Première fois (original) (raw)

J'espère que vous allez tous bien en ces périodes troublées.
J'essaie de rendre un peu utile ce confinement en réservant du temps pour des choses que j'avais laissé progressivement tomber... A savoir l'écriture et le gainage.
Autant faire la planche me désespère toujours autant, autant pour l'écriture, ça revient doucement. Le blocage est là, mais j'ouvre un peu plus les fichiers.
Les premiers jours, j'avais une motivation folle et j'ai listé les thèmes de toutes les communautés LJ dont je me souvenais (52_saveurs me fait vraiment de l'oeil) mais c'est une idée que j'ai vite abandonné. Toutefois, quelque chose en est resté.

Le thème "Première fois", que j'ai appliqué à Olivier, dans le contexte du JTD. C'est un peu l'écho du tout premier chapitre.

C'est pas terrible, mais je me force un peu pour rester motivée!

Courage à vous puor les jours à venir et soyez prudents ♥

*

Première fois

— Sois gentil et essaie de te faire des amis.

Il ne s’est pas passé un jour, l’été précédant mon entrée à Poudlard, sans que ma mère ne me le répète.

C’est d’ailleurs ce qu’elle a fait une fois de plus, en larmes, en me serrant une dernière fois dans ses bras sur le quai.

Et comme à chaque fois, elle a fini par ajouter :

— Et tiens-toi tranquille avec le Quidditch s’il te plaît…

Pile ce qu’il fallait pour me faire oublier la crainte du départ et de la séparation. Indigné autant que vexé, je me suis dégagé de son étreinte, prêt à protester. Sauf que mon père, posant une main sur mon épaule, m’en a empêché.

— Tu connais la règle, Olivier : pas de Quidditch en première année…

Ça aussi, ils avaient passé l’été à me le rappeler. Non, je n’aurais pas le droit d’intégrer une équipe en première année. Non, je n’aurais pas non plus le droit d’avoir mon propre balai. Et oui, pour certains (selon eux, beaucoup), ma passion débordante pouvait déranger !

— Ok, ai-je marmonné, tête baissée.

Ma mère prit mon visage entre ses mains pour me forcer à la regarder. Elle avait essuyé ses larmes, et s’efforçait de sourire désormais.

— Fais-toi des amis et…

Elle n’alla pas plus loin, se contentant de me tapoter doucement la joue.

Je savais ce que ça voulait dire. Et après, on verrait.

En y repensant, je ne pas crois qu’elle doutait de ma capacité à me faire des amis. Enfin, j’espère.

Elle savait simplement que j’étais beaucoup plus pressé de me faire des coéquipiers.

Je n’avais pas de plan précis en tête, pas de maison particulière que je voulais intégrer. Je voulais simplement jouer.

Le hasard a tout de même bien fait les choses. Non seulement j’ai fini à Gryffondor mais se trouvait également dans mon dortoir un Weasley.

Et si je n’avais d’envie particulière sur ma future Maison, je m’étais bien renseigné.

Le problème, c’est que ce Weasley n’avait pas l’air d’être aussi mordu de sport que son frère aîné. Pas plus qu’il n’avait l’air réceptif à mes tentatives d’amitié. La timidité du premier soir, j’imagine. Personne n’était parfait !

J’eus un peu plus de succès auprès des autres garçons du dortoir.

Les amis ? C’était réglé.

Je me suis couché ce soir là, ravi, persuadé d’avoir mené à bien la mission que ma mère m’avait confié.

Et que donc, dès le lendemain et pour les prochaines années, chaque jour de ma scolarité serait consacré à l’objectif que je m’étais fixé.

L’Univers était d’accord avec moi. Il multiplia les signes dès le lendemain matin pour me le confirmer.

La victoire des Catapultes que j’appris à la livraison du courrier.

Le fait d’avoir croisé en traversant le Hall pour sortir du château Charlie Weasley (je suivais son petit frère) et de lui avoir été présenté (contre un très léger coup de coude).

A l’instant où je me souviendrai de son prénom, je le remercierai !

Alors finalement, entendre ces filles, ou plutôt cette fille, parler Quidditch en descendant vers les serres ne m’a même pas étonné.

Au départ, je voulais juste remettre les pendules à l’heure. Beaucoup de gens parlaient de Quidditch sans justement comprendre un mot de ce qu’ils disaient. Ces individus s’estimaient connaisseurs, voir experts, juste parce qu’ils lisaient les gros titres des pages sportives de la Gazette.

Et en général, c’était Flaquemare qu’ils choisissaient de supporter.

Mais cette fille ne s’est pas laissé démonter.

Je maintiens qu’elle a tort. Que Flaquemare est un choix nul à supporter. Mais je dois reconnaître qu’elle savait ce dont elle parlait.
Malheureusement, le professeur Chourave nous a interrompus.

La fille s’est excusée, a rentré la tête dans les épaules et est entrée dans la serre. Sans même me regarder.

Je lui ai emboîté le pas, me disant que je l’avais peut-être vexée. Pourtant, j’avais juste dit la vérité.

La tête toujours basse et la main agrippée à la lanière de son sac, elle a fait le dos rond, ignorant le regard des autres élèves et a rejoint d’autres filles déjà installées.

Un des garçons du dortoir (Sean, j’étais moi-même surpris de m’en rappeler) me fit un signe de la main, auquel je répondis aussitôt. Une invitation les retrouver, lui et mes camarades, c’est ce que j’ai pensé.

Sauf que je ne l’ai pas fait.

D’un geste, je lui fis comprendre qu’on se verrait après.

C’est elle que j’ai rejoint, sans hésiter.

Meilleure décision en vérité. Mon instinct ne pouvait pas me tromper.

Elle a eu l’air aussi surprise que pas vraiment ravie. Comme quoi j’avais vraiment dû la vexer. Preuve s’il en fallait encore une que j’avais mis dans le vrai !

Parce que je suis un garçon bien élevé, je me suis présenté. Puis, infiniment satisfait, je me suis tourné vers le professeur Chourave, feignant de me passionner pour la fine nuance entre fumier et engrais.

Les craintes de mes parents étaient infondées. En cet instant précis, je fus convaincu que je ne manquerais ni de Quidditch, ni d’amitié au cours des sept prochaines années.

*