Vincent Boyer - Academia.edu (original) (raw)
Books by Vincent Boyer
Collection "Philosophies contemporaines", Paris, Classiques Garnier, 2021, 394 pages. Cet ouv... more Collection "Philosophies contemporaines", Paris, Classiques Garnier, 2021, 394 pages.
Cet ouvrage prend en charge le problème du motif du devoir en philosophie morale et montre qu’une approche, qui part non pas d’une théorie générale du bien moral, mais d’une pratique particulière, celle de la promesse, permet de mieux comprendre ce que signifie agir par devoir.
Papers by Vincent Boyer
Dialogue, Revue canadienne de philosophie, n°59, p. 627-649, 2020
Dans cet article, nous revenons sur la critique tout à fait originale de l’utilitarisme que Phili... more Dans cet article, nous revenons sur la critique tout à fait originale de l’utilitarisme que Philippa Foot propose dans son œuvre de philosophie morale. Nous montrons que la confrontation avec cette théorie éthique normative fut l’une des causes qui conduisit la philosophe britannique à reprendre à nouveaux frais la notion de rationalité pratique dans son livre de 2001, Le Bien naturel.
Portrait intellectuel d'Elizabeth Anscombe co-écrit avec Rémi Clot-Goudard, La vie des idées, 23 ... more Portrait intellectuel d'Elizabeth Anscombe co-écrit avec Rémi Clot-Goudard, La vie des idées, 23 février 2021.
Les Études philosophiques, 2020
Cet article a pour but de montrer que l’analyse humienne de la justice, et en particulier de l’ob... more Cet article a pour but de montrer que l’analyse humienne de la justice, et en particulier de l’obligation des promesses telle qu’elle est présentée à la section 5 de la seconde partie du livre III du Traité de la nature humaine, repose sur une conception fictionnaliste de la motivation morale, au sens où l’obligation naturelle de justice (notamment de fidélité) est une fiction. Si cette conception est cohérente avec d’autres aspects de la philosophie de Hume, d’une part, et si elle est une preuve supplémentaire que Hume n’est pas un précurseur de l’utilitarisme, d’autre part, celle-ci risque néanmoins de réduire la justice à une forme de superstition utile.
My aim in this paper is to show that the Humean analysis of justice, and in particular of the obligation of promises as presented in section 5 of the second part of book III of the Treatise of Human Nature, rests on a fictionalist conception of moral motivation, in the sense that the natural obligation of justice (in particular of fidelity) is a fiction. If this fictionalist conception is consistent with other aspects of Hume’s philosophy, on the one hand, and if it is an additional evidence that Hume is not a precursor of utilitarianism, on the other hand, it risks nevertheless to reduce justice to a useful form of superstition.
Philosophie, 2017
L'article de John Rawls, intitulé « Deux concepts de règle » (« Two Concepts of Rules »), dont no... more L'article de John Rawls, intitulé « Deux concepts de règle » (« Two Concepts of Rules »), dont nous proposons dans ce numéro une traduction intégrale et inédite, est paru en janvier 1955 dans la prestigieuse Philosophical Review. Le contexte oxonien et l'émulation intellectuelle qui lui est propre à cette époque, notamment autour de la philosophie dite du langage ordinaire, eut une certaine part dans l'élaboration de « Deux concepts de règle ». L'intuition méthodologique selon laquelle une distinction conceptuelle suffirait à mettre un terme à certains problèmes réputés jusque-là difficilement solubles est ainsi à l'origine de l'article de Rawls, comme l'indique explicitement son titre. Lire « Deux concepts de règle » en partie à cette aune nous permettra d'éviter certaines erreurs d'interprétation à son sujet.
Reviews by Vincent Boyer
Igitur - Arguments philosophiques, 2021
Lecture critique du livre d'Anne Le Goff, L'animal humain (Paris, 2020) dans le cadre du dossier ... more Lecture critique du livre d'Anne Le Goff, L'animal humain (Paris, 2020) dans le cadre du dossier "L'esprit naturaliste" paru dans la revue IGITUR-Arguments philosophiques
La vie des idées 2020 Les Lumières anglo-écossaises, et leur réflexion sur les conditions d'o... more La vie des idées 2020
Les Lumières anglo-écossaises, et leur réflexion sur les conditions d'observation et d'expérimentation du monde social, seraient-elles à l'origine de la sociologie ? C'est l'hypothèse suggestive qu'explore Claude Gautier, spécialiste de la période.
Revue française d'éthique appliquée, 2020
La vie des idées, 2019
Lorsqu’une personne nous dit quelque chose, est-ce que nous croyons ce qu’elle nous dit ou est-ce... more Lorsqu’une personne nous dit quelque chose, est-ce que nous croyons ce qu’elle nous dit ou est-ce que nous la croyons, elle ? R. Moran pose la question et nous permet de nous interroger sur ce que signifie ne pas être cru.
La vie des idées, 2018
Is it rational to act justly? Contemporary moral philosophy would appear to think so, but there i... more Is it rational to act justly? Contemporary moral philosophy would appear to think so, but there is room for doubt: reason often urges us to serve our own interests first and foremost, even if that means being unjust. And much more is therefore required to convince the wicked than the mere force of reason.
La vie des idées, 2017
Est-il rationnel d’agir avec justice ? La philosophie morale contemporaine semble le penser, mais... more Est-il rationnel d’agir avec justice ? La philosophie morale contemporaine semble le penser, mais on peut en douter : la raison nous recommande souvent de servir avant tout nos intérêts, quitte pour cela à être injuste. Et il faut en conséquence bien plus pour convaincre le méchant que la seule force du raisonnement.
La vie des idées, 2017
Do animals have a moral life in the same way as humans do? The philosopher Alice Crary argues tha... more Do animals have a moral life in the same way as humans do? The philosopher Alice Crary argues that they are visible bearers of moral qualities, as literature suggests. But can values be the object of empirical observation?
La vie des idées, 2017
Les animaux ont-‐il une vie morale au même titre que les humains ? La philosophe Alice Crary sou... more Les animaux ont-‐il une vie morale au même titre que les humains ? La philosophe Alice Crary soutient qu'ils sont visiblement porteurs de qualités morales, comme nous le montre la littérature. Mais les valeurs sont-‐elles ainsi susceptibles d'un constat empirique ? Un soir de l'été 1967, alors qu'il visite le Nocturama du Zoo d'Anvers, le narrateur d'Austerlitz aperçoit un raton laveur assis derrière sa vitre « la mine sérieuse au bord d'un ruisselet, occupé à laver et relaver sans cesse la même tranche de pomme […] » 1. Le narrateur quitte ensuite le Zoo pour rejoindre la Gare Centrale d'Anvers, où il rencontre pour la première fois Jacques Austerlitz, le personnage principal du roman, occupé à rédiger frénétiquement des notes sur l'architecture du bâtiment au milieu de la foule. La ressemblance des situations frappe le narrateur : le raton laveur semble espérer « par ce nettoyage d'une méticulosité outrancière, échapper au monde factice dans lequel il s'était retrouvé, à son insu en quelque sorte » 2 ; l'obsession de Jacques Austerlitz pour l'architecture trouve son origine dans son histoire personnelle faite d'exils et de pertes, causés par la Seconde Guerre mondiale et la Shoah. Jacques Austerlitz n'est évidemment pas un raton laveur et inversement, mais Sebald semble suggérer que le narrateur n'aurait peut-être tout simplement pas vu la détresse de Jacques Austerlitz s'il n'avait pas d'abord été sensible à celle du raton laveur. Alice Crary, professeure associée à la New School for Social Research, propose un commentaire philosophique magistral de l'ouverture d'Austerlitz dans son nouvel ouvrage, Inside Ethics. On the Demands of Moral Thought (p. 246-247). Selon elle, cet exemple littéraire mettrait d'une part en avant le fait que les humains et les animaux se situent « à l'intérieur de l'éthique », c'est-à-dire qu'ils possèdent « des qualités morales qui sont, à strictement parler,
La vie des idées, 2014
Pour Philippa Foot, une volonté est bonne comme on dit d'un arbre qu'il a de bonnes racines. Ce p... more Pour Philippa Foot, une volonté est bonne comme on dit d'un arbre qu'il a de bonnes racines. Ce principe a de quoi surprendre : bien compris, il permet cependant d'envisager différemment la théorie morale et l'évaluation de nos actions. La théorie éthique contemporaine, dite aussi philosophie morale analytique, se subdivise communément en une théorie de premier ordre, qui a pour objet le contenu de la morale, et une théorie de second ordre, qui a pour objet le statut de la morale 1. Si la première, appelée aussi « éthique normative », prétend nous donner des principes généraux pour savoir si une action est juste ou injuste, bonne ou mauvaise, la seconde, quant à elle, nous dit ce que nous faisons lorsque nous émettons des jugements moraux de premier ordre, par exemple si nous ne faisons à travers eux qu'exprimer notre (dés)approbation ou bien si nous faisons référence à des propriétés objectives du monde extérieur, c'est donc une « méta-éthique ». À l'intérieur de ce cadre de nombreuses théories ont émergé, que ce soit des théories de premier ordre – déontologisme, contractualisme, contractarianisme, utilitarisme de l'acte, utilitarisme de la règle, éthique des vertus, etc. – ou des théories de second ordre – subjectivisme, fictionnalisme, naturalisme, réalisme, quasi-réalisme, constructivisme, etc. Cette floraison théorique, si elle reflète des débats philosophiques extrêmement importants et stimulants, peut néanmoins perdre et décourager assez vite un lecteur de bonne volonté qui, intéressé par les problèmes moraux concrets qui se posent à toute vie humaine, ne trouve le plus souvent dans ces débats qu'une scolastique de plus en plus technique, où chaque théorie est d'abord construite pour améliorer ou réfuter une théorie précédente. Face à ce tournis qui peut s'emparer de nous, l'une des qualités majeures du livre récemment traduit en français de la philosophe britannique Philippa Foot (1920-2010), intitulé Le Bien naturel (Natural Goodness), est justement de nous offrir une démarche un peu différente en philosophie morale, qui n'entre pas immédiatement dans ce cadre traditionnel. En effet, ce livre très dense mais non-technique se propose de faire un pas de côté et se donne avant tout pour tâche de décrire la logique véritable à l'oeuvre dans l'évaluation morale des actes humains (p. 33-34). Dès lors ce travail descriptif, même s'il permet d'écarter au passage certaines théories morales de premier ou de second ordre parmi les plus erronées aux yeux de Foot – comme l'utilitarisme (chap. 3) et le subjectivisme (chap. 1) – ne vient pas ajouter d'autres « ismes » à tous ceux qui existent déjà dans ce domaine. Ce qui est plutôt bienvenu.
La vie des idées, 2012
We promise a lot and we are promised a lot. Promises lie at the heart of our social life. They ar... more We promise a lot and we are promised a lot. Promises lie at the heart of our social life. They are also the foundation of electoral democracies, in which political programs take the form of commitments. Why do we keep our promises? To what do they commit us?
La vie des idées, 2012
On nous promet beaucoup et nous promettons également beaucoup. La promesse est au coeur de la vie... more On nous promet beaucoup et nous promettons également beaucoup. La promesse est au coeur de la vie sociale. Elle est également fondamentale dans une démocratie électorale où les programmes prennent la forme d'engagements. Mais qu'est-ce qui nous pousse à tenir nos promesses ? En quoi nous obligent-elles ? D'où vient que, parfois, nous les tenons ?
Talks by Vincent Boyer
Participation aux 7e journées de métaéthique. Décalée au 19 octobre 2020.
"Le juste et le bien", intervention au colloque Autour d'Apologie de John Rawls d'Alain Boyer, So... more "Le juste et le bien", intervention au colloque Autour d'Apologie de John Rawls d'Alain Boyer, Sorbonne Université, février 2020
Colloque Elizabeth Anscombe : 1919-2019, organisé à l'Université Saint-Louis - Bruxelles par V. A... more Colloque Elizabeth Anscombe : 1919-2019, organisé à l'Université Saint-Louis - Bruxelles par V. Aucouturier, V. Boyer et A. Jomat, décembre 2019.
Well-being and Affective States, A Two-Day International Workshop, Université Clermont Auvergne, ... more Well-being and Affective States, A Two-Day International Workshop, Université Clermont Auvergne, organisé par Samuel Lepine, novembre 2019.
Collection "Philosophies contemporaines", Paris, Classiques Garnier, 2021, 394 pages. Cet ouv... more Collection "Philosophies contemporaines", Paris, Classiques Garnier, 2021, 394 pages.
Cet ouvrage prend en charge le problème du motif du devoir en philosophie morale et montre qu’une approche, qui part non pas d’une théorie générale du bien moral, mais d’une pratique particulière, celle de la promesse, permet de mieux comprendre ce que signifie agir par devoir.
Dialogue, Revue canadienne de philosophie, n°59, p. 627-649, 2020
Dans cet article, nous revenons sur la critique tout à fait originale de l’utilitarisme que Phili... more Dans cet article, nous revenons sur la critique tout à fait originale de l’utilitarisme que Philippa Foot propose dans son œuvre de philosophie morale. Nous montrons que la confrontation avec cette théorie éthique normative fut l’une des causes qui conduisit la philosophe britannique à reprendre à nouveaux frais la notion de rationalité pratique dans son livre de 2001, Le Bien naturel.
Portrait intellectuel d'Elizabeth Anscombe co-écrit avec Rémi Clot-Goudard, La vie des idées, 23 ... more Portrait intellectuel d'Elizabeth Anscombe co-écrit avec Rémi Clot-Goudard, La vie des idées, 23 février 2021.
Les Études philosophiques, 2020
Cet article a pour but de montrer que l’analyse humienne de la justice, et en particulier de l’ob... more Cet article a pour but de montrer que l’analyse humienne de la justice, et en particulier de l’obligation des promesses telle qu’elle est présentée à la section 5 de la seconde partie du livre III du Traité de la nature humaine, repose sur une conception fictionnaliste de la motivation morale, au sens où l’obligation naturelle de justice (notamment de fidélité) est une fiction. Si cette conception est cohérente avec d’autres aspects de la philosophie de Hume, d’une part, et si elle est une preuve supplémentaire que Hume n’est pas un précurseur de l’utilitarisme, d’autre part, celle-ci risque néanmoins de réduire la justice à une forme de superstition utile.
My aim in this paper is to show that the Humean analysis of justice, and in particular of the obligation of promises as presented in section 5 of the second part of book III of the Treatise of Human Nature, rests on a fictionalist conception of moral motivation, in the sense that the natural obligation of justice (in particular of fidelity) is a fiction. If this fictionalist conception is consistent with other aspects of Hume’s philosophy, on the one hand, and if it is an additional evidence that Hume is not a precursor of utilitarianism, on the other hand, it risks nevertheless to reduce justice to a useful form of superstition.
Philosophie, 2017
L'article de John Rawls, intitulé « Deux concepts de règle » (« Two Concepts of Rules »), dont no... more L'article de John Rawls, intitulé « Deux concepts de règle » (« Two Concepts of Rules »), dont nous proposons dans ce numéro une traduction intégrale et inédite, est paru en janvier 1955 dans la prestigieuse Philosophical Review. Le contexte oxonien et l'émulation intellectuelle qui lui est propre à cette époque, notamment autour de la philosophie dite du langage ordinaire, eut une certaine part dans l'élaboration de « Deux concepts de règle ». L'intuition méthodologique selon laquelle une distinction conceptuelle suffirait à mettre un terme à certains problèmes réputés jusque-là difficilement solubles est ainsi à l'origine de l'article de Rawls, comme l'indique explicitement son titre. Lire « Deux concepts de règle » en partie à cette aune nous permettra d'éviter certaines erreurs d'interprétation à son sujet.
Igitur - Arguments philosophiques, 2021
Lecture critique du livre d'Anne Le Goff, L'animal humain (Paris, 2020) dans le cadre du dossier ... more Lecture critique du livre d'Anne Le Goff, L'animal humain (Paris, 2020) dans le cadre du dossier "L'esprit naturaliste" paru dans la revue IGITUR-Arguments philosophiques
La vie des idées 2020 Les Lumières anglo-écossaises, et leur réflexion sur les conditions d'o... more La vie des idées 2020
Les Lumières anglo-écossaises, et leur réflexion sur les conditions d'observation et d'expérimentation du monde social, seraient-elles à l'origine de la sociologie ? C'est l'hypothèse suggestive qu'explore Claude Gautier, spécialiste de la période.
Revue française d'éthique appliquée, 2020
La vie des idées, 2019
Lorsqu’une personne nous dit quelque chose, est-ce que nous croyons ce qu’elle nous dit ou est-ce... more Lorsqu’une personne nous dit quelque chose, est-ce que nous croyons ce qu’elle nous dit ou est-ce que nous la croyons, elle ? R. Moran pose la question et nous permet de nous interroger sur ce que signifie ne pas être cru.
La vie des idées, 2018
Is it rational to act justly? Contemporary moral philosophy would appear to think so, but there i... more Is it rational to act justly? Contemporary moral philosophy would appear to think so, but there is room for doubt: reason often urges us to serve our own interests first and foremost, even if that means being unjust. And much more is therefore required to convince the wicked than the mere force of reason.
La vie des idées, 2017
Est-il rationnel d’agir avec justice ? La philosophie morale contemporaine semble le penser, mais... more Est-il rationnel d’agir avec justice ? La philosophie morale contemporaine semble le penser, mais on peut en douter : la raison nous recommande souvent de servir avant tout nos intérêts, quitte pour cela à être injuste. Et il faut en conséquence bien plus pour convaincre le méchant que la seule force du raisonnement.
La vie des idées, 2017
Do animals have a moral life in the same way as humans do? The philosopher Alice Crary argues tha... more Do animals have a moral life in the same way as humans do? The philosopher Alice Crary argues that they are visible bearers of moral qualities, as literature suggests. But can values be the object of empirical observation?
La vie des idées, 2017
Les animaux ont-‐il une vie morale au même titre que les humains ? La philosophe Alice Crary sou... more Les animaux ont-‐il une vie morale au même titre que les humains ? La philosophe Alice Crary soutient qu'ils sont visiblement porteurs de qualités morales, comme nous le montre la littérature. Mais les valeurs sont-‐elles ainsi susceptibles d'un constat empirique ? Un soir de l'été 1967, alors qu'il visite le Nocturama du Zoo d'Anvers, le narrateur d'Austerlitz aperçoit un raton laveur assis derrière sa vitre « la mine sérieuse au bord d'un ruisselet, occupé à laver et relaver sans cesse la même tranche de pomme […] » 1. Le narrateur quitte ensuite le Zoo pour rejoindre la Gare Centrale d'Anvers, où il rencontre pour la première fois Jacques Austerlitz, le personnage principal du roman, occupé à rédiger frénétiquement des notes sur l'architecture du bâtiment au milieu de la foule. La ressemblance des situations frappe le narrateur : le raton laveur semble espérer « par ce nettoyage d'une méticulosité outrancière, échapper au monde factice dans lequel il s'était retrouvé, à son insu en quelque sorte » 2 ; l'obsession de Jacques Austerlitz pour l'architecture trouve son origine dans son histoire personnelle faite d'exils et de pertes, causés par la Seconde Guerre mondiale et la Shoah. Jacques Austerlitz n'est évidemment pas un raton laveur et inversement, mais Sebald semble suggérer que le narrateur n'aurait peut-être tout simplement pas vu la détresse de Jacques Austerlitz s'il n'avait pas d'abord été sensible à celle du raton laveur. Alice Crary, professeure associée à la New School for Social Research, propose un commentaire philosophique magistral de l'ouverture d'Austerlitz dans son nouvel ouvrage, Inside Ethics. On the Demands of Moral Thought (p. 246-247). Selon elle, cet exemple littéraire mettrait d'une part en avant le fait que les humains et les animaux se situent « à l'intérieur de l'éthique », c'est-à-dire qu'ils possèdent « des qualités morales qui sont, à strictement parler,
La vie des idées, 2014
Pour Philippa Foot, une volonté est bonne comme on dit d'un arbre qu'il a de bonnes racines. Ce p... more Pour Philippa Foot, une volonté est bonne comme on dit d'un arbre qu'il a de bonnes racines. Ce principe a de quoi surprendre : bien compris, il permet cependant d'envisager différemment la théorie morale et l'évaluation de nos actions. La théorie éthique contemporaine, dite aussi philosophie morale analytique, se subdivise communément en une théorie de premier ordre, qui a pour objet le contenu de la morale, et une théorie de second ordre, qui a pour objet le statut de la morale 1. Si la première, appelée aussi « éthique normative », prétend nous donner des principes généraux pour savoir si une action est juste ou injuste, bonne ou mauvaise, la seconde, quant à elle, nous dit ce que nous faisons lorsque nous émettons des jugements moraux de premier ordre, par exemple si nous ne faisons à travers eux qu'exprimer notre (dés)approbation ou bien si nous faisons référence à des propriétés objectives du monde extérieur, c'est donc une « méta-éthique ». À l'intérieur de ce cadre de nombreuses théories ont émergé, que ce soit des théories de premier ordre – déontologisme, contractualisme, contractarianisme, utilitarisme de l'acte, utilitarisme de la règle, éthique des vertus, etc. – ou des théories de second ordre – subjectivisme, fictionnalisme, naturalisme, réalisme, quasi-réalisme, constructivisme, etc. Cette floraison théorique, si elle reflète des débats philosophiques extrêmement importants et stimulants, peut néanmoins perdre et décourager assez vite un lecteur de bonne volonté qui, intéressé par les problèmes moraux concrets qui se posent à toute vie humaine, ne trouve le plus souvent dans ces débats qu'une scolastique de plus en plus technique, où chaque théorie est d'abord construite pour améliorer ou réfuter une théorie précédente. Face à ce tournis qui peut s'emparer de nous, l'une des qualités majeures du livre récemment traduit en français de la philosophe britannique Philippa Foot (1920-2010), intitulé Le Bien naturel (Natural Goodness), est justement de nous offrir une démarche un peu différente en philosophie morale, qui n'entre pas immédiatement dans ce cadre traditionnel. En effet, ce livre très dense mais non-technique se propose de faire un pas de côté et se donne avant tout pour tâche de décrire la logique véritable à l'oeuvre dans l'évaluation morale des actes humains (p. 33-34). Dès lors ce travail descriptif, même s'il permet d'écarter au passage certaines théories morales de premier ou de second ordre parmi les plus erronées aux yeux de Foot – comme l'utilitarisme (chap. 3) et le subjectivisme (chap. 1) – ne vient pas ajouter d'autres « ismes » à tous ceux qui existent déjà dans ce domaine. Ce qui est plutôt bienvenu.
La vie des idées, 2012
We promise a lot and we are promised a lot. Promises lie at the heart of our social life. They ar... more We promise a lot and we are promised a lot. Promises lie at the heart of our social life. They are also the foundation of electoral democracies, in which political programs take the form of commitments. Why do we keep our promises? To what do they commit us?
La vie des idées, 2012
On nous promet beaucoup et nous promettons également beaucoup. La promesse est au coeur de la vie... more On nous promet beaucoup et nous promettons également beaucoup. La promesse est au coeur de la vie sociale. Elle est également fondamentale dans une démocratie électorale où les programmes prennent la forme d'engagements. Mais qu'est-ce qui nous pousse à tenir nos promesses ? En quoi nous obligent-elles ? D'où vient que, parfois, nous les tenons ?
Participation aux 7e journées de métaéthique. Décalée au 19 octobre 2020.
"Le juste et le bien", intervention au colloque Autour d'Apologie de John Rawls d'Alain Boyer, So... more "Le juste et le bien", intervention au colloque Autour d'Apologie de John Rawls d'Alain Boyer, Sorbonne Université, février 2020
Colloque Elizabeth Anscombe : 1919-2019, organisé à l'Université Saint-Louis - Bruxelles par V. A... more Colloque Elizabeth Anscombe : 1919-2019, organisé à l'Université Saint-Louis - Bruxelles par V. Aucouturier, V. Boyer et A. Jomat, décembre 2019.
Well-being and Affective States, A Two-Day International Workshop, Université Clermont Auvergne, ... more Well-being and Affective States, A Two-Day International Workshop, Université Clermont Auvergne, organisé par Samuel Lepine, novembre 2019.
Identité des Lumières. Colloque de la SIEDS, 2019.
Colloque "Intentionnalité et connaissance pratique, Grenoble, 2018.
Journée d'étude autour de Philippa Foot et Le bien naturel, Paris, 2014.
International Conference, Vrije Universiteit, Brussels, 2012.
Colloque international à l'occasion du centenaire de la naissance d'Elizabeth Anscombe (1919-2001... more Colloque international à l'occasion du centenaire de la naissance d'Elizabeth Anscombe (1919-2001), Université Saint-Louis - Bruxelles (Centre Prospéro), 12-13 décembre 2019.