Ketty-charlotte Tirbois | Université Laval (original) (raw)

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Papers by Ketty-charlotte Tirbois

C’est indéniable, le début du XXIème siècle se trouve caractérisé par les progrès des nouvelles t... more C’est indéniable, le début du XXIème siècle se trouve caractérisé par les progrès des nouvelles technologies. Dans un monde fasciné par le cinéma, les films policiers, les thrillers, les films à suspens ou d’horreur, l’approche du réel par la recomposition de pièces ou d’indices, tente de rendre compte d’une certaine forme de réalité.
Cette tendance a également envahi les pratiques artistiques contemporaines. Des morceaux de réels sont assemblés par l’artiste, pour offrir au spectateur une nouvelle vision du monde qui l’environne. Depuis les premiers collages cubistes, en passant par les ready-made duchampiens, les artistes usent allègrement de ces méthodes d’assemblages d’éléments hétérogènes.
Ces créateurs semblent alors poser des hypothèses par le biais de cette manipulation du réel. Manipulations qui ne s’appliquent pas uniquement aux images, mais également à une certaine réalité, notamment animale, à l’heure des manipulations génétiques, du clonage, et des expérimentations scientifiques. Expérimentations qui altèrent, de manière radicale, les conditions de vie de ces animaux allant jusqu’à métamorphoser leur aspect physique, rendant ainsi toutes les hybridations possibles. On peut avancer l’hypothèse que l’artiste s’intéresse davantage à l’animal par le fait que ce dernier se rapproche progressivement de cette réalité manipulée. Ainsi, par le collage de parties d’animaux et le détournement physique de ces animaux eux-mêmes, les artistes actuels font entrer l’animal dans l’art par le biais de la taxidermie. La bête devient porteuse d’une individualité dans laquelle l’homme se reconnaît. Autrefois, doué de parole dans les Fables d’Ésope ou de La Fontaine, l’animal, par son silence, aujourd’hui, se fait paradoxalement plus humain.
Dans ce monde, les contes, mythes et légendes pourraient sembler perdre peu à peu de leur intérêt originel au profit de la science fiction et de l’audiovisuel. Pourtant il n’en est rien.
Cette présentation aborde la question du mythe et des mythologies contemporaines en résonnance à la création artistique usant de la figure animale naturalisée.
La question de la relation entre mythe et histoire de l’art n’est pas nouvelle. Il existe déjà une importante littérature scientifique sur le sujet. Cependant, il semblerait nécessaire de réactualiser les données en regard de l’utilisation croissante de la physicalité animale dans les créations contemporaines, afin de saisir la finalité de celles-ci.
Quel regard ces œuvres taxidermiques nous permettent-elles de porter sur nos sociétés et notre monde ? En quoi peut-on les rapprocher des mythes ? Et pourquoi ?

Le 5 octobre dernier, sur le parvis du musée des Beaux Arts d’Ottawa, a eu lieu une « Expérience ... more Le 5 octobre dernier, sur le parvis du musée des Beaux Arts d’Ottawa, a eu lieu une « Expérience », au sens que Dewey donne à ce terme, c’est à dire, une situation, un épisode, que nous qualifions spontanément « d’expérience réelle » . L’araignée monolithique et intimidante Maman , de Louise Bourgeois, s’est vue métamorphosé en théâtre d’un moment furtif et sacré, celui d’un mariage. Expérience peu banale pour le touriste et l’ottavien qui, après avoir entendu les cloches de la Basilique Notre Dame retentir, sont devenus, malgré eux, public d’une cérémonie religieuse au combien intime. Dans son chapitre, « Vivre une expérience », Dewey nous dit que lorsque se produit une expérience, une propriété domine sur toutes les autres . Cette propriété permet de caractériser l’expérience dans son ensemble. Il semble que la caractéristique qui définit ce moment inattendu, et redéfinit l’œuvre emblématique de Bourgeois, soit bien celle du mariage, de la cérémonie religieuse.

C’est indéniable, le début du XXIème siècle se trouve caractérisé par les progrès des nouvelles t... more C’est indéniable, le début du XXIème siècle se trouve caractérisé par les progrès des nouvelles technologies. Dans un monde fasciné par le cinéma, les films policiers, les thrillers, les films à suspens ou d’horreur, l’approche du réel par la recomposition de pièces ou d’indices, tente de rendre compte d’une certaine forme de réalité.
Cette tendance a également envahi les pratiques artistiques contemporaines. Des morceaux de réels sont assemblés par l’artiste, pour offrir au spectateur une nouvelle vision du monde qui l’environne. Depuis les premiers collages cubistes, en passant par les ready-made duchampiens, les artistes usent allègrement de ces méthodes d’assemblages d’éléments hétérogènes.
Ces créateurs semblent alors poser des hypothèses par le biais de cette manipulation du réel. Manipulations qui ne s’appliquent pas uniquement aux images, mais également à une certaine réalité, notamment animale, à l’heure des manipulations génétiques, du clonage, et des expérimentations scientifiques. Expérimentations qui altèrent, de manière radicale, les conditions de vie de ces animaux allant jusqu’à métamorphoser leur aspect physique, rendant ainsi toutes les hybridations possibles. On peut avancer l’hypothèse que l’artiste s’intéresse davantage à l’animal par le fait que ce dernier se rapproche progressivement de cette réalité manipulée. Ainsi, par le collage de parties d’animaux et le détournement physique de ces animaux eux-mêmes, les artistes actuels font entrer l’animal dans l’art par le biais de la taxidermie. La bête devient porteuse d’une individualité dans laquelle l’homme se reconnaît. Autrefois, doué de parole dans les Fables d’Ésope ou de La Fontaine, l’animal, par son silence, aujourd’hui, se fait paradoxalement plus humain.
Dans ce monde, les contes, mythes et légendes pourraient sembler perdre peu à peu de leur intérêt originel au profit de la science fiction et de l’audiovisuel. Pourtant il n’en est rien.
Cette présentation aborde la question du mythe et des mythologies contemporaines en résonnance à la création artistique usant de la figure animale naturalisée.
La question de la relation entre mythe et histoire de l’art n’est pas nouvelle. Il existe déjà une importante littérature scientifique sur le sujet. Cependant, il semblerait nécessaire de réactualiser les données en regard de l’utilisation croissante de la physicalité animale dans les créations contemporaines, afin de saisir la finalité de celles-ci.
Quel regard ces œuvres taxidermiques nous permettent-elles de porter sur nos sociétés et notre monde ? En quoi peut-on les rapprocher des mythes ? Et pourquoi ?

Le 5 octobre dernier, sur le parvis du musée des Beaux Arts d’Ottawa, a eu lieu une « Expérience ... more Le 5 octobre dernier, sur le parvis du musée des Beaux Arts d’Ottawa, a eu lieu une « Expérience », au sens que Dewey donne à ce terme, c’est à dire, une situation, un épisode, que nous qualifions spontanément « d’expérience réelle » . L’araignée monolithique et intimidante Maman , de Louise Bourgeois, s’est vue métamorphosé en théâtre d’un moment furtif et sacré, celui d’un mariage. Expérience peu banale pour le touriste et l’ottavien qui, après avoir entendu les cloches de la Basilique Notre Dame retentir, sont devenus, malgré eux, public d’une cérémonie religieuse au combien intime. Dans son chapitre, « Vivre une expérience », Dewey nous dit que lorsque se produit une expérience, une propriété domine sur toutes les autres . Cette propriété permet de caractériser l’expérience dans son ensemble. Il semble que la caractéristique qui définit ce moment inattendu, et redéfinit l’œuvre emblématique de Bourgeois, soit bien celle du mariage, de la cérémonie religieuse.