FRÉDÉRIC LAMBERT | Université Bordeaux-Montaigne (original) (raw)
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Papers by FRÉDÉRIC LAMBERT
International audienceThis paper presents an overview of the history of the idea of future in the... more International audienceThis paper presents an overview of the history of the idea of future in the Greek grammarians, from the Alexandrian period to the ninth century. First, it appears that the conception of tense owes much to the philosophers, although it is partly different. It is the case of the present, to which the philosophers deny any reality. In particular, the fact that the future is basically cognitive and philosophical explains why the grammarians do not restrict the idea of future to the morphological future, while the moods, including the infinitive, refer by nature to the future. Finally, one of the pecularities of the Greek grammarians' approach is the fact that they use a system of "kinship" (sungeneia) between tenses and particularly between the future and the aorist, which implies a mirrored conception of past and future, in which the cognitive perspective plays again an essential role.Cet article présente un panorama de l'histoire de l'idée d...
Frederic Lambert Universite Michel de Montaigne-Bordeaux 3 (ERSSaB, UMR 5610) UFR des Lettres Dom... more Frederic Lambert Universite Michel de Montaigne-Bordeaux 3 (ERSSaB, UMR 5610) UFR des Lettres Domaine Universitaire-F33607 Pessac Cedex Peut-on parler d'impersonnel en grec ancien? A ma connaissance, les inventeurs du terme d'impersonnel sont les grammairiens latins. 1 La question est abordee chez les grammairiens grecs. Mais en gros la notion est rejetee par exemple par Apollonios Dyscole. Et pourtant les principaux faits eux-memes sont connus et discutes. Malgre une foisonnante terminologie grammaticale, il n'y a pas d'impersonnel dans le metalangage grammatical des grecs. L'aprosopon attendu est en fait absent. La question se pose donc de savoir si ce rejet est lie a certaines proprietes de la langue grecque ancienne ou s'il s'agit d'un blocage epistemologique. De plus les grammairiens modernes, comme on verra, sans citer les anciens, expriment a ce sujet des positions variables, allant d'un rejet tres apollonien a une une intronisation bien co...
Histoire Épistémologie Langage, 2010
Bien que le grec presente un riche systeme de termes correlatifs, les grammairiens grecs n’ont pa... more Bien que le grec presente un riche systeme de termes correlatifs, les grammairiens grecs n’ont pas accorde une grande importance aux faits de correlation dans leurs traites. Neanmoins, les Grecs avaient une famille lexicale specialisee pour designer cette notion avec le verbe antapodidonai. L’article a trois objectifs. D’abord, il explore les sources philosophiques et rhetoriques et montre que les philosophes et les rheteurs grecs avaient prefigure le concept de correlation. Ensuite, en explorant la tradition grammaticale, nous pouvons voir que les grammairiens grecs n’ignoraient ni les termes correlatifs ni les faits de correlation, mais ils ne prenaient pas en consideration le niveau du systeme correlatif, a l’exception d’Apollonios Dyscole (bien que la notion de correlation n’ait ete tiree au clair que chez Michel le Syncelle). Enfin, pour expliquer cette situation, nous suggerons trois raisons : l’interaction entre la rhetorique et la grammaire, le role des comparaisons et une conception de la syntaxe essentiellement restreinte aux mots.
L'article devoile une partie de l'histoire du mot et du concept du mode indicatif. Il mon... more L'article devoile une partie de l'histoire du mot et du concept du mode indicatif. Il montre comment la tradition occidentale a fait de la realite et du rapport au reel le noyau semantique de l'indicatif. Chez les grammairiens grecs, le reel joue un role beaucoup moins important, au profit de plusieurs composantes : la personne (prosopon), la relation entre les personnes (diathesis) et surtout la definitude (horismos), qui donne son nom a l'indicatif en grec (horistike). Les grammairiens latins recentrent l'indicatif vers le rapport au reel (res) et rebaptisent le mode indicativus, qui s'est impose avec le rapport au reel qu'il vehicule. Les modernes sont encore fortement influences par la vision latine. Quelques pistes de reflexion sont suggerees a la fin. Abstract : This paper traces the history of the word and concept of indicative. It shows how western tradition makes reality and the way of referring to it the semantic core of the indicative. In the w...
Cet article etudie les enonces du francais ou se manifeste une valeur de successivite, qui semble... more Cet article etudie les enonces du francais ou se manifeste une valeur de successivite, qui semble exprimee par la conjonction et. Il apparait en fait que la semantique de et est beaucoup plus abstraite mais que, sans recourir a une semantique instructionnelle ou au contexte discursif, on peut montrer que la successivite est un effet de sens lie a la structure semantique de et.
This paper deals with a Greek item which played an important rolein at least three domains: philo... more This paper deals with a Greek item which played an important rolein at least three domains: philosophy, rhetoric, and grammar: autoteleia, whichis traditionally translated by completeness and which is regularly present in thevarious and traditional definitions of sentence, always supposed to be ‘completein itself’. The paper browses through a lot of occurrences of the Greek termsbelonging to the lexical family of autoteleia, mainly the adjective autotele:s,which were conceptualised first in philosophy by the Stoics to characterize thelogical proposition. It appears that more than completeness, autoteleia meansautonomy and self-sufficiency of a proposition. It is exactly what is at stake inthe grammatical use of these terms, particularly in Apollonius Dyscolus’ works,where it appears that, far from being a fuzzy idea, the notion of self-sufficiencyplays a precise and essential role in the syntactic description of the sentence.
L'article traite des emplois de la conjonction OU en francais. Contrairement a ce qu'on a... more L'article traite des emplois de la conjonction OU en francais. Contrairement a ce qu'on attendrait, ils sont assez differents de ceux de ET. D'une part, les contextes dans lesquels la disjonction peut etre exprimee par OU sont moins nombreux que ceux ou on emploie ET. Alors que ET peut apparaitre sans restriction en position sujet, c'est plutot inhabituel avec OU. On peut relier cette propriete au fait que OU a un poids cognitif plus lourd, et par consequent intervient preferentiellement dans la partie rhematique d'un enonce, plutot que dans sa partie thematique. Differentes proprietes confi rment cette analyse, que ce soient les contextes interrogatifs, les contextes injonctifs, les ellipses comme le gapping, ou la repetition de OU en coordonnant de propositions. D'autre part, on envisage une serie de proprietes qui confi rment le contraste avec ET : repetition vs. non repetition de la preposition apres OU, valeur conclusive de OU, renforcement par un adverb...
Essais
Les caprices de l’histoire du francais ont fait que le nom erreur a pour verbe correspondant se t... more Les caprices de l’histoire du francais ont fait que le nom erreur a pour verbe correspondant se tromper. A partir d’une etude de la signification de ces deux termes, de leur histoire et de leur domaine conceptuel, quelques proprietes apparaissent, qui confirment une grande convergence entre les deux termes. Le chemin, l’errance et le choix sont les principales. Ces representations permettent de concevoir l’erreur a la fois comme une necessite et une richesse pour la recherche.
Archives et documents de la Société d'histoire et d'épistémologie des sciences du langage, 1985
Subordination, coordination, connexion, 1996
Histoire Épistémologie Langage, 1986
RESUME : L'imbrication de la syntaxe et du sens chez le grammairien grec Apollonius Dyscole (... more RESUME : L'imbrication de la syntaxe et du sens chez le grammairien grec Apollonius Dyscole (11e siecle) revele une conception pragmatique du langage. L'examen de deux problemes, la reference et le reperage enonciatif , est particulierement significatif a cet egard. En effet, il apparait que pour Apollonius, non seulement reference, reperage enonciatif et syntaxe ont partie liee, mais surtout ce lien resterait incomprehensible si on ne le considerait comme une manifestation d'un caractere fondamental du langage : l'integration de la subjectivite.
International audienceThis paper presents an overview of the history of the idea of future in the... more International audienceThis paper presents an overview of the history of the idea of future in the Greek grammarians, from the Alexandrian period to the ninth century. First, it appears that the conception of tense owes much to the philosophers, although it is partly different. It is the case of the present, to which the philosophers deny any reality. In particular, the fact that the future is basically cognitive and philosophical explains why the grammarians do not restrict the idea of future to the morphological future, while the moods, including the infinitive, refer by nature to the future. Finally, one of the pecularities of the Greek grammarians' approach is the fact that they use a system of "kinship" (sungeneia) between tenses and particularly between the future and the aorist, which implies a mirrored conception of past and future, in which the cognitive perspective plays again an essential role.Cet article présente un panorama de l'histoire de l'idée d...
Frederic Lambert Universite Michel de Montaigne-Bordeaux 3 (ERSSaB, UMR 5610) UFR des Lettres Dom... more Frederic Lambert Universite Michel de Montaigne-Bordeaux 3 (ERSSaB, UMR 5610) UFR des Lettres Domaine Universitaire-F33607 Pessac Cedex Peut-on parler d'impersonnel en grec ancien? A ma connaissance, les inventeurs du terme d'impersonnel sont les grammairiens latins. 1 La question est abordee chez les grammairiens grecs. Mais en gros la notion est rejetee par exemple par Apollonios Dyscole. Et pourtant les principaux faits eux-memes sont connus et discutes. Malgre une foisonnante terminologie grammaticale, il n'y a pas d'impersonnel dans le metalangage grammatical des grecs. L'aprosopon attendu est en fait absent. La question se pose donc de savoir si ce rejet est lie a certaines proprietes de la langue grecque ancienne ou s'il s'agit d'un blocage epistemologique. De plus les grammairiens modernes, comme on verra, sans citer les anciens, expriment a ce sujet des positions variables, allant d'un rejet tres apollonien a une une intronisation bien co...
Histoire Épistémologie Langage, 2010
Bien que le grec presente un riche systeme de termes correlatifs, les grammairiens grecs n’ont pa... more Bien que le grec presente un riche systeme de termes correlatifs, les grammairiens grecs n’ont pas accorde une grande importance aux faits de correlation dans leurs traites. Neanmoins, les Grecs avaient une famille lexicale specialisee pour designer cette notion avec le verbe antapodidonai. L’article a trois objectifs. D’abord, il explore les sources philosophiques et rhetoriques et montre que les philosophes et les rheteurs grecs avaient prefigure le concept de correlation. Ensuite, en explorant la tradition grammaticale, nous pouvons voir que les grammairiens grecs n’ignoraient ni les termes correlatifs ni les faits de correlation, mais ils ne prenaient pas en consideration le niveau du systeme correlatif, a l’exception d’Apollonios Dyscole (bien que la notion de correlation n’ait ete tiree au clair que chez Michel le Syncelle). Enfin, pour expliquer cette situation, nous suggerons trois raisons : l’interaction entre la rhetorique et la grammaire, le role des comparaisons et une conception de la syntaxe essentiellement restreinte aux mots.
L'article devoile une partie de l'histoire du mot et du concept du mode indicatif. Il mon... more L'article devoile une partie de l'histoire du mot et du concept du mode indicatif. Il montre comment la tradition occidentale a fait de la realite et du rapport au reel le noyau semantique de l'indicatif. Chez les grammairiens grecs, le reel joue un role beaucoup moins important, au profit de plusieurs composantes : la personne (prosopon), la relation entre les personnes (diathesis) et surtout la definitude (horismos), qui donne son nom a l'indicatif en grec (horistike). Les grammairiens latins recentrent l'indicatif vers le rapport au reel (res) et rebaptisent le mode indicativus, qui s'est impose avec le rapport au reel qu'il vehicule. Les modernes sont encore fortement influences par la vision latine. Quelques pistes de reflexion sont suggerees a la fin. Abstract : This paper traces the history of the word and concept of indicative. It shows how western tradition makes reality and the way of referring to it the semantic core of the indicative. In the w...
Cet article etudie les enonces du francais ou se manifeste une valeur de successivite, qui semble... more Cet article etudie les enonces du francais ou se manifeste une valeur de successivite, qui semble exprimee par la conjonction et. Il apparait en fait que la semantique de et est beaucoup plus abstraite mais que, sans recourir a une semantique instructionnelle ou au contexte discursif, on peut montrer que la successivite est un effet de sens lie a la structure semantique de et.
This paper deals with a Greek item which played an important rolein at least three domains: philo... more This paper deals with a Greek item which played an important rolein at least three domains: philosophy, rhetoric, and grammar: autoteleia, whichis traditionally translated by completeness and which is regularly present in thevarious and traditional definitions of sentence, always supposed to be ‘completein itself’. The paper browses through a lot of occurrences of the Greek termsbelonging to the lexical family of autoteleia, mainly the adjective autotele:s,which were conceptualised first in philosophy by the Stoics to characterize thelogical proposition. It appears that more than completeness, autoteleia meansautonomy and self-sufficiency of a proposition. It is exactly what is at stake inthe grammatical use of these terms, particularly in Apollonius Dyscolus’ works,where it appears that, far from being a fuzzy idea, the notion of self-sufficiencyplays a precise and essential role in the syntactic description of the sentence.
L'article traite des emplois de la conjonction OU en francais. Contrairement a ce qu'on a... more L'article traite des emplois de la conjonction OU en francais. Contrairement a ce qu'on attendrait, ils sont assez differents de ceux de ET. D'une part, les contextes dans lesquels la disjonction peut etre exprimee par OU sont moins nombreux que ceux ou on emploie ET. Alors que ET peut apparaitre sans restriction en position sujet, c'est plutot inhabituel avec OU. On peut relier cette propriete au fait que OU a un poids cognitif plus lourd, et par consequent intervient preferentiellement dans la partie rhematique d'un enonce, plutot que dans sa partie thematique. Differentes proprietes confi rment cette analyse, que ce soient les contextes interrogatifs, les contextes injonctifs, les ellipses comme le gapping, ou la repetition de OU en coordonnant de propositions. D'autre part, on envisage une serie de proprietes qui confi rment le contraste avec ET : repetition vs. non repetition de la preposition apres OU, valeur conclusive de OU, renforcement par un adverb...
Essais
Les caprices de l’histoire du francais ont fait que le nom erreur a pour verbe correspondant se t... more Les caprices de l’histoire du francais ont fait que le nom erreur a pour verbe correspondant se tromper. A partir d’une etude de la signification de ces deux termes, de leur histoire et de leur domaine conceptuel, quelques proprietes apparaissent, qui confirment une grande convergence entre les deux termes. Le chemin, l’errance et le choix sont les principales. Ces representations permettent de concevoir l’erreur a la fois comme une necessite et une richesse pour la recherche.
Archives et documents de la Société d'histoire et d'épistémologie des sciences du langage, 1985
Subordination, coordination, connexion, 1996
Histoire Épistémologie Langage, 1986
RESUME : L'imbrication de la syntaxe et du sens chez le grammairien grec Apollonius Dyscole (... more RESUME : L'imbrication de la syntaxe et du sens chez le grammairien grec Apollonius Dyscole (11e siecle) revele une conception pragmatique du langage. L'examen de deux problemes, la reference et le reperage enonciatif , est particulierement significatif a cet egard. En effet, il apparait que pour Apollonius, non seulement reference, reperage enonciatif et syntaxe ont partie liee, mais surtout ce lien resterait incomprehensible si on ne le considerait comme une manifestation d'un caractere fondamental du langage : l'integration de la subjectivite.