Emmanuelle Berthiaud | Université de Picardie Jules Verne (original) (raw)
Uploads
Books by Emmanuelle Berthiaud
Thesis by Emmanuelle Berthiaud
ATTENDRE UN ENFANT : VECU ET REPRESENTATIONS DE LA GROSSESSE AUX XVIIIème ET XIXème SIECLES EN FR... more ATTENDRE UN ENFANT : VECU ET REPRESENTATIONS DE LA GROSSESSE AUX XVIIIème ET XIXème SIECLES EN FRANCE
Préparées à être mères dès l’enfance, les femmes cherchent à être enceintes rapidement une fois mariées. La grossesse, par ses mystères et ses enjeux, suscite un intérêt particulier de la part des populations et des médecins, ainsi que la mise en œuvre de multiples précautions.
Menacé par une foule de maux et d’accidents, cet état fait l’objet d’une attention accrue du monde médical, néanmoins souvent impuissant. Les nouveaux enjeux démographiques et sociaux conduisent à une plus grande médicalisation de la gestation, essentiellement chez les élites. Certaines grossesses sont cependant malvenues, comme dans l’amour hors mariage ou quand les couples cherchent à limiter leur fécondité. Diverses solutions permettent parfois d’éviter une grossesse, de la cacher ou de la détruire.
Les femmes enceintes occupent une place particulière au sein des réseaux traditionnels (famille, entourage, clergé). Dans un contexte de revalorisation de la maternité, leur rôle et leur image évoluent dans la société, comme en témoignent l’art et la littérature. Les tabous et les connotations globalement négatives qui s’attachent à la grossesse expliquent que cet état garde une place ambigüe dans l’identité féminine.
EXPECTING A CHILD: THE REALITY AND THE REPRESENTATION OF PREGNANCY IN THE XVIIITH AND XIXTH CENTURIES
Groomed for motherhood from childhood, women tried to fall pregnant as soon as they were married. The mystery and the seriousness of pregnancy made it a subject of intense interest and involved numerous precautions.
Since pregnancy was threatened by a host of problems and possible accidents, it attracted growing attention on the part of the medical profession, although the latter was often powerless to intervene. New demographic and social issues led to increased support for pregnancy on the part of the medical profession. Some pregnancies were unwanted, as in the case of extra-marital sex, or when couples sought to limit the size of their family. Pregnancy could sometimes be avoided, covered up or ended, by a variety of means.
Pregnant women occupied a particular place within the traditional social networks (the family, one’s immediate circle, the Church). In the light of a changing view of motherhood, the pregnant woman’s role and image in society and feminine identity evolved, as is evidenced in art and literature.
Papers by Emmanuelle Berthiaud
« Une scène de naissance », article co-écrit avec Nathalie Sage Pranchère, dans la revue Sensibil... more « Une scène de naissance », article co-écrit avec Nathalie Sage Pranchère, dans la revue Sensibilités. Histoire, critique et sciences sociales, coordo. par Q. Deluermoz, C. Ingrao, H. Mazurel, C. Vidal-Naquet, n°3, « Corps au paroxysme », novembre 2017.
Emmanuelle Berthiaud « Si quelque femme devant ou après avoir été condamnée à mort, paraît ou déc... more Emmanuelle Berthiaud « Si quelque femme devant ou après avoir été condamnée à mort, paraît ou déclare être enceinte, les juges ordonneront qu'elle sera visitée par des matrones qui seront nommées d'office, et qui feront leur rapport dans la forme prescrite au titre des experts, par notre ordonnance du mois d'avril 1667 et si elle se trouve enceinte, l'exécution sera différée jusques après son accouchement » 1 .
a grossesse est un état fréquent aux XVII e et XIX e siècles. Elle concerne environ 80 % des femm... more a grossesse est un état fréquent aux XVII e et XIX e siècles. Elle concerne environ 80 % des femmes sous l'Ancien régime et encore plus de 70 % au XIX e siècle 1 . Les femmes ont alors beaucoup d'enfants, tôt et longtemps. L'exemple de Marianne Lappara, une patiente du Dr Mattéi, est éloquent 2 . Âgée de 36 ans en 1855, elle en est à sa quatorzième grossesse, dont quatre se sont terminées par des fausses couches. Sans être la norme de l'époque, cette situation est loin d'être exceptionnelle. On estime ainsi que les femmes mariées mettent au monde entre quatre et cinq enfants au début du XVIII e siècle ; environ trois à la fin du XIX e siècle, ce qui correspond à une période de 27 à 45 mois en état de grossesse. Ces chiffres ne sont qu'une moyenne qui cache d'importantes disparités d'un couple à l'autre et qui ne tient pas compte des gestations se terminant par des fausses couches.
D ans la première année de mon mariage, j'eus le malheur de perdre ma bonne, mon excellente mère.... more D ans la première année de mon mariage, j'eus le malheur de perdre ma bonne, mon excellente mère. et un cher petit être que j'attendais comme une consolation devança le terme de sa naissance et ne vécut pas. L'année suivante, j'eue une deuxième grossesse, alors que mon mari dut partir pour le siège de Verdun.
Book Reviews by Emmanuelle Berthiaud
Conference Presentations by Emmanuelle Berthiaud
Conference, colloquium by Emmanuelle Berthiaud
ATTENDRE UN ENFANT : VECU ET REPRESENTATIONS DE LA GROSSESSE AUX XVIIIème ET XIXème SIECLES EN FR... more ATTENDRE UN ENFANT : VECU ET REPRESENTATIONS DE LA GROSSESSE AUX XVIIIème ET XIXème SIECLES EN FRANCE
Préparées à être mères dès l’enfance, les femmes cherchent à être enceintes rapidement une fois mariées. La grossesse, par ses mystères et ses enjeux, suscite un intérêt particulier de la part des populations et des médecins, ainsi que la mise en œuvre de multiples précautions.
Menacé par une foule de maux et d’accidents, cet état fait l’objet d’une attention accrue du monde médical, néanmoins souvent impuissant. Les nouveaux enjeux démographiques et sociaux conduisent à une plus grande médicalisation de la gestation, essentiellement chez les élites. Certaines grossesses sont cependant malvenues, comme dans l’amour hors mariage ou quand les couples cherchent à limiter leur fécondité. Diverses solutions permettent parfois d’éviter une grossesse, de la cacher ou de la détruire.
Les femmes enceintes occupent une place particulière au sein des réseaux traditionnels (famille, entourage, clergé). Dans un contexte de revalorisation de la maternité, leur rôle et leur image évoluent dans la société, comme en témoignent l’art et la littérature. Les tabous et les connotations globalement négatives qui s’attachent à la grossesse expliquent que cet état garde une place ambigüe dans l’identité féminine.
EXPECTING A CHILD: THE REALITY AND THE REPRESENTATION OF PREGNANCY IN THE XVIIITH AND XIXTH CENTURIES
Groomed for motherhood from childhood, women tried to fall pregnant as soon as they were married. The mystery and the seriousness of pregnancy made it a subject of intense interest and involved numerous precautions.
Since pregnancy was threatened by a host of problems and possible accidents, it attracted growing attention on the part of the medical profession, although the latter was often powerless to intervene. New demographic and social issues led to increased support for pregnancy on the part of the medical profession. Some pregnancies were unwanted, as in the case of extra-marital sex, or when couples sought to limit the size of their family. Pregnancy could sometimes be avoided, covered up or ended, by a variety of means.
Pregnant women occupied a particular place within the traditional social networks (the family, one’s immediate circle, the Church). In the light of a changing view of motherhood, the pregnant woman’s role and image in society and feminine identity evolved, as is evidenced in art and literature.
« Une scène de naissance », article co-écrit avec Nathalie Sage Pranchère, dans la revue Sensibil... more « Une scène de naissance », article co-écrit avec Nathalie Sage Pranchère, dans la revue Sensibilités. Histoire, critique et sciences sociales, coordo. par Q. Deluermoz, C. Ingrao, H. Mazurel, C. Vidal-Naquet, n°3, « Corps au paroxysme », novembre 2017.
Emmanuelle Berthiaud « Si quelque femme devant ou après avoir été condamnée à mort, paraît ou déc... more Emmanuelle Berthiaud « Si quelque femme devant ou après avoir été condamnée à mort, paraît ou déclare être enceinte, les juges ordonneront qu'elle sera visitée par des matrones qui seront nommées d'office, et qui feront leur rapport dans la forme prescrite au titre des experts, par notre ordonnance du mois d'avril 1667 et si elle se trouve enceinte, l'exécution sera différée jusques après son accouchement » 1 .
a grossesse est un état fréquent aux XVII e et XIX e siècles. Elle concerne environ 80 % des femm... more a grossesse est un état fréquent aux XVII e et XIX e siècles. Elle concerne environ 80 % des femmes sous l'Ancien régime et encore plus de 70 % au XIX e siècle 1 . Les femmes ont alors beaucoup d'enfants, tôt et longtemps. L'exemple de Marianne Lappara, une patiente du Dr Mattéi, est éloquent 2 . Âgée de 36 ans en 1855, elle en est à sa quatorzième grossesse, dont quatre se sont terminées par des fausses couches. Sans être la norme de l'époque, cette situation est loin d'être exceptionnelle. On estime ainsi que les femmes mariées mettent au monde entre quatre et cinq enfants au début du XVIII e siècle ; environ trois à la fin du XIX e siècle, ce qui correspond à une période de 27 à 45 mois en état de grossesse. Ces chiffres ne sont qu'une moyenne qui cache d'importantes disparités d'un couple à l'autre et qui ne tient pas compte des gestations se terminant par des fausses couches.
D ans la première année de mon mariage, j'eus le malheur de perdre ma bonne, mon excellente mère.... more D ans la première année de mon mariage, j'eus le malheur de perdre ma bonne, mon excellente mère. et un cher petit être que j'attendais comme une consolation devança le terme de sa naissance et ne vécut pas. L'année suivante, j'eue une deuxième grossesse, alors que mon mari dut partir pour le siège de Verdun.