Sylvain Chevauché | École nationale des chartes (original) (raw)
Argentina by Sylvain Chevauché
História Unicap, 2019
Las palabras usadas por un importante sector de la opinión pública y de los observadores extranje... more Las palabras usadas por un importante sector de la opinión pública y de los observadores extranjeros para comentar la situación argentina no tienen nada que ver con las que se usan hoy en día, tras varias décadas de reconstitución histórica y de política de la memoria en torno al terrorismo de Estado. Los años 1974-1976 son fundamentales para entender cómo se construye el discurso dominante al momento del golpe de Estado, centrado en la condena de la violencia « subversiva »-la de los grupos guerrilleros-y que conduce a aceptar la perspectiva de una intervención militar cómo una solución o un mal menor. Hemos estudiado en su totalidad los informes de la embajada de Francia en Argentina. Si bien a la sazón la represión paraestatal no era ignorada, era atribuida al peronismo (con énfasis en el papel de la Triple A), igual que las dificultades económicas sufridas por las empresas francesas. Una serie de atentados perpetrados contra algunos ciudadanos franceses completa ese panorama, cuya percepción está dominada por un sentimiento de xenofobia.
Jornada doctoral franco-argentina (26 de junio 2019 – Alianza Francesa de Buenos Aires), "La memoria en perspectiva", 2019
La percepción inicial del Golpe del 76 y de la dictadura militar por gran parte de la opinión púb... more La percepción inicial del Golpe del 76 y de la dictadura militar por gran parte de la opinión pública argentina e internacional fue positiva. Los medios presentaban al General Videla como un « moderado », y el gran diario L’Humanité aún en el verano del 76 titulaba « Argentina no es Chile ». Las palabras usadas por un importante sector de la opinión francesa en aquel entonces para comentar la situación argentina no tienen nada que ver con las que se usan hoy en día, tras varias décadas de reconstitución histórica y de política de la memoria en torno al terrorismo de Estado.
Los años 1974-1976 son fundamentales para entender cómo se construye el discurso dominante, centrado en la condena de la violencia « subversiva » - la de los grupos guerrilleros. Hemos estudiado en su totalidad los informes de la embajada de Francia en Argentina, los artículos de la prensa de masas, y reconstituido en su diversidad el espectro de los observadores in situ, por ejemplo, los misioneros franceses entre los cuáles varios estuvieron detenidos durante el gobierno peronista. Si bién a la sazón la violencia de Estado no era ignorada, era atribuida al peronismo, igual que las dificultades económicas sufridas por las empresas francesas. Una serie de atentados perpetrados contra algunos representantes de la comunidad francesa completa ese panorama, cuya percepción está dominada por un sentimiento de xenofobia.
Journée d'études jeunes chercheurs du séminaire “Mémoire et histoire en Amérique latine et Espagne. Du contemporain au temps présent”, 19 juin 2019, Colegio de España, Cité Internationale Universitaire de Paris, 2019
Une trentaine de prêtres « fidei donum » envoyés par le Comité Épiscopal France-Amérique Latine, ... more Une trentaine de prêtres « fidei donum » envoyés par le Comité Épiscopal France-Amérique Latine, principalement, et de nombreux religieuses et religieux français d’autres congrégations, sont présents en Argentine à l’époque où l’État de droit se dégrade irrémédiablement et où se met en place le terrorisme d’État. Plusieurs d’entre eux sont détenus, torturés, menacés, certains disparaissent. Les plus célèbres sont les sœurs Alice Domon et Léonie Duquet, dont le cas donna lieu à une campagne médiatique qui modifia durablement l’image internationale du pays. Trois points permettent de comprendre la centralité de cette question : leur vision particulièrement précise et lucide – contrairement aux médias du moment – de l’évolution de la situation ; les suspicions que ces religieux progressistes soulevaient dans les forces de répression par le fait d’être Français ; la réception de leur expérience dans une France encore divisée au lendemain du concile Vatican II.
68 dans les Amériques et la Caraïbe. Colloque international Poitiers, 15, 16 et 17 octobre 2018, 2018
Les archives du Ministère de Relations Extérieures argentin (Cancillería) sont dans un état très ... more Les archives du Ministère de Relations Extérieures argentin (Cancillería) sont dans un état très alarmant : alors que les documents du XIXe siècle et du début du XXe sont bien conservés, ceux de la seconde moitié du XXe sont extrêmement lacunaires et mal identifiés. Pour cette période cruciale de guerre froide, aucune série cohérente n'est conservée, du moins n'est communiquée au public. Parmi les fragments accessibles se trouve un ensemble totalement inédit et, par exception, relativement cohérent : les dépêches de l'ambassadeur du gouvernement de facto du général Onganía à Paris, Horacio Aguirre Legarreta, pour toute l'année 1968.
Quatre ans après la visite du général de Gaulle dans l'Argentine du président Arturo Illia, aucune réalisation concrète du rapprochement prévu entre les deux pays n'a eu lieu ; le ton en vogue au moment de la visite - anti-impérialisme américain, clins d'oeil aux péronistes ("Peron/De Gaulle, un mismo corazón" lit-on dans les cortèges) - est abandonné, et c'est bien sous le gouvernement national catholique de Onganía que s'opère une vraie embellie : achat des chars AMX par l'Argentine désireuse de baisser ses achats américains, ouverture du Lycée Mermoz, visite du chancelier argentin à Paris en 1969, règlement positifs de différends commerciaux.
En écho aux observations des diplomates français en Argentine, pour qui la politique répressive dans l'université (victime d' "infiltration marxiste") est pleinement justifiée, Aguirre Legarreta est l'émanation d'un gouvernement qui voit en De Gaulle un ami et un modèle à imiter, comme une sorte de militaire libéral mais autoritaire. L'Argentine craint un changement de gouvernement et voit déjà dans les événements français une extension de la "subversion", thème appelé à un long avenir.
Journée d'études jeunes chercheurs du séminaire “Mémoire et histoire en Amérique latine et Espagne. Du contemporain au temps présent”, 13 juin 2018, Colegio de España, Cité Internationale Universitaire de Paris, 2018
La vision que les diplomates et les médias ont de l'Argentine à la veille du 24 mars 1976 expliqu... more La vision que les diplomates et les médias ont de l'Argentine à la veille du 24 mars 1976 explique en grande partie leur lenteur à sortir d'une vision selon laquelle Videla est un « modéré » et que « l'Argentine n'est pas le Chili ». Après avoir étudié en détail l'intégralité des dépêches de l'ambassade et des articles de la grande presse, nous avons, en six mois sur le terrain, tenté de confronter le discours dominant (xénophobie, protectionnisme et hostilité des péronistes envers la France) avec le témoignage d'ex-prisonniers ou fonctionnaires français et de politiques argentins.
Catalunya by Sylvain Chevauché
Colloque interdisciplinaire et transpériodes "La Catalogne dans la péninsule ibérique : mille ans d'interfaces, influences et dissensions", 14 et 15 septembre 2016, Osséja et Puigcerdà, 2016
La Guerra dels Segadors est une phase de la guerre franco-espagnole de 1635-1659 : elle s’ouvre p... more La Guerra dels Segadors est une phase de la guerre franco-espagnole de 1635-1659 : elle s’ouvre par la révolte de 1640, quand les institutions catalanes, une partie de l’élite gouvernante de la province et certains secteurs de la paysannerie expriment violemment leurs revendications antifiscales et vont, en 1641, jusqu’à se retirer de la souveraineté de Philippe IV d’Espagne, pour se soumettre à Louis XIII de France qui devient comte de Barcelone. S’ouvre alors une période de dix ans de « Catalogne française », ou de gouvernance de la Catalogne sous tutelle de la France, qui se terminera avec le siège de Barcelone en 1652.
Les années 1640-1641, chères à l’historiographie indépendantiste, ont été extrêmement étudiées et parfois malmenées : on a pu faire de ces élites révoltées de 1640 des chantres du nationalisme, des héros républicains. Mais les années qui suivent le changement d’obédience de 1641, et particulièrement l’installation de vice-rois français en 1642, ont souvent été passées sous silence car leur lecture politique était très difficile. En effet, une partie des élites catalanes sont restées fidèles au roi de France, infléchissant leur discours politique dans le sens d’une stricte orthodoxie monarchique, et ont bénéficié de donations de biens confisqués aux Catalans restés fidèles à Philippe IV.
Depuis les années 1950, peu de travaux historiques s’y sont spécifiquement intéressés, et les travaux les plus récents ne manquent pas d’en donner une lecture binaire, faisant recours au concept d’ « identité » catalane pour dépeindre une manipulation machiavélique des Catalans par les Français.
Nous voudrions proposer aujourd’hui une lecture plus nuancée, plus proche des sources d’époque, en étudiant précisément le parcours de ces hommes. Ils apparaissent décidément – à l’instar des grands travaux historiques sur les élites européennes de l’âge baroque –, dans leur réseau familial, de clientèle, d’intérêts parfois contradictoires, davantage que dans des schémas idéologiques.
Cahier des Amis du Vieil Ille, 2015
Ecole nationale des chartes, 2015
Le texte de cette thèse (à l'exception des pièces annexes) est consultable sur le site suivant : ... more Le texte de cette thèse (à l'exception des pièces annexes) est consultable sur le site suivant :
http://catalunya17.wordpress.com
Résumé :
Ce travail propose d'explorer l'un des aspects les plus méconnus, paradoxalement, d'une période historique très étudiée et très sollicitée par les idéologies : la Guerra dels Segadors. Durant cette phase de la guerre franco-espagnole de 1635-1659, après s'être révoltée contre Philippe IV, la Catalogne se place sous l'obéissance de Louis XIII en 1641 et restera sous sa domination de 1642 à 1652. Le devenir pendant ces années-là des élites catalanes et des institutions de la terre, théoriquement conservées par la France, a beaucoup moins été étudié que la révolte de 1640.
A ce titre, la question des confiscations, souvent abordée de façon réductrice, permet un point de vue interne et profond sur cette société très particulière, fondée sur une entente entre les deux nations mais fragilisée par le contexte.
Elle présente une triple importance : d'une part, la redistribution de ces biens en faveur des fidèles, souhaitée par les Catalans en premier chef, est fort épineuse. Le gouvernement français, connaissant mal la Catalogne et ses institutions, ignorait comment gérer pratiquement ces patrimoines grevés de dettes, intriqués dans des successions difficiles et surtout brigués par des coteries locales encouragées par les premiers dirigeants français pour asseoir leur propre pouvoir. L'éloignement de la cour et la minorité de Louis XIV favorisaient tous les abus.
D'autre part, la diplomatie « possibiliste » de Mazarin oscille entre des perspectives d'abandon (projet de restituer la Catalogne à l'Espagne en échange des Pays-Bas...) et un discours conquérant affirmant que la province sera toujours unie à la couronne de France, et le sort des biens confisqués aux Catalans qui avaient suivi le parti de Castille reste toujours incertain, avec de nombreuses et nocives rumeurs de restitution générale.
Malgré tout, autant parmi les Catalans fidèles que parmi les Français, plusieurs acteurs de premier plan ont cru sincèrement à l'idée d'une Catalogne française et ont défendu avec leur langage propre des théories pour que les confiscations soient gérées avec justice : Pierre de Marca, associé au gouvernement de la province entre 1644 et 1651, souhaitait respecter les anciennes lois et favoriser les communautés villageoises, afin de conserver l'adhésion populaire. Des gentilshommes catalans voulaient que la vieille noblesse soit privilégiée.
Finalement, à cause de la difficulté des circonstances, de la pression militaire et de l'épreuve intérieure de la Fronde, les confiscations ne furent jamais des moyens de récompense et de fidélisation, mais plutôt un problème insoluble, symbole même d'une politique pleine d'incertitudes caractéristique de la « naissance dramatique de l'absolutisme ».
Université de Perpignan Via Domitia, 2012
Le texte de ce mémoire de Master 2 Histoire a été largement revu et refondu au sein de celui de m... more Le texte de ce mémoire de Master 2 Histoire a été largement revu et refondu au sein de celui de ma thèse pour le diplôme d'archiviste paléographe, consultable sur le site suivant :
http://catalunya17.wordpress.com
História Unicap, 2019
Las palabras usadas por un importante sector de la opinión pública y de los observadores extranje... more Las palabras usadas por un importante sector de la opinión pública y de los observadores extranjeros para comentar la situación argentina no tienen nada que ver con las que se usan hoy en día, tras varias décadas de reconstitución histórica y de política de la memoria en torno al terrorismo de Estado. Los años 1974-1976 son fundamentales para entender cómo se construye el discurso dominante al momento del golpe de Estado, centrado en la condena de la violencia « subversiva »-la de los grupos guerrilleros-y que conduce a aceptar la perspectiva de una intervención militar cómo una solución o un mal menor. Hemos estudiado en su totalidad los informes de la embajada de Francia en Argentina. Si bien a la sazón la represión paraestatal no era ignorada, era atribuida al peronismo (con énfasis en el papel de la Triple A), igual que las dificultades económicas sufridas por las empresas francesas. Una serie de atentados perpetrados contra algunos ciudadanos franceses completa ese panorama, cuya percepción está dominada por un sentimiento de xenofobia.
Jornada doctoral franco-argentina (26 de junio 2019 – Alianza Francesa de Buenos Aires), "La memoria en perspectiva", 2019
La percepción inicial del Golpe del 76 y de la dictadura militar por gran parte de la opinión púb... more La percepción inicial del Golpe del 76 y de la dictadura militar por gran parte de la opinión pública argentina e internacional fue positiva. Los medios presentaban al General Videla como un « moderado », y el gran diario L’Humanité aún en el verano del 76 titulaba « Argentina no es Chile ». Las palabras usadas por un importante sector de la opinión francesa en aquel entonces para comentar la situación argentina no tienen nada que ver con las que se usan hoy en día, tras varias décadas de reconstitución histórica y de política de la memoria en torno al terrorismo de Estado.
Los años 1974-1976 son fundamentales para entender cómo se construye el discurso dominante, centrado en la condena de la violencia « subversiva » - la de los grupos guerrilleros. Hemos estudiado en su totalidad los informes de la embajada de Francia en Argentina, los artículos de la prensa de masas, y reconstituido en su diversidad el espectro de los observadores in situ, por ejemplo, los misioneros franceses entre los cuáles varios estuvieron detenidos durante el gobierno peronista. Si bién a la sazón la violencia de Estado no era ignorada, era atribuida al peronismo, igual que las dificultades económicas sufridas por las empresas francesas. Una serie de atentados perpetrados contra algunos representantes de la comunidad francesa completa ese panorama, cuya percepción está dominada por un sentimiento de xenofobia.
Journée d'études jeunes chercheurs du séminaire “Mémoire et histoire en Amérique latine et Espagne. Du contemporain au temps présent”, 19 juin 2019, Colegio de España, Cité Internationale Universitaire de Paris, 2019
Une trentaine de prêtres « fidei donum » envoyés par le Comité Épiscopal France-Amérique Latine, ... more Une trentaine de prêtres « fidei donum » envoyés par le Comité Épiscopal France-Amérique Latine, principalement, et de nombreux religieuses et religieux français d’autres congrégations, sont présents en Argentine à l’époque où l’État de droit se dégrade irrémédiablement et où se met en place le terrorisme d’État. Plusieurs d’entre eux sont détenus, torturés, menacés, certains disparaissent. Les plus célèbres sont les sœurs Alice Domon et Léonie Duquet, dont le cas donna lieu à une campagne médiatique qui modifia durablement l’image internationale du pays. Trois points permettent de comprendre la centralité de cette question : leur vision particulièrement précise et lucide – contrairement aux médias du moment – de l’évolution de la situation ; les suspicions que ces religieux progressistes soulevaient dans les forces de répression par le fait d’être Français ; la réception de leur expérience dans une France encore divisée au lendemain du concile Vatican II.
68 dans les Amériques et la Caraïbe. Colloque international Poitiers, 15, 16 et 17 octobre 2018, 2018
Les archives du Ministère de Relations Extérieures argentin (Cancillería) sont dans un état très ... more Les archives du Ministère de Relations Extérieures argentin (Cancillería) sont dans un état très alarmant : alors que les documents du XIXe siècle et du début du XXe sont bien conservés, ceux de la seconde moitié du XXe sont extrêmement lacunaires et mal identifiés. Pour cette période cruciale de guerre froide, aucune série cohérente n'est conservée, du moins n'est communiquée au public. Parmi les fragments accessibles se trouve un ensemble totalement inédit et, par exception, relativement cohérent : les dépêches de l'ambassadeur du gouvernement de facto du général Onganía à Paris, Horacio Aguirre Legarreta, pour toute l'année 1968.
Quatre ans après la visite du général de Gaulle dans l'Argentine du président Arturo Illia, aucune réalisation concrète du rapprochement prévu entre les deux pays n'a eu lieu ; le ton en vogue au moment de la visite - anti-impérialisme américain, clins d'oeil aux péronistes ("Peron/De Gaulle, un mismo corazón" lit-on dans les cortèges) - est abandonné, et c'est bien sous le gouvernement national catholique de Onganía que s'opère une vraie embellie : achat des chars AMX par l'Argentine désireuse de baisser ses achats américains, ouverture du Lycée Mermoz, visite du chancelier argentin à Paris en 1969, règlement positifs de différends commerciaux.
En écho aux observations des diplomates français en Argentine, pour qui la politique répressive dans l'université (victime d' "infiltration marxiste") est pleinement justifiée, Aguirre Legarreta est l'émanation d'un gouvernement qui voit en De Gaulle un ami et un modèle à imiter, comme une sorte de militaire libéral mais autoritaire. L'Argentine craint un changement de gouvernement et voit déjà dans les événements français une extension de la "subversion", thème appelé à un long avenir.
Journée d'études jeunes chercheurs du séminaire “Mémoire et histoire en Amérique latine et Espagne. Du contemporain au temps présent”, 13 juin 2018, Colegio de España, Cité Internationale Universitaire de Paris, 2018
La vision que les diplomates et les médias ont de l'Argentine à la veille du 24 mars 1976 expliqu... more La vision que les diplomates et les médias ont de l'Argentine à la veille du 24 mars 1976 explique en grande partie leur lenteur à sortir d'une vision selon laquelle Videla est un « modéré » et que « l'Argentine n'est pas le Chili ». Après avoir étudié en détail l'intégralité des dépêches de l'ambassade et des articles de la grande presse, nous avons, en six mois sur le terrain, tenté de confronter le discours dominant (xénophobie, protectionnisme et hostilité des péronistes envers la France) avec le témoignage d'ex-prisonniers ou fonctionnaires français et de politiques argentins.
Colloque interdisciplinaire et transpériodes "La Catalogne dans la péninsule ibérique : mille ans d'interfaces, influences et dissensions", 14 et 15 septembre 2016, Osséja et Puigcerdà, 2016
La Guerra dels Segadors est une phase de la guerre franco-espagnole de 1635-1659 : elle s’ouvre p... more La Guerra dels Segadors est une phase de la guerre franco-espagnole de 1635-1659 : elle s’ouvre par la révolte de 1640, quand les institutions catalanes, une partie de l’élite gouvernante de la province et certains secteurs de la paysannerie expriment violemment leurs revendications antifiscales et vont, en 1641, jusqu’à se retirer de la souveraineté de Philippe IV d’Espagne, pour se soumettre à Louis XIII de France qui devient comte de Barcelone. S’ouvre alors une période de dix ans de « Catalogne française », ou de gouvernance de la Catalogne sous tutelle de la France, qui se terminera avec le siège de Barcelone en 1652.
Les années 1640-1641, chères à l’historiographie indépendantiste, ont été extrêmement étudiées et parfois malmenées : on a pu faire de ces élites révoltées de 1640 des chantres du nationalisme, des héros républicains. Mais les années qui suivent le changement d’obédience de 1641, et particulièrement l’installation de vice-rois français en 1642, ont souvent été passées sous silence car leur lecture politique était très difficile. En effet, une partie des élites catalanes sont restées fidèles au roi de France, infléchissant leur discours politique dans le sens d’une stricte orthodoxie monarchique, et ont bénéficié de donations de biens confisqués aux Catalans restés fidèles à Philippe IV.
Depuis les années 1950, peu de travaux historiques s’y sont spécifiquement intéressés, et les travaux les plus récents ne manquent pas d’en donner une lecture binaire, faisant recours au concept d’ « identité » catalane pour dépeindre une manipulation machiavélique des Catalans par les Français.
Nous voudrions proposer aujourd’hui une lecture plus nuancée, plus proche des sources d’époque, en étudiant précisément le parcours de ces hommes. Ils apparaissent décidément – à l’instar des grands travaux historiques sur les élites européennes de l’âge baroque –, dans leur réseau familial, de clientèle, d’intérêts parfois contradictoires, davantage que dans des schémas idéologiques.
Cahier des Amis du Vieil Ille, 2015
Ecole nationale des chartes, 2015
Le texte de cette thèse (à l'exception des pièces annexes) est consultable sur le site suivant : ... more Le texte de cette thèse (à l'exception des pièces annexes) est consultable sur le site suivant :
http://catalunya17.wordpress.com
Résumé :
Ce travail propose d'explorer l'un des aspects les plus méconnus, paradoxalement, d'une période historique très étudiée et très sollicitée par les idéologies : la Guerra dels Segadors. Durant cette phase de la guerre franco-espagnole de 1635-1659, après s'être révoltée contre Philippe IV, la Catalogne se place sous l'obéissance de Louis XIII en 1641 et restera sous sa domination de 1642 à 1652. Le devenir pendant ces années-là des élites catalanes et des institutions de la terre, théoriquement conservées par la France, a beaucoup moins été étudié que la révolte de 1640.
A ce titre, la question des confiscations, souvent abordée de façon réductrice, permet un point de vue interne et profond sur cette société très particulière, fondée sur une entente entre les deux nations mais fragilisée par le contexte.
Elle présente une triple importance : d'une part, la redistribution de ces biens en faveur des fidèles, souhaitée par les Catalans en premier chef, est fort épineuse. Le gouvernement français, connaissant mal la Catalogne et ses institutions, ignorait comment gérer pratiquement ces patrimoines grevés de dettes, intriqués dans des successions difficiles et surtout brigués par des coteries locales encouragées par les premiers dirigeants français pour asseoir leur propre pouvoir. L'éloignement de la cour et la minorité de Louis XIV favorisaient tous les abus.
D'autre part, la diplomatie « possibiliste » de Mazarin oscille entre des perspectives d'abandon (projet de restituer la Catalogne à l'Espagne en échange des Pays-Bas...) et un discours conquérant affirmant que la province sera toujours unie à la couronne de France, et le sort des biens confisqués aux Catalans qui avaient suivi le parti de Castille reste toujours incertain, avec de nombreuses et nocives rumeurs de restitution générale.
Malgré tout, autant parmi les Catalans fidèles que parmi les Français, plusieurs acteurs de premier plan ont cru sincèrement à l'idée d'une Catalogne française et ont défendu avec leur langage propre des théories pour que les confiscations soient gérées avec justice : Pierre de Marca, associé au gouvernement de la province entre 1644 et 1651, souhaitait respecter les anciennes lois et favoriser les communautés villageoises, afin de conserver l'adhésion populaire. Des gentilshommes catalans voulaient que la vieille noblesse soit privilégiée.
Finalement, à cause de la difficulté des circonstances, de la pression militaire et de l'épreuve intérieure de la Fronde, les confiscations ne furent jamais des moyens de récompense et de fidélisation, mais plutôt un problème insoluble, symbole même d'une politique pleine d'incertitudes caractéristique de la « naissance dramatique de l'absolutisme ».
Université de Perpignan Via Domitia, 2012
Le texte de ce mémoire de Master 2 Histoire a été largement revu et refondu au sein de celui de m... more Le texte de ce mémoire de Master 2 Histoire a été largement revu et refondu au sein de celui de ma thèse pour le diplôme d'archiviste paléographe, consultable sur le site suivant :
http://catalunya17.wordpress.com