Saskia Cousin - Academia.edu (original) (raw)
Papers by Saskia Cousin
Electronic Journal of Humanities and Social Sciences, 2014
From the beaches of Costa Rica to the Beauval Zoo or the Royal Palaces of Abomey, making and brea... more From the beaches of Costa Rica to the Beauval Zoo or the Royal Palaces of Abomey, making and breaking the e-reputation of restaurants, hotels and tourist attractions, TripAdvisor has become an essential tool for millions of tourists. With 125 [...]
UN GOU DE BLANC(S) SARA TASSI, AMANDINE YEHOUÉTOMÉ, SASKIA COUSIN /44 UN GOU DE BLANC(S) REGARDS ... more UN GOU DE BLANC(S) SARA TASSI, AMANDINE YEHOUÉTOMÉ, SASKIA COUSIN /44 UN GOU DE BLANC(S) REGARDS PORTO-NOVIENS SUR UN « CHEF-D'OEUVRE » POSTCOLONIAL SARA TASSI-AMANDINE YEHOUÉTOMÉ-SASKIA COUSIN À l'occasion du colloque dédié à Gou 1 , et, plus particulièrement, à la statue éponyme exposée au musée du Louvre, nous avons décidé de nous adresser à des expert•e•s de Gu 2 habituellement peu sollicité•e•s : vodúnnọ 3 de Gu (guklunọ), grande tante paternelle responsable du culte aux ancêtres (tánnyínọ), forgerons et femmes de Gukọmẹ 4 quartier qui lui est dédié à Porto-Novo. Ce court texte vise donc à restituer le regard et le point de vue des familiers de Gu, non pour asséner ce que serait LA vérité du dieu, mais, au contraire, pour rappeler la pluralité des Gu/Gou/Ògún et la diversité de ses manifestations. Le caractère iconoclaste-briseur d'idole-de leurs regards et de leurs analyses interroge à la fois notre fascination pour cet objet et les rationalités historiques, esthétiques que nous mettons en oeuvre pour la justifier. 1 Le colloque international Création contemporaine et patrimoine royal au Bénin : autour de la figure du dieu Gou a eu lieu le 25 avril 2016 à Porto-Novo. Cette journée d'étude a été organisée sous la direction de Didier Houénoudé (Université Abomey-Calavi) et Maureen Murphy (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), avec le soutien de la maison du patrimoine et du tourisme du Bénin, du LABEX CAP, du musée du quai Branly (Paris) et de l'Institut national d'histoire de l'art (Paris). 2 Nous entendons mobiliser l'écriture Gu (en gun-gbé-langue parlée à Porto-Novo et dans les régions limitrophes) lorsque nous faisons référence au Gu de Porto-Novo. En revanche, l'orthographe française de ce mot (Gou) sera employée pour désigner le chef-d'oeuvre postcolonial. Cela afin de prendre en compte la diversité des Ògún (yoruba)/Gu (fon-gbè, gun-gbè)/Gou (français). Dans ce sens, il serait incohérent de tendre vers une harmonisation arbitraire de ces différentes écritures. 3 Vodúnnọ en gun-gbé : chef ou prêtre d'un vodoun. Littéralement : propriétaire [nọ] d'un vodoun. Voir Basilio Segurola, Jean Rassinoux, Dictionnaire Fon-Français, Madrid, SMA Société des Missions africaines, 2000. 4 Gukọmẹ en gun-gbé : le quartier de Gu où Sara mène depuis 2015 des recherches dans le cadre d'une thèse de doctorat à la Faculté d'architecture de l'Université libre de Bruxelles.
Cahiers d'Études africaines, 2009
This paper studies the process used for classifying the Sacred Grove of Osogbo (Nigeria) as a UNE... more This paper studies the process used for classifying the Sacred Grove of Osogbo (Nigeria) as a UNESCO World Heritage site in 2005, and the related tourist objectives and policy issues. It addresses the way in which the main protagonists (the ambassador, experts, elected officials, and the king) were able to leverage and appropriate the World Heritage Site classification and its touristic value in order to further their own political and cultural ambitions. Local authorities exploit the Sacred Grove’s World Heritage Site classification for several purposes. It helps them promote the festival of Osogbo and endorses a rewriting of local history that is favorable to tourism. Here, as elsewhere, history is the fruit of a selection process, or even invention, of elements likely to mark the singular, extraordinary nature of the place. But behind the primary touristic goal, other, older issues are at stake related to the organization of the Nigerian territory and the Osogbo ambition to play ...
Seance 2 : Musees, objets et diasporas: proprietes, appropriations Moderation: Saskia COUSIN (Par... more Seance 2 : Musees, objets et diasporas: proprietes, appropriations Moderation: Saskia COUSIN (Paris Descartes-Canthel) et Marie SALAUN (Paris Descartes- Canthel) [00:00:00 a 15:54:06] Blandine MARCE (Ecole du Louvre, Consultante en conservation des collections) : « La peur du “precedent” : que nous disent les craintes des conservateurs sur la restitution de collections » [15:54:06 a 28:44:04] Joanes LOUIS (avocat au barreau de Paris) : « La valorisation financiere des œuvres d'art africaines avant leur retour definitif » [28:44:04 a 42:42:17] Rachele SHAMOUNI (U. Paris Descartes) & Jacob Buena (U. Cergy Pontoise) : « Quai Branly : comment s’approprier et parler des objets » [42:42:17 a fin] Discussion Presentation du colloque : Repatriation strikes back. Sujet recurrent depuis une trentaine d’annee, la question de la restitution des objets voles ou spolies est de retour, dans un contexte politique a priori plus favorable. Si les preconisations du rapport Sarr-Savoy (2018) suscit...
Alternatives Économiques, 2019
Cahiers d'études africaines, 2016
Art contemporain et vodun au Bénin Récit subjectif d'une anthropologue non spécialiste de l'art c... more Art contemporain et vodun au Bénin Récit subjectif d'une anthropologue non spécialiste de l'art contemporain, cette note de recherche restitue et synthétise les nombreuses conversations que l'artiste Théodore Dakpogan et moi-même avons eues au cours de ces cinq dernières années, sur son travail, sur les cultes, sur le Bénin, sur la France et l'Occident. Nous nous sommes rencontrés en 2010, lors d'un atelier d'urbanisme organisé à Porto-Novo, capitale du Bénin. Théodore m'a rapidement présenté son épouse Antoinette, et, au fil de mes différents séjours à Porto-Novo, nos familles sont devenues proches. Théo m'a fait découvrir une partie du monde visible et invisible de Porto-Novo, ainsi que la petite ville d'Adjara, où il vit désormais avec sa famille. Il est le co-auteur de cet article qui s'inscrit dans le champ, balbutiant en France, de l'ethnographie collaborative (Fabian 2008 ; Miran 2010). Par ce procédé, il s'agit simplement ici de rendre justice à ceux qui, parmi nos « informateurs », amis ou étudiants, nous aident à comprendre les réalités sociales qui nous entourent. De manière analogique, cette co-signature nous permet également de révéler quelque chose de la coproduction de l'art ou de la science, malgré l'injonction faite aux créateurs de rester seuls auteurs. Au Bénin, comme ailleurs, l'art contemporain est une coproduction : c'est la multitude d'acteurs et de rencontres, en amont et en aval de la réalisation de l'oeuvre, qui permet de comprendre sa création et sa réception. À l'instar de l'anthropologue qui signe souvent seul(e) des articles pourtant issus d'une recherche commune, l'artiste crée des oeuvres qui sont la synthèse de ses rencontres, moins peutêtre dans leur forme que dans le fond du message qui circule au sein du marché de l'art. Initiation Né en 1954, Théodore Dakpogan a grandi à Goukomey 1 , quartier du coeur historique de Porto-Novo, dédié à Gou, le dieu du fer et de la guerre, et 1. Au cours de ce texte, j'emploierai à dessein différentes graphies et dénominations, selon l'origine fon, goun ou yoruba de la divinité, l'appartenance aux cultes vodun ou orisha, le terme utilisé par mon interlocuteur, ou la tradition muséographique liée à la rédaction d'un cartel initial. Par exemple, Théodore utilise
Les constructions locales du politique
INTRODUCTION Mon travail de recherche porte sur les politiques touristiques et patrimoniales actu... more INTRODUCTION Mon travail de recherche porte sur les politiques touristiques et patrimoniales actuelles, à différentes échelles : internationales, européennes, nationales et locales. Je m’intéresse plus particulièrement à l’application, l’appropriation et l’interprétation d’un certain nombre de politiques de développement local et d’insertion dans des réseaux locaux ou nationaux. Dans cette perspective, le cas de la ville de Loches présente des caractéristiques intéressantes : il permet de for..
Civilisations, 2008
Organisation mondiale du tourisme (OMT/WTO) et le Conseil international des monuments et des site... more Organisation mondiale du tourisme (OMT/WTO) et le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS). Le tourisme culturel est né avec la doctrine du progrès, il est devenu un enjeu des théories du développement, il s'est nourri de la transformation du sens et des valeurs associées aux notions de culture et de patrimoine. Si sa définition a changé au cours du temps, le tourisme culturel est toujours présenté comme le « bon tourisme », une alternative au tourisme de masse. Quel est in fine le rôle joué aujourd'hui par cette notion ? Parce qu'il incarne une mobilité mondiale idéale, le tourisme culturel, ou durable, ou solidaire n'est-il pas en train de devenir une instance de légitimation pour les institutions internationales qui le promeuvent ?
hal.inria.fr
Résumé L'authenticité a longtemps été utilisée comme une catégorie analytique visant à distin... more Résumé L'authenticité a longtemps été utilisée comme une catégorie analytique visant à distinguer le «vrai» voyageur, l'amateur d'art et de tradition réelles, du touriste,«faux» voyageur consommant de l'art d'aéroport et du folklore artificiel. Aujourd'hui, c'est une ...
EspacesTemps. net
« On demande juste un petit bout de papier pour pouvoir faire le travail que les Français ne veul... more « On demande juste un petit bout de papier pour pouvoir faire le travail que les Français ne veulent pas faire, pas pour prendre leur place. » Diallo, 23 ans 1 . « Juste un petit bout de papier ». Le terme « papier » est polysémique, mais renvoie, dans la plupart des cas, une image ...
Cette thèse examine les dimensions symboliques des politiques de tourisme culturel et patrimonial... more Cette thèse examine les dimensions symboliques des politiques de tourisme culturel et patrimonial. Elle est fondée sur des enquêtes multisites (ville et village de Touraine, salons et congrès de tourisme) et sur l'étude de la littérature institutionnelle et promotionnelle ...
International audienceDans le ballot du candidat à l’exil, le paquetage du voyageur, l’attirail d... more International audienceDans le ballot du candidat à l’exil, le paquetage du voyageur, l’attirail du migrant échoué sur les côtes européennes, dans les camps, les zones ou les interstices des grandes villes, se trouvent toutes sortent d’objets désormais bien connus, étudiés, disséqués. Smartphone, sac-à-dos, tente 2 secondes, Nounours démembrés, chacun est convoqué pour rappeler notre commune humanité. L’objet industriel abandonné est métaphore de la personne abandonnée et nous nous identifions aux personnes ainsi représentées parce que nous nous reconnaissons dans ces objets familiers, que nous partageons. C’est peut être la réussite ultime de la société de consommation : pour pouvoir dire « ils sont nous, et nous sommes eux », nous aurions besoin de passer par la médiation des objets manufacturés. Pourtant, d’autres objets, jamais évoqués, accompagnent les voyageurs, sur tous les continents, à toutes les époques. Ce sont les protections, les talismans, les grigris, fétiches et autre...
Mondes du tourisme, 2020
Consacré à l'histoire politique du tourisme en Tunisie et aux fractures spatiales, sociales, iden... more Consacré à l'histoire politique du tourisme en Tunisie et aux fractures spatiales, sociales, identitaires qu'elle a générées, l'ampleur des réflexions développées dans Identité de façade et zones d'ombre ouvre également à la compréhension des linéaments de la profonde crise que connaît actuellement le tourisme international. Toutefois, avant de revenir à ce dernier point, il importe de préciser que, mêlant les sources, les enquêtes, les témoignages, cet ouvrage est d'abord une passionnante monographie de la Tunisie, de l'indépendance à la prise de pouvoir par Ennahdha. Habid Saidi propose d'étudier la question des transformations sociales de ce pays en s'intéressant aux politiques et aux regards ambivalents que les Tunisiens portent sur le tourisme. L'intérêt d'Habid Saidi pour la question du tourisme ne date pas de l'agonie postrévolutionnaire de ce qui fut longtemps le fleuron de l'économie tunisienne : il avait consacré sa thèse, soutenue en 2007 à Laval, aux politiques patrimoniales et touristiques depuis l'indépendance. Son travail avait alors été salué, et publié, et il était venu le présenter au public français lors du séminaire « Tourisme : recherches, institutions, pratiques » en 2011. Mais, loin de se répéter, cet ouvrage renouvelle son terrain et son regard, affermi par la perspective comparatiste permise par d'autres enquêtes menées au Québec, en Espagne et aux Émirats arabes unis et, surtout, de nouvelles enquêtes dans la Tunisie postrévolutionnaire.
Electronic Journal of Humanities and Social Sciences, 2014
From the beaches of Costa Rica to the Beauval Zoo or the Royal Palaces of Abomey, making and brea... more From the beaches of Costa Rica to the Beauval Zoo or the Royal Palaces of Abomey, making and breaking the e-reputation of restaurants, hotels and tourist attractions, TripAdvisor has become an essential tool for millions of tourists. With 125 [...]
UN GOU DE BLANC(S) SARA TASSI, AMANDINE YEHOUÉTOMÉ, SASKIA COUSIN /44 UN GOU DE BLANC(S) REGARDS ... more UN GOU DE BLANC(S) SARA TASSI, AMANDINE YEHOUÉTOMÉ, SASKIA COUSIN /44 UN GOU DE BLANC(S) REGARDS PORTO-NOVIENS SUR UN « CHEF-D'OEUVRE » POSTCOLONIAL SARA TASSI-AMANDINE YEHOUÉTOMÉ-SASKIA COUSIN À l'occasion du colloque dédié à Gou 1 , et, plus particulièrement, à la statue éponyme exposée au musée du Louvre, nous avons décidé de nous adresser à des expert•e•s de Gu 2 habituellement peu sollicité•e•s : vodúnnọ 3 de Gu (guklunọ), grande tante paternelle responsable du culte aux ancêtres (tánnyínọ), forgerons et femmes de Gukọmẹ 4 quartier qui lui est dédié à Porto-Novo. Ce court texte vise donc à restituer le regard et le point de vue des familiers de Gu, non pour asséner ce que serait LA vérité du dieu, mais, au contraire, pour rappeler la pluralité des Gu/Gou/Ògún et la diversité de ses manifestations. Le caractère iconoclaste-briseur d'idole-de leurs regards et de leurs analyses interroge à la fois notre fascination pour cet objet et les rationalités historiques, esthétiques que nous mettons en oeuvre pour la justifier. 1 Le colloque international Création contemporaine et patrimoine royal au Bénin : autour de la figure du dieu Gou a eu lieu le 25 avril 2016 à Porto-Novo. Cette journée d'étude a été organisée sous la direction de Didier Houénoudé (Université Abomey-Calavi) et Maureen Murphy (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), avec le soutien de la maison du patrimoine et du tourisme du Bénin, du LABEX CAP, du musée du quai Branly (Paris) et de l'Institut national d'histoire de l'art (Paris). 2 Nous entendons mobiliser l'écriture Gu (en gun-gbé-langue parlée à Porto-Novo et dans les régions limitrophes) lorsque nous faisons référence au Gu de Porto-Novo. En revanche, l'orthographe française de ce mot (Gou) sera employée pour désigner le chef-d'oeuvre postcolonial. Cela afin de prendre en compte la diversité des Ògún (yoruba)/Gu (fon-gbè, gun-gbè)/Gou (français). Dans ce sens, il serait incohérent de tendre vers une harmonisation arbitraire de ces différentes écritures. 3 Vodúnnọ en gun-gbé : chef ou prêtre d'un vodoun. Littéralement : propriétaire [nọ] d'un vodoun. Voir Basilio Segurola, Jean Rassinoux, Dictionnaire Fon-Français, Madrid, SMA Société des Missions africaines, 2000. 4 Gukọmẹ en gun-gbé : le quartier de Gu où Sara mène depuis 2015 des recherches dans le cadre d'une thèse de doctorat à la Faculté d'architecture de l'Université libre de Bruxelles.
Cahiers d'Études africaines, 2009
This paper studies the process used for classifying the Sacred Grove of Osogbo (Nigeria) as a UNE... more This paper studies the process used for classifying the Sacred Grove of Osogbo (Nigeria) as a UNESCO World Heritage site in 2005, and the related tourist objectives and policy issues. It addresses the way in which the main protagonists (the ambassador, experts, elected officials, and the king) were able to leverage and appropriate the World Heritage Site classification and its touristic value in order to further their own political and cultural ambitions. Local authorities exploit the Sacred Grove’s World Heritage Site classification for several purposes. It helps them promote the festival of Osogbo and endorses a rewriting of local history that is favorable to tourism. Here, as elsewhere, history is the fruit of a selection process, or even invention, of elements likely to mark the singular, extraordinary nature of the place. But behind the primary touristic goal, other, older issues are at stake related to the organization of the Nigerian territory and the Osogbo ambition to play ...
Seance 2 : Musees, objets et diasporas: proprietes, appropriations Moderation: Saskia COUSIN (Par... more Seance 2 : Musees, objets et diasporas: proprietes, appropriations Moderation: Saskia COUSIN (Paris Descartes-Canthel) et Marie SALAUN (Paris Descartes- Canthel) [00:00:00 a 15:54:06] Blandine MARCE (Ecole du Louvre, Consultante en conservation des collections) : « La peur du “precedent” : que nous disent les craintes des conservateurs sur la restitution de collections » [15:54:06 a 28:44:04] Joanes LOUIS (avocat au barreau de Paris) : « La valorisation financiere des œuvres d'art africaines avant leur retour definitif » [28:44:04 a 42:42:17] Rachele SHAMOUNI (U. Paris Descartes) & Jacob Buena (U. Cergy Pontoise) : « Quai Branly : comment s’approprier et parler des objets » [42:42:17 a fin] Discussion Presentation du colloque : Repatriation strikes back. Sujet recurrent depuis une trentaine d’annee, la question de la restitution des objets voles ou spolies est de retour, dans un contexte politique a priori plus favorable. Si les preconisations du rapport Sarr-Savoy (2018) suscit...
Alternatives Économiques, 2019
Cahiers d'études africaines, 2016
Art contemporain et vodun au Bénin Récit subjectif d'une anthropologue non spécialiste de l'art c... more Art contemporain et vodun au Bénin Récit subjectif d'une anthropologue non spécialiste de l'art contemporain, cette note de recherche restitue et synthétise les nombreuses conversations que l'artiste Théodore Dakpogan et moi-même avons eues au cours de ces cinq dernières années, sur son travail, sur les cultes, sur le Bénin, sur la France et l'Occident. Nous nous sommes rencontrés en 2010, lors d'un atelier d'urbanisme organisé à Porto-Novo, capitale du Bénin. Théodore m'a rapidement présenté son épouse Antoinette, et, au fil de mes différents séjours à Porto-Novo, nos familles sont devenues proches. Théo m'a fait découvrir une partie du monde visible et invisible de Porto-Novo, ainsi que la petite ville d'Adjara, où il vit désormais avec sa famille. Il est le co-auteur de cet article qui s'inscrit dans le champ, balbutiant en France, de l'ethnographie collaborative (Fabian 2008 ; Miran 2010). Par ce procédé, il s'agit simplement ici de rendre justice à ceux qui, parmi nos « informateurs », amis ou étudiants, nous aident à comprendre les réalités sociales qui nous entourent. De manière analogique, cette co-signature nous permet également de révéler quelque chose de la coproduction de l'art ou de la science, malgré l'injonction faite aux créateurs de rester seuls auteurs. Au Bénin, comme ailleurs, l'art contemporain est une coproduction : c'est la multitude d'acteurs et de rencontres, en amont et en aval de la réalisation de l'oeuvre, qui permet de comprendre sa création et sa réception. À l'instar de l'anthropologue qui signe souvent seul(e) des articles pourtant issus d'une recherche commune, l'artiste crée des oeuvres qui sont la synthèse de ses rencontres, moins peutêtre dans leur forme que dans le fond du message qui circule au sein du marché de l'art. Initiation Né en 1954, Théodore Dakpogan a grandi à Goukomey 1 , quartier du coeur historique de Porto-Novo, dédié à Gou, le dieu du fer et de la guerre, et 1. Au cours de ce texte, j'emploierai à dessein différentes graphies et dénominations, selon l'origine fon, goun ou yoruba de la divinité, l'appartenance aux cultes vodun ou orisha, le terme utilisé par mon interlocuteur, ou la tradition muséographique liée à la rédaction d'un cartel initial. Par exemple, Théodore utilise
Les constructions locales du politique
INTRODUCTION Mon travail de recherche porte sur les politiques touristiques et patrimoniales actu... more INTRODUCTION Mon travail de recherche porte sur les politiques touristiques et patrimoniales actuelles, à différentes échelles : internationales, européennes, nationales et locales. Je m’intéresse plus particulièrement à l’application, l’appropriation et l’interprétation d’un certain nombre de politiques de développement local et d’insertion dans des réseaux locaux ou nationaux. Dans cette perspective, le cas de la ville de Loches présente des caractéristiques intéressantes : il permet de for..
Civilisations, 2008
Organisation mondiale du tourisme (OMT/WTO) et le Conseil international des monuments et des site... more Organisation mondiale du tourisme (OMT/WTO) et le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS). Le tourisme culturel est né avec la doctrine du progrès, il est devenu un enjeu des théories du développement, il s'est nourri de la transformation du sens et des valeurs associées aux notions de culture et de patrimoine. Si sa définition a changé au cours du temps, le tourisme culturel est toujours présenté comme le « bon tourisme », une alternative au tourisme de masse. Quel est in fine le rôle joué aujourd'hui par cette notion ? Parce qu'il incarne une mobilité mondiale idéale, le tourisme culturel, ou durable, ou solidaire n'est-il pas en train de devenir une instance de légitimation pour les institutions internationales qui le promeuvent ?
hal.inria.fr
Résumé L'authenticité a longtemps été utilisée comme une catégorie analytique visant à distin... more Résumé L'authenticité a longtemps été utilisée comme une catégorie analytique visant à distinguer le «vrai» voyageur, l'amateur d'art et de tradition réelles, du touriste,«faux» voyageur consommant de l'art d'aéroport et du folklore artificiel. Aujourd'hui, c'est une ...
EspacesTemps. net
« On demande juste un petit bout de papier pour pouvoir faire le travail que les Français ne veul... more « On demande juste un petit bout de papier pour pouvoir faire le travail que les Français ne veulent pas faire, pas pour prendre leur place. » Diallo, 23 ans 1 . « Juste un petit bout de papier ». Le terme « papier » est polysémique, mais renvoie, dans la plupart des cas, une image ...
Cette thèse examine les dimensions symboliques des politiques de tourisme culturel et patrimonial... more Cette thèse examine les dimensions symboliques des politiques de tourisme culturel et patrimonial. Elle est fondée sur des enquêtes multisites (ville et village de Touraine, salons et congrès de tourisme) et sur l'étude de la littérature institutionnelle et promotionnelle ...
International audienceDans le ballot du candidat à l’exil, le paquetage du voyageur, l’attirail d... more International audienceDans le ballot du candidat à l’exil, le paquetage du voyageur, l’attirail du migrant échoué sur les côtes européennes, dans les camps, les zones ou les interstices des grandes villes, se trouvent toutes sortent d’objets désormais bien connus, étudiés, disséqués. Smartphone, sac-à-dos, tente 2 secondes, Nounours démembrés, chacun est convoqué pour rappeler notre commune humanité. L’objet industriel abandonné est métaphore de la personne abandonnée et nous nous identifions aux personnes ainsi représentées parce que nous nous reconnaissons dans ces objets familiers, que nous partageons. C’est peut être la réussite ultime de la société de consommation : pour pouvoir dire « ils sont nous, et nous sommes eux », nous aurions besoin de passer par la médiation des objets manufacturés. Pourtant, d’autres objets, jamais évoqués, accompagnent les voyageurs, sur tous les continents, à toutes les époques. Ce sont les protections, les talismans, les grigris, fétiches et autre...
Mondes du tourisme, 2020
Consacré à l'histoire politique du tourisme en Tunisie et aux fractures spatiales, sociales, iden... more Consacré à l'histoire politique du tourisme en Tunisie et aux fractures spatiales, sociales, identitaires qu'elle a générées, l'ampleur des réflexions développées dans Identité de façade et zones d'ombre ouvre également à la compréhension des linéaments de la profonde crise que connaît actuellement le tourisme international. Toutefois, avant de revenir à ce dernier point, il importe de préciser que, mêlant les sources, les enquêtes, les témoignages, cet ouvrage est d'abord une passionnante monographie de la Tunisie, de l'indépendance à la prise de pouvoir par Ennahdha. Habid Saidi propose d'étudier la question des transformations sociales de ce pays en s'intéressant aux politiques et aux regards ambivalents que les Tunisiens portent sur le tourisme. L'intérêt d'Habid Saidi pour la question du tourisme ne date pas de l'agonie postrévolutionnaire de ce qui fut longtemps le fleuron de l'économie tunisienne : il avait consacré sa thèse, soutenue en 2007 à Laval, aux politiques patrimoniales et touristiques depuis l'indépendance. Son travail avait alors été salué, et publié, et il était venu le présenter au public français lors du séminaire « Tourisme : recherches, institutions, pratiques » en 2011. Mais, loin de se répéter, cet ouvrage renouvelle son terrain et son regard, affermi par la perspective comparatiste permise par d'autres enquêtes menées au Québec, en Espagne et aux Émirats arabes unis et, surtout, de nouvelles enquêtes dans la Tunisie postrévolutionnaire.