Béatrice Joyeux-Prunel | Université de Genève (original) (raw)
Books by Béatrice Joyeux-Prunel
Naissance de l'art contemporain 1945-1970. Une histoire mondiale. Paris, CNRS Editions, 2021, 2021
New York a-t-il vraiment été le centre de l’innovation artistique depuis 1945, comme on le lit pa... more New York a-t-il vraiment été le centre de l’innovation artistique depuis 1945, comme on le lit partout ? Une hégémonie mondiale s’étudie à l’échelle mondiale. Or, l’approche comparée démonte le mythe de l’art new-yorkais, qui ne fut reconnu mondialement qu’au début des années 1960. Répondre à la question des centres et périphéries de la modernité artistique, c’est aussi décrire l’apparition dès les années 1950 d’un système internationalisé mais inégalitaire de production des œuvres et des carrières. Fondé sur le renouvellement rapide des écuries artistiques et la recherche systématique de l’originalité, ce système spéculatif entretenait la concurrence généralisée entre pays, entre artistes, entre collectionneurs. Son histoire relie la question des révolutions symboliques à celle de la mondialisation culturelle. Elle doit se faire dans une perspective aussi bien sociale qu’économique, esthétique et géopolitique. C’est ce que propose Béatrice Joyeux-Prunel, dosant avec humour et sérieux les méthodes traditionnelles, l’histoire sociale et l’approche numérique. Cette histoire mondiale de l’art parle aussi des œuvres et des personnes. Elle interroge des tournants mondiaux étonnants : violence sadomasochiste de certains groupes après 1961, qu’une interprétation psychanalytique ne suffit à expliquer ; passage subit des artistes à la politique vers 1965, alors que Cuba, le Vietnam et la décolonisation avaient suscité peu d’intérêt jusque-là dans le champ artistique. Le tout se lit avec plaisir. Ce livre permet de comprendre ce que nos musées érigent en canon, tout en faisant place à des histoires méconnues.
Béatrice Joyeux-Prunel est Professeure à l’université de Genève, chaire des humanités numériques. Elle a enseigné l’histoire de l’art contemporain à l’Ecole normale supérieure de Paris (2006-2019). Ce livre prolonge deux tomes d’une histoire transnationale des avant-gardes entre 1848-1918 et 1918-1945, salués par les historiens et la critique, comme par le grand public.
Pour qui entreprend une histoire transnationale des avant-gardes picturales au XXe siècle, la pér... more Pour qui entreprend une histoire transnationale des avant-gardes picturales au XXe siècle, la période que couvre ce deuxième tome, de 1918 à 1945, est la plus périlleuse. Car l'auteur doit se colleter avec le grand récit dicté par les avant-gardes elles-mêmes. Tout commence-t-il avec Dada? Dès 1910 s'observait la remise en cause symbolique de Paris par les nouvelles générations dans de nouveaux centres : Berlin, Munich, Londres, Bruxelles, Cologne, Moscou, New York. Dada, certes né dans les charniers de la guerre, fut plus encore issu de l'histoire de la modernité artistique et littéraire depuis les années 1850. Les avant-gardes furent-elles idéologiquement progressistes? Les acteurs ne cessèrent de négocier entre les logiques révolutionnaires, leurs ambitions nationales et celle de continuer tant bien que mal à se faire connaître sur la scène internationale. Loin que Paris fût la capitale unique, d'une ville à l'autre, et en particulier à Berlin, Prague, Budapest, Vienne, Moscou, mais aussi à Amsterdam, Bucarest, Zagreb, Barcelone et jusqu'à São Paulo, Mexico et au Japon, apparurent régulièrement de nouveaux groupes décidés à se faire une place dans le courant du modernisme. En revanche, l'entre-deux-guerres fut une période de marchandisation aboutie de l'innovation artistique. Dans les pratiques et les débats des avant-gardes, une problématique était récurrente : quelle place faire au marché, surtout en cas de succès?
Une histoire globale des avant-gardes picturales se doit d’expliquer pourquoi celles-ci apparuren... more Une histoire globale des avant-gardes picturales se doit d’expliquer pourquoi celles-ci apparurent en certains endroits et pas en d’autres, comment elles circulaient entre les pays et les capitales, ce qui les portait et si elles rompaient réellement avec leur temps, sachant que la plupart finirent par connaître une véritable canonisation.
Les avant-gardes lièrent leur sort au développement des journaux et des revues, c’est-à-dire à celui des techniques d’impression et de reproduction en série. Elles profitèrent également d’un vaste mouvement de circulation des idées, des hommes et des objets avec le développement des réseaux ferrés et des transports maritimes.
Dans le même temps se forgeaient les identités nationales, férues de tradition et de préservation des cultures. L’approche géopolitique met au jour ce processus par lequel les plasticiens novateurs recoururent à la référence étrangère pour s’opposer aux institutions nationales, travaillèrent à internationaliser leurs réputations pour mieux s’imposer contre le refus de l’innovation porté par le nationalisme, ou, au contraire, se laisser récupérer par des partis nationalistes et révolutionnaires.
Mais à côté des stratégies, réseaux et marchés, place est faite à l’analyse du contexte culturel et moral, économique et politique, matériel et social, affectif et spirituel des artistes des avant-gardes à partir de 1848. Jusqu’à la rupture de 1920, quand ces avant-gardes deviennent politiques, plaçant l’avenir de l’art dans celui de la Révolution.
The project of global art history calls for balanced treatment of artifacts and a unified approac... more The project of global art history calls for balanced treatment of artifacts and a unified approach. This volume emphasizes questions of transcultural encounters and exchanges as circulations. It presents a strategy that highlights the processes and connections among cultures, and also responds to the dynamics at work in the current globalized art world.
The editors’ introduction provides an account of the historical background to this approach to global art history, stresses the inseparable bond of theory and practice, and suggests a revaluation of materialist historicism as an underlying premise. Individual contributions to the book provide an overview of current reflection and research on issues of circulation in relation to global art history and the globalization of art past and present. They offer a variety of methods and approaches to the treatment of different periods, regions, and objects, surveying both questions of historiography and methodology and presenting individual case studies. An 'Afterword' by James Elkins gives a critique of the present project. The book thus deliberately leaves discussion open, inviting future responses to the large questions it poses.Contents: Introduction: reintroducing circulations: historiography and the project of global art history, Thomas DaCosta Kaufmann, Catherine Dossin, and Béatrice Joyeux-Prunel; Reflections on world art history, Thomas DaCosta Kaufmann; Art history and Iberian worldwide diffusion: westernization/globalization/Americanization, Serge Gruzinski; Circulation and beyond - the trajectories of vision in early modern Eurasia, Monica Juneja; Circulations: early modern architecture in the Polish-Lithuanian borderland, Carolyn C. Guile; Cultural transfers in art history, Michel Espagne; Spatial translation and temporal discordance: modes of cultural circulation and internationalization in Europe (second half of the 19th and first half of the 20th century, Christophe Charle; Mapping cultural exchange: Latin American artists in Paris between the wars, Michele Greet; The global NETwork: an approach to comparative art history, Piotr Piotrowski; Global conceptualism? Cartographies of conceptual art in pursuit of decentering, Sophie Cras; The German century? How a geopolitical approach could transform the history of Modernism, Catherine Dossin and Béatrice Joyeux-Prunel; Afterword, James Elkins; Index.
NOTA : Here you can download the first half of the book, with all metholodogical articles (from p... more NOTA : Here you can download the first half of the book, with all metholodogical articles (from page 1 to page 190). See the file !
Parler de chiffres en histoire de l’art est souvent malvenu, car cela semble considérer que l’on pourrait codifier des données dont on aime à penser qu’elles relèvent de l’immesurable, de l’insondable, du spirituel : « On ne met pas la beauté en boîte. » Mais pourquoi ? On met bien les tableaux dans des cadres, sur des murs et dans des musées, et on sait bien aussi que les œuvres d’art vivent d’abord par leur rang dans un classement élaboré depuis des siècles, dont les musées et les histoires de l’art, mais surtout le marché, sont les meilleurs comptables.
Cette question préoccupait depuis plusieurs années les participants du séminaire « Art et Mesure », tenu à l’École normale supérieure, à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine, depuis 2006 : aucun n’aurait jugé honnête de ne pas reconnaître ce qu’apportait l’approche quantitative à ses recherches – et d’abord la constitution d’une base de données rigoureuse. Les premiers travaux ayant abouti à un numéro spécial de la revue Histoire et Mesure (déc. 2008), le présent volume va plus loin : il réunit, outre des historiens, des économistes, des sociologues, des mathématiciens, des statisticiens. Il se veut un outil de travail pour les historiens de l’art qui souhaiteraient, en cohérence avec les questions suscitées par leur objet de recherche, passer par l’analyse quantitative, qu’elle soit très simple ou plus raffinée.
Les articles qu’il contient proposent, à partir des exemples les plus divers, une approche très méthodique de l’analyse quantitative, qui vise d’abord à faire comprendre ce qu’est une base de données, comment il faut la construire et ce qu’elle peut apporter. Mais on a veillé à ce que les auteurs ne se dérobent pas à la question heuristique des effets du chiffre sur l’interprétation des arts…
L’ouvrage s’articule ainsi en trois grandes parties : « L’approche quantitative est-elle utile à l’histoire de l’art ? », « De la sociologie à l’histoire de l’art » et « Défis pour l’approche métrique ». Indispensable à la formation des spécialistes de l’histoire de l’art, il ne veut cependant pas les faire renoncer à l’originalité de leurs approches : la connaissance de l’histoire des styles et des formes ; le désir de comprendre les arts sans les déconnecter de leurs époques, tout en gardant la conscience de leur rayonnement jusqu’à nos jours ; l’intérêt jamais démenti pour la dimension matérielle des objets qu’ils étudient, pour la manière dont ils ont été faits, et pour la philosophie ou l’esthétique qui en a inspiré la création ; l’amour des belles choses, et le désir de comprendre pourquoi on les tint ou on les tient pour belles ; et plus généralement une curiosité affirmée pour l’intimité : celle des artistes, celle des amateurs, celle des contemplateurs, comme celle qui s’instaure, on ne sait comment, entre un objet et celui qui l’apprécie.
Favorite papers by Béatrice Joyeux-Prunel
Visual Resources - an international journal on images and their uses, 2018
This article questions the common historiography about the avant-gardes in the interwar period, i... more This article questions the common historiography about the avant-gardes in the interwar period, in which Paris is often considered the international avant-garde capital city, with surrealism as its perfect model. It starts with the idea that the history of the avant-gardes (artists and artists’ groups who considered themselves or who were considered innovative) could be studied as “a social field,” but also an international field structured by mobility. It focuses on the circulation of avant-garde artists and their works, as well as the social, economic, financial, geopolitical, and colonial bases of these circulations, to understand how some groups, artists, stories, and centers managed to establish themselves better than others.
Contrary to the regular narrative based on Parisian domination, a circulatory approach highlights that Paris isolated itself from avant-gardes in the 1920s, unlike the opening of Germany and Central Europe, and that the surrealists themselves were not so international until 1929. Looking at social groups, at their movements and circulation, as well as the various strategies deployed and the underlying geopolitical positions taken by artists after 1929, it shows that from 1929, the Parisian scene, and the surrealist movement in particular, very slowly became a new focus for new artistic generations. Paris only became a global center of avant-garde circulation after 1934 and surrealism then gradually became the focus of international artists’ careers. In this process, artists coming from the peripheries of Europe and the Americas, cultural transfers, and resemanticization processes played a central role.
Novecento transnazionale. Letterature, arti e culture / Transnational 20th Century. Literatures, Arts and Cultures, 2018
Una prospettiva transnazionale, sociale e di lunga durata restituisce un'idea molto diversa della... more Una prospettiva transnazionale, sociale e di lunga durata restituisce un'idea molto diversa della storia delle avanguardie rispetto al canone narrativo dei nostri musei. Tale canone parla esclusivamente a un’ élite che fatica essa stessa a uscire dalle categorie, dagli “ismi” e si interessa soprattutto ad alcuni artisti (uomini, bianchi, europei o statunitensi), le cui opere hanno raggiunto le quotazioni più alte nelle vendite d'asta. Seppur differenti prospettive teoriche abbiano cercato di combattere questo canone a partire dagli anni settanta, nulla è realmente cambiato: l'assenza assoluta di donne e di culture straniere, a meno che non vengano idealizzate e decontestualizzate, la focalizzazione su Parigi e New York, la concezione lineare della storia come successione di momenti vittoriosi di contestazione di un passato costantemente dequalificato, la consacrazione di quattro o cinque artisti per generazione, la negazione delle logiche socio-economiche e coloniali, continuano a caratterizzare le metodologie della storia dell’arte. Questo saggio intende sottolineare come tali categorie e modelli abbiano contribuito alla costruzione di particolari passaggi della storia dell’arte del XX secolo individuando autori, fasi e soprattutto ipotesi salienti di una storiografia recente che ha tentato di delineare differenti prospettive critiche.
Sur la longue durée, l’histoire de l’art moderne et des avant-gardes vue d’un point de vue transnational contraste avec le canon habituel qui meuble nos musées. Ce canon repose sur des préalables méthodologiques contestables, en particulier le formalisme, l’évolutionnisme, la monographie à tendance hagiographique, le nationalisme méthodologique. Or, en passant à une approche par les circulations et les transferts, sociologique et internationale, le récit change beaucoup. On constate en particulier que la réception et la consécration des artistes du canon moderniste sont le résultat complexe d’une circulation internationale d’œuvres, de personnes, de réputations et de capitaux commencée dès les années 1870. Par cette circulation, les œuvres ont changé régulièrement de sens, et avec elles les réputations des artistes; les concurrences et les mimétismes entres groupes sociaux et communautarismes patriotes ont fini par faire du modernisme une obligation; les considérations formalistes se sont surimposées sur toute interprétation politique de l’avant-garde, refusant toute valeur à un art politique qui ne serait pas d’abord innovant plastiquement; les élites de la mondialisation industrielle et commerciale se sont lancées dans un processus mimétique dont le collectionnisme d’art moderne était un point fixe; des groupes entiers ont été rayés de l’histoire de l’art moderne et des erreurs factuelles ont été propagées jusqu’à nos jours, au profit de quelques noms et quelques villes. Des exemples situés sur la longue durée illustrent ce propos: la consécration de Picasso avant 1914, la victoire symbolique du surréalisme et la conquête du modernisme étatsunien « sur le monde » après 1945. Ces exemples permettent d’illustrer une sorte d’anthropologie structurelle transnationale qui intervient constamment dans la construction du canon moderniste. Ce propos s’adosse à un travail plus large d’histoire transnationale et sociale des avant-gardes sur la longue période, publié au format de poche en trois volumes aux éditions Gallimard.
Studies of the processes of resemanticization at work in artistic circulation are few and far bet... more Studies of the processes of resemanticization at work in artistic circulation are few and far between; attempts at articulating a theoretical understanding of such processes are rarer still. This paper will investigate the questions raised by a circulatory approach to the history of art, and review the methods and sources which can allow us to answer them. How is the meaning of a work of art conveyed? How is this meaning constituted, and how does it evolve across different places and moments? What are the factors that contribute to such changes? What are the possible consequences of artistic resemanticization? Are there resemanticizations that are more intentional than others, according to the actors and the stakes involved? From reception studies to studies of cultural transfers, from sociological to political, anthropological, and traductological methodologies, an approach that is multidisciplinary but above all pragmatic offers the best hope of answering these questions. Such an approach encourages us to conceive of the work of art within its ever-shifting context, not as a vessel of meaning but rather as an evolving palimpsest, one that is all the more powerful in that it acts as a screen upon which individual and collective desires are projected
Revista do Instituto de Estudos Brasileiros, 2017
Diversas novas tendências filosóficas nos estimulam a rever as metodologias em história da arte n... more Diversas novas tendências filosóficas nos estimulam a rever as metodologias em história da arte no sentido de descolonizar a mais poderosa de suas narrativas: o cânone modernista. Com este fim, o presente artigo explora como as abordagens quantitativas, cartográficas e estatísticas, combinadas com a utilização de outras abordagens mais tradicionais, podem nos ajudar a reconsiderar as hierarquias existentes no campo da história da arte. Utilizado geralmente para analisar grandes corpos de fontes similares, especialmente catálogos de exposições e periódicos, em longos períodos de tempo e em escalas globais, “o olhar distante” é útil para a construção de uma narrativa coerente e global, presente nas geopolíticas modernistas em suas dimensões sociais, quando a complexidade é restaurada e a agência das circulações artísticas encontra seu lugar.
DOI: http://dx.doi.org/10.11606/issn.2316-901X.v0i67p17-37
Circulation is an exciting prism through which to conduct research into the art market. It invite... more Circulation is an exciting prism through which to conduct research into the art market. It invites us to think in terms of flows and exchanges rather than in terms of stock, prices, and quantities sold or bought. It leads towards an examination of the channels and networks that make up the art market, rather than simply to questions of production and sales. It encourages us to base our reasoning on circuits and mobility, rather than on marketplaces and the balance of supply and demand. From a theoretical point of view, circulation adds a welcome complexity to an approach – art market studies – that sometimes risks slipping into a simplistic economic study dealing superficially in prices, stocks, galleries, dealers, and fluctuations in value. A circulatory methodology challenges art market studies as a discipline to go beyond the conventional tools of economic analysis and a delocalized, or even utopian, application of quantitative reasoning.
Aux Confins des Arts et de la Culture - Approches thématiques et transversales XVIe-XXIe siècle. Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016, p. 159-176., 2016
Man weiss viel über die Kunsthändler, die den ganz "Grossen" Picasso zum Durchbruch verholfen hab... more Man weiss viel über die Kunsthändler, die den ganz "Grossen" Picasso zum Durchbruch verholfen haben, aber die Frage, wie es dazu kam, dass die anfangs so verrufenen Werke wirklich geschätzt wurden, hat mann nicht genug geforscht. Eine detaillierte Studie, was ausgestellt wurde, wo und wie, um Picasso als Künstler bekannt und beliebt zu machen, soll zu diesem Unterfangen leisten.
A spatiotemporal vision of modernism has been accepted not only by artists, but also by art histo... more A spatiotemporal vision of modernism has been accepted not only by artists, but also by art history: what was “new” and needed to be written into history is supposed to have emerged from a unique and superior center — Paris before the Second World War, New York after that time — so that all other
(peripheral) geographic positions are condemned to being considered backward-looking artistically.
This paper explains how the definition of a spatiotemporal model of modern art has been the stake of individual and collective power games since the 19th century. It argues that canonic art history is its uncritical result. Yet, in the wake of postcolonial theories, geocentric periodizations are being questioned. While encouraging us to take into account
neglected regions, traditionally dismissed and understudied, it pushes us to consider several kinds of modernism, born from polycentric geographies, the periodizations of which cannot be reduced to the usual chronology of the modernist canon. New
strategies to convey this decentered modern art history
in a coherent way must still be proposed.
With the rise of global art studies, there has been a quest to find a common ground to compare di... more With the rise of global art studies, there has been a quest to find a common ground to compare different contexts, events or individual trajectories. The expansion of exhibition catalogues and the artistic, social, and geographical information they contain make them an exceptional source to establish and articulate patterns of artistic mobility. Stemming from antipodal and diachronic research fields, from the internationalization of modern art (1850-1970) to that of contemporary African art, we contend that exhibition catalogues give commensurable sources to trace the globalization of art on the long term, from its spatial, social, and economic dimension to the circulation of art pieces and the cultural transfers it implies.
Les études mondiales sur l’art ont fait émerger les enjeux de la comparaison entre différents contextes, événements ou trajectoires individuelles. L’expansion des catalogues d’exposition et l’information artistique, sociale et géographique qu’ils contiennent en font une source exceptionnelle pour étudier et articuler les formes de mobilité artistique. Partant de deux terrains de recherche divergents, l’histoire de l’internationalisation de l’art moderne (1850-1970) et la géographie de l’art contemporain en Afrique, on montre ici l’intérêt de cette source pour une histoire de la mondialisation artistique dans ses dimensions spatiale, sociale et économique, aussi bien que pour l’étude des circulations d’art et des transferts culturels qu’ils impliquent.
Artlas Bulletin, 4,1, Jun 2015
The alternative “centre‐periphery” is essential to the myth of modern art and its historiography.... more The alternative “centre‐periphery” is essential to the myth of modern art and its historiography. Even though Postcolonial studies have denounced the implications of such geopolitical hierarchies, as long as our objects remain centred on one capital city and within national boundaries, it will be difficult to escape the hierarchical paradigm that makes Paris and New York the successive capital cities of Modernism. This paper highlights how approaches focusing on different scales of analysis—from the quantitative and geographic to the monographic—challenge the supposed centrality of Paris through 1945.
L’alternative « centre/périphéries » est essentielle au mythe de l’art moderne, comme à son historiographie. Si les études postcoloniales en dénoncent les implications, tant que les objets d’étude restent centrés sur une capitale et un cadre national, il reste difficile de sortir du paradigme hiérarchique qui a fait de Paris et New York, les capitales successives de la modernité. Cet article remet en cause la prétendue centralité de Paris jusqu’en 1945 à partir d’approches à plusieurs échelles, du quantitatif et du géographique au monographique.
Global Artistic Circulations and the History of Art, 2015
Roue de Bicyclette, Pharmacie and Porte-bouteilles from 1913 to 1914, were Marcel Duchamp’s first... more Roue de Bicyclette, Pharmacie and Porte-bouteilles from 1913 to 1914, were Marcel Duchamp’s first three readymades. Although the term came later, the works were fundamental to his new esthetic. In light of the artist’s scientific and cartographic project as expressed in his notebooks at this time, it is likely that these works were offered in contrast to the imaginary geography, the position in the media and the scientific pretentions of a prominent painter of the European avantgarde: Robert Delaunay. Duchamp, much less established than his colleague between Paris, Munich, Berlin and New York, developed his project of pictorial nominalism in isolation. It is possible that Duchamp was jealous. But, much more can be perceived in his action: a plastic, visual, gestural, and spatial meditation, as well as a philosophical and geopolitical reflection on the array of European avant-gardes around 1914.
Naissance de l'art contemporain 1945-1970. Une histoire mondiale. Paris, CNRS Editions, 2021, 2021
New York a-t-il vraiment été le centre de l’innovation artistique depuis 1945, comme on le lit pa... more New York a-t-il vraiment été le centre de l’innovation artistique depuis 1945, comme on le lit partout ? Une hégémonie mondiale s’étudie à l’échelle mondiale. Or, l’approche comparée démonte le mythe de l’art new-yorkais, qui ne fut reconnu mondialement qu’au début des années 1960. Répondre à la question des centres et périphéries de la modernité artistique, c’est aussi décrire l’apparition dès les années 1950 d’un système internationalisé mais inégalitaire de production des œuvres et des carrières. Fondé sur le renouvellement rapide des écuries artistiques et la recherche systématique de l’originalité, ce système spéculatif entretenait la concurrence généralisée entre pays, entre artistes, entre collectionneurs. Son histoire relie la question des révolutions symboliques à celle de la mondialisation culturelle. Elle doit se faire dans une perspective aussi bien sociale qu’économique, esthétique et géopolitique. C’est ce que propose Béatrice Joyeux-Prunel, dosant avec humour et sérieux les méthodes traditionnelles, l’histoire sociale et l’approche numérique. Cette histoire mondiale de l’art parle aussi des œuvres et des personnes. Elle interroge des tournants mondiaux étonnants : violence sadomasochiste de certains groupes après 1961, qu’une interprétation psychanalytique ne suffit à expliquer ; passage subit des artistes à la politique vers 1965, alors que Cuba, le Vietnam et la décolonisation avaient suscité peu d’intérêt jusque-là dans le champ artistique. Le tout se lit avec plaisir. Ce livre permet de comprendre ce que nos musées érigent en canon, tout en faisant place à des histoires méconnues.
Béatrice Joyeux-Prunel est Professeure à l’université de Genève, chaire des humanités numériques. Elle a enseigné l’histoire de l’art contemporain à l’Ecole normale supérieure de Paris (2006-2019). Ce livre prolonge deux tomes d’une histoire transnationale des avant-gardes entre 1848-1918 et 1918-1945, salués par les historiens et la critique, comme par le grand public.
Pour qui entreprend une histoire transnationale des avant-gardes picturales au XXe siècle, la pér... more Pour qui entreprend une histoire transnationale des avant-gardes picturales au XXe siècle, la période que couvre ce deuxième tome, de 1918 à 1945, est la plus périlleuse. Car l'auteur doit se colleter avec le grand récit dicté par les avant-gardes elles-mêmes. Tout commence-t-il avec Dada? Dès 1910 s'observait la remise en cause symbolique de Paris par les nouvelles générations dans de nouveaux centres : Berlin, Munich, Londres, Bruxelles, Cologne, Moscou, New York. Dada, certes né dans les charniers de la guerre, fut plus encore issu de l'histoire de la modernité artistique et littéraire depuis les années 1850. Les avant-gardes furent-elles idéologiquement progressistes? Les acteurs ne cessèrent de négocier entre les logiques révolutionnaires, leurs ambitions nationales et celle de continuer tant bien que mal à se faire connaître sur la scène internationale. Loin que Paris fût la capitale unique, d'une ville à l'autre, et en particulier à Berlin, Prague, Budapest, Vienne, Moscou, mais aussi à Amsterdam, Bucarest, Zagreb, Barcelone et jusqu'à São Paulo, Mexico et au Japon, apparurent régulièrement de nouveaux groupes décidés à se faire une place dans le courant du modernisme. En revanche, l'entre-deux-guerres fut une période de marchandisation aboutie de l'innovation artistique. Dans les pratiques et les débats des avant-gardes, une problématique était récurrente : quelle place faire au marché, surtout en cas de succès?
Une histoire globale des avant-gardes picturales se doit d’expliquer pourquoi celles-ci apparuren... more Une histoire globale des avant-gardes picturales se doit d’expliquer pourquoi celles-ci apparurent en certains endroits et pas en d’autres, comment elles circulaient entre les pays et les capitales, ce qui les portait et si elles rompaient réellement avec leur temps, sachant que la plupart finirent par connaître une véritable canonisation.
Les avant-gardes lièrent leur sort au développement des journaux et des revues, c’est-à-dire à celui des techniques d’impression et de reproduction en série. Elles profitèrent également d’un vaste mouvement de circulation des idées, des hommes et des objets avec le développement des réseaux ferrés et des transports maritimes.
Dans le même temps se forgeaient les identités nationales, férues de tradition et de préservation des cultures. L’approche géopolitique met au jour ce processus par lequel les plasticiens novateurs recoururent à la référence étrangère pour s’opposer aux institutions nationales, travaillèrent à internationaliser leurs réputations pour mieux s’imposer contre le refus de l’innovation porté par le nationalisme, ou, au contraire, se laisser récupérer par des partis nationalistes et révolutionnaires.
Mais à côté des stratégies, réseaux et marchés, place est faite à l’analyse du contexte culturel et moral, économique et politique, matériel et social, affectif et spirituel des artistes des avant-gardes à partir de 1848. Jusqu’à la rupture de 1920, quand ces avant-gardes deviennent politiques, plaçant l’avenir de l’art dans celui de la Révolution.
The project of global art history calls for balanced treatment of artifacts and a unified approac... more The project of global art history calls for balanced treatment of artifacts and a unified approach. This volume emphasizes questions of transcultural encounters and exchanges as circulations. It presents a strategy that highlights the processes and connections among cultures, and also responds to the dynamics at work in the current globalized art world.
The editors’ introduction provides an account of the historical background to this approach to global art history, stresses the inseparable bond of theory and practice, and suggests a revaluation of materialist historicism as an underlying premise. Individual contributions to the book provide an overview of current reflection and research on issues of circulation in relation to global art history and the globalization of art past and present. They offer a variety of methods and approaches to the treatment of different periods, regions, and objects, surveying both questions of historiography and methodology and presenting individual case studies. An 'Afterword' by James Elkins gives a critique of the present project. The book thus deliberately leaves discussion open, inviting future responses to the large questions it poses.Contents: Introduction: reintroducing circulations: historiography and the project of global art history, Thomas DaCosta Kaufmann, Catherine Dossin, and Béatrice Joyeux-Prunel; Reflections on world art history, Thomas DaCosta Kaufmann; Art history and Iberian worldwide diffusion: westernization/globalization/Americanization, Serge Gruzinski; Circulation and beyond - the trajectories of vision in early modern Eurasia, Monica Juneja; Circulations: early modern architecture in the Polish-Lithuanian borderland, Carolyn C. Guile; Cultural transfers in art history, Michel Espagne; Spatial translation and temporal discordance: modes of cultural circulation and internationalization in Europe (second half of the 19th and first half of the 20th century, Christophe Charle; Mapping cultural exchange: Latin American artists in Paris between the wars, Michele Greet; The global NETwork: an approach to comparative art history, Piotr Piotrowski; Global conceptualism? Cartographies of conceptual art in pursuit of decentering, Sophie Cras; The German century? How a geopolitical approach could transform the history of Modernism, Catherine Dossin and Béatrice Joyeux-Prunel; Afterword, James Elkins; Index.
NOTA : Here you can download the first half of the book, with all metholodogical articles (from p... more NOTA : Here you can download the first half of the book, with all metholodogical articles (from page 1 to page 190). See the file !
Parler de chiffres en histoire de l’art est souvent malvenu, car cela semble considérer que l’on pourrait codifier des données dont on aime à penser qu’elles relèvent de l’immesurable, de l’insondable, du spirituel : « On ne met pas la beauté en boîte. » Mais pourquoi ? On met bien les tableaux dans des cadres, sur des murs et dans des musées, et on sait bien aussi que les œuvres d’art vivent d’abord par leur rang dans un classement élaboré depuis des siècles, dont les musées et les histoires de l’art, mais surtout le marché, sont les meilleurs comptables.
Cette question préoccupait depuis plusieurs années les participants du séminaire « Art et Mesure », tenu à l’École normale supérieure, à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine, depuis 2006 : aucun n’aurait jugé honnête de ne pas reconnaître ce qu’apportait l’approche quantitative à ses recherches – et d’abord la constitution d’une base de données rigoureuse. Les premiers travaux ayant abouti à un numéro spécial de la revue Histoire et Mesure (déc. 2008), le présent volume va plus loin : il réunit, outre des historiens, des économistes, des sociologues, des mathématiciens, des statisticiens. Il se veut un outil de travail pour les historiens de l’art qui souhaiteraient, en cohérence avec les questions suscitées par leur objet de recherche, passer par l’analyse quantitative, qu’elle soit très simple ou plus raffinée.
Les articles qu’il contient proposent, à partir des exemples les plus divers, une approche très méthodique de l’analyse quantitative, qui vise d’abord à faire comprendre ce qu’est une base de données, comment il faut la construire et ce qu’elle peut apporter. Mais on a veillé à ce que les auteurs ne se dérobent pas à la question heuristique des effets du chiffre sur l’interprétation des arts…
L’ouvrage s’articule ainsi en trois grandes parties : « L’approche quantitative est-elle utile à l’histoire de l’art ? », « De la sociologie à l’histoire de l’art » et « Défis pour l’approche métrique ». Indispensable à la formation des spécialistes de l’histoire de l’art, il ne veut cependant pas les faire renoncer à l’originalité de leurs approches : la connaissance de l’histoire des styles et des formes ; le désir de comprendre les arts sans les déconnecter de leurs époques, tout en gardant la conscience de leur rayonnement jusqu’à nos jours ; l’intérêt jamais démenti pour la dimension matérielle des objets qu’ils étudient, pour la manière dont ils ont été faits, et pour la philosophie ou l’esthétique qui en a inspiré la création ; l’amour des belles choses, et le désir de comprendre pourquoi on les tint ou on les tient pour belles ; et plus généralement une curiosité affirmée pour l’intimité : celle des artistes, celle des amateurs, celle des contemplateurs, comme celle qui s’instaure, on ne sait comment, entre un objet et celui qui l’apprécie.
Visual Resources - an international journal on images and their uses, 2018
This article questions the common historiography about the avant-gardes in the interwar period, i... more This article questions the common historiography about the avant-gardes in the interwar period, in which Paris is often considered the international avant-garde capital city, with surrealism as its perfect model. It starts with the idea that the history of the avant-gardes (artists and artists’ groups who considered themselves or who were considered innovative) could be studied as “a social field,” but also an international field structured by mobility. It focuses on the circulation of avant-garde artists and their works, as well as the social, economic, financial, geopolitical, and colonial bases of these circulations, to understand how some groups, artists, stories, and centers managed to establish themselves better than others.
Contrary to the regular narrative based on Parisian domination, a circulatory approach highlights that Paris isolated itself from avant-gardes in the 1920s, unlike the opening of Germany and Central Europe, and that the surrealists themselves were not so international until 1929. Looking at social groups, at their movements and circulation, as well as the various strategies deployed and the underlying geopolitical positions taken by artists after 1929, it shows that from 1929, the Parisian scene, and the surrealist movement in particular, very slowly became a new focus for new artistic generations. Paris only became a global center of avant-garde circulation after 1934 and surrealism then gradually became the focus of international artists’ careers. In this process, artists coming from the peripheries of Europe and the Americas, cultural transfers, and resemanticization processes played a central role.
Novecento transnazionale. Letterature, arti e culture / Transnational 20th Century. Literatures, Arts and Cultures, 2018
Una prospettiva transnazionale, sociale e di lunga durata restituisce un'idea molto diversa della... more Una prospettiva transnazionale, sociale e di lunga durata restituisce un'idea molto diversa della storia delle avanguardie rispetto al canone narrativo dei nostri musei. Tale canone parla esclusivamente a un’ élite che fatica essa stessa a uscire dalle categorie, dagli “ismi” e si interessa soprattutto ad alcuni artisti (uomini, bianchi, europei o statunitensi), le cui opere hanno raggiunto le quotazioni più alte nelle vendite d'asta. Seppur differenti prospettive teoriche abbiano cercato di combattere questo canone a partire dagli anni settanta, nulla è realmente cambiato: l'assenza assoluta di donne e di culture straniere, a meno che non vengano idealizzate e decontestualizzate, la focalizzazione su Parigi e New York, la concezione lineare della storia come successione di momenti vittoriosi di contestazione di un passato costantemente dequalificato, la consacrazione di quattro o cinque artisti per generazione, la negazione delle logiche socio-economiche e coloniali, continuano a caratterizzare le metodologie della storia dell’arte. Questo saggio intende sottolineare come tali categorie e modelli abbiano contribuito alla costruzione di particolari passaggi della storia dell’arte del XX secolo individuando autori, fasi e soprattutto ipotesi salienti di una storiografia recente che ha tentato di delineare differenti prospettive critiche.
Sur la longue durée, l’histoire de l’art moderne et des avant-gardes vue d’un point de vue transnational contraste avec le canon habituel qui meuble nos musées. Ce canon repose sur des préalables méthodologiques contestables, en particulier le formalisme, l’évolutionnisme, la monographie à tendance hagiographique, le nationalisme méthodologique. Or, en passant à une approche par les circulations et les transferts, sociologique et internationale, le récit change beaucoup. On constate en particulier que la réception et la consécration des artistes du canon moderniste sont le résultat complexe d’une circulation internationale d’œuvres, de personnes, de réputations et de capitaux commencée dès les années 1870. Par cette circulation, les œuvres ont changé régulièrement de sens, et avec elles les réputations des artistes; les concurrences et les mimétismes entres groupes sociaux et communautarismes patriotes ont fini par faire du modernisme une obligation; les considérations formalistes se sont surimposées sur toute interprétation politique de l’avant-garde, refusant toute valeur à un art politique qui ne serait pas d’abord innovant plastiquement; les élites de la mondialisation industrielle et commerciale se sont lancées dans un processus mimétique dont le collectionnisme d’art moderne était un point fixe; des groupes entiers ont été rayés de l’histoire de l’art moderne et des erreurs factuelles ont été propagées jusqu’à nos jours, au profit de quelques noms et quelques villes. Des exemples situés sur la longue durée illustrent ce propos: la consécration de Picasso avant 1914, la victoire symbolique du surréalisme et la conquête du modernisme étatsunien « sur le monde » après 1945. Ces exemples permettent d’illustrer une sorte d’anthropologie structurelle transnationale qui intervient constamment dans la construction du canon moderniste. Ce propos s’adosse à un travail plus large d’histoire transnationale et sociale des avant-gardes sur la longue période, publié au format de poche en trois volumes aux éditions Gallimard.
Studies of the processes of resemanticization at work in artistic circulation are few and far bet... more Studies of the processes of resemanticization at work in artistic circulation are few and far between; attempts at articulating a theoretical understanding of such processes are rarer still. This paper will investigate the questions raised by a circulatory approach to the history of art, and review the methods and sources which can allow us to answer them. How is the meaning of a work of art conveyed? How is this meaning constituted, and how does it evolve across different places and moments? What are the factors that contribute to such changes? What are the possible consequences of artistic resemanticization? Are there resemanticizations that are more intentional than others, according to the actors and the stakes involved? From reception studies to studies of cultural transfers, from sociological to political, anthropological, and traductological methodologies, an approach that is multidisciplinary but above all pragmatic offers the best hope of answering these questions. Such an approach encourages us to conceive of the work of art within its ever-shifting context, not as a vessel of meaning but rather as an evolving palimpsest, one that is all the more powerful in that it acts as a screen upon which individual and collective desires are projected
Revista do Instituto de Estudos Brasileiros, 2017
Diversas novas tendências filosóficas nos estimulam a rever as metodologias em história da arte n... more Diversas novas tendências filosóficas nos estimulam a rever as metodologias em história da arte no sentido de descolonizar a mais poderosa de suas narrativas: o cânone modernista. Com este fim, o presente artigo explora como as abordagens quantitativas, cartográficas e estatísticas, combinadas com a utilização de outras abordagens mais tradicionais, podem nos ajudar a reconsiderar as hierarquias existentes no campo da história da arte. Utilizado geralmente para analisar grandes corpos de fontes similares, especialmente catálogos de exposições e periódicos, em longos períodos de tempo e em escalas globais, “o olhar distante” é útil para a construção de uma narrativa coerente e global, presente nas geopolíticas modernistas em suas dimensões sociais, quando a complexidade é restaurada e a agência das circulações artísticas encontra seu lugar.
DOI: http://dx.doi.org/10.11606/issn.2316-901X.v0i67p17-37
Circulation is an exciting prism through which to conduct research into the art market. It invite... more Circulation is an exciting prism through which to conduct research into the art market. It invites us to think in terms of flows and exchanges rather than in terms of stock, prices, and quantities sold or bought. It leads towards an examination of the channels and networks that make up the art market, rather than simply to questions of production and sales. It encourages us to base our reasoning on circuits and mobility, rather than on marketplaces and the balance of supply and demand. From a theoretical point of view, circulation adds a welcome complexity to an approach – art market studies – that sometimes risks slipping into a simplistic economic study dealing superficially in prices, stocks, galleries, dealers, and fluctuations in value. A circulatory methodology challenges art market studies as a discipline to go beyond the conventional tools of economic analysis and a delocalized, or even utopian, application of quantitative reasoning.
Aux Confins des Arts et de la Culture - Approches thématiques et transversales XVIe-XXIe siècle. Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016, p. 159-176., 2016
Man weiss viel über die Kunsthändler, die den ganz "Grossen" Picasso zum Durchbruch verholfen hab... more Man weiss viel über die Kunsthändler, die den ganz "Grossen" Picasso zum Durchbruch verholfen haben, aber die Frage, wie es dazu kam, dass die anfangs so verrufenen Werke wirklich geschätzt wurden, hat mann nicht genug geforscht. Eine detaillierte Studie, was ausgestellt wurde, wo und wie, um Picasso als Künstler bekannt und beliebt zu machen, soll zu diesem Unterfangen leisten.
A spatiotemporal vision of modernism has been accepted not only by artists, but also by art histo... more A spatiotemporal vision of modernism has been accepted not only by artists, but also by art history: what was “new” and needed to be written into history is supposed to have emerged from a unique and superior center — Paris before the Second World War, New York after that time — so that all other
(peripheral) geographic positions are condemned to being considered backward-looking artistically.
This paper explains how the definition of a spatiotemporal model of modern art has been the stake of individual and collective power games since the 19th century. It argues that canonic art history is its uncritical result. Yet, in the wake of postcolonial theories, geocentric periodizations are being questioned. While encouraging us to take into account
neglected regions, traditionally dismissed and understudied, it pushes us to consider several kinds of modernism, born from polycentric geographies, the periodizations of which cannot be reduced to the usual chronology of the modernist canon. New
strategies to convey this decentered modern art history
in a coherent way must still be proposed.
With the rise of global art studies, there has been a quest to find a common ground to compare di... more With the rise of global art studies, there has been a quest to find a common ground to compare different contexts, events or individual trajectories. The expansion of exhibition catalogues and the artistic, social, and geographical information they contain make them an exceptional source to establish and articulate patterns of artistic mobility. Stemming from antipodal and diachronic research fields, from the internationalization of modern art (1850-1970) to that of contemporary African art, we contend that exhibition catalogues give commensurable sources to trace the globalization of art on the long term, from its spatial, social, and economic dimension to the circulation of art pieces and the cultural transfers it implies.
Les études mondiales sur l’art ont fait émerger les enjeux de la comparaison entre différents contextes, événements ou trajectoires individuelles. L’expansion des catalogues d’exposition et l’information artistique, sociale et géographique qu’ils contiennent en font une source exceptionnelle pour étudier et articuler les formes de mobilité artistique. Partant de deux terrains de recherche divergents, l’histoire de l’internationalisation de l’art moderne (1850-1970) et la géographie de l’art contemporain en Afrique, on montre ici l’intérêt de cette source pour une histoire de la mondialisation artistique dans ses dimensions spatiale, sociale et économique, aussi bien que pour l’étude des circulations d’art et des transferts culturels qu’ils impliquent.
Artlas Bulletin, 4,1, Jun 2015
The alternative “centre‐periphery” is essential to the myth of modern art and its historiography.... more The alternative “centre‐periphery” is essential to the myth of modern art and its historiography. Even though Postcolonial studies have denounced the implications of such geopolitical hierarchies, as long as our objects remain centred on one capital city and within national boundaries, it will be difficult to escape the hierarchical paradigm that makes Paris and New York the successive capital cities of Modernism. This paper highlights how approaches focusing on different scales of analysis—from the quantitative and geographic to the monographic—challenge the supposed centrality of Paris through 1945.
L’alternative « centre/périphéries » est essentielle au mythe de l’art moderne, comme à son historiographie. Si les études postcoloniales en dénoncent les implications, tant que les objets d’étude restent centrés sur une capitale et un cadre national, il reste difficile de sortir du paradigme hiérarchique qui a fait de Paris et New York, les capitales successives de la modernité. Cet article remet en cause la prétendue centralité de Paris jusqu’en 1945 à partir d’approches à plusieurs échelles, du quantitatif et du géographique au monographique.
Global Artistic Circulations and the History of Art, 2015
Roue de Bicyclette, Pharmacie and Porte-bouteilles from 1913 to 1914, were Marcel Duchamp’s first... more Roue de Bicyclette, Pharmacie and Porte-bouteilles from 1913 to 1914, were Marcel Duchamp’s first three readymades. Although the term came later, the works were fundamental to his new esthetic. In light of the artist’s scientific and cartographic project as expressed in his notebooks at this time, it is likely that these works were offered in contrast to the imaginary geography, the position in the media and the scientific pretentions of a prominent painter of the European avantgarde: Robert Delaunay. Duchamp, much less established than his colleague between Paris, Munich, Berlin and New York, developed his project of pictorial nominalism in isolation. It is possible that Duchamp was jealous. But, much more can be perceived in his action: a plastic, visual, gestural, and spatial meditation, as well as a philosophical and geopolitical reflection on the array of European avant-gardes around 1914.
Why so few quantitative approaches in art history? A critical genealogy
Symbolic Goods - Bien Symboliques, 2018
The ARTL@S project offers researchers a digital database of catalogues of exhibitions held all ov... more The ARTL@S project offers researchers a digital database of catalogues of exhibitions held all over the world during the nineteenth and twentieth centuries. The addresses contained in these catalogues are geo-referenced, regardless of era and geography. The tool is designed to enable monographic research as well as a study of the circulation of works of art, and the construction of careers and tastes in this process. Through its capacity to centralize and cross-reference sources that are often difficult to access, the ARTL@S database aims to breathe new life into the international history of exhibitions and the culture associated with them.
Biens symboliques / Symbolic Goods [En ligne], 2 | 2018, mis en ligne le 12 avril 2018. URL : https://revue.biens-symboliques.net/242
English version: https://revue.biens-symboliques.net/244
Une enquête conduite par 109 historiens et intellectuels du monde entier pour explorer notre hist... more Une enquête conduite par 109 historiens et intellectuels du monde entier pour explorer notre histoire .
Pour savoir qui nous sommes. Pour savoir d'où nous venons. Une traversée de 25 siècles pour raconter les héritages qui nous façonnent. Pour savoir où nous allons. Une somme inédite sur les ombres et les lumières d'un continent.
Une enquête conduite par 109 historiens et intellectuels du monde entier pour explorer notre histoire
http://www.arenes.fr/livre/europa-notre-histoire/
Pourquoi trouve-t-on si peu d’études sur les resémantisations à l’œuvre dans les circulations art... more Pourquoi trouve-t-on si peu d’études sur les resémantisations à l’œuvre dans les circulations artistiques ? Pourquoi dispose-t-on encore moins de théorie générale pour comprendre ces resémantisations ? Ce papier, s’interrogeant sur les questions que lève une approche circulatoire de l’histoire de l’art, passe en revue les méthodes et les sources qui peuvent contribuer à y répondre. Qu’est-ce qui porte le sens d’une œuvre d’art ? Comment le sens se constitue-t-il et évolue-t-il selon les temps et les lieux ? Quels sont les facteurs qui le font changer ? Quelles sont les conséquences possibles d’une resémantisation artistique ? Y a-t-il des resémantisations plus conscientes que d’autres, selon les acteurs et les enjeux impliqués ? Des études de réception aux transferts culturels, de la sociologie et de l’approche politique à l’anthropologie et la traductologie, c’est une approche pluridisciplinaire mais surtout pragmatique qui semble la plus prometteuse. Elle pousse à concevoir l’œuvre d’art en situation, jamais figée, non comme un réceptacle de sens mais comme un palimpseste évolutif, d’autant plus puissant que s’y projettent des désirs individuels et collectifs.
When it comes to researching South-South relationships, a powerful political imperative underpins... more When it comes to researching South-South relationships, a powerful political imperative underpins studies of such relationships—an imperative that seems to always point northwards in one way or another. This imperative sometimes leads to the application of pre-existing theories to studies of circulation between different parts of the world and of the roles of the individuals driving these circulations. When, regardless of the situation in question, we must always identify a dominator and a dominated party, a predator and a victim, a colonizer and a colonial subject, we risk developing a historical picture that is incomplete or distorted. Promoting studies into South-South circulation is something of an experiment, one that consists in first imagining configurations that differ from those proposed by postcolonial theory, in order to work more freely, whilst nonetheless allowing ourselves to return to such approaches at a later stage.
Pour proposer une « histoire mondiale », et pour faire honneur à toutes les productions issues de... more Pour proposer une « histoire mondiale », et pour faire honneur à toutes les productions issues de tous les continents, en particulier ceux qu’on avait méprisés, l’idéal serait d’articuler un récit lui-même mondial. Il nous faut un récit émancipé non seulement des hiérarchies propres au canon (ancien/moderne, beaux-arts/décoration, kitsch / classique), mais aussi un récit qui aille plus loin que la production de hiérarchies dont même le récit postcolonial a du mal à sortir (dominants/dominés). Comment produire un récit qui, en outre, connecte des collections « locales » et des collections « internationales » en gardant du lien entre les deux ?
Using Artl@s as an example of a project that relies on volunteered geographic information (VGI), ... more Using Artl@s as an example of a project that relies on volunteered geographic information (VGI), this article examines the specific challenges that exist, beyond those frequently discussed in general VGI systems (e.g., participants’ motivation and data quality control) in regard to sharing research data in humanities: (1) most data from the humanities is qualitative and collected from multiple data sources which are often inconsistent and unmappable; (2) data is usually interconnected with multiple relationships among different tables which creates challenges for both mapping and query functionality; (3) data is both geographical and historical. Consequently addresses that no longer exist have to be geolocated and visualized on historical basemaps and spaces must be represented diachronically; (4) the design of web map application needs to balance both sophisticated research requirements and a user-friendly interface; (5) finally contributors expect their data to be cited or acknowledged when used in other studies and users need metadata and citation information in order to reuse and repurpose datasets.
In this article, we discuss how Artl@s, a project which developed a georeferenced historical database of exhibition catalogues, addresses these challenges. Artl@s provides a case study for VGI adoption by digital humanities scholars for research data sharing, as it offers features, such as flexible batch data contribution, interrelated spatial query, automatic geolocalization of historical addresses, and data citation mechanisms.
Les pratiques numériques font émerger des questions nouvelles en histoire de l’art : elles modifi... more Les pratiques numériques font émerger des questions nouvelles en histoire de l’art : elles modifient la manière dont nous travaillons, gérons
et interprétons nos sources ; elles remettent en question les récits dominants ; elles interrogent enfin les critères d’évaluation de la recherche.
Je prendrai pour étayer ces affirmations l’exemple du projet ARTL@S
(www.artlas.ens.fr), dont l’objectif est de favoriser une étude transnationale et quantitative de l’histoire de l’art à partir d’une source homogène prise en série, les catalogues d’expositions, que nous mettons en base de données numérique sur deux siècles et à l’échelle mondiale. Je présenterai aussi les résultats d’une démarche sociologique et transnationale plus personnelle, qui a pour l’objet l’histoire de l’art moderne et des avant-gardes aux 19e et 20e siècles, et part de méthodes statistiques et cartographiques avant d’adopter des méthodologies plus traditionnelles.
Pergunta-se muitas vezes como as várias vanguardas históricas foram capazes de persistir em seu v... more Pergunta-se muitas vezes como as várias vanguardas históricas foram capazes de persistir em seu vanguardismo e obter reconhecimento, quando o apoio do mercado de arte era-lhes negado de antemão. Do Realismo da década de 1850 até as variedades virulentas do vanguardismo na década de 1910, a inovação artística tornou-se possível graças ao desvio, tanto físico como simbólico, da pintura de vanguarda para o exterior. Esse desvio permitiu que os artistas permanecessem de vanguarda dentro do campo em Paris e, ao mesmo tempo, exportassem um tipo mais vendável de pintura. No nível simbólico, especialmente, essa foi a base para a legitimidade das reivindicações da vanguarda sobre a internacionalização de suas carreiras, agitando as culpadas consciências nacionais das elites europeias. Essa internacionalização tornou-se possível pela grande variedade de divisões culturais entre os diferentes países. Podia-se, portanto, trabalhar para adaptar as exposições de vanguarda no exterior. A partir do período realista em diante, os próprios artistas, e em seguida, seus negociantes, críticos e colecionadores, assumiram o comando desse vasto movimento de transferência cultural, mas sob o risco de estabelecer muitos compromissos.
La réhabilitation culpabilisatrice dont Modigliani fut l’objet après décès relève d’un processus ... more La réhabilitation culpabilisatrice dont Modigliani fut l’objet après décès relève d’un processus mimétique assez classique, qu’entretient le besoin anthropologique de boucs émissaires . Elle aide à comprendre pourquoi l’artiste devint en quelques années l’un des « classiques » de l’art moderne européen, choyé par les galeries, exposé et acheté par les musées, joyau de belles collections particulières. On rachetait la faute collective en exposant « l’ange au visage grave ». Mais suffisait-il que Modigliani fût mort pour que sa carrière s’envolât ? Et comment s’envola-t-elle ? On se propose d’évaluer ici selon quels canaux sa réputation et son œuvre se répandirent, de l’arrivée de l’artiste à Paris en 1906, au tournant des années 1960. L’internationalisation de sa réputation ne ressemble guère à celle des artistes les plus connus de l’avant-garde européenne. Dès les années 1910, la carrière de ces derniers avait été portée par un réseau marchand et critique dynamique, essentiellement franco-allemand ; elle avait atteint avant 1914 de belles collections, de la Russie et l’Europe centrale aux États-Unis . La carrière de Modigliani fut au contraire quasi nulle avant sa mort, et ne fut jamais portée par le réseau qui valorisait le cubisme, le futurisme et l’expressionnisme. Son œuvre s’internationalisa ensuite moins vers l’Europe que vers les États-Unis, portée par la conjoncture du marché de l’art après 1920. Cependant elle atteignit les musées bien plus vite que les contemporains de l’artiste. Était-ce cela, la revanche du mort ?
Revoir Picasso, Mar 2016
This paper explains how Picasso became the most recognized modern artist in Europe well before 19... more This paper explains how Picasso became the most recognized modern artist in Europe well before 1914, mainly due to his many foreign exhibitions and their resulting cultural transfer. Although many gallery archives are not open to researchers, it is possible to trace and map Picasso’s international path and the circulation of his works with exhibition catalogues and sources coming from contemporaneous reactions of his foreign exhibitions. Daniel-Henry Kahnweiler, who was Picasso’s dealer after 1908, played a key role in the internationalization of Picasso’s reputation and in the making of his aura. With the help of an international network of dealers and collectors who were convinced of the historical value of cubism, Kahnweiler adapted Picasso’s work to foreign audiences. He first exhibited works from the Blue, Red, and Cézanienne periods, but not the Cubist works Picasso painted at that time. It was not until the end of 1912 that Kahnweiler dared exhibit Cubist works, but he always introduced them with former pieces that proved Picasso had not come to cubism too suddenly. Picasso’s formal creation was understandable in Germany and Central Europe, and the foreign reputation of the painter augmented his aura in Paris, where Picasso did not take part in exhibitions. This detour abroad was likely responsible for legitimizing Cubism before the First World War.
Cet article explique comment Picasso devint l’artiste moderne le plus connu en Europe bien avant 1914, grâce à ses expositions à l’étranger et aux transferts culturels qui les accompagnèrent. Bien que les archives des galeries ne soient pas ouvertes aux chercheurs, il est possible de retracer la trajectoire d’exposition de Picasso et la circulation de ses œuvres, à partir de catalogues d’exposition et de sources issues des contextes de réception de ses expositions étrangères. Daniel-Henry Kahnweiler, le marchand de Picasso après 1908, joua un rôle essentiel dans l’internationalisation de la réputation de l’artiste. Aidé par un bon réseau international de marchands et de collectionneurs convaincus de l’intérêt historique du cubisme, il adapta le travail de Picasso aux publics étrangers. Il exposa d’abord des œuvres des périodes bleue, rose et cézannienne, et non pas les œuvres cubistes que Picasso peignait déjà à l’époque. Après la fin de l’année 1912 seulement, Kahnweiler se mit à exposer des œuvres cubistes – mais ces œuvres étaient toujours introduites par des peintures antérieures, prouvant que Picasso n’était pas venu au cubisme sans raison. Non seulement la recherche plastique de Picasso devenait compréhensible en Allemagne et en Europe centrale mais encore, la réputation étrangère de Picasso augmentait son aura à Paris où, au contraire, le peintre ne participait pas aux expositions d’avant-garde. Ce détour par l’étranger fut probablement ce qui donna au cubisme sa plus grande légitimité, dès avant la Première Guerre mondiale.
Picasso - Registros Alemanes - Exh. Cat. Malaga, Museo Picasso, 19 Octubre 2015-21 Febrero 2016, Oct 2015
By 1914, Picasso had become the most recognized modern artist in Europe thanks to a series of cul... more By 1914, Picasso had become the most recognized modern artist in Europe thanks to a series of cultural transfers and an exhibition strategy that developed through a network of German dealers and collectors. Though sources originating directly from galleries remain scarce for researchers, thanks to exhibition catalogues and other sources that reveal the reception of Picasso’s exhibitions abroad, it is possible to chart his international trajectory and the circulation of his works. Daniel Henry Kahnweiler, who was Picasso’s dealer from 1908 onwards, played a key role in the internationalization of the artist’s work. Devising exhibitions to suit the tastes of foreign audiences, he began by introducing them to the Blue, Rose, and Cézannien periods. Later, after 1912, Kahnweiler dared to exhibit Picasso’s cubist works, yet always took care to present them with earlier pieces that showed how Picasso had come to cubism progressively. In Germany and Eastern Europe, where Kahnweiler developed a strong network of colleagues and collectors, Picasso was soon recognized as a highly skilled painter, even while he remained controversial in France. This foreign recognition triggered a process of mimetic desire that proved decisive for Picasso’s reputation: success abroad added to his aura in Paris, even at a time when his work could not be seen there. Picasso’s détour through other European nations, which we can retrace by studying the locations and movements of exhibitions, built up cubism’s reputation abroad and thus consolidated its legitimacy.
'Do globalisation studies in art history have a future? Thomas DaCosta Kaufmann in his fine intro... more 'Do globalisation studies in art history have a future? Thomas DaCosta Kaufmann in his fine introductory essay on the historiography of globalism proposes that the study of objects on the move, of their circulation across cultures, is the way forward. His essay is enhanced with the strength of multiple voices in the accompanying essays. Their approach allows art history to move forward, away from nationalism and away from the limits of Western art historical questions. The book is rich in new ideas and globalisation becomes a process rather than an ideology. This process is defined in the essay by Catherine Dossin and Béatrice Joyeux-Prunel on how a geopolitical understanding may transform modernism and lead us away from Paris and New York.'
Jaynie Anderson, Australian Institute of Art History, University of Melbourne, Australia
La prospographie au service des sciences sociales, ed. Bernadette Cabouret-Laurioux, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2014, p. 339-354., 2014
Prosopography investigates the common characteristics of a historical group, whose individual bio... more Prosopography investigates the common characteristics of a historical group, whose individual biographies may (or may not) be untraceable, by means of a collective study of their lives, in multiple career-line analysis.
Why not use collective biography in art historical research, despite - or even, because of - art history's general prejudice for individual exception? This paper presents Prosopography as a very valuable technique for art history, and among others, for studying modern art. It insists on the relevance of biographical data contained in Exhibition catalogues, a source too little explored by art historians in a quantitative and statistical way. I propose to examine what prosopographic approaches can say about "intouchable" art-historical concepts that supposedly cannot be approached with numbers: the artwork, the genious, and the style.
A global survey of the geography of avant-gardes during the First World War
Using the methods of the sociology of art, that of cultural transfers, and the results of analysi... more Using the methods of the sociology of art, that of cultural transfers, and the results of analysis of a data base derived from exhibition catalogues (1850-1914), this work retraces the international strategies Parisian avant-gardes employed to gain recognition, from Courbet and the Realists to Picasso, Delaunay, or Duchamp, and the cubists.
L'étude des circulations artistiques à l’échelle mondiale est désormais un champ en pleine expans... more L'étude des circulations artistiques à l’échelle mondiale est désormais un champ en pleine expansion ; mais celle des circulations transcontinentales reste un domaine plus réduit. De même, alors que les études de transferts artistiques et culturels bilatéraux sont désormais chose courante, il est plus difficile de trouver des études dans lesquelles un système triangulaire est mis en évidence – où la circulation artistique, qu’il s’agisse d’œuvres, d’artistes, d’esthétiques ou de styles, fait intervenir un nombre au moins ternaire de référentiels culturels, et où les effets de transformation, d’adaptation et de réadaptation sont donc particulièrement complexes. Or, avec un peu d’observation, on doit constater que la plupart des transferts culturels sont triangulaires et non pas bilatéraux. Croisant ces deux questions – circulations transcontinentales d’une part, transferts artistiques et culturels triangulaires de l’autre -, nous avons désiré, pour ce volume, ajouter à la question une dimension géopolitique inhabituelle, celle des circulations « Sud-Nord-Sud ».
For A Global History of Modernism - Stakes and Approaches
A transnational history of modernism during the Interwar period, where global, sociological, and ... more A transnational history of modernism during the Interwar period, where global, sociological, and quantitative approaches question the usual narrative about Parisian centrality, vanguardist purity, and Surrealist internationalism.
In a desire to write a total history, Béatrice Joyeux-Prunel proposes a novel sociocultural and t... more In a desire to write a total history, Béatrice Joyeux-Prunel proposes a novel sociocultural and transnational approach to the artistic avant-gardes. Beyond a mere history of styles, the avant-gardes appear in her book as genuine political and social events, caught in complex networks of influence.
Using a historiographical and multidisciplinary approach, Béatrice Joyeux-Prunel proposes a rewriting of the history of the avant-gardes in which these no longer appear merely as artistic movements, but as genuine political and social events. In properly contextualizing the issues, the author does not content herself with presenting a history of styles; she also highlights the network of influences that gave rise to the avant-garde system. Thus, as she moves from the need for a new etymological definition of the term to the interactions between national and international scenes, and from the ideological and political connection between the social events of the time to the development of the press and the literary avant-garde, Joyeux-Prunel writes a new history: that of the avant-garde system.
https://lectures.revues.org/20443
"Inédite, cette histoire transnationale des avant-gardes artistiques est livrée directement en po... more "Inédite, cette histoire transnationale des avant-gardes artistiques est livrée directement en poche (avec un cahier central de 22 illustrations couleurs) : voilà une belle initiative à saluer (on imagine facilement le prix astronomique qu’un tel ouvrage en grand format peut atteindre pour des étudiants qui connaissent – eux – la valeur d’un euro). Merci Gallimard, et bien entendu, expérience à renouveler le plus tôt possible !
Maître de conférences en histoire de l’art contemporain, agrégée d’histoire, spécialiste de la sociologie historique des avant-gardes (XIXe-XXe siècles), Béatrice Joyeux-Prunel enseigne à l’Ecole normale. Son travail porte essentiellement sur l’internationalisation artistique et l’histoire globale des arts, les transferts artistiques et culturels et les approches quantitatives en histoire de l’art. Elle dirige également le projet ANR-Jeunes "ARTLAS".
Elle nous livre ici le fruit de plusieurs années de travail : un livre-synthèse, un livre qui allie, aux approches chronologique et artistique, une démarche à la fois sociale, sociologique, marchande, culturelle et transnationale. Un outil qui va permettre de comprendre pourquoi les avant-gardistes apparurent en certains endroits et pas à d’autres. Comment se tissait le réseau de circulation et surtout, comment la plupart avaient pu finir par connaître une véritable canonisation.
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Artl@s 10th Anniversary International Conference: Visual Semantics. Visualizing Global Networks, Circulations, and Patterns Paris, Ecole normale supérieure, 13-14 June 2019
Co-organizers : École Normale supérieure, Université de Grenoble-Alpes/Laboratoire de Recherche H... more Co-organizers :
École Normale supérieure, Université de Grenoble-Alpes/Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes, Purdue College of Liberal Arts.
Chairs :
Béatrice Joyeux-Prunel, Paula Barreiro-Lopez, Catherine Dossin.
As part of the 10th anniversary of the Artl@s project, we are organizing an international conference on the digital approach to the circulation of images and forms.
In his groundbreaking project, the Atlas Mnemosyne, Aby Warburg suggested that some shapes travel, passing times and cultures. On their way, accompanied by processes of mixture, borrowings, transfers and resemanticizations that contribute to their impact, they become acting symbols. Building on this idea, Herbert Read proposed in The origin of forms in art (1965) that artistic forms can be formalized and reduced to certain shapes that carry “lines of beauty” and thus symbolic meaning. Such ideas, we believe, could serve as a starting point for cross-disciplinary research that would bring together art historians, historians, linguists, and computer and cognitive scientists with the aim to discover the basic units of a generalizable “visual semantics” of artistic creation.
More and more art historical sources are available online worldwide. This should not only excite us to reconstruct the global circulation of images and artifacts, but also use these tools to (re-) consider the mobility of images, patterns, and styles. This international conference aims to assess the potential of digital technology in renewing our study and understanding of artistic circulations and in the collective and progressive deployment of alternative narratives which are more de-centered and more inclusive.