Simone Benazzo | Université libre de Bruxelles (original) (raw)
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Papers by Simone Benazzo
Kolegium Europy Wschodniej im. Jana Nowaka-Jeziorańskiego we Wrocławiu, 2017
Exaspéré par les enquêtes que lançait de façon incessante le bureau de statistique du ministère d... more Exaspéré par les enquêtes que lançait de façon incessante le bureau de statistique du ministère de l'Intérieur, Vaublanc, qui fut préfet de l'Empire, se venge dans ses mémoires en écrivant : "les faiseurs de statistiques ont beau faire, un bon raisonnement vaudra toujours mieux que des chiffres et même les chiffres ne seront utiles que lorsqu'ils serviront de base et d'appui à des raisonnements justes. Or des raisonnements demandent un style clair et méthodique que ne comportent point des tableaux." Au sein même du bureau de statistique la contestation s'établit. Deferrière mettait en cause le chef du bureau, Duquesnoy : "la fixation la plus exacte du nombre de légumes que la France produit ne fera pas venir un chou de plus dans ses jardins." Pourtant les enquêtes statistiques de l'Empire sont d'une grande richesse et présentent un réel intérêt pour l'historien. Celle relative à la céramique, sous l'égide de Brongniart, administrateur de la manufacture de Sèvres, menée entre 1806 et 1810 et à laquelle répondirent plus de trente préfets, était restée inédite. On connaissait l'enquête industrielle de 1806, celles qui concernèrent les manufactures de coton, les mines et les forges, les tanneries, les papeteries, le roulage, mais l'enquête sur la céramique n'est pas mentionnée dans les Sources statistiques de l'histoire de France de Bertrand Gille. Si, depuis, ont été publiés les ouvrages de Jean-Claude Perrot et Louis Bergeron sur les statistiques impériales, l'enquête de Brongniart a continué à échapper aux recherches, sans doute parce qu'elle se trouvait au musée national de Céramique. La voici mise enfin à la disposition des chercheurs grâce au long et fructueux travail de Michel Dubus, technicien de recherche et de Béatrice Pannequin, conservateur en chef du patrimoine. Rien de ce qui touche aux matériaux employés comme aux techniques utilisées n'a échappé au zèle des enquêteurs. C'est l'art de la Céramique sous l'Empire qu'éclaire l'enquête menée par Brongniart dans les départements de la France napoléonienne. Et si la valeur des informations statistiques n'est pas toujours sûre dans certaines enquêtes de l'époque, notamment dans le domaine agricole, ici, grâce à la vigilance de Brongniart, nous disposons de documents beaucoup plus fiables qu'à l'ordinaire. L'ouvrage que nous proposent Michel Dubus et Béatrice Pannequin fait entrer les céramistes dans l'épopée napoléonienne aux côtés des conseillers d'état et des grognards. Nous savons tout, ou presque tout désormais, sur un art qui joua un rôle déterminant dans la naissance du style Empire.
Journal of Nationalism Memory & Language Politics, Dec 29, 2017
Since the 2010 elections, the current Hungarian government has proven to be a very active and res... more Since the 2010 elections, the current Hungarian government has proven to be a very active and restless "memory warrior" (Bernard and Kubik 2014). The ruling party, Viktor Orbán's Fidesz, shows both a neat understanding of national history and the ability to transmit it by the adoption of different tools. This politics of memory is instrumental in granting the government political legitimacy. By ruling out oppositional actors and their historical narratives from the public sphere, Fidesz presents itself as the primary champion of Hungarian national sovereignty. Hungarians is, then, portrayed as a nation that has long suffered from the yoke of external oppression in which the Ottomans, the Habsburgs, the Soviets and eventually the Europeans figure as the enemies of the Hungarians. Specific collective memories, including the Treaty of Trianon (1920), Nazi occupation (1944-5) and socialist period (1948-90), are targeted so as to enact a sense of national belonging and pride, as well as resentment against foreigners. Moreover, in its rejection of the pluralism of memories and yearn for the homogenization of national history by marginalizing unfitting elements, this politics of memory is consistent with the System of National Cooperation (Batory 2016) that Fidesz's administration has tried to establish in Hungary. This paper carries out an in-depth analysis of Fidesz's multilayered politics of memory by investigating both its internal and external dimensions separately. In the final section, conclusions are drawn up to summarize its key tenets. Official speeches, legislative acts, and four interviews with key historians of Hungary have been used as sources.
Book Reviews by Simone Benazzo
Italian Political Science Review/Rivista Italiana di Scienza Politica
Democratization, 2022
In their latest book, Craig Calhoun, Dilip Parameshwar Gaonkar and Charles Taylor set out to diss... more In their latest book, Craig Calhoun, Dilip Parameshwar Gaonkar and Charles
Taylor set out to dissect in detail the long-term degenerations of the democratic structures that have occurred in three major democratic countries: the United States, Canada and India.
They argue that such degenerations have been caused primarily by economic neo-liberalism. This political yet depoliticizing ideological model accounts for the erosion of material and cultural foundations liberal democracies have endured since the end of the trente glorieuses - in the Western part of the globe at least.
Research papers by Simone Benazzo
Research Paper, 2022
This policy study aims to shed light on the media capture strategy that the current autocratising... more This policy study aims to shed light on the media capture strategy that the current autocratising governments in Hungary and Poland have pursued since coming to power. In the first part, the four tactics of this strategy are described: Concentrate, nationalise, centralise; weaponise state advertising; Polarise to delegitimise, and Enforce (autocratic) law. The second part reviews the actions of the European institutions to protect media freedom and pluralism in these two countries by dividing them into three main categories: Finding, Funding and Fining. In the last part, four policy recommendations are proposed to contribute to the EU policy making on this increasingly strategic battleground in the fight against autocratisation in the Union. Data was collected first-hand through semi-structured interviews with nine investigative journalists, recent reports from independent research centres and secondary literature.
Kolegium Europy Wschodniej im. Jana Nowaka-Jeziorańskiego we Wrocławiu, 2017
Exaspéré par les enquêtes que lançait de façon incessante le bureau de statistique du ministère d... more Exaspéré par les enquêtes que lançait de façon incessante le bureau de statistique du ministère de l'Intérieur, Vaublanc, qui fut préfet de l'Empire, se venge dans ses mémoires en écrivant : "les faiseurs de statistiques ont beau faire, un bon raisonnement vaudra toujours mieux que des chiffres et même les chiffres ne seront utiles que lorsqu'ils serviront de base et d'appui à des raisonnements justes. Or des raisonnements demandent un style clair et méthodique que ne comportent point des tableaux." Au sein même du bureau de statistique la contestation s'établit. Deferrière mettait en cause le chef du bureau, Duquesnoy : "la fixation la plus exacte du nombre de légumes que la France produit ne fera pas venir un chou de plus dans ses jardins." Pourtant les enquêtes statistiques de l'Empire sont d'une grande richesse et présentent un réel intérêt pour l'historien. Celle relative à la céramique, sous l'égide de Brongniart, administrateur de la manufacture de Sèvres, menée entre 1806 et 1810 et à laquelle répondirent plus de trente préfets, était restée inédite. On connaissait l'enquête industrielle de 1806, celles qui concernèrent les manufactures de coton, les mines et les forges, les tanneries, les papeteries, le roulage, mais l'enquête sur la céramique n'est pas mentionnée dans les Sources statistiques de l'histoire de France de Bertrand Gille. Si, depuis, ont été publiés les ouvrages de Jean-Claude Perrot et Louis Bergeron sur les statistiques impériales, l'enquête de Brongniart a continué à échapper aux recherches, sans doute parce qu'elle se trouvait au musée national de Céramique. La voici mise enfin à la disposition des chercheurs grâce au long et fructueux travail de Michel Dubus, technicien de recherche et de Béatrice Pannequin, conservateur en chef du patrimoine. Rien de ce qui touche aux matériaux employés comme aux techniques utilisées n'a échappé au zèle des enquêteurs. C'est l'art de la Céramique sous l'Empire qu'éclaire l'enquête menée par Brongniart dans les départements de la France napoléonienne. Et si la valeur des informations statistiques n'est pas toujours sûre dans certaines enquêtes de l'époque, notamment dans le domaine agricole, ici, grâce à la vigilance de Brongniart, nous disposons de documents beaucoup plus fiables qu'à l'ordinaire. L'ouvrage que nous proposent Michel Dubus et Béatrice Pannequin fait entrer les céramistes dans l'épopée napoléonienne aux côtés des conseillers d'état et des grognards. Nous savons tout, ou presque tout désormais, sur un art qui joua un rôle déterminant dans la naissance du style Empire.
Journal of Nationalism Memory & Language Politics, Dec 29, 2017
Since the 2010 elections, the current Hungarian government has proven to be a very active and res... more Since the 2010 elections, the current Hungarian government has proven to be a very active and restless "memory warrior" (Bernard and Kubik 2014). The ruling party, Viktor Orbán's Fidesz, shows both a neat understanding of national history and the ability to transmit it by the adoption of different tools. This politics of memory is instrumental in granting the government political legitimacy. By ruling out oppositional actors and their historical narratives from the public sphere, Fidesz presents itself as the primary champion of Hungarian national sovereignty. Hungarians is, then, portrayed as a nation that has long suffered from the yoke of external oppression in which the Ottomans, the Habsburgs, the Soviets and eventually the Europeans figure as the enemies of the Hungarians. Specific collective memories, including the Treaty of Trianon (1920), Nazi occupation (1944-5) and socialist period (1948-90), are targeted so as to enact a sense of national belonging and pride, as well as resentment against foreigners. Moreover, in its rejection of the pluralism of memories and yearn for the homogenization of national history by marginalizing unfitting elements, this politics of memory is consistent with the System of National Cooperation (Batory 2016) that Fidesz's administration has tried to establish in Hungary. This paper carries out an in-depth analysis of Fidesz's multilayered politics of memory by investigating both its internal and external dimensions separately. In the final section, conclusions are drawn up to summarize its key tenets. Official speeches, legislative acts, and four interviews with key historians of Hungary have been used as sources.
Italian Political Science Review/Rivista Italiana di Scienza Politica
Democratization, 2022
In their latest book, Craig Calhoun, Dilip Parameshwar Gaonkar and Charles Taylor set out to diss... more In their latest book, Craig Calhoun, Dilip Parameshwar Gaonkar and Charles
Taylor set out to dissect in detail the long-term degenerations of the democratic structures that have occurred in three major democratic countries: the United States, Canada and India.
They argue that such degenerations have been caused primarily by economic neo-liberalism. This political yet depoliticizing ideological model accounts for the erosion of material and cultural foundations liberal democracies have endured since the end of the trente glorieuses - in the Western part of the globe at least.
Research Paper, 2022
This policy study aims to shed light on the media capture strategy that the current autocratising... more This policy study aims to shed light on the media capture strategy that the current autocratising governments in Hungary and Poland have pursued since coming to power. In the first part, the four tactics of this strategy are described: Concentrate, nationalise, centralise; weaponise state advertising; Polarise to delegitimise, and Enforce (autocratic) law. The second part reviews the actions of the European institutions to protect media freedom and pluralism in these two countries by dividing them into three main categories: Finding, Funding and Fining. In the last part, four policy recommendations are proposed to contribute to the EU policy making on this increasingly strategic battleground in the fight against autocratisation in the Union. Data was collected first-hand through semi-structured interviews with nine investigative journalists, recent reports from independent research centres and secondary literature.