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Drafts by kevin poperl

Research paper thumbnail of CoopCycle: retour envers le futur

Publié dans la revude études digitales

CoopCycle est une coopérative européenne de mutualisation œuvrant à l’émancipation des travailleu... more CoopCycle est une coopérative européenne de mutualisation œuvrant à l’émancipation des travailleurs des plateformes capitalistes de livraison. Nous analysons en et à quoi cette expérience de production peut être qualifiée d’alternative, puis la stratégie qu’elle déploie pour exister face à ses concurrents. L’enjeu est d’ouvrir la voie aux initiatives similaires de production informationnelle pour une qualification générale du travail des Communs hors des institutions capitalistes de la valeur.

Research paper thumbnail of À mon Ami

Paru dans la rubrique « par-dessus le marché » de la revue « La société coopérative ».

Research paper thumbnail of Sujet à Traiter

J'aimerais, à partir de ce que l'on nomme révolution numérique, souligner principalement deux cho... more J'aimerais, à partir de ce que l'on nomme révolution numérique, souligner principalement deux choses que je trouve primordiales et qui, surtout, permettent de ré-actualiser la pensée de Marx à une époque où certains doutent encore de son caractère contemporain. La première touche à l'efficacité présumée du mode de production capitaliste, par rapport à tout autre mode de production. La seconde propose une analyse des conséquences sur la construction subjective des individus du capitalisme contemporain. 1. Efficacité du capitalisme Concernant l'efficacité présumée du mode de production capitaliste je trouve intéressant la manière dont l'époque contemporaine rend palpable et concret un point central de la théorie marxiste: la contradiction entre rapports de production et développement des forces productives. Ce point central reste souvent assez obscur quand il est uniquement formulé de manière abstraite. Les rapports de production sont la manière dont les différents éléments de la production portés par les hommes qui en sont propriétaires entrent en contact, se combinent, pour déboucher sur la production d'un bien où d'un service. C'est la manière différente dont ces éléments se combinent qui caractérise un mode de production. Dans un mode de production féodal les différents éléments nécessaires à la production ils se rencontrent par des systèmes de domination directs ; le vassal est mis au travail en échange d'une protection, il n'y a pas d'échange marchand, monétaire, pas de contrat d'individu de libre de droits pour que ce le lien s'établisse. Cette relation de production seigneur/vassal et basé sur une violence directe. Dans un mode de production capitaliste la force de travail, dont le travailleur est propriétaire et libre de droit, libre formellement, et le capital, possédé par un individu ou par une institution bancaire, se rencontrent par l'intermédiaire de marchés et s'échangent contre de la monnaie: marché du travail et marché du capital. L'entreprise achète de la force de travail sur un marché et le capital sur le marché du capital. Les forces productives, pour aller vite, on peut dire que c'est le produit, l'efficacité de cette manière historiquement déterminée de faire se rencontrer, se combiner, les différents éléments de la production. Ce n'est pas seulement le niveau de technicité des machines crées mais aussi le savoir accumulé par les individus, l'état de l'innovation, la productivité globale des facteurs et la masse produite lors de cette combinaison des différents « facteurs de production ». Cette contradiction entre rapports et forces de production nous dit ceci : la manière d'organiser la production devient à un certain moment inefficace ! Contradiction ici signifie que le développement d'un des éléments, par exemple les rapports de production capitaliste, se fait au détriment de l'autre ; le développement des forces productives, de la productivité. Cette contradiction est intéressante à exploiter politiquement car elle creuse un trou, autrement dit elle permet un espace de contestation, dans le discours dominant de l'efficacité présumée du capitalisme vis-à-vis de tout autre manière d'organiser la production, tout autre mode de production. Aujourd'hui nous sommes harcelés par les économistes de plateau télé au nom du pragmatisme économique, de l'absence d'alternative au capitalisme du fait de sa supériorité en termes d'efficacité productive, nous avons ici un espace pour contester la rationalité du capitalisme dans ses propres termes et donc ouvrir la possibilité d'une abolition de l'état des choses existants en termes d'organisation de la production.

Research paper thumbnail of Etat des lieux (premier jet)

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La représentation marxiste du mode de production peut s'exprimer ainsi :. Superstructure :-Formes... more La représentation marxiste du mode de production peut s'exprimer ainsi :. Superstructure :-Formes idéologiques de la conscience sociale • Etat + propriété (Droit). Infrastructure :-Rapports de production • Forces productives La critique de Lucas lancée au keynésiens en terme de méthodologie (non prise en compte des réactions des agents lors d'une politique économique) pourrait également s'adresser aux marxiste sous cette forme: L'état et le développement des forces productives est-il indépendant des autres catégories de ce schéma ? Autrement dit, le travail et le capital, les facteurs de production, à la disposition d'une société ne sont pas des quantités fixes (du moins si l'on suppose une liberté individuelle minimale maintenue dans un système communiste sur les quantités de travail que les agents décident de fournir). La question de la mise au travail (quantité de facteur travail mobilisé) reste posée ainsi que celle des décisions d'investissements (quantité de capital mobilisé en investissement ou en consommation non productive). Plus globalement, et c'est là où les formes alternatives de planification peinent à s'imposer idéologiquement, la question de l'allocation de ces différentes ressources, vers tel ou tel secteur de production, reste ouverte. Cette dernière question reste primordiale d'autant plus que, comme le souligne Hayek (The use of knowledge in society) l'information n'est pas une ressource à la disposition de l'instance planificatrice mais une ressource éparpillée dont la collecte nécessite l'implication des individus dans un jeu collectif. Les alternatives de semi habiles (comme Nous) éludent souvent ces questions et placent en face du marché un contrefactuel qui, tout en gardant dans l'idée la productivité inhérente à ce mode de production, en efface ses corrélats négatifs. On peut donc entendre chez certains la volonté de nationaliser à tout va les moyens de production, d'assurer un revenu permanent aux travailleurs… tout en gardant dans leur esprit l'idée que les innovations, le travail investit ainsi que la productivité resteraient intactes. Si les différentes expériences communistes nous ont appris quelque chose c'est qu'il n'en était rien, où au prix d'une restriction des libertés individuelles allant à l'encontre de l'idée d'émancipation que nous devrions défendre. L'illusion méritocratique par exemple, pour mettre en lien le développement des forces productives avec les formes idéologiques de la conscience sociale, est un puissant fond d'investissement individuel dans le travail. Tout comme le retour sur investissement assuré par la propriété lucrative ou les incitations au travail inhérentes au mode de production capitaliste ; dépendance à la monnaie, lois assurant la sécurité des biens, lois dont l'objectif est de jeter des pans entiers de la population sur le marché du travail (enclosures, lois anti pauvres ou anti mendicité). Il nous faut, dés lors, adopter un double travail. D'un coté critiquer durement le système de marché ; ses défaillances, ses contradictions fondamentales et l'idéologie associée à un sujet libre qui la soutient (comme la méritocratie) tout en repensant un mode de production qui ne tombe pas dans l'utopie productive basée sur des agents qui s'investiraient dans la production de richesses sur la base d'une bonne volonté partagée par essence. Il nous faut donc repenser ce lien entre le développement des forces productives et les différentes catégories de ce schéma marxiste.

Papers by kevin poperl

Research paper thumbnail of Une alternative à Deliveroo et UberEats ? Genèse et politique de CoopCycle

Communication & langages

Research paper thumbnail of Études digitales. 2019 – 2, n° 8. Les plateformes

Études digitales 2019-2, n° 8 Les plateformes Type de publication: Revue Directeurs d'ouvrage: Co... more Études digitales 2019-2, n° 8 Les plateformes Type de publication: Revue Directeurs d'ouvrage: Cormerais (Franck), Gilbert (Jacques Athanase) Résumé: La revue Études digitales défend une approche herméneutique, critique, rhétorique et poétique des technologies. Elle se veut résolument transdisciplinaire. Nombre de pages: 231

Research paper thumbnail of CoopCycle, retour vers le futur

Type de publication: Article de revue Revue: Études digitales 2019-2, n° 8. Les plateformes Auteu... more Type de publication: Article de revue Revue: Études digitales 2019-2, n° 8. Les plateformes Auteur: Poperl (Kévin) Résumé: CoopCycle est une coopérative européenne de mutualisation oeuvrant à l'émancipation des travailleurs des plateformes capitalistes de livraison. Nous analysons en et à quoi cette expérience de production peut être qualifiée d'alternative, puis la stratégie qu'elle déploie pour exister face à ses concurrents.

Research paper thumbnail of L'organisation idéologique du dépérissement de l'Etat

Dans un article du Figaro un intellectuel de droite opposait liberté et égalité. L'idée vaguement... more Dans un article du Figaro un intellectuel de droite opposait liberté et égalité. L'idée vaguement tocquevillienne étant que chaque avancée vers l'une de ces valeurs se faisait au détriment de l'autre. Bien sûr sa position était qu'il fallait en finir une fois pour toutes avec l'idée d'égalité et ainsi relancer l'activité économique assurant le bien être de la population. Cette position intellectuelle s'ancre dans une vision rawlsienne de la justice sociale. Les plus pauvres d'un système inégalitaire seraient mieux lotis que les plus pauvres d'un système égalitaire. Pourquoi ? Car l'égalitarisme entraverait les initiatives individuelles, distordrait les incitations à la production, limiterait la croissance économique et donc le gâteau à se partager. Ce même argument est repris par la courbe de Laffer imposant un plafond de redistribution optimal. Si l'on pourrait, de prime abord, relever une similarité de ces deux arguments dans leur rhétorique, ceux-ci, en réalité, s'excluent en partie. En effet, qu'advient-il de la justice rawlsienne lorsque le taux de taxation « optimal » des plus riches, ou du capital, ne permet plus de faire en sorte que les plus pauvres d'un système inégalitaire soient subventionnés ? N'est ce pas ce qu'il ressort des débats économiques contemporains ? N'est-il pas impossible de financer la redistribution et les services publics ? L'action redistributive d'un Etat providence semble donc remise en cause au nom de la liberté et ses vertus.

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Publié dans la revude études digitales

CoopCycle est une coopérative européenne de mutualisation œuvrant à l’émancipation des travailleu... more CoopCycle est une coopérative européenne de mutualisation œuvrant à l’émancipation des travailleurs des plateformes capitalistes de livraison. Nous analysons en et à quoi cette expérience de production peut être qualifiée d’alternative, puis la stratégie qu’elle déploie pour exister face à ses concurrents. L’enjeu est d’ouvrir la voie aux initiatives similaires de production informationnelle pour une qualification générale du travail des Communs hors des institutions capitalistes de la valeur.

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Paru dans la rubrique « par-dessus le marché » de la revue « La société coopérative ».

Research paper thumbnail of Sujet à Traiter

J'aimerais, à partir de ce que l'on nomme révolution numérique, souligner principalement deux cho... more J'aimerais, à partir de ce que l'on nomme révolution numérique, souligner principalement deux choses que je trouve primordiales et qui, surtout, permettent de ré-actualiser la pensée de Marx à une époque où certains doutent encore de son caractère contemporain. La première touche à l'efficacité présumée du mode de production capitaliste, par rapport à tout autre mode de production. La seconde propose une analyse des conséquences sur la construction subjective des individus du capitalisme contemporain. 1. Efficacité du capitalisme Concernant l'efficacité présumée du mode de production capitaliste je trouve intéressant la manière dont l'époque contemporaine rend palpable et concret un point central de la théorie marxiste: la contradiction entre rapports de production et développement des forces productives. Ce point central reste souvent assez obscur quand il est uniquement formulé de manière abstraite. Les rapports de production sont la manière dont les différents éléments de la production portés par les hommes qui en sont propriétaires entrent en contact, se combinent, pour déboucher sur la production d'un bien où d'un service. C'est la manière différente dont ces éléments se combinent qui caractérise un mode de production. Dans un mode de production féodal les différents éléments nécessaires à la production ils se rencontrent par des systèmes de domination directs ; le vassal est mis au travail en échange d'une protection, il n'y a pas d'échange marchand, monétaire, pas de contrat d'individu de libre de droits pour que ce le lien s'établisse. Cette relation de production seigneur/vassal et basé sur une violence directe. Dans un mode de production capitaliste la force de travail, dont le travailleur est propriétaire et libre de droit, libre formellement, et le capital, possédé par un individu ou par une institution bancaire, se rencontrent par l'intermédiaire de marchés et s'échangent contre de la monnaie: marché du travail et marché du capital. L'entreprise achète de la force de travail sur un marché et le capital sur le marché du capital. Les forces productives, pour aller vite, on peut dire que c'est le produit, l'efficacité de cette manière historiquement déterminée de faire se rencontrer, se combiner, les différents éléments de la production. Ce n'est pas seulement le niveau de technicité des machines crées mais aussi le savoir accumulé par les individus, l'état de l'innovation, la productivité globale des facteurs et la masse produite lors de cette combinaison des différents « facteurs de production ». Cette contradiction entre rapports et forces de production nous dit ceci : la manière d'organiser la production devient à un certain moment inefficace ! Contradiction ici signifie que le développement d'un des éléments, par exemple les rapports de production capitaliste, se fait au détriment de l'autre ; le développement des forces productives, de la productivité. Cette contradiction est intéressante à exploiter politiquement car elle creuse un trou, autrement dit elle permet un espace de contestation, dans le discours dominant de l'efficacité présumée du capitalisme vis-à-vis de tout autre manière d'organiser la production, tout autre mode de production. Aujourd'hui nous sommes harcelés par les économistes de plateau télé au nom du pragmatisme économique, de l'absence d'alternative au capitalisme du fait de sa supériorité en termes d'efficacité productive, nous avons ici un espace pour contester la rationalité du capitalisme dans ses propres termes et donc ouvrir la possibilité d'une abolition de l'état des choses existants en termes d'organisation de la production.

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La représentation marxiste du mode de production peut s'exprimer ainsi :. Superstructure :-Formes... more La représentation marxiste du mode de production peut s'exprimer ainsi :. Superstructure :-Formes idéologiques de la conscience sociale • Etat + propriété (Droit). Infrastructure :-Rapports de production • Forces productives La critique de Lucas lancée au keynésiens en terme de méthodologie (non prise en compte des réactions des agents lors d'une politique économique) pourrait également s'adresser aux marxiste sous cette forme: L'état et le développement des forces productives est-il indépendant des autres catégories de ce schéma ? Autrement dit, le travail et le capital, les facteurs de production, à la disposition d'une société ne sont pas des quantités fixes (du moins si l'on suppose une liberté individuelle minimale maintenue dans un système communiste sur les quantités de travail que les agents décident de fournir). La question de la mise au travail (quantité de facteur travail mobilisé) reste posée ainsi que celle des décisions d'investissements (quantité de capital mobilisé en investissement ou en consommation non productive). Plus globalement, et c'est là où les formes alternatives de planification peinent à s'imposer idéologiquement, la question de l'allocation de ces différentes ressources, vers tel ou tel secteur de production, reste ouverte. Cette dernière question reste primordiale d'autant plus que, comme le souligne Hayek (The use of knowledge in society) l'information n'est pas une ressource à la disposition de l'instance planificatrice mais une ressource éparpillée dont la collecte nécessite l'implication des individus dans un jeu collectif. Les alternatives de semi habiles (comme Nous) éludent souvent ces questions et placent en face du marché un contrefactuel qui, tout en gardant dans l'idée la productivité inhérente à ce mode de production, en efface ses corrélats négatifs. On peut donc entendre chez certains la volonté de nationaliser à tout va les moyens de production, d'assurer un revenu permanent aux travailleurs… tout en gardant dans leur esprit l'idée que les innovations, le travail investit ainsi que la productivité resteraient intactes. Si les différentes expériences communistes nous ont appris quelque chose c'est qu'il n'en était rien, où au prix d'une restriction des libertés individuelles allant à l'encontre de l'idée d'émancipation que nous devrions défendre. L'illusion méritocratique par exemple, pour mettre en lien le développement des forces productives avec les formes idéologiques de la conscience sociale, est un puissant fond d'investissement individuel dans le travail. Tout comme le retour sur investissement assuré par la propriété lucrative ou les incitations au travail inhérentes au mode de production capitaliste ; dépendance à la monnaie, lois assurant la sécurité des biens, lois dont l'objectif est de jeter des pans entiers de la population sur le marché du travail (enclosures, lois anti pauvres ou anti mendicité). Il nous faut, dés lors, adopter un double travail. D'un coté critiquer durement le système de marché ; ses défaillances, ses contradictions fondamentales et l'idéologie associée à un sujet libre qui la soutient (comme la méritocratie) tout en repensant un mode de production qui ne tombe pas dans l'utopie productive basée sur des agents qui s'investiraient dans la production de richesses sur la base d'une bonne volonté partagée par essence. Il nous faut donc repenser ce lien entre le développement des forces productives et les différentes catégories de ce schéma marxiste.

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Communication & langages

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Études digitales 2019-2, n° 8 Les plateformes Type de publication: Revue Directeurs d'ouvrage: Co... more Études digitales 2019-2, n° 8 Les plateformes Type de publication: Revue Directeurs d'ouvrage: Cormerais (Franck), Gilbert (Jacques Athanase) Résumé: La revue Études digitales défend une approche herméneutique, critique, rhétorique et poétique des technologies. Elle se veut résolument transdisciplinaire. Nombre de pages: 231

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Type de publication: Article de revue Revue: Études digitales 2019-2, n° 8. Les plateformes Auteu... more Type de publication: Article de revue Revue: Études digitales 2019-2, n° 8. Les plateformes Auteur: Poperl (Kévin) Résumé: CoopCycle est une coopérative européenne de mutualisation oeuvrant à l'émancipation des travailleurs des plateformes capitalistes de livraison. Nous analysons en et à quoi cette expérience de production peut être qualifiée d'alternative, puis la stratégie qu'elle déploie pour exister face à ses concurrents.

Research paper thumbnail of L'organisation idéologique du dépérissement de l'Etat

Dans un article du Figaro un intellectuel de droite opposait liberté et égalité. L'idée vaguement... more Dans un article du Figaro un intellectuel de droite opposait liberté et égalité. L'idée vaguement tocquevillienne étant que chaque avancée vers l'une de ces valeurs se faisait au détriment de l'autre. Bien sûr sa position était qu'il fallait en finir une fois pour toutes avec l'idée d'égalité et ainsi relancer l'activité économique assurant le bien être de la population. Cette position intellectuelle s'ancre dans une vision rawlsienne de la justice sociale. Les plus pauvres d'un système inégalitaire seraient mieux lotis que les plus pauvres d'un système égalitaire. Pourquoi ? Car l'égalitarisme entraverait les initiatives individuelles, distordrait les incitations à la production, limiterait la croissance économique et donc le gâteau à se partager. Ce même argument est repris par la courbe de Laffer imposant un plafond de redistribution optimal. Si l'on pourrait, de prime abord, relever une similarité de ces deux arguments dans leur rhétorique, ceux-ci, en réalité, s'excluent en partie. En effet, qu'advient-il de la justice rawlsienne lorsque le taux de taxation « optimal » des plus riches, ou du capital, ne permet plus de faire en sorte que les plus pauvres d'un système inégalitaire soient subventionnés ? N'est ce pas ce qu'il ressort des débats économiques contemporains ? N'est-il pas impossible de financer la redistribution et les services publics ? L'action redistributive d'un Etat providence semble donc remise en cause au nom de la liberté et ses vertus.