Yves Lichtenberger | Université Paris-Est Marne-la-Vallée (original) (raw)
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Papers by Yves Lichtenberger
Sociol Trav, 2001
Lˈanalyse de lˈéconomie interne du « modèle de la qualification » et du « modèle de la compétence... more Lˈanalyse de lˈéconomie interne du « modèle de la qualification » et du « modèle de la compétence » conclut à leur nette opposition. Le premier de ces modèles repose sur la stabilisation dˈune relation – entre capacités individuelles, ancienneté et poste de travail – qui permet de déduire, quasi-mécaniquement, les minima salariaux. Le « modèle de la compétence » repose sur lˈengagement et la mobilisation des salariés et valorise la coopération, lˈautonomie et la responsabilité. La question de lˈévaluation est au centre de ce second modèle. Compléter cette analyse par lˈobservation empirique de la mise en œuvre de ces modèles, amène cependant à constater quˈil faut relativiser considérablement leur opposition. Les systèmes de classification à la base du « modèle de la qualification » sont divers, inégalement précis, et leur emprise nˈa jamais été effective que sur certaines branches dˈactivité. De la même manière, lˈexamen de la mise en œuvre du « modèle de la compétence » fait apparaître des usages qui se situent entre deux formes dˈévaluation en concurrence : une évaluation des compétences totalement individualisée dˈune part, et une évaluation de la compétence dˈun collectif considéré comme une totalité, dˈautre part. Pour les auteurs, il convient donc dˈapprofondir lˈétude empirique des manières dont la compétence est aujourdˈhui prise en compte, pour mieux cerner leurs conséquences sur les formes de la négociation et de lˈaction collective.The analysis of the ‘internal economy’ of the ‘qualification’ and ‘competence’ models reveals the clear-cut opposition between them. The first one is based on stabilizing the relation between individual abilities, seniority and job positions, whence wage minima can be deduced in an almost mechanical way. It establishes a ‘virtuous’ circle between the production of durable regulations and of collective identities. The competence model, based on involving and mobilizing wage-earners, values cooperation, autonomy and responsibility. It centers around the problem of evaluation: by workers, of the way the firm appreciates their qualities; by the firm for the evaluation of wage-earners’ individual performance. However, when this analysis is completed with an empirical examination of how these models have been implemented, the aforementioned opposition turns out to be much less clear-cut: these two models do not mutually exclude each other. The classificatory systems underlying the qualification model are of diverse sorts and of varying precision; they have had an influence only in certain branches of the economy. The use of conventional grids with classificatory criteria provides further evidence of the limits encountered in implementing this model. Likewise, when examining how the other model has been implemented, we notice uses of it lying in-between two competing types of evaluation: a fully individualized evaluation of competence and an evaluation of the competence of a group considered as a whole and the latter type does not cause the possibilities for upward mobility in the firm to vanish any more than it necessarily weakens wage-earners’ capacity for negotiating. It would be worthwhile to conduct further empirical studies of how competence now enters into account so as to more clearly detect the consequences on bargaining and collective action.
-Longtemps réservée aux seuls professionnels, l'exigence de compétence(s) s'étend aujourd'hui à l... more -Longtemps réservée aux seuls professionnels, l'exigence de compétence(s) s'étend aujourd'hui à l'ensemble des salariés. Autour de ce concept se construisent un ensemble de démarches et d'outils de gestion qui accompagnent une nouvelle conception de l'entreprise et des relations de travail. Là où l'organisation cherchait à cadrer a priori l'activité par la prescription des tâches, elle appelle aujourd'hui à la prise d'initiative, à la coopération, à l'autonomie et à la responsabilité. Les définitions de la compétence et leurs modes d'évaluation sont au coeur d'intenses débats sociaux nourris d'apports scientifiques de plusieurs disciplines, tout autant que de ceux de responsables d'entreprises et de syndicalistes, de formateurs et de consultants. Effet d'un durcissement de la concurrence ? Diffusion d'un nouveau modèle ? Ce texte essaie de cerner les moments d'apprentissage de nouvelles formes de performances et de mobilisation des individus au travail qui incitent à une redéfinition de la valeur même du travail et de ses modes de reconnaissance.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Jun 3, 2014
L'industrie n'est plus ce qu'elle était, heureusement ! L'industrie française n'est pas non plus ... more L'industrie n'est plus ce qu'elle était, heureusement ! L'industrie française n'est pas non plus ce qu'elle pourrait être. Cette contribution essaie de mettre en avant ce qui constitue la force innovante des évolutions du travail industriel : l'attention portée à l'initiative et pas seulement à l'exécution, à la compétence et pas seulement à la qualification, aux ajustements mutuels et pas seulement à la programmation, à la coopération et pas seulement à la coordination, à la responsabilité personnelle et pas seulement à l'obéissance hiérarchique.
2èmes journées Tuning en France, table ronde "l'approche des formations par les compétences : un outil de dialogue entre l'enseignement supérieur et les milieux professionnels", 13-14 mars 2008, Lyon (France), Mar 13, 2008
La Recherche et l’Innovation en France, 2012
Administration & Éducation
Activites, 2020
Ce document a été généré automatiquement le 23 septembre 2020. Activités est mis à disposition se... more Ce document a été généré automatiquement le 23 septembre 2020. Activités est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 4.0 International.
Sociologie du Travail, 2001
L'analyse de l'économie interne du « modèle de la qualification » et du « modèle de la compétence... more L'analyse de l'économie interne du « modèle de la qualification » et du « modèle de la compétence » conclut à leur nette opposition. Le premier de ces modèles repose sur la stabilisation d'une relation -entre capacités individuelles, ancienneté et poste de travail -qui permet de déduire, quasi-mécaniquement, les minima salariaux. Le « modèle de la compétence » repose sur l'engagement et la mobilisation des salariés et valorise la coopération, l'autonomie et la responsabilité. La question de l'évaluation est au centre de ce second modèle. Compléter cette analyse par l'observation empirique de la mise en oeuvre de ces modèles, amène cependant à constater qu'il faut relativiser considérablement leur opposition. Les systèmes de classification à la base du « modèle de la qualification » sont divers, inégalement précis, et leur emprise n'a jamais été effective que sur certaines branches d'activité. De la même manière, l'examen de la mise en oeuvre du « modèle de la compétence » fait apparaître des usages qui se situent entre deux formes d'évaluation en concurrence : une évaluation des compétences totalement individualisée d'une part, et une évaluation de la compétence d'un collectif considéré comme une totalité, d'autre part. Pour les auteurs, il convient donc d'approfondir l'étude empirique des manières dont la compétence est aujourd'hui prise en compte, pour mieux cerner leurs conséquences sur les formes de la négociation et de l'action collective. © 2001 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS
Sociol Trav, 2001
Lˈanalyse de lˈéconomie interne du « modèle de la qualification » et du « modèle de la compétence... more Lˈanalyse de lˈéconomie interne du « modèle de la qualification » et du « modèle de la compétence » conclut à leur nette opposition. Le premier de ces modèles repose sur la stabilisation dˈune relation – entre capacités individuelles, ancienneté et poste de travail – qui permet de déduire, quasi-mécaniquement, les minima salariaux. Le « modèle de la compétence » repose sur lˈengagement et la mobilisation des salariés et valorise la coopération, lˈautonomie et la responsabilité. La question de lˈévaluation est au centre de ce second modèle. Compléter cette analyse par lˈobservation empirique de la mise en œuvre de ces modèles, amène cependant à constater quˈil faut relativiser considérablement leur opposition. Les systèmes de classification à la base du « modèle de la qualification » sont divers, inégalement précis, et leur emprise nˈa jamais été effective que sur certaines branches dˈactivité. De la même manière, lˈexamen de la mise en œuvre du « modèle de la compétence » fait apparaître des usages qui se situent entre deux formes dˈévaluation en concurrence : une évaluation des compétences totalement individualisée dˈune part, et une évaluation de la compétence dˈun collectif considéré comme une totalité, dˈautre part. Pour les auteurs, il convient donc dˈapprofondir lˈétude empirique des manières dont la compétence est aujourdˈhui prise en compte, pour mieux cerner leurs conséquences sur les formes de la négociation et de lˈaction collective.The analysis of the ‘internal economy’ of the ‘qualification’ and ‘competence’ models reveals the clear-cut opposition between them. The first one is based on stabilizing the relation between individual abilities, seniority and job positions, whence wage minima can be deduced in an almost mechanical way. It establishes a ‘virtuous’ circle between the production of durable regulations and of collective identities. The competence model, based on involving and mobilizing wage-earners, values cooperation, autonomy and responsibility. It centers around the problem of evaluation: by workers, of the way the firm appreciates their qualities; by the firm for the evaluation of wage-earners’ individual performance. However, when this analysis is completed with an empirical examination of how these models have been implemented, the aforementioned opposition turns out to be much less clear-cut: these two models do not mutually exclude each other. The classificatory systems underlying the qualification model are of diverse sorts and of varying precision; they have had an influence only in certain branches of the economy. The use of conventional grids with classificatory criteria provides further evidence of the limits encountered in implementing this model. Likewise, when examining how the other model has been implemented, we notice uses of it lying in-between two competing types of evaluation: a fully individualized evaluation of competence and an evaluation of the competence of a group considered as a whole and the latter type does not cause the possibilities for upward mobility in the firm to vanish any more than it necessarily weakens wage-earners’ capacity for negotiating. It would be worthwhile to conduct further empirical studies of how competence now enters into account so as to more clearly detect the consequences on bargaining and collective action.
-Longtemps réservée aux seuls professionnels, l'exigence de compétence(s) s'étend aujourd'hui à l... more -Longtemps réservée aux seuls professionnels, l'exigence de compétence(s) s'étend aujourd'hui à l'ensemble des salariés. Autour de ce concept se construisent un ensemble de démarches et d'outils de gestion qui accompagnent une nouvelle conception de l'entreprise et des relations de travail. Là où l'organisation cherchait à cadrer a priori l'activité par la prescription des tâches, elle appelle aujourd'hui à la prise d'initiative, à la coopération, à l'autonomie et à la responsabilité. Les définitions de la compétence et leurs modes d'évaluation sont au coeur d'intenses débats sociaux nourris d'apports scientifiques de plusieurs disciplines, tout autant que de ceux de responsables d'entreprises et de syndicalistes, de formateurs et de consultants. Effet d'un durcissement de la concurrence ? Diffusion d'un nouveau modèle ? Ce texte essaie de cerner les moments d'apprentissage de nouvelles formes de performances et de mobilisation des individus au travail qui incitent à une redéfinition de la valeur même du travail et de ses modes de reconnaissance.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Jun 3, 2014
L'industrie n'est plus ce qu'elle était, heureusement ! L'industrie française n'est pas non plus ... more L'industrie n'est plus ce qu'elle était, heureusement ! L'industrie française n'est pas non plus ce qu'elle pourrait être. Cette contribution essaie de mettre en avant ce qui constitue la force innovante des évolutions du travail industriel : l'attention portée à l'initiative et pas seulement à l'exécution, à la compétence et pas seulement à la qualification, aux ajustements mutuels et pas seulement à la programmation, à la coopération et pas seulement à la coordination, à la responsabilité personnelle et pas seulement à l'obéissance hiérarchique.
2èmes journées Tuning en France, table ronde "l'approche des formations par les compétences : un outil de dialogue entre l'enseignement supérieur et les milieux professionnels", 13-14 mars 2008, Lyon (France), Mar 13, 2008
La Recherche et l’Innovation en France, 2012
Administration & Éducation
Activites, 2020
Ce document a été généré automatiquement le 23 septembre 2020. Activités est mis à disposition se... more Ce document a été généré automatiquement le 23 septembre 2020. Activités est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 4.0 International.
Sociologie du Travail, 2001
L'analyse de l'économie interne du « modèle de la qualification » et du « modèle de la compétence... more L'analyse de l'économie interne du « modèle de la qualification » et du « modèle de la compétence » conclut à leur nette opposition. Le premier de ces modèles repose sur la stabilisation d'une relation -entre capacités individuelles, ancienneté et poste de travail -qui permet de déduire, quasi-mécaniquement, les minima salariaux. Le « modèle de la compétence » repose sur l'engagement et la mobilisation des salariés et valorise la coopération, l'autonomie et la responsabilité. La question de l'évaluation est au centre de ce second modèle. Compléter cette analyse par l'observation empirique de la mise en oeuvre de ces modèles, amène cependant à constater qu'il faut relativiser considérablement leur opposition. Les systèmes de classification à la base du « modèle de la qualification » sont divers, inégalement précis, et leur emprise n'a jamais été effective que sur certaines branches d'activité. De la même manière, l'examen de la mise en oeuvre du « modèle de la compétence » fait apparaître des usages qui se situent entre deux formes d'évaluation en concurrence : une évaluation des compétences totalement individualisée d'une part, et une évaluation de la compétence d'un collectif considéré comme une totalité, d'autre part. Pour les auteurs, il convient donc d'approfondir l'étude empirique des manières dont la compétence est aujourd'hui prise en compte, pour mieux cerner leurs conséquences sur les formes de la négociation et de l'action collective. © 2001 Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS