The Good Mothers sur Disney + : ces femmes qui ont noyé la pieuvre (original) (raw)

Publié le 5 avril 2023 à 09h52

La série a été présentée en avant-première mondiale au Festival international du film de Berlin, où elle a remporté le Berlinale Series Award. Disney+/Wildside

La série italienne retrace l'histoire vraie des celles qui ont brisé l'omerta. un point de vue féminin fascinant**.**

Quand les hommes choisissent la Camorra, les femmes et les enfants trinquent. Dans l'univers des séries mafieuses, The Good Mothers explore un angle mort. primée au Festival du film de BErlin, la coproduction anglo-italienne de Disney+ évoque la terrible 'Ndrangheta, la mafia calabraise, à travers l'histoire vraie des femmes qui ont osé la défier. ces mères, ces épouses et ces filles de parrains se sont rangées du côté des autorités.

Après plusieurs années à vivoter dans le programme de protection des témoins sans perspective d'avenir, Lea Garofalo renoue avec son époux pour qu'il puisse apprendre à connaître leur fille, Denise (Gaia Girace, aussi farouche que dans L'Amie prodigieuse). Un soir, Lea se volatilise. Denise soupçonne son père et ses hommes. Comment le prouver sans se mettre en danger ? Aux yeux de son paternel, la lycéenne n'est bonne qu'à se marier.

Un destin auquel n'a pu échapper l'infortunée Giuseppina Pesce. Elle travaille, sans plaisir ni reconnaissance, comme coursier pour son clan. Trentenaire, mère de trois enfants, elle vit sous la menace constante des coups de son père et des réprimandes et menaces de son mari emprisonné auquel elle doit rendre visite chaque semaine. Si sa liaison avec une petite frappe s'ébruite, c'est la mort assurée.

Autant de fragilités, de failles pour la pieuvre que tente d'exploiter la procureur Anna Colace, récemment mutée en Calabre. Si elle peut convaincre ces femmes de se confier, les réseaux pourront enfin être démantelés.

Huis clos oppressant

Filmée en Calabre (même si certains lieux de tournage trop risqués ont dû être substitués par d'autres), cette série, qui s'inspire de l'enquête du journaliste Alex Perry, saisit la sauvagerie. celle des paysages et des hommes qui imposent l'omerta à leur entourage. La caméra ne s'aventure jamais du côté des parrains et de leurs conciliabules. Elle reste avec les femmes dans un huis clos oppressant d'incertitude et de solitude. S'il a été impossible pour les producteurs et les acteurs, pour des raisons de sécurité, de rencontrer les femmes ayant inspiré la série, l'équipe a pu s'entretenir avec un repenti et des psychologues qui ont eu certaines de ses victimes à soigner.

« J'espère que notre fiction donnera de l'espoir aux femmes en leur montrant qu'il existe un moyen d'échapper à la 'Ndrangheta, de briser le cercle vicieux qui s'abat de génération en génération et d'obtenir justice, résume l'actrice Gaia Grace. Ces femmes n'ont pas choisi ce destin. Elles sont nées dans la mafia. Encore une fois, les actions des hommes ont des répercussions que d'autres endurent pour eux...»