Faut-il regarder Brocéliande, qui marque les débuts en série de Nolwenn Leroy ? (original) (raw)

Publié le 16/09/2024 à 07:00, Mis à jour le 16/09/2024 à 10:00

Nolwenn Leroy incarne Fanny, une biologiste renommée qui retrouve sa Bretagne natale, à laquelle elle avait tourné le dos vingt ans auparavant, lors de la disparition dans la forêt de Brocéliande de sa meilleure amie. ｩ NICOLAS ROUCOU /LES FILMS DU P

ON A VU POUR VOUS - La fougue de la chanteuse, qui campe une biologiste suspectée de meurtre, donne du relief à cette saga de TF1, hélas, trop à l'ancienne.

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Quel autre cadre que la Bretagne pouvait abriter les premiers pas dans une série de Nolwenn Leroy ? Séduite par son expérience dans un unitaire de Capitaine Marleau, la chanteuse avait envie de faire ses preuves sur un format plus long qui lui permettrait de creuser son personnage. C'est chose faite avec Brocéliande. « Ce projet de TF1 cochait de multiples cases : un hommage aux sagas familiales de mon enfance tels Dolmen ou Le Château des Oliviers_, une intrigue en mode Cluedo dans une région et une forêt envoûtante chères à mon cœur, une héroïne passionnée et téméraire malgré les désillusions perpétuelles qu'elle essuie de la part de ses proches fort cachottiers,_ résume l'interprète de Brésil, Finistère. Tout cela avait du sens par rapport à mon histoire personnelle et c'était un cadre rassurant pour m'élancer. »

Nolwenn Leroy campe Fanny, une biologiste renommée. Lors d'une remise de prix, elle se voit confier un colis qui contient une serpe. La même que celle ensanglantée qu'elle tenait dans ses mains, vingt ans auparavant, lors de la disparition de sa meilleure amie pendant les célébrations de Beltaine en forêt de Brocéliande. Probablement droguée, Fanny n'a gardé que de vagues souvenirs de cette nuit. Mais la police l'avait quand même suspectée. La réapparition de l'objet la convainc de retrouver sa Bretagne natale. Mais à peine a-t-elle remis les pieds dans son fief et renoué avec un voisinage parfois ouvertement hostile qu'une autre jeune fille disparaît. Là encore, elle est la dernière témoin à l'avoir vue en vie. Déterminée à prouver son innocence, la scientifique va tenter de déverrouiller sa mémoire.

Surnaturel et folklore

« Fanny n'est pas une flic, ce qui lui laisse une plus grande latitude dans la manière d'enquêter et sa palette d'émotions », apprécie Nolwenn Leroy, heureuse aussi de revisiter la dualité de la forêt de Brocéliande, « berceau des légendes qui ont bercé (sa) jeunesse, à la lumière enchanteresse en journée, qui laisse place, le crépuscule venant, à l'angoisse, au syndrome du Petit Poucet ».

Ayant fait plus jeune du théâtre, Nolwenn Leroy avait dû délaisser le jeu pour la musique et la discipline rigoureuse des tournées. Pour Brocéliande, elle a libéré son emploi du temps et passé plusieurs mois parmi un groupe d'acteurs eux aussi en préparation, sous la supervision d'un coach. « Il était hors de question d'arriver les mains dans les poches. C'était un processus immersif, nous étions chacun destinés à jouer dans des séries différentes, mais nous nous donnions la réplique, faisions des exercices », se souvient la jurée de « The Voice Kids », qui y a croisé notamment Julien de Saint Jean, une des révélations du Comte de Monte-Cristo, dans le rôle d'Andrea, rescapé d'un infanticide.

La fougue et l'aplomb de la chanteuse donnent en tout cas du relief et de la sincérité à cette saga de l'été à l'ancienne, qui pèche par son format trop aseptisé. Aux rebondissements tapageurs s'ajoutent des personnages secondaires parfois caricaturaux. En mère rebouteuse et ex-camarade envieux, Marie-Anne Chazel et Lorànt Deutsch font ce qu'ils peuvent. La série profite un peu de son somptueux environnement naturel pour flirter avec le surnaturel et le folklore celte. Dommage que la mise en scène n'ait pas osé aller plus loin dans la fantasmagorie.

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