Saint-Vivant de Vergy (Côte-d’Or) (original) (raw)
1Une première campagne topographique avait permis en 2004 de faire une proposition de recalage du plan ancien (xviiie siècle) de cette abbaye avec le plan des vestiges subsistant. Il s’agissait alors de comprendre si la reconstruction à partir de 1765 de l’abbaye médiévale avait laissé suffisamment d’indices et de potentiel pour envisager une fouille portant sur l’origine du site, fondé vers 900 par le comte Manassès. Par la suite, l’abbaye deviendra un des importants prieurés de Cluny pour le Nord de la Bourgogne. L’étude de son temporel est en cours dans le cadre d’une thèse de doctorat à l’Université de Bourgogne (par Romuald Pinguet).
3La campagne de sondage de juin et septembre 2005 a porté sur plusieurs zones à l’est, au nord et à l’ouest des constructions actuelles. Leur emplacement tenait compte du calage hypothétique du plan ancien et de l’état actuel des vestiges. À l’est, où le document d’archive situe la chapelle Notre-Dame accessible par une galerie, une partie des transformations viticoles a considérablement modifié le terrain, et toutes les structures paraissent récupérées. Il est apparu toutefois clairement dans les sondages l’emplacement des murs de la galerie et d’une des annexes accolées à la chapelle. Au nord, où se situait l’église abbatiale, les sondages ont été négatifs, et la poursuite des investigations au pied du gouttereau sud nous ont convaincu que les terrassements du xviiie siècle avaient considérablement nivelé l’emplacement de l’édifice médiéval avant et après l’établissement de l’église moderne. Des hypothèses sur les niveaux de circulation de l’abbatiale et de la galerie du cloître ont pu être formulées à partir de l’étude des remblais de récupération et de la dynamique du terrain : on estime ainsi que l’église se situait à deux mètres cinquante au-dessus du niveau du cloître. Des éléments de seuil et de niveaux ont été reconnus pour l’église moderne ainsi qu’une partie de la cour pavée au xviiie siècle. Seules à l’ouest, et dans une cave moderne, des maçonneries semblent pouvoir correspondre à celles dessinées sur le plan avant la reconstruction. À ces endroits, des travaux futurs pourraient permettre de préciser le caractère des vestiges, car jusqu’à présent leurs niveaux de fondation ne permettent guère la restitution du sol et du fonctionnement des espaces. L’église qui, d’après les réemplois repérés, semble avoir été reconstruite au début de l’époque gothique ne pourra sans doute jamais être restituée et située dans une chronologie précise, en particulier depuis la fondation du site comme on pouvait l’imaginer.