Hugues Hotier | Université Bordeaux-Montaigne (original) (raw)
Papers by Hugues Hotier
It is not a coincidence if the notion of “stereotype” was invented by an American journalist, Wal... more It is not a coincidence if the notion of “stereotype” was invented by an American journalist, Walter Lippmann, in his book Public opinion (1922). He used it to describe mental images that are resistant to change and questioning. Thus he remained faithful to the first meaning of the word, which belongs to the vocabulary of printing and refers to the raised forms used to make prints in a process of unchanging mechanical reproduction. In social psychology, a stereotype is a fixed representation, a preconceived idea, a ready-made opinion which is accepted and conveyed without reflection, about a group of humans. For example: Germans are disciplined, Scots are miserly and civil servants are lazy.
We propose to study here how stereotyping, a mental process unrelated to intelligence, operates, and the means it uses to spread assertions which are never verified, such as rumours amplified on the Internet or nationalist jokes. These processes are all the more effective as they are insidious and related to the latent propaganda that precedes the crisis propaganda. For instance, the usual jokes on supposed Jewish miserliness and greediness served as a base on which Nazi propaganda was able to develop the theme of the despoilment of Germany by the Jews.
Nowadays stereotyping works perfectly in societies that are focussed on themselves and fearful of others, especially foreigners. In a country where unemployment is rife, it is convenient to blame a scapegoat for one’s miseries. At a time when European political parties veer toward populism, stereotypes are an insidious and effective means of indoctrination.
In our theoretical approach of this process, we will use the observation of the European situation to show how a prestigious national image is often built on the depreciation of foreigners.
Que des Femen se dénudent en Tunisie, pays islamique, ou que des musulmanes portent un voile inté... more Que des Femen se dénudent en Tunisie, pays islamique, ou que des musulmanes portent un voile intégral en France, pays laïc, la symbolique est la même et le choc culturel comparable.
Quaderni, 2001
Rien ne devrait être moins mystérieux que le monde du spectacle puisque, par définition, il se do... more Rien ne devrait être moins mystérieux que le monde du spectacle puisque, par définition, il se donne à voir. Parce que le spectacle procède de plus en plus d'une industrie, il a besoin de recourir au marketing. On parle d'ailleurs d'industrie culturelle pour donner quelque noblesse à ces usines d'où sortent, selon des processus de fabrication standardisés les tubes de l'été, les CD de Noël, les séries et les jeux télévisés et autres… produits culturels qu'on tente, non sans succès, d'imposer à une société qui a oublié jusqu'à l'existence du mot résistance. Dans ce contexte de vente promotionnelle, la vie privée des vedettes de la chanson ou du cinéma s'étale à la une des journaux spécialisés et la télévision, qui n'est pas à une impudeur près, nous fait pénétrer dans l'intimité des acteurs comme, il est vrai, dans celle des hommes politiques. Ce recours au marketing a comme corollaire, un dévoilement de plus en plus poussé, une mise à nu en quelque sorte pour ne pas dire une obscénité. Cependant, le monde du cirque reste toujours aussi mystérieux après quelque deux cent trente ans d'existence. L'une des explications à cette discrétion se trouve peut-être, précisément, dans le fait que ce type de spectacle autant que cette société ne génèrent pas de stars. Pour reprendre la distinction de Robert Escarpit, on y est connu mais pas célèbre. Evidemment, ce quasi mystère qui entoure le cirque ne va pas sans provoquer quelques a priori. Certains sont positifs : on parle de la grande famille du cirque et la formule évoque la solidarité, le sens de la famille et d'autres valeurs qu'on dit en voie de disparition. D'autres expressions sont moins flatteuses et l'on n'hésite pas, face à un désordre, à s'exclamer " Quel cirque ! " alors que les dictionnaires les moins laxistes mettent à notre disposition des mots comme bazar, bordel ou merdier. Je ne connais pas suffisamment les bazars et les bordels pour savoir si ce sont des lieux de fouillis où la discipline et l'organisation font défaut mais je peux attester que s'il est un endroit où l'ordre règne, c'est bien le cirque. Notamment pour d'impérieuses raisons de sécurité. Le spectateur n'est d'ailleurs pas épargné par cette méconnaissance puisqu'on le soupçonne volontiers de ne prendre place autour de la piste que pour voir le lion dévorer le dompteur ! Rendre justice aux arts et techniques de la piste n'est pas chose aisée tant le mythe est enraciné dans un inconscient collectif façonné par une abondante production littéraire, musicale, picturale inspirée d'une vision romantique, ou romanesque, du cirque. On n'en finirait pas de citer les écrivains que les gens du cirque ont fascinés, de Théophile Gautier à Alain Fournier en passant par Jean Cocteau, sans oublier les auteurs populaires comme Guy des Cars. Tous ceux qui ont chanté le nomadisme des circassiens, l'ambiguïté de la vie privée que prolonge et exacerbe l'exercice en commun d'un métier dangereux, les amours contrariées du clown et de l'écuyère. Ah, le clown amoureux d'une inaccessible étoile ! L'histoire est si belle qu'on la retrouve dans les chansons, au cinéma, au théâtre et dans les tableaux des peintres qui ont puisé leur inspiration près de la piste. Au premier rang desquels il faudrait citer Seurat ou Toulouse-Lautrec, Chagall, Léger ou Picasso. Tous ont contribué à donner la force du réel à un imaginaire qui confond volontiers l'histoire et la légende. Un examen attentif de la réalité du cirque devrait permettre de dresser la liste des risques réels ou présumés pris par ses acteurs et de comprendre les mécanismes de la
In 1955, evoking the desire for independence of African countries, but also the wish of most of t... more In 1955, evoking the desire for independence of African countries, but also the wish of most of them to remain bound with France, Felix Houphouet Boigny (the president of the Ivory Coast) invented the word "Françafrique" to name this entity for which he wished. In 1998 there appeared a book entitled, "Françafrique, the longest scandal of the Republic" in which the author denounced the support given to the African dictators, the political murders, coups d'état and embezzlement for the benefit of the French political parties. Since the book's publication, the word Françafrique has seldom been used in other than a depreciative, strongly pejorative way.
It is not a coincidence if the notion of “stereotype” was invented by an American journalist, Wal... more It is not a coincidence if the notion of “stereotype” was invented by an American journalist, Walter Lippmann, in his book Public opinion (1922). He used it to describe mental images that are resistant to change and questioning. Thus he remained faithful to the first meaning of the word, which belongs to the vocabulary of printing and refers to the raised forms used to make prints in a process of unchanging mechanical reproduction. In social psychology, a stereotype is a fixed representation, a preconceived idea, a ready-made opinion which is accepted and conveyed without reflection, about a group of humans. For example: Germans are disciplined, Scots are miserly and civil servants are lazy.
We propose to study here how stereotyping, a mental process unrelated to intelligence, operates, and the means it uses to spread assertions which are never verified, such as rumours amplified on the Internet or nationalist jokes. These processes are all the more effective as they are insidious and related to the latent propaganda that precedes the crisis propaganda. For instance, the usual jokes on supposed Jewish miserliness and greediness served as a base on which Nazi propaganda was able to develop the theme of the despoilment of Germany by the Jews.
Nowadays stereotyping works perfectly in societies that are focussed on themselves and fearful of others, especially foreigners. In a country where unemployment is rife, it is convenient to blame a scapegoat for one’s miseries. At a time when European political parties veer toward populism, stereotypes are an insidious and effective means of indoctrination.
In our theoretical approach of this process, we will use the observation of the European situation to show how a prestigious national image is often built on the depreciation of foreigners.
Que des Femen se dénudent en Tunisie, pays islamique, ou que des musulmanes portent un voile inté... more Que des Femen se dénudent en Tunisie, pays islamique, ou que des musulmanes portent un voile intégral en France, pays laïc, la symbolique est la même et le choc culturel comparable.
Quaderni, 2001
Rien ne devrait être moins mystérieux que le monde du spectacle puisque, par définition, il se do... more Rien ne devrait être moins mystérieux que le monde du spectacle puisque, par définition, il se donne à voir. Parce que le spectacle procède de plus en plus d'une industrie, il a besoin de recourir au marketing. On parle d'ailleurs d'industrie culturelle pour donner quelque noblesse à ces usines d'où sortent, selon des processus de fabrication standardisés les tubes de l'été, les CD de Noël, les séries et les jeux télévisés et autres… produits culturels qu'on tente, non sans succès, d'imposer à une société qui a oublié jusqu'à l'existence du mot résistance. Dans ce contexte de vente promotionnelle, la vie privée des vedettes de la chanson ou du cinéma s'étale à la une des journaux spécialisés et la télévision, qui n'est pas à une impudeur près, nous fait pénétrer dans l'intimité des acteurs comme, il est vrai, dans celle des hommes politiques. Ce recours au marketing a comme corollaire, un dévoilement de plus en plus poussé, une mise à nu en quelque sorte pour ne pas dire une obscénité. Cependant, le monde du cirque reste toujours aussi mystérieux après quelque deux cent trente ans d'existence. L'une des explications à cette discrétion se trouve peut-être, précisément, dans le fait que ce type de spectacle autant que cette société ne génèrent pas de stars. Pour reprendre la distinction de Robert Escarpit, on y est connu mais pas célèbre. Evidemment, ce quasi mystère qui entoure le cirque ne va pas sans provoquer quelques a priori. Certains sont positifs : on parle de la grande famille du cirque et la formule évoque la solidarité, le sens de la famille et d'autres valeurs qu'on dit en voie de disparition. D'autres expressions sont moins flatteuses et l'on n'hésite pas, face à un désordre, à s'exclamer " Quel cirque ! " alors que les dictionnaires les moins laxistes mettent à notre disposition des mots comme bazar, bordel ou merdier. Je ne connais pas suffisamment les bazars et les bordels pour savoir si ce sont des lieux de fouillis où la discipline et l'organisation font défaut mais je peux attester que s'il est un endroit où l'ordre règne, c'est bien le cirque. Notamment pour d'impérieuses raisons de sécurité. Le spectateur n'est d'ailleurs pas épargné par cette méconnaissance puisqu'on le soupçonne volontiers de ne prendre place autour de la piste que pour voir le lion dévorer le dompteur ! Rendre justice aux arts et techniques de la piste n'est pas chose aisée tant le mythe est enraciné dans un inconscient collectif façonné par une abondante production littéraire, musicale, picturale inspirée d'une vision romantique, ou romanesque, du cirque. On n'en finirait pas de citer les écrivains que les gens du cirque ont fascinés, de Théophile Gautier à Alain Fournier en passant par Jean Cocteau, sans oublier les auteurs populaires comme Guy des Cars. Tous ceux qui ont chanté le nomadisme des circassiens, l'ambiguïté de la vie privée que prolonge et exacerbe l'exercice en commun d'un métier dangereux, les amours contrariées du clown et de l'écuyère. Ah, le clown amoureux d'une inaccessible étoile ! L'histoire est si belle qu'on la retrouve dans les chansons, au cinéma, au théâtre et dans les tableaux des peintres qui ont puisé leur inspiration près de la piste. Au premier rang desquels il faudrait citer Seurat ou Toulouse-Lautrec, Chagall, Léger ou Picasso. Tous ont contribué à donner la force du réel à un imaginaire qui confond volontiers l'histoire et la légende. Un examen attentif de la réalité du cirque devrait permettre de dresser la liste des risques réels ou présumés pris par ses acteurs et de comprendre les mécanismes de la
In 1955, evoking the desire for independence of African countries, but also the wish of most of t... more In 1955, evoking the desire for independence of African countries, but also the wish of most of them to remain bound with France, Felix Houphouet Boigny (the president of the Ivory Coast) invented the word "Françafrique" to name this entity for which he wished. In 1998 there appeared a book entitled, "Françafrique, the longest scandal of the Republic" in which the author denounced the support given to the African dictators, the political murders, coups d'état and embezzlement for the benefit of the French political parties. Since the book's publication, the word Françafrique has seldom been used in other than a depreciative, strongly pejorative way.