Raymond Tranchant | Aix Marseille, France (original) (raw)
Books by Raymond Tranchant
My latest publication, Vial Kayser, C. and Coëllier, S. (Eds.), Installation art as experience of self, in space and time, Vernon Press, 2021. https://vernonpress.com/book/1188 or on Amazon: https://www.amazon.com/Installation-experience-self-space-time/dp/1648891322/, 2021
The Installation is now more than fifty years old. Without replacing the optical regime of recept... more The Installation is now more than fifty years old. Without replacing the optical regime of reception of the works, this artistic mode has modified our relationship to art by soliciting the whole body, demonstrating how sensitive this body is to space, to the objects that surround it, to the living beings with which it is constantly interacting. This artistic transformation, now omnipresent in world institutions, implies the possible aggregation of all the other arts and emblems a modification of the perception that the history of the installation allows us to reinterview today. In the light of cognitive science, this book takes a fresh look at the phenomenological approaches necessary to understand this artistic mode. Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty are solicited, as well as Levinas, the cognitivist Nathalie Delpraz, Weber & Varela. It is also the march of recent history that is measured by the current reception of the installation: the book makes retrospective returns on the public introduction of the term "installation", revisits works that have become classic or emblematic, by Carl Andre, Bruce Nauman, Dan Graham, restores inaugural experiments that have disappeared: Sanejouand, Parréno, develops original analyses of artists essential to the understanding of this art form: Andy Goldsworthy, Mike Kelley, Ann Hamilton and questions the contamination of the installation in the field of music.
Papers by Raymond Tranchant
Critique d'art, Sep 1, 2006
Critique d'art, Apr 1, 2005
On ne saurait trop souligner le rôle de Chantal Pontbriand en regard de la qualité de Parachute, ... more On ne saurait trop souligner le rôle de Chantal Pontbriand en regard de la qualité de Parachute, créée par elle en 1975 à Montréal 1. Son avant-propos, présentant les 23 articles réunis pour ces deux publications, met à jour les principes du succès de la revue. Sous l'égide de Jacques Derrida, C. Pontbriand y défend une éthique de l'"hospitalité" témoignant de sa propre écoute de l'autre, de son attention aux "zones d'émergence" de la production artistique et intellectuelle, de sa faculté à prendre du recul sur son action. C'est cette dernière qualité qui a permis un nouveau départ, réussi, de la revue après 25 ans de parution en 2000, et qui a coïncidé à la sélection de ces essais. Le parti chronologique, regroupant neuf articles dans le premier livre (1975-1984) et quatorze dans le second (1985-2000) montre une claire intention de lisibilité historique. Les deux ouvrages rendent ainsi disponibles de précieuses informations sur de nombreux artistes internationaux actifs pendant ces années, et sur lesquels on trouve peu de choses en France :
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Sep 1, 2016
Critique d'art, Apr 1, 2003
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
Études en hommage à Khalil M'RABET Réunies par Charline BOURCIER DOYER Avant-propos Après vingt-t... more Études en hommage à Khalil M'RABET Réunies par Charline BOURCIER DOYER Avant-propos Après vingt-trois années continues de formation et de recherche à l'Université d'Aix-Marseille, dans le cadre des « ateliers séminaires » en Arts Plastiques et Sciences de l'Art, le groupe Coëllier/M'Rabet réunissant une théoricienne et historienne de l'art et un plasticien et historien de l'art aussi-un des plus anciens tandems de l'Université française-a peut-être battu le record de longévité d'un enseignement dispensé en commun. Pour clore ce travail en duo, ils proposent deux journées d'études transdisciplinaires dans le cadre du LESA (Laboratoire d'Etudes en Sciences des Arts). Habitués à présenter à deux à leurs étudiants de Licence et de Master des sujets ouverts, en renouvellement, sur l'art en train de se faire, en relation avec la pratique personnelle de chacun, ils élargissent pour cette circonstance le cercle des participants. Ils proposent à leurs collègues de Laboratoire et surtout à leurs doctorants ou jeunes docteurs, un thème-prétexte pour une réflexion à plusieurs. La question de l'altération n'est-elle pas au centre des préoccupations créatrices contemporaines ? Nous tenterons ici de mettre en évidence les « sentiers de l'altération » sans forcément en privilégier ni épuiser aucun. au tout autre, c'est-à-dire le sacré… » Et il préférait nommer art autre-cet autre terme issu d'alter-ce qu'on nommait alors « art primitif ». Sans sacraliser l'art même en le rabaissant, nous défendons ici le dynamisme de l'altération qui ne laisse aucune valeur sans sa crise interne, sans sa métamorphose, sa reconstruction adaptée aux plis nouveaux de la société saisie par les artistes. Dans tous les domaines artistiques, des processus d'altération de la langue, de la forme visuelle ou auditive se sont développés. On sait à quel point ces insolences sont devenues des processus de création. Ces altérations légères ou profondes osent modifier la forme initiale pour en détourner le sens premier et en dénaturer la finalité. Trois angles de recherche sur les modalités de l'altération seront envisagés durant ces journées d'études. 1) Les oeuvres, les formes : dynamique de dévalorisation/ revalorisation Couper, trouer, brûler, briser, « grapher », caviarder, fracturer, déchirer, disloquer, voiler, biffer, brouiller, effacer… La liste est longue des oeuvres de tout domaine montrant qu'une intervention de l'artiste entache et altère une configuration reconnaissable sous l'action. Comment ces processus de modification, inscrits dans des temporalités variables, se mettent-ils au service de l'oeuvre contemporaine ? 2) Modifier sans idée de dégradation : Altérer, c'est rendre autre. Ici, l'altération sera abordée sous l'angle du brassage combinatoire, du croisement des références et des interférences. Emprunts, allusions ou citations, dans quelle mesure la rencontre, le contact, l'interaction des arts, le mélange des genres perturbent-ils les codes de manière créatrice ? Comment troubler les protocoles, altérer le texte, l'image, ou le son pour ouvrir à des propositions artistiques insoupçonnées : inédites ? A l'heure de la mondialisation, qui globalise ou décentre, il est pertinent d'analyser des oeuvres en mutation qui se nourrissent d'échanges, de transferts et/ou de résistances. En ce sens l'altération conduit à s'interroger sur l'idée d'alliance, la question de l'hybridation ou de la cohérence significative des variations. 3) La préoccupation écologique : Nous ne cessons de nous heurter au phénomène de notre planète qui se dégrade. Elle subit des altérations peut-être irréversibles qui mettent en péril la vie de l'humanité. La préoccupation écologique est relativement récente : le land art aux Etats-Unis, par exemple, n'a pas toujours respecté le milieu naturel. Aujourd'hui, la perception claire ou diffuse des atteintes à la nature ou au monde des hommes, le sentiment de catastrophe irréversible provoquée par l'économie destructrice, entraîne l'abattement ou la révolte face à une situation déréglée et qui dérègle. De nombreux artistes constatent, dénoncent cette dégradation qui n'est pas une fatalité. Elle implique la responsabilité de tous. Un regret pour ces journées d'études : faute de moyens, nous n'avons pas pu inviter des collègues intéressés comme Dominique Berthet ni des artistes comme Michel Blazy. Ces rencontres ont cependant permis de confronter certains aspects de l'altération dans la création contemporaine. Le but visé reste que notre conception initiale de l'altération soit elle-même « altérée ».
Cloaca New & Improved, la machine qui digère et qui chie de Wim Delvoye, exhibe une prise... more Cloaca New & Improved, la machine qui digère et qui chie de Wim Delvoye, exhibe une prise de contrôle par la machinerie post-industrielle des processus corporels qui métaphorisent la production, laquelle est envisagée ici en tant que chimie du corps fabriquant une oeuvre, dont le travail viscéral serait tenant de son fondement artisanal. D’autres oeuvres de Delvoye, et en particulier Caterpillar (pelleteuse “gothique”) et Cement-Truck (un camion-toupie sculpté dans le teck) interrogent également les relations entre le travail des hommes et la machine, valorisant la part artisanale sans exclure la maîtrise mécanique. Mais au constat de leur analyse, il apparaît que depuis les Arts & Crafts et la défense par Ruskin de la cathédrale gothique comme modèle d’économie et d’art pour tous, les compromis entre pratique manuelle et machine se révèlent aussi antagonistes et inutiles qu’un ornement gothique sur une pelleteuse : de l’art (ou du kitsch)…
Presses universitaires François-Rabelais eBooks, 1988
Espace : Art actuel, 2014
Publications de l'Université de Provence eBooks, 2008
Critique d'art, Apr 1, 2009
Critique d'art, Jul 7, 2021
Roma Publications eBooks, 2012
Critique d'art, Sep 1, 2008
Presses universitaires François-Rabelais eBooks, 1990
Cette enquête sur la performance eut pour première motivation la question de son actualité. Pour ... more Cette enquête sur la performance eut pour première motivation la question de son actualité. Pour quelles raisons cette pratique artistique, ou son nom, se sont-ils banalisés au point de se perdre dans une foule de petits événements destinés à inaugurer une exposition, un nouveau lieu, à créer une animation dans la cité-tels des suppléments, des « bonus » ? Que signale le fait que dans le même temps cette pratique intègre o ciellement de grandes institutions comme le Moma de New-York, la Tate modern à Londres et le Palais de Tokyo à Paris ? À quoi correspondent cette dilution et cette reconnaissance simultanées ? Poser la question de l'actualité de la performance implique d'interroger sa dé nition, c'est-à-dire de cerner le lieu où on la nomme telle jusqu'aux con ns où une autre terminologie se déclare plus adéquate. Mais plus qu'une recherche de dé nition, il s'agira ici d'enquête sur l'histoire de cette dé nition et d'analyses de ses modes d'existence, si diversi és. L'ordre de présentation de ces modes dans les textes réunis ci-après, sans être totalement arbitraire, n'implique pas de fortes coupures entre les parties : toutes les études qui suivent questionnent la transversalité des pratiques artistiques et l'impact esthétique et politique de ces croisements disciplinaires, ainsi que les paroles et les actions d'artistes à travers di érents continents. La première partie s'ouvre sur les questions multiples que suscite cette forme artistique dont l'un des caractères est de ne pas se restreindre à ce qui persiste de champs disciplinaires, un autre de mettre en jeu des sujets. Quels enjeux esthétiques, sensibles, politiques la performance engage-t-elle ? Comment cette pratique éphémère, que l'on a pu croire liée à la libération des corps des années 1960-1970, envisage-t-elle sa transmission, son activité sur des préoccupations plus récentes ? Vers quelles formes son institutionnalisation l'entraîne-t-elle ? Quel est son rapport à la temporalité, à la réactivation, à la médiation, au corps de l'artiste, au regard, aux corps du public, à la société ? Est-elle le lieu même du partage ou au contraire le meilleur signe d'une exaspération de l'individualisme occidental ?
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Mar 24, 2021
Rodin et la sculpture après 2000 Sylvie Coellier L'onde de choc provoquée par la sculpture de Rod... more Rodin et la sculpture après 2000 Sylvie Coellier L'onde de choc provoquée par la sculpture de Rodin s'étend jusqu'à l'art d'aujourd'hui : plusieurs oeuvres récentes-ici postérieures à 2010-en attestent. Cette onde de choc apparaît avec d'autant plus de vivacité que ces oeuvres sont réalisées par des artistes qui bénéficient d'une réception notable. Nous la constaterons ainsi dans une installation de Christine Borland, à travers des sculptures de Mark Manders, de Jean-Luc Moulène et de Johan Creten. Sans doute les deux premiers artistes n'ont-ils pas intentionnellement, au moment où ils ont créé les oeuvres que nous analyserons, utilisé l'art de leur aîné, mais ils en ont intégré l'héritage. Jean-Luc Moulène est depuis longtemps « en conversation » avec Rodin. Quant à Johan Creten, il en est certainement le plus intime. Christine Borland est une artiste écossaise, née en 1965, associée pendant les années 1990 aux « Young British Artists ». En regard de ses réalisations en général, sa relation à Rodin peut apparaître lointaine, quoiqu'elles traitent presque toujours d'anatomie humaine : Christine Borland est connue pour son approche médico-légale du corps humain. Il en est ainsi de Cast from nature (fig. 1), une oeuvre montrée de mai à juillet 2011 au Camden Arts Centre de Londres, et qui rappelle, par son titre, l'accusation qui a tant affecté Rodin à la suite de son exposition de L'Âge d'airain en 1877. Bien sûr l'usage de cette expression, en intitulé ici, affirme la « vérité » d'un moulage d'après nature, et non la perfection d'une imitation, mais s'agissant de sculpture, elle résonne d'un écho (fait écho à ?) à Rodin. L'oeuvre s'inscrit dans une salle entière. L'espace est divisé en deux à l'oblique au moyen d'un grand drapé de mousseline enduit de plâtre, placé assez haut pour que les visiteurs puissent circuler. Ce drapé théâtralise la scène et convoque une atmosphère baroque (plutôt que rodinienne). De part et d'autre du drapé, on voit une figure humaine : ici, elle est comme posée en équilibre sur le dos, avec les bras et les jambes retombant du fait de leur poids, quoiqu'en suspens, le tréteau métallique qui fait socle étant trop étroit pour soutenir l'ensemble allongé du corps. Ce suspens laisse présumer une rigidité cadavérique reproduite dans la blancheur d'un plâtre. De l'autre côté du drapé et de la salle, la seconde figure semble voler, renforçant l'évocation baroque. Le visiteur s'approchant constate que cette figure n'est qu'une enveloppe creuse, à l'exception des membres, et il réalise rapidement qu'il s'agit d'un double de la figure proche de l'entrée. Les deux représentations humaines sont donc
Critique d'art, Apr 1, 2006
My latest publication, Vial Kayser, C. and Coëllier, S. (Eds.), Installation art as experience of self, in space and time, Vernon Press, 2021. https://vernonpress.com/book/1188 or on Amazon: https://www.amazon.com/Installation-experience-self-space-time/dp/1648891322/, 2021
The Installation is now more than fifty years old. Without replacing the optical regime of recept... more The Installation is now more than fifty years old. Without replacing the optical regime of reception of the works, this artistic mode has modified our relationship to art by soliciting the whole body, demonstrating how sensitive this body is to space, to the objects that surround it, to the living beings with which it is constantly interacting. This artistic transformation, now omnipresent in world institutions, implies the possible aggregation of all the other arts and emblems a modification of the perception that the history of the installation allows us to reinterview today. In the light of cognitive science, this book takes a fresh look at the phenomenological approaches necessary to understand this artistic mode. Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty are solicited, as well as Levinas, the cognitivist Nathalie Delpraz, Weber & Varela. It is also the march of recent history that is measured by the current reception of the installation: the book makes retrospective returns on the public introduction of the term "installation", revisits works that have become classic or emblematic, by Carl Andre, Bruce Nauman, Dan Graham, restores inaugural experiments that have disappeared: Sanejouand, Parréno, develops original analyses of artists essential to the understanding of this art form: Andy Goldsworthy, Mike Kelley, Ann Hamilton and questions the contamination of the installation in the field of music.
Critique d'art, Sep 1, 2006
Critique d'art, Apr 1, 2005
On ne saurait trop souligner le rôle de Chantal Pontbriand en regard de la qualité de Parachute, ... more On ne saurait trop souligner le rôle de Chantal Pontbriand en regard de la qualité de Parachute, créée par elle en 1975 à Montréal 1. Son avant-propos, présentant les 23 articles réunis pour ces deux publications, met à jour les principes du succès de la revue. Sous l'égide de Jacques Derrida, C. Pontbriand y défend une éthique de l'"hospitalité" témoignant de sa propre écoute de l'autre, de son attention aux "zones d'émergence" de la production artistique et intellectuelle, de sa faculté à prendre du recul sur son action. C'est cette dernière qualité qui a permis un nouveau départ, réussi, de la revue après 25 ans de parution en 2000, et qui a coïncidé à la sélection de ces essais. Le parti chronologique, regroupant neuf articles dans le premier livre (1975-1984) et quatorze dans le second (1985-2000) montre une claire intention de lisibilité historique. Les deux ouvrages rendent ainsi disponibles de précieuses informations sur de nombreux artistes internationaux actifs pendant ces années, et sur lesquels on trouve peu de choses en France :
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Sep 1, 2016
Critique d'art, Apr 1, 2003
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
Études en hommage à Khalil M'RABET Réunies par Charline BOURCIER DOYER Avant-propos Après vingt-t... more Études en hommage à Khalil M'RABET Réunies par Charline BOURCIER DOYER Avant-propos Après vingt-trois années continues de formation et de recherche à l'Université d'Aix-Marseille, dans le cadre des « ateliers séminaires » en Arts Plastiques et Sciences de l'Art, le groupe Coëllier/M'Rabet réunissant une théoricienne et historienne de l'art et un plasticien et historien de l'art aussi-un des plus anciens tandems de l'Université française-a peut-être battu le record de longévité d'un enseignement dispensé en commun. Pour clore ce travail en duo, ils proposent deux journées d'études transdisciplinaires dans le cadre du LESA (Laboratoire d'Etudes en Sciences des Arts). Habitués à présenter à deux à leurs étudiants de Licence et de Master des sujets ouverts, en renouvellement, sur l'art en train de se faire, en relation avec la pratique personnelle de chacun, ils élargissent pour cette circonstance le cercle des participants. Ils proposent à leurs collègues de Laboratoire et surtout à leurs doctorants ou jeunes docteurs, un thème-prétexte pour une réflexion à plusieurs. La question de l'altération n'est-elle pas au centre des préoccupations créatrices contemporaines ? Nous tenterons ici de mettre en évidence les « sentiers de l'altération » sans forcément en privilégier ni épuiser aucun. au tout autre, c'est-à-dire le sacré… » Et il préférait nommer art autre-cet autre terme issu d'alter-ce qu'on nommait alors « art primitif ». Sans sacraliser l'art même en le rabaissant, nous défendons ici le dynamisme de l'altération qui ne laisse aucune valeur sans sa crise interne, sans sa métamorphose, sa reconstruction adaptée aux plis nouveaux de la société saisie par les artistes. Dans tous les domaines artistiques, des processus d'altération de la langue, de la forme visuelle ou auditive se sont développés. On sait à quel point ces insolences sont devenues des processus de création. Ces altérations légères ou profondes osent modifier la forme initiale pour en détourner le sens premier et en dénaturer la finalité. Trois angles de recherche sur les modalités de l'altération seront envisagés durant ces journées d'études. 1) Les oeuvres, les formes : dynamique de dévalorisation/ revalorisation Couper, trouer, brûler, briser, « grapher », caviarder, fracturer, déchirer, disloquer, voiler, biffer, brouiller, effacer… La liste est longue des oeuvres de tout domaine montrant qu'une intervention de l'artiste entache et altère une configuration reconnaissable sous l'action. Comment ces processus de modification, inscrits dans des temporalités variables, se mettent-ils au service de l'oeuvre contemporaine ? 2) Modifier sans idée de dégradation : Altérer, c'est rendre autre. Ici, l'altération sera abordée sous l'angle du brassage combinatoire, du croisement des références et des interférences. Emprunts, allusions ou citations, dans quelle mesure la rencontre, le contact, l'interaction des arts, le mélange des genres perturbent-ils les codes de manière créatrice ? Comment troubler les protocoles, altérer le texte, l'image, ou le son pour ouvrir à des propositions artistiques insoupçonnées : inédites ? A l'heure de la mondialisation, qui globalise ou décentre, il est pertinent d'analyser des oeuvres en mutation qui se nourrissent d'échanges, de transferts et/ou de résistances. En ce sens l'altération conduit à s'interroger sur l'idée d'alliance, la question de l'hybridation ou de la cohérence significative des variations. 3) La préoccupation écologique : Nous ne cessons de nous heurter au phénomène de notre planète qui se dégrade. Elle subit des altérations peut-être irréversibles qui mettent en péril la vie de l'humanité. La préoccupation écologique est relativement récente : le land art aux Etats-Unis, par exemple, n'a pas toujours respecté le milieu naturel. Aujourd'hui, la perception claire ou diffuse des atteintes à la nature ou au monde des hommes, le sentiment de catastrophe irréversible provoquée par l'économie destructrice, entraîne l'abattement ou la révolte face à une situation déréglée et qui dérègle. De nombreux artistes constatent, dénoncent cette dégradation qui n'est pas une fatalité. Elle implique la responsabilité de tous. Un regret pour ces journées d'études : faute de moyens, nous n'avons pas pu inviter des collègues intéressés comme Dominique Berthet ni des artistes comme Michel Blazy. Ces rencontres ont cependant permis de confronter certains aspects de l'altération dans la création contemporaine. Le but visé reste que notre conception initiale de l'altération soit elle-même « altérée ».
Cloaca New & Improved, la machine qui digère et qui chie de Wim Delvoye, exhibe une prise... more Cloaca New & Improved, la machine qui digère et qui chie de Wim Delvoye, exhibe une prise de contrôle par la machinerie post-industrielle des processus corporels qui métaphorisent la production, laquelle est envisagée ici en tant que chimie du corps fabriquant une oeuvre, dont le travail viscéral serait tenant de son fondement artisanal. D’autres oeuvres de Delvoye, et en particulier Caterpillar (pelleteuse “gothique”) et Cement-Truck (un camion-toupie sculpté dans le teck) interrogent également les relations entre le travail des hommes et la machine, valorisant la part artisanale sans exclure la maîtrise mécanique. Mais au constat de leur analyse, il apparaît que depuis les Arts & Crafts et la défense par Ruskin de la cathédrale gothique comme modèle d’économie et d’art pour tous, les compromis entre pratique manuelle et machine se révèlent aussi antagonistes et inutiles qu’un ornement gothique sur une pelleteuse : de l’art (ou du kitsch)…
Presses universitaires François-Rabelais eBooks, 1988
Espace : Art actuel, 2014
Publications de l'Université de Provence eBooks, 2008
Critique d'art, Apr 1, 2009
Critique d'art, Jul 7, 2021
Roma Publications eBooks, 2012
Critique d'art, Sep 1, 2008
Presses universitaires François-Rabelais eBooks, 1990
Cette enquête sur la performance eut pour première motivation la question de son actualité. Pour ... more Cette enquête sur la performance eut pour première motivation la question de son actualité. Pour quelles raisons cette pratique artistique, ou son nom, se sont-ils banalisés au point de se perdre dans une foule de petits événements destinés à inaugurer une exposition, un nouveau lieu, à créer une animation dans la cité-tels des suppléments, des « bonus » ? Que signale le fait que dans le même temps cette pratique intègre o ciellement de grandes institutions comme le Moma de New-York, la Tate modern à Londres et le Palais de Tokyo à Paris ? À quoi correspondent cette dilution et cette reconnaissance simultanées ? Poser la question de l'actualité de la performance implique d'interroger sa dé nition, c'est-à-dire de cerner le lieu où on la nomme telle jusqu'aux con ns où une autre terminologie se déclare plus adéquate. Mais plus qu'une recherche de dé nition, il s'agira ici d'enquête sur l'histoire de cette dé nition et d'analyses de ses modes d'existence, si diversi és. L'ordre de présentation de ces modes dans les textes réunis ci-après, sans être totalement arbitraire, n'implique pas de fortes coupures entre les parties : toutes les études qui suivent questionnent la transversalité des pratiques artistiques et l'impact esthétique et politique de ces croisements disciplinaires, ainsi que les paroles et les actions d'artistes à travers di érents continents. La première partie s'ouvre sur les questions multiples que suscite cette forme artistique dont l'un des caractères est de ne pas se restreindre à ce qui persiste de champs disciplinaires, un autre de mettre en jeu des sujets. Quels enjeux esthétiques, sensibles, politiques la performance engage-t-elle ? Comment cette pratique éphémère, que l'on a pu croire liée à la libération des corps des années 1960-1970, envisage-t-elle sa transmission, son activité sur des préoccupations plus récentes ? Vers quelles formes son institutionnalisation l'entraîne-t-elle ? Quel est son rapport à la temporalité, à la réactivation, à la médiation, au corps de l'artiste, au regard, aux corps du public, à la société ? Est-elle le lieu même du partage ou au contraire le meilleur signe d'une exaspération de l'individualisme occidental ?
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Mar 24, 2021
Rodin et la sculpture après 2000 Sylvie Coellier L'onde de choc provoquée par la sculpture de Rod... more Rodin et la sculpture après 2000 Sylvie Coellier L'onde de choc provoquée par la sculpture de Rodin s'étend jusqu'à l'art d'aujourd'hui : plusieurs oeuvres récentes-ici postérieures à 2010-en attestent. Cette onde de choc apparaît avec d'autant plus de vivacité que ces oeuvres sont réalisées par des artistes qui bénéficient d'une réception notable. Nous la constaterons ainsi dans une installation de Christine Borland, à travers des sculptures de Mark Manders, de Jean-Luc Moulène et de Johan Creten. Sans doute les deux premiers artistes n'ont-ils pas intentionnellement, au moment où ils ont créé les oeuvres que nous analyserons, utilisé l'art de leur aîné, mais ils en ont intégré l'héritage. Jean-Luc Moulène est depuis longtemps « en conversation » avec Rodin. Quant à Johan Creten, il en est certainement le plus intime. Christine Borland est une artiste écossaise, née en 1965, associée pendant les années 1990 aux « Young British Artists ». En regard de ses réalisations en général, sa relation à Rodin peut apparaître lointaine, quoiqu'elles traitent presque toujours d'anatomie humaine : Christine Borland est connue pour son approche médico-légale du corps humain. Il en est ainsi de Cast from nature (fig. 1), une oeuvre montrée de mai à juillet 2011 au Camden Arts Centre de Londres, et qui rappelle, par son titre, l'accusation qui a tant affecté Rodin à la suite de son exposition de L'Âge d'airain en 1877. Bien sûr l'usage de cette expression, en intitulé ici, affirme la « vérité » d'un moulage d'après nature, et non la perfection d'une imitation, mais s'agissant de sculpture, elle résonne d'un écho (fait écho à ?) à Rodin. L'oeuvre s'inscrit dans une salle entière. L'espace est divisé en deux à l'oblique au moyen d'un grand drapé de mousseline enduit de plâtre, placé assez haut pour que les visiteurs puissent circuler. Ce drapé théâtralise la scène et convoque une atmosphère baroque (plutôt que rodinienne). De part et d'autre du drapé, on voit une figure humaine : ici, elle est comme posée en équilibre sur le dos, avec les bras et les jambes retombant du fait de leur poids, quoiqu'en suspens, le tréteau métallique qui fait socle étant trop étroit pour soutenir l'ensemble allongé du corps. Ce suspens laisse présumer une rigidité cadavérique reproduite dans la blancheur d'un plâtre. De l'autre côté du drapé et de la salle, la seconde figure semble voler, renforçant l'évocation baroque. Le visiteur s'approchant constate que cette figure n'est qu'une enveloppe creuse, à l'exception des membres, et il réalise rapidement qu'il s'agit d'un double de la figure proche de l'entrée. Les deux représentations humaines sont donc
Critique d'art, Apr 1, 2006
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2011
International audienc