Marion Chaigne-Legouy | Université Paris-Sorbonne (Paris IV) (original) (raw)
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Thesis Chapters by Marion Chaigne-Legouy
This PhD thesis is based on the specificity of the history of the second House of Anjou (1360-148... more This PhD thesis is based on the specificity of the history of the second House of Anjou (1360-1481) characterized in each generation by moments of discontinuity in which women find themselves in state governing positions as regents, lieutenants or vice-regents. This princely French dynasty offers a unique opportunity to observe and analyze a phenomenon that was in the developing stages both judicially and practically at the end of the Middles Ages, namely the exercise of political power by sovereigns who were not supposed to govern. Due to the increasing variety of existing sources, this study will also assess the administrative progress or institutional developments in the principalities where the Duchesses were involved in governing. The Duchesses have also been instrumental in the territorial expansions of their states, enabling the articulation of a common history for areas traditionally studied independently: Anjou, Provence, Barrois, Lorena, and Naples. The study, spanning over a century, draws on the dialectic of individual existence and collective destiny in order to offer a new interpretation to issues concerning women’s identity and political actions. These issues are analyzed using multiple approaches (political, anthropologic, legal, judicial, and quantitative) and various themes (finances, entourages, governing of constitutional bodies, war, diplomatic affairs). As a result, the analysis sheds light on the mechanisms and dynamics by which, on one hand, these princesses exert their authority as men’s equal, as women « with a man’s heart », while on the other hand, forced by their gender’s moral, intellectual and judicial imposed constraints, they adopt a governing style specifically feminine, exalt particular virtues or even change the rules of ordinary politics.
Books by Marion Chaigne-Legouy
Both, beide, ambos, ambedue : nombre de langues ont encore un mot pour dire le couple comme unité... more Both, beide, ambos, ambedue : nombre de langues ont encore un mot pour dire le couple
comme unité formée par deux entités. Si notre langue a aujourd’hui perdu cette catégorie du
« duel » que possédait l’ancien français (ambedeus), les couples topiques (le seigneur et son
vassal, le chevalier et sa dame, l’homme et son saint patron, le maître et son élève) structurent
toujours notre imaginaire du Moyen Âge. Y aurait-il une importance spécifique à former un
couple, et plus généralement à être deux, durant l’époque médiévale ?
De la cellule de base qu’est le couple marital, on imagine volontiers qu’elle donne son
fondement à la famille, doit refléter l’ordre du groupe et ainsi assurer la stabilité de l’édifice
social et politique. Mais là n’est pas la seule image qui se dégage des écrits médiévaux ni de
la réalité des pratiques, qui s’écartent bien souvent des normes définissant et encadrant les
rapports entre deux individus. Pour repenser la relation duelle, les contributions réunies dans
ce volume étudient le couple au sens large, dans la continuité qui lie la relation conjugale à la
relation sociale, en tant qu’il engage les catégories de la pensée médiévale.
Dans la littérature, la philosophie, l’art ou l’histoire du Moyen Âge, les duos peuvent
ouvrir un espace de liberté où s’insinuent bien souvent la transgression et le désordre, mais où
opère également la logique supérieure de l’amour divin : le lien personnel qui se tisse entre
deux êtres n’ouvrirait-il pas sur un processus de construction identitaire et sur une réinvention
des règles sociales ?
Papers by Marion Chaigne-Legouy
Perspectives médiévales, 2015
La participation des princesses au gouvernement princier repose sur une souveraineté limitée, car... more La participation des princesses au gouvernement princier repose sur une souveraineté limitée, car générée par la conjugalité et la volonté du souverain de les y intégrer. Une réflexion autour des ambiguïtés du queenship est proposée à travers l’étude du parcours des deux épouses de René d’Anjou. Ces dernières offrent deux modèles distincts de royauté féminine, marqués par une inégalité de rang et une inégalité des responsabilités politiques qui leur furent confiées. Toutes deux s’avèrent toutefois être des interlocutrices dotées d’une autonomie réelle, notamment en ce qui concerne les terres relevant de leurs seigneuries propres, mais qui demeure tempérée par leur genre. Les limites juridiques et morales traditionnellement attachées au genre féminin tendent à faire des princesses un des instruments par lesquels le souverain met en acte sa domination et qui, dans le cas de René d’Anjou, les rétribue en conséquence.
L’étude révèle comment les pratiques dévotionnelles des Angevins, dispersées dans le temps et l’e... more L’étude révèle comment les pratiques dévotionnelles des Angevins, dispersées dans le temps et l’espace, ont fini par lier le lignage sacré de Béthanie et leurs compagnes d’exil au leur. Cette construction subtile repose sur un équilibre entre piété personnelle, piété dynastique et stratégie politique. L’originalité de la démarche angevine tient au fait que ses objectifs politiques, circonscrits à l’échelle locale, aboutissent en définitive à une politique religieuse globale qui renforce la cohérence de l’État angevin au-delà de sa diversité territoriale et affermit l’union de sa noblesse autour du prince.
Article paru dans Chantal CONNOCHIE-BOURGNE et Valérie GONTERO-LAUZE (dir.), Les arts et les lettres en Provence au temps du roi René, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence (Sénéfiance, n°59), 2013, p. 107-122
Article paru dans Ilaria TADDEI et Anne LEMONDE (dir.), Construction et circulation des idées et ... more Article paru dans Ilaria TADDEI et Anne LEMONDE (dir.), Construction et circulation des idées et des pratiques politiques. France-Italie (XIIIe-XVIe siècles), Rome, EFR (Collection de l’EFR, 478), 2013, p. 148-186
conference organised by Marion Chaigne-Legouy
Both, beide, ambos, ambedue, entrambi : nombre de langues européennes ont encore un mot pour dir... more Both, beide, ambos, ambedue, entrambi : nombre de
langues européennes ont encore un mot pour dire le
couple comme unité formée par deux entités. Si
aujourd’hui notre langue a perdu cette catégorie du « duel »
que possédait encore l’ancien français (ambedeus), les
couples topiques (le seigneur et son vassal, le chevalier et
sa dame, l’homme et son saint patron, le maître et son
élève) structurent toujours notre imaginaire du Moyen
Âge. Y aurait-il une importance spécifique à former un
couple, et plus généralement à être deux, durant l’époque
médiévale ? De la cellule de base qu’est le couple marital,
on imagine en effet volontiers qu’elle donne son
fondement à la famille, doit refléter l’ordre du groupe et
ainsi assurer la stabilité de l’édifice social et politique. Mais
là n’est pas la seule image qui se dégage des écrits
médiévaux ni de la réalité des pratiques, qui s’écartent bien
souvent des normes définissant et encadrant la relation
entre deux individus. Pour repenser la relation duelle, les
contributions étudient le couple au sens large, dans la continuité qui lie la relation conjugale à
la relation sociale, et en tant qu’il engage les catégories de
la pensée médiévale. Dans la littérature, la philosophie,
l’art ou l’histoire du Moyen Âge, la relation de couple
dessine alors un espace de liberté où s’insinuent bien
souvent la transgression et le désordre, mais où opère
également la logique supérieure de l’amour divin : le lien
personnel qui se tisse entre deux êtres n’ouvrirait-il pas sur
un processus de construction identitaire et sur une
réinvention des règles sociales ?
This PhD thesis is based on the specificity of the history of the second House of Anjou (1360-148... more This PhD thesis is based on the specificity of the history of the second House of Anjou (1360-1481) characterized in each generation by moments of discontinuity in which women find themselves in state governing positions as regents, lieutenants or vice-regents. This princely French dynasty offers a unique opportunity to observe and analyze a phenomenon that was in the developing stages both judicially and practically at the end of the Middles Ages, namely the exercise of political power by sovereigns who were not supposed to govern. Due to the increasing variety of existing sources, this study will also assess the administrative progress or institutional developments in the principalities where the Duchesses were involved in governing. The Duchesses have also been instrumental in the territorial expansions of their states, enabling the articulation of a common history for areas traditionally studied independently: Anjou, Provence, Barrois, Lorena, and Naples. The study, spanning over a century, draws on the dialectic of individual existence and collective destiny in order to offer a new interpretation to issues concerning women’s identity and political actions. These issues are analyzed using multiple approaches (political, anthropologic, legal, judicial, and quantitative) and various themes (finances, entourages, governing of constitutional bodies, war, diplomatic affairs). As a result, the analysis sheds light on the mechanisms and dynamics by which, on one hand, these princesses exert their authority as men’s equal, as women « with a man’s heart », while on the other hand, forced by their gender’s moral, intellectual and judicial imposed constraints, they adopt a governing style specifically feminine, exalt particular virtues or even change the rules of ordinary politics.
Both, beide, ambos, ambedue : nombre de langues ont encore un mot pour dire le couple comme unité... more Both, beide, ambos, ambedue : nombre de langues ont encore un mot pour dire le couple
comme unité formée par deux entités. Si notre langue a aujourd’hui perdu cette catégorie du
« duel » que possédait l’ancien français (ambedeus), les couples topiques (le seigneur et son
vassal, le chevalier et sa dame, l’homme et son saint patron, le maître et son élève) structurent
toujours notre imaginaire du Moyen Âge. Y aurait-il une importance spécifique à former un
couple, et plus généralement à être deux, durant l’époque médiévale ?
De la cellule de base qu’est le couple marital, on imagine volontiers qu’elle donne son
fondement à la famille, doit refléter l’ordre du groupe et ainsi assurer la stabilité de l’édifice
social et politique. Mais là n’est pas la seule image qui se dégage des écrits médiévaux ni de
la réalité des pratiques, qui s’écartent bien souvent des normes définissant et encadrant les
rapports entre deux individus. Pour repenser la relation duelle, les contributions réunies dans
ce volume étudient le couple au sens large, dans la continuité qui lie la relation conjugale à la
relation sociale, en tant qu’il engage les catégories de la pensée médiévale.
Dans la littérature, la philosophie, l’art ou l’histoire du Moyen Âge, les duos peuvent
ouvrir un espace de liberté où s’insinuent bien souvent la transgression et le désordre, mais où
opère également la logique supérieure de l’amour divin : le lien personnel qui se tisse entre
deux êtres n’ouvrirait-il pas sur un processus de construction identitaire et sur une réinvention
des règles sociales ?
Perspectives médiévales, 2015
La participation des princesses au gouvernement princier repose sur une souveraineté limitée, car... more La participation des princesses au gouvernement princier repose sur une souveraineté limitée, car générée par la conjugalité et la volonté du souverain de les y intégrer. Une réflexion autour des ambiguïtés du queenship est proposée à travers l’étude du parcours des deux épouses de René d’Anjou. Ces dernières offrent deux modèles distincts de royauté féminine, marqués par une inégalité de rang et une inégalité des responsabilités politiques qui leur furent confiées. Toutes deux s’avèrent toutefois être des interlocutrices dotées d’une autonomie réelle, notamment en ce qui concerne les terres relevant de leurs seigneuries propres, mais qui demeure tempérée par leur genre. Les limites juridiques et morales traditionnellement attachées au genre féminin tendent à faire des princesses un des instruments par lesquels le souverain met en acte sa domination et qui, dans le cas de René d’Anjou, les rétribue en conséquence.
L’étude révèle comment les pratiques dévotionnelles des Angevins, dispersées dans le temps et l’e... more L’étude révèle comment les pratiques dévotionnelles des Angevins, dispersées dans le temps et l’espace, ont fini par lier le lignage sacré de Béthanie et leurs compagnes d’exil au leur. Cette construction subtile repose sur un équilibre entre piété personnelle, piété dynastique et stratégie politique. L’originalité de la démarche angevine tient au fait que ses objectifs politiques, circonscrits à l’échelle locale, aboutissent en définitive à une politique religieuse globale qui renforce la cohérence de l’État angevin au-delà de sa diversité territoriale et affermit l’union de sa noblesse autour du prince.
Article paru dans Chantal CONNOCHIE-BOURGNE et Valérie GONTERO-LAUZE (dir.), Les arts et les lettres en Provence au temps du roi René, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence (Sénéfiance, n°59), 2013, p. 107-122
Article paru dans Ilaria TADDEI et Anne LEMONDE (dir.), Construction et circulation des idées et ... more Article paru dans Ilaria TADDEI et Anne LEMONDE (dir.), Construction et circulation des idées et des pratiques politiques. France-Italie (XIIIe-XVIe siècles), Rome, EFR (Collection de l’EFR, 478), 2013, p. 148-186
Both, beide, ambos, ambedue, entrambi : nombre de langues européennes ont encore un mot pour dir... more Both, beide, ambos, ambedue, entrambi : nombre de
langues européennes ont encore un mot pour dire le
couple comme unité formée par deux entités. Si
aujourd’hui notre langue a perdu cette catégorie du « duel »
que possédait encore l’ancien français (ambedeus), les
couples topiques (le seigneur et son vassal, le chevalier et
sa dame, l’homme et son saint patron, le maître et son
élève) structurent toujours notre imaginaire du Moyen
Âge. Y aurait-il une importance spécifique à former un
couple, et plus généralement à être deux, durant l’époque
médiévale ? De la cellule de base qu’est le couple marital,
on imagine en effet volontiers qu’elle donne son
fondement à la famille, doit refléter l’ordre du groupe et
ainsi assurer la stabilité de l’édifice social et politique. Mais
là n’est pas la seule image qui se dégage des écrits
médiévaux ni de la réalité des pratiques, qui s’écartent bien
souvent des normes définissant et encadrant la relation
entre deux individus. Pour repenser la relation duelle, les
contributions étudient le couple au sens large, dans la continuité qui lie la relation conjugale à
la relation sociale, et en tant qu’il engage les catégories de
la pensée médiévale. Dans la littérature, la philosophie,
l’art ou l’histoire du Moyen Âge, la relation de couple
dessine alors un espace de liberté où s’insinuent bien
souvent la transgression et le désordre, mais où opère
également la logique supérieure de l’amour divin : le lien
personnel qui se tisse entre deux êtres n’ouvrirait-il pas sur
un processus de construction identitaire et sur une
réinvention des règles sociales ?