Daho (Étienne) (original) (raw)

Passionné des années 60, de Françoise Hardy et du Velvet Underground, Etienne Daho est un fan devenu star et grand maître de la pop hexagonale pendant plusieurs décennies. Issu de la scène rock rennaise, il a su grâce à ses mélodies limpides et son physique de jeune premier, conquérir la même place que ceux qu'il adulait.

Étienne Daho est né le 14 janvier 1957 à Oran, en Algérie, où il vit jusqu'à l'âge de 6 ans. Son père est militaire et sa mère chimiste. Pendant la Guerre d'Algérie, son père abandonne la famille. Cette phase de sa vie laissera de longues séquelles à Étienne Daho. Avec ses deux sœurs, il vit alors chez ses grands-parents qui tiennent une échoppe mi-bar, mi-épicerie, en bord de mer. C'est sur le juke-box de leur boutique que l'enfant découvre les chanteurs yéyés, dont Sylvie Vartan et Françoise Hardy avec lesquelles il travaillera plus de vingt ans après.

De retour en France à la fin de la guerre d'Algérie, Étienne vit quelques mois à Reims chez un oncle. Puis en 1965, sa famille s'installe à Rennes. C'est dans cette ville estudiantine de Bretagne qu'il grandit avec sa mère et ses sœurs qui lui font découvrir la musique anglo-saxonne des années 60, les Rolling Stones ou les Kinks.

Passionné de musique, ses goûts évoluent vers le rock new-yorkais du Velvet Underground, groupe qui reste une référence essentielle pour le chanteur. Puis dans les années 70, il écoute les albums de Nico, Lou Reed ou Bowie, puis un peu plus tard, Roxy Music et Brian Eno, entre autres. En 1976, à 19 ans, il découvre Londres. C'est une révélation. La capitale anglaise, en pleine mouvance punk, connaît une activité musicale débordante qui ne tarde pas à se reproduire dans la cité bretonne. Étienne Daho fréquente alors assidûment le milieu rock rennais, exceptionnellement actif pour la France, et commence à composer quelques titres, malgré une absence totale de connaissances en matière d'écriture musicale. Après son baccalauréat, il prépare une licence d'anglais et un DEUG d'arts plastiques, puis laisse tomber la faculté au profit de petits boulots, et surtout de sa passion pour la musique.

Traînant dans les sphères musicales de la cité bretonne, il réussit à organiser un concert, qui a lieu le 20 décembre 1978, avec ses groupes favoris dont Marquis de Sade et les Stinky Toys, le groupe d'Elli et Jacno. Puis le 14 juin 1979, en dépit d'une timidité maladive, Etienne Daho monte pour la première fois sur scène, lors du festival rock rennais, les Transmusicales, avec un groupe occasionnel, « Entre les deux fils dénudés de la dynamo ». En juin 80, sous le nom d'Etienne Daho junior (son père s'appelle aussi Étienne), il donne un petit concert où il chante seul accompagné d'une simple bande-son. Enfin le 18 décembre 80, lors de la deuxième édition des Transmusicales, c'est en revanche entouré de musiciens de Marquis de Sade et de quelques autres groupes rennais, qu'il interprète cinq titres, malgré un trac paralysant.

Encouragé par tous les musiciens qui travaillent avec lui, et en particulier par Franck Darcel de Marquis de Sade, Etienne Daho réalise plusieurs maquettes. Suit un tout premier 45 tours, Cow boy sur le petit label CBH. Repéré alors par Virgin, label anglais en plein développement à cette époque en France, il signe un contrat sous le nom définitif d'Etienne Daho. Très connu dans la région rennaise, ses concerts se multiplient avec son groupe de cinq musiciens, dont Franck Darcel à la guitare et le jeune musicien, Arnold Turboust aux claviers, qui composent avec lui.

1981 : Mythomane

Produit par Jacno, il enregistre en 1981 son premier album, Mythomane, qui sort en décembre. En dépit d'un très mince succès commercial, les critiques sont excellentes. Un public peu nombreux, mais fidèle et passionné par ce nouveau son, commence alors à se former. Il donne son premier concert parisien le 21 juin 1982 lors de la Fête de la Musique, grande manifestation annuelle en France. Cette année-là, avec ses deux acolytes Darcel et Turboust, il s'installe d'ailleurs dans la capitale.

En décembre 82, sort un nouveau 45 tours, Le grand sommeil. C'est un énorme succès. Le public remarque cette fois le jeune chanteur, et le titre figure même dès 83 sur une compilation américaine, Made in France. Daho décide alors d'écrire les titres d'un deuxième album aidé d'Arnold Turboust et de Franck Darcel.

En mai 1984, paraît donc un nouveau 33 tours, La Notte la Notte, accompagné d'un 45 tours, Sortir ce soir. L'album est un succès immédiat. Etienne Daho devient une véritable vedette apportant du sang neuf à la chanson française. Les journaux s'emparent de ce phénomène naissant et en juillet 84, l'écrivain Hervé Guibert signe un grand article sur le jeune artiste dans le prestigieux quotidien, le Monde.

Toujours en juillet, Etienne Daho s'envole pour les États-Unis et donne un concert à la Danceteria, club new-yorkais, avec les Comateens.

1985: Tombé pour la France, premier tube

En septembre, Virgin met en vente le deuxième 45 tours extrait de l'album, Week-end à Rome. Ce 45 tours marque le début d'une longue série de succès commerciaux qui connaît un premier sommet lors de la sortie du 45 tours Tombé pour la France en mars 1985. Comme pour la plupart de ses 45 tours, un clip est tourné et la réalisation est confiée à Jean-Pierre Jeunet (Delicatessen). Sous le nom de Etienne Daho e Grupo, une tournée démarre le 5 mars, et fait escale à l'Olympia le 18 devant un public qui ovationne le chanteur.

En juin, la critique lui décerne le Bus d'acier, prix récompensant l'artiste rock de l'année. Puis, en octobre, son idole de toujours, Françoise Hardy, remet au Rennais un premier disque d'or pour La Notte la Notte. Dans cet album, Daho réalise son rêve de chanter avec la chanteuse vedette des années 60, et avec qui il partage le duo Et si je m'en vais avant toi. L'année suivante, il entreprend d'ailleurs, avec Jérôme Soligny, l'écriture d'une biographie consacrée à Françoise Hardy, Superstar et ermite, ouvrage qui est publié en 1986.

L'année 86 voit se développer une véritable « Dahomania » autour de l'artiste qui est désormais le chef de file de la mouvance pop française des années 80. Le jeune artiste, alors âgé de 29 ans, part enregistrer à Londres un nouvel album. Sans Franck Darcel, mais toujours accompagné d'Arnold Turboust, Etienne Daho produit lui-même ses onze nouveaux titres, avec aussi l'Anglais William Orbit, leader d'un certain courant dance expérimental. De plus en plus occupé, Daho improvise littéralement ce nouveau disque, mais le résultat est splendide.

Le 1er avril, sort donc Pop Satori et simultanément le 45 tours, Epaule Tattoo. La tournée qui commence à l'automne confirme l'énorme succès de cette pop élégante et ambitieuse. Après la remise d'un nouveau disque d'or en septembre, le Satori Tour démarre le 15 octobre. De passage sur la scène de l'Olympia pour huit soirées du 21 au 29 octobre avec Elli Medeiros en première partie, la tournée finit en beauté dans son fief aux Transmusicales de Rennes le 9 décembre.

La même année, Etienne Daho est convié par le jeune réalisateur Olivier Assayas, pour faire une rapide apparition dans son film Désordre. Il en écrit d'ailleurs une des chansons avec Franck Darcel, Soleil de minuit.

En avril 87, après avoir reçu un European Video Award pour le clip de Épaule Tattoo, Etienne Daho sort ED Collection, album qui réunit des inédits, des faces B et des titres remixés. Cette année-là, il refait une nouvelle apparition éphémère au cinéma, dans le film de Virginie Thévenet, Jeux d'artifice. Mais surtout, il se lance de plus en plus dans la production de jeunes artistes dont, en 87, Robert Farel, les Max Valentins et la chanteuse Dani, et en 88, l'album Three months... de l'Anglais Bill Pritchard. De plus, il écrit pour d'autres artistes dont en 1988, Daniel Darc (ex-membre de Taxi Girl) et surtout Françoise Hardy (Laisse-moi rêver).

C'est à nouveau à Londres qu'il part s'installer pour écrire son album, Pour nos vies martiennes, qui sort le 1er juin 1988. Illustré d'une couverture signée du peintre Guy Peelaert (qui a créé des pochettes pour les Rolling Stones ou David Bowie), l'album est disque d'or le jour de sa sortie (100 000 exemplaires). La tournée correspondante, le Tour martien, réunit 200 000 spectateurs en quatre mois de janvier à avril 1989. Du 20 au 26 janvier, il s'installe au Zénith à Paris devant près de 3 000 spectateurs par soirée. Certains soirs, il est rejoint sur scène par quelques amis, dont Lio, Jérôme Pijon ou Edith Fambuena (des Max Valentins). Après un passage au festival de Bourges en mars, la tournée s'achève sur la prestigieuse scène du Marquee de Londres le 21 avril.

Une fois la tournée terminée, sort le 1er octobre 89, un album enregistré en public au Zénith, Live ED et se vend très vite à près de 250 000 exemplaires.

En 1989, le producteur anglais Arthur Baker l'invite sur son album sur lequel il chante avec Al Green et Jimmy Somerville. Puis, il partage un duo avec Chris Isaak dans le court-métrage de Bertrand Fèvre, Tant pis pour l'Idaho. Enfin en 90, il continue à écrire pour d'autres (Mercedes Audras, Arnold Turboust) et à produire (les Valentins, Sylvie Vartan, Lio). Ces innombrables activités d'écriture et de productions, ses participations au travail d'autres artistes, occupent Etienne Daho jusqu'en 1991, année durant laquelle il prépare son nouvel album.

1991 : Paris Ailleurs

Après avoir beaucoup travaillé à Londres dans les années 80, Etienne Daho choisit de se tourner vers New York qu'il a découvert avec ses amis du groupe les Comateens. Passionné de musique américaine (Blondie, Television, le Velvet Underground ou tout le répertoire noir américain du label Motown), il s'installe donc en juin 91 dans un petit appartement de Greenwich Village, à deux pas du studio, avec la musicienne Edith Fambuena qui co-produit l'album avec lui. Elle assure également toutes les parties de guitare, accompagnée de musiciens américains dont le bassiste et le batteur de Billy Idol. Pour les chœurs, Daho a fait appel à des chanteuses de gospel qui participent à accentuer le côté soul de l'album. Après un enregistrement difficile, l'album est mixé à Paris.

Attendu depuis trois ans par son public, cet album, Paris Ailleurs, est différent, plus mature que son précédent travail. D'ailleurs, Daho le présente comme un disque d'amour, un disque très autobiographique, reflétant la face sensuelle de son auteur.

Avant même sa sortie le 9 décembre 1991, l'album est déclaré Disque d'or grâce aux précommandes. Dans l'année qui suit, les cinq premiers titres sont tous des tubes à commencer par Saudade, chanson inspirée de son amour pour la capitale portugaise, Lisbonne. La plage n°9 est une reprise de Françoise Hardy, La berlue, datant de 1972. Les critiques sont dithyrambiques et certains parlent de chef-d'œuvre et le comparent à Serge Gainsbourg. Parallèlement à ce succès, notons que la même année, son premier album, Mythomane, devient Disque d'or dix ans après sa sortie.

En 92, Paris ailleurs est certifié Disque de platine avec plus de 500 000 exemplaires écoulés. Cette année-là, avant sa grande tournée de fin d'année, Etienne Daho monte un projet qui lui tient à cœur. Il convie de nombreux artistes français à enregistrer un album au profit de la lutte contre le sida. C'est le double album Urgence qui réunit vingt-sept des plus grands noms de la chanson française parmi lesquels Jean-Jacques Goldman, Michel Jonasz, Francis Cabrel, Alain Souchon, Jane Birkin, Françoise Hardy ou Patricia Kaas dans une reprise de La Vie en rose.

Enfin, à partir du 3 octobre 1992, démarre le Tour Paris Ailleurs. Devant le succès de ses quatre concerts du Zénith entre le 10 et le 13 octobre, Daho est de retour dans la capitale les 13 et 14 décembre à l'Olympia. Le 28 novembre, à Reims, dans la région du champagne, il est rejoint sur scène par la chanteuse Sylvie Vartan, et à l'Olympia, c'est son complice Arnold Turboust qui finit le concert avec lui.

1993 : une tournée à travers 14 pays

Puis en 1993, la tournée prend le large avec un programme qui prévoit la traversée de quatorze pays essentiellement européens, à l'exception du Canada et du Japon. Du 11 mars au 24 juillet, Etienne Daho constate sa popularité hors des frontières. Il s'arrête cependant au festival des Francofolies de la Rochelle le 17 juillet durant lequel il est programmé le même soir que Jacques Dutronc. Trois jours plus tard, c'est avec Iggy Pop qu'il partage la scène du festival de Nyon en Suisse.

Extrait d'une compilation dans laquelle de jeunes chanteurs et groupes de rock français reprennent de vieilles chansons du patrimoine national, le titre Mon manège à moi, repris par Daho, obtient un franc succès dès sa sortie et stationne plusieurs semaines en tête des classements de vente. On retrouve d'ailleurs ce titre sur l'album enregistré en public à l'Olympia, Daholympia, qui sort début 94. Encore une fois, les ventes atteindront assez vite plus de 250 000 exemplaires.

En 1994, Daho se consacre à nouveau aux artistes qu'il aime. Il produit l'album de Jacno (qui fut son premier producteur), Faux témoin, puis celui de Brigitte Fontaine, Genre humain. Il travaille sur une compilation des meilleurs titres d'Elli et Jacno, produit Arnold Turboust sur son propre label, Satori Song, écrit pour Guesh Patti, et à nouveau pour Sylvie Vartan (Quelqu'un qui me ressemble) et enfin pour Jacques Dutronc (Tous les goûts sont dans ma nature), titre qu'il chantera en duo avec lui.

Malgré une activité professionnelle incessante, l'année 1995 s'ouvre sur une période de rumeurs affirmant que le chanteur rennais serait malade du sida, voire même qu'il serait mort. En pleine forme, mais choqué par ces affirmations, Etienne Daho répond par un mini album, Reserection, conçu et enregistré en Angleterre avec le groupe St Etienne et qui sort en octobre 95 mais sans grand succès en France. Parmi les cinq titres de l'album, on note une version anglaise de Week-end à Rome, renommée Accident ou He's on the phone, qui fait un malheur outre-Manche. Etienne Daho est à cette occasion invité de la légendaire émission de télévision britannique sur la BBC, Top of the pops et partage l'affiche ce jour-là avec Everything but the Girl, Oasis, et David Bowie. Désormais, Daho qui a quitté sa maison de Montmartre, vit le plus souvent à Londres. C'est là, que refusant de nombreux projets, il se remet au travail pour un nouvel album. À cette occasion, il retrouve Arnold Turboust qui reprend les rênes de la production, après avoir tenté une carrière solo.

1996 : Eden

C'est à la veille de ses 40 ans, le 4 novembre 1996, que sort le simple, Au commencement. Deux semaines plus tard, le 18, suit l'album, Eden, dont la magnifique pochette représente un Daho au visage épanoui et bronzé sur une plage de l'Atlantique. Intégrant les nouvelles influences musicales des années 90, Etienne Daho réussit une magnifique synthèse entre groove, jungle, pop, et bossa-nova. Sa musique est plus que jamais aérienne et dansante, mélodique et gracieuse. Quant aux textes, Etienne Daho privilégie une nouvelle fois le thème de l'amour fou. Il s'est entouré d'amis pour des duos ou pour les chœurs, dont Sarah Cracknell de St Etienne, Elli Meideiros (Rendez-vous au jardin des plaisirs), Lyn Byrd des Comateens (Me manquer) et surtout Astrud Gilberto, grande figure de la bossa-nova brésilienne, pour le titre Les Bords de Seine.

L'album est certifié Or dès la première semaine de sa sortie.

Au cours de l'année, il participe à une nouvelle expérience au Théâtre Molière à Paris, où il chante un texte de l'écrivain Jean Genet, Le Condamné à mort, dans un spectacle auquel participe aussi la comédienne Jeanne Moreau.

En 1997, une version anglaise de l'album sort dans les bacs britanniques, illustrée par un premier extrait, The New World (Au commencement). À l'automne, Etienne Daho entame une tournée, le Kaleidoscope Tour et s'installe quatre jours à l'Olympia du 27 au 30 novembre. Après quatre ans d'absence sur scène, Daho revient avec un spectacle aux couleurs techno-pop. Une longue tournée sillonne la France de novembre 97 à avril 98, avec un passage londonien le 23 mars.

À la fin de l'année, et alors qu'il travaille déjà sur un nouvel album, Daho retrouve les premières pages de l'actualité musicale pour un album de ses meilleurs titres qui célèbre ses 20 ans de carrière. L'album paraît le 9 novembre accompagné d'une compilation de ses vidéo-clips.

2000 : Corps et armes

Le 18 avril 2000, Etienne Daho augmente sa discographie d'un nouvel album, Corps et armes. Toujours à la recherche de nouvelles voies (voix ?) pop, le chanteur présente ce CD comme plus proche de lui, plus sobre, allant vers l'essentiel. Co-réalisateurs, les Valentins sont toujours de l'aventure dont l'enregistrement s'est effectué en grande partie à Londres dans les légendaires studios d'Abbey Road. L'amour est définitivement l'inspiration numéro un de Daho qui revendique un certain élan autobiographique dans l'écriture de ces dernières chansons.

Etienne Daho aspire désormais à laisser aller sa vraie nature, à ne plus être le chanteur consensuel et à la mode. Il tient à laisser vivre ses angoisses, ses émotions personnelles, voire une certaine violence contenue. S'il vit à cheval entre Londres et sa maison de Montmartre, c'est pour pouvoir se laisser des plages de solitude indispensables à son équilibre et pour recoller au quotidien, perdu de vue avec la célébrité. Etienne Daho s'épanouit.

Étienne Daho démarre une tournée en novembre (Tour de l'été sans fin) avec un passage de six jours à l'Olympia à Paris. Peu de différence avec la tournée précédente, mais le chanteur est cependant de plus en plus à l'aise sur scène. En première partie, il a convié la chanteuse américaine Vanessa Daou, qui partage déjà un duo avec lui sur l'album. La tournée mène l'équipe à travers la France et la Belgique jusqu'au 20 décembre. Elle reprend en mars et traverse quelques festivals d'été comme le festival de Fourvière à Lyon le 7 juillet ou celui de la Côte d'Opale le 19.

En octobre 2001, Daho publie un enregistrement live réalisé en Belgique lors de la tournée. Sur les 22 titres, on retrouve outre ses succès, un inédit extrait de l'œuvre de Jean Genet Sur mon cou ainsi qu'un duo avec la chanteuse Dani Comme un boomerang. La chanson inédite de Serge Gainsbourg grimpe dans les hit-parades : 250 000 exemplaires vendus, nominée aux Victoires de la Musique (février 2002).

2003 : Réévolution

En 2002, Étienne Daho devient Chevalier de l'Ordre national du Mérite. Il compose avec Les Valentins The pleasure song pour Marianne Faithfull ; toujours branché, il écrit et interprète If sur le premier album des producteurs parisiens à la mode Ginger Ale (Laid back).

Novembre 2003 : sortie de Réévolution, neuvième album studio, presque immédiatement Disque d'or et nominé dans la catégorie Album de l'année aux Victoires de la musique (février 2004). Réévolution ne cherche pas la rupture par rapport au passé, mais au contraire assemble tous les ingrédients qui ont fait le charme et le succès de Daho : voix adolescente et romantique, mélodies mélancoliques, recherche des harmonies élégantes. On y retrouve deux obsessions d'Etienne Daho : Serge Gainsbourg – duo avec Charlotte Gainsbourg sur une nouvelle version de If, et les sixties – Marianne Faithfull lit un texte de son grand-oncle Leopold Von Sacher-Masoch, extrait de La Vénus en Fourrure, sur la chanson Les Liens d'Eros.

Le Réévolution tour qui démarre en 2004 est une petite tournée (17 dates en France en mars et juin, plus une étape à Bruxelles), mais le public est toujours là : les six concerts à Olympia, Paris du 23 au 28 mars, notamment, sont complets.

Les collaborations se multiplient: Étienne chante en duo avec Jane Birkin La grippe (une reprise de Brigitte Fontaine et Jacques Higelin) sur son album Rendez-vous; avec Elsa, il chante L'or et la poussière sur l’album De lave et de sève ; il interprète un titre sur l’album de son bassiste Mars (Dragonfly écrit par Frank Darcel, complice des premiers pas artistiques d’Étienne Daho à Rennes).

Preuve que les chansons d’Étienne Daho entrent dans le patrimoine musical et pas seulement français : la chanteuse espagnole Luz Casal reprend Duel au soleil, qui devient Un nuevo dia brillara, numéro 1 des passages radio en Espagne en octobre 2004.

Le Réévolution tour se prolonge jusqu'au mois de juin et Daho remplit le Zénith à Paris, le 29 juin 2004.

Le 1er mars 2005, un peu moins d'un an après la fin de la tournée sort un nouvel album Best of live intitulé Sortir ce soir. C'est le quatrième album live du chanteur aux vingt ans de carrière. L'album disponible dans sa version simple, ou dans sa version double (dans laquelle des titres des albums récents sont ajoutés), comprend aussi une nouvelle version studio d'un de ses premiers succès Sortir ce soir. Quinze jours après, sort le DVD live Sortir ce soir.

En quelques mois, l'album est Disque d'or et le DVD certifié de platine.

En 2006, il réalise For you, le nouvel album d'Elli Medeiros, revenue à la chanson après une longue interruption. En septembre, la réédition du disque culte de Daho, Pop Satori, fête les 20 ans de cet album qui a marqué la pop française. Le 13 novembre 2006, il donne un concert unique à l'Olympia, dans le cadre du festival des Inrrockuptibles, lors duquel il reprend tous les titres de l'album, de Epaule Tatoo à Duel au soleil.

Le 28 novembre, Etienne Daho reçoit les insignes d'officier dans l'ordre des Arts et des Lettres, des mains du ministre de la Culture et de la communication, Renaud Donnedieu de Vabres.

2007 : L'invitation

L'année 2007 est consacrée à l'élaboration d'un neuvième album, L'Invitation. Il sort le 5 novembre et devient Disque d'or deux semaines après. Enregistré entre Paris, Londres, Barcelone et Ibiza, il se compose de 11 chansons, dont les textes ont tous été écrits par l'artiste lui-même (à l'exception de Toi, jamais toujours, signée Brigitte Fontaine). Les compositions sont signées Nicolas Dubosc, Xavier Geronimi, Jerôme Soligny, Edith Fabuena et Jeean-Louis Pierot (ex-Valentins).

Le chanteur à la timidité légendaire s'y confie d'une façon étonnante, dévoilant des détails intimes sur ses sentiments amoureux ou sur sa famille. Dans Boulevard des Capucines, il fait par exemple référence à une douloureuse page de sa vie : celle de son père, qui l'a abandonné enfant, pendant la guerre d'Algérie et mort récemment. Plus gai, le titre Cap Falcon fait un clin d'œil à l' endroit du même nom qui lui était cher durant son enfance à Oran, en Algérie. C'est un Daho moins alambiqué et moins énigmatique que l'on découvre sur cet album semi-autobiographique.

L'artiste a partagé la production du disque avec la guitariste Édith Fambuena. Du coup, les cordes sont très présentes et les styles (soul, flamenco, pop…) s'entrecroisent. Les arrangements, eux, ont été pris en main par l'Anglais David Whitaker, qui a travaillé entre autres avec les Rolling Stones, Serge Gainsbourg ou encore Marianne Faithfull. Cela donne une tonalité un peu Velvet Underground au tout.

Après la sortie de l'album, Etienne Daho démarre au printemps suivant une tournée de plus de 80 dates. Il se produit à Paris à l'Olympia du 3 au 8 juin 2008. Il est aussi en concert exceptionnel à la salle Pleyel le 3 décembre, concert filmé et enregistré. Cela donne quelques mois plus tard le DVD et le CD live Daho Pleyel Paris.

Il reçoit cette année-là, la Victoire de l'album pop rock de l'année pour L'invitation.

En 2008, sort Tombés pour Daho une compilation hommage où des artistes comme Benjamin Biolay ou Daniel Darc, reprennent des titres de l'artiste.

Pour l'album de Sylvie Vartan sorti en 2010 et intitulé Soleil bleu, il écrit la chanson La prisonnière. La même année, sur l'album de Nouvelle Vague, il reprend son tube Week-end à Rome en duo avec Vanessa Paradis.

Étienne Daho enregistre avec la comédienne Jeanne Moreau l'intégralité du texte de Jean Genet, Le condamné à mort (dont la chanson Sur mon cou est extraite). Le disque sort à l'automne 2010. À l'occasion du centenaire de la naissance de l'écrivain, un spectacle est donné avec les deux artistes, accompagnés de musiciens, au Théâtre de l'Odéon à Paris les 23 et 24 novembre. Ils se produisent en France et en Europe en juin et juillet 2011. Une représentation a même lieu au festival d'Avignon, haut lieu du théâtre européen, le 18 juillet.

On retrouve Étienne Daho sur l'album hommage à Jacno, Jacno future, où il reprend Amoureux solitaire avec la fille de son ami disparu.

À l'occasion de l'anniversaire de la sortie de Mythomane son premier album en novembre 81, Daho permet que quatre de ses albums (Mythomane, Pop Satori, Corps et armes et L'invitation) soient réédités et agrémentés de titres inédits et de bonus.

En septembre 2012, sort un album très remarqué, celui de la comédienne Lou Doillon, la fille de Jane Birkin, Places, réalisé et arrangé par Étienne Daho.

Mais le Rennais est fortement attendu sur ses propres productions et l'on sait que celui-ci prépare un nouvel album. Alors qu'enfin cet album est annoncé, le chanteur est hospitalisé pendant l'été 2013, pour une péritonite doublée d'une septicémie. Il manque perdre la vie. Ce sérieux problème de santé et la convalescence qui s'ensuit l'obligent à repousser la date de sortie de l'album et le début de la tournée qui devait l'accompagner.

2013 : Les chansons de l'innocence retrouvée

L'album Les chansons de l'innocence retrouvée sort enfin en novembre 2013. Étienne Daho s'est inspiré pour ce titre, de l'œuvre du poète anglais William Blake, Songs of innocence qu'il lisait au moment de l'enregistrement à Londres. Une œuvre qui fait écho directement à ce qu'il ressent à ce moment-là : « L'impression de vivre les meilleurs moments de ma vie d'adulte. »

Réalisé et en partie composé par Jean-Louis Piérot, ex-moitié des Valentins, ce disque donne à entendre des sonorités chaudes, sur des rythmiques funky ou pop. Cette « grosse » production, hyper léchée, ne laisse rien au hasard. Même la liste des invités semble irréprochable : le guitariste de Chic, Nile Rodgers, sur deux titres (Les torrents défendus et L'étrangère) ; Debbie Harry de Blondie pour un duo (L'étrangère) ; Dominique A qui écrit En surface ; Yan Wagner et le groupe américain Au Revoir Simone (Les chansons de l'innocence). Les thèmes des textes tournent autour des sentiments bien sûr, des doutes, de l'amour, avec comme fil conducteur, une certaine idée du destin. Le disque est une réussite et la critique est dithyrambique.

Une tournée intitulée Discönoir débute en juillet avec trois concerts parisiens dans le cadre du festival Days off : le 1er juillet, il rejoue son album Pop Satori à la Cité de la Musique, le 5, il interprète ses plus grands succès et le 8, il invite sur la scène de la salle Pleyel, les représentants de la nouvelle chanson française pour revisiter certains de ses titres.

Il se produit ensuite sur différentes scènes des festivals d'été avant que ne commence vraiment le Discönoir. Du 3 au 6 novembre, il se produit aussi à l'Olympia à Paris. Un album live Discönoir parait en fin d'année.

L'année suivante, un double best-of intitulé L'homme qui marche rassemble 34 titres auxquels on a ajouté deux inédits, La ville, un duo avec Daniel Darc et Paris sens interdits. Une bande dessinée signée par le dessinateur Alfred et le scénariste David Chauvel, L'homme qui chante sort aussi fin 2015. Elle raconte les coulisses de la fabrication de son dernier album. Les deux hommes ont suivi le chanteur pendant trois ans et livrent ainsi leur vision du processus de création de l'artiste et de son entourage professionnel.

2017 : Blitz

C'est avec la découverte d'un album du groupe Unloved, Guilty of love paru en 2016, qu'Etienne Daho se replonge dans la musique des années 60, puis dans celle de groupes psychédéliques. Il s'intéresse aussi de plus près à Syd Barrett, musicien britannique fondateur de Pink Floyd. Ce « voyage » musical digéré, Étienne Daho commence à écrire de nouvelles chansons.

Le nouvel album s'intitule Blitz et sort en novembre 2017. Lyrique, souvent, sensuel, parfois tourbillonnant, voire tourmenté, cet album fédère les influences d'aujourd'hui et d'hier, entre pop et rock. Les métaphores occupent les textes d'Étienne Daho. Il peut ainsi évoquer avec sensibilité et retenue une certaine forme de légèreté (Nocturne) comme des problématiques plus sombres (Les flocons de l'été).

En cette fin d'année 2017, Étienne Daho est l'ordonnateur d'une exposition qui mêle photographies et musique, Daho l'aime pop, à la Cité de la musique à Paris. Du 5 décembre au 29 avril 2018, il présente 200 clichés (dont une trentaine qu'il a pris lui-même) sur l'histoire de la musique populaire française.

Etienne Daho reçoit une Victoire d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en février 2018. Le début du Blitztour doit avoir lieu en juin.

Mars 2018

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