RSR Revue des sciences religieuses 84 n° 4... more Ce document est un fac-similé de l'édition imprimée. © RSR Revue des sciences religieuses 84 n° 4 (2010), p. 443-449.
Philosophie, 2001
L'A. decrit les trois moments de la critique heidegherienne de la rerpesentation: 1) la criti... more L'A. decrit les trois moments de la critique heidegherienne de la rerpesentation: 1) la critique de la representation au sens de perceptio ou intuitio dans «Sein und Zeit»; 2) la deconstruction de la notion de sujet et la mise en evidence de la connexion entre repraesentatio et volonte dans la philosophie allemande; 3) la demonstration de l'identite du mode de pensee representatif et du mode de pensee metaphysique.
Organon, 2019
A real fascination with Greece arose in Germany at the end of the 18 th century with the works of... more A real fascination with Greece arose in Germany at the end of the 18 th century with the works of Winckelmann, the founder of scientific archeology. The subject of this text is the German nostalgia for Greece which developed at that time in the circle of the first romanticists and among the thinkers of German idealism. The emphasis will be put on three of the most important figures of German poetry and philosophy of this period: Schiller, Hegel and Hölderlin. But it will be shown that it is only with Hölderlin that for this idealized image of Greece a new image of Greece as profoundly divided between Occident and Orient was substituted.
Escritura e Imagen
Heidegger ha consagrado, desde los años treinta, numerosos textos a la pregunta de la «vecindad» ... more Heidegger ha consagrado, desde los años treinta, numerosos textos a la pregunta de la «vecindad» entre poesía y pensamiento, y esta reflexión se ha concentrado primero en ese poeta de la poesía que es, a sus ojos, Hölderlin. Y es cierto que Hölderlin es el poeta por excelencia para Heidegger, quien lo ha leído muy pronto, desde sus años de estudio. Pero en la misma época, igualmente, ya había leído a tres poetas diferentes que fueron objeto más tarde de sus «comentarios», de sus Erläuterungen: Rainer Maria Rilke, aunque lo considere como un poeta que permanece adherido a la metafísica, al cual consagró en 1946 un texto magnífico, «¿Para qué poetas en tiempos de miseria 2 ?»; Stefan George, poeta que fue muy admirado al final del siglo XIX y a principios del XX, y que reunió alrededor de él un gran número de escritores, de poetas y de pensadores en el marco del George-Kreis, del círculo Stefan George, en el que se interesó el joven Heidegger; y, en fin, Georg Trakl, quien nació y vivió en Austria y quien es, posiblemente, después de Hölderlin, el poeta al que Heidegger se siente más próximo, al que confiesa la más grande admiración. Aunque Heidegger le haya descubierto desde la primera publicación de sus poemas en 1919, cinco años después de su muerte, sin embargo, le consagrará solo dos textos, muchos años después; el primero retoma el texto de una conferencia dada en 1950, el segundo fue publicado en 1953. Estos dos textos serán reunidos en 1959 en el volumen intitulado Unterwegs zur Sprache, Camino al habla 3 , el mismo dedicado a otro poeta vivo, el francés René Char, del que Heidegger había tenido conocimiento algunos años antes.
Les études philosophiques, 2010
On se propose ici de tenter de rapprocher la critique wittgensteinienne des propositions metaphys... more On se propose ici de tenter de rapprocher la critique wittgensteinienne des propositions metaphysiques du projet heideggerien de « destruction phenomenologique de l’histoire de l’ontologie ». Il s’agit donc d’abord de rappeler que dans le Tractatus Wittgenstein etablit une difference « transcendantale » entre ce qui peut se dire (les propositions sensees) et ce qui ne fait que « se montrer » et qu’il faut plutot taire (les propositions depourvues de sens de la metaphysique). Mais chez Wittgenstein la mise en evidence de cette difference conduit au refus du metalangage, et a l’interdiction d’une interrogation sur sa propre demarche de philosophe, c’est-a-dire a ce que l’on pourrait nommer un « transcendantalisme paradoxal ». Chez Heidegger en revanche la mise en evidence de la difference ontologique, laquelle ne permet ni de faire de l’etre un predicat reel ni d’enoncer l’etre sous la forme de propositions predicatives conduit a interroger le fondement antepredicatif du langage enonciatif (du logos apophantikos aristotelicien), qui n’est autre que la transcendance du Dasein. Il repond ainsi a la paradoxie du Tractatus en montrant qu’il n’y a d’apophansis que sur la base d’une hermeneia plus originaire. Une mise en parallele de l’« hermeneutique de la facticite » heideggerienne et de l’analyse wittgensteinienne des jeux de langage en tant que formes de vie peut alors etre tentee, dans la mesure ou la dimension hermeneutique du comprendre n’est pas entierement absente chez le second Wittgenstein, en depit de sa conception instrumentale du langage.
Universitas Philosophica, 2015
Revue germanique internationale, 2011
Chiasmi International, 2000
Chiasmi International, 2000
Continental Philosophy Review, 2011
I would like to show how with Sartre, Merleau-Ponty, and Levinas, we have to do with three differ... more I would like to show how with Sartre, Merleau-Ponty, and Levinas, we have to do with three different ways of understanding the experience of the other. For Sartre it is a visual experience, the experience of being looked at by the other, so that the experience of the other is understood as a confrontation; for Merleau-Ponty, the experience of the other necessarily implies coexistence and what he calls ''intercorporeality,'' so that for him the other is never to be found in front, but instead beside me, in reciprocity with me; for Levinas, the experience of the other is the experience of a non-reciprocity, of an assymetrical relation, because the experience of the other is for him an ethical and not an ontological experience, and because this experience of the face of the other is the experience of a speaking and not in the first place corporeal presence. There are consequently three different ways of finding an access to the other : the look for Sartre, intercorporeality for Merleau-Ponty and the face for Levinas. Keywords Sartre Á Merleau-Ponty Á Levinas Á The other Á The face Á Intercorporeality Our experience is at first experience not only of the world but also of the others, in the sense that in daily life, we are always already involved in a relation with the others and we consider that their existence goes without saying. But as soon as we try to think the experience of the other, we are confronted with problems. With the experience of the other, we are in the same situation as we are with the experience
Revue Philosophique De Louvain, 1994
... Mais un an et demi plus tard, une seconde demande d'information venant de Marbourg est a... more ... Mais un an et demi plus tard, une seconde demande d'information venant de Marbourg est adressée à Husserl, cette fois par le théologien protestant ... T. Sheehan, «Heidegger's «Introduction to the Phenomenology of religion», 1920-1921» in The personalist, LX, 3, 1979, p. 313 ...
Revue Philosophique De Louvain, 1994
... Mais un an et demi plus tard, une seconde demande d'information venant de Marbourg est a... more ... Mais un an et demi plus tard, une seconde demande d'information venant de Marbourg est adressée à Husserl, cette fois par le théologien protestant ... T. Sheehan, «Heidegger's «Introduction to the Phenomenology of religion», 1920-1921» in The personalist, LX, 3, 1979, p. 313 ...
Une nouvelle histoire des relations entre Orient et Occident , 2020
Une nouvelle histoire des relations entre Orient et Occident Résumé C'est dans le cadre de ce q... more Une nouvelle histoire des relations entre Orient et Occident
Résumé C'est dans le cadre de ce que l'on nomme « histoire globale », qu'un courant d'étude historique s'est développé à la fin du siècle dernier qui consiste à tenir compte des connexions qui se sont établies au cours de l'histoire entre les différentes parties du monde. Une nouvelle manière, non européocentrée, de concevoir les relations entre Orient et Occident a ainsi vue le jour. Une des premières tâches à accomplir dans le cadre d'une telle manière d'écrire l'histoire consiste à souligner d'abord que l'Europe a tout au long de son histoire subi de nombreuses influences d'origine non européenne et que l'héritage dont se réclament aujourd'hui les Européens est de provenance multiple, comme c'est d'ailleurs le cas pour toutes les civilisations et les cultures. On voit donc que ce nouveau courant permet un décentrage du regard, une attention accrue portée aux aires non occidentales, et une approche englobante qui permet des comparaisons entre des régions et des époques distantes. Il s'agit donc de donner un aperçu de quelques-uns des travaux plus marquants qui relèvent de cette « histoire globale », travaux qui ont paru au cours de ces vingt-cinq dernières années et dont il faut souligner qu'ils sont tous d'origine anglo-saxonne.