Vincent Jaunas - Academia.edu (original) (raw)
Papers by Vincent Jaunas
Cette thèse ambitionne d’interroger la notion de subjectivité dans la seconde moitié de la filmog... more Cette thèse ambitionne d’interroger la notion de subjectivité dans la seconde moitié de la filmographie de Stanley Kubrick. Il s’agit d’explorer la façon dont le cinéaste, de 2001 : L’Odyssée de l’espace (1968) à Eyes Wide Shut (1999), fait montre d’une myriade d’effets réflexifs interrogeant, tant la dynamique au cœur de la subjectivité spectatorielle, que celle de l’entité auctoriale dont la présence surplombante s’irradie dans chaque film, et ce pour mettre à jour la façon dont l’œuvre de Kubrick se caractérise, par-delà sa grande variété de tons et de thématiques abordées, par une exploration sans relâche de la difficile relation qui unit, et parfois sépare, le sujet et le monde. Je suggère que chaque œuvre explore la relation entre une subjectivité portée par un désir de simplicité, d’homogénéité et d’unicité, et un réel complexe, polymorphe et ininterprétable. Cette analyse prend appui sur une variété d’approches méthodologiques (la narratologie côtoie la psychanalyse, la phil...
Intellect Books, Jul 15, 2018
Historical Journal of Film, Radio and Television, 2022
Cette these ambitionne d’interroger la notion de subjectivite dans la seconde moitie de la filmog... more Cette these ambitionne d’interroger la notion de subjectivite dans la seconde moitie de la filmographie de Stanley Kubrick. Il s’agit d’explorer la facon dont le cineaste, de 2001 : L’Odyssee de l’espace (1968) a Eyes Wide Shut (1999), fait montre d’une myriade d’effets reflexifs interrogeant, tant la dynamique au cœur de la subjectivite spectatorielle, que celle de l’entite auctoriale dont la presence surplombante s’irradie dans chaque film, et ce pour mettre a jour la facon dont l’œuvre de Kubrick se caracterise, par-dela sa grande variete de tons et de thematiques abordees, par une exploration sans relâche de la difficile relation qui unit, et parfois separe, le sujet et le monde. Je suggere que chaque œuvre explore la relation entre une subjectivite portee par un desir de simplicite, d’homogeneite et d’unicite, et un reel complexe, polymorphe et ininterpretable. Cette analyse prend appui sur une variete d’approches methodologiques (la narratologie cotoie la psychanalyse, la phil...
Miranda, Sep 18, 2017
Les journées d'études "Stanley Kubrick : Nouveaux Horizons" ont eu lieu les 16 et 17 mai 2017. El... more Les journées d'études "Stanley Kubrick : Nouveaux Horizons" ont eu lieu les 16 et 17 mai 2017. Elles ont été organisées par Jean-François Baillon et Vincent Jaunas, avec le soutien de l'Ecole Doctorale de l'université Bordeaux-Montaigne, ainsi que des laboratoires de recherche CLIMAS et CLARE, de la librairie Mollat et du cinéma Utopia. Réunissant 16 chercheurs et spécialistes européens (France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Serbie, Pologne), ces journées ont permis de mettre en avant le dynamisme des études sur ce grand réalisateur et de confronter la pluralité des approches actuelles. Les études esthétiques, si foisonnantes, ont côtoyé les mises en perspectives historiques et les recherches d'historiens du cinéma qui, depuis une décennie, exploitent le matériel des archives de Stanley Kubrick à la University of the Arts London pour interroger les processus de production et de réception de son oeuvre.
This article focuses on Performance Studies in an effort to integrate acting – this little-studie... more This article focuses on Performance Studies in an effort to integrate acting – this little-studied aspect of Kubrick's filmography – within a broader aesthetic analysis. By comparing the main actors and actresses of 2001: A Space Odyssey and Eyes Wide Shut , I suggest those two films can shed light on the way Kubrick collaborated with performers in order to confront various acting styles, thus creating a specific aesthetics of distancing. I connect those two works through the exploration of underplayed main roles and a loss of the characters' physical relation to the world which may be breached in the endings. Drawing both on Stanislavkian principles and archival material, I argue that such distancing may not easily be labelled as Brechtian and instead gives birth to a unique performing style that evades neat categorization, and may eventually help defining the director's unique collaboration with actors throughout the second half of his career.
Il est coutumier de considérer que le cinéma permet de dévoiler le monde tel que perçu par autrui... more Il est coutumier de considérer que le cinéma permet de dévoiler le monde tel que perçu par autrui, comme l'affirme par exemple Sandro Bernardi selon qui « la possibilité de voir [un] film est fondée sur l'hypothèse paradoxale que l'on pourrait 'voir avec les yeux d'un autre' » (Bernardi 95). Hypothèse qui suscite pourtant plusieurs interrogations : comment le médium s'y prend-il pour offrir une telle expérience ? Et peut-on véritablement voir le monde à travers un point de vue qui n'est pas le nôtre ? Une représentation directe de la subjectivité d'autrui est toujours vouée à l'incomplétude ; art représentationnel, le cinéma ne peut pleinement figurer des états mentaux qui, par définition, échappent à l'objectif de la caméra. C'est donc un paradoxe cinématographique que de chercher à représenter l'intériorité en l'objectivant via la captation d'un profilmique, comme l'explique Dominique Château (134), selon qui le médium fait face à une irreprésentabilité fondamentale de l'intériorité d'autrui ; l'auteur rappelle que cette irreprésentabilité peut néanmoins être contournée, certes de façon imparfaite, grâce à notre faculté à représenter nos états mentaux et à se représenter ceux d'autrui : « nous communiquons avec le ressenti de l'autre non seulement à travers son extériorisation dans les signes (cris, mimiques, sueur, parole, etc.), mais, par approximation, à travers l'expérience que nous en faisons nous-mêmes. Toute représentation suppose cette manière d'expérience plus ou moins proche » (71). 2 Le monde vu par un autre
Cette thèse ambitionne d’interroger la notion de subjectivité dans la seconde moitié de la filmog... more Cette thèse ambitionne d’interroger la notion de subjectivité dans la seconde moitié de la filmographie de Stanley Kubrick. Il s’agit d’explorer la façon dont le cinéaste, de 2001 : L’Odyssée de l’espace (1968) à Eyes Wide Shut (1999), fait montre d’une myriade d’effets réflexifs interrogeant, tant la dynamique au cœur de la subjectivité spectatorielle, que celle de l’entité auctoriale dont la présence surplombante s’irradie dans chaque film, et ce pour mettre à jour la façon dont l’œuvre de Kubrick se caractérise, par-delà sa grande variété de tons et de thématiques abordées, par une exploration sans relâche de la difficile relation qui unit, et parfois sépare, le sujet et le monde. Je suggère que chaque œuvre explore la relation entre une subjectivité portée par un désir de simplicité, d’homogénéité et d’unicité, et un réel complexe, polymorphe et ininterprétable. Cette analyse prend appui sur une variété d’approches méthodologiques (la narratologie côtoie la psychanalyse, la phil...
Intellect Books, Jul 15, 2018
Historical Journal of Film, Radio and Television, 2022
Cette these ambitionne d’interroger la notion de subjectivite dans la seconde moitie de la filmog... more Cette these ambitionne d’interroger la notion de subjectivite dans la seconde moitie de la filmographie de Stanley Kubrick. Il s’agit d’explorer la facon dont le cineaste, de 2001 : L’Odyssee de l’espace (1968) a Eyes Wide Shut (1999), fait montre d’une myriade d’effets reflexifs interrogeant, tant la dynamique au cœur de la subjectivite spectatorielle, que celle de l’entite auctoriale dont la presence surplombante s’irradie dans chaque film, et ce pour mettre a jour la facon dont l’œuvre de Kubrick se caracterise, par-dela sa grande variete de tons et de thematiques abordees, par une exploration sans relâche de la difficile relation qui unit, et parfois separe, le sujet et le monde. Je suggere que chaque œuvre explore la relation entre une subjectivite portee par un desir de simplicite, d’homogeneite et d’unicite, et un reel complexe, polymorphe et ininterpretable. Cette analyse prend appui sur une variete d’approches methodologiques (la narratologie cotoie la psychanalyse, la phil...
Miranda, Sep 18, 2017
Les journées d'études "Stanley Kubrick : Nouveaux Horizons" ont eu lieu les 16 et 17 mai 2017. El... more Les journées d'études "Stanley Kubrick : Nouveaux Horizons" ont eu lieu les 16 et 17 mai 2017. Elles ont été organisées par Jean-François Baillon et Vincent Jaunas, avec le soutien de l'Ecole Doctorale de l'université Bordeaux-Montaigne, ainsi que des laboratoires de recherche CLIMAS et CLARE, de la librairie Mollat et du cinéma Utopia. Réunissant 16 chercheurs et spécialistes européens (France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Serbie, Pologne), ces journées ont permis de mettre en avant le dynamisme des études sur ce grand réalisateur et de confronter la pluralité des approches actuelles. Les études esthétiques, si foisonnantes, ont côtoyé les mises en perspectives historiques et les recherches d'historiens du cinéma qui, depuis une décennie, exploitent le matériel des archives de Stanley Kubrick à la University of the Arts London pour interroger les processus de production et de réception de son oeuvre.
This article focuses on Performance Studies in an effort to integrate acting – this little-studie... more This article focuses on Performance Studies in an effort to integrate acting – this little-studied aspect of Kubrick's filmography – within a broader aesthetic analysis. By comparing the main actors and actresses of 2001: A Space Odyssey and Eyes Wide Shut , I suggest those two films can shed light on the way Kubrick collaborated with performers in order to confront various acting styles, thus creating a specific aesthetics of distancing. I connect those two works through the exploration of underplayed main roles and a loss of the characters' physical relation to the world which may be breached in the endings. Drawing both on Stanislavkian principles and archival material, I argue that such distancing may not easily be labelled as Brechtian and instead gives birth to a unique performing style that evades neat categorization, and may eventually help defining the director's unique collaboration with actors throughout the second half of his career.
Il est coutumier de considérer que le cinéma permet de dévoiler le monde tel que perçu par autrui... more Il est coutumier de considérer que le cinéma permet de dévoiler le monde tel que perçu par autrui, comme l'affirme par exemple Sandro Bernardi selon qui « la possibilité de voir [un] film est fondée sur l'hypothèse paradoxale que l'on pourrait 'voir avec les yeux d'un autre' » (Bernardi 95). Hypothèse qui suscite pourtant plusieurs interrogations : comment le médium s'y prend-il pour offrir une telle expérience ? Et peut-on véritablement voir le monde à travers un point de vue qui n'est pas le nôtre ? Une représentation directe de la subjectivité d'autrui est toujours vouée à l'incomplétude ; art représentationnel, le cinéma ne peut pleinement figurer des états mentaux qui, par définition, échappent à l'objectif de la caméra. C'est donc un paradoxe cinématographique que de chercher à représenter l'intériorité en l'objectivant via la captation d'un profilmique, comme l'explique Dominique Château (134), selon qui le médium fait face à une irreprésentabilité fondamentale de l'intériorité d'autrui ; l'auteur rappelle que cette irreprésentabilité peut néanmoins être contournée, certes de façon imparfaite, grâce à notre faculté à représenter nos états mentaux et à se représenter ceux d'autrui : « nous communiquons avec le ressenti de l'autre non seulement à travers son extériorisation dans les signes (cris, mimiques, sueur, parole, etc.), mais, par approximation, à travers l'expérience que nous en faisons nous-mêmes. Toute représentation suppose cette manière d'expérience plus ou moins proche » (71). 2 Le monde vu par un autre