2017 (original) (raw)
A l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, Le Pen réalise un score de 24% à Lomme. Près d’un quart des électeurs de notre ville. Mélenchon 25%, un quart. Forcément je vous connais, je vous côtoie, je vous rencontre, je vous salue…
A vous qui avez voté FN : je ne comprends pas. Que vous puissiez à ce point accepter de vous « faire avoir ». Que vous puissiez sincèrement penser que le FN peut améliorer votre quotidien. Que vous considériez que Le Pen a la stature d’une femme d’Etat. Que vous ne voyiez pas le danger. C’était clair hier soir lors du débat. Sur la forme : agressivité, arrogance, sourire forcé. Sur le fond : rien. Ou plutôt si : des dénonciations des autres, des critiques des autres, des approximations, des erreurs, une grande méconnaissance des dossiers, notamment ceux qu’elle est censée maîtriser (Euro…). Et puis des slogans. A profusion : rendre l’argent aux Français, redonner de la fierté, tout renverser… OK. Mais une fois qu’on a dit cela… cela peut éventuellement rassurer, faire plaisir aux oreilles… mais quoi de concret ? Rien. Vraiment rien. Une politique économique et monétaire que Le Pen a eu bien du mal à expliquer elle-même (revoir son explication laborieuse de la coexistence Euro/Franc) ; des propositions proches du ridicule sur le terrorisme (rien sur l’action de la police et des services de renseignements… on sait juste que « _les douaniers vont arrêter les terroristes_« ). Et le sempiternel topo immigration-chômage-identité que papa faisait déjà tourner dans les années soixante-dix.
Mais l’essentiel n’est pas là. Il n’est même pas dans l’étude détaillée du programme du FN (faites l’expérience de ne pas vous limiter aux slogans, et aller le lire). Cette étude suffirait pourtant à vous convaincre de la catastrophe économique et sociale dans laquelle nous serions irrémédiablement plongés. Non l’essentiel c’est autre chose. C’est le basculement que représenterait l’élection de Le Pen. Benoît Hamon rappelait il y a quelques jours une vérité historique : « **Lorsque l’extrême-droite prend le pouvoir par les urnes, elle ne le rend jamais par les urnes**« . Ce n’est pas un propos d’opposant politique. C’est juste factuel. Facile à vérifier. Un coup d’oeil rapide dans les livres d’histoire. Vous en avez assez des solutions qui n’ont jamais marché contre le chômage ? Moi aussi. Vous ne supportez plus les promesses non tenues ? Et moi donc ! Mais croyez-vous vraiment, vraiment, que cela vaille de tenter le saut dans le vide ? Pas le vide de sens… Lorsque l’incendie aura pris, alors… personne, pas même vous, ne sera protégé.
A vous qui avez voté pour la France Insoumise. Vous connaissez mes convictions, je ne les ai jamais dissimulées, et je n’ai jamais hésité à prendre clairement parti. Je suis de gauche, et j’ai soutenu Hamon avec force et conviction. Je ne suis pas d’accord avec l’idée développée par certains d’entre-vous, qui refusent de choisir entre « la patrie et la finance ». Je pense que vous vous trompez, parce que ce n’est pas cela le choix auquel les français sont confrontés pour le second tour. Vous faites comme si vous aviez à choisir entre deux programmes que vous rejetez. Moi non plus je ne me retrouve pas dans ces deux programmes. Mais le choix, le vrai choix, le seul choix, il est entre la démocratie et l’aventure d’extrême-droite ! Je sais votre révolte et je la respecte. Mais êtes-vous vraiment prêts à participer à ce risque, en vous abstenant ou en votant nul, à générer la catastrophe ? Ne vous trompez pas de choix, si vous voulez pouvoir encore choisir, demain.
Dimanche je voterai Macron. Par responsabilité, devant mes concitoyens, mes enfants, nos enfants à tous. Pour mon pays. Pour mes valeurs et pour la démocratie.
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