Régis Caruso - Academia.edu (original) (raw)
Papers by Régis Caruso
Revue De Philologie De Litterature Et D Histoire Anciennes, 2016
L’histoire de la théorisation de l’antithèse fait apparaître les apports conjoints de la rhétoriq... more L’histoire de la théorisation de l’antithèse fait apparaître les apports conjoints de la rhétorique et de la philosophie. En effet, si c’est à partir de travaux rhétoriques antérieurs qu’Aristote élabore sa définition de ce procédé, il le met aussi en rapport avec sa dialectique et en fait un instrument propre à exprimer le raisonnement rhétorique. Mais avec les progrès d’une rhétorique organisée selon les tâches de l’orateur, l’antithèse rejoint le seul domaine de l’expression et prend place parmi les figures, où ses formes se diversifient en vue de nouveaux effets. C’est le Ps.-Hermogène du De inuentione (Patillon, Corpus rhetoricum III) qui, renouant avec la tradition philosophique, rapproche la forme antithétique d’un des raisonnements fondamentaux du stoïcisme, le «cinquième indémontrable». Mais au-delà de recouvrements théoriques successifs se révèle une certaine continuité doctrinale assurée par une démarche syncrétique qui se manifeste encore tardivement dans un De figuris orationis proto-byzantin des Ve-VIe siècles (Spengel, Rhetores Graeci III, p. 110-160). The history of the theorisation of the antithesis shows joint contributions of both Philosophy and Rhetoric. The Aristotelitian definition of the antithesis was certainly based on earlier rhetorical works, however Aristotle uses that same process linked with his own dialectics and views it as a tool for rhetorical reasoning. In any case as soon as rhetoric became structured according to the five duties of the orator, the antithesis joined the sole domain of style and ranked among the other figures of speech; its forms then diversified according to a new set of goals. It is only when ties were re-established with the philosophical tradition by Pseudo-Hermogenes and his De inuentione (Patillon, Corpus rhetoricum III), that a connection could be made between the antithetical form and one of the fundamental arguments of Stoicism known as the “fifth indemonstrable form”. Despite several theoretical overlaps, doctrinal continuity was guaranteed by a syncretic approach still perceivable in a proto-Byzantine De figuris orationis dating from of the 5th-6th centuries (Spengel, Rhetores Graeci III, p. 110-160).
Revue De Philologie De Litterature Et D Histoire Anciennes, 2013
Preparant l’edition d’un recueil de figures de style anonyme (De figuris in Rhetores graeci III, ... more Preparant l’edition d’un recueil de figures de style anonyme (De figuris in Rhetores graeci III, L. Spengel, p. 110-160) inspire de deux traites hermogeniens appartenant au Corpus rhetoricum edite par M. Patillon, le De inuentione et le De ideis, nous nous sommes assigne une premiere tâche, sa datation. Dans un premier temps, notre enquete, s’appuyant sur les travaux de M. Patillon consacres au Corpus rhetoricum, situe chronologiquement le De figuris par rapport a ce vaste ensemble de textes, et le fait remonter aux ve-vie siecles apr. J.-C. Dans un second temps, nous faisons appel a l’examen des fautes de majuscule, puis a la methode stemmatique, pour corroborer le resultat de l’approche historique entreprise au depart. Le De figuris, conservant les lecons de temoins disparus de la tradition manuscrite hermogenienne, donne parfois des citations du De inuentione et du De ideis preferables a celles du Corpus rhetoricum et atteste une grande vitalite editoriale dans les derniers siecl...
La presente these est l'edition critique d'un recueil de figures de style anonyme protoby... more La presente these est l'edition critique d'un recueil de figures de style anonyme protobyzantin des Ve-VIe siecles, De figuris orationis (Rhetores Graeci, III, edit. L. Spengel, Leipzig, Teubner, 1856, p. 110-160). L'auteur, un professeur, entreprend pour son eleve un recensement des figures hermogeniennes en arguant de l'excellence d'Hermogene. Il s'agit de figures apparaissant aussi dans le Corpus rhetoricum (Corpus rhetoricum, edit. M. Patillon, Paris, Les Belles Lettres, 2008-2014), dans le traite sur l'invention (De inuentione (C. rhet. III1)) du Pseudo-Hermogene et dans le traite sur les categories stylistiques du discours (De ideis (C. rhet. IV)) d'Hermogene. Le recueil a ensuite ete augmente d'un releve de figures inhabituelles a partir des scolies de l'Iliade, ou se glissent d'autres types de figures et des considerations annexes. Des gloses, d'inspiration chretienne notamment, ont aussi ete inserees en differents endroits de ...
Exercices de rhétorique
Les figures de la tradition dite gorgianique 1 , dont relèvent certaines figures de la beauté (κά... more Les figures de la tradition dite gorgianique 1 , dont relèvent certaines figures de la beauté (κάλλος) dans le traité du rhéteur Hermogène intitulé Les Catégories stylistiques du discours 2 (Περὶ ἰδεῶν λόγου), un ouvrage du II e siècle de notre ère, ont été souvent décriées par les Anciens, qui en ont prescrit un usage limité. Leur emploi, exposant à un « vice » rhétorique, a éveillé la méfiance des professionnels de l'éloquence et a été mis au compte d'une esthétique oratoire périmée et de mauvais goût par certains critiques, notamment Denys d'Halicarnasse 3. Malgré leur piètre réputation, ces figures n'ont pourtant jamais disparu des doctrines stylistiques grecques, non plus que de la littérature antique, grecque ou latine, puis byzantine et européenne… Ce qui distingue tel rhéteur de tel autre n'est pas la présence ou l'absence chez lui des figures dites gorgianiques mais plutôt leur nombre, leurs noms, et surtout leur degré d'intégration au sein d'un ensemble esthétique dûment théorisé, car leur relation au Beau, conformément à l'étymologie du terme « esthétique » (αἴσθησις, sensation, sentiment), est ce qui caractérise ces figures. Il faut garder présent à l'esprit que le Beau dont il est question ici concerne surtout la matérialité sensible de l'énoncé, ce que Jakobson nommait sa « figure phonique », car les rhéteurs et critiques grecs assimilaient généralement la beauté susceptible d'être produite par le langage à une musique capable de séduire un auditoire indépendamment du sens des mots, tel Denys d'Halicarnasse lorsqu'il compare la prose démosthénienne au chant des sirènes. 2 Notre étude a pour but de présenter la conception des figures dites gorgianiques dans le Περὶ ἰδεῶν λόγου d'Hermogène. Deux raisons peuvent justifier ce choix : c'est tout d'abord dans son traité assurément que ces figures sont le plus intimement intégrées à un système unitaire, et que la théorie elle-même, dotée de principes régulateurs, est apte à prévenir tout excès de beauté, par son architecture d'ensemble et par les moyens qu'elle prescrit dans le détail. La théorie hermogénienne peut, à cet égard, être La régulation de la « beauté » dans la doctrine hermogénienne et la tradition... Exercices de rhétorique, 15 | 2020 La régulation de la « beauté » dans la doctrine hermogénienne et la tradition... Exercices de rhétorique, 15 | 2020 10 Le troisième procédé, enfin, nommé similitude 11 (ὁμοιότης), s'allie à la parisose dans la paromoïose 12 (παρομοίωσις), et se définit par l'emploi de mots dont les syllabes ou les lettres se ressemblent, surtout en fin de côlon 13 : … πλήθει μὲν ἐνδεῶς, δυνάμει δὲ ἐντελῶς… Par le nombre insuffisamment, par la puissance complètement 14. Voilà donc, résumée à l'essentiel, la doctrine de la Rhétorique à Alexandre sur les figures dites gorgianiques. On retiendra de l'exposé très fruste de l'auteur qu'il se borne à une description sèche des procédés qu'il recommande. En comparaison, le développement aristotélicien sur la période oratoire se signale par une hauteur de vue nettement supérieure. 11 Aristote s'exprime, en effet, dans le cadre des tâches de l'orateur 15 , avec bien plus de précision sur les qualités du style. Celles-ci sont conçues d'après le modèle des vertus, en tant que ces dernières permettent à une chose ou un animé de remplir leur office. La régulation de la « beauté » dans la doctrine hermogénienne et la tradition... Exercices de rhétorique, 15 | 2020 La régulation de la « beauté » dans la doctrine hermogénienne et la tradition... Exercices de rhétorique, 15 | 2020 La régulation de la « beauté » dans la doctrine hermogénienne et la tradition...
Papers on rhetoric, 2018
The goal of this article is to provide new angles on three lists of figures found in an anonymous... more The goal of this article is to provide new angles on three lists of figures found in an anonymous volume dating from the 5-6th centuries (Spengel, Rhetores Græci III, 110-160). I’m interested in the syncretic approach of its author, who’s adapting Ps-Hermogenes De inuentione and Hermogenes De ideis, in order to understand the pedagogical usefulness of that particular work destined to a young pupil named Ignatios.
Revue de Philologie, de littérature et d’histoire anciennes, 2016
L’histoire de la théorisation de l’antithèse fait apparaître les apports conjoints de la rhétoriq... more L’histoire de la théorisation de l’antithèse fait apparaître les apports conjoints de la rhétorique et de la philosophie. En effet, si c’est à partir de travaux rhétoriques antérieurs qu’Aristote élabore sa définition de ce procédé, il le met aussi en rapport avec sa dialectique et en fait un instrument propre à exprimer le raisonnement rhétorique. Mais avec les progrès d’une rhétorique organisée selon les tâches de l’orateur, l’antithèse rejoint le seul domaine de l’expression et prend place parmi les figures, où ses formes se diversifient en vue de nouveaux effets. C’est le Ps.-Hermogène du De inuentione (Patillon, Corpus rhetoricum III) qui, renouant avec la tradition philosophique, rapproche la forme antithétique d’un des raisonnements fondamentaux du stoïcisme, le «cinquième indémontrable». Mais au-delà de recouvrements théoriques successifs se révèle une certaine continuité doctrinale assurée par une démarche syncrétique qui se manifeste encore tardivement dans un De figuris orationis proto-byzantin des Ve-VIe siècles (Spengel, Rhetores Graeci III, p. 110-160).
The history of the theorisation of the antithesis shows joint contributions of both Philosophy and Rhetoric. The Aristotelitian definition of the antithesis was certainly based on earlier rhetorical works, however Aristotle uses that same process linked with his own dialectics and views it as a tool for rhetorical reasoning. In any case as soon as rhetoric became structured according to the five duties of the orator, the antithesis joined the sole domain of style and ranked among the other figures of speech; its forms then diversified according to a new set of goals. It is only when ties were re-established with the philosophical tradition by Pseudo-Hermogenes and his De inuentione (Patillon, Corpus rhetoricum III), that a connection could be made between the antithetical form and one of the fundamental arguments of Stoicism known as the “fifth indemonstrable form”. Despite several theoretical overlaps, doctrinal continuity was guaranteed by a syncretic approach still perceivable in a proto-Byzantine De figuris orationis dating from of the 5th-6th centuries (Spengel, Rhetores Graeci III, p. 110-160).
Revue de Philologie, de littérature et d’histoire anciennes, 2013
Préparant l’édition d’un recueil de figures de style anonyme (De figuris in Rhetores graeci III, ... more Préparant l’édition d’un recueil de figures de style anonyme (De figuris in Rhetores graeci III, L. Spengel, p. 110-160) inspiré de deux traités hermogéniens appartenant au Corpus rhetoricum édité par M. Patillon, le De inuentione et le De ideis, nous nous sommes assigné une première tâche, sa datation. Dans un premier temps, notre enquête, s’appuyant sur les travaux de M. Patillon consacrés au Corpus rhetoricum, situe le De figuris par rapport à ce vaste ensemble de textes, et le fait remonter aux Ve-VIe siècle apr. J.-C. Dans un second temps, nous faisons appel à l’examen des fautes de majuscule, puis à la méthode stemmatique, pour corroborer le résultat de l’approche historique entreprise au départ. Le De figuris, conservant les leçons de témoins disparus de la tradition manuscrite hermogénienne, donne parfois des citations du De inuentione et du De ideis préférables à celles du Corpus rhetoricum et atteste une grande vitalité éditoriale dans les derniers siècles de l’Antiquité tardive.
Revue De Philologie De Litterature Et D Histoire Anciennes, 2016
L’histoire de la théorisation de l’antithèse fait apparaître les apports conjoints de la rhétoriq... more L’histoire de la théorisation de l’antithèse fait apparaître les apports conjoints de la rhétorique et de la philosophie. En effet, si c’est à partir de travaux rhétoriques antérieurs qu’Aristote élabore sa définition de ce procédé, il le met aussi en rapport avec sa dialectique et en fait un instrument propre à exprimer le raisonnement rhétorique. Mais avec les progrès d’une rhétorique organisée selon les tâches de l’orateur, l’antithèse rejoint le seul domaine de l’expression et prend place parmi les figures, où ses formes se diversifient en vue de nouveaux effets. C’est le Ps.-Hermogène du De inuentione (Patillon, Corpus rhetoricum III) qui, renouant avec la tradition philosophique, rapproche la forme antithétique d’un des raisonnements fondamentaux du stoïcisme, le «cinquième indémontrable». Mais au-delà de recouvrements théoriques successifs se révèle une certaine continuité doctrinale assurée par une démarche syncrétique qui se manifeste encore tardivement dans un De figuris orationis proto-byzantin des Ve-VIe siècles (Spengel, Rhetores Graeci III, p. 110-160). The history of the theorisation of the antithesis shows joint contributions of both Philosophy and Rhetoric. The Aristotelitian definition of the antithesis was certainly based on earlier rhetorical works, however Aristotle uses that same process linked with his own dialectics and views it as a tool for rhetorical reasoning. In any case as soon as rhetoric became structured according to the five duties of the orator, the antithesis joined the sole domain of style and ranked among the other figures of speech; its forms then diversified according to a new set of goals. It is only when ties were re-established with the philosophical tradition by Pseudo-Hermogenes and his De inuentione (Patillon, Corpus rhetoricum III), that a connection could be made between the antithetical form and one of the fundamental arguments of Stoicism known as the “fifth indemonstrable form”. Despite several theoretical overlaps, doctrinal continuity was guaranteed by a syncretic approach still perceivable in a proto-Byzantine De figuris orationis dating from of the 5th-6th centuries (Spengel, Rhetores Graeci III, p. 110-160).
Revue De Philologie De Litterature Et D Histoire Anciennes, 2013
Preparant l’edition d’un recueil de figures de style anonyme (De figuris in Rhetores graeci III, ... more Preparant l’edition d’un recueil de figures de style anonyme (De figuris in Rhetores graeci III, L. Spengel, p. 110-160) inspire de deux traites hermogeniens appartenant au Corpus rhetoricum edite par M. Patillon, le De inuentione et le De ideis, nous nous sommes assigne une premiere tâche, sa datation. Dans un premier temps, notre enquete, s’appuyant sur les travaux de M. Patillon consacres au Corpus rhetoricum, situe chronologiquement le De figuris par rapport a ce vaste ensemble de textes, et le fait remonter aux ve-vie siecles apr. J.-C. Dans un second temps, nous faisons appel a l’examen des fautes de majuscule, puis a la methode stemmatique, pour corroborer le resultat de l’approche historique entreprise au depart. Le De figuris, conservant les lecons de temoins disparus de la tradition manuscrite hermogenienne, donne parfois des citations du De inuentione et du De ideis preferables a celles du Corpus rhetoricum et atteste une grande vitalite editoriale dans les derniers siecl...
La presente these est l'edition critique d'un recueil de figures de style anonyme protoby... more La presente these est l'edition critique d'un recueil de figures de style anonyme protobyzantin des Ve-VIe siecles, De figuris orationis (Rhetores Graeci, III, edit. L. Spengel, Leipzig, Teubner, 1856, p. 110-160). L'auteur, un professeur, entreprend pour son eleve un recensement des figures hermogeniennes en arguant de l'excellence d'Hermogene. Il s'agit de figures apparaissant aussi dans le Corpus rhetoricum (Corpus rhetoricum, edit. M. Patillon, Paris, Les Belles Lettres, 2008-2014), dans le traite sur l'invention (De inuentione (C. rhet. III1)) du Pseudo-Hermogene et dans le traite sur les categories stylistiques du discours (De ideis (C. rhet. IV)) d'Hermogene. Le recueil a ensuite ete augmente d'un releve de figures inhabituelles a partir des scolies de l'Iliade, ou se glissent d'autres types de figures et des considerations annexes. Des gloses, d'inspiration chretienne notamment, ont aussi ete inserees en differents endroits de ...
Exercices de rhétorique
Les figures de la tradition dite gorgianique 1 , dont relèvent certaines figures de la beauté (κά... more Les figures de la tradition dite gorgianique 1 , dont relèvent certaines figures de la beauté (κάλλος) dans le traité du rhéteur Hermogène intitulé Les Catégories stylistiques du discours 2 (Περὶ ἰδεῶν λόγου), un ouvrage du II e siècle de notre ère, ont été souvent décriées par les Anciens, qui en ont prescrit un usage limité. Leur emploi, exposant à un « vice » rhétorique, a éveillé la méfiance des professionnels de l'éloquence et a été mis au compte d'une esthétique oratoire périmée et de mauvais goût par certains critiques, notamment Denys d'Halicarnasse 3. Malgré leur piètre réputation, ces figures n'ont pourtant jamais disparu des doctrines stylistiques grecques, non plus que de la littérature antique, grecque ou latine, puis byzantine et européenne… Ce qui distingue tel rhéteur de tel autre n'est pas la présence ou l'absence chez lui des figures dites gorgianiques mais plutôt leur nombre, leurs noms, et surtout leur degré d'intégration au sein d'un ensemble esthétique dûment théorisé, car leur relation au Beau, conformément à l'étymologie du terme « esthétique » (αἴσθησις, sensation, sentiment), est ce qui caractérise ces figures. Il faut garder présent à l'esprit que le Beau dont il est question ici concerne surtout la matérialité sensible de l'énoncé, ce que Jakobson nommait sa « figure phonique », car les rhéteurs et critiques grecs assimilaient généralement la beauté susceptible d'être produite par le langage à une musique capable de séduire un auditoire indépendamment du sens des mots, tel Denys d'Halicarnasse lorsqu'il compare la prose démosthénienne au chant des sirènes. 2 Notre étude a pour but de présenter la conception des figures dites gorgianiques dans le Περὶ ἰδεῶν λόγου d'Hermogène. Deux raisons peuvent justifier ce choix : c'est tout d'abord dans son traité assurément que ces figures sont le plus intimement intégrées à un système unitaire, et que la théorie elle-même, dotée de principes régulateurs, est apte à prévenir tout excès de beauté, par son architecture d'ensemble et par les moyens qu'elle prescrit dans le détail. La théorie hermogénienne peut, à cet égard, être La régulation de la « beauté » dans la doctrine hermogénienne et la tradition... Exercices de rhétorique, 15 | 2020 La régulation de la « beauté » dans la doctrine hermogénienne et la tradition... Exercices de rhétorique, 15 | 2020 10 Le troisième procédé, enfin, nommé similitude 11 (ὁμοιότης), s'allie à la parisose dans la paromoïose 12 (παρομοίωσις), et se définit par l'emploi de mots dont les syllabes ou les lettres se ressemblent, surtout en fin de côlon 13 : … πλήθει μὲν ἐνδεῶς, δυνάμει δὲ ἐντελῶς… Par le nombre insuffisamment, par la puissance complètement 14. Voilà donc, résumée à l'essentiel, la doctrine de la Rhétorique à Alexandre sur les figures dites gorgianiques. On retiendra de l'exposé très fruste de l'auteur qu'il se borne à une description sèche des procédés qu'il recommande. En comparaison, le développement aristotélicien sur la période oratoire se signale par une hauteur de vue nettement supérieure. 11 Aristote s'exprime, en effet, dans le cadre des tâches de l'orateur 15 , avec bien plus de précision sur les qualités du style. Celles-ci sont conçues d'après le modèle des vertus, en tant que ces dernières permettent à une chose ou un animé de remplir leur office. La régulation de la « beauté » dans la doctrine hermogénienne et la tradition... Exercices de rhétorique, 15 | 2020 La régulation de la « beauté » dans la doctrine hermogénienne et la tradition... Exercices de rhétorique, 15 | 2020 La régulation de la « beauté » dans la doctrine hermogénienne et la tradition...
Papers on rhetoric, 2018
The goal of this article is to provide new angles on three lists of figures found in an anonymous... more The goal of this article is to provide new angles on three lists of figures found in an anonymous volume dating from the 5-6th centuries (Spengel, Rhetores Græci III, 110-160). I’m interested in the syncretic approach of its author, who’s adapting Ps-Hermogenes De inuentione and Hermogenes De ideis, in order to understand the pedagogical usefulness of that particular work destined to a young pupil named Ignatios.
Revue de Philologie, de littérature et d’histoire anciennes, 2016
L’histoire de la théorisation de l’antithèse fait apparaître les apports conjoints de la rhétoriq... more L’histoire de la théorisation de l’antithèse fait apparaître les apports conjoints de la rhétorique et de la philosophie. En effet, si c’est à partir de travaux rhétoriques antérieurs qu’Aristote élabore sa définition de ce procédé, il le met aussi en rapport avec sa dialectique et en fait un instrument propre à exprimer le raisonnement rhétorique. Mais avec les progrès d’une rhétorique organisée selon les tâches de l’orateur, l’antithèse rejoint le seul domaine de l’expression et prend place parmi les figures, où ses formes se diversifient en vue de nouveaux effets. C’est le Ps.-Hermogène du De inuentione (Patillon, Corpus rhetoricum III) qui, renouant avec la tradition philosophique, rapproche la forme antithétique d’un des raisonnements fondamentaux du stoïcisme, le «cinquième indémontrable». Mais au-delà de recouvrements théoriques successifs se révèle une certaine continuité doctrinale assurée par une démarche syncrétique qui se manifeste encore tardivement dans un De figuris orationis proto-byzantin des Ve-VIe siècles (Spengel, Rhetores Graeci III, p. 110-160).
The history of the theorisation of the antithesis shows joint contributions of both Philosophy and Rhetoric. The Aristotelitian definition of the antithesis was certainly based on earlier rhetorical works, however Aristotle uses that same process linked with his own dialectics and views it as a tool for rhetorical reasoning. In any case as soon as rhetoric became structured according to the five duties of the orator, the antithesis joined the sole domain of style and ranked among the other figures of speech; its forms then diversified according to a new set of goals. It is only when ties were re-established with the philosophical tradition by Pseudo-Hermogenes and his De inuentione (Patillon, Corpus rhetoricum III), that a connection could be made between the antithetical form and one of the fundamental arguments of Stoicism known as the “fifth indemonstrable form”. Despite several theoretical overlaps, doctrinal continuity was guaranteed by a syncretic approach still perceivable in a proto-Byzantine De figuris orationis dating from of the 5th-6th centuries (Spengel, Rhetores Graeci III, p. 110-160).
Revue de Philologie, de littérature et d’histoire anciennes, 2013
Préparant l’édition d’un recueil de figures de style anonyme (De figuris in Rhetores graeci III, ... more Préparant l’édition d’un recueil de figures de style anonyme (De figuris in Rhetores graeci III, L. Spengel, p. 110-160) inspiré de deux traités hermogéniens appartenant au Corpus rhetoricum édité par M. Patillon, le De inuentione et le De ideis, nous nous sommes assigné une première tâche, sa datation. Dans un premier temps, notre enquête, s’appuyant sur les travaux de M. Patillon consacrés au Corpus rhetoricum, situe le De figuris par rapport à ce vaste ensemble de textes, et le fait remonter aux Ve-VIe siècle apr. J.-C. Dans un second temps, nous faisons appel à l’examen des fautes de majuscule, puis à la méthode stemmatique, pour corroborer le résultat de l’approche historique entreprise au départ. Le De figuris, conservant les leçons de témoins disparus de la tradition manuscrite hermogénienne, donne parfois des citations du De inuentione et du De ideis préférables à celles du Corpus rhetoricum et atteste une grande vitalité éditoriale dans les derniers siècles de l’Antiquité tardive.