Nadia Achehboun - Academia.edu (original) (raw)
Call for Papers by Nadia Achehboun
Journée d'étude des doctorants du CéSor du vendredi 29 juin 2018 Quand le fait religieux travai... more Journée d'étude des doctorants du CéSor du vendredi 29 juin 2018
Quand le fait religieux travaille les identités : discours, pratiques et représentations
Au centre des problématiques sociétales contemporaines, les mots « religion », « identité », « laïcité » et « sécularisation », dont les acceptions diverses et parfois antagonistes reviennent inlassablement dans les débats, ne cessent d'interroger le chercheur.e. Souvent instrumentalisé, leur usage dans les débats publics est souvent basé sur des conceptions anhistoriques et essentialistes, comme si ces termes désignaient en soi des réalités empiriques. L'objectif de cette journée d'étude consacrée aux discours, pratiques, et subjectivités des acteurs religieux est de rassembler les étudiant.e.s et jeunes chercheur.e.s (doctorant.e.s, jeunes docteur.e.s, post-doctorant.e.s) en sciences humaines et sociales et de susciter des réflexions et analyses pluridisciplinaires. En valorisant la pluralité des approches, des époques et des aires culturelles, il s'agira d'interroger aussi bien les discours et pratiques que de réfléchir aux formes d'appartenances et d'identifications, collectives et individuelles, privées et publiques, qui en découlent. Longtemps perçue comme inéluctable, l'idée d'un « désenchantement du monde » (Weber, 1917 ; Gauchet, 1985), engendrée par le « rêve moderniste » (Geschiere, 2007), est appréhendée comme la prise de distance à l'égard de la pratique religieuse et des croyances. Or, la revitalisation des grands monothéismes (Hervieu-Léger, 1990) et l'essor de nouvelles formes de religiosités conduisent à repenser les catégories et cadres d'analyse ainsi que les conceptions du croire et du faire croire (Piette, 1999 ; Aubin-Boltanski et al. 2014). Les bouleversements géopolitiques auxquels nous assistons, marqués systématiquement par le pluralisme et pouvant certes s'expliquer par divers facteurs sociaux-culturels, économiques et politiques, donnent aussi à voir la manière dont la religion, source de tensions à l'échelle mondiale, travaille les questions identitaires. En effet, des exemples tirés de l'actualité plus ou moins récente font ainsi apparaitre des interactions entre pluralisme, sécularisation(s) et mécanismes de constructions identitaires, qu'il s'agisse de défendre sa propre spécificité ou une unité culturelle, d'établir des connexions diasporiques et transnationales en fonction des affinités et/ou des alliances dogmatiques, de développer des revendications ou de faire entendre une voix. Évoquons par exemple, les « printemps arabes » (2011), l'usage et l'instrumentalisation des « racines chrétiennes » en Europe, ainsi que les tensions inter et intraconfessionnelles et conflits ethnico-religieux dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne, notamment. La prolifération des religions missionnaires (évangéliques et
Journée d'étude des doctorants du CéSor du vendredi 29 juin 2018 Quand le fait religieux travai... more Journée d'étude des doctorants du CéSor du vendredi 29 juin 2018
Quand le fait religieux travaille les identités : discours, pratiques et représentations
Au centre des problématiques sociétales contemporaines, les mots « religion », « identité », « laïcité » et « sécularisation », dont les acceptions diverses et parfois antagonistes reviennent inlassablement dans les débats, ne cessent d'interroger le chercheur.e. Souvent instrumentalisé, leur usage dans les débats publics est souvent basé sur des conceptions anhistoriques et essentialistes, comme si ces termes désignaient en soi des réalités empiriques. L'objectif de cette journée d'étude consacrée aux discours, pratiques, et subjectivités des acteurs religieux est de rassembler les étudiant.e.s et jeunes chercheur.e.s (doctorant.e.s, jeunes docteur.e.s, post-doctorant.e.s) en sciences humaines et sociales et de susciter des réflexions et analyses pluridisciplinaires. En valorisant la pluralité des approches, des époques et des aires culturelles, il s'agira d'interroger aussi bien les discours et pratiques que de réfléchir aux formes d'appartenances et d'identifications, collectives et individuelles, privées et publiques, qui en découlent. Longtemps perçue comme inéluctable, l'idée d'un « désenchantement du monde » (Weber, 1917 ; Gauchet, 1985), engendrée par le « rêve moderniste » (Geschiere, 2007), est appréhendée comme la prise de distance à l'égard de la pratique religieuse et des croyances. Or, la revitalisation des grands monothéismes (Hervieu-Léger, 1990) et l'essor de nouvelles formes de religiosités conduisent à repenser les catégories et cadres d'analyse ainsi que les conceptions du croire et du faire croire (Piette, 1999 ; Aubin-Boltanski et al. 2014). Les bouleversements géopolitiques auxquels nous assistons, marqués systématiquement par le pluralisme et pouvant certes s'expliquer par divers facteurs sociaux-culturels, économiques et politiques, donnent aussi à voir la manière dont la religion, source de tensions à l'échelle mondiale, travaille les questions identitaires. En effet, des exemples tirés de l'actualité plus ou moins récente font ainsi apparaitre des interactions entre pluralisme, sécularisation(s) et mécanismes de constructions identitaires, qu'il s'agisse de défendre sa propre spécificité ou une unité culturelle, d'établir des connexions diasporiques et transnationales en fonction des affinités et/ou des alliances dogmatiques, de développer des revendications ou de faire entendre une voix. Évoquons par exemple, les « printemps arabes » (2011), l'usage et l'instrumentalisation des « racines chrétiennes » en Europe, ainsi que les tensions inter et intraconfessionnelles et conflits ethnico-religieux dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne, notamment. La prolifération des religions missionnaires (évangéliques et