Benjamin Riado | Paris 1 Panthéon-Sorbonne (original) (raw)
Papers by Benjamin Riado
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Dec 1, 2010
Rivista di estetica, Aug 1, 2021
Brepols Publishers eBooks, 2023
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Université Paris Descartes, Apr 1, 2012
Esthetiques hors cadre, 2020
International audienceKnown for his absurd claims of responsibility, from the solar eclipse to th... more International audienceKnown for his absurd claims of responsibility, from the solar eclipse to the in-flight destruction of the spatial shuttle Challenger, Gianni Motti is an artist whose work consists less in the manipulation of reality than of the audience, to whom his works impose themselves through medias’ narrative bias. He is sometimes called a “hacker” or an “art terrorist”. To understand this last designation, the linguistic phenomenon of claiming must be conceptualized properly in order to think the performative speech as a principle for direct action in the public space. A punctual analogy between artistic and terrorist action can then be pointed out, for both of them designate targets for their action and raise themselves as responsible for it. This comparison, however abusive, is worked upon by artists themselves, who take on the role of terrorists defending no other cause than that of art at last freed from the authorized exposition space.Connu pour ses revendications a...
échange courriel entre Ambroise Barras et Lorenzo Menoud a eu lieu au mois de mars 2003, dans le ... more échange courriel entre Ambroise Barras et Lorenzo Menoud a eu lieu au mois de mars 2003, dans le cadre d'Infolipo-groupe de réflexion et de création dans les arts et la littérature numériques fondé en 1988 à Genève.
L’œuvre d’art est de plus en plus incertaine, fluctuante, éphémère, immatérielle. Marges revient ... more L’œuvre d’art est de plus en plus incertaine, fluctuante, éphémère, immatérielle. Marges revient dans ce numéro sur une thématique qui court tout au long du 20e siècle : la volonté de remettre l’art au sein de la vie quotidienne. La période récente permet de reformuler cette ambition, à un moment où l’expérience esthétique en vient à se fixer sur de nouveaux types d’objets
International audienceThis paper examines Robert Filliou’s Principle of equivalence (“Well done, ... more International audienceThis paper examines Robert Filliou’s Principle of equivalence (“Well done, not done, poorly done”) as a work of art. To that extent, the relative immateriality of this mainly textual proposition poses an aesthetic problem that can only be resolved by thinking the divorce of art from its medium — thought as a support for expression. Such rupture would tend to instigate dialog with conceptual art, devoted to its own conditions of possibility and according to the support a secondary value. But it appears that a whole different relationship to the medium that is at work in the Principle, in that its nullity itself guarantees the reading as a creative gesture instead of as an art object. In short, this work is “beyond-medium”. Only when suppressed our relationship to the aesthetic object as the single way for art, can we consider every creative activity in a continuum between art and life. The Principle of equivalence hence presents itself as the axiomatic propositi...
Esthetiques hors cadre, 2020
La pensée comme expérience, 2016
International audienceThis paper examines Robert Filliou’s Principle of equivalence (“Well done, ... more International audienceThis paper examines Robert Filliou’s Principle of equivalence (“Well done, not done, poorly done”) as a work of art. To that extent, the relative immateriality of this mainly textual proposition poses an aesthetic problem that can only be resolved by thinking the divorce of art from its medium — thought as a support for expression. Such rupture would tend to instigate dialog with conceptual art, devoted to its own conditions of possibility and according to the support a secondary value. But it appears that a whole different relationship to the medium that is at work in the Principle, in that its nullity itself guarantees the reading as a creative gesture instead of as an art object. In short, this work is “beyond-medium”. Only when suppressed our relationship to the aesthetic object as the single way for art, can we consider every creative activity in a continuum between art and life. The Principle of equivalence hence presents itself as the axiomatic propositi...
La pensée comme expérience
L'intérêt de Derrida pour l'art est inséparable de sa réflexion sur les marges de... more L'intérêt de Derrida pour l'art est inséparable de sa réflexion sur les marges de la philosophie. Dans les deux domaines Derrida effectue le même geste consistant à placer au centre ce qui atteste à l'intérieur du langage (plastique ou verbal) sa limite, la limite de sa pratique. Alors que ce mouvement produisait pour la philosophie des textes comme La "Pharmacie de Platon" ou la première partie de La Vérité en peinture, il génère en arts plastiques une pensée des cadres et autres éléments hors-d'œuvre (châssis, signature, légende). Ces deux approches qui n'en forment qu'une est une des manières de caractériser la déconstruction : un traitement des grands textes de la philosophie occidentale comme s'il s'agissait d'œuvres d'art, des objets structurés par ce qui se fait oublier à l'issue du processus de composition. Pour surprendre cette stratégie derridienne à l'œuvre, on propose d'analyser le concept derridien de parergon, qui désigne aussi bien le cadre des peintures que les notations philosophiques.
L'objet de ce travail est la facon dont se pensent les œuvres qui, a l'image des sculptur... more L'objet de ce travail est la facon dont se pensent les œuvres qui, a l'image des sculptures de l'art contemporain ou du Land Art, ne se suffisent pas a elles-memes mais reclament des enregistrements ou d'autres documents venant les completer. Quoique tangibles, ces œuvres restent en effet difficiles a exposer, parce qu'elles sont solidaires d'un lieu recule auquel on ne peut les soustraire, parfois ephemeres ; les documents qui les accompagnent permettent alors de rendre compte de leur forme aupres de l'institution. Nous appelons du mot grec « parergon » (« accessoire ») le document par lequel l'oeuvre apparait sous la forme d'un enregistrement qui engage le spectateur sur la voie de la reception esthetique. Le paradoxe est alors que ce qui permet cette experience esthetique n'est pas l'oeuvre elle-meme mais bien un element hors d'oeuvre. Pour justifier l'application de ce terme antique a une situation contemporaine, ce travail s&#...
Ce livre apporte des éléments de compréhension de l’art contemporain à partir d’une réflexion sur... more Ce livre apporte des éléments de compréhension de l’art contemporain à partir d’une réflexion sur le land art américain, qui a bouleversé le rapport du spectateur aux œuvres d’art en l’invitant au voyage. Le land art est aujourd’hui très étudié parce qu’il détermine un point à partir duquel on peut comprendre comment les paramètres de l’art ont changé. Or, l’articulation entre la démarche des artistes et l’environnement critique qui accompagne leur création forme des paysages théoriques, c’est-à-dire des moyens de percer les mécanismes sémiotiques et conceptuels qui ont contribué à la reconnaissance de cette mouvance. Parcourir ces paysages théoriques du land art nécessite donc de circuler dans les types de discours produits par ses principaux acteurs, qu’il s’agisse de celui de l’esthéticien ou du spectateur face aux œuvres, ou alors du critique d’art, ou encore de l’artiste.
L'expression "je-ne-sais-quoi", au sens courant, renvoie à un indéfinis... more L'expression "je-ne-sais-quoi", au sens courant, renvoie à un indéfinissable, un supplément d'âme dont on ne peut fixer la nature ni l'origine. C'est ce mystère qu'il s'agit de percer à travers l'analyse de l'emploi au XVIIe siècle de ce terme. Au cœur de sa signification flottante réside l'impression d'une attraction magnétique, comme si l'utilisation du mot traduisait la sensation réelle d'être aimanté par l'objet ou la personne visés. S'agit-il alors seulement d'une image, ou bien d'une sensation authentique ? Le présent ouvrage explore cette possibilité, en mobilisant des textes fondateurs de la philosophie aussi bien que des témoignages poétiques, de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle. Il convient, dans ces lectures croisées, de comprendre comment se met en place un discours propre à décrire l'effet que produisent sur nous les œuvres d'art, et plus largement de mettre au jour la croyance qui s'exprime au travers de cette impossibilité de dire.
This article is about mobilizing against the false acknowledgment that the artwork disappears wit... more This article is about mobilizing against the false acknowledgment that the artwork disappears with its substance, the case of artwork whose mode of existence can only be retrieved from the information media, after the fact. That puts the spectator on the track of an art under media coverage and brings them closer to cultural activism. The merge of art with activism
Nouvelle Revue D Esthetique, Dec 1, 2011
In this article, the point is to deny the myth according to which a lack of substance in an artwo... more In this article, the point is to deny the myth according to which a lack of substance in an artwork would lead to its disappearence. To do so, we will rely on cases of artworks which existence can only be retrieved from the news after the fact. Hence, what keeps an audience on the track of an art under mediatic coverage is also what gets it close to cultural activism. The merge of art with activism – so called "artivism" – induces us to talk about a fading of an artwork instead of its disappearence.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Dec 1, 2010
Rivista di estetica, Aug 1, 2021
Brepols Publishers eBooks, 2023
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Université Paris Descartes, Apr 1, 2012
Esthetiques hors cadre, 2020
International audienceKnown for his absurd claims of responsibility, from the solar eclipse to th... more International audienceKnown for his absurd claims of responsibility, from the solar eclipse to the in-flight destruction of the spatial shuttle Challenger, Gianni Motti is an artist whose work consists less in the manipulation of reality than of the audience, to whom his works impose themselves through medias’ narrative bias. He is sometimes called a “hacker” or an “art terrorist”. To understand this last designation, the linguistic phenomenon of claiming must be conceptualized properly in order to think the performative speech as a principle for direct action in the public space. A punctual analogy between artistic and terrorist action can then be pointed out, for both of them designate targets for their action and raise themselves as responsible for it. This comparison, however abusive, is worked upon by artists themselves, who take on the role of terrorists defending no other cause than that of art at last freed from the authorized exposition space.Connu pour ses revendications a...
échange courriel entre Ambroise Barras et Lorenzo Menoud a eu lieu au mois de mars 2003, dans le ... more échange courriel entre Ambroise Barras et Lorenzo Menoud a eu lieu au mois de mars 2003, dans le cadre d'Infolipo-groupe de réflexion et de création dans les arts et la littérature numériques fondé en 1988 à Genève.
L’œuvre d’art est de plus en plus incertaine, fluctuante, éphémère, immatérielle. Marges revient ... more L’œuvre d’art est de plus en plus incertaine, fluctuante, éphémère, immatérielle. Marges revient dans ce numéro sur une thématique qui court tout au long du 20e siècle : la volonté de remettre l’art au sein de la vie quotidienne. La période récente permet de reformuler cette ambition, à un moment où l’expérience esthétique en vient à se fixer sur de nouveaux types d’objets
International audienceThis paper examines Robert Filliou’s Principle of equivalence (“Well done, ... more International audienceThis paper examines Robert Filliou’s Principle of equivalence (“Well done, not done, poorly done”) as a work of art. To that extent, the relative immateriality of this mainly textual proposition poses an aesthetic problem that can only be resolved by thinking the divorce of art from its medium — thought as a support for expression. Such rupture would tend to instigate dialog with conceptual art, devoted to its own conditions of possibility and according to the support a secondary value. But it appears that a whole different relationship to the medium that is at work in the Principle, in that its nullity itself guarantees the reading as a creative gesture instead of as an art object. In short, this work is “beyond-medium”. Only when suppressed our relationship to the aesthetic object as the single way for art, can we consider every creative activity in a continuum between art and life. The Principle of equivalence hence presents itself as the axiomatic propositi...
Esthetiques hors cadre, 2020
La pensée comme expérience, 2016
International audienceThis paper examines Robert Filliou’s Principle of equivalence (“Well done, ... more International audienceThis paper examines Robert Filliou’s Principle of equivalence (“Well done, not done, poorly done”) as a work of art. To that extent, the relative immateriality of this mainly textual proposition poses an aesthetic problem that can only be resolved by thinking the divorce of art from its medium — thought as a support for expression. Such rupture would tend to instigate dialog with conceptual art, devoted to its own conditions of possibility and according to the support a secondary value. But it appears that a whole different relationship to the medium that is at work in the Principle, in that its nullity itself guarantees the reading as a creative gesture instead of as an art object. In short, this work is “beyond-medium”. Only when suppressed our relationship to the aesthetic object as the single way for art, can we consider every creative activity in a continuum between art and life. The Principle of equivalence hence presents itself as the axiomatic propositi...
La pensée comme expérience
L'intérêt de Derrida pour l'art est inséparable de sa réflexion sur les marges de... more L'intérêt de Derrida pour l'art est inséparable de sa réflexion sur les marges de la philosophie. Dans les deux domaines Derrida effectue le même geste consistant à placer au centre ce qui atteste à l'intérieur du langage (plastique ou verbal) sa limite, la limite de sa pratique. Alors que ce mouvement produisait pour la philosophie des textes comme La "Pharmacie de Platon" ou la première partie de La Vérité en peinture, il génère en arts plastiques une pensée des cadres et autres éléments hors-d'œuvre (châssis, signature, légende). Ces deux approches qui n'en forment qu'une est une des manières de caractériser la déconstruction : un traitement des grands textes de la philosophie occidentale comme s'il s'agissait d'œuvres d'art, des objets structurés par ce qui se fait oublier à l'issue du processus de composition. Pour surprendre cette stratégie derridienne à l'œuvre, on propose d'analyser le concept derridien de parergon, qui désigne aussi bien le cadre des peintures que les notations philosophiques.
L'objet de ce travail est la facon dont se pensent les œuvres qui, a l'image des sculptur... more L'objet de ce travail est la facon dont se pensent les œuvres qui, a l'image des sculptures de l'art contemporain ou du Land Art, ne se suffisent pas a elles-memes mais reclament des enregistrements ou d'autres documents venant les completer. Quoique tangibles, ces œuvres restent en effet difficiles a exposer, parce qu'elles sont solidaires d'un lieu recule auquel on ne peut les soustraire, parfois ephemeres ; les documents qui les accompagnent permettent alors de rendre compte de leur forme aupres de l'institution. Nous appelons du mot grec « parergon » (« accessoire ») le document par lequel l'oeuvre apparait sous la forme d'un enregistrement qui engage le spectateur sur la voie de la reception esthetique. Le paradoxe est alors que ce qui permet cette experience esthetique n'est pas l'oeuvre elle-meme mais bien un element hors d'oeuvre. Pour justifier l'application de ce terme antique a une situation contemporaine, ce travail s&#...
Ce livre apporte des éléments de compréhension de l’art contemporain à partir d’une réflexion sur... more Ce livre apporte des éléments de compréhension de l’art contemporain à partir d’une réflexion sur le land art américain, qui a bouleversé le rapport du spectateur aux œuvres d’art en l’invitant au voyage. Le land art est aujourd’hui très étudié parce qu’il détermine un point à partir duquel on peut comprendre comment les paramètres de l’art ont changé. Or, l’articulation entre la démarche des artistes et l’environnement critique qui accompagne leur création forme des paysages théoriques, c’est-à-dire des moyens de percer les mécanismes sémiotiques et conceptuels qui ont contribué à la reconnaissance de cette mouvance. Parcourir ces paysages théoriques du land art nécessite donc de circuler dans les types de discours produits par ses principaux acteurs, qu’il s’agisse de celui de l’esthéticien ou du spectateur face aux œuvres, ou alors du critique d’art, ou encore de l’artiste.
L'expression "je-ne-sais-quoi", au sens courant, renvoie à un indéfinis... more L'expression "je-ne-sais-quoi", au sens courant, renvoie à un indéfinissable, un supplément d'âme dont on ne peut fixer la nature ni l'origine. C'est ce mystère qu'il s'agit de percer à travers l'analyse de l'emploi au XVIIe siècle de ce terme. Au cœur de sa signification flottante réside l'impression d'une attraction magnétique, comme si l'utilisation du mot traduisait la sensation réelle d'être aimanté par l'objet ou la personne visés. S'agit-il alors seulement d'une image, ou bien d'une sensation authentique ? Le présent ouvrage explore cette possibilité, en mobilisant des textes fondateurs de la philosophie aussi bien que des témoignages poétiques, de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle. Il convient, dans ces lectures croisées, de comprendre comment se met en place un discours propre à décrire l'effet que produisent sur nous les œuvres d'art, et plus largement de mettre au jour la croyance qui s'exprime au travers de cette impossibilité de dire.
This article is about mobilizing against the false acknowledgment that the artwork disappears wit... more This article is about mobilizing against the false acknowledgment that the artwork disappears with its substance, the case of artwork whose mode of existence can only be retrieved from the information media, after the fact. That puts the spectator on the track of an art under media coverage and brings them closer to cultural activism. The merge of art with activism
Nouvelle Revue D Esthetique, Dec 1, 2011
In this article, the point is to deny the myth according to which a lack of substance in an artwo... more In this article, the point is to deny the myth according to which a lack of substance in an artwork would lead to its disappearence. To do so, we will rely on cases of artworks which existence can only be retrieved from the news after the fact. Hence, what keeps an audience on the track of an art under mediatic coverage is also what gets it close to cultural activism. The merge of art with activism – so called "artivism" – induces us to talk about a fading of an artwork instead of its disappearence.
Presses Universitaires de Vincennes, 2020
Ce livre apporte des éléments de compréhension de l’art contemporain à partir d’une réflexion sur... more Ce livre apporte des éléments de compréhension de l’art contemporain à partir d’une réflexion sur le land art américain, qui a bouleversé le rapport du spectateur aux œuvres d’art en l’invitant au voyage.
Le land art est aujourd’hui très étudié parce qu’il détermine un point à partir duquel on peut comprendre comment les paramètres de l’art ont changé. Or, l’articulation entre la démarche des artistes et l’environnement critique qui accompagne leur création forme des paysages théoriques, c’est-à-dire des moyens de percer les mécanismes sémiotiques et conceptuels qui ont contribué à la reconnaissance de cette mouvance. Parcourir ces paysages théoriques du land art nécessite donc de circuler dans les types de discours produits par ses principaux acteurs, qu’il s’agisse de celui de l’esthéticien ou du spectateur face aux œuvres, ou alors du critique d’art, ou encore de l’artiste.
L'Harmattan, 2012
L'expression "je-ne-sais-quoi", au sens courant, renvoie à un indéfinissable, un supplément d'âme... more L'expression "je-ne-sais-quoi", au sens courant, renvoie à un indéfinissable, un supplément d'âme dont on ne peut fixer la nature ni l'origine. C'est ce mystère qu'il s'agit de percer à travers l'analyse de l'emploi au XVIIe siècle de ce terme. Au cœur de sa signification flottante réside l'impression d'une attraction magnétique, comme si l'utilisation du mot traduisait la sensation réelle d'être aimanté par l'objet ou la personne visés. S'agit-il alors seulement d'une image, ou bien d'une sensation authentique ?
Le présent ouvrage explore cette possibilité, en mobilisant des textes fondateurs de la philosophie aussi bien que des témoignages poétiques, de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle. Il convient, dans ces lectures croisées, de comprendre comment se met en place un discours propre à décrire l'effet que produisent sur nous les œuvres d'art, et plus largement de mettre au jour la croyance qui s'exprime au travers de cette impossibilité de dire.
Parergon. A documentary hermeneutic in contemporary art: the situation of Land Art This work foc... more Parergon. A documentary hermeneutic in contemporary art: the situation of Land Art
This work focuses on how artworks that are not sufficient in themselves can be defined. We here refer to artworks needing to be completed by recordings or documents – such as sculptures from contemporary art or Land Art. Although tangible, these artworks are uneasy to exhibit because they cannot be removed from the remote areas where they stand. Therefore, the documents matching the artworks allow the institution to realize their form. We call parergon, from Ancient Greek (“accessory”), a recording of the artwork’s form. That kind of document leads the viewer to the path of aesthetic reception. Here is the paradox: this aesthetic experience is not allowed by the artwork itself, but by a beside work. In order to justify the use of this antic word in a contemporary context, this work first studies its old uses, to bring out the fact that the parergon can only be found in some misunderstanding between what is essential and what is accessory in an artwork. In that case, the confusion can only be cleared up by interpretation. This problem is philosophically continued by the question of the artwork’s limits: where does a piece of art coming in many different forms begin or end? This study shows that before initiating Land Art practices, a deconstruction of the instant presence of artworks in museums was required. However, photography is not only the sculpture’s extension in the institution. It is also for the artwork, a way to appear only as a location elected by the artist as worthy to be artificially exhibited. Finally, the analysis of specific examples helps to show that the parergon does not only lie in sculptures’ photographs, but is also a documentary way to make a photographic work of art.
Keywords: parergon, artwork, Land Art, deconstruction, photography, interpretation, document
Comme le rappelle Jacques Derrida, les termes ergon et parergon apparaissent pour la première foi... more Comme le rappelle Jacques Derrida, les termes ergon et parergon apparaissent pour la première fois comme des antonymes dans le Timée de Platon, en 38d, où s’opère la nette séparation entre ce qui est l’objet même du discours philosophique tenu (ergon), et l’accessoire (parergon), qui risque d’en détourner le philosophe. Cette opposition est moins spatiale (centre/périphérie) qu’elle n’est dynamique : l’ergon est l’effort pour toucher le cœur du sujet, tandis que le parergon désigne une dépense dérivée par rapport à cet objectif. C’est là que la question terminologique devient esthétique.
Le terme parergon appartient au vocabulaire des arts plastiques depuis que le géographe Strabon (Ier s.) s’en est servi pour évoquer un malentendu entre le peintre Protogène et les Rhodiens à propos de son œuvre, le « satyre anapouménos » : alors que le peintre s’est appliqué à peindre le délassement du satyre appuyé contre une colonne, le public n’en admirait qu’un détail sans importance, une perdrix perchée à son sommet. Protogène a obtenu des autorités le droit d’effacer l’oiseau pour replacer l’attention sur le vrai sujet de l’œuvre et c’est la façon dont cet épisode célèbre a été commenté, notamment par Eustathe de Thessalonique (XIIe s.), qui a consacré le sens du terme parergon. Il s’agira donc de voir que le mot ne nomme pas simplement l’ornement mais un détournement de l’attention pour des détails jugés accessoires.
C’est ainsi que la question ressurgit pour la peinture de la Renaissance : se peut-il, comme le croit l’historien de l’art Gilbert, qu’une peinture telle que La Tempête de Giorgione (1508) soit sans sujet et que l’éclair qui fend son ciel soit un simple parergon ou bien celui-ci est-il au contraire décisif pour déterminer le sujet, l’ergon ?
Mots-clés : ornement / sujet / détail / peinture / accessoire
L'article montre comment l'artiste française Sophie Calle utilise l'écriture, notamment l'écritur... more L'article montre comment l'artiste française Sophie Calle utilise l'écriture, notamment l'écriture d'autrui, pour construire la fictionnalité de sa propre existence. Elle se comporte ainsi dans divers textes et paratexte comme un personnage de roman.
Regroupant des articles de contributeurs internationaux, ce numéro a pour but de comprendre en qu... more Regroupant des articles de contributeurs internationaux, ce numéro a pour but de comprendre en quoi un individu peut éprouver une expérience esthétique alors qu'il agit sur l’œuvre appréhendée. Ce numéro est l'occasion pour certains contributeurs d'étudier plus profondément la notion de spectateur.
Regroupant des articles de contributeurs internationaux, ce numéro a pour but de mettre à l'épreu... more Regroupant des articles de contributeurs internationaux, ce numéro a pour but de mettre à l'épreuve la notion de médium : est-elle encore pertinente dans les pratiques contemporaines ? Les textes retenues abordent aussi bien la question d'un point de vue épistémologique qu'en étudiant les pratiques artistiques tirant justement profit des puissances latentes que la notion de médium possède.