Norbert Hillaire | Université Nice Sophia Antipolis (original) (raw)

Papers by Norbert Hillaire

Research paper thumbnail of Des images dans la littérature 4 études, 1975.

Des images dans la littérature, 1975

Ces quatre études interrogent, pour en déplacer le sens dans les quatre récits étudiés (de André ... more Ces quatre études interrogent, pour en déplacer le sens dans les quatre récits étudiés (de André Breton, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, et Michel Butor), le mot Illustration, dans ces récits qui tous contiennent des images, mais qui problématisent et bouleversent en profondeur l'enjeu des relations traditionnelles entre le visible et le lisible, l'écriture et la peinture - ces récits dans lesquels la photographie et le cinéma jouent un rôle central..

Research paper thumbnail of L’art et la culture au risque du design relationnel

Figures de l'Art, 2013

Après le design des objets et des produits, qui correspond à l'âge du capitalisme industr... more Après le design des objets et des produits, qui correspond à l'âge du capitalisme industriel, se développe, avec les industries de services et l'essor du « capitalisme culturel », un « design relationnel », qui se caractérise par une convergence, favorisée par l'essor des technologies numériques entre urbanisme, technologies numériques, industries culturelles et loisirs de masse. Ce design s'applique en particulier aux territoires, dont l'économie, vue d'en haut, offre l'image d'une terre policée, artificialisée et esthétisée, plus encore qu'arraisonnée par les pouvoirs de la technique et de l'économie. Mais il n'épargne pas non plus l'art et l'artiste, qui trouvent désormais leur modèle dans la figure de l'entrepreneur, reléguant aux oubliettes de l'histoire les vieilles inquiétudes de la création, à travers lesquelles se rejoignaient voici peu encore l'artiste et l'artisan, dans la perspective d'un ajustement démocratique des signes et des choses, du plaisir et du travail. Sylvie Coëllier, dans « La nature du gothique » 1 , analyse l'échec de la modernité dans son projet de réconciliation et d'émancipation de l'homme par le biais de l'industrie. Elle revisite les thèses de William Morris et de Ruskin, et, à la lumière de ces deux pourfendeurs de l'industrie naissante, et du difficile ajustement du plaisir et du travail, des signes et des choses, dans lequel s'engage à leurs yeux l'homme de la haute modernité, elle étudie en particulier certaines oeuvres de Wim Delvoye. Les enseignements qu'elle en tire nous semblent particulièrement éclairants. Elle évoque d'abord une oeuvre célèbre de Delvoye, la fameuse « machine à merde » Cloaca. Si, en effet, l'art a à voir avec l'excrément, c'est dans la mesure de cette expression la plus profonde du moi, de cette revendication du corps et de ses tourments d'un droit à l'imperfection – imperfection dans laquelle Ruskin voyait la marque même de la liberté de l'artisan, qui, et c'était là son plaisir, apportait sa touche personnelle à la fabrication d'un objet, fut-il un objet fait en plusieurs exemplaires. Il s'agit de cette « difficulté – de ce plaisir – dus à la somatisation des tourments de la création 2 ». Et en ce sens, l'artiste continue de s'inscrire dans l'héritage de l'artisan (du moins jusqu'à nous, c'est à dire jusqu'au temps de l'artiste entrepreneur). Cette touche « est le dernier refuge de la qualité artisanale, celle qui demeure lorsque tout ce qui est répétitif et savoir-faire est pris en charge par la machine. C'est la marque d'une incontrôlabilité, d'une imprévisibilité irréductible du corps et de ses pulsions capables de faire dévier l'outil du plus régulier des artisans 3 ».

Research paper thumbnail of Conversation avec Pascal Bacqué

La règle du Jeu, 2021

Il y a des livres dont le destin est de ne jamais dormir sur des étagères. Ainsi de « La guerre »... more Il y a des livres dont le destin est de ne jamais dormir sur des étagères. Ainsi de « La guerre » (« La Guerre de la terre et des hommes » – tome 3 « La Guerre », Massot éditions) de Pascal Bacqué. Échange avec l’auteur à propos d’une entreprise à nulle autre comparable.

Research paper thumbnail of conversation avec Pierre Caye (2021)

Tout se passe comme si le système productif, dans lequel le monde globalisé nous avait habitués à... more Tout se passe comme si le système productif, dans lequel le monde globalisé nous avait habitués à vivre se retournait soudain contre nous, et, en un effet boomerang, nous renvoyait l’image en négatif de cette prétention folle à nous affranchir de l’espace et du temps sous le couvert de l’économie, dans laquelle nous vivions. Ce système productif a un nom : la destruction créatrice, dont Pierre Caye avait fait une critique approfondie dans un précédent livre et dont le nouvel ouvrage, Durer, se veut le pendant constructif. Disruption, innovation permanente, obsolescence programmée, tels sont les noms actuels de la destruction créatrice, et ce modèle n’est plus soutenable : dans ces conditions, c’est toute la question d’un développement authentiquement durable qui est posée.

Research paper thumbnail of El arte o las fronteras: arte, comunicación y mediación cultural

Art press. Recientemente, en colaboración con Edmond Couchot, publicó L'art numérique (París, Fla... more Art press. Recientemente, en colaboración con Edmond Couchot, publicó L'art numérique (París, Flammarion, 2003). Director del máster de investigación "Dispositifs soiotechniques de communication" y del máster profesional "Ingénierie de la création multimédia et direction artistique de projets". Codirector del laboratorio Information, Milieux, Médias, Médiations. Hay en la comunicación un no sé qué de fragilidad que muere si hay un punto de apoyo: la comunicación exige deslizamiento. Bataille (1979) Desde su origen, el proyecto cibernético ha pretendido reducir esa fragilidad esencial-consustancial a la comunicación misma-al extraer los ruidos, las limitaciones y los riesgos, para hacerla más dócil a las exigencias de una forma de regulación sin la cual las cosas no pueden avanzar: no hay progreso sin estas leyes El arte o las fronteras: arte, comunicación y mediación cultural «Il est dans la communication je ne sais quoi de fragile, qui meurt si l'on appuie : la communication exige que l'on glisse «. [ 1 ].

Research paper thumbnail of L’art, l’extension des industries du loisir et la reconversion des anciens sites industriels en divertissement

Research paper thumbnail of Venise ou l’éternelle réparée

La réparation dans l'art, Éditions Scala, 2019

Il en va avec Venise d’une fragilité essentielle, qui tantôt la condamne, tantôt la tient en susp... more Il en va avec Venise d’une fragilité essentielle, qui tantôt la condamne, tantôt la tient en suspens au-dessus d’elle-même, entre rêve et réalité. Et c’est pourquoi, dans le mouvement de cette alternance entre la vie toujours recommencée, et la mort toujours annoncée et toujours différée, Venise se tient, dans une sorte de résilience, ou de résurgence d’elle-même inchangée, comme si le souvenir de ses gloires passées n’en finissait pas de la vivifier plus que de la réifier.

Research paper thumbnail of Kader Attia, ou la réparation mise en abyme dans le miroir d’une autre modernité

La réparation dans l'art , éditions Scala, 2019

Ce texte est l'un des chapitres de l'ouvrage que j'ai publié en 2019 aux éditions Scala, sous le ... more Ce texte est l'un des chapitres de l'ouvrage que j'ai publié en 2019 aux éditions Scala, sous le titre "La réparation dans l'art".
Kader Attia, artiste majeur de la réparation, s’inscrit dans la lignée du rêve inachevé des utopies indépendantistes des années 1960 (comme en témoigne son un œuvre Indépendance Tchao), mais dans une plus grande proximité géographique avec l’Europe – bien que dans une relation contrariée avec l’Occident et les conflits qui traversent l’art (Arab Spring, par exemple, est une mise en scène d’un art devenu destruction).

Research paper thumbnail of Les marques de libraires et d'imprimeurs ou le miracle des commencements1

Préface, MARQUES DE LIBRAIRES ET D’IMPRIMEURS , 2020

Il y a, d'une époque à l'autre, et dans le mouvement apparent d'obsolescence qui frappe non seule... more Il y a, d'une époque à l'autre, et dans le mouvement apparent d'obsolescence qui frappe non seulement les objets techniques, mais aussi les événements, les idées, les modes ou les croyances d'un temps donné, d'étranges régularités qui se constatent, d'étranges come back qui se produisent dans tous les domaines d'activités.

Research paper thumbnail of Théorie des trous de mémoire, un regard neuf sur la mémoire et sur l'oubli

Atlantico, 2021

Théorie des trous de mémoire, de Gilles Hanus « Ce court essai philosophique aborde la question d... more Théorie des trous de mémoire, de Gilles Hanus
« Ce court essai philosophique aborde la question de la mémoire à partir de l’expérience fréquente et récurrente des “ trous de mémoire ”. Il commence par en analyser l’expression qui suggère une trame uniforme, continue, percée cependant de “ jours ”, de dépressions, modelée en tout cas par ces accidents, et s’intéresse également aux différentes métaphores appliquées à la mémoire ( le contenant, l’élément aquatique, l’écriture… ).

Le livre s’interroge donc sur ce que l’on pourrait appeler le relief de la mémoire, chaque chapitre sondant l’un des aspects ( plaine, adret et ubac, feuilletage et foliation, rifts et fractures, etc. ) de cette géographie mnésique, en prenant appui sur Levinas, Sartre, Thoreau, mais aussi Descartes, Husserl, Ravaisson, Schelling, Kant, Benjamin ou Platon, et sur quelques épisodes bibliques accompagnés de leur relecture talmudique. » G. H.

Research paper thumbnail of Comment j'ai lu certains livres de Philippe Sollers

La règle du jeu, 2023

En hommage à Raymond Roussel, Roland Barthes et, d'abord, Philippe Sollers…ce texte a paru dans l... more En hommage à Raymond Roussel, Roland Barthes et, d'abord, Philippe Sollers…ce texte a paru dans la revue La règle du jeu pour saluer la mémoire de Philippe Sollers, décédé le 5 mai 2023 Comment j'ai lu certains livres de Philippe Sollers Il y a d'abord le souvenir de cette phrase de Nietzsche : « Je veux le monde et je le veux tel quel », signature et mètre étalon de la revue Tel Quel dès son premier numéro, phrase qui m'aura poursuivie toute ma vie-et dont je n'aurai cessé de trouver un écho dans les livres de Sollers, avec cet enchanteur « mais oui », qui revient à intervalles réguliers dans ses textes, dans ses dialogues en particulier, comme une philosophie portative (peut-être en écho au « yes » des dernières pages de l'Ulysse de Joyce). J'ai, dès le début, aimé cet enthousiasme sollersien, ce Sollers qui ne cède jamais, dès sa curieuse solitude, sur son désir, sur son approbation de la vie (il a en partage cet enthousiasme avec un certain judaïsme de l'étude). C'est à travers ce philtre que me reviennent depuis son décès, avec insistance, moins des oeuvres (au sens de ces totalités encloses en-elles mêmes qui, dans son cas, ne dorment jamais que d'un oeil sur les rayons des bibliothèques), que certains mots : passion, parfait, absolu, Passion fixe, Centre, qui sont comme autant de repères-ces derniers donneront, comme on sait, leur titre à certains de ses livres-à partir desquels c'est une phrase en continu qui se sera déployée, et dont le mouvement, la fluidité se rappellent aujourd'hui à ma mémoire. Une phrase en suspens sur l'abîme, mais qui ne paraît jamais devoir chuter, car elle habite, cette phrase, de l'autre côté du temps, dans la Cité des livres (et dans son écriture, il n'y a pas de chute, au sens d'un effet stylistique ou rhétorique, qui déplacerait aussitôt cette écriture du côté de la fin-d'une fin, heureuse ou malheureuse-et même dans sa curieuse solitude, la fin n'est jamais que la promesse ou le programme d'une solitude choisie, et non subie, celle de l'écriture enfin libérée de ses carcans amoureux).

Research paper thumbnail of Habiter le temps : l'économie à l'épreuve du développement durable. Sur "Durer", de Pierre Caye

Habiter le temps : l’économie à l’épreuve du développement durable. Sur "Durer", de Pierre Caye, 2021

Depuis 50 ans, l'écologie est à l'ordre du jour des politiques publiques. Pour quels résultats ? ... more Depuis 50 ans, l'écologie est à l'ordre du jour des politiques publiques. Pour quels résultats ? Chacun aspire désormais, aussi bien à droite qu'à gauche, à « changer de modèle ». Mais les meilleures intentions suffisentelles ? Dans "Durer", Pierre Caye propose une approche globale du système productif et décrit les outils nécessaires à sa transformation. Depuis 50 ans, l'écologie est à l'ordre du jour des politiques publiques. Pour quels résultats ? Chacun aspire désormais, aussi bien à droite qu'à gauche, à « changer de modèle ». Mais les meilleures intentions suffisent-elles ? Or, pour la première fois depuis Marx, un livre, Durer, propose une approche globale du système productif et décrit les outils nécessaires à sa transformation. Il importe certes que notre développement soit durable et respecte les générations futures. Encore faut-il que les hommes soient en mesure de construire la durée à travers leurs modes mêmes de production ! Sous le couvert du temps, les principaux facteurs de production, le capital, le travail, la technique s'en trouvent profondément transformés : pour durer, le capital devient le patrimoine, le travail se consacre à la maintenance, en même temps que la technique nous sert d'enveloppe protectrice. L'économie accède désormais à sa dimension morale et politique la plus haute et la plus digne, loin des idéologies dominantes de l'innovation,

Research paper thumbnail of En marche vers le passé

à paraitre dans LIGEIA : ART ET FUTUR (dir Hervé Ficher), 2023

En marche vers le passé « Alors je me tiens devant vous prêchant l'architecture organique : décla... more En marche vers le passé « Alors je me tiens devant vous prêchant l'architecture organique : déclarant que l'architecture organique devrait être l'idéal moderne, et son enseignement tellement nécessaire si nous voulons voir la vie en entier, et à partir de maintenant servir la vie dans son intégralité, ne tenant aucune tradition essentielle à la grande TRADITION. Il ne faut chérir ni forme préconçue nous liant par-dessus nous aussi bien au passé, au présent qu'au futur, mais plutôt exaltant les lois simples du bon sens, ou d'un sens supérieur si vous préférez, déterminant la forme par le biais de la nature et des matériaux. »-Frank Lloyd Wright, Une architecture organique, 1939 En lisant Frank Lloyd Wright, je pense à Baudelaire : « La modernité, c'est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l'art, dont l'autre moitié est l'éternel et l'immuable. ». Et on pourrait, paraphrasant Baudelaire, dire que le contemporain, c'est le présent perpétuel du commerce et du marketing, la dictature de l'instant planétaire et du marché, le tout digital, la moitié de l'art, dont l'autre moitié est l'éternel et l'immuable.

Research paper thumbnail of Edmond Couchot ou le voyage d'Orion (version revue 2023) : hommage à, Edmond Couchot

article pour conclusion colloque Edmond Couchot-, 2023

Texte de conclusion du colloque : « À la croisée des arts, des sciences et des technologies avec ... more Texte de conclusion du colloque :
« À la croisée des arts, des sciences et des technologies avec Edmond Couchot »
De son doctorat d’Etat ancien régime, en passant par ces ouvrages importants et ces très nombreux articles qui jalonnèrent son parcours (sur l’optique et le numérique (2), sur la photographie et le virtuel (3), l’art numérique (4), et plus récemment sur le temps, l’art et la communication, puis les sciences cognitives et le plaisir esthétique (5)), jusqu’à son théâtre d’opérations que fut ATI, cet axe fédérateur de sa vision qui consistait à donner aux apprentis artistes une véritable compétence en matière de programmation informatique, c’est sur tous les fronts que Couchot livra le combat d’une existence qui, secrètement prolongeait ainsi le rêve des Modernes – même s’il n’eut jamais la naïveté de croire que les avant-gardes, comme l’Histoire, pourraient se répéter sous l’aspect de l’Art Numérique (ou alors qu’elles se répèteraient peut-être, mais comme farce).

Research paper thumbnail of V e Colloque Tic & Territoire : Quels Developpements ? Entre Territoire et Reseau : L'Art

Aussi loin que l'on remonte dans l'histoire des peuples et de l'humanité, on s'ap... more Aussi loin que l'on remonte dans l'histoire des peuples et de l'humanité, on s'aperçoit que l'homme a toujours et indissolublement désigné par un double mouvement, et souvent dans un double sens, et avec des mots différents, ce que nous désignons aujourd'hui sous le seul vocable de « lieu ». Il en va ainsi du lieu (en français du moins), comme du temps (terme unique qui nous sert pourtant à désigner deux choses bien différentes, que les anglais prennent soin de distinguer clairement quant à eux, en utilisant tantôt « time », et tantôt « weather »).

Research paper thumbnail of Comment l’art défait-il le mur??

Figures de la psychanalyse, 2019

Malaise dans la mondialisation, le mur, qui vise a reduire la liberte de circuler, semble aujourd... more Malaise dans la mondialisation, le mur, qui vise a reduire la liberte de circuler, semble aujourd’hui faire retour. En guise de protestation, les artistes urbains Banksy et JR entreprennent de faire vaciller les barrieres. En disant l’impossible de l’image, ils œuvrent pour une poetique de la soustraction, une transgression de la limite, defaisant ainsi le mur. L’article se clot sur une analyse du tableau Nighthawks de Hopper qui, en jouant de la notion de seuil (vitrine), invite le spectateur a percer les frontieres.

Research paper thumbnail of La poste comme métaphore de l’œuvre d’art au temps du numérique

Les débats du numérique

Qu’y a-t-il de commun entre la poste et l’art contemporain ? D’abord, au temps des avant-gardes, ... more Qu’y a-t-il de commun entre la poste et l’art contemporain ? D’abord, au temps des avant-gardes, un même goût pour le nouveau, pour le voyage des signes et des choses. Il y a aussi l’idée que, avec les progrès industriels, la Poste comme l’œuvre d’art, se trouvent confrontées à une nouvelle partition des catégories du proche et du lointain, des destinateurs et des destinataires, du mobile et de l’immobile, de la trace qui dure et du temps qui passe – le cachet de la poste faisant foi.Aujourd’hui, la poste comme l’œuvre d’art doivent affronter le défi du numérique. Mais, ici encore, leurs destins semblent se croiser : de même qu’il s’agit moins de proclamer ou promouvoir la fin des anciens médias dans l’art au bénéfice du numérique, de même le numérique implique moins l’abandon du courrier au bénéfice du courriel, que la réinvention du papier au temps du numérique.What do the mail and modern art have in common ? First of all, at a time when avant-garde reigns supreme, a shared taste for novelty, for shifting symbols and items. It is also commonly believed that, due to industrial progress, the mail as well as any work of art are confronted with a new definition of categories such as proximity and remoteness, sender and addressee, the moveable and the immovable, traces that last and fleeting times – as evidenced by the postmark (postmark attesting).Today the mail, just like art works, faces the challenge of digital ages. But in that respect too, they seem to share a common fate : it is not so much a question of announcing or promoting the end of former media in art as being superseded by digital technologies. In the same way, digital communication does not necessarily mean abandoning letters to resort exclusively to e-mails. It should emerge on reinventing sheets of paper with a digital streak

Research paper thumbnail of Light Messenger : Jorge Orta : Venice Biennale

Research paper thumbnail of L'Art numérique : Comment la technologie vient au monde de l'art

Research paper thumbnail of L'influence des médiations discursives et visuelles du bioart sur la constitution, le fonctionnement et la réception des œuvres

Http Www Theses Fr, Jan 14, 2013

Research paper thumbnail of Des images dans la littérature 4 études, 1975.

Des images dans la littérature, 1975

Ces quatre études interrogent, pour en déplacer le sens dans les quatre récits étudiés (de André ... more Ces quatre études interrogent, pour en déplacer le sens dans les quatre récits étudiés (de André Breton, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, et Michel Butor), le mot Illustration, dans ces récits qui tous contiennent des images, mais qui problématisent et bouleversent en profondeur l'enjeu des relations traditionnelles entre le visible et le lisible, l'écriture et la peinture - ces récits dans lesquels la photographie et le cinéma jouent un rôle central..

Research paper thumbnail of L’art et la culture au risque du design relationnel

Figures de l'Art, 2013

Après le design des objets et des produits, qui correspond à l'âge du capitalisme industr... more Après le design des objets et des produits, qui correspond à l'âge du capitalisme industriel, se développe, avec les industries de services et l'essor du « capitalisme culturel », un « design relationnel », qui se caractérise par une convergence, favorisée par l'essor des technologies numériques entre urbanisme, technologies numériques, industries culturelles et loisirs de masse. Ce design s'applique en particulier aux territoires, dont l'économie, vue d'en haut, offre l'image d'une terre policée, artificialisée et esthétisée, plus encore qu'arraisonnée par les pouvoirs de la technique et de l'économie. Mais il n'épargne pas non plus l'art et l'artiste, qui trouvent désormais leur modèle dans la figure de l'entrepreneur, reléguant aux oubliettes de l'histoire les vieilles inquiétudes de la création, à travers lesquelles se rejoignaient voici peu encore l'artiste et l'artisan, dans la perspective d'un ajustement démocratique des signes et des choses, du plaisir et du travail. Sylvie Coëllier, dans « La nature du gothique » 1 , analyse l'échec de la modernité dans son projet de réconciliation et d'émancipation de l'homme par le biais de l'industrie. Elle revisite les thèses de William Morris et de Ruskin, et, à la lumière de ces deux pourfendeurs de l'industrie naissante, et du difficile ajustement du plaisir et du travail, des signes et des choses, dans lequel s'engage à leurs yeux l'homme de la haute modernité, elle étudie en particulier certaines oeuvres de Wim Delvoye. Les enseignements qu'elle en tire nous semblent particulièrement éclairants. Elle évoque d'abord une oeuvre célèbre de Delvoye, la fameuse « machine à merde » Cloaca. Si, en effet, l'art a à voir avec l'excrément, c'est dans la mesure de cette expression la plus profonde du moi, de cette revendication du corps et de ses tourments d'un droit à l'imperfection – imperfection dans laquelle Ruskin voyait la marque même de la liberté de l'artisan, qui, et c'était là son plaisir, apportait sa touche personnelle à la fabrication d'un objet, fut-il un objet fait en plusieurs exemplaires. Il s'agit de cette « difficulté – de ce plaisir – dus à la somatisation des tourments de la création 2 ». Et en ce sens, l'artiste continue de s'inscrire dans l'héritage de l'artisan (du moins jusqu'à nous, c'est à dire jusqu'au temps de l'artiste entrepreneur). Cette touche « est le dernier refuge de la qualité artisanale, celle qui demeure lorsque tout ce qui est répétitif et savoir-faire est pris en charge par la machine. C'est la marque d'une incontrôlabilité, d'une imprévisibilité irréductible du corps et de ses pulsions capables de faire dévier l'outil du plus régulier des artisans 3 ».

Research paper thumbnail of Conversation avec Pascal Bacqué

La règle du Jeu, 2021

Il y a des livres dont le destin est de ne jamais dormir sur des étagères. Ainsi de « La guerre »... more Il y a des livres dont le destin est de ne jamais dormir sur des étagères. Ainsi de « La guerre » (« La Guerre de la terre et des hommes » – tome 3 « La Guerre », Massot éditions) de Pascal Bacqué. Échange avec l’auteur à propos d’une entreprise à nulle autre comparable.

Research paper thumbnail of conversation avec Pierre Caye (2021)

Tout se passe comme si le système productif, dans lequel le monde globalisé nous avait habitués à... more Tout se passe comme si le système productif, dans lequel le monde globalisé nous avait habitués à vivre se retournait soudain contre nous, et, en un effet boomerang, nous renvoyait l’image en négatif de cette prétention folle à nous affranchir de l’espace et du temps sous le couvert de l’économie, dans laquelle nous vivions. Ce système productif a un nom : la destruction créatrice, dont Pierre Caye avait fait une critique approfondie dans un précédent livre et dont le nouvel ouvrage, Durer, se veut le pendant constructif. Disruption, innovation permanente, obsolescence programmée, tels sont les noms actuels de la destruction créatrice, et ce modèle n’est plus soutenable : dans ces conditions, c’est toute la question d’un développement authentiquement durable qui est posée.

Research paper thumbnail of El arte o las fronteras: arte, comunicación y mediación cultural

Art press. Recientemente, en colaboración con Edmond Couchot, publicó L'art numérique (París, Fla... more Art press. Recientemente, en colaboración con Edmond Couchot, publicó L'art numérique (París, Flammarion, 2003). Director del máster de investigación "Dispositifs soiotechniques de communication" y del máster profesional "Ingénierie de la création multimédia et direction artistique de projets". Codirector del laboratorio Information, Milieux, Médias, Médiations. Hay en la comunicación un no sé qué de fragilidad que muere si hay un punto de apoyo: la comunicación exige deslizamiento. Bataille (1979) Desde su origen, el proyecto cibernético ha pretendido reducir esa fragilidad esencial-consustancial a la comunicación misma-al extraer los ruidos, las limitaciones y los riesgos, para hacerla más dócil a las exigencias de una forma de regulación sin la cual las cosas no pueden avanzar: no hay progreso sin estas leyes El arte o las fronteras: arte, comunicación y mediación cultural «Il est dans la communication je ne sais quoi de fragile, qui meurt si l'on appuie : la communication exige que l'on glisse «. [ 1 ].

Research paper thumbnail of L’art, l’extension des industries du loisir et la reconversion des anciens sites industriels en divertissement

Research paper thumbnail of Venise ou l’éternelle réparée

La réparation dans l'art, Éditions Scala, 2019

Il en va avec Venise d’une fragilité essentielle, qui tantôt la condamne, tantôt la tient en susp... more Il en va avec Venise d’une fragilité essentielle, qui tantôt la condamne, tantôt la tient en suspens au-dessus d’elle-même, entre rêve et réalité. Et c’est pourquoi, dans le mouvement de cette alternance entre la vie toujours recommencée, et la mort toujours annoncée et toujours différée, Venise se tient, dans une sorte de résilience, ou de résurgence d’elle-même inchangée, comme si le souvenir de ses gloires passées n’en finissait pas de la vivifier plus que de la réifier.

Research paper thumbnail of Kader Attia, ou la réparation mise en abyme dans le miroir d’une autre modernité

La réparation dans l'art , éditions Scala, 2019

Ce texte est l'un des chapitres de l'ouvrage que j'ai publié en 2019 aux éditions Scala, sous le ... more Ce texte est l'un des chapitres de l'ouvrage que j'ai publié en 2019 aux éditions Scala, sous le titre "La réparation dans l'art".
Kader Attia, artiste majeur de la réparation, s’inscrit dans la lignée du rêve inachevé des utopies indépendantistes des années 1960 (comme en témoigne son un œuvre Indépendance Tchao), mais dans une plus grande proximité géographique avec l’Europe – bien que dans une relation contrariée avec l’Occident et les conflits qui traversent l’art (Arab Spring, par exemple, est une mise en scène d’un art devenu destruction).

Research paper thumbnail of Les marques de libraires et d'imprimeurs ou le miracle des commencements1

Préface, MARQUES DE LIBRAIRES ET D’IMPRIMEURS , 2020

Il y a, d'une époque à l'autre, et dans le mouvement apparent d'obsolescence qui frappe non seule... more Il y a, d'une époque à l'autre, et dans le mouvement apparent d'obsolescence qui frappe non seulement les objets techniques, mais aussi les événements, les idées, les modes ou les croyances d'un temps donné, d'étranges régularités qui se constatent, d'étranges come back qui se produisent dans tous les domaines d'activités.

Research paper thumbnail of Théorie des trous de mémoire, un regard neuf sur la mémoire et sur l'oubli

Atlantico, 2021

Théorie des trous de mémoire, de Gilles Hanus « Ce court essai philosophique aborde la question d... more Théorie des trous de mémoire, de Gilles Hanus
« Ce court essai philosophique aborde la question de la mémoire à partir de l’expérience fréquente et récurrente des “ trous de mémoire ”. Il commence par en analyser l’expression qui suggère une trame uniforme, continue, percée cependant de “ jours ”, de dépressions, modelée en tout cas par ces accidents, et s’intéresse également aux différentes métaphores appliquées à la mémoire ( le contenant, l’élément aquatique, l’écriture… ).

Le livre s’interroge donc sur ce que l’on pourrait appeler le relief de la mémoire, chaque chapitre sondant l’un des aspects ( plaine, adret et ubac, feuilletage et foliation, rifts et fractures, etc. ) de cette géographie mnésique, en prenant appui sur Levinas, Sartre, Thoreau, mais aussi Descartes, Husserl, Ravaisson, Schelling, Kant, Benjamin ou Platon, et sur quelques épisodes bibliques accompagnés de leur relecture talmudique. » G. H.

Research paper thumbnail of Comment j'ai lu certains livres de Philippe Sollers

La règle du jeu, 2023

En hommage à Raymond Roussel, Roland Barthes et, d'abord, Philippe Sollers…ce texte a paru dans l... more En hommage à Raymond Roussel, Roland Barthes et, d'abord, Philippe Sollers…ce texte a paru dans la revue La règle du jeu pour saluer la mémoire de Philippe Sollers, décédé le 5 mai 2023 Comment j'ai lu certains livres de Philippe Sollers Il y a d'abord le souvenir de cette phrase de Nietzsche : « Je veux le monde et je le veux tel quel », signature et mètre étalon de la revue Tel Quel dès son premier numéro, phrase qui m'aura poursuivie toute ma vie-et dont je n'aurai cessé de trouver un écho dans les livres de Sollers, avec cet enchanteur « mais oui », qui revient à intervalles réguliers dans ses textes, dans ses dialogues en particulier, comme une philosophie portative (peut-être en écho au « yes » des dernières pages de l'Ulysse de Joyce). J'ai, dès le début, aimé cet enthousiasme sollersien, ce Sollers qui ne cède jamais, dès sa curieuse solitude, sur son désir, sur son approbation de la vie (il a en partage cet enthousiasme avec un certain judaïsme de l'étude). C'est à travers ce philtre que me reviennent depuis son décès, avec insistance, moins des oeuvres (au sens de ces totalités encloses en-elles mêmes qui, dans son cas, ne dorment jamais que d'un oeil sur les rayons des bibliothèques), que certains mots : passion, parfait, absolu, Passion fixe, Centre, qui sont comme autant de repères-ces derniers donneront, comme on sait, leur titre à certains de ses livres-à partir desquels c'est une phrase en continu qui se sera déployée, et dont le mouvement, la fluidité se rappellent aujourd'hui à ma mémoire. Une phrase en suspens sur l'abîme, mais qui ne paraît jamais devoir chuter, car elle habite, cette phrase, de l'autre côté du temps, dans la Cité des livres (et dans son écriture, il n'y a pas de chute, au sens d'un effet stylistique ou rhétorique, qui déplacerait aussitôt cette écriture du côté de la fin-d'une fin, heureuse ou malheureuse-et même dans sa curieuse solitude, la fin n'est jamais que la promesse ou le programme d'une solitude choisie, et non subie, celle de l'écriture enfin libérée de ses carcans amoureux).

Research paper thumbnail of Habiter le temps : l'économie à l'épreuve du développement durable. Sur "Durer", de Pierre Caye

Habiter le temps : l’économie à l’épreuve du développement durable. Sur "Durer", de Pierre Caye, 2021

Depuis 50 ans, l'écologie est à l'ordre du jour des politiques publiques. Pour quels résultats ? ... more Depuis 50 ans, l'écologie est à l'ordre du jour des politiques publiques. Pour quels résultats ? Chacun aspire désormais, aussi bien à droite qu'à gauche, à « changer de modèle ». Mais les meilleures intentions suffisentelles ? Dans "Durer", Pierre Caye propose une approche globale du système productif et décrit les outils nécessaires à sa transformation. Depuis 50 ans, l'écologie est à l'ordre du jour des politiques publiques. Pour quels résultats ? Chacun aspire désormais, aussi bien à droite qu'à gauche, à « changer de modèle ». Mais les meilleures intentions suffisent-elles ? Or, pour la première fois depuis Marx, un livre, Durer, propose une approche globale du système productif et décrit les outils nécessaires à sa transformation. Il importe certes que notre développement soit durable et respecte les générations futures. Encore faut-il que les hommes soient en mesure de construire la durée à travers leurs modes mêmes de production ! Sous le couvert du temps, les principaux facteurs de production, le capital, le travail, la technique s'en trouvent profondément transformés : pour durer, le capital devient le patrimoine, le travail se consacre à la maintenance, en même temps que la technique nous sert d'enveloppe protectrice. L'économie accède désormais à sa dimension morale et politique la plus haute et la plus digne, loin des idéologies dominantes de l'innovation,

Research paper thumbnail of En marche vers le passé

à paraitre dans LIGEIA : ART ET FUTUR (dir Hervé Ficher), 2023

En marche vers le passé « Alors je me tiens devant vous prêchant l'architecture organique : décla... more En marche vers le passé « Alors je me tiens devant vous prêchant l'architecture organique : déclarant que l'architecture organique devrait être l'idéal moderne, et son enseignement tellement nécessaire si nous voulons voir la vie en entier, et à partir de maintenant servir la vie dans son intégralité, ne tenant aucune tradition essentielle à la grande TRADITION. Il ne faut chérir ni forme préconçue nous liant par-dessus nous aussi bien au passé, au présent qu'au futur, mais plutôt exaltant les lois simples du bon sens, ou d'un sens supérieur si vous préférez, déterminant la forme par le biais de la nature et des matériaux. »-Frank Lloyd Wright, Une architecture organique, 1939 En lisant Frank Lloyd Wright, je pense à Baudelaire : « La modernité, c'est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l'art, dont l'autre moitié est l'éternel et l'immuable. ». Et on pourrait, paraphrasant Baudelaire, dire que le contemporain, c'est le présent perpétuel du commerce et du marketing, la dictature de l'instant planétaire et du marché, le tout digital, la moitié de l'art, dont l'autre moitié est l'éternel et l'immuable.

Research paper thumbnail of Edmond Couchot ou le voyage d'Orion (version revue 2023) : hommage à, Edmond Couchot

article pour conclusion colloque Edmond Couchot-, 2023

Texte de conclusion du colloque : « À la croisée des arts, des sciences et des technologies avec ... more Texte de conclusion du colloque :
« À la croisée des arts, des sciences et des technologies avec Edmond Couchot »
De son doctorat d’Etat ancien régime, en passant par ces ouvrages importants et ces très nombreux articles qui jalonnèrent son parcours (sur l’optique et le numérique (2), sur la photographie et le virtuel (3), l’art numérique (4), et plus récemment sur le temps, l’art et la communication, puis les sciences cognitives et le plaisir esthétique (5)), jusqu’à son théâtre d’opérations que fut ATI, cet axe fédérateur de sa vision qui consistait à donner aux apprentis artistes une véritable compétence en matière de programmation informatique, c’est sur tous les fronts que Couchot livra le combat d’une existence qui, secrètement prolongeait ainsi le rêve des Modernes – même s’il n’eut jamais la naïveté de croire que les avant-gardes, comme l’Histoire, pourraient se répéter sous l’aspect de l’Art Numérique (ou alors qu’elles se répèteraient peut-être, mais comme farce).

Research paper thumbnail of V e Colloque Tic & Territoire : Quels Developpements ? Entre Territoire et Reseau : L'Art

Aussi loin que l'on remonte dans l'histoire des peuples et de l'humanité, on s'ap... more Aussi loin que l'on remonte dans l'histoire des peuples et de l'humanité, on s'aperçoit que l'homme a toujours et indissolublement désigné par un double mouvement, et souvent dans un double sens, et avec des mots différents, ce que nous désignons aujourd'hui sous le seul vocable de « lieu ». Il en va ainsi du lieu (en français du moins), comme du temps (terme unique qui nous sert pourtant à désigner deux choses bien différentes, que les anglais prennent soin de distinguer clairement quant à eux, en utilisant tantôt « time », et tantôt « weather »).

Research paper thumbnail of Comment l’art défait-il le mur??

Figures de la psychanalyse, 2019

Malaise dans la mondialisation, le mur, qui vise a reduire la liberte de circuler, semble aujourd... more Malaise dans la mondialisation, le mur, qui vise a reduire la liberte de circuler, semble aujourd’hui faire retour. En guise de protestation, les artistes urbains Banksy et JR entreprennent de faire vaciller les barrieres. En disant l’impossible de l’image, ils œuvrent pour une poetique de la soustraction, une transgression de la limite, defaisant ainsi le mur. L’article se clot sur une analyse du tableau Nighthawks de Hopper qui, en jouant de la notion de seuil (vitrine), invite le spectateur a percer les frontieres.

Research paper thumbnail of La poste comme métaphore de l’œuvre d’art au temps du numérique

Les débats du numérique

Qu’y a-t-il de commun entre la poste et l’art contemporain ? D’abord, au temps des avant-gardes, ... more Qu’y a-t-il de commun entre la poste et l’art contemporain ? D’abord, au temps des avant-gardes, un même goût pour le nouveau, pour le voyage des signes et des choses. Il y a aussi l’idée que, avec les progrès industriels, la Poste comme l’œuvre d’art, se trouvent confrontées à une nouvelle partition des catégories du proche et du lointain, des destinateurs et des destinataires, du mobile et de l’immobile, de la trace qui dure et du temps qui passe – le cachet de la poste faisant foi.Aujourd’hui, la poste comme l’œuvre d’art doivent affronter le défi du numérique. Mais, ici encore, leurs destins semblent se croiser : de même qu’il s’agit moins de proclamer ou promouvoir la fin des anciens médias dans l’art au bénéfice du numérique, de même le numérique implique moins l’abandon du courrier au bénéfice du courriel, que la réinvention du papier au temps du numérique.What do the mail and modern art have in common ? First of all, at a time when avant-garde reigns supreme, a shared taste for novelty, for shifting symbols and items. It is also commonly believed that, due to industrial progress, the mail as well as any work of art are confronted with a new definition of categories such as proximity and remoteness, sender and addressee, the moveable and the immovable, traces that last and fleeting times – as evidenced by the postmark (postmark attesting).Today the mail, just like art works, faces the challenge of digital ages. But in that respect too, they seem to share a common fate : it is not so much a question of announcing or promoting the end of former media in art as being superseded by digital technologies. In the same way, digital communication does not necessarily mean abandoning letters to resort exclusively to e-mails. It should emerge on reinventing sheets of paper with a digital streak

Research paper thumbnail of Light Messenger : Jorge Orta : Venice Biennale

Research paper thumbnail of L'Art numérique : Comment la technologie vient au monde de l'art

Research paper thumbnail of L'influence des médiations discursives et visuelles du bioart sur la constitution, le fonctionnement et la réception des œuvres

Http Www Theses Fr, Jan 14, 2013

Research paper thumbnail of Réparer les injustices du Modernisme ou requalifier les ornements  (Book chapter)

LA RÉPARATION DANS L 'ART, éditions Scala, 2019

Ce texte est la version finale, légèrement raccourcie, du chapitre 8 de mon livre La Réparation... more Ce texte est la version finale, légèrement raccourcie, du chapitre 8 de mon livre La Réparation dans l’Art paru aux Editions Scala, en octobre 2019

La réparation est un champ passionnant de réflexivité et d’expérimentation pour l’art de notre temps (qui déplace et renouvelle le regard que les artistes portent sur l’Histoire, sur la Technique, sur l'Ethique et le franchissement des limites de l’œuvre dans le sens d’un art envisagé, dans la suite de John Dewey ou Richard Shusterman, comme expérience). Dans le même sens, les ornements peuvent être repensés au-delà des visions réductrices d’une certaine Modernité, celle dans laquelle un fonctionnalisme gestionnaire les aura enfermés (disqualification des ornements à laquelle le mot fameux de Adolf Loos – l’ornement est un crime - aura sans doute contribué, bien au-delà de ce que pensait réellement cet architecte).

Research paper thumbnail of LA RÉPARATION DANS L'ART

La réparation dans l'art, 2019

Constatant que l'homme ne considérait plus le monde que comme l'occasion de son pouvoir, Francis ... more Constatant que l'homme ne considérait plus le monde que comme l'occasion de son pouvoir, Francis Ponge écrivait, en 1950, qu'il appartenait aux artistes de prendre le monde en réparation dans leur atelier. Coincé entre le monde des objets techniques et la référence à la morale et au Droit, le mot de réparation n'est pas facile à manipuler, tant il paraît éloigné des questions de l'art. J'ai voulu pourtant en explorer, dans la suite de Ponge, la paradoxale et insistante actualité, en un temps gouverné par l'obsolescence programmée des objets et le dogme économique de la destruction créatrice. J'ai ainsi découvert dans mon enquête, à travers certains artistes ou écrivains, certaines villes (Venise), certaines entreprises (Hermès), certains thèmes (la disqualifi cation des ornements au temps des premières avant-gardes du XX e siècle), certaines pratiques (l'art de la réparation des objets dans les cultures traditionnelles-textiles boro, objets blessés dans l'Afrique subsaharienne, ou art du kintsugi au Japon), mais aussi certaines questions posées par la restauration des oeuvres d'art ou des monuments, ou encore les emplois de ce mot dans certaines traditions (le tikkun ou réparation du monde dans la mystique juive de la Kabbale), que ce mot parle au plus profond de notre temps, et qu'il nous dit aussi le merveilleux recommencement du monde. « J'ai lu et relu le livre de Norbert Hillaire, il m'a mis sur la voie de la réparation. La réparation appartient aux âges des petits moyens et des énergies détournées. La réparation vient après. Cet après est la sollicitude de la descendance sur l'év énement. Elle a le regard tourné vers les villes en feu. » Bruno Pinchard (extrait de la préface)

Research paper thumbnail of DOUBLE VUE 50 fragments pour Julien Friedler, Somogy éditions d"art , 2012

© Somogy éditions d’art, Paris, 2012 © Julien Friedler, 2012 Ouvrage réalisé sous la direction ... more © Somogy éditions d’art, Paris, 2012
© Julien Friedler, 2012
Ouvrage réalisé sous la direction de Somogy éditions d’art
Conception graphique : François Dinguirard
Fabrication : Michel Brousset, Béatrice Bourgerie
Contribution éditoriale : Carine Merlin
Suivi éditorial : Lamia Guillaume
ISBN 978-2-7572-0545-7
Dépôt légal : 2012
Imprimé en Italie (Union européenne

Face à l’univers de Julien Friedler, à la frontière du social,
de l’esthétique et des sciences du rêve, nous avons voulu
en partager l’enjeu : un dédale où se croisent l’amour, la mort,
le langage, la poésie, la métaphysique, l’enfance.
Ce livre se veut d’une espèce étrange : il refuse l’opposition
de la théorie et de la pratique, du philosophe et de l’artiste.
Il part de l’hypothèse que les oeuvres d’art sont là pour nous
émouvoir, pour nous aider à penser notre monde actuel.
Norbert Hillaire

Research paper thumbnail of L'art dans le Tout numérique (2015), éditions Manucius

Une brève histoire des arts numériques à partir de trois numéros hors-série de la revue Art Press... more Une brève histoire des arts numériques à partir de trois numéros hors-série de la revue Art Press International : texte de la conférence donnée à la Chaire de Modélisation des Imaginaires, Paristech Télécom, accessible en ligne à
http://imaginaires.telecom-paristech.fr/2014/01/22/norbert-hillaire-invite-des-jeudis-de-limaginaire-du-20-mars-2014/

Cet essai voudrait rendre compte des mutations qui se sont opérées depuis plus de vingt ans, dans les relations entre les arts et les technologies. Mais comme il s'agit de mutations en cours, et que l'idée d'une histoire immédiate présente le danger d'une trop grande proximité avec l'objet qu'elle entend traiter pour permettre le recul nécessaire, je m'appuierai sur trois publications dont j'avais été le coordonnateur pour la revue Art Press, et qui, situées chacune à dix ans de distance, permettent au moins de jalonner de quelques repères cette histoire à court terme, et qui en un sens ne fait que commencer.

Research paper thumbnail of Harun Farocki : un dispositif contre les dispositifs

On sait que pour Michel Foucault, un dispositif est un ensemble d'éléments hétérogènes associant ... more On sait que pour Michel Foucault, un dispositif est un ensemble d'éléments hétérogènes associant en réseau aussi bien des discours, que des architectures, des techniques, ou encore des lois, et qu'il entrecroise ainsi des relations de pouvoir et de savoir. Mais si la notion de dispositif admet une très grande variété de formes, d'usages, d'échelles de grandeur (car les dispositifs permettent d'orienter, d'accompagner les gestes, les comportements, les discours des êtres vivants, et ce, à l'échelle individuelle d'un pinceau, comme à celle, collective, d'une école) – l'histoire des dispositifs apparaît indissociable de celle de la perception et de la vision.. Le corps est là, et plus encore l'oeil humain, avec le dispositif-que celui-ci aide à percevoir, ou que le dispositif au contraire place sous son contrôle, et qui se sait ainsi perçu : le plus célèbre d'entre eux est le fameux panopticon, de Jérémy Bentham, qui a servi d'organon philosophique à Michel Foucault pour construire sa pensée de la surveillance, mais on devrait ajouter le déjà ancien perceptron, qui ouvre les mêmes questions philosophiques que son ancêtre, mais les renouvelle en profondeur à l'époque de l'intelligence artificielle1. Ce dont tous ces dispositifs optiques témoignent, c'est d'une position d'intériorité ou d'extériorité, d'une plus ou moins grande proximité ou distance que le corps occupe par rapport à eux. Bref, les dispositifs sont le lieu d'un échange, d'une médiation entre un dedans et un dehors, le lieu d'un déplacement des limites naturelles de notre perception, ou le théâtre d'un corps à corps avec eux : soit dans le sens de l'occultation, ou au contraire de l'élargissement de notre perception, et, le plus souvent, des deux : les dispositifs associent en effet depuis toujours les deux polarités de l'ouverture et de la clôture, de l'occultation et de la révélation, du contrôle et de la liberté. Cela est vrai des monastères du Moyen âge, comme de l'iconostase dans la tradition orthodoxe, qui sont des dispositifs de séparation entre un dedans et un dehors, en même temps que des dispositifs d'ouverture dans l'espace même de leur clôture2. La peinture, elle aussi, rencontre depuis toujours les dispositifs. Mais, à l'orée du siècle dernier, elle ne se contente pas d'afficher sa planéité comme argument de son autonomie, à travers ce questionnement de ses propres limites qui ne 1 Le perceptron est un dispositif imaginé dans les années cinquante, par le psychologue américain Frank Rosenblatt, qui simule sur un ordinateur les capacités d'apprentissage d'une machine. Il est l'ancêtre des réseaux de neurones formels, qui sont au centre des développements vertigineux de l'IA aujourd'hui sous le nom de « deep learning » (ou apprentissage profond, car comprenant de nombreuses couches de neurones artificiels). Ces développements font suite à une longue période d'hibernation consécutive à la publication d'un ouvrage de Marvin Minsky démontrant mathématiquement que le perceptron était une impasse, ce qui eut pour conséquence de geler les budgets faramineux initialement programmés pour développer ce champ de recherches. 2 « A la racine de tout dispositif, note Agamben, se trouve donc un désir de bonheur humain, trop humain, et la saisie comme la subjectivation de ce désir à l'intérieur d'une sphère séparée constitue la puissance spécifique du dispositif. » Giorgio Agamben, Qu'est-ce qu'un dispositif ? Rivages poche/Petite bibliothèque, p.37.

Research paper thumbnail of "D’ailleurs, c'est toujours les autres qui meurent", à propos de l'épitaphe gravée sur la tombe de Marcel Duchamp (2017)

Ce n'est pas la peine de courir après le principe de précaution ou les sirènes du transhumanisme,... more Ce n'est pas la peine de courir après le principe de précaution ou les sirènes du transhumanisme, rien de sert de nier la mort : la mort est là, qui frappe à la porte : chez tout homme, chez toute femme, il y a la morsure de la mort, la mort qui mord. cette épitaphe gravée sur la tombe de Marcel Duchamp nous interroge étrangement, et constitue à elle seule une petite révolution des ars moriandi, après la révolution du ready made

Research paper thumbnail of Photomobiles (notes de travail, 2009-2014).docx

Ces notes de travail accompagnent les "mobilographies", photos réalisées avec mon iphone, puis "m... more Ces notes de travail accompagnent les "mobilographies", photos réalisées avec mon iphone, puis "montées" en dyptiques ou en tryptiques. Ce sont des réflexions théoriques ou prospectives sur ces expérimentations artistiques. Pour voir les photomobiles:
http://www.norbert-hillaire.com/?p=380

Research paper thumbnail of Reparer la langue VF 8

Réparer la langue (work in progress, 2017) Lyotard écrit : « Le moment est venu d'interrompre la ... more Réparer la langue (work in progress, 2017) Lyotard écrit : « Le moment est venu d'interrompre la terreur théorique. C'est une très grosse affaire que nous allons avoir sur les bras pour un long moment. Le désir du vrai, qui alimente chez tous le terrorisme, est inscrit dans notre usage le plus incontrôlé du langage, au point que tout discours paraît déployer naturellement sa prétention à dire le vrai, par une sorte de vulgarité irrémédiable, or le moment est venu de porter remède à cette vulgarité, d'introduire dans le discours idéologique ou philosophique le même raffinement, la même force de légèreté, qui se donne cours dans les oeuvres de peinture, de musique, de cinéma dit expérimental ». Pour Lyotard, était venu un temps, avec la fin des grands récits Modernes : celui de sonner la fin des disputes théoriques, qui avaient, jusqu'au ridicule, porté le discours du vrai qui alimente le terrorisme intellectuel. Et Lyotard avait raison. Mais les discours formalistes jusqu'à l'excès qui ont jalonné l'histoire des dernières avant-gardes ne portaient-ils pas aussi des promesses, et au fond une responsabilité quant aux pouvoirs du langage à venir, responsabilité avec lesquels nous n'en aurions jamais fini ? De la littérature à contraintes d'un Pérec ou d'un Queneau, jusqu'à Tel Quel en passant par le Nouveau Roman, et bien avant eux par Rimbaud, Mallarmé ou Joyce, cet engagement dans les formes, fallait-il, faut-il le rejeter au nom des errements et excès « métalangagiers » qui l'accompagnèrent ? La littérature à contrainte, parce qu'elle met en évidence la place du calcul, de la machinerie, de la cybernétique et de ses automates, dans l'être même du texte littéraire, parce qu'elle anticipe ce que l'on pourrait appeler une ontologie numérique de l'art (et une telle question gouverne un livre aussi éloigné de l'OULIPO que la vie sexuelle de Catherine M), une telle question nous semble plus que jamais ici ouvrir un champ symptomatique, et anticipateur/précurseur des questions les plus urgentes qui se posent à la littérature, si l'on considère toutefois avec Antoine Compagnon que celle-ci a entre autres pour fonction de réparer la langue. Dans sa leçon inaugurale du Collège de France, Antoine Compagnon assigne en effet à la littérature cette vocation/fonction essentielle : 23