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Papers by Hayarpi Papikyan
Cahiers d’histoire russe, est-européenne, caucasienne et centrasiatique, 2024
Comme dans le reste de l’Empire soviétique, l’autobiographie communiste d’institution devient le ... more Comme dans le reste de l’Empire soviétique, l’autobiographie communiste d’institution devient le rite de passage initiatique pour l’admission dans le parti communiste d’Arménie après la victoire des Bolcheviques au Caucase en 1921. L’autobiographie que Maro Nazarbekian (1864–1941) soumet au Comité du Parti Communiste au Caucase du Sud en janvier 1925 et les deux brouillons du même texte trouvés dans le fonds de Maro Nazarbekian aux Archives Nationales d’Arménie offrent un regard intéressant sur cette procédure institutionnelle. Co-fondatrice du Parti social-démocrate Hintchak (1887), Maro Nazarbekian présente sa candidature à l’adhésion du Parti Bolchevique lorsque l’existence de son parti est déclarée illégale dans l’espace soviétique. Cet article essaye de saisir la construction identitaire et l’élaboration stratégique que cette révolutionnaire de la première heure entreprend dans son récit autobiographique d’institution. L’article s’appuie sur d’autres documents trouvés dans le fonds de Maro Nazarbekian, la presse du parti Hintchak, des fonds d’archives relatifs à Maro et aux hintchaks pour reconstruire son parcours révolutionnaire et le contexte historique dans lequel son récit autobiographique est produit.
Similar to other regions of the Soviet Empire, in the Caucasus, the Communist institutional autobiography became the initiatory rite for being admitted to the ranks of the party after the Bolshevik victory in 1921. The autobiography that Maro Nazarbekian (1864–1941) submitted to the South Caucasus Committee of the Communist Party in January 1925 and the two drafts of the same text found in the archives of Maro Nazarbekian in the National Archives of Armenia offer an exceptionally interesting view on this institutional procedure. The co-founder of the Party social-democrat Hinchak (1887), Maro Nazarbekian applied for the membership to the Bolshevik Party when the existence of her party was declared illegal on Soviet territory. Through a close reading of Maro Nazarbekian’s autobiography, this article tries to capture the strategies of identity construction that this revolutionary veteran undertakes in her institutional self-narration. To rebuild her revolutionary career and the historical context where her autobiographical narration was produced, the analysis relies on the documents found in the archives of Maro Nazarbekian, the periodic press of Party Hinchak and other archives related to Maro and Hinchaks.
Oxford Research Encyclopedia of Education, 2022
The growth of empire in the 19th century went hand in hand with a concern to address girlsʼ educa... more The growth of empire in the 19th century went hand in hand with a concern to address girlsʼ education. Girlsʼ schools developed within the British, French, Dutch, Ottoman, and Russian empires and, despite the variety of spatial boundaries and the di ering nature of core-periphery relations, girlsʼ schools were the object of ideological pronouncements centered around visions of femininity. The ostensible goals for this education o en shared a similar commitment to the training of good wives and mothers in order to improve the familial morals of colonized territories. In reality, the nature of girlsʼ schooling was far more complex and played in particular into broader political debates about the role of education in the development of enlightened female subjects and later citizens. National movements in colonized areas generated discourses about women as "mothers of the nation," with an emphasis on domesticity, not dissimilar from earlier colonial rhetoric, while the development of girlsʼ schooling led a minority of women into skilled professions that challenged without upsetting existing gender relations.
Paedagogica Historica, 2021
Les conceptions pédagogiques de Friedrich Fröbel (1782–1852) connaissent un essor et une diffusio... more Les conceptions pédagogiques de Friedrich Fröbel (1782–1852)
connaissent un essor et une diffusion remarquable durant la
seconde moitié du XIXe siècle. Au Caucase, les premiers jardins
d’enfants arméniens voient le jour au début des années 1880 à
l’initiative de femmes arméniennes de la classe moyenne. Ce
mouvement de la pédagogie froebélienne – fondation d’une
petite société pédagogique, ouverture des jardins d’enfants,
cours de formation des institutrices – contribue à la promotion
du travail féminin encourageant également des femmes
arméniennes à réclamer leur place dans la vie publique de
leur communauté. Toutefois, une direction très spécifique se
manifeste dans la dissémination des idées pédagogiques de
Fröbel dans des communautés arméniennes des Empires russe
(au Caucase) et ottoman. La formule du jardin d’enfants et la
théorie du jeu de Fröbel ne sont pas utilisées pour stimuler les
facultés intellectuelles de l’enfant et préparer pour l’apprentissage
scolaire mais plutôt pour instruire et inculquer la langue
arménienne dès la petite enfance par des jeux, des chants, et
des poèmes créatifs. Dans le contexte de réveil national
arménien du XIXe siècle, les activités pédagogiques des femmes
arméniennes sont ainsi perçues comme l’accomplissement de
leur rôle naturel et national. Cet article explore la réception des
activités éducatives des femmes arméniennes par le public à
travers le prisme d’une pédagogie préscolaire, à partir de textes
de presse et de mémoires.
Pedagogical ideas developed by Friedrich Fröbel (1782–1852) saw
an unprecedented expansion and diffusion during the second half
of the nineteenth century. The first Armenian kindergarten
appeared in the beginning of the 1880s in the Caucasus at the
initiative of middle-class Armenian women. This movement of
Fröbelian pedagogy – the establishing of a small pedagogical
society, opening of kindergartens and training courses for preschool
teachers – contributed to the promotion of women’s work
encouraging Armenian women to (re)claim their place in the public
life of their communities. The dissemination of Fröbel’s pedagogical ideas in the Armenian communities of Russian and Ottoman
empires, however, took a very specific direction. Fröbel’s concept
of the kindergarten and theory of play were not used to stimulate
the intellectual development of children and prepare them for
schooling, but rather to instruct and inculcate the Armenian language
from a very early age through the games, songs, and rhymes.
In the context of the nineteenth-century Armenian national awakening,
the pedagogical activities of Armenian women were, therefore,
viewed as the accomplishment of their natural and national
role. Based on the analysis of the periodical press and memoirs, this
article explores the reception of Armenian women’s educational
activities by the society through the lens of pre-school education.
Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe, 2021
La création des écoles russes pour filles est un élément essentiel des politiques coloniales russ... more La création des écoles russes pour filles est un élément essentiel des politiques coloniales russes au Caucase. Cette mission de russification de la région par l'éducation des filles découle de l'opinion dominante selon laquelle l'éducation des mères serait la clé de la régénération sociale et du changement culturel. Les femmes des deux vice-rois aident à établir des écoles des filles dans la région frontalière. Elles engagent des femmes de l'élite locale et des hauts responsables pour organiser et financer ces écoles russes pour filles, qui associent l'éducation russe au prestige social et culturel. Les programmes scolaires, qui mettent un fort accent sur la langue russe pour les filles de l'élite notamment celles issues de la bourgeoisie, deviennent des instruments importants pour diffuser le russe dans la région.
Cahiers d’histoire russe, est-européenne, caucasienne et centrasiatique, 2024
Comme dans le reste de l’Empire soviétique, l’autobiographie communiste d’institution devient le ... more Comme dans le reste de l’Empire soviétique, l’autobiographie communiste d’institution devient le rite de passage initiatique pour l’admission dans le parti communiste d’Arménie après la victoire des Bolcheviques au Caucase en 1921. L’autobiographie que Maro Nazarbekian (1864–1941) soumet au Comité du Parti Communiste au Caucase du Sud en janvier 1925 et les deux brouillons du même texte trouvés dans le fonds de Maro Nazarbekian aux Archives Nationales d’Arménie offrent un regard intéressant sur cette procédure institutionnelle. Co-fondatrice du Parti social-démocrate Hintchak (1887), Maro Nazarbekian présente sa candidature à l’adhésion du Parti Bolchevique lorsque l’existence de son parti est déclarée illégale dans l’espace soviétique. Cet article essaye de saisir la construction identitaire et l’élaboration stratégique que cette révolutionnaire de la première heure entreprend dans son récit autobiographique d’institution. L’article s’appuie sur d’autres documents trouvés dans le fonds de Maro Nazarbekian, la presse du parti Hintchak, des fonds d’archives relatifs à Maro et aux hintchaks pour reconstruire son parcours révolutionnaire et le contexte historique dans lequel son récit autobiographique est produit.
Similar to other regions of the Soviet Empire, in the Caucasus, the Communist institutional autobiography became the initiatory rite for being admitted to the ranks of the party after the Bolshevik victory in 1921. The autobiography that Maro Nazarbekian (1864–1941) submitted to the South Caucasus Committee of the Communist Party in January 1925 and the two drafts of the same text found in the archives of Maro Nazarbekian in the National Archives of Armenia offer an exceptionally interesting view on this institutional procedure. The co-founder of the Party social-democrat Hinchak (1887), Maro Nazarbekian applied for the membership to the Bolshevik Party when the existence of her party was declared illegal on Soviet territory. Through a close reading of Maro Nazarbekian’s autobiography, this article tries to capture the strategies of identity construction that this revolutionary veteran undertakes in her institutional self-narration. To rebuild her revolutionary career and the historical context where her autobiographical narration was produced, the analysis relies on the documents found in the archives of Maro Nazarbekian, the periodic press of Party Hinchak and other archives related to Maro and Hinchaks.
Oxford Research Encyclopedia of Education, 2022
The growth of empire in the 19th century went hand in hand with a concern to address girlsʼ educa... more The growth of empire in the 19th century went hand in hand with a concern to address girlsʼ education. Girlsʼ schools developed within the British, French, Dutch, Ottoman, and Russian empires and, despite the variety of spatial boundaries and the di ering nature of core-periphery relations, girlsʼ schools were the object of ideological pronouncements centered around visions of femininity. The ostensible goals for this education o en shared a similar commitment to the training of good wives and mothers in order to improve the familial morals of colonized territories. In reality, the nature of girlsʼ schooling was far more complex and played in particular into broader political debates about the role of education in the development of enlightened female subjects and later citizens. National movements in colonized areas generated discourses about women as "mothers of the nation," with an emphasis on domesticity, not dissimilar from earlier colonial rhetoric, while the development of girlsʼ schooling led a minority of women into skilled professions that challenged without upsetting existing gender relations.
Paedagogica Historica, 2021
Les conceptions pédagogiques de Friedrich Fröbel (1782–1852) connaissent un essor et une diffusio... more Les conceptions pédagogiques de Friedrich Fröbel (1782–1852)
connaissent un essor et une diffusion remarquable durant la
seconde moitié du XIXe siècle. Au Caucase, les premiers jardins
d’enfants arméniens voient le jour au début des années 1880 à
l’initiative de femmes arméniennes de la classe moyenne. Ce
mouvement de la pédagogie froebélienne – fondation d’une
petite société pédagogique, ouverture des jardins d’enfants,
cours de formation des institutrices – contribue à la promotion
du travail féminin encourageant également des femmes
arméniennes à réclamer leur place dans la vie publique de
leur communauté. Toutefois, une direction très spécifique se
manifeste dans la dissémination des idées pédagogiques de
Fröbel dans des communautés arméniennes des Empires russe
(au Caucase) et ottoman. La formule du jardin d’enfants et la
théorie du jeu de Fröbel ne sont pas utilisées pour stimuler les
facultés intellectuelles de l’enfant et préparer pour l’apprentissage
scolaire mais plutôt pour instruire et inculquer la langue
arménienne dès la petite enfance par des jeux, des chants, et
des poèmes créatifs. Dans le contexte de réveil national
arménien du XIXe siècle, les activités pédagogiques des femmes
arméniennes sont ainsi perçues comme l’accomplissement de
leur rôle naturel et national. Cet article explore la réception des
activités éducatives des femmes arméniennes par le public à
travers le prisme d’une pédagogie préscolaire, à partir de textes
de presse et de mémoires.
Pedagogical ideas developed by Friedrich Fröbel (1782–1852) saw
an unprecedented expansion and diffusion during the second half
of the nineteenth century. The first Armenian kindergarten
appeared in the beginning of the 1880s in the Caucasus at the
initiative of middle-class Armenian women. This movement of
Fröbelian pedagogy – the establishing of a small pedagogical
society, opening of kindergartens and training courses for preschool
teachers – contributed to the promotion of women’s work
encouraging Armenian women to (re)claim their place in the public
life of their communities. The dissemination of Fröbel’s pedagogical ideas in the Armenian communities of Russian and Ottoman
empires, however, took a very specific direction. Fröbel’s concept
of the kindergarten and theory of play were not used to stimulate
the intellectual development of children and prepare them for
schooling, but rather to instruct and inculcate the Armenian language
from a very early age through the games, songs, and rhymes.
In the context of the nineteenth-century Armenian national awakening,
the pedagogical activities of Armenian women were, therefore,
viewed as the accomplishment of their natural and national
role. Based on the analysis of the periodical press and memoirs, this
article explores the reception of Armenian women’s educational
activities by the society through the lens of pre-school education.
Encyclopédie d’histoire numérique de l’Europe, 2021
La création des écoles russes pour filles est un élément essentiel des politiques coloniales russ... more La création des écoles russes pour filles est un élément essentiel des politiques coloniales russes au Caucase. Cette mission de russification de la région par l'éducation des filles découle de l'opinion dominante selon laquelle l'éducation des mères serait la clé de la régénération sociale et du changement culturel. Les femmes des deux vice-rois aident à établir des écoles des filles dans la région frontalière. Elles engagent des femmes de l'élite locale et des hauts responsables pour organiser et financer ces écoles russes pour filles, qui associent l'éducation russe au prestige social et culturel. Les programmes scolaires, qui mettent un fort accent sur la langue russe pour les filles de l'élite notamment celles issues de la bourgeoisie, deviennent des instruments importants pour diffuser le russe dans la région.