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Papers by Lucie Petit

Jean-Pierre Decroix. Ecole de la deuxième chance Grand Lille. Lucie Petit. Université de Lille. Territoire et décorchages scolaires. Nantes: 30 mai-1er juin 2018Enseigner pour apprendre. Une expérimentation pédagogique à l'E2C.

Selon l'article L. 313-7 du code de l'éducation, les décrocheurs sont définis comme des jeunes « ... more Selon l'article L. 313-7 du code de l'éducation, les décrocheurs sont définis comme des jeunes « qui ne sont plus inscrits dans un cycle de formation, et qui n'ont pas atteint un niveau de qualification fixé par voie réglementaire ». En d'autres termes, ils n'ont obtenu ni le baccalauréat, ni un des diplômes professionnels de niveau V ou de niveau IV, et sont donc sortis des rangs de l'Education Nationale avant d'avoir complété un parcours scolaire secondaire complet. En 2016, on en recensait 98 000, et si ce résultat correspond désormais à la moyenne européenne (9.3%) 3 , il n'en reste pas moins qu'il sera plus difficile pour ces jeunes de trouver un emploi. À ce titre le décrochage demeure un enjeu social de taille. Au-delà de la définition précise de ce que revêt le décrochage, c'est aussi l'établissement de listes précises qui pose problème (Afsa, 2013). En effet, Bernard et Michaut (2016, p. 100) ont établi qu'environ 40 % des décrocheurs sur les listes du SIEI 4 de l'Académie de Créteil n'en étaient pas. Ces précautions prises, les nombreuses recherches sur cette population permettent d'établir un profil type basé sur des analyses socio-démographiques : des garçons, ayant redoublé une fois, dont les parents sont ouvriers, faisant partie d'une fratrie de deux ou trois. Au-delà de ces données, les climats familiaux et scolaires, le genre, l'établissement et la zone où il est situé impactent eux aussi le décrochage, ce dans une moindre mesure (Zaffran et Vollet, 2016). Par ailleurs, ces décrocheurs font état d'un rapport à l'école difficile, rapport qui engendre très tôt de nombreuses difficultés face aux apprentissages (Bernard et Michaut, 2016). Ces deux auteurs pointent l'ennui, le peu d'intérêt que suscitent les cours, des difficultés d'apprentissage non traitées ou non entendues, ce, dans une relation aux enseignants perçue comme dégradée. Cela implique de ne pas reproduire dans les dispositifs de « raccrochage » le format scolaire connu de ces élèves. (Zaffran et Vollet, 2016). L'Ecole de la deuxième chance (E2C) est un des dispositifs de réinsertion, identifié comme tel et régulièrement cité 5. Notre communication s'intéresse aux pratiques pédagogiques dites innovantes à destination des jeunes en décrochage dans une de ces écoles du Nord de la France. Celle expérimentée change la position des stagiaires et interroge la place du formateur,

Jean-Pierre Decroix. Ecole de la deuxième chance Grand Lille. Lucie Petit. Université de Lille. Territoire et décorchages scolaires. Nantes: 30 mai-1er juin 2018Enseigner pour apprendre. Une expérimentation pédagogique à l'E2C.

Selon l'article L. 313-7 du code de l'éducation, les décrocheurs sont définis comme des jeunes « ... more Selon l'article L. 313-7 du code de l'éducation, les décrocheurs sont définis comme des jeunes « qui ne sont plus inscrits dans un cycle de formation, et qui n'ont pas atteint un niveau de qualification fixé par voie réglementaire ». En d'autres termes, ils n'ont obtenu ni le baccalauréat, ni un des diplômes professionnels de niveau V ou de niveau IV, et sont donc sortis des rangs de l'Education Nationale avant d'avoir complété un parcours scolaire secondaire complet. En 2016, on en recensait 98 000, et si ce résultat correspond désormais à la moyenne européenne (9.3%) 3 , il n'en reste pas moins qu'il sera plus difficile pour ces jeunes de trouver un emploi. À ce titre le décrochage demeure un enjeu social de taille. Au-delà de la définition précise de ce que revêt le décrochage, c'est aussi l'établissement de listes précises qui pose problème (Afsa, 2013). En effet, Bernard et Michaut (2016, p. 100) ont établi qu'environ 40 % des décrocheurs sur les listes du SIEI 4 de l'Académie de Créteil n'en étaient pas. Ces précautions prises, les nombreuses recherches sur cette population permettent d'établir un profil type basé sur des analyses socio-démographiques : des garçons, ayant redoublé une fois, dont les parents sont ouvriers, faisant partie d'une fratrie de deux ou trois. Au-delà de ces données, les climats familiaux et scolaires, le genre, l'établissement et la zone où il est situé impactent eux aussi le décrochage, ce dans une moindre mesure (Zaffran et Vollet, 2016). Par ailleurs, ces décrocheurs font état d'un rapport à l'école difficile, rapport qui engendre très tôt de nombreuses difficultés face aux apprentissages (Bernard et Michaut, 2016). Ces deux auteurs pointent l'ennui, le peu d'intérêt que suscitent les cours, des difficultés d'apprentissage non traitées ou non entendues, ce, dans une relation aux enseignants perçue comme dégradée. Cela implique de ne pas reproduire dans les dispositifs de « raccrochage » le format scolaire connu de ces élèves. (Zaffran et Vollet, 2016). L'Ecole de la deuxième chance (E2C) est un des dispositifs de réinsertion, identifié comme tel et régulièrement cité 5. Notre communication s'intéresse aux pratiques pédagogiques dites innovantes à destination des jeunes en décrochage dans une de ces écoles du Nord de la France. Celle expérimentée change la position des stagiaires et interroge la place du formateur,