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Papers by Pierre Montebello
Itinera
A neo-cosmological sensibility seems to pervade many of today’s philosophical debates. But what d... more A neo-cosmological sensibility seems to pervade many of today’s philosophical debates. But what does it mean to conceive of a cosmic totality after Kant and after the entrance of cosmology into the circle of sciences? What does this new sensibility entail and what are its consequences on our thought, sensibility, representations, and artistic practices? This issue aims to address these and other questions from different viewpoints and traditions, with particular attention to the aesthetic implications of the new philosophical cosmologies.
info:eu-repo/semantics/nonPublishe
Environmental Humanities, 2015
At the end of July 2014 there was a week-long workshop held at the Ecole des Mines in Paris, Brun... more At the end of July 2014 there was a week-long workshop held at the Ecole des Mines in Paris, Bruno Latour's former work-place. This was a final workshop, convened by Latour's project, An Inquiry into Modes of Existence, which was not only a book, but a website that was an experiment in interactive metaphysics that had been going on for four years. 1 About 30 participants gathered to workshop and rewrite some key contested areas that had been challenged on the site with discussions and counter-examples. One of the round tables working away during the week, occasionally with changes in personnel, was on Nature. Their job (like the other round tables on Politics, Diplomacy, Religion and Economics) was to 'reboot' or reinstitute a concept close to the heart of the Moderns. The assumption was that the traditional concept of nature, as developed through modern European history, would no longer be adequate to a future beset by environmental crises. The main people working on a draft were Didier Debaise, Pablo Jensen, Pierre Montebello, Nicolas Prignot, Isabelle Stengers and Aline Wiame. When they finished the draft, I translated it and it was presented, in French and English, in a final two-day public session at Science Po, to a group of seven international scholars designated as "chargés d'affaires," or "diplomats from the future" whose job was to assess the results of our labours in terms of how they might be met by Gaia, the ur-representative of future planetary crises. The text, originally under the title of Our "Nature," was as follows. ~ Stephen Muecke
Alter, 2019
fait nouveau, la précarité hante nos discours. Il est non seulement manifeste que le mot précaire... more fait nouveau, la précarité hante nos discours. Il est non seulement manifeste que le mot précaire est très répandu aujourd'hui, que son usage s'est multiplié dans les champs éthiques, économiques, sociaux, écologiques, mais il est plus notable encore que notre perception des choses a opéré, en arrière-fond, une mutation profonde. Avant que ce mot ne s'impose, l'Antiquité parlait de la faiblesse humaine comme signe de son manque de constance ou de force face au destin, le christianisme faisait fond sur la fragilité humaine (la fragilitas de saint Augustin, structure plus positive où se dévoile que notre seul salut est d'accepter notre fragilité devant Dieu 1 .) On parle aujourd'hui de précarité pour désigner quasiment tous les champs de la réalité. 2 Nous voudrions montrer que cette mutation porte d'abord sur ce que être veut dire. C'est un autre sentiment qui apparaît, le sentiment que la précarité est consubstantielle, si l'on peut dire, à l'être, la conviction que c'est l'être lui-même qui est précaire. L'être est précaire parce qu'il est être, pour aucune autre raison destinale ou divine. Au-delà de la faiblesse anthropologique et théologique qui fut l'horizon commun de la pensée occidentale, la précarité installe son ordre et son désordre au niveau le plus large, celui de l'être. C'est de ce rapport à l'universalité des choses dont il va être question. De la même manière que Foucault parlait de ruptures de perception dans le temps historique, nous allons essayer de saisir le moment où la perception des êtres change, de circonscrire les raisons de la mutation du regard qui fera que les êtres vont globalement nous apparaître comme étant insuffisants, précaires. Nous associons à la vulnérabilité le fait de pouvoir être blessé, diminué dans la puissance de vie, dans la capacité vitale. L'usage étendu, social et politique, de la caractérisation « vulnérable » dans la théorie du care de Joan Tronto ne modifie pas ce sens premier : à la vulnérabilité physique s'adjoint une vulnérabilité sociale et relationnelle qui réclame
e-Portique. Revue de philosophie et sciences humaine, Sep 1, 2001
Itinera
A neo-cosmological sensibility seems to pervade many of today’s philosophical debates. But what d... more A neo-cosmological sensibility seems to pervade many of today’s philosophical debates. But what does it mean to conceive of a cosmic totality after Kant and after the entrance of cosmology into the circle of sciences? What does this new sensibility entail and what are its consequences on our thought, sensibility, representations, and artistic practices? This issue aims to address these and other questions from different viewpoints and traditions, with particular attention to the aesthetic implications of the new philosophical cosmologies.
info:eu-repo/semantics/nonPublishe
Environmental Humanities, 2015
At the end of July 2014 there was a week-long workshop held at the Ecole des Mines in Paris, Brun... more At the end of July 2014 there was a week-long workshop held at the Ecole des Mines in Paris, Bruno Latour's former work-place. This was a final workshop, convened by Latour's project, An Inquiry into Modes of Existence, which was not only a book, but a website that was an experiment in interactive metaphysics that had been going on for four years. 1 About 30 participants gathered to workshop and rewrite some key contested areas that had been challenged on the site with discussions and counter-examples. One of the round tables working away during the week, occasionally with changes in personnel, was on Nature. Their job (like the other round tables on Politics, Diplomacy, Religion and Economics) was to 'reboot' or reinstitute a concept close to the heart of the Moderns. The assumption was that the traditional concept of nature, as developed through modern European history, would no longer be adequate to a future beset by environmental crises. The main people working on a draft were Didier Debaise, Pablo Jensen, Pierre Montebello, Nicolas Prignot, Isabelle Stengers and Aline Wiame. When they finished the draft, I translated it and it was presented, in French and English, in a final two-day public session at Science Po, to a group of seven international scholars designated as "chargés d'affaires," or "diplomats from the future" whose job was to assess the results of our labours in terms of how they might be met by Gaia, the ur-representative of future planetary crises. The text, originally under the title of Our "Nature," was as follows. ~ Stephen Muecke
Alter, 2019
fait nouveau, la précarité hante nos discours. Il est non seulement manifeste que le mot précaire... more fait nouveau, la précarité hante nos discours. Il est non seulement manifeste que le mot précaire est très répandu aujourd'hui, que son usage s'est multiplié dans les champs éthiques, économiques, sociaux, écologiques, mais il est plus notable encore que notre perception des choses a opéré, en arrière-fond, une mutation profonde. Avant que ce mot ne s'impose, l'Antiquité parlait de la faiblesse humaine comme signe de son manque de constance ou de force face au destin, le christianisme faisait fond sur la fragilité humaine (la fragilitas de saint Augustin, structure plus positive où se dévoile que notre seul salut est d'accepter notre fragilité devant Dieu 1 .) On parle aujourd'hui de précarité pour désigner quasiment tous les champs de la réalité. 2 Nous voudrions montrer que cette mutation porte d'abord sur ce que être veut dire. C'est un autre sentiment qui apparaît, le sentiment que la précarité est consubstantielle, si l'on peut dire, à l'être, la conviction que c'est l'être lui-même qui est précaire. L'être est précaire parce qu'il est être, pour aucune autre raison destinale ou divine. Au-delà de la faiblesse anthropologique et théologique qui fut l'horizon commun de la pensée occidentale, la précarité installe son ordre et son désordre au niveau le plus large, celui de l'être. C'est de ce rapport à l'universalité des choses dont il va être question. De la même manière que Foucault parlait de ruptures de perception dans le temps historique, nous allons essayer de saisir le moment où la perception des êtres change, de circonscrire les raisons de la mutation du regard qui fera que les êtres vont globalement nous apparaître comme étant insuffisants, précaires. Nous associons à la vulnérabilité le fait de pouvoir être blessé, diminué dans la puissance de vie, dans la capacité vitale. L'usage étendu, social et politique, de la caractérisation « vulnérable » dans la théorie du care de Joan Tronto ne modifie pas ce sens premier : à la vulnérabilité physique s'adjoint une vulnérabilité sociale et relationnelle qui réclame
e-Portique. Revue de philosophie et sciences humaine, Sep 1, 2001