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Papers by SIMON GODARD
L’ouvrage dirigé par Werner Plumpe et André Steiner propose une étude ambitieuse des mutations de... more L’ouvrage dirigé par Werner Plumpe et André Steiner propose une étude ambitieuse des mutations de l’industrie allemande, tant à l’Ouest qu’à l’Est, entre les années 1960 et les années 1990. Contestant l’image d’une simple crise de l’industrie, les différentes contributions insistent sur les mutations du secteur industriel face aux changements structurels auxquels ont été soumises la RFA et la RDA depuis les années 1970. Présentant les résultats d’un projet de recherche soutenu par la Deutsche Forschungsgesellschaft, l’ouvrage réunit quatre études empiriques qui, à l’échelle des entreprises, réfutent l’idée d’une Allemagne post-industrielle. ..
Pour une histoire sociale et politique de l’économie
Pour une histoire sociale et politique de l’économie
Cette thèse contribue à la connaissance d’une organisation internationale méconnue du système-mon... more Cette thèse contribue à la connaissance d’une organisation internationale méconnue du système-monde socialiste entre 1949 et 1991, le Conseil d’Aide Economique Mutuelle (CAEM). Elle mobilise simultanément plusieurs fonds d’archives – du CAEM lui-même, de la RDA, de la Stasi et de l’ONU -, et rompt avec les monographies nationales sur la participation d’un Etat à son activité. Au prisme du CAEM et des réseaux d’acteurs qu’il met en place, c’est la notion même de « bloc » de l’Est qui est interrogée. L’organisation est en effet une vitrine de la cohésion et de la solidarité du monde socialiste pendant la Guerre froide. L’étude examine la place du CAEM dans un espace en construction et en quête de légitimation au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Le rôle du CAEM dans les échanges économiques entre pays socialistes est d’abord mis en lumière. L’organisation élabore son propre modèle d’économie internationale socialiste. Pourtant, un découplage stratégique s’opère entre l’intér...
Cette thèse contribue à la connaissance d’une organisation internationale méconnue du système-mon... more Cette thèse contribue à la connaissance d’une organisation internationale méconnue du système-monde socialiste entre 1949 et 1991, le Conseil d’Aide Economique Mutuelle (CAEM). Elle mobilise simultanément plusieurs fonds d’archives – du CAEM lui-même, de la RDA, de la Stasi et de l’ONU -, et rompt avec les monographies nationales sur la participation d’un Etat à son activité. Au prisme du CAEM et des réseaux d’acteurs qu’il met en place, c’est la notion même de « bloc » de l’Est qui est interrogée. L’organisation est en effet une vitrine de la cohésion et de la solidarité du monde socialiste pendant la Guerre froide. L’étude examine la place du CAEM dans un espace en construction et en quête de légitimation au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Le rôle du CAEM dans les échanges économiques entre pays socialistes est d’abord mis en lumière. L’organisation élabore son propre modèle d’économie internationale socialiste. Pourtant, un découplage stratégique s’opère entre l’intér...
The meeting of national and international interests within the framework of an international orga... more The meeting of national and international interests within the framework of an international organization, such as the Council for Mutual Economic Assistance (CMEA), inevitably leads to conlict. Through a micro-analysis of speciic disputes within the CMEA, this article endeavours to determine the creative power of these conlicts. Disputes between CMEA oicials and representatives from those oicials' country of origin are examined to understand the logic of the conlicts and their resolution. In the conlicts, the question of the rationality principle is raised among actors with reference to their actions. This article develops a typology of conlicts. First, at international meetings, CMEA oicials might reproach their national counterparts for having insuicient international competence, while concomitantly stressing their transnational expertise. Second, some CMEA staf avoided conlict, by not attending negotiations where oicials from their country of origin might try to use them to ...
Planning in Cold War Europe, 2018
Planning has long been deeplya ssociatedw ith socialist economies,a lthough capitalist countries ... more Planning has long been deeplya ssociatedw ith socialist economies,a lthough capitalist countries have been influenced by this idea and have experimented, to different degrees,g overnment interventionism in the economyo vert he short twentieth century.¹ Thus planning the economyisnot aspecificallysocialist idea, and even though central planning was as hared characteristic of most Eastern European countries duringt he ColdW ar,t he entanglement between planning and socialism can stillb eq uestioned. Alreadyi nt he 1960s, Polish economist Wlodzimierz Brus considered the association of economic planning and socialism "not as adefinitive solution, but as achoice among possiblealternatives."² Even though the Gosplan was established in the USSR soon after the October Revolution, the first five-yearplan was onlyadopted in 1928.Amodel of socialist planning was indubitably shaped in the USSR,b ut never remained unchal-lenged³ nor incapable of evolution.⁴ The persistenceo fm arket-likei nstitutions in the Stalin era, analyzed by Paul Gregory and Mark Harrison,⁵ or the Yugoslav path to economic development after1948, show how misleading and inaccurate as trongo pposition between centrallyp lannede conomies and markets would be. Indeed, the functioning of the economic system started to be challenged again in the German Democratic Republic (GDR) in 1956 and in the USSR in
Cette these contribue a la connaissance d’une organisation internationale meconnue du systeme-mon... more Cette these contribue a la connaissance d’une organisation internationale meconnue du systeme-monde socialiste entre 1949 et 1991, le Conseil d’Aide Economique Mutuelle (CAEM). Elle mobilise simultanement plusieurs fonds d’archives – du CAEM lui-meme, de la RDA, de la Stasi et de l’ONU -, et rompt avec les monographies nationales sur la participation d’un Etat a son activite. Au prisme du CAEM et des reseaux d’acteurs qu’il met en place, c’est la notion meme de « bloc » de l’Est qui est interrogee. L’organisation est en effet une vitrine de la cohesion et de la solidarite du monde socialiste pendant la Guerre froide. L’etude examine la place du CAEM dans un espace en construction et en quete de legitimation au cours de la seconde moitie du XXeme siecle. Le role du CAEM dans les echanges economiques entre pays socialistes est d’abord mis en lumiere. L’organisation elabore son propre modele d’economie internationale socialiste. Pourtant, un decouplage strategique s’opere entre l’interet du CAEM dans l’affrontement symbolique avec le monde capitaliste et son incapacite pratique a assurer la modernisation des economies socialistes. L’etude des mecanismes de spatialisation du « bloc », de structuration de reseaux d’experts par dela les frontieres et de production de discours sur l’economie internationale socialiste permet alors de proposer une socio-histoire transnationale de l’evolution des pratiques professionnelles d’une categorie d’acteurs specifiques. Les agents du CAEM comptent parmi les rares individus qui, dans le monde socialiste, developpent une acculturation transnationale leur permettant veritablement de considerer le « bloc » comme un espace approprie.
Cahiers du monde russe, 2018
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2012
Est-Ouest, dont le Berlin d’après-guerre fut pendant quelques années le théâtre, rappelle la guer... more Est-Ouest, dont le Berlin d’après-guerre fut pendant quelques années le théâtre, rappelle la guerre civile politique des années 1920, sans le NSDAP, mais avec, sur place, deux puissances mondiales. Ainsi l’Union soviétique et les États-Unis se servirent-ils autant des Berlinois dans leur foire d’empoigne politique que le firent les Berlinois eux-mêmes, qui utilisèrent les deux grandes puissances à leur avantage dans leurs conflits locaux et pour leurs besoins matériels. Dans l’introduction, P. Steege fait, à juste titre, référence au lien entre l’histoire locale, nationale et internationale que les historiens continuent souvent de distinguer pour les isoler les unes des autres. Or il est peu de villes dont l’histoire s’intègre mieux à l’Histoire que Berlin pendant la guerre froide. Il est d’autant plus surprenant que seule la partie allemande soit abordée dans ce livre qui ne mobilise les documents américains que de manière sporadique, et n’utilise aucune source directe soviétique, britannique ou française dans la reconstitution des activités politiques des puissances d’occupation sur place et dans l’arène internationale. La prise en compte du « Berlin soviétique » aurait pourtant été primordiale pour comprendre la charge symbolique dont était investie l’ancienne capitale du Reich dans un pays entièrement dévasté par Hitler. L’idée d’utiliser la ville de Berlin en tant que ligne de front occidentale antitotalitaire contre la « terreur rouge » avait quelque chose de provoquant, pas seulement aux yeux de Staline et de sa clique de commandement, mais parce qu’elle rappelait la propagande nazie des dernières années de la guerre. Que ressentirent, au quotidien, les officiers et les soldats soviétiques qui avaient généralement perdu des membres de leurs familles et tous leurs biens durant la guerre dans cette ville malgré tout moins détruite et matériellement dévastée que leur propre patrie, où sévissait dans les années d’après-guerre une véritable famine ? Comment perçurent-ils les revendications des Berlinois qui se plaignaient de la pénurie alimentaire et de pertes matérielles ? Une histoire de Berlin mêlant les niveaux nationaux et internationaux au commencement de la guerre froide aurait permis, par ailleurs, 1 1 8 7 de prendre en compte des acteurs de tous les horizons, non seulement les « Berlinois ordinaires », mais le personnel tout à fait singulier qu’étaient les officiers russes, britanniques, américains et français, les employés des administrations du Berlin d’après-guerre qui vivaient souvent dans un luxe colonial, les réfugiés de toute l’Europe de l’Est, juifs polonais et soviétiques notamment, les Allemands, les déportés des camps de travail obligatoire et les survivants des camps, les fonctionnaires nazis et SS clandestins, les prisonniers libérés des camps, les nobles dispersés, les touristes en visite dans les ruines, les juifs allemands et les communistes revenus de l’émigration dans les uniformes des vainqueurs, les déracinés et les échoués de la guerre, les vainqueurs et les vaincus qui, tous ensemble, se côtoyaient sur le marché noir. Ce Berlin polyglotte et chaotique de l’après-guerre, dont les années 1948-1949 annoncent la fin et qui, dans la fébrilité de son état d’exception, ressemblait à l’immédiat après-guerre de 1918, n’apparaît qu’à la marge de ce livre dont on regrettera qu’il ne nous donne pas cette histoire internationale d’une capitale occupée qu’il appelle pourtant de ses vœux.
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2013
sélection des élites dans la période poststalinienne, en particulier les logiques de reproduction... more sélection des élites dans la période poststalinienne, en particulier les logiques de reproduction des élites communistes. Outre de montrer le caractère hétérogène de ce phénomène, qui s’appuie par exemple, concernant le noyau dirigeant roumain, sur la promotion de critères ethniques, l’un des grands intérêts de cette partie est de proposer des regards obliques, notamment à travers les changements apportés aux cérémonies d’anniversaire du 1er mai enTchécoslovaquie (RomanKrakovský) ou les stratégies résidentielles des élites polonaises à Varsovie (Lydia Coudroy deLille), qui sont d’intéressants analyseurs des dynamiques élitaires dans les pays de l’Est. On peut toutefois regretter l’absence de chapitre examinant la promotion du capital culturel comme critère de reproduction sociale des élites au cours des années 1960 et 1970. La troisième partie, sur la période postcommuniste, est la moins aboutie du livre. Il y est fait peu de cas du champ d’études des élites postcommunistes pourtant foisonnant. Si les articles sont tous très informés et intéressants, un seul chapitre centré uniquement sur la Hongrie propose une synthèse des connaissances sur les transformations élitaires (Ignác Romsics). Et la place donnée à des groupes minoritaires (élites juives, francs-maçons par exemple) aurait gagné à être justifiée. On ne s’explique pas non plus l’absence de travaux de sociologie politique des changements de régime à l’Est, dans un ouvrage qui revendique la pluridisciplinarité. Si les élites sont, comme l’affirment les directeurs d’ouvrage, des révélateurs du fonctionnement et de l’évolution des « démocraties populaires », l’ouvrage est d’une certaine façon un bon révélateur de la façon dont les sciences sociales se sont (peu) saisies de cet objet fuyant et en partie insaisissable. L’un des intérêts du livre est de montrer la forte plasticité d’une notion dont chaque auteur propose sa propre acception. Sont par exemple considérés comme « élites » des groupes sociaux pourtantmarginalisés par les nouveaux pouvoirs communistes, à l’instar des aristocraties. Par contraste, Sandrine Kott s’efforce de construire l’objet « élites » en se demandant comment saisir un phénomène social ignoré par le discours officiel mais bien présent. Elle dessine les contours de ce « groupe caché » en 6 5 0 décrivant la «politique des cadres», élaborant un questionnement précis qu’on aurait aimé voir appliquer à d’autres cas nationaux (p. 169). Prenant le contre-pied des études qui présupposent l’efficacité de la « politique des cadres » et la loyauté politique des élites communistes, elle montre les contradictions d’une telle politique qui bute sur des limites techniques, des pratiques clientélistes et qui s’efforce, par des moyens divers et non coordonnés, de produire des mécanismes de loyauté qui ne vont pas de soi. L’histoire des élites est aussi une histoire éclatée, pour laquelle une synthèse semble aujourd’hui encore difficile, voire impossible. Le projet de désenclavement revendiqué par les directeurs de l’ouvrage contraste avec l’absence d’études systématiques et comparatives sur cet objet qui reste encore investi – certains articles à tonalité dénonciatrice en portent la trace – de passions politiques. La spécificité de certaines trajectoires nationales y est bien décrite, mais quid de l’unité relative des transformations élitaires dans l’ensemble du bloc ? Quelles différences, aussi, avec des trajectoires élitaires dans d’autres contextes autoritaires ? Il n’est pas sûr que cet ouvrage important jouera le rôle de défricheur qu’il aurait pu incarner si la recherche sur les élites s’était développée depuis : si l’on en croit les changements dans l’historiographie du communisme est-européen, il clôt prématurément plus qu’il n’inaugure une recherche qui reste encore à mener. C’est sans aucun doute un des nombreux mérites de cet ouvrage qui ne manque pas de qualités : il nous fait prendre conscience que l’Europe communiste et postcommuniste est encore un terrain d’enquête légitime et que notre connaissance des personnels dirigeants dans les démocraties populaires reste bien sommaire.
Contemporary European History, 2017
This article widens the analysis of international organisations by including communist organisati... more This article widens the analysis of international organisations by including communist organisations, in particular the Warsaw Pact and the Council for Mutual Economic Assistance (COMECON). Drawing on archival research in Moscow, Bucharest, Berlin, Geneva and Rome, this article traces the origins, the evolution and the collective actorness of both organisations. Both COMECON and the Warsaw Pact went through a process of institutionalisation, reorganisation and multilateralisation and began to share many characteristics with their Western counterparts, such as the European Economic Community and NATO. Contrary to conventional wisdom these organisations thus developed into multilateral international organisations, which the other members could use to challenge Soviet unilateralism. Comparing COMECON and the Warsaw Pact with each other and with their Western counterparts, this article shows how these Eastern European international organisations contributed to shifting the balance of po...
Revue d’histoire moderne & contemporaine, 2018
L’etude de la cooperation entre deux organisations internationales supposees faibles, l’Economic ... more L’etude de la cooperation entre deux organisations internationales supposees faibles, l’Economic Commission for Europe (ECE) et le Conseil d’aide economique mutuelle (COMECON), montre comment l’elaboration d’indicateurs statistiques de developpement constitue un enjeu de Guerre froide. Ceux-ci participent en effet de la legitimation scientifique de systemes socio-politiques antagonistes. L’ECE et le COMECON s’engagent fortement, entre le milieu des annees 1960 et celui des annees 1980, dans la production d’un nouveau savoir statistique sur le developpement social, ainsi que dans l’organisation de la comparabilite des statistiques economiques existantes. L’investissement dans le champ nouveau des indicateurs sociaux participe d’une strategie d’autonomisation institutionnelle et de legitimation politique a long terme, vis-a-vis de leurs Etats membres et d’organisations internationales concurrentes. La persistance d’une cooperation a contretemps entre l’ECE et le COMECON echoue a imposer les indicateurs sociaux comme indicateurs majeurs de la quantification du developpement. Elle contribue cependant a construire un reseau paneuropeen d’experts de la statistique qui maintient le bloc de l’Est dans les echanges intellectuels europeens de la Guerre froide.
Revue D Allemagne, 2007
Parmi les bouleversements consecutifs a la chute du mur de Berlin, l'investissement d'his... more Parmi les bouleversements consecutifs a la chute du mur de Berlin, l'investissement d'historiens allemands dans le renouvellement de l'historiographie de la RDA a joue un role essentiel dans l'unification de l'Allemagne. Plusieurs facteurs interagissent et expliquent le dynamisme et l'attractivite de la reecriture de l'histoire est-allemande. L'analyse de la production historique allemande sur la RDA depuis 1990 doit interroger les fondements de ce champ scientifique: ses structures de recherche, ses sources et surtout la dimension financiere singuliere de la « DDR-Forschung ». Du paradigme totalitaire du debut des annees 1990 au cadre europeen de recherche actuel, l'historiographie allemande de la RDA a fait preuve de reactivite face a une demande d'histoire en constante evolution et a su adapter ses problematiques pour se maintenir au coeur de l'histoire allemande du temps present.
Critique internationale, 2015
Shifting away from the totalitarian paradigm of the Cold War to the history of everyday-life, the... more Shifting away from the totalitarian paradigm of the Cold War to the history of everyday-life, the historiography of communism first denied the existence of a true unification process in the Eastern Bloc, before becoming indifferent to the question. Though they have received little attention, the international communist organizations of the Cold War era constituted laboratories for internationalism. In the field of economics, the socio-history of East German public servants working with and for the Council for Mutual Economic Assistance (COMECON) casts light on three different ways of being an internationalist. To various degrees, the diplomats, brokers and career experts of COMECON adopted the habitus of a new transnational community of communist economists. The construction of an identity as an Internationalist and the possibility to consider the Eastern Bloc as a relevant professional and symbolic frame of reference was determined by the biographical histories of COMECON experts. ■
L’ouvrage dirigé par Werner Plumpe et André Steiner propose une étude ambitieuse des mutations de... more L’ouvrage dirigé par Werner Plumpe et André Steiner propose une étude ambitieuse des mutations de l’industrie allemande, tant à l’Ouest qu’à l’Est, entre les années 1960 et les années 1990. Contestant l’image d’une simple crise de l’industrie, les différentes contributions insistent sur les mutations du secteur industriel face aux changements structurels auxquels ont été soumises la RFA et la RDA depuis les années 1970. Présentant les résultats d’un projet de recherche soutenu par la Deutsche Forschungsgesellschaft, l’ouvrage réunit quatre études empiriques qui, à l’échelle des entreprises, réfutent l’idée d’une Allemagne post-industrielle. ..
Pour une histoire sociale et politique de l’économie
Pour une histoire sociale et politique de l’économie
Cette thèse contribue à la connaissance d’une organisation internationale méconnue du système-mon... more Cette thèse contribue à la connaissance d’une organisation internationale méconnue du système-monde socialiste entre 1949 et 1991, le Conseil d’Aide Economique Mutuelle (CAEM). Elle mobilise simultanément plusieurs fonds d’archives – du CAEM lui-même, de la RDA, de la Stasi et de l’ONU -, et rompt avec les monographies nationales sur la participation d’un Etat à son activité. Au prisme du CAEM et des réseaux d’acteurs qu’il met en place, c’est la notion même de « bloc » de l’Est qui est interrogée. L’organisation est en effet une vitrine de la cohésion et de la solidarité du monde socialiste pendant la Guerre froide. L’étude examine la place du CAEM dans un espace en construction et en quête de légitimation au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Le rôle du CAEM dans les échanges économiques entre pays socialistes est d’abord mis en lumière. L’organisation élabore son propre modèle d’économie internationale socialiste. Pourtant, un découplage stratégique s’opère entre l’intér...
Cette thèse contribue à la connaissance d’une organisation internationale méconnue du système-mon... more Cette thèse contribue à la connaissance d’une organisation internationale méconnue du système-monde socialiste entre 1949 et 1991, le Conseil d’Aide Economique Mutuelle (CAEM). Elle mobilise simultanément plusieurs fonds d’archives – du CAEM lui-même, de la RDA, de la Stasi et de l’ONU -, et rompt avec les monographies nationales sur la participation d’un Etat à son activité. Au prisme du CAEM et des réseaux d’acteurs qu’il met en place, c’est la notion même de « bloc » de l’Est qui est interrogée. L’organisation est en effet une vitrine de la cohésion et de la solidarité du monde socialiste pendant la Guerre froide. L’étude examine la place du CAEM dans un espace en construction et en quête de légitimation au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Le rôle du CAEM dans les échanges économiques entre pays socialistes est d’abord mis en lumière. L’organisation élabore son propre modèle d’économie internationale socialiste. Pourtant, un découplage stratégique s’opère entre l’intér...
The meeting of national and international interests within the framework of an international orga... more The meeting of national and international interests within the framework of an international organization, such as the Council for Mutual Economic Assistance (CMEA), inevitably leads to conlict. Through a micro-analysis of speciic disputes within the CMEA, this article endeavours to determine the creative power of these conlicts. Disputes between CMEA oicials and representatives from those oicials' country of origin are examined to understand the logic of the conlicts and their resolution. In the conlicts, the question of the rationality principle is raised among actors with reference to their actions. This article develops a typology of conlicts. First, at international meetings, CMEA oicials might reproach their national counterparts for having insuicient international competence, while concomitantly stressing their transnational expertise. Second, some CMEA staf avoided conlict, by not attending negotiations where oicials from their country of origin might try to use them to ...
Planning in Cold War Europe, 2018
Planning has long been deeplya ssociatedw ith socialist economies,a lthough capitalist countries ... more Planning has long been deeplya ssociatedw ith socialist economies,a lthough capitalist countries have been influenced by this idea and have experimented, to different degrees,g overnment interventionism in the economyo vert he short twentieth century.¹ Thus planning the economyisnot aspecificallysocialist idea, and even though central planning was as hared characteristic of most Eastern European countries duringt he ColdW ar,t he entanglement between planning and socialism can stillb eq uestioned. Alreadyi nt he 1960s, Polish economist Wlodzimierz Brus considered the association of economic planning and socialism "not as adefinitive solution, but as achoice among possiblealternatives."² Even though the Gosplan was established in the USSR soon after the October Revolution, the first five-yearplan was onlyadopted in 1928.Amodel of socialist planning was indubitably shaped in the USSR,b ut never remained unchal-lenged³ nor incapable of evolution.⁴ The persistenceo fm arket-likei nstitutions in the Stalin era, analyzed by Paul Gregory and Mark Harrison,⁵ or the Yugoslav path to economic development after1948, show how misleading and inaccurate as trongo pposition between centrallyp lannede conomies and markets would be. Indeed, the functioning of the economic system started to be challenged again in the German Democratic Republic (GDR) in 1956 and in the USSR in
Cette these contribue a la connaissance d’une organisation internationale meconnue du systeme-mon... more Cette these contribue a la connaissance d’une organisation internationale meconnue du systeme-monde socialiste entre 1949 et 1991, le Conseil d’Aide Economique Mutuelle (CAEM). Elle mobilise simultanement plusieurs fonds d’archives – du CAEM lui-meme, de la RDA, de la Stasi et de l’ONU -, et rompt avec les monographies nationales sur la participation d’un Etat a son activite. Au prisme du CAEM et des reseaux d’acteurs qu’il met en place, c’est la notion meme de « bloc » de l’Est qui est interrogee. L’organisation est en effet une vitrine de la cohesion et de la solidarite du monde socialiste pendant la Guerre froide. L’etude examine la place du CAEM dans un espace en construction et en quete de legitimation au cours de la seconde moitie du XXeme siecle. Le role du CAEM dans les echanges economiques entre pays socialistes est d’abord mis en lumiere. L’organisation elabore son propre modele d’economie internationale socialiste. Pourtant, un decouplage strategique s’opere entre l’interet du CAEM dans l’affrontement symbolique avec le monde capitaliste et son incapacite pratique a assurer la modernisation des economies socialistes. L’etude des mecanismes de spatialisation du « bloc », de structuration de reseaux d’experts par dela les frontieres et de production de discours sur l’economie internationale socialiste permet alors de proposer une socio-histoire transnationale de l’evolution des pratiques professionnelles d’une categorie d’acteurs specifiques. Les agents du CAEM comptent parmi les rares individus qui, dans le monde socialiste, developpent une acculturation transnationale leur permettant veritablement de considerer le « bloc » comme un espace approprie.
Cahiers du monde russe, 2018
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2012
Est-Ouest, dont le Berlin d’après-guerre fut pendant quelques années le théâtre, rappelle la guer... more Est-Ouest, dont le Berlin d’après-guerre fut pendant quelques années le théâtre, rappelle la guerre civile politique des années 1920, sans le NSDAP, mais avec, sur place, deux puissances mondiales. Ainsi l’Union soviétique et les États-Unis se servirent-ils autant des Berlinois dans leur foire d’empoigne politique que le firent les Berlinois eux-mêmes, qui utilisèrent les deux grandes puissances à leur avantage dans leurs conflits locaux et pour leurs besoins matériels. Dans l’introduction, P. Steege fait, à juste titre, référence au lien entre l’histoire locale, nationale et internationale que les historiens continuent souvent de distinguer pour les isoler les unes des autres. Or il est peu de villes dont l’histoire s’intègre mieux à l’Histoire que Berlin pendant la guerre froide. Il est d’autant plus surprenant que seule la partie allemande soit abordée dans ce livre qui ne mobilise les documents américains que de manière sporadique, et n’utilise aucune source directe soviétique, britannique ou française dans la reconstitution des activités politiques des puissances d’occupation sur place et dans l’arène internationale. La prise en compte du « Berlin soviétique » aurait pourtant été primordiale pour comprendre la charge symbolique dont était investie l’ancienne capitale du Reich dans un pays entièrement dévasté par Hitler. L’idée d’utiliser la ville de Berlin en tant que ligne de front occidentale antitotalitaire contre la « terreur rouge » avait quelque chose de provoquant, pas seulement aux yeux de Staline et de sa clique de commandement, mais parce qu’elle rappelait la propagande nazie des dernières années de la guerre. Que ressentirent, au quotidien, les officiers et les soldats soviétiques qui avaient généralement perdu des membres de leurs familles et tous leurs biens durant la guerre dans cette ville malgré tout moins détruite et matériellement dévastée que leur propre patrie, où sévissait dans les années d’après-guerre une véritable famine ? Comment perçurent-ils les revendications des Berlinois qui se plaignaient de la pénurie alimentaire et de pertes matérielles ? Une histoire de Berlin mêlant les niveaux nationaux et internationaux au commencement de la guerre froide aurait permis, par ailleurs, 1 1 8 7 de prendre en compte des acteurs de tous les horizons, non seulement les « Berlinois ordinaires », mais le personnel tout à fait singulier qu’étaient les officiers russes, britanniques, américains et français, les employés des administrations du Berlin d’après-guerre qui vivaient souvent dans un luxe colonial, les réfugiés de toute l’Europe de l’Est, juifs polonais et soviétiques notamment, les Allemands, les déportés des camps de travail obligatoire et les survivants des camps, les fonctionnaires nazis et SS clandestins, les prisonniers libérés des camps, les nobles dispersés, les touristes en visite dans les ruines, les juifs allemands et les communistes revenus de l’émigration dans les uniformes des vainqueurs, les déracinés et les échoués de la guerre, les vainqueurs et les vaincus qui, tous ensemble, se côtoyaient sur le marché noir. Ce Berlin polyglotte et chaotique de l’après-guerre, dont les années 1948-1949 annoncent la fin et qui, dans la fébrilité de son état d’exception, ressemblait à l’immédiat après-guerre de 1918, n’apparaît qu’à la marge de ce livre dont on regrettera qu’il ne nous donne pas cette histoire internationale d’une capitale occupée qu’il appelle pourtant de ses vœux.
Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2013
sélection des élites dans la période poststalinienne, en particulier les logiques de reproduction... more sélection des élites dans la période poststalinienne, en particulier les logiques de reproduction des élites communistes. Outre de montrer le caractère hétérogène de ce phénomène, qui s’appuie par exemple, concernant le noyau dirigeant roumain, sur la promotion de critères ethniques, l’un des grands intérêts de cette partie est de proposer des regards obliques, notamment à travers les changements apportés aux cérémonies d’anniversaire du 1er mai enTchécoslovaquie (RomanKrakovský) ou les stratégies résidentielles des élites polonaises à Varsovie (Lydia Coudroy deLille), qui sont d’intéressants analyseurs des dynamiques élitaires dans les pays de l’Est. On peut toutefois regretter l’absence de chapitre examinant la promotion du capital culturel comme critère de reproduction sociale des élites au cours des années 1960 et 1970. La troisième partie, sur la période postcommuniste, est la moins aboutie du livre. Il y est fait peu de cas du champ d’études des élites postcommunistes pourtant foisonnant. Si les articles sont tous très informés et intéressants, un seul chapitre centré uniquement sur la Hongrie propose une synthèse des connaissances sur les transformations élitaires (Ignác Romsics). Et la place donnée à des groupes minoritaires (élites juives, francs-maçons par exemple) aurait gagné à être justifiée. On ne s’explique pas non plus l’absence de travaux de sociologie politique des changements de régime à l’Est, dans un ouvrage qui revendique la pluridisciplinarité. Si les élites sont, comme l’affirment les directeurs d’ouvrage, des révélateurs du fonctionnement et de l’évolution des « démocraties populaires », l’ouvrage est d’une certaine façon un bon révélateur de la façon dont les sciences sociales se sont (peu) saisies de cet objet fuyant et en partie insaisissable. L’un des intérêts du livre est de montrer la forte plasticité d’une notion dont chaque auteur propose sa propre acception. Sont par exemple considérés comme « élites » des groupes sociaux pourtantmarginalisés par les nouveaux pouvoirs communistes, à l’instar des aristocraties. Par contraste, Sandrine Kott s’efforce de construire l’objet « élites » en se demandant comment saisir un phénomène social ignoré par le discours officiel mais bien présent. Elle dessine les contours de ce « groupe caché » en 6 5 0 décrivant la «politique des cadres», élaborant un questionnement précis qu’on aurait aimé voir appliquer à d’autres cas nationaux (p. 169). Prenant le contre-pied des études qui présupposent l’efficacité de la « politique des cadres » et la loyauté politique des élites communistes, elle montre les contradictions d’une telle politique qui bute sur des limites techniques, des pratiques clientélistes et qui s’efforce, par des moyens divers et non coordonnés, de produire des mécanismes de loyauté qui ne vont pas de soi. L’histoire des élites est aussi une histoire éclatée, pour laquelle une synthèse semble aujourd’hui encore difficile, voire impossible. Le projet de désenclavement revendiqué par les directeurs de l’ouvrage contraste avec l’absence d’études systématiques et comparatives sur cet objet qui reste encore investi – certains articles à tonalité dénonciatrice en portent la trace – de passions politiques. La spécificité de certaines trajectoires nationales y est bien décrite, mais quid de l’unité relative des transformations élitaires dans l’ensemble du bloc ? Quelles différences, aussi, avec des trajectoires élitaires dans d’autres contextes autoritaires ? Il n’est pas sûr que cet ouvrage important jouera le rôle de défricheur qu’il aurait pu incarner si la recherche sur les élites s’était développée depuis : si l’on en croit les changements dans l’historiographie du communisme est-européen, il clôt prématurément plus qu’il n’inaugure une recherche qui reste encore à mener. C’est sans aucun doute un des nombreux mérites de cet ouvrage qui ne manque pas de qualités : il nous fait prendre conscience que l’Europe communiste et postcommuniste est encore un terrain d’enquête légitime et que notre connaissance des personnels dirigeants dans les démocraties populaires reste bien sommaire.
Contemporary European History, 2017
This article widens the analysis of international organisations by including communist organisati... more This article widens the analysis of international organisations by including communist organisations, in particular the Warsaw Pact and the Council for Mutual Economic Assistance (COMECON). Drawing on archival research in Moscow, Bucharest, Berlin, Geneva and Rome, this article traces the origins, the evolution and the collective actorness of both organisations. Both COMECON and the Warsaw Pact went through a process of institutionalisation, reorganisation and multilateralisation and began to share many characteristics with their Western counterparts, such as the European Economic Community and NATO. Contrary to conventional wisdom these organisations thus developed into multilateral international organisations, which the other members could use to challenge Soviet unilateralism. Comparing COMECON and the Warsaw Pact with each other and with their Western counterparts, this article shows how these Eastern European international organisations contributed to shifting the balance of po...
Revue d’histoire moderne & contemporaine, 2018
L’etude de la cooperation entre deux organisations internationales supposees faibles, l’Economic ... more L’etude de la cooperation entre deux organisations internationales supposees faibles, l’Economic Commission for Europe (ECE) et le Conseil d’aide economique mutuelle (COMECON), montre comment l’elaboration d’indicateurs statistiques de developpement constitue un enjeu de Guerre froide. Ceux-ci participent en effet de la legitimation scientifique de systemes socio-politiques antagonistes. L’ECE et le COMECON s’engagent fortement, entre le milieu des annees 1960 et celui des annees 1980, dans la production d’un nouveau savoir statistique sur le developpement social, ainsi que dans l’organisation de la comparabilite des statistiques economiques existantes. L’investissement dans le champ nouveau des indicateurs sociaux participe d’une strategie d’autonomisation institutionnelle et de legitimation politique a long terme, vis-a-vis de leurs Etats membres et d’organisations internationales concurrentes. La persistance d’une cooperation a contretemps entre l’ECE et le COMECON echoue a imposer les indicateurs sociaux comme indicateurs majeurs de la quantification du developpement. Elle contribue cependant a construire un reseau paneuropeen d’experts de la statistique qui maintient le bloc de l’Est dans les echanges intellectuels europeens de la Guerre froide.
Revue D Allemagne, 2007
Parmi les bouleversements consecutifs a la chute du mur de Berlin, l'investissement d'his... more Parmi les bouleversements consecutifs a la chute du mur de Berlin, l'investissement d'historiens allemands dans le renouvellement de l'historiographie de la RDA a joue un role essentiel dans l'unification de l'Allemagne. Plusieurs facteurs interagissent et expliquent le dynamisme et l'attractivite de la reecriture de l'histoire est-allemande. L'analyse de la production historique allemande sur la RDA depuis 1990 doit interroger les fondements de ce champ scientifique: ses structures de recherche, ses sources et surtout la dimension financiere singuliere de la « DDR-Forschung ». Du paradigme totalitaire du debut des annees 1990 au cadre europeen de recherche actuel, l'historiographie allemande de la RDA a fait preuve de reactivite face a une demande d'histoire en constante evolution et a su adapter ses problematiques pour se maintenir au coeur de l'histoire allemande du temps present.
Critique internationale, 2015
Shifting away from the totalitarian paradigm of the Cold War to the history of everyday-life, the... more Shifting away from the totalitarian paradigm of the Cold War to the history of everyday-life, the historiography of communism first denied the existence of a true unification process in the Eastern Bloc, before becoming indifferent to the question. Though they have received little attention, the international communist organizations of the Cold War era constituted laboratories for internationalism. In the field of economics, the socio-history of East German public servants working with and for the Council for Mutual Economic Assistance (COMECON) casts light on three different ways of being an internationalist. To various degrees, the diplomats, brokers and career experts of COMECON adopted the habitus of a new transnational community of communist economists. The construction of an identity as an Internationalist and the possibility to consider the Eastern Bloc as a relevant professional and symbolic frame of reference was determined by the biographical histories of COMECON experts. ■