Nathalie Froloff | Université Paris-Sorbonne (Paris IV) (original) (raw)
Articles by Nathalie Froloff
RSH, 2004
Léon-Paul Fargue et la chronique poétique
Le Sens du passé, PUR, 2013
Les Années lues comme des Mémoires
Colloque de Cerisy 2014, 2014
Dans l'article publié dans Europe en 1989, « Images, questions d'URSS 1 », Annie Ernaux évoque de... more Dans l'article publié dans Europe en 1989, « Images, questions d'URSS 1 », Annie Ernaux évoque des bribes de son voyage en URSS en septembre 1988, tout en omettant l'essentiel, sa rencontre avec S., qui mènera à la passion et à la perte. Cet article, fascinant à lire pour y trouver des clés, est comme saturé de l'absence de l'amant-même si on peut lire, dans l'évocation de Zagorsk et du « chant et [des] larmes » des femmes qui « psalmodient »,
L'art de la liste chez Annie Ernaux : « entre l'illusion de l'achevé et le vertige de l'insaisiss... more L'art de la liste chez Annie Ernaux : « entre l'illusion de l'achevé et le vertige de l'insaisissable 1 » Annie Ernaux revendique le refus du style « élégant », et ne souhaite plus prendre « le parti de l'art 2 ». Dans son article de juillet-août 2003 publié dans La Revue des deux mondes, « Mise à distance 3 », elle dénonce « l'élégance littéraire » comme « dénégation de la violence de la réalité », comme « virtuosité […] ornementale », comme « une littérature sans aspérités ». À partir de cette littérature qu'on pourrait appeler du déni à l'opposé de « l'écriture photographique du réel 4 » qu'elle cherche à dévoiler, elle précise ce qu'elle entend par « la véritable littérature » : « une imbrication de propositions [qui] met au jour les différentes facettes de la réalité, points de suspension continuels du "délire" célinien, la sousconversation ininterrompue de Sarraute »-ou à l'inverse le dépouillement ». Sans doute pouvons-nous voir ici comment l'écriture d'Ernaux met en jeu le trop-plein et le vide, le réel et son absence dans une forme qui trouverait son expression naturelle dans la liste. Pour autant, la liste chez Annie Ernaux ne relève pas seulement d'une pratique parmi d'autres de son écriture qu'elle veut « matérielle 5 » : la liste permet en effet de repenser son oeuvre, d'y voir une expérimentation formelle qui permettrait, comme les photos dans L'Usage de la photo, ou comme leur ekphrasis dans Les Années, un engendrement du texte, et poserait, avec une grande acuité, la question du statut de cette forme, de son évolution au sein de son oeuvre, afin de penser ce que la liste cherche à « sauver », à travers son caractère en apparence banal et elliptique. Lister la réalité du monde Certes les encyclopédies et les taxinomies soulignent un certain « vertige de la liste » qu'Umberto Eco 6 mettait en évidence-vertige au sens hitchcockien du double, de la mise en
Vie et destin : « le livre impossible à écrire » ? Dans le numéro de février 2011 de La NRF 1 con... more Vie et destin : « le livre impossible à écrire » ? Dans le numéro de février 2011 de La NRF 1 consacré aux romans du XX e siècle, Jean Rouaud propose un bref article sur le rôle majeur de Vie et destin dans la littérature mondiale. Il écrit toutefois : Car ce qui est troublant à la lecture de Vie et destin, c'est que l'une des oeuvres les plus importantes du XX e siècle, contemporaine des débuts du Nouveau Roman et de L'Ère du soupçon, tout en témoignant poétiquement de son temps (on y évoque même Picasso qui avait encore de longues années à vivre), a été conçue avec les moyens du XIX e siècle. Tous les lecteurs de Grossman ont été frappés de la parenté avec Guerre et Paix, ses binômes, Alexandre-Napoléon et Staline-Hitler, Stalingrad et Borodino, sa théorie de l'histoire, ce souci de prendre à bras-le-corps un espace-temps considérable, d'investir tous les milieux. Grossman ne s'en est pas caché. Sa carte romanesque, il l'a empruntée au comte moujik. 2
Dans la préface de La Traversée des catastrophes, Pierre Zaoui explicite le sens de son projet ph... more Dans la préface de La Traversée des catastrophes, Pierre Zaoui explicite le sens de son projet philosophique : Il est donc clair que ce n'est pas le livre d'un philosophe, bien plutôt celui d'un jeune homme désespéré, désespéré de trop aimer, désespéré de ne plus savoir aimer, désespéré d'être abandonné pour toujours, et qui en appelle à la philosophie pour se sauver parce qu'il n'a que ça sous la main : ni Dieu, ni sage tuteur, ni psychanalyste, ni proche […] Un tel appel ne saurait toutefois être considéré comme un De philosophiae consolatione modernisé […mais] plutôt donc [comme] ceci : de la philosophie entendue non pas comme une série de propositions et de démonstrations mais comme manuel de survie, comme promesse d'issues cachées, comme pharmacopée autogérée ; de la philosophie pour ne pas sombrer et pour continuer à ramer encore un peu. Fluctuat nec mergitur. 1 Confronté à la maladie et à la mort, Pierre Zaoui convoque les philosophes qui l'ont précédé afin de fonder une philosophie de la catastrophe. De même, Annie Ernaux a pu chercher le secours de la littérature pour affronter « l'événement 2 ». La littérature peut-elle ainsi être considérée comme un remède, et en particulier, l'oeuvre d'Annie Ernaux ne peut-elle pas être relue comme une voie du salut 3 , une voie pour sauver et se sauver ? Elle-même emploie à de nombreuses reprises ce verbe qui peut ainsi apparaître comme une clé de lecture de son oeuvre, comme l'expression du « désir de sauver, de comprendre, mais sauver d'abord 4 ». Il clôt ainsi la liste ultime des images et fragments arrachés au temps : Sauver quelque chose du temps où l'on ne sera plus jamais. 5
Le travail de Carol Müller 1 s'inscrit tout particulièrement dans l'optique de la photolittératur... more Le travail de Carol Müller 1 s'inscrit tout particulièrement dans l'optique de la photolittérature 2 conjuguée à la pluralité du numérique. Sa présence sur Internet peut toutefois sembler économe, au regard d'autres photographes, car elle laisse de fait de côté tout un pan de son oeuvre, qu'on dira volontiers immergé-poèmes, dessins en particulier 3-l'imaginaire de la mer étant clairement l'un de ses horizons. Avant de nous concentrer sur son site, nous voudrions évoquer l'un de ses derniers travaux en cours, qui témoigne des enjeux de son art-Carol Müller souhaitant se définir comme « artiste visuelle » plutôt que comme photographe, pour élargir au regard tout entier sa création. En résidence en Lettonie au mois de novembre 2017, elle a ainsi évoqué 4 son projet alors en cours, Arbres blancs pour ciels blancs : ce titre énigmatique vient souligner l'image naturellement en noir et blanc des bois de bouleau (sur lesquels elle a déjà travaillé en Russie cinq ans auparavant), mais aussi la noncouleur, au sens physique, qu'est le blanc, ici répétée deux fois. Ce titre semble dire, de manière métaphorique, l'effacement des morts désormais disparus dans un pays qui, voulant réconcilier les histoires, tend à oublier la dimension ontologique de l'Histoire, sa charge mémorielle, en abandonnant les sépultures. Il s'agit donc pour elle de chercher la mort dans le paysage, de retrouver, à travers des mémoriaux oubliés, les victimes du totalitarisme. Les photos pourront alors redonner un nom à ces stèles et rendre compte, comme le disait Françoise Dolto 5 , du passage du corps à un nom et de son inscription dans le paysage. Ce détour par la Lettonie montre à quel point de travail de Carol Müller se caractérise par une recherche de la trace sous la forme de l'empreinte 6 : l'empreinte des pas dans la neige, l'empreinte laissée par les strates de la mémoire, l'empreinte, enfin,
Nicolas Bouvier, dans le dernier texte qui ferme Le Hibou et la Baleine, revient sur son parcours... more Nicolas Bouvier, dans le dernier texte qui ferme Le Hibou et la Baleine, revient sur son parcours « d’Est en Ouest ». Alors meme qu’il rappelle le sens historique de ses voyages, Bouvier regrette la grande meconnaissance par ses contemporains de cette Asie, « mere de l’Europe1 ». Mais il evoque surtout ce qui vient aggraver cette meconnaissance, en faisant desormais ecran a notre representation de l’Iran et partant, a la lecture de L’Usage du monde : Pendant trente ans ou presque, je suis toujours alle vers l’Est. Il est naturel d’aller trouver les vieux avant de decouvrir les jeunes. Je me felicite de ce choix bien que j’aie parfois trouve cette « mere » rongee par le mimetisme post-colonial, pourrie par la corruption, l’opium, privee de son âme par un dogmatisme puritain, ou parfois morte de fatigue comme les vieux epuises par trop de labeur.Les grandes cultures meurent comme les lampes a huile s’eteignent. La Chine de Mao ne vaudra jamais celle des Tang, ni l’Iran des ayatollahs ...
RSH, 2004
Léon-Paul Fargue et la chronique poétique
Le Sens du passé, PUR, 2013
Les Années lues comme des Mémoires
Colloque de Cerisy 2014, 2014
Dans l'article publié dans Europe en 1989, « Images, questions d'URSS 1 », Annie Ernaux évoque de... more Dans l'article publié dans Europe en 1989, « Images, questions d'URSS 1 », Annie Ernaux évoque des bribes de son voyage en URSS en septembre 1988, tout en omettant l'essentiel, sa rencontre avec S., qui mènera à la passion et à la perte. Cet article, fascinant à lire pour y trouver des clés, est comme saturé de l'absence de l'amant-même si on peut lire, dans l'évocation de Zagorsk et du « chant et [des] larmes » des femmes qui « psalmodient »,
L'art de la liste chez Annie Ernaux : « entre l'illusion de l'achevé et le vertige de l'insaisiss... more L'art de la liste chez Annie Ernaux : « entre l'illusion de l'achevé et le vertige de l'insaisissable 1 » Annie Ernaux revendique le refus du style « élégant », et ne souhaite plus prendre « le parti de l'art 2 ». Dans son article de juillet-août 2003 publié dans La Revue des deux mondes, « Mise à distance 3 », elle dénonce « l'élégance littéraire » comme « dénégation de la violence de la réalité », comme « virtuosité […] ornementale », comme « une littérature sans aspérités ». À partir de cette littérature qu'on pourrait appeler du déni à l'opposé de « l'écriture photographique du réel 4 » qu'elle cherche à dévoiler, elle précise ce qu'elle entend par « la véritable littérature » : « une imbrication de propositions [qui] met au jour les différentes facettes de la réalité, points de suspension continuels du "délire" célinien, la sousconversation ininterrompue de Sarraute »-ou à l'inverse le dépouillement ». Sans doute pouvons-nous voir ici comment l'écriture d'Ernaux met en jeu le trop-plein et le vide, le réel et son absence dans une forme qui trouverait son expression naturelle dans la liste. Pour autant, la liste chez Annie Ernaux ne relève pas seulement d'une pratique parmi d'autres de son écriture qu'elle veut « matérielle 5 » : la liste permet en effet de repenser son oeuvre, d'y voir une expérimentation formelle qui permettrait, comme les photos dans L'Usage de la photo, ou comme leur ekphrasis dans Les Années, un engendrement du texte, et poserait, avec une grande acuité, la question du statut de cette forme, de son évolution au sein de son oeuvre, afin de penser ce que la liste cherche à « sauver », à travers son caractère en apparence banal et elliptique. Lister la réalité du monde Certes les encyclopédies et les taxinomies soulignent un certain « vertige de la liste » qu'Umberto Eco 6 mettait en évidence-vertige au sens hitchcockien du double, de la mise en
Vie et destin : « le livre impossible à écrire » ? Dans le numéro de février 2011 de La NRF 1 con... more Vie et destin : « le livre impossible à écrire » ? Dans le numéro de février 2011 de La NRF 1 consacré aux romans du XX e siècle, Jean Rouaud propose un bref article sur le rôle majeur de Vie et destin dans la littérature mondiale. Il écrit toutefois : Car ce qui est troublant à la lecture de Vie et destin, c'est que l'une des oeuvres les plus importantes du XX e siècle, contemporaine des débuts du Nouveau Roman et de L'Ère du soupçon, tout en témoignant poétiquement de son temps (on y évoque même Picasso qui avait encore de longues années à vivre), a été conçue avec les moyens du XIX e siècle. Tous les lecteurs de Grossman ont été frappés de la parenté avec Guerre et Paix, ses binômes, Alexandre-Napoléon et Staline-Hitler, Stalingrad et Borodino, sa théorie de l'histoire, ce souci de prendre à bras-le-corps un espace-temps considérable, d'investir tous les milieux. Grossman ne s'en est pas caché. Sa carte romanesque, il l'a empruntée au comte moujik. 2
Dans la préface de La Traversée des catastrophes, Pierre Zaoui explicite le sens de son projet ph... more Dans la préface de La Traversée des catastrophes, Pierre Zaoui explicite le sens de son projet philosophique : Il est donc clair que ce n'est pas le livre d'un philosophe, bien plutôt celui d'un jeune homme désespéré, désespéré de trop aimer, désespéré de ne plus savoir aimer, désespéré d'être abandonné pour toujours, et qui en appelle à la philosophie pour se sauver parce qu'il n'a que ça sous la main : ni Dieu, ni sage tuteur, ni psychanalyste, ni proche […] Un tel appel ne saurait toutefois être considéré comme un De philosophiae consolatione modernisé […mais] plutôt donc [comme] ceci : de la philosophie entendue non pas comme une série de propositions et de démonstrations mais comme manuel de survie, comme promesse d'issues cachées, comme pharmacopée autogérée ; de la philosophie pour ne pas sombrer et pour continuer à ramer encore un peu. Fluctuat nec mergitur. 1 Confronté à la maladie et à la mort, Pierre Zaoui convoque les philosophes qui l'ont précédé afin de fonder une philosophie de la catastrophe. De même, Annie Ernaux a pu chercher le secours de la littérature pour affronter « l'événement 2 ». La littérature peut-elle ainsi être considérée comme un remède, et en particulier, l'oeuvre d'Annie Ernaux ne peut-elle pas être relue comme une voie du salut 3 , une voie pour sauver et se sauver ? Elle-même emploie à de nombreuses reprises ce verbe qui peut ainsi apparaître comme une clé de lecture de son oeuvre, comme l'expression du « désir de sauver, de comprendre, mais sauver d'abord 4 ». Il clôt ainsi la liste ultime des images et fragments arrachés au temps : Sauver quelque chose du temps où l'on ne sera plus jamais. 5
Le travail de Carol Müller 1 s'inscrit tout particulièrement dans l'optique de la photolittératur... more Le travail de Carol Müller 1 s'inscrit tout particulièrement dans l'optique de la photolittérature 2 conjuguée à la pluralité du numérique. Sa présence sur Internet peut toutefois sembler économe, au regard d'autres photographes, car elle laisse de fait de côté tout un pan de son oeuvre, qu'on dira volontiers immergé-poèmes, dessins en particulier 3-l'imaginaire de la mer étant clairement l'un de ses horizons. Avant de nous concentrer sur son site, nous voudrions évoquer l'un de ses derniers travaux en cours, qui témoigne des enjeux de son art-Carol Müller souhaitant se définir comme « artiste visuelle » plutôt que comme photographe, pour élargir au regard tout entier sa création. En résidence en Lettonie au mois de novembre 2017, elle a ainsi évoqué 4 son projet alors en cours, Arbres blancs pour ciels blancs : ce titre énigmatique vient souligner l'image naturellement en noir et blanc des bois de bouleau (sur lesquels elle a déjà travaillé en Russie cinq ans auparavant), mais aussi la noncouleur, au sens physique, qu'est le blanc, ici répétée deux fois. Ce titre semble dire, de manière métaphorique, l'effacement des morts désormais disparus dans un pays qui, voulant réconcilier les histoires, tend à oublier la dimension ontologique de l'Histoire, sa charge mémorielle, en abandonnant les sépultures. Il s'agit donc pour elle de chercher la mort dans le paysage, de retrouver, à travers des mémoriaux oubliés, les victimes du totalitarisme. Les photos pourront alors redonner un nom à ces stèles et rendre compte, comme le disait Françoise Dolto 5 , du passage du corps à un nom et de son inscription dans le paysage. Ce détour par la Lettonie montre à quel point de travail de Carol Müller se caractérise par une recherche de la trace sous la forme de l'empreinte 6 : l'empreinte des pas dans la neige, l'empreinte laissée par les strates de la mémoire, l'empreinte, enfin,
Nicolas Bouvier, dans le dernier texte qui ferme Le Hibou et la Baleine, revient sur son parcours... more Nicolas Bouvier, dans le dernier texte qui ferme Le Hibou et la Baleine, revient sur son parcours « d’Est en Ouest ». Alors meme qu’il rappelle le sens historique de ses voyages, Bouvier regrette la grande meconnaissance par ses contemporains de cette Asie, « mere de l’Europe1 ». Mais il evoque surtout ce qui vient aggraver cette meconnaissance, en faisant desormais ecran a notre representation de l’Iran et partant, a la lecture de L’Usage du monde : Pendant trente ans ou presque, je suis toujours alle vers l’Est. Il est naturel d’aller trouver les vieux avant de decouvrir les jeunes. Je me felicite de ce choix bien que j’aie parfois trouve cette « mere » rongee par le mimetisme post-colonial, pourrie par la corruption, l’opium, privee de son âme par un dogmatisme puritain, ou parfois morte de fatigue comme les vieux epuises par trop de labeur.Les grandes cultures meurent comme les lampes a huile s’eteignent. La Chine de Mao ne vaudra jamais celle des Tang, ni l’Iran des ayatollahs ...
Annie Ernaux, les écritures à l'œuvre
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - SHS, 2022
Voici le premier ouvrage universitaire consacré au fils du cordonnier de Fougères devenu professe... more Voici le premier ouvrage universitaire consacré au fils du cordonnier de Fougères devenu professeur, écrivain et académicien, à l’intellectuel engagé, à l’homme qui voulut « changer la vie » pour ne plus avoir à désespérer : Jean Guéhenno (1890-1978). François Mauriac a tenu à le rappeler : « Ce petit-fils de Rousseau, ce fils de Michelet, les hommes ne sont pas venus à bout de l’amitié qu’il leur voue ». Ni à bout de son esprit de résistance qui lui fit noter, dès le 17 juin 1940, dans son Journal des années noires, « je ne croirai jamais que les hommes soient faits pour la guerre. Mais je sais aussi qu’ils ne sont pas faits non plus pour la servitude ». Les textes de littéraires et d’historiens ici rassemblés portent sur les aspects les plus forts de son œuvre et de ses combats, 11 Novembre et 8 Mai. Tous signalent le rôle qu’y a joué ce manuscrit refusé en 1921, cette méditation sur le sacrifice, à vingt ans, de ses camarades de la Grande Guerre, qui vient d’être enfin publiée ch...
Cet ouvrage collectif explore les mutations du récit français entre repli identitaire et ouvertur... more Cet ouvrage collectif explore les mutations du récit français entre repli identitaire et ouverture à l'autre, de 1880 à nos jours. Il permet de délimiter les contours d'un genre capable simultanément de fédérer une communauté nationale et d'engendrer une communauté littéraire cosmopolite.
En 2002, Annie Ernaux déclarait que « ce qui compte, dans les livres, c’est ce qu’ils font adveni... more En 2002, Annie Ernaux déclarait que « ce qui compte, dans les livres, c’est ce qu’ils font advenir en soi et hors de soi ». Dix ans plus tard, dans l’entretien qui clôt ce volume, elle revient sur ce « mouvement » qu’elle dit « emblématique de [s]on écriture ». Les études ici réunies explorent cet « engagement d’écriture » dont parle une de ses œuvres les plus récentes. Les auteurs tentent d’y définir les contours de cette nouvelle forme d’engagement (politique, humain, social, corporel et..