Henny Bijleveld | Université libre de Bruxelles (original) (raw)
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Papers by Henny Bijleveld
Pratiquer L'orthophonie, 2012
Neurolinguiste Professeure à ULB Quand Françoise Estienne m'a demandé de participer à son ouvrage... more Neurolinguiste Professeure à ULB Quand Françoise Estienne m'a demandé de participer à son ouvrage « les thérapies au fil du temps », j'ai été interpelée par sa question et je me suis mise à penser à l'évolution de mon approche en thérapie et en recherche du bégaiement, puisque les deux sont indissociables selon moi. Je me suis donc retrouvée 30 ans en arrière (1981-82), quand j'ai approché pour la première fois des jeunes personnes bègues. J'étais étudiante dans la spécialisation de Neurolinguistique, à l'époque une Licence Spéciale, ce qu'on appellerait aujourd'hui un MAnaMA. Quand mon professeur Yvan Lebrun, m'a demandé de m'occuper de quelques personnes bègues, sa demande me surprenait et me paralysait, car je n'avais qu'une connaissance très limitée et superficielle du trouble en question. En plus, il n'y avait personne de compétent pour guider mes premiers pas sur ce chemin si difficile. J'avais donc très peur d'accepter cette demande, tout en étant réconfortée par la confiance qui m'était faite par mon professeur. A cette époque, j'ai eu deux encouragements (deux chances ?) qui ont changé le cours de ma vie professionnelle et celui de ma vie tout court. Tout d'abord, le Professeur Lebrun m'a parlé calmement, en me disant toute la confiance qu'il avait dans ma compétence. Puis il a ajouté une phrase qui a rendu tout possible. Il a dit : » Tu commences par observer et tu essaies de 1 comprendre la personne dans son ensemble et dans son contexte. Puis, tu poseras des questions afin de mieux comprendre encore. Puis, tu analyseras la situation et tu verras ce que tu peux faire. Si dans 3 mois, tu as l'impression que ce n'est pas possible, tu reviens me parler et tu arrêteras ». J'ai compris plus tard qu'il m'avait donné l'essence même de toute forme de thérapie. En effet : observer, analyser, comprendre et agir sont la base de tout travail thérapeutique. Une deuxième chance s'est présentée à ce moment-là. Nous avons eu à l'université (VUB), pendant 3 mois, la visite de la Professeure Chokler d'Argentine, spécialiste de la psychomotircité et du bégaiement. Elle m'a initiée dans une sorte d'approche thérapeutique du bégaiement, un aspect important, c'est-à-dire la base physique, le corps. Elle m'a fait comprendre que la personne bègue ne manifeste pas seulement des tensions au niveau de la parole, mais également au niveau du corps. Elle m'a fait comprendre qu'une thérapie de la parole peut commencer par autre chose que le travail de la parole. La porte d'entrée corporelle peut signifier une excellente base de travail. Et un corps qui se sent mieux se traduit presque automatiquement par une parole qui va mieux. La lecture de « L'enfant et son corps », de Kreisler, Fain, Soulé (1974) et de « Stammering as a Psychosomatic Disorder' » de Stein (1953), ainsi que « L'activité psychomotice de l'enfant » de Ajuriaguerra et Diatkine (1978) confirmaient cette vision. N'oublions pas que l'enfant commence par bouger son corps pour découvrir le monde avec et par lui. C'est donc le corps qui est au départ, à côté des cris, le moyen d'expression et d'apprentissage primaire. Un petit enfant qui a l'occasion de librement bouger son corps, qui peut expérimenter cette liberté corporelle dans le cadre familial est en général un enfant heureux. Etre bien dans son corps est également la base de la confiance en soi (Stambak, 2
Pratiquer L'orthophonie, 2012
Mr. B., a 57- year- old three lingual executive in an American Company was victim of a road accid... more Mr. B., a 57- year- old three lingual executive in an American Company was victim of a road accident. He was brought to hospital where no obvious lesions were found.
Following this accident, he suffered from constant nightmares with flashbacks of the accident, insomnia, loss of concentration, loss of memory and attention, emotional instability, great fatigue and anxiety.
As to the speech problems, he suffered from word finding problems and stuttering.
All the specialist reports (psychiatrist, first RMI etc.) concluded that he suffered from Post Traumatic Stress Disorder.
When he came to see me for a neurolinguistic analysis of his stuttering, I was puzzled by different aspects of his speech that did not fit in with “psychogenic stuttering following a choc”.
The analysis of his speech and the speech problems opened the way to more investigations.
This case study is emblematic for/of the assumption that very careful neurolinguistic analysis can detect neurological dysfunction linked to fine, discrete and diffuse lesions that might not be immediately detected by fRMI.
Les études actuelles ont pris plusieurs directions: a. recherches concernant la notion du bi/... more Les études actuelles ont pris plusieurs directions:
a. recherches concernant la notion du bi/multilinguisme avec ses distinctions et de plus en plus de précisions quant à l’âge d’acquisition de la L2.
b. recherches sur les compétences métalinguistiques et cognitives comme résultantes du multilinguisme par rapport aux enfants unilingues/monolingues.
c. recherche sur le cerveau des multilingues afin de déterminer si- sous l’effet du multilinguisme – le cerveau des enfants/adultes multilingues fonctionne différemment de celui des monolingues.
Cette dernière question est de taille, car les résultats des études pourraient ouvrir de nouvelles voies pour l’enseignement.
RÉSUMÉ : La manifestation d’un bégaiement : complexité et interaction dynamique des systèmes céré... more RÉSUMÉ : La manifestation d’un bégaiement : complexité et interaction dynamique des
systèmes cérébraux
Parler du bégaiement en tant que phénomène audible ne nous dit peu ou rien de la complexité et de
la dynamique des structures neuronales en jeu lors de la manifestation d’un moment de bégaiement.
Parler du bégaiement ne rend pas compte des différences qui existent tant au niveau des symptômes
audibles qu’au niveau des facteurs éventuellement en jeu.
Cet article interroge la complexité de la dynamique en jeu dans le dysfonctionnement neuronal qui
se manifeste dans des moments de bégaiement.
Mots clés : Bégaiement – Fonctionnement dynamique et complexe – Structures corticales et souscorticales
– Influences multiples.
SUMMARY: How does stammering manifest itself and dynamic interaction with brain systems
Speaking of stuttering as an audible phenomenon tells us little or nothing about the complexity and
the dynamics of the neural structures during the manifestation of a stuttering moment.
Speaking of stuttering tells us little about the differences that exist as well as at the level of audible
symptoms as about the eventual causes of that precise stuttering moment.
It is this complexity and these dynamics that are questioned in this article.
Key words: Stuttering – Dynamic and complex functioning – Cortical and sub-cortical structures
– Multiple influences.
Abstract Background:Recently, a case report described a decrease in frequency of stuttering after... more Abstract
Background:Recently, a case report described a decrease in frequency of stuttering after intake of methylphenidate
(MPH). Objective: This study was undertaken to investigate if this effect could again be reproduced in a population of
young healthy male adult persons with developmental stuttering. Methods: A double-blind randomized crossover trial,
with a 2-week washout period, including 15 Dutch-speaking young healthy persons with developmental stuttering, assessed
the effects of a single dose of 20 mg MPH compared with placebo on stuttering. Dependent and 1-sample t tests were
used to detect significant differences. The end point was the number of stutter moments and self-perceived improvement.
Results: MPH yielded a significant decrease in the number of stutter moments when reading and speaking (P = 0.002),
which was not the case with placebo (P = 0.090). There was a significant improvement from baseline after intake of MPH as
compared with placebo (P = 0.003). Self-perceived improvement with MPH was not significantly better as compared with
placebo (P = 0.28). Conclusions: This study showed that the participants had an objective statistically significant decrease
in the frequency of stuttering with MPH, and this was not the case with placebo. This was also the case for a reduction in
stutter moments when reading out loud and speaking spontaneously. However, this result was not subjectively perceived
by the participants.
Keywords
developmental stuttering, methylphenidate, stuttering, treatment, d-amphetamine
Journal of Fluency Disorders, Jan 1, 1990
Pratiquer L'orthophonie, 2012
Neurolinguiste Professeure à ULB Quand Françoise Estienne m'a demandé de participer à son ouvrage... more Neurolinguiste Professeure à ULB Quand Françoise Estienne m'a demandé de participer à son ouvrage « les thérapies au fil du temps », j'ai été interpelée par sa question et je me suis mise à penser à l'évolution de mon approche en thérapie et en recherche du bégaiement, puisque les deux sont indissociables selon moi. Je me suis donc retrouvée 30 ans en arrière (1981-82), quand j'ai approché pour la première fois des jeunes personnes bègues. J'étais étudiante dans la spécialisation de Neurolinguistique, à l'époque une Licence Spéciale, ce qu'on appellerait aujourd'hui un MAnaMA. Quand mon professeur Yvan Lebrun, m'a demandé de m'occuper de quelques personnes bègues, sa demande me surprenait et me paralysait, car je n'avais qu'une connaissance très limitée et superficielle du trouble en question. En plus, il n'y avait personne de compétent pour guider mes premiers pas sur ce chemin si difficile. J'avais donc très peur d'accepter cette demande, tout en étant réconfortée par la confiance qui m'était faite par mon professeur. A cette époque, j'ai eu deux encouragements (deux chances ?) qui ont changé le cours de ma vie professionnelle et celui de ma vie tout court. Tout d'abord, le Professeur Lebrun m'a parlé calmement, en me disant toute la confiance qu'il avait dans ma compétence. Puis il a ajouté une phrase qui a rendu tout possible. Il a dit : » Tu commences par observer et tu essaies de 1 comprendre la personne dans son ensemble et dans son contexte. Puis, tu poseras des questions afin de mieux comprendre encore. Puis, tu analyseras la situation et tu verras ce que tu peux faire. Si dans 3 mois, tu as l'impression que ce n'est pas possible, tu reviens me parler et tu arrêteras ». J'ai compris plus tard qu'il m'avait donné l'essence même de toute forme de thérapie. En effet : observer, analyser, comprendre et agir sont la base de tout travail thérapeutique. Une deuxième chance s'est présentée à ce moment-là. Nous avons eu à l'université (VUB), pendant 3 mois, la visite de la Professeure Chokler d'Argentine, spécialiste de la psychomotircité et du bégaiement. Elle m'a initiée dans une sorte d'approche thérapeutique du bégaiement, un aspect important, c'est-à-dire la base physique, le corps. Elle m'a fait comprendre que la personne bègue ne manifeste pas seulement des tensions au niveau de la parole, mais également au niveau du corps. Elle m'a fait comprendre qu'une thérapie de la parole peut commencer par autre chose que le travail de la parole. La porte d'entrée corporelle peut signifier une excellente base de travail. Et un corps qui se sent mieux se traduit presque automatiquement par une parole qui va mieux. La lecture de « L'enfant et son corps », de Kreisler, Fain, Soulé (1974) et de « Stammering as a Psychosomatic Disorder' » de Stein (1953), ainsi que « L'activité psychomotice de l'enfant » de Ajuriaguerra et Diatkine (1978) confirmaient cette vision. N'oublions pas que l'enfant commence par bouger son corps pour découvrir le monde avec et par lui. C'est donc le corps qui est au départ, à côté des cris, le moyen d'expression et d'apprentissage primaire. Un petit enfant qui a l'occasion de librement bouger son corps, qui peut expérimenter cette liberté corporelle dans le cadre familial est en général un enfant heureux. Etre bien dans son corps est également la base de la confiance en soi (Stambak, 2
Pratiquer L'orthophonie, 2012
Mr. B., a 57- year- old three lingual executive in an American Company was victim of a road accid... more Mr. B., a 57- year- old three lingual executive in an American Company was victim of a road accident. He was brought to hospital where no obvious lesions were found.
Following this accident, he suffered from constant nightmares with flashbacks of the accident, insomnia, loss of concentration, loss of memory and attention, emotional instability, great fatigue and anxiety.
As to the speech problems, he suffered from word finding problems and stuttering.
All the specialist reports (psychiatrist, first RMI etc.) concluded that he suffered from Post Traumatic Stress Disorder.
When he came to see me for a neurolinguistic analysis of his stuttering, I was puzzled by different aspects of his speech that did not fit in with “psychogenic stuttering following a choc”.
The analysis of his speech and the speech problems opened the way to more investigations.
This case study is emblematic for/of the assumption that very careful neurolinguistic analysis can detect neurological dysfunction linked to fine, discrete and diffuse lesions that might not be immediately detected by fRMI.
Les études actuelles ont pris plusieurs directions: a. recherches concernant la notion du bi/... more Les études actuelles ont pris plusieurs directions:
a. recherches concernant la notion du bi/multilinguisme avec ses distinctions et de plus en plus de précisions quant à l’âge d’acquisition de la L2.
b. recherches sur les compétences métalinguistiques et cognitives comme résultantes du multilinguisme par rapport aux enfants unilingues/monolingues.
c. recherche sur le cerveau des multilingues afin de déterminer si- sous l’effet du multilinguisme – le cerveau des enfants/adultes multilingues fonctionne différemment de celui des monolingues.
Cette dernière question est de taille, car les résultats des études pourraient ouvrir de nouvelles voies pour l’enseignement.
RÉSUMÉ : La manifestation d’un bégaiement : complexité et interaction dynamique des systèmes céré... more RÉSUMÉ : La manifestation d’un bégaiement : complexité et interaction dynamique des
systèmes cérébraux
Parler du bégaiement en tant que phénomène audible ne nous dit peu ou rien de la complexité et de
la dynamique des structures neuronales en jeu lors de la manifestation d’un moment de bégaiement.
Parler du bégaiement ne rend pas compte des différences qui existent tant au niveau des symptômes
audibles qu’au niveau des facteurs éventuellement en jeu.
Cet article interroge la complexité de la dynamique en jeu dans le dysfonctionnement neuronal qui
se manifeste dans des moments de bégaiement.
Mots clés : Bégaiement – Fonctionnement dynamique et complexe – Structures corticales et souscorticales
– Influences multiples.
SUMMARY: How does stammering manifest itself and dynamic interaction with brain systems
Speaking of stuttering as an audible phenomenon tells us little or nothing about the complexity and
the dynamics of the neural structures during the manifestation of a stuttering moment.
Speaking of stuttering tells us little about the differences that exist as well as at the level of audible
symptoms as about the eventual causes of that precise stuttering moment.
It is this complexity and these dynamics that are questioned in this article.
Key words: Stuttering – Dynamic and complex functioning – Cortical and sub-cortical structures
– Multiple influences.
Abstract Background:Recently, a case report described a decrease in frequency of stuttering after... more Abstract
Background:Recently, a case report described a decrease in frequency of stuttering after intake of methylphenidate
(MPH). Objective: This study was undertaken to investigate if this effect could again be reproduced in a population of
young healthy male adult persons with developmental stuttering. Methods: A double-blind randomized crossover trial,
with a 2-week washout period, including 15 Dutch-speaking young healthy persons with developmental stuttering, assessed
the effects of a single dose of 20 mg MPH compared with placebo on stuttering. Dependent and 1-sample t tests were
used to detect significant differences. The end point was the number of stutter moments and self-perceived improvement.
Results: MPH yielded a significant decrease in the number of stutter moments when reading and speaking (P = 0.002),
which was not the case with placebo (P = 0.090). There was a significant improvement from baseline after intake of MPH as
compared with placebo (P = 0.003). Self-perceived improvement with MPH was not significantly better as compared with
placebo (P = 0.28). Conclusions: This study showed that the participants had an objective statistically significant decrease
in the frequency of stuttering with MPH, and this was not the case with placebo. This was also the case for a reduction in
stutter moments when reading out loud and speaking spontaneously. However, this result was not subjectively perceived
by the participants.
Keywords
developmental stuttering, methylphenidate, stuttering, treatment, d-amphetamine
Journal of Fluency Disorders, Jan 1, 1990