Sandrine Baudry | Université de Strasbourg (original) (raw)

Call for Papers by Sandrine Baudry

Research paper thumbnail of Appel à contributions: numéro spécial de Transatlantica sur les résurgences territoriales autochtones

Appel à contributions : numéro spécial de la revue Transatlantica Résurgences territoriales autoc... more Appel à contributions : numéro spécial de la revue Transatlantica Résurgences territoriales autochtones contemporaines en contexte de colonialisme de peuplement aux États-Unis et au Canada La dépossession territoriale et l'effacement des peuples autochtones se trouvent au coeur du projet du colonialisme de peuplement (Barnd; Rifkin; Wolfe). Cependant, cette dépossession relève d'un processus graduel qui n'a pas encore abouti, contrairement à ce qu'affirment les récits nationaux aux États-Unis et au Canada. Ainsi, on observe aujourd'hui en Amérique du Nord « un palimpseste, un manuscrit dont on a gratté ou effacé l'écriture originale pour y inscrire autre chose » (Green 12), qui laisse malgré tout transparaître « une autre réalité aux côtés de celle du colonialisme de peuplement. Une réalité émergente basée sur des liens plus forts entre la terre et les êtres humains » (Eriksen 76). Comme l'affirme Natchee Blu Barnd « les géographies autochtones se sont discrètement imbriquées dans et ont coexisté en tension avec les géographies de l'état colonial. Elles ont été submergées, mais pas éliminées » (1). Le dossier thématique consacré à ces résurgences autochtones cherche à analyser la manière dont les rapports autochtones aux territoires contredisent le settler common sense défini par Mark Rifkin comme: the ways the legal and political structures that enable non-Native access to Indigenous territories come to be lived as given, as simply the unmarked, generic conditions of possibility for occupancy, association, history, and personhood. (322-323

Research paper thumbnail of Call for papers: Special Issue of Transatlantica on Indigenous Territorial Resurgence

Territorial dispossession and the erasure of Indigenous presence are at the core of the settler c... more Territorial dispossession and the erasure of Indigenous presence are at the core of the settler colonial project (Barnd; Rifkin; Wolfe). Yet, contrary to what national narratives claim in both the United States and Canada, erasure remains a gradual process which has never reached completion. North America thus appears as "a palimpsest, a manuscript from which original words were scratched or removed to engrave something else" (Green 12), but which still reveals "another reality that exists alongside of the settler colonial manifestation. An emergent reality based on deeper relationships between the land and human beings" (Eriksen 76). As Natchee Blu Barnd explains, "Indigenous geographies have quietly overlapped and coexisted in tension with the geographies of the settler colonial state. They have been submerged, but not eliminated" (1). The thematic dossier dedicated to Indigenous resurgence aims at analyzing how Indigenous relations to territory break away from "settler common sense," defined by Mark Rifkin as:

Papers by Sandrine Baudry

Research paper thumbnail of Tending One's Garden, Being in the City : Anthropology of Four Community Gardens in New York City

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 26, 2010

Research paper thumbnail of « Colloque international “Transferts, transgressions, transformations : évolution de la ville américaine / Transfers, Defiance, Alteration : Evolutions in American Cities” »

Research paper thumbnail of Paysages Incertains / Uncertain Landscapes

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Oct 20, 2022

Research paper thumbnail of Borders in the English-Speaking World: Negotiations, Subversions, Reconfigurations

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Dec 30, 2021

Research paper thumbnail of Negotiating, Subverting, Reconfiguring Borders in the English-Speaking World

Research paper thumbnail of Traci Brynne Voyles. Wastelanding: Legacies of Uranium Mining in Navajo Country

The American Historical Review, 2017

Traci Brynne Voyles takes on resource extraction, settler colonialism, and environmental racism i... more Traci Brynne Voyles takes on resource extraction, settler colonialism, and environmental racism in her compelling analysis of the impact of the uranium boom in Diné Bikéyah.

Research paper thumbnail of Vegetal Politics

Research paper thumbnail of Indigeneity, Subalternity and Lakota Territorial Resurgence: Disrupting Urban Settler Colonial Order in a US Bordertown

Nuevo mundo-mundos nuevos, Jan 12, 2024

At first glance, the concept of the subaltern seems to perfectly describe the position of Native ... more At first glance, the concept of the subaltern seems to perfectly describe the position of Native Americans within contemporary US society, yet, until recently, it was not commonly used by Indigenous studies scholars. This has changed partly due to the emergence of the field of settler colonial studies, born of the dialogue between postcolonial and Indigenous studies. In particular, scholars have looked at the historical and contemporary role cities are playing in highlighting patterns of dispossession and resistance. In the article, we look at the contributions of this new theoretical framework, then focus on the case of Rapid City, SD, presenting its history of dispossession and violence, and showing how Indigenous resurgence challenges that history.

Research paper thumbnail of Indigeneity, Subalternity and Lakota Territorial Resurgence: Disrupting Urban Settler Colonial Order in a US Bordertown

Nuevo Mondo Mundos Nuevos, 2024

At first glance, the concept of the subaltern seems to perfectly describe the position of Native ... more At first glance, the concept of the subaltern seems to perfectly describe the position of Native Americans within contemporary US society, yet, until recently, it was not commonly used by Indigenous studies scholars. This has changed partly due to the emergence of the field of settler colonial studies, born of the dialogue between postcolonial and Indigenous studies. In particular, scholars have looked at the historical and contemporary role cities are playing in highlighting patterns of dispossession and resistance. In the article, we look at the contributions of this new theoretical framework, then focus on the case of Rapid City, SD, presenting its history of dispossession and violence, and showing how Indigenous resurgence challenges that history.

Research paper thumbnail of Le jardinage urbain, de la résistance par le végétal à l'instrumentation idéologique

Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - SHS, Sep 23, 2021

Research paper thumbnail of Repenser la subalternité autochtone aux États-Unis au prisme des résurgences territoriales

Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - SHS, Sep 21, 2021

Si la notion de « subalterne » semble à première vue définir parfaitement la position des Amérind... more Si la notion de « subalterne » semble à première vue définir parfaitement la position des Amérindiens dans la société états-unienne contemporaine – peuples colonisés, populations dominées socialement, économiquement, politiquement, corps violentés – elle mérite largement d'être précisée, voire déconstruite, à la lumière des réalités vécues. Notre projet de recherche à long terme nous a d'ailleurs poussées à nous interroger sur nos propres biais de membres de la classe blanche dominante qui nous ont par exemple initialement menées à accepter implicitement la territorialité coloniale comme un fait, et la territorialité autochtone comme une forme de transgression. C'est le travail de terrain sur un territoire précis qui nous a permis de remettre en cause cette approche et de replacer le point de vue de ces « subalternes » au centre de notre réflexion. Nous proposons pour cette intervention d'explorer les stratégies politiques et les pratiques « banales » de résistance au projet colonial d'invisibilisation du fait autochtone autour de la ville de Rapid City, dans le Dakota du Sud. Sans nier la marginalisation sociale, économique, politique et géographique des Autochtones, et ici en particulier des Lakotas, nous verrons émerger des discours et des pratiques qui remettent en cause l'ordre colonial par exemple en proposant un récit historique contre-hégémonique, en adoptant une approche territorialisée de l'éducation sur leur culture et leur histoire ou en redonnant corps, à travers notamment des réseaux artistiques, à la Grande Réserve Sioux (territoire sur lequel Rapid City fut illégalement établie en 1876 et qui fut par la suite éclaté pour ouvrir le passage à la colonisation) et, au-delà, à une territorialité qui précède la mise en place des réserves, ces constructions éminemment coloniales. Ce prisme des résurgences territoriales est particulièrement pertinent dans l'étude des mobilisations autochtones. En effet, un des éléments saillants de la domination de ces peuples est l'accaparement des terres et leur mise au service du projet colonial, accompagnés d'une réécriture cartographique et toponymique qui semble entériner ledit projet. Or, il apparaît que ce qui caractérise justement les points de résistance, ou zones de frottement, au sein de cette entreprise d'effacement est la persistance d'une territorialité proprement lakota incarnée dans les projets cités plus haut.

Research paper thumbnail of Introduction Landscapes and Aesthetic Spatialities in the Anthropocene

Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Université de Nantes, Jul 8, 2021

Research paper thumbnail of Introduction à Borders in the English-Speaking World: Negotiations, Subversions, Reconfigurations

Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - memSIC, 2021

Research paper thumbnail of Colloque international « Transferts, transgressions, transformations : évolution de la ville américaine / Transfers, Defiance, Alteration : Evolutions in American Cities »

Transatlantica, 2014

Ce document a été généré automatiquement le 29 avril 2021. Transatlantica-Revue d'études américai... more Ce document a été généré automatiquement le 29 avril 2021. Transatlantica-Revue d'études américaines est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 4.0 International.

Research paper thumbnail of Distance Matters : Approaching US Social Movements and Race/Ethnicity from a French Perspective

Research paper thumbnail of Plants as a Tool for DIY Urbanism: between Guerilla and Institutionalisation

Romanian Journal of American Studies, 2014

In a context of growing interest for sustainable urban development, citizen gardening actions tak... more In a context of growing interest for sustainable urban development, citizen gardening actions take an increasingly important place in urbanism. Community gardening on vacant lots has now become an accepted practice responding to concerns of ecosystemic services, food production and social interaction in dense cities. This article based on field observations in New York City and Paris explores the rise of a comparatively little studied practice: citizen greening and natural resources stewardship on the public right-of-way. The on-going study underlines the capacity to transform the relationship to the usually transient territories, as well as the relationship between citizens and municipal institutions, and their respective roles in the creation and maintenance of urban public space.

Research paper thumbnail of A History of Shifting Settler-colonial Borders: Reading the Native/Non-Native Territorial Palimpsest in and around Rapid City, SD

Borders in the English-Speaking World, 2022

Research paper thumbnail of Développement économique urbain et (in)visibilité des cultures autochtones : les Sioux lakota à Rapid City, SD

IdeAs, 2021

Idées d'Amériques 17 | 2021 Villes et culture dans les Amériques Développement économique urbain ... more Idées d'Amériques 17 | 2021 Villes et culture dans les Amériques Développement économique urbain et (in)visibilité des cultures autochtones : les Sioux lakota à Rapid City, SD Urban economic development and indigenous cultures: the case of the Lakota Sioux in Rapid City, SD Desarrollo económico urbano y culturas indígenas: el caso de los Sioux Lakota en Rapid City, SD

Research paper thumbnail of Appel à contributions: numéro spécial de Transatlantica sur les résurgences territoriales autochtones

Appel à contributions : numéro spécial de la revue Transatlantica Résurgences territoriales autoc... more Appel à contributions : numéro spécial de la revue Transatlantica Résurgences territoriales autochtones contemporaines en contexte de colonialisme de peuplement aux États-Unis et au Canada La dépossession territoriale et l'effacement des peuples autochtones se trouvent au coeur du projet du colonialisme de peuplement (Barnd; Rifkin; Wolfe). Cependant, cette dépossession relève d'un processus graduel qui n'a pas encore abouti, contrairement à ce qu'affirment les récits nationaux aux États-Unis et au Canada. Ainsi, on observe aujourd'hui en Amérique du Nord « un palimpseste, un manuscrit dont on a gratté ou effacé l'écriture originale pour y inscrire autre chose » (Green 12), qui laisse malgré tout transparaître « une autre réalité aux côtés de celle du colonialisme de peuplement. Une réalité émergente basée sur des liens plus forts entre la terre et les êtres humains » (Eriksen 76). Comme l'affirme Natchee Blu Barnd « les géographies autochtones se sont discrètement imbriquées dans et ont coexisté en tension avec les géographies de l'état colonial. Elles ont été submergées, mais pas éliminées » (1). Le dossier thématique consacré à ces résurgences autochtones cherche à analyser la manière dont les rapports autochtones aux territoires contredisent le settler common sense défini par Mark Rifkin comme: the ways the legal and political structures that enable non-Native access to Indigenous territories come to be lived as given, as simply the unmarked, generic conditions of possibility for occupancy, association, history, and personhood. (322-323

Research paper thumbnail of Call for papers: Special Issue of Transatlantica on Indigenous Territorial Resurgence

Territorial dispossession and the erasure of Indigenous presence are at the core of the settler c... more Territorial dispossession and the erasure of Indigenous presence are at the core of the settler colonial project (Barnd; Rifkin; Wolfe). Yet, contrary to what national narratives claim in both the United States and Canada, erasure remains a gradual process which has never reached completion. North America thus appears as "a palimpsest, a manuscript from which original words were scratched or removed to engrave something else" (Green 12), but which still reveals "another reality that exists alongside of the settler colonial manifestation. An emergent reality based on deeper relationships between the land and human beings" (Eriksen 76). As Natchee Blu Barnd explains, "Indigenous geographies have quietly overlapped and coexisted in tension with the geographies of the settler colonial state. They have been submerged, but not eliminated" (1). The thematic dossier dedicated to Indigenous resurgence aims at analyzing how Indigenous relations to territory break away from "settler common sense," defined by Mark Rifkin as:

Research paper thumbnail of Tending One's Garden, Being in the City : Anthropology of Four Community Gardens in New York City

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 26, 2010

Research paper thumbnail of « Colloque international “Transferts, transgressions, transformations : évolution de la ville américaine / Transfers, Defiance, Alteration : Evolutions in American Cities” »

Research paper thumbnail of Paysages Incertains / Uncertain Landscapes

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Oct 20, 2022

Research paper thumbnail of Borders in the English-Speaking World: Negotiations, Subversions, Reconfigurations

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Dec 30, 2021

Research paper thumbnail of Negotiating, Subverting, Reconfiguring Borders in the English-Speaking World

Research paper thumbnail of Traci Brynne Voyles. Wastelanding: Legacies of Uranium Mining in Navajo Country

The American Historical Review, 2017

Traci Brynne Voyles takes on resource extraction, settler colonialism, and environmental racism i... more Traci Brynne Voyles takes on resource extraction, settler colonialism, and environmental racism in her compelling analysis of the impact of the uranium boom in Diné Bikéyah.

Research paper thumbnail of Vegetal Politics

Research paper thumbnail of Indigeneity, Subalternity and Lakota Territorial Resurgence: Disrupting Urban Settler Colonial Order in a US Bordertown

Nuevo mundo-mundos nuevos, Jan 12, 2024

At first glance, the concept of the subaltern seems to perfectly describe the position of Native ... more At first glance, the concept of the subaltern seems to perfectly describe the position of Native Americans within contemporary US society, yet, until recently, it was not commonly used by Indigenous studies scholars. This has changed partly due to the emergence of the field of settler colonial studies, born of the dialogue between postcolonial and Indigenous studies. In particular, scholars have looked at the historical and contemporary role cities are playing in highlighting patterns of dispossession and resistance. In the article, we look at the contributions of this new theoretical framework, then focus on the case of Rapid City, SD, presenting its history of dispossession and violence, and showing how Indigenous resurgence challenges that history.

Research paper thumbnail of Indigeneity, Subalternity and Lakota Territorial Resurgence: Disrupting Urban Settler Colonial Order in a US Bordertown

Nuevo Mondo Mundos Nuevos, 2024

At first glance, the concept of the subaltern seems to perfectly describe the position of Native ... more At first glance, the concept of the subaltern seems to perfectly describe the position of Native Americans within contemporary US society, yet, until recently, it was not commonly used by Indigenous studies scholars. This has changed partly due to the emergence of the field of settler colonial studies, born of the dialogue between postcolonial and Indigenous studies. In particular, scholars have looked at the historical and contemporary role cities are playing in highlighting patterns of dispossession and resistance. In the article, we look at the contributions of this new theoretical framework, then focus on the case of Rapid City, SD, presenting its history of dispossession and violence, and showing how Indigenous resurgence challenges that history.

Research paper thumbnail of Le jardinage urbain, de la résistance par le végétal à l'instrumentation idéologique

Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - SHS, Sep 23, 2021

Research paper thumbnail of Repenser la subalternité autochtone aux États-Unis au prisme des résurgences territoriales

Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - SHS, Sep 21, 2021

Si la notion de « subalterne » semble à première vue définir parfaitement la position des Amérind... more Si la notion de « subalterne » semble à première vue définir parfaitement la position des Amérindiens dans la société états-unienne contemporaine – peuples colonisés, populations dominées socialement, économiquement, politiquement, corps violentés – elle mérite largement d'être précisée, voire déconstruite, à la lumière des réalités vécues. Notre projet de recherche à long terme nous a d'ailleurs poussées à nous interroger sur nos propres biais de membres de la classe blanche dominante qui nous ont par exemple initialement menées à accepter implicitement la territorialité coloniale comme un fait, et la territorialité autochtone comme une forme de transgression. C'est le travail de terrain sur un territoire précis qui nous a permis de remettre en cause cette approche et de replacer le point de vue de ces « subalternes » au centre de notre réflexion. Nous proposons pour cette intervention d'explorer les stratégies politiques et les pratiques « banales » de résistance au projet colonial d'invisibilisation du fait autochtone autour de la ville de Rapid City, dans le Dakota du Sud. Sans nier la marginalisation sociale, économique, politique et géographique des Autochtones, et ici en particulier des Lakotas, nous verrons émerger des discours et des pratiques qui remettent en cause l'ordre colonial par exemple en proposant un récit historique contre-hégémonique, en adoptant une approche territorialisée de l'éducation sur leur culture et leur histoire ou en redonnant corps, à travers notamment des réseaux artistiques, à la Grande Réserve Sioux (territoire sur lequel Rapid City fut illégalement établie en 1876 et qui fut par la suite éclaté pour ouvrir le passage à la colonisation) et, au-delà, à une territorialité qui précède la mise en place des réserves, ces constructions éminemment coloniales. Ce prisme des résurgences territoriales est particulièrement pertinent dans l'étude des mobilisations autochtones. En effet, un des éléments saillants de la domination de ces peuples est l'accaparement des terres et leur mise au service du projet colonial, accompagnés d'une réécriture cartographique et toponymique qui semble entériner ledit projet. Or, il apparaît que ce qui caractérise justement les points de résistance, ou zones de frottement, au sein de cette entreprise d'effacement est la persistance d'une territorialité proprement lakota incarnée dans les projets cités plus haut.

Research paper thumbnail of Introduction Landscapes and Aesthetic Spatialities in the Anthropocene

Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Université de Nantes, Jul 8, 2021

Research paper thumbnail of Introduction à Borders in the English-Speaking World: Negotiations, Subversions, Reconfigurations

Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - memSIC, 2021

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Transatlantica, 2014

Ce document a été généré automatiquement le 29 avril 2021. Transatlantica-Revue d'études américai... more Ce document a été généré automatiquement le 29 avril 2021. Transatlantica-Revue d'études américaines est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 4.0 International.

Research paper thumbnail of Distance Matters : Approaching US Social Movements and Race/Ethnicity from a French Perspective

Research paper thumbnail of Plants as a Tool for DIY Urbanism: between Guerilla and Institutionalisation

Romanian Journal of American Studies, 2014

In a context of growing interest for sustainable urban development, citizen gardening actions tak... more In a context of growing interest for sustainable urban development, citizen gardening actions take an increasingly important place in urbanism. Community gardening on vacant lots has now become an accepted practice responding to concerns of ecosystemic services, food production and social interaction in dense cities. This article based on field observations in New York City and Paris explores the rise of a comparatively little studied practice: citizen greening and natural resources stewardship on the public right-of-way. The on-going study underlines the capacity to transform the relationship to the usually transient territories, as well as the relationship between citizens and municipal institutions, and their respective roles in the creation and maintenance of urban public space.

Research paper thumbnail of A History of Shifting Settler-colonial Borders: Reading the Native/Non-Native Territorial Palimpsest in and around Rapid City, SD

Borders in the English-Speaking World, 2022

Research paper thumbnail of Développement économique urbain et (in)visibilité des cultures autochtones : les Sioux lakota à Rapid City, SD

IdeAs, 2021

Idées d'Amériques 17 | 2021 Villes et culture dans les Amériques Développement économique urbain ... more Idées d'Amériques 17 | 2021 Villes et culture dans les Amériques Développement économique urbain et (in)visibilité des cultures autochtones : les Sioux lakota à Rapid City, SD Urban economic development and indigenous cultures: the case of the Lakota Sioux in Rapid City, SD Desarrollo económico urbano y culturas indígenas: el caso de los Sioux Lakota en Rapid City, SD

Research paper thumbnail of Chapitre 1. Le jardinage urbain, de la résistance par le végétal à l’instrumentation idéologique

Militantismes et potagers, 2021

Research paper thumbnail of Contributors’ Biographical Notes

American Studies Journal, 2019

He is currently writing a book based on his award-winning doctoral dissertation on the 2006 immig... more He is currently writing a book based on his award-winning doctoral dissertation on the 2006 immigrants' movement in the United States, the conditions of Latino immigrant workers' political participation, and the forms of their collective mobilization. His research interests also include racebased social relations, the economic and political implications of immigration policies, and the links between the state and civil society. His current research project focuses on the history of socialism in the United States, the renewal of critical theories in the English-speaking world-whiteness, the right to the city, hegemony, etc.-and academic research's impact on society. Together with Anne Crémieux and Vincent Broqua he co-edited a special issue on "America in the Works" (Revue française d'études américaines 151.3, 2017). Audrey Célestine is a political scientist and an Associate Professor of American Studies at the University of Lille (France) and a member of CERAPS (Centre d'Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales). Her research interests center around identity, racial and ethnic politics in France and the United States, as well as the relationship between these two countries and their Caribbean territories (Martinique, Guadeloupe, and Puerto Rico). She co-edited with Nicolas Martin-Breteau a special issue on "Les nouvelles formes de mobilisation raciales aux Etats-Unis" (Politique américaine 28, 2016). She is the author of La fabrique politique des identités. Migrations et mobilisations caribéennes à Paris et New York (Karthala, 2017), drawn from her doctoral research, which shows how the interaction between the actions of government authorities and ethnic minorities shapes the processes of identity construction.

Research paper thumbnail of Le jardinage urbain, de la résistance par le végétal à l'instrumentation idéologique

Militantisme et potagers, 2021

Research paper thumbnail of A History of Shifting Settler-colonial Borders: Reading the Native/Non-Native Territorial Palimpsest in and around Rapid City, SD

Borders in the English-Speaking World Negotiations, Subversions, Reconfigurations, 2021

In “A History of Shifting Settler-colonial Borders: Reading the Native/Non-Native Territorial... more In “A History of Shifting Settler-colonial Borders: Reading the Native/Non-Native Territorial Palimpsest in and around Rapid City, SD,” Sandrine Baudry and Céline Planchou explore the relationship between the concept of imagined geographies and border studies. They are taking a border town and its surrounding territory as a case study to reflect on overlapping native and non-native geographies, re-placing the drawing of arbitrary borders within the broader context of settler colonial violence. They explore how the dominant discourse on local geography is intertwined with the historical national narrative of territorial expansion and the move West, and the political project of erasure of Indigenous peoples, cultures, geogra- phies and resistance. They also look at how current mundane practices, artistic expressions and decolonized research can offer counter narratives at the political and infrapolitical levels, and thus enable the resurgence of native geographies and spatially-based resistance. The chapter concludes with an epistemological reflection on the need for researchers to question their own ingrained tendency to validate dominant geographies as a given.

Research paper thumbnail of Urban Gardening: Between Green Resistance and Ideological Instrument

SAGE Handbook of Resistance, 2016

Research paper thumbnail of Gestion environnementale de la voie publique par les citoyens : mise en relation des discours officiels et des pratiques quotidiennes locales à Paris et New York City

Philippe Beringuier, Frédérique Blot, Bertrand Desailly et Mehdi Saqalli, "Environnement, politiques publiques et pratiques locales", pp. 50-68., 2015

Avec l'importance croissante des politiques durables dans la fabrique des villes, les décideurs, ... more Avec l'importance croissante des politiques durables dans la fabrique des villes, les décideurs, les chercheurs et les habitants expriment tous leur intérêt pour la gestion des ressources naturelles urbaines. De nombreuses études ont été menées sur le jardinage collectif en dent creuse dans divers pays, mais le jardinage citoyen sur d'autres types d'espaces publics commence seulement maintenant à être interrogé. Cet article, sur la base de travaux ethnographiques menés à Paris et New York City, présente les politiques environnementales à long terme des deux villes, ainsi que quelques actions citoyennes sur la voie publique. L'étude des dynamiques entre institutions et citoyens montre que la gestion très localisée des ressources naturelles par les citadins, par exemple par le biais du jardinage ou de l'entretien d'arbres d'alignement, peut jouer un rôle dans la mise en place souvent difficile de politiques municipales. Ceci soulève alors la question des conséquences de la légitimation et de l'institutionnalisation sur le potentiel de ces pratiques en tant que vecteurs d'expression personnelle et d'engagement civique.

Research paper thumbnail of Quelle place pour le jardinage collectif dans l’aménagement urbain ? Le cas des community gardens de New York City

Menozzi M.J. (Ed.), Jardins, espaces de vie, de connaissances et de biodiversité, Presses Universitaires de Rennes

Research paper thumbnail of Lutte contre les inégalités raciales et revendication communautaire en milieu urbain : le cas de la justice alimentaire à Détroit

Prum, m. (Ed.), Comparer les diversités, L'Harmattan, pp. 103-119, 2013

Le développement urbain est généralement à la fois source et résultat d'inégalités. Inégalités so... more Le développement urbain est généralement à la fois source et résultat d'inégalités. Inégalités sociales, économiques, ethniques, religieuses, de genre, etc. Ceci se traduit dans le tissu urbain par des dynamiques de ségrégation, de déplacement de populations, volontaire ou non, et par des inégalités d'accès aux ressources (emploi, éducation, transports, espaces verts, lieux et services culturels, alimentation) 1 . La forme la plus extrême en est le ghetto, dans lequel une population ciblée est enfermée et privée de toutes ces ressources ou, en tout cas, sujette aux aléas de leur distribution dans cet espace circonscrit. Mais la même logique s'opère, toutes proportions gardées, dans les quartiers défavorisés où la ségrégation subie s'accompagne souvent d'un désinvestissement des pouvoirs publics comme des entreprises privées. Les dynamiques spatiales liées à ces inégalités ne sont ni universelles, ni irréversibles. Si Paris a toujours repoussé ses ouvriers vers l'est, d'abord aux marges de la ville, puis au-delà, dans des banlieues pavillonnaires qui facilitaient le contrôle social 2 , New York leur a au contraire abandonné son centre en temps de crise, avant qu'il soit reconquis vingt ans plus tard par les classes aisées. Détroit représente aujourd'hui un cas d'école en termes de désinvestissement urbain ; les dynamiques historiques, sociales et économiques s'y traduisent littéralement sur l'espace urbain et son occupation. Il ne s'agit pas, loin de là, d'un cas unique de désindustrialisation désastreuse pour une ville et ses habitants mais bien d'un cas extrême. De même, la ségrégation ethnique n'a rien de rare dans les villes nord-1

Research paper thumbnail of Les casitas de Porto Rico à New York City : migration et adaptation d’un espace de sociabilité

Deschamps, B. et I. Richet (ed.) Immigration et travail aux États-Unis

Research paper thumbnail of Traci Brynne Voyles, Wastelanding: Legacies of Uranium Mining in Navajo Country

Research paper thumbnail of Compte-rendu de lecture : Return of the Wild. The Future of our Natural Lands : Ted Kerasote (Ed.) Island Press, 2001, 225 p.

Nature, Sciences, Sociétés, 2003

Research paper thumbnail of Urban agriculture in the neoliberal city

Research paper thumbnail of Spatial justice and the right to the city: conflicts around access to public urban space

Henri Lefebvre has defined the right to the city as both a right to access urban resources, and a... more Henri Lefebvre has defined the right to the city as both a right to access urban resources, and a right to shape and transform them. The study of access to urban resources such as space, greenery, or a forum to express one's views, reveals the existing discrepancies between the expressed American values of justice and equality and day-to-day realities. Many of these issues materialize in public spaces in the form of territorial conflicts. Knowing who uses public spaces and how, can inform us on a multitude of aspects of contemporary American society. It underlines the relationship between citizens and institutions in the making of an urban public, as well as the relationships among citizens themselves.
Issues of gender, race, politics, and culture can be addressed through the ways in which they invest public space, through inclusion and exclusion, negotiations and outright conflict regarding the co-presence of various practices in a particular place. Struggles against the shrinking access to urban spaces have been exacerbated both by the increase in real-estate value and the increasing, overbearing surveillance of the urban landscape by both state and private corporations, as emphasized by Mike Davis. Besides, events such as wars or 9/11 have forged new ways of relating to and within public space, through the increase in surveillance and mutual suspicion in the name of security, but also through a need to reconnect in that same public space around memorials, tree plantings and other means of collective resilience. In the quest for justice in urban settings, the dynamics around what is called “public” space should thus be acknowledged: the ways in which urbanites meet, interact, exchange objects, ideas and skills, but also the ways in which urban collectivities as well as city governments perpetuate the exclusion and socio-spatial polarization of certain groups.
Papers may address issues of access to urban public spaces through a wide array of topics, ranging from policies regarding the spatialized segregation of such groups as the homeless or the otherwise disenfranchised, to gender roles or citizen interventions in public spaces, be they permanent or ephemeral, such as graffiti, gardening, guerrilla crochet, anti-automobile or anti-advertisement protests, etc. We are particularly interested in contributions concerning the processes of urban revitalization and gentrification, which can aim either at displacing populations or at forcing them to adapt to new ways of life, the study of dominant discourses on “proper” uses of public space or insights into the role of corporate and state capital in the production and control of space, as well as a multiscalar approach to conflicts around urban territories from the local, through the regional and national, to the global perspective.

Research paper thumbnail of Villes Autochtonies dans les Amériques

Research paper thumbnail of Repenser la subalternité autochtone aux États-Unis au prisme des résurgences territoriales

MOBILISATIONS COLLECTIVES DANS LES AMÉRIQUES : LA PLACE DU SUBALTERNE, 2021

Si la notion de « subalterne » semble à première vue définir parfaitement la position des Amérind... more Si la notion de « subalterne » semble à première vue définir parfaitement la position des Amérindiens dans la société états-unienne contemporaine – peuples colonisés, populations dominées socialement, économiquement, politiquement, corps violentés – elle mérite largement d'être précisée, voire déconstruite, à la lumière des réalités vécues. Notre projet de recherche à long terme nous a d'ailleurs poussées à nous interroger sur nos propres biais de membres de la classe blanche dominante qui nous ont par exemple initialement menées à accepter implicitement la territorialité coloniale comme un fait, et la territorialité autochtone comme une forme de transgression. C'est le travail de terrain sur un territoire précis qui nous a permis de remettre en cause cette approche et de replacer le point de vue de ces « subalternes » au centre de notre réflexion. Nous proposons pour cette intervention d'explorer les stratégies politiques et les pratiques « banales » de résistance au projet colonial d'invisibilisation du fait autochtone autour de la ville de Rapid City, dans le Dakota du Sud. Sans nier la marginalisation sociale, économique, politique et géographique des Autochtones, et ici en particulier des Lakotas, nous verrons émerger des discours et des pratiques qui remettent en cause l'ordre colonial par exemple en proposant un récit historique contre-hégémonique, en adoptant une approche territorialisée de l'éducation sur leur culture et leur histoire ou en redonnant corps, à travers notamment des réseaux artistiques, à la Grande Réserve Sioux (territoire sur lequel Rapid City fut illégalement établie en 1876 et qui fut par la suite éclaté pour ouvrir le passage à la colonisation) et, au-delà, à une territorialité qui précède la mise en place des réserves, ces constructions éminemment coloniales. Ce prisme des résurgences territoriales est particulièrement pertinent dans l'étude des mobilisations autochtones. En effet, un des éléments saillants de la domination de ces peuples est l'accaparement des terres et leur mise au service du projet colonial, accompagnés d'une réécriture cartographique et toponymique qui semble entériner ledit projet. Or, il apparaît que ce qui caractérise justement les points de résistance, ou zones de frottement, au sein de cette entreprise d'effacement est la persistance d'une territorialité proprement lakota incarnée dans les projets cités plus haut.

Research paper thumbnail of Jardiner pour occuper l'espace

Lorsque l’on parle de jardinage urbain, une thématique récurrente est la difficulté à trouver des... more Lorsque l’on parle de jardinage urbain, une thématique récurrente est la difficulté à trouver des espaces à jardiner dans les villes denses contemporaines. Cependant, il ne faut pas oublier que le choix de cultiver le sol urbain relève souvent d’une dynamique inverse, d’une volonté d’occuper les espaces disponibles, interstitiels, ces fameux « délaissés » qui ne le sont pas toujours tant que ça, ou au contraire des espaces à forte visibilité et à usages intenses. Occuper l’espace pour empêcher des usages alternatifs (trafics en tous genres, automobiles, sans-abris), pour en générer de nouveaux (festivités, solidarité, éducation), l’occuper pour se faire voir, pour changer l’image d’une ville. De New York à Paris, de Berkeley à Todmorden, cette communication s’attachera à montrer que dans bien des cas, il ne s’agit pas d’occuper n’importe quels espaces, pourvu qu’ils soient jardinables, mais bien de jardiner pour faire valoir une certaine vision de la ville.

Research paper thumbnail of Creating the commons or sustaining neoliberal urbanism: the ambiguities of the right to the city

In periods of crisis, the rolling back of public and private capital in cities translates into a ... more In periods of crisis, the rolling back of public and private capital in cities translates into a decrease in services, control of urban space, development projects. Austerity tends to foster a DIY culture which can take advantage of this disinvestment to create new commons. Residents are then more likely to exercise their right to the city, while provoking little institutional reaction because their actions are harder to detect and police, and certain unsanctioned uses of space are considered as preferable to no use at all. While this opens up opportunities to reconsider the importance of “lived spaces” in making the city (Lefebvre), the question remains of whose right to the city is tolerated, and at whose expense. When citizen actions efficiently compensate for a drop in public investment, this might validate a neoliberal approach to urban resources provision (McClintock). In the long term, these actions might survive and testify to a victorious battle for the right to the city, but they might also be eradicated by the resolution of the crisis, commodified by corporations (Harvey) or coopted by institutions to deny the right of other groups to claim urban space. This presentation, based on anthropological field work in New York City, will explore these ambiguities through the example of the “socio-spatial dialectic” (Soja) of citizen engagement in natural resources management on public space. This issue stands at the junction of two crises, financial and environmental, and as such has fostered a broad claim to urban space by traditionally disenfranchised residents since the 1970s. But the evolution of urban policies, in particular the focus on sustainable development and food justice, which tends to face shortages in funding and creativity, has shown that citizen actions which started as a radical overtaking of the right to the city, for instance through community gardening, are now sometimes used as tools for greenwashing or social control, or as a validation of the eviction of certain users from urban space.

Research paper thumbnail of From bulldozers to greenwashing : citizen greening of the American city since the 1960s

Research paper thumbnail of L'espace public urbain à l'épreuve du jardinage collectif à New York et Paris : une dialectique socio-spatiale complexe  (Sandrine Baudry, Julie Scapino et Élisabeth Rémy)

À Tativille, métropole créée de toute pièce par Jacque Tati pour son film Playtime (1967), les ur... more À Tativille, métropole créée de toute pièce par Jacque Tati pour son film Playtime (1967), les urbanistes ont cherché à occulter toute frontière visuelle, mais la véritable communication à taille humaine passe par la formation de la communauté et la notion d'inclusion — inévitablement liée à celle d'exclusion —, la recréation accidentelle d'une barrière physique qui rétablit un intérieur et un extérieur. Doit-on en déduire que la frontière, la porte fermée, sont indispensables à la création de lien social, de groupes cohérents ? Le cas du jardinage associatif urbain, tour à tour encensé pour ses bénéfices sociaux et fustigé pour sa cooptation de l'espace public, nous permet d'aborder cette question dans toute sa complexité grâce à la diversité des cas rencontrés sur le terrain. Cette intervention propose de replacer les jardins collectifs dans un contexte urbain plus large en explorant le lien entre l'agencement spatial des jardins, et notamment les frontières, limites, clôtures, et le rapport des jardiniers au reste de la ville en tant qu'entité physique, sociale et institutionnelle. Ce changement d'échelle, sortant du territoire physique des jardins, nous paraît indispensable à l'analyse du rôle que peuvent jouer ces nouveaux acteurs de l'aménagement de l'espace que sont les jardiniers urbains dans l'émergence de nouveaux projets de ville.
Nés à New York dans les années 1970 (Lawson, 2005), les community gardens ont d'abord donné voix à une revendication citoyenne au droit à la ville (Lefebvre, 1968), et notamment le droit à l'accès à un espace urbain alors désinvesti par ses propriétaires publics ou privés (Schmelzkopf 1995 et 2000 ; Staehli et al., 2002). À Paris dans les années 2000, la création de jardins partagés, bien que répondant à une demande habitante réelle, s'est elle en revanche effectuée très largement dans un cadre institutionnel appuyé sur les vertus du développement durable (Baudelet, 2008). Bien que ces périodes initiales aient lié le jardinage collectif urbain à des valeurs différentes, voire opposées, la question de la pertinence de tels espaces en milieu urbain a été posée dans les deux villes.
Cette intervention propose d'explorer la question sur la base de deux terrains de recherche ethnographique effectués respectivement à New York pour un travail de thèse (Baudry, 2010), et à Paris pour un mémoire de Master 2 (Scapino, 2012). Deux community gardens et deux jardins partagés, décrits minutieusement d'un point de vue spatial (nombre et agencement des parcelles, taille du jardin) et social (caractérisation des participants, organisation du travail, partage des récoltes, liens avec d'autres associations) lors de ces recherches, ont été choisis ici pour illustrer l'analyse des liens matériels et immatériels entre l'espace jardiné et le reste de la ville à plusieurs échelles. Cette analyse repose sur l'étude des frontières et des réseaux, et les stratégies propres à chaque jardin pour les établir, les transformer, les éviter. La diversité des cas présentés permet d'aborder un certain nombre de questions propres au jardinage collectif urbain, et d'autres liées plus généralement à l'action citoyenne dans l'espace public et aux problématiques de rapport aux territoires (Vanier, 2009).
Tout d'abord, la question de l'appropriation sociale de l'espace public, qui peut mener à la création de dynamiques sociales dans le quartier, ou inversement à un renfermement effectif entre jardiniers qui peut justifier les critiques concernant la privatisation ou la « clubbisation » de l'espace public (Bourdeau-Lepage et Vidal, 2013). Cependant, cette question doit être repensée plus globalement, puisqu'on observe par exemple des cas où le jardin collectif représente un usage transitif de l'espace entre un délaissé inaccessible et la construction d'équipements non publics. Il convient donc, lorsque l'on cherche à évaluer le degré de publicité de l'espace, de se demander par rapport à quel usage alternatif (parc public, immeuble, parking, terrain vague) on effectue cette évaluation. De plus, il a été largement démontré que les espaces dits publics sont tous le lieu, à des degrés divers, de stratégies de contrôle et d'exclusion des usagers et des comportements (Mitchell, 2003 ; Harvey 2000 ; Shepard et Smithsimon, 2011).
Au-delà de la parcelle du jardin elle-même, il convient de s'intéresser aux relations du jardin et des jardiniers au reste de la ville, l'ouverture forcée ou volontaire de l'espace (par exemple lorsque le jardin est placé dans un parc public), les liens avec des associations de quartier non liées au jardinage afin d'améliorer le cadre de vie dans l'environnement proche, la surveillance bienveillante entre le jardin et la rue (Jacobs, 1961), ou au contraire l'occultation de la ville alentour en quête de havres de paix et de verdure, une manière de quitter le monde urbain, même momentanément. Les choix effectués par les jardiniers en termes de frontières et de réseaux témoignent, bien au-delà de l'activité de jardinage, mais également au-delà de la parcelle, d'un positionnement sur la fabrication de la ville et la citoyenneté. Le recul pris par l'étude du jardinage collectif en tant que mouvement global et non uniquement comme la somme de jardins individuels permet de faire ressortir sa capacité d'innovation, de témoignage d'un changement de regard sur ce qu'est la ville, et d'information sur de nouvelles modalités d'appropriation sociale de l'espace urbain.

Baudelet, Laurence, Frédérique Basset et Alice Le Roy, Jardins partagés: utopie, écologie, conseils pratiques, Mens, Terre Vivante, 2008 .
Baudry, Sandrine, « Cultiver son jardin, s’inscrire dans la ville : Approche anthropologique des community gardens de New York City », thèse de Doctorat, Université Paris Diderot, 2010.
Bourdeau-Lepage, Lise et Roland Vidal, « Nature urbaine en débat : à quelle demande sociale répond la nature en ville ? », Déméter, 2013, pp.195-210.
Harvey, David, Spaces of Hope, Berkeley, Los Angeles, University of California Press, 2000.
Jacobs, Jane, The Death and Life of Great American Cities, New York, Vintage Books Edition, 1961.
Lawson, Laura J., City Bountiful: A Century of Community Gardening in America, Berkeley, University of California Press, 2005.
Lefebvre, Henri, Le droit à la ville, Paris, Anthropos, 1968.
Mitchell, Don, The Right to the City: Social Justice and the Fight for Public Space, New York, London, The Guilford Press, 2003.
Scapino, Julie, « Modalités d'appropriation et niveau d'expérimentation dans les jardins partagés parisiens », mémoire de Master 2, Muséum National d'Histoire Naturelle, 2012.
Schmelzkopf, Karen, « Urban Community Gardens as Contested Space », Geographical Review, vol. 85, no3, July 1995, pp. 364-381.
Schmelzkopf, Karen, « Incommensurability, Land Use, and the Right to Space: Community Gardens in New York City », Urban Geography, vol. 23, n°4, 2002, pp.323-343.
Shepard, Benjamin and Greg Smithsimon, The Beach beneath the Streets: Contesting New York City’s Public Spaces, New York, SUNY Press, 2011.
Staehli, Lynn A. , Don Mitchell and Christina Gibson, « Conflicting Rights to the City in New York’s Community Gardens », GeoJournal, n°58, 2002, pp.197-205 .
Tati, Jacques, Playtime, Specta Films, 1967.
Vanier, Martin, Territoires, territorialité, territorialisation : controverses et perspectives, Presses Universitaires de Rennes, 2009.

Sandrine Baudry, UMR SAD-APT INRA/AgroParisTech
16 rue Claude Bernard
75005 Paris
Julie Scapino, UMR Éco-anthropologie et Ethnobiologie, MNHN
43 rue Cuvier
75005 Paris
Christine Aubry, UMR SAD-APT INRA/AgroParisTech
16 rue Claude Bernard
75005 Paris
Élisabeth Rémy, UMR SAD-APT INRA/AgroParisTech
16 rue Claude Bernard

Research paper thumbnail of Le partage du sensible urbain

Research paper thumbnail of Des community gardens aux jardins partagés : approche historique et transatlantique du jardinage collectif urbain

Research paper thumbnail of Conflits et innovations autour de la nature en ville- Entre accès aux ressources naturelles et accès à l'espace

On admet aujourd'hui que les enjeux sociaux, environnementaux et économiques de la nature en vill... more On admet aujourd'hui que les enjeux sociaux, environnementaux et économiques de la nature en ville en font un élément constitutif du projet urbain, autant pour les habitants que pour les institutions. Elle devient par conséquent un objet politique, autour duquel se dessinent des relations de pouvoir et des visions parfois contradictoires de la ville. De plus, comme cette nature occupe des espaces de plus en plus variés, aux usages multiples, non seulement elle se confronte à leur valeur foncière mais elle devient un outil d'appropriation et le vecteur de conflits autour d'enjeux la dépassant. Cette intervention explorera, aux États-Unis comme en France, la manière dont des groupes de citadins ont affirmé leur droit à la ville face aux institutions, par le biais d'actions de végétalisation. Elle analysera également en quoi la place grandissante du discours environnemental dans les politiques d'aménagement a pu modifier, voire renverser, le regard porté par les institutions sur l'intervention citoyenne sur l'espace public. Elle s'intéressera enfin à la manière dont cette volonté de verdissement pèse sur les conflits entre habitants eux-mêmes et montrera que la question de savoir quelle nature on désire en ville est elle-même source de conflits.

Research paper thumbnail of Citizen environmental stewardship on public right-of-ways: relating governmental discourse to local daily practices in Paris and New York City

With the growing importance of sustainable policies in the making of cities, policy-makers, resea... more With the growing importance of sustainable policies in the making of cities, policy-makers, researchers and residents have all been showing an interest for urban natural resources stewardship. Many studies have been led on community gardening in various countries, but citizen gardening on other types of public space are only now starting to be investigated. This article, based on field work in Paris and New York, exposes the two cities' long-term environmental policies, as well as a few citizen actions on public-right-of-ways studied through ethnographic methodologies. The study of the dynamics between institutions and citizens shows that the very localized stewardship of natural resources by city residents, for instance through gardening or street tree care, can play a role in the often difficult implementation of city-wide policies. It also raises the question of the consequences of such a legitimacy and institutionalization on the potential value of these practices as arenas for self-expression and civic engagement.

Research paper thumbnail of Subsistance, contestation, projet urbain : Approche historique des formes et des valeurs associées au jardinage de la ville par les citoyens

En ces temps de crise économique et de prise de conscience environnementale, la production locale... more En ces temps de crise économique et de prise de conscience environnementale, la production locale et écologique de nourriture est de plus en plus prisée. D'un point de vue pratique et scientifique, cela pose néanmoins des problèmes spécifiquement urbains de mesure et de gestion de la pollution, et d'occupation d'un espace souvent densément bâti. À partir de terrains ethnographiques à Paris et à New York City, ainsi que d'une littérature scientifique en urbanisme et sciences sociales, cette communication abordera la question du passage des jardins associatifs désormais acceptés en ville, à la voie publique, ressource territoriale encore peu exploitée. Ces espaces liminaux généralement réservés à la circulation sont peu propres à l'appropriation citoyenne. On voit cependant naître, par exemple dans les « villes en transition », une volonté d'investir la rue dans un but vivrier. Mais cette pratique novatrice se heurte à la vulnérabilité inhérente à toute activité pratiquée sur l'espace public, ainsi qu'à une perception accrue des dangers liés à la pollution, par rapport aux jardins pourtant souvent situés à proximité.

Research paper thumbnail of Cultiver son jardin, s’inscrire dans la ville : Approche anthropologique des community gardens de New York City

In the 1970s, while the City of New York was facing a serious social and economic crisis, some re... more In the 1970s, while the City of New York was facing a serious social and economic crisis, some residents took it upon themselves to invest the urban fabric by turning vacant lots into collective gardens. The city government first encouraged such grassroot initiatives, since they compensated for the lack of open space as well as participated in the life of the neighbourhoods, but it tried to eliminate them in the 1990s, when the crisis started to ebb, making these gardens appear as unprofitable uses of expensive land. The gardeners managed, through the use of media and theatrical resistance, to protect many community gardens temporarily, but their fate is still in the balance today. By studying the history of these gardens as part of a political tradition of community action, and by analyzing four of them through ethnographic observations, it is possible to examine the movement at various levels of interaction ; this multi-scalar approach is indispensable because community gardens are very local initiatives but can only justify their long-term existence by establishing city-wide and larger networks. The issue today is to incorporate these community initiatives into city planning in the context of efforts towards urban sustainability, while protecting their diversity.