Pauline de La Boulaye | Université Paris Nanterre (original) (raw)
Papers by Pauline de La Boulaye
La Bellone, 2023
ceci est une invitation à démanteler ce qui sépare l'art de l'environnement pour provoquer d'autr... more ceci est une invitation à démanteler ce qui sépare l'art de l'environnement pour provoquer d'autres formes de relations avec nos lieux et nos ressources. début de méthode partagée pour une reconstruction culturelle.
à celles et ceux qui liront ce texte, je souhaite qu'il nourrisse notre désir de créer de nouvelles situations artistiques, sociales, environnementales.
Le lien humain est un matériau de construction durable.
Inventaires #3 Inventories Architectures Wallonie-Bruxelles, 2020
Tout le monde habite, travaille, étudie, voyage dans un monde tridimensionnel construit par et p... more Tout le monde habite, travaille, étudie, voyage dans un monde tridimensionnel construit par et pour l'humain. Comment dès lors révéler cette connaissance
de l’architecture accumulée au cours de nos vies ? Comment faire pour que ce savoir naturel et les connaissances des experts se rencontrent afin d’évaluer et de décider ensemble de quelles architectures nous voulons pour le monde à venir ?
Being Urban, 2016
Comme d'autres métropoles, Bruxelles est au seuil d'un important défi : la densification. Bruxell... more Comme d'autres métropoles, Bruxelles est au seuil d'un important défi : la densification. Bruxelles, par sa faible densité, attire de nombreux artistes et intellectuels qui y trouvent pour l'instant de l'espace et nourrissent une effervescence créative et urbaine. Ces créateurs s'impliquent particulièrement dans les quartiers, initient des projets innovants en lien avec les habitants, se soucient du devenir urbain. C'est ce que nous avons voulu révéler en mettant en place durant 60 jours, un laboratoire pour l'art dans la ville : Being Urban. Parce qu'il est urgent d'intégrer ces pratiques artistiques au développement de la ville, ce texte propose de prolonger l'expérience du laboratoire par une structure hors les murs, adaptée aux arts et aux citadins du 21 e siècle.
à propos de l'action performance "Specter : romantic Post-Vandalism" de l'artiste Maurycy Gomulic... more à propos de l'action performance "Specter : romantic Post-Vandalism" de l'artiste Maurycy Gomulicki, le 17 septembre 2011, dans le cadre de la présidence polonaise du Conseil de l'Union européenne.
« Urbain » en français, urban en anglais sont des expressions galvaudées, vidées de leur sens, ap... more « Urbain » en français, urban en anglais
sont des expressions galvaudées, vidées
de leur sens, appauvries à force d’usages
publicitaires, médiatiques ou politiques,
en quête d’audience. C’est pourtant
une racine commune entre plusieurs
langues. L’équivalent d’un atome
dans nos représentations collectives.
Étymologiquement, urbs en latin représente
le coeur de la ville, le siège du pouvoir et
du sacré. Urbs, c’est aussi Rome, la ville
des villes : modèle initial de civilisation
occidentale construit par opposition aux
bois, refuge des hors-la-loi, espace du
sauvage.
Le Bilan des Auteurs #3, 2016
Voici quatre lieux singuliers à Bruxelles. Quatre lieux qui ont été - un temps - laissés à l’aban... more Voici quatre lieux singuliers à Bruxelles. Quatre lieux qui ont été - un temps - laissés à l’abandon. C’est durant cet épisode de désaffectation, quand plus personne n’est là pour repousser la nature, que l’on se met à les appeler des « friches urbaines ». Il n’y a pas de label, pas de loi qui décrète et reconnaît une friche urbaine. Cela s’installe tout seul dans les représentations collectives du quartier, des passants, dans l’inconscient de la ville. Chacun peut y projeter ses envies, ses angoisses, ses rêves. Cette parenthèse dans la densité urbaine ouvre des perspectives. Jusqu’à ce que la friche soit convertie, re-pro-gram-mée. Mais quand la parenthèse dure, ce qui est courant à Bruxelles, des personnes se mettent à prendre soin de la friche. En l’absence d’affectation, une sorte d’affection lui est portée. C’est ainsi qu’elle devient un territoire alternatif, un lieu où une autre urbanité est possible.
26 stradda / n° 32 / été 2014 / stradda / n° 32 / été 2014 / 27 création V ous souvenez-vous du j... more 26 stradda / n° 32 / été 2014 / stradda / n° 32 / été 2014 / 27 création V ous souvenez-vous du jour où vous avez perdu votre imagination ? Comment cela a-t-il bien pu vous arriver ? Avant, cette imagination s'instillait partout dans votre vie d'enfant. Vous vous preniez au jeu, n'importe lequel, il suffisait de se lancer. Adulte, c'est plus compliqué. Trop de pensées nous accaparent. Il faudrait pouvoir faire le vide. Enlever l'excès de rationalisme inculqué par le monde. Si les adultes vont au cirque, au théâtre, dans des expositions, c'est pour que l'imagination revienne : qu'elle diffuse son parfum sur le monde, modifie leurs perceptions, les libère. L'imagination est un don naturel que les enfants pratiquent, comme la souplesse qui permet de faire le grand écart. Mais avec le temps, il faut l'entretenir, la garder vive, alerte, souple. L'imagination, ça se cultive, comme le sport.
Books by Pauline de La Boulaye
(r)évolutions du street art, 2021
En 2020, art urbain = street art / graffiti. Dans le métro, sur les volets baissés, dans les zone... more En 2020, art urbain = street art / graffiti. Dans le métro, sur les volets baissés, dans les zones grises, sur les murs des écoles, dans les galeries d’art, sur les tee-shirt, dans les toilettes, sur les paquets de biscuits, au musée, dans les gares … les graffiti sont partout. Le street art n’est plus le langage subversif de groupes marginaux mais le code marketing des produits de consommation de masse et le signe d’une œuvre d’art pour les experts de la culture. Cette reconnaissance populaire et élitiste est fascinante. Il y a dans le fait de travailler à même les murs, quelque chose de profondément humain. Quelque chose qui nous ramène aux premiers graffiti, aux fondements de la création artistique, lorsque les anciens gravaient des images dans la matière, pour qu’elles leur survivent. Il me semble que le street art perpétue cette mémoire archaïque. Ce qui expliquerait la place considérable qu’il a prise dans notre quotidien et notre imaginaire collectif.
Pourtant le street art n’est qu’une partie de l’art urbain. Les arts urbains sont vastes : il existe d’innombrables façons de créer dehors, dans la rue. Ceci depuis aussi longtemps que les villes existent. Les arts urbains se sont particulièrement développés avec l’expansion de la ville moderne dans les années 1960 : la performance, les arts de la rue, la sculpture sociale, les happenings sont des réactions épidermiques à la planification urbaine, un refus manifeste de l’organisation des vivants dans des espaces quadrillés…
L’artiste Gordon Matta-Clark disait : « Je crée des formes à partir de la matière de la ville : son état, sa souffrance. » Il demandait : « Qu’est-ce que l’art peut apporter à la communauté ? » Il se donnait pour mission de « créer des circonstances pour réunir les gens à travers ses œuvres ».
Je m’inscris dans sa lignée et dans les pas de la danseuse Anna Halprin (née en 1920), des dériveurs Situationnistes (1957), de Michel Foucault, philosophe éclaireur des espaces autres (1967), du funambule Philippe Petit en équilibre entre les Twin Towers (1974), des artistes-marcheurs Stalkers (1996)… Mon intention est de maintenir un regard ouvert sur les diverses formes de création dans la ville, les médiums qui explorent l’espace social, politique et public – les œuvres qui font le lien entre subversion et subvention, entre marge et norme. Il m’importe d’ouvrir l’éventail des arts urbains aux yeux des habitants, des responsables de la ville et des institutions culturelles. Car les artistes qui travaillent l’urbain ont un rôle à jouer dans la mutation urbaine et l’imaginaire commun. Un rôle fondamental, dans le sens de fondateur.
1 – Des arts urbains… Dans la première partie de ce texte, j’expose des installations artistiques apparues à Bruxelles depuis 2000 et leurs récentes conditions de productions (commandes, contrats de quartier, réaménagement urbain). Je présente aussi des expériences vécues à travers ma pratique d’analyse et d’accompagnement de projets d’arts urbains.
2 – … aux arts urbains collectifs : Dans la seconde partie, je propose des pistes d’aménagements des rapports entre artistes et villes en m’appuyant sur des processus artistiques collectifs. La production d’arts urbains collectifs est un projet pour une société dans laquelle il va falloir cohabiter entre humains ainsi qu’avec les autres vivants. Les conditions d’apparition de cette forme artistique n’ont rien à voir avec les systèmes de production artistique existants. Il est donc urgent de mettre en place une politique publique propre aux arts urbains collectifs.
Inventaires #3 Inventories Architectures Wallonie-Bruxelles, 2020
Sélectionnées pour la première fois par des jurys citoyens, 45 architectures exemplaires sont ... more Sélectionnées pour la première fois par des jurys citoyens, 45 architectures exemplaires sont ici présentées : maisons, habitats groupés, lieux de travail, équipements collectifs, espaces publics. L’ouvrage recense également 45 actions engagées pour transformer nos villes, nos paysages et nos vies. Cette publication s’inscrit dans l’histoire du temps présent et met en avant celles et ceux qui se soucient du ménagement du territoire, de l’usage frugal de la matière, de la sociologie de l’habitat, de l’importance du jeu des acteurs et de la négociation.
L’ouvrage témoigne aussi du processus imaginé par les commissaires Gilles Debrun et Pauline de La Boulaye, en collaboration avec le collectif artistique Habitant·e·s des images. Au cours de trois étapes en Wallonie, ils ont habité l’espace public 24 heures sur 24 en y installant leurs caravanes pour rencontrer des riverains et des acteurs de terrain, visiter des constructions, interroger les architectes et débattre sur les places avec des habitants et des experts.
Ce livre choral, composé de multiples citations et visuels, dresse un portrait hétérogène d’architectures incarnées et propose des pistes concrètes pour les maîtres d’ouvrage publics et privés ainsi que pour tout habitant soucieux de son environnement.
Inventaires # Inventories a pour objectif de dresser tous les trois ans un portrait des architectures contemporaines en Wallonie et à Bruxelles. Initiée en 2010, cette collection illustre l’engagement des pouvoirs publics et des maîtres d’ouvrages privés dans la recherche d’une architecture en phase avec son temps et qui participe à l’amélioration du cadre de vie.
Selected for the first time by public choice, 45 exemplary constructions are examined here, covering individual and group-housing, workspaces, social facilities and public spaces. Also discussed are 45 actions aimed at improving life in urban and rural landscapes. This is set in the context of contemporary issues and illustrates the work made by those with concern for the inclusion of both experts and users, environment, economy of means, and social housing.
This book is the fruit of a unique approach devised by curators Gilles Debrun and Pauline de La Boulaye, in collaboration with the artistic collective Habitant·e·s des images. This included setting up camp with caravans in three separate stopovers in Wallonia, involving discussions with residents and local players, site visits with architects, and extensive public debates with all those concerned.
With its many discussion-points and visuals, this book makes solid proposals for those involved in public and pri- vate works as well as everybody else who has concerns for the environment.
Inventaires # Inventories presents contemporary archi- tecture in Wallonia and Brussels every three years. The collection began in 2010 and illustrates public authorities’ and private clients’ commitment to improve living environ- ment and their quest for an architecture attuned to its era.
sous la direction de | directed by
Gilles Debrun & Pauline de La Boulaye
avec la participation de | with Habitant.e.s des images
Being Urban, laboratoire pour l’art dans la ville, a réuni à l'ISELP des artistes, des acteurs de... more Being Urban, laboratoire pour l’art dans la ville, a réuni à l'ISELP des artistes, des acteurs de la ville et des habitants autour d'une réflexion commune : la place de l’humain dans notre devenir urbain. Les textes que regroupe ce recueil y font suite et partent de points de vue d'artistes, de responsables publics et d'experts – urbanistes, architectes, historiens et historiens de l’art– pour envisager des pistes d’actions concrètes.
L’art soutenu par ce livre se veut créateur et activateur d’espaces de liberté, de liens humains, d’interrogations et d’ouverture. Il retrace retrace l'évolution de l'urbanisme et de l'art public à Bruxelles depuis 2000, valorise des projets récents, soucieux du devenir urbain collectif,
et donne des outils pour le renouveau de l’art dans la ville.
Un enjeu vital dans le contexte actuel. Un guide utile pour celles et ceux qui veulent décloisonner l'art et la société, et voir Bruxelles autrement.
Curated exhibitions by Pauline de La Boulaye
Dédale, 2021
La crise sanitaire a profondément modifié notre rapport aux autres et aux lieux publics : visag... more La crise sanitaire a profondément modifié notre rapport aux autres et aux lieux publics : visages masqués, distance sociale, couvre-feux... Les rues, les parcs, les jardins, les places, les bancs publics n’ont jamais été aussi inhospitaliers !
Nos villes sou raient déjà : délitement des liens sociaux, privatisation du sol par le libéralisme rampant, contrôle armé chronique depuis les attentats, penchant politique pour le tourisme, attaque du milieu habité, perte d’échelle.
Aujourd’hui, la peur de la contagion nous a marqués et laisse une empreinte tangible dans nos corps, ainsi que dans notre relation aux autres et aux lieux partagés.
C’est le moment de transformer nos liens. L’art
a cette puissante capacité ! Il est urgent de réinventer la rencontre entre artistes et habitants, recoudre le lien des retrouvailles. Il ne s’agit plus de déposer des ovnis artistiques destinés à une consommation culturelle. Il s’agit de proposer des objets artistiques reliés à une ville en mutation et à ses habitants.
Après un an de rencontres avec des familles de lʼaristocratie belge contemporaine, le photographe... more Après un an de rencontres avec des familles de lʼaristocratie belge contemporaine, le photographe britannique Rip Hopkins réalise une oeuvre intemporelle et inclassable qui ouvre un regard inédit sur lʼaristocratie tout en questionnant notre rapport au portrait.
La Bellone, 2023
ceci est une invitation à démanteler ce qui sépare l'art de l'environnement pour provoquer d'autr... more ceci est une invitation à démanteler ce qui sépare l'art de l'environnement pour provoquer d'autres formes de relations avec nos lieux et nos ressources. début de méthode partagée pour une reconstruction culturelle.
à celles et ceux qui liront ce texte, je souhaite qu'il nourrisse notre désir de créer de nouvelles situations artistiques, sociales, environnementales.
Le lien humain est un matériau de construction durable.
Inventaires #3 Inventories Architectures Wallonie-Bruxelles, 2020
Tout le monde habite, travaille, étudie, voyage dans un monde tridimensionnel construit par et p... more Tout le monde habite, travaille, étudie, voyage dans un monde tridimensionnel construit par et pour l'humain. Comment dès lors révéler cette connaissance
de l’architecture accumulée au cours de nos vies ? Comment faire pour que ce savoir naturel et les connaissances des experts se rencontrent afin d’évaluer et de décider ensemble de quelles architectures nous voulons pour le monde à venir ?
Being Urban, 2016
Comme d'autres métropoles, Bruxelles est au seuil d'un important défi : la densification. Bruxell... more Comme d'autres métropoles, Bruxelles est au seuil d'un important défi : la densification. Bruxelles, par sa faible densité, attire de nombreux artistes et intellectuels qui y trouvent pour l'instant de l'espace et nourrissent une effervescence créative et urbaine. Ces créateurs s'impliquent particulièrement dans les quartiers, initient des projets innovants en lien avec les habitants, se soucient du devenir urbain. C'est ce que nous avons voulu révéler en mettant en place durant 60 jours, un laboratoire pour l'art dans la ville : Being Urban. Parce qu'il est urgent d'intégrer ces pratiques artistiques au développement de la ville, ce texte propose de prolonger l'expérience du laboratoire par une structure hors les murs, adaptée aux arts et aux citadins du 21 e siècle.
à propos de l'action performance "Specter : romantic Post-Vandalism" de l'artiste Maurycy Gomulic... more à propos de l'action performance "Specter : romantic Post-Vandalism" de l'artiste Maurycy Gomulicki, le 17 septembre 2011, dans le cadre de la présidence polonaise du Conseil de l'Union européenne.
« Urbain » en français, urban en anglais sont des expressions galvaudées, vidées de leur sens, ap... more « Urbain » en français, urban en anglais
sont des expressions galvaudées, vidées
de leur sens, appauvries à force d’usages
publicitaires, médiatiques ou politiques,
en quête d’audience. C’est pourtant
une racine commune entre plusieurs
langues. L’équivalent d’un atome
dans nos représentations collectives.
Étymologiquement, urbs en latin représente
le coeur de la ville, le siège du pouvoir et
du sacré. Urbs, c’est aussi Rome, la ville
des villes : modèle initial de civilisation
occidentale construit par opposition aux
bois, refuge des hors-la-loi, espace du
sauvage.
Le Bilan des Auteurs #3, 2016
Voici quatre lieux singuliers à Bruxelles. Quatre lieux qui ont été - un temps - laissés à l’aban... more Voici quatre lieux singuliers à Bruxelles. Quatre lieux qui ont été - un temps - laissés à l’abandon. C’est durant cet épisode de désaffectation, quand plus personne n’est là pour repousser la nature, que l’on se met à les appeler des « friches urbaines ». Il n’y a pas de label, pas de loi qui décrète et reconnaît une friche urbaine. Cela s’installe tout seul dans les représentations collectives du quartier, des passants, dans l’inconscient de la ville. Chacun peut y projeter ses envies, ses angoisses, ses rêves. Cette parenthèse dans la densité urbaine ouvre des perspectives. Jusqu’à ce que la friche soit convertie, re-pro-gram-mée. Mais quand la parenthèse dure, ce qui est courant à Bruxelles, des personnes se mettent à prendre soin de la friche. En l’absence d’affectation, une sorte d’affection lui est portée. C’est ainsi qu’elle devient un territoire alternatif, un lieu où une autre urbanité est possible.
26 stradda / n° 32 / été 2014 / stradda / n° 32 / été 2014 / 27 création V ous souvenez-vous du j... more 26 stradda / n° 32 / été 2014 / stradda / n° 32 / été 2014 / 27 création V ous souvenez-vous du jour où vous avez perdu votre imagination ? Comment cela a-t-il bien pu vous arriver ? Avant, cette imagination s'instillait partout dans votre vie d'enfant. Vous vous preniez au jeu, n'importe lequel, il suffisait de se lancer. Adulte, c'est plus compliqué. Trop de pensées nous accaparent. Il faudrait pouvoir faire le vide. Enlever l'excès de rationalisme inculqué par le monde. Si les adultes vont au cirque, au théâtre, dans des expositions, c'est pour que l'imagination revienne : qu'elle diffuse son parfum sur le monde, modifie leurs perceptions, les libère. L'imagination est un don naturel que les enfants pratiquent, comme la souplesse qui permet de faire le grand écart. Mais avec le temps, il faut l'entretenir, la garder vive, alerte, souple. L'imagination, ça se cultive, comme le sport.
(r)évolutions du street art, 2021
En 2020, art urbain = street art / graffiti. Dans le métro, sur les volets baissés, dans les zone... more En 2020, art urbain = street art / graffiti. Dans le métro, sur les volets baissés, dans les zones grises, sur les murs des écoles, dans les galeries d’art, sur les tee-shirt, dans les toilettes, sur les paquets de biscuits, au musée, dans les gares … les graffiti sont partout. Le street art n’est plus le langage subversif de groupes marginaux mais le code marketing des produits de consommation de masse et le signe d’une œuvre d’art pour les experts de la culture. Cette reconnaissance populaire et élitiste est fascinante. Il y a dans le fait de travailler à même les murs, quelque chose de profondément humain. Quelque chose qui nous ramène aux premiers graffiti, aux fondements de la création artistique, lorsque les anciens gravaient des images dans la matière, pour qu’elles leur survivent. Il me semble que le street art perpétue cette mémoire archaïque. Ce qui expliquerait la place considérable qu’il a prise dans notre quotidien et notre imaginaire collectif.
Pourtant le street art n’est qu’une partie de l’art urbain. Les arts urbains sont vastes : il existe d’innombrables façons de créer dehors, dans la rue. Ceci depuis aussi longtemps que les villes existent. Les arts urbains se sont particulièrement développés avec l’expansion de la ville moderne dans les années 1960 : la performance, les arts de la rue, la sculpture sociale, les happenings sont des réactions épidermiques à la planification urbaine, un refus manifeste de l’organisation des vivants dans des espaces quadrillés…
L’artiste Gordon Matta-Clark disait : « Je crée des formes à partir de la matière de la ville : son état, sa souffrance. » Il demandait : « Qu’est-ce que l’art peut apporter à la communauté ? » Il se donnait pour mission de « créer des circonstances pour réunir les gens à travers ses œuvres ».
Je m’inscris dans sa lignée et dans les pas de la danseuse Anna Halprin (née en 1920), des dériveurs Situationnistes (1957), de Michel Foucault, philosophe éclaireur des espaces autres (1967), du funambule Philippe Petit en équilibre entre les Twin Towers (1974), des artistes-marcheurs Stalkers (1996)… Mon intention est de maintenir un regard ouvert sur les diverses formes de création dans la ville, les médiums qui explorent l’espace social, politique et public – les œuvres qui font le lien entre subversion et subvention, entre marge et norme. Il m’importe d’ouvrir l’éventail des arts urbains aux yeux des habitants, des responsables de la ville et des institutions culturelles. Car les artistes qui travaillent l’urbain ont un rôle à jouer dans la mutation urbaine et l’imaginaire commun. Un rôle fondamental, dans le sens de fondateur.
1 – Des arts urbains… Dans la première partie de ce texte, j’expose des installations artistiques apparues à Bruxelles depuis 2000 et leurs récentes conditions de productions (commandes, contrats de quartier, réaménagement urbain). Je présente aussi des expériences vécues à travers ma pratique d’analyse et d’accompagnement de projets d’arts urbains.
2 – … aux arts urbains collectifs : Dans la seconde partie, je propose des pistes d’aménagements des rapports entre artistes et villes en m’appuyant sur des processus artistiques collectifs. La production d’arts urbains collectifs est un projet pour une société dans laquelle il va falloir cohabiter entre humains ainsi qu’avec les autres vivants. Les conditions d’apparition de cette forme artistique n’ont rien à voir avec les systèmes de production artistique existants. Il est donc urgent de mettre en place une politique publique propre aux arts urbains collectifs.
Inventaires #3 Inventories Architectures Wallonie-Bruxelles, 2020
Sélectionnées pour la première fois par des jurys citoyens, 45 architectures exemplaires sont ... more Sélectionnées pour la première fois par des jurys citoyens, 45 architectures exemplaires sont ici présentées : maisons, habitats groupés, lieux de travail, équipements collectifs, espaces publics. L’ouvrage recense également 45 actions engagées pour transformer nos villes, nos paysages et nos vies. Cette publication s’inscrit dans l’histoire du temps présent et met en avant celles et ceux qui se soucient du ménagement du territoire, de l’usage frugal de la matière, de la sociologie de l’habitat, de l’importance du jeu des acteurs et de la négociation.
L’ouvrage témoigne aussi du processus imaginé par les commissaires Gilles Debrun et Pauline de La Boulaye, en collaboration avec le collectif artistique Habitant·e·s des images. Au cours de trois étapes en Wallonie, ils ont habité l’espace public 24 heures sur 24 en y installant leurs caravanes pour rencontrer des riverains et des acteurs de terrain, visiter des constructions, interroger les architectes et débattre sur les places avec des habitants et des experts.
Ce livre choral, composé de multiples citations et visuels, dresse un portrait hétérogène d’architectures incarnées et propose des pistes concrètes pour les maîtres d’ouvrage publics et privés ainsi que pour tout habitant soucieux de son environnement.
Inventaires # Inventories a pour objectif de dresser tous les trois ans un portrait des architectures contemporaines en Wallonie et à Bruxelles. Initiée en 2010, cette collection illustre l’engagement des pouvoirs publics et des maîtres d’ouvrages privés dans la recherche d’une architecture en phase avec son temps et qui participe à l’amélioration du cadre de vie.
Selected for the first time by public choice, 45 exemplary constructions are examined here, covering individual and group-housing, workspaces, social facilities and public spaces. Also discussed are 45 actions aimed at improving life in urban and rural landscapes. This is set in the context of contemporary issues and illustrates the work made by those with concern for the inclusion of both experts and users, environment, economy of means, and social housing.
This book is the fruit of a unique approach devised by curators Gilles Debrun and Pauline de La Boulaye, in collaboration with the artistic collective Habitant·e·s des images. This included setting up camp with caravans in three separate stopovers in Wallonia, involving discussions with residents and local players, site visits with architects, and extensive public debates with all those concerned.
With its many discussion-points and visuals, this book makes solid proposals for those involved in public and pri- vate works as well as everybody else who has concerns for the environment.
Inventaires # Inventories presents contemporary archi- tecture in Wallonia and Brussels every three years. The collection began in 2010 and illustrates public authorities’ and private clients’ commitment to improve living environ- ment and their quest for an architecture attuned to its era.
sous la direction de | directed by
Gilles Debrun & Pauline de La Boulaye
avec la participation de | with Habitant.e.s des images
Being Urban, laboratoire pour l’art dans la ville, a réuni à l'ISELP des artistes, des acteurs de... more Being Urban, laboratoire pour l’art dans la ville, a réuni à l'ISELP des artistes, des acteurs de la ville et des habitants autour d'une réflexion commune : la place de l’humain dans notre devenir urbain. Les textes que regroupe ce recueil y font suite et partent de points de vue d'artistes, de responsables publics et d'experts – urbanistes, architectes, historiens et historiens de l’art– pour envisager des pistes d’actions concrètes.
L’art soutenu par ce livre se veut créateur et activateur d’espaces de liberté, de liens humains, d’interrogations et d’ouverture. Il retrace retrace l'évolution de l'urbanisme et de l'art public à Bruxelles depuis 2000, valorise des projets récents, soucieux du devenir urbain collectif,
et donne des outils pour le renouveau de l’art dans la ville.
Un enjeu vital dans le contexte actuel. Un guide utile pour celles et ceux qui veulent décloisonner l'art et la société, et voir Bruxelles autrement.
Dédale, 2021
La crise sanitaire a profondément modifié notre rapport aux autres et aux lieux publics : visag... more La crise sanitaire a profondément modifié notre rapport aux autres et aux lieux publics : visages masqués, distance sociale, couvre-feux... Les rues, les parcs, les jardins, les places, les bancs publics n’ont jamais été aussi inhospitaliers !
Nos villes sou raient déjà : délitement des liens sociaux, privatisation du sol par le libéralisme rampant, contrôle armé chronique depuis les attentats, penchant politique pour le tourisme, attaque du milieu habité, perte d’échelle.
Aujourd’hui, la peur de la contagion nous a marqués et laisse une empreinte tangible dans nos corps, ainsi que dans notre relation aux autres et aux lieux partagés.
C’est le moment de transformer nos liens. L’art
a cette puissante capacité ! Il est urgent de réinventer la rencontre entre artistes et habitants, recoudre le lien des retrouvailles. Il ne s’agit plus de déposer des ovnis artistiques destinés à une consommation culturelle. Il s’agit de proposer des objets artistiques reliés à une ville en mutation et à ses habitants.
Après un an de rencontres avec des familles de lʼaristocratie belge contemporaine, le photographe... more Après un an de rencontres avec des familles de lʼaristocratie belge contemporaine, le photographe britannique Rip Hopkins réalise une oeuvre intemporelle et inclassable qui ouvre un regard inédit sur lʼaristocratie tout en questionnant notre rapport au portrait.