Delphine Letort | Universite du Maine (original) (raw)
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Books by Delphine Letort
Lexington Books, 2023
Preface by Michael T. Martin
Collective works by Delphine Letort
Presses Universitaires de Rennes, 2022
Rémanences de l'esclavage dans les arts, les littératures et les musées Collection « Interférences »
Bloomsbury, 2020
Women Who Kill explores several lines of inquiry: the female murderer as a figure that destabiliz... more Women Who Kill explores several lines of inquiry: the female murderer as a figure that destabilizes order; the tension between criminal and victim; the relationship between crime and expression (or the lack thereof); and the paradox whereby a crime can be both an act of destruction and a creative assertion of agency. In doing so, the contributors assess the influence of feminist, queer and gender studies on mainstream television and cinema, notably in the genres (film noir, horror, melodrama) that have received the most critical attention from this perspective. They also analyse the politics of representation by considering these works of fiction in their contexts and addressing some of the ambiguities raised by postfeminism.
The book is structured in three parts: Neo-femmes Fatales; Action Babes and Monstrous Women. Films and series examined include White Men Are Cracking Up (1994); Hit & Miss (2012); Gone Girl (2014); Terminator (1984); The Walking Dead (2010); Mad Max: Fury Road (2015); Contagion (2011) and Ex Machina(2015) among others.
CinémAction n° 170, 2019
Habité par une volonté nihiliste de destruction, le terroriste est une figure qui sus-cite la peu... more Habité par une volonté nihiliste de destruction, le terroriste est une figure qui sus-cite la peur et l'incompréhension. Le cinéma tend pourtant à distinguer le terroriste du révolutionnaire, animé par un idéal politique de progrès social qui le conduit à l'action violente. De Che Guevara à Michael Collins, les luttes sont incarnées par des figures emblématiques souvent traitées sur le mode hagiographique. Porte-parole d'un mouvement de résistance, d'une révolte politique, sociale et artistique, le cinéma est envisagé comme l'un des outils de la révolution. En Ar-gentine comme en Palestine, les révolutionnaires mettent en scène leurs combats dans un esprit de conquête. La violence armée y est mise au service d'un projet politique et s'inscrit dans un cadre historique précis-anticolonialiste (La ba-taille d'Alger, Pontecorvo, 1966), anarchiste (La bande à Baader, Edel, 2008), révolutionnaire (Che, Soderbergh, 2009), indépendantiste (Pour toi, Oh! Pales-tine, Rémy, 1969 ; Michael Collins, Jordan, 1995)… Le cinéma est le terrain d'une lutte idéologique dont cet ouvrage envisage, à tra-vers ses regards pluriels, les inflexions nationales. Face aux images d'une mise à mort non simulée et filmée en gros plan par les opérateurs de Daech, le cinéma occidental cherche néanmoins à redonner un sens aux luttes individuelles et col-lectives. Les écrans de la terreur montrent que les attentats du 11 septembre 2001 sont un tournant dans la représentation du terrorisme et de l'antiterrorisme, cé-dant au spectacle et au suspense d'une violence aussi inéluctable qu'imprévisible. Delphine Letort est professeure des universités en études américaines à l'université du Mans. Elle a publié Du film noir au néo-noir : mythes et stéréotypes de l'Amérique 1941-2008 (L'Harmattan, 2010) et The Spike Lee Brand: A Study of Documentary Filmmaking (SUNY, 2015), co-dirigé L'Adaptation cinématographique : premières pages, premiers plans (2014), La Culture de l'engagement au cinéma (2015), Social Class on British and American Screens: Essays on Cinema and Television (2016), et dirigé pour CinémAction, Panorama mondial du film noir (2014). CinémAction n° 170
Mare et Martin, 2017
Les auto/biographies de personnages historiques offrent une approche personnalisée des événements... more Les auto/biographies de personnages historiques offrent une approche personnalisée des événements et soulignent les valeurs incarnées par des individus charismatiques à des moments clés du passé. Au cinéma ou sur la scène de théâtre, les biographies historiques s'affichent comme des reconstructions qui traduisent l'empreinte de la mémoire, des sentiments et des ressentiments, sur le récit de l'Histoire. Cet ouvrage contribue au débat sur l'autobiographie, récit qu'une personne réelle fait rétrospectivement de sa propre vie, et sur la biographie, récit fait par un auteur sur une personne réelle. Ainsi, à travers une approche comparative entre les arts (cinéma, théâtre, littérature, arts visuels) et les cultures (française, anglophone, germanique, hispanique), cet ouvrage interroge sous un angle original le mythe des Grands Hommes.
At a time when debates about social inequality are in the spotlight, it is worth examining how th... more At a time when debates about social inequality are in the spotlight, it is worth examining how the two most popular media of the 20th and 21st centuries—film and television—have shaped the representation of social classes. How do generic conventions determine the representation of social stereotypes? How do filmmakers challenge social class identification? How do factors such as national history, geography and gender affect the representation of social classes? This collection of new essays explores these and other questions through an analysis of a wide range of American and British productions—from sitcoms and reality TV to documentaries and auteur cinema—from the 1950s to the present.
Papers by Delphine Letort
Revue LISA, 2022
Les contenus de la Revue LISA / LISA e-journal sont mis à disposition selon les termes de la lice... more Les contenus de la Revue LISA / LISA e-journal sont mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 4.0 International.
Journal of Popular Film and Television
Studies in European Cinema, 2020
Lexington Books, 2023
Preface by Michael T. Martin
Presses Universitaires de Rennes, 2022
Rémanences de l'esclavage dans les arts, les littératures et les musées Collection « Interférences »
Bloomsbury, 2020
Women Who Kill explores several lines of inquiry: the female murderer as a figure that destabiliz... more Women Who Kill explores several lines of inquiry: the female murderer as a figure that destabilizes order; the tension between criminal and victim; the relationship between crime and expression (or the lack thereof); and the paradox whereby a crime can be both an act of destruction and a creative assertion of agency. In doing so, the contributors assess the influence of feminist, queer and gender studies on mainstream television and cinema, notably in the genres (film noir, horror, melodrama) that have received the most critical attention from this perspective. They also analyse the politics of representation by considering these works of fiction in their contexts and addressing some of the ambiguities raised by postfeminism.
The book is structured in three parts: Neo-femmes Fatales; Action Babes and Monstrous Women. Films and series examined include White Men Are Cracking Up (1994); Hit & Miss (2012); Gone Girl (2014); Terminator (1984); The Walking Dead (2010); Mad Max: Fury Road (2015); Contagion (2011) and Ex Machina(2015) among others.
CinémAction n° 170, 2019
Habité par une volonté nihiliste de destruction, le terroriste est une figure qui sus-cite la peu... more Habité par une volonté nihiliste de destruction, le terroriste est une figure qui sus-cite la peur et l'incompréhension. Le cinéma tend pourtant à distinguer le terroriste du révolutionnaire, animé par un idéal politique de progrès social qui le conduit à l'action violente. De Che Guevara à Michael Collins, les luttes sont incarnées par des figures emblématiques souvent traitées sur le mode hagiographique. Porte-parole d'un mouvement de résistance, d'une révolte politique, sociale et artistique, le cinéma est envisagé comme l'un des outils de la révolution. En Ar-gentine comme en Palestine, les révolutionnaires mettent en scène leurs combats dans un esprit de conquête. La violence armée y est mise au service d'un projet politique et s'inscrit dans un cadre historique précis-anticolonialiste (La ba-taille d'Alger, Pontecorvo, 1966), anarchiste (La bande à Baader, Edel, 2008), révolutionnaire (Che, Soderbergh, 2009), indépendantiste (Pour toi, Oh! Pales-tine, Rémy, 1969 ; Michael Collins, Jordan, 1995)… Le cinéma est le terrain d'une lutte idéologique dont cet ouvrage envisage, à tra-vers ses regards pluriels, les inflexions nationales. Face aux images d'une mise à mort non simulée et filmée en gros plan par les opérateurs de Daech, le cinéma occidental cherche néanmoins à redonner un sens aux luttes individuelles et col-lectives. Les écrans de la terreur montrent que les attentats du 11 septembre 2001 sont un tournant dans la représentation du terrorisme et de l'antiterrorisme, cé-dant au spectacle et au suspense d'une violence aussi inéluctable qu'imprévisible. Delphine Letort est professeure des universités en études américaines à l'université du Mans. Elle a publié Du film noir au néo-noir : mythes et stéréotypes de l'Amérique 1941-2008 (L'Harmattan, 2010) et The Spike Lee Brand: A Study of Documentary Filmmaking (SUNY, 2015), co-dirigé L'Adaptation cinématographique : premières pages, premiers plans (2014), La Culture de l'engagement au cinéma (2015), Social Class on British and American Screens: Essays on Cinema and Television (2016), et dirigé pour CinémAction, Panorama mondial du film noir (2014). CinémAction n° 170
Mare et Martin, 2017
Les auto/biographies de personnages historiques offrent une approche personnalisée des événements... more Les auto/biographies de personnages historiques offrent une approche personnalisée des événements et soulignent les valeurs incarnées par des individus charismatiques à des moments clés du passé. Au cinéma ou sur la scène de théâtre, les biographies historiques s'affichent comme des reconstructions qui traduisent l'empreinte de la mémoire, des sentiments et des ressentiments, sur le récit de l'Histoire. Cet ouvrage contribue au débat sur l'autobiographie, récit qu'une personne réelle fait rétrospectivement de sa propre vie, et sur la biographie, récit fait par un auteur sur une personne réelle. Ainsi, à travers une approche comparative entre les arts (cinéma, théâtre, littérature, arts visuels) et les cultures (française, anglophone, germanique, hispanique), cet ouvrage interroge sous un angle original le mythe des Grands Hommes.
At a time when debates about social inequality are in the spotlight, it is worth examining how th... more At a time when debates about social inequality are in the spotlight, it is worth examining how the two most popular media of the 20th and 21st centuries—film and television—have shaped the representation of social classes. How do generic conventions determine the representation of social stereotypes? How do filmmakers challenge social class identification? How do factors such as national history, geography and gender affect the representation of social classes? This collection of new essays explores these and other questions through an analysis of a wide range of American and British productions—from sitcoms and reality TV to documentaries and auteur cinema—from the 1950s to the present.
Revue LISA, 2022
Les contenus de la Revue LISA / LISA e-journal sont mis à disposition selon les termes de la lice... more Les contenus de la Revue LISA / LISA e-journal sont mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 4.0 International.
Journal of Popular Film and Television
Studies in European Cinema, 2020
La Vérité d'une vie, 2019
Qui manquerait une porte ? Ainsi parlait Aristote de la vérité pour dire qu'elle est immanquable,... more Qui manquerait une porte ? Ainsi parlait Aristote de la vérité pour dire qu'elle est immanquable, alors que paradoxalement il est impossible de l'atteindre absolument. Ces études ont en commun de partir pragmatiquement du constat que le principal obstacle à une théorie de la biographie comme genre littéraire distinct est le préjugé moderne que tout est fiction, ou à tout le moins que toute écriture en relève nécessairement. Sitôt cette vérité énoncée, on voit bien que c'est une évidence et que pourtant elle est fausse. Ce paradoxe, qui est aussi celui du menteur, ouvre une brèche où s'engouffre comme un courant d'air la possibilité d'un regain de l'expérience esthétique littéraire. En effet, la biographie nous interpelle autrement que la fiction parce qu'elle est véridiction, parce qu'elle est volonté de dire vrai. En cela, elle est comme la vie une bataille toujours perdue d'avance, mais où se livrent parfois de beaux combats. Bibliothèque de Littérature générale et comparée N o 162
Transatlantica, 1 | 2018, 2018
Call for Paper: Art(ist)s in Resistance, 2019
Laboratoire 3L.AM (Le Mans et Angers) 6-7-8 Novembre 2019 De la littérature abolitionniste à la p... more Laboratoire 3L.AM (Le Mans et Angers) 6-7-8 Novembre 2019 De la littérature abolitionniste à la peinture anti-guerre, de la photographie documentaire au cinéma engagé, les arts sont des outils de résistance à l'idéologie dominante. Les pratiques artistiques permettent aux citoyens d'exprimer leur opposition dans les sociétés démocratiques et/ou autoritaires. Sous couvert de la métaphore visuelle ou poétique, les artistes imaginent des réalités alternatives qui peuvent être interprétées comme des arts de la résistance. Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, la prolifération de courants artistiques, la diversité des objets considérés comme de l'art, la multiplicité des expérimentations et des explorations, ainsi que la variété des médias utilisés amènent à s'interroger sur la nature des oeuvres d'art contemporaines, sur les expériences esthétiques qu'elles procurent et les implications politiques qu'elles peuvent avoir. Une forme historique de « résistance » encourage à produire des oeuvres censées transformer le monde ou qui résistent aux industries culturelles et à la publicité (notamment le ready-made, objet de résistance aux classifications artistiques traditionnelles sous l'apparence banale d'un objet usuel). Par ailleurs, la période postmoderne tout particulièrement a généré des théories et discours faisant état d'un engagement qui se veut indissociable des pratiques artistiques et qui s'en réfère souvent à une culture de la résistance. Arthur Danto, Jacques Rancière, Dominique Baqué, Guy Debord, Violaine Roussel, ont néanmoins souligné les difficultés que rencontrent les artistes souhaitant maintenir leur indépendance créatrice dans les sociétés capitalistes où la valeur marchande de leur art tend à limiter l'audace politique. Ce colloque abordera les questions suivantes : comment définir un art politique ? Quel est le rôle du chercheur par rapport à l'art militant ? Certains modes de lectures et de réceptions offrent-ils des modèles de résistance politique ? Les actes individuels de résistance créative ou artistique participent-ils à la dynamique des mouvements sociaux collectifs ou de grande ampleur ? Comment des mouvements tels que Black Lives Matter et #MeToo se reflètent-t-ils dans les arts? Les oeuvres des périodes historiques antérieures sont-elles pertinentes pour les combats politiques contemporains ? Ainsi, en Amérique latine, avec l'indépendance des colonies, certains mouvements ont pu émerger, suscités par le désir de questionner des valeurs esthétiques et éthiques, et de rompre avec le classicisme et l'hégémonie de la politique colonialiste. Dans ce contexte, comment se situent les mouvements artistiques comme le muralisme mexicain, le modernisme brésilien ou le groupe cubain Minorista ? Les organisateurs invitent les contributeurs à proposer des présentations de 20 minutes sur les arts de la résistance-toutes oeuvres (littéraires, filmiques, musicales, théâtrales, artistiques) qui expriment ou soutiennent la résistance politique. Nous encourageons les participants à réfléchir sur les pratiques artistiques en tant que modes de résistance aux différentes formes d'oppression (politique, sociale, postcoloniale), y compris nos habitudes de consommation et de communication. Les propositions (env. 250 mots) et une courte biographie sont à déposer sur le site https://resarts.sciencesconf.org avant le 15 avril 2019. Il est nécessaire de créer un compte avant de pouvoir remplir le formulaire de dépôt. Contact: William Gleeson (gleesonbvj@yahoo.fr), Eliane Elmaleh (Eliane.Elmaleh@univ-lemans.fr), Delphine Letort (delphine.letort@univ-lemans.fr)
Publije, Apr 2018
In: Heather Braun, Elisabeth Lamothe, Delphin Letort (dir.), Les Cultures ado : consommation et p... more In: Heather Braun, Elisabeth Lamothe, Delphin Letort (dir.), Les Cultures ado : consommation et production
Homeland is built on the conspiracy plots that provide entertaining suspense in the television se... more Homeland is built on the conspiracy plots that provide entertaining suspense in the television series, which also reflects the fear culture that has developed in the wake of 9/11. CIA agent Carrie Mathison embodies the paranoid framework that undergirds the narrative, leading her to question the visible and to posit conspiracy theories behind coincidental events. Appropriating the narrative tropes of the gaslight films, Homeland enhances the unstable narrative structure produced by the combination of conspiratorial thinking with the serial. This article explores five seasons of Homeland and analyses the conspiratorial narrative it unfolds, highlighting how the serial format allows the creators to envision several scenarios illustrating individual and mass manipulation on the international stage, promoting a signifying system that blurs the final political message of the series.
"1968 dans les Amériques" Françoise Coste (ed.), Dec 30, 2014
Agnès Varda directed two documentaries on the Black Panthers in 1968. Huey captures the militant ... more Agnès Varda directed two documentaries on the Black Panthers in 1968. Huey captures the militant atmosphere of the “free Huey” campaign whereas Black Panthers focuses on its local impact on the African American community of Oakland. Based on her own experience in California where she was living in 1968, Agnès Varda’s films provide a first-hand window into the culture of the Panthers. This article compares the aesthetic and political discourse of the two documentaries: from the observational mode of Huey to the expository mode of Black Panthers, the filmmaker strives to debunk the portrayal of the Panthers, who were framed as a menace in the media. Through a close analysis of Varda’s films, we aim to decipher the theatrical politics of the Panthers which the film unquestioningly portrays in counterpoint to the more recent historiographical studies that highlight gender inequalities within the party.
Black Camera, Dec 24, 2014
Rachid Bouchareb's Little Senegal (2001) sheds light on different experiences of African migratio... more Rachid Bouchareb's Little Senegal (2001) sheds light on different experiences of African migration, dramatizing the protagonist Alloune's investigation into the traces of slavery to pinpoint the legacy of forced displacement in the construction of the African diaspora. The film articulates the fantasy of a past through reconstructing Alloune's genealogical tree, which displays the distance between the African character and his African American counterparts. Bouchareb interrogates the legacy of French colonialism on the postcolonial subject while exposing the limits of the diaspora as a unifying concept among Africans and African Americans.
Black Camera, Dec 24, 2014
Graat "Television Series and Narratology: New Avenues in Storytelling", Apr 2014
Revue LISA/LISA e-journal. Littératures, Histoire des …, 2010
Face à la diversité des productions cinématographiques venues d'outre-Atlantique, cet ouvrage... more Face à la diversité des productions cinématographiques venues d'outre-Atlantique, cet ouvrage se propose de faire le point sur le film noir et les diverses sous-catégories qu'il a suscitées comme le polar ou bien le néo-noir. Revenant sur les nombreuses appellations, ...
InMedia. The French Journal of Media and Media …, 2012
InMedia. The French Journal of Media and Media …, 2012
L'objectif de ce colloque international est d'aborder la genèse des migrations à travers la figur... more L'objectif de ce colloque international est d'aborder la genèse des migrations à travers la figure du migrant qui est au coeur de certaines représentations dans les arts (photographie, vidéo, cinéma, art contemporain) et la littérature. L'étude des migrations par le prisme des fictions et des arts permet peut-être d'envisager la complexité des situations individuelles avant de considérer l'impact politique des mouvements migratoires. Le migrant est en effet une figure politique dont la représentation est sous-tendue par des enjeux idéologiques et géostratégiques, comme la construction des espaces nationaux et leur matérialisation par des frontières qui se dressent sur le parcours du migrant. On s'attachera ainsi à analyser comment les arts et la littérature font du migrant une figure esthétique tout en la réinventant, et la façon dont ils rendent son statut précaire visible. La littérature et le cinéma notamment peuvent retracer les parcours des migrants depuis leur terre d'origine jusqu'à la terre promise et ancrer les histoires de migrations dans des histoires nationales, locales et familiales. Par ailleurs, on pourra également s'interroger sur la création artistique et littéraire comme moyen alternatif à l'expression d'un vécu douloureux ou d'espoir retrouvé. Les questions sont nombreuses quant aux représentations d'un tel sujet ; les arts visuels et la littérature en effet participent à restaurer l'humanité des migrants et à éclairer les complexités subjectives et les singularités de sujets souvent perçus de manière monolithique, en leur donnant un visage et une voix qui déconstruisent les clichés réifiants de la doxa. On pourra ainsi interroger leur potentiel à agir sur les représentations collectives et comparer ce potentiel à celui des médias ; les arts peuvent-ils donner lieu à une quelconque instrumentalisation ou, au contraire, proposent-ils une vision qui contre toute forme de récupération politique ? On accordera une place particulière à la dimension contemporaine et européenne des représentations dans ce colloque qui s'inscrit dans le cadre du work-package 3 « Transmission de l'art et production artistique » du programme interdisciplinaire AMICAE° (Analyse des Médiations Innovantes de la Culture et de l'Art pour une Europe Ouverte) dont l'objectif est d'analyser et de comparer différentes formes de médiations innovantes de la culture, de l'art du patrimoine matériel et immatériel et d'en évaluer les effets en termes de transmission patrimoniale, d'intégration sociale et de participation citoyenne. Les propositions (env. 300 mots) et une courte biographie sont à envoyer à Eliane.Elmaleh@univ-lemans.fr, Benaouda.Lebdai@univ-lemans.fr, Delphine.Letort@univ-lemans.fr, Mohammed_Redouane.Aboueddahab@univ-lemans.fr avant le 15 avril 2018.
Journée d'études 3L.AM/AMICAE°-Alliance Europa Les représentations des frontières dans les arts U... more Journée d'études 3L.AM/AMICAE°-Alliance Europa Les représentations des frontières dans les arts Université du Maine, 16 juin 2017 Les frontières représentent sans nul doute un enjeu complexe aujourd'hui. Elles peuvent relier et séparer, laisser circuler ou retenir les personnes, être mobiles ou fixes. Dans Theory of the Border (New York, Oxford University Press, 2016), Thomas Nail souligne que de nouvelles frontières ont été créées au cours des vingt dernières années : elles incarnent la sécurité voulue par les États qui étendent des fils de barbelé et construisent des murs pour les rendre infranchissables ; elles se rigidifient autour des camps de détention placés en dehors du territoire national ; elles se dématérialisent avec l'adoption des passeports biométriques et se matérialisent à travers les point de contrôle placés à l'entrée des lieux public (écoles, aéroports, routes). Les frontières peuvent également être intra-nationales, régionales, voire urbaines. Ainsi, la prolifération d'espaces résidentiels clôturés (entourés de murs, de grilles et de dispositifs de sécurité) dans différentes grandes villes du monde, atteste t-elle de la concrétisation de l'auto-ségrégation des riches ? Ces enclaves éloignées de la misère du monde, contournant les conflits de classe, isolées dans des espaces socialement homogènes marquent elles aussi des frontières peu poreuses. Les frontières peuvent être des lieux d'exacerbation des tensions et symptomatiques des idéologies nationales mises en place par les gouvernants. Utilisées pour délimiter des espaces sociaux, économiques et politiques, elles accentuent alors les différences entre deux zones géographiques à travers une réglementation imposée de la circulation des biens et des personnes. Les frontières divisent les groupes ethniques et les pays, favorisent la rencontre ou la séparation, et accentuent les différences entre soi et l'Autre. Lorsque, un peu plus de vingt-cinq ans après la chute du mur de Berlin, l'Europe redécouvre les murs et les érige de la Bulgarie à la Manche pour bloquer réfugiés et migrants, les frontières limitent la liberté de mouvement tout en stimulant la peur de l'Autre qu'elles placent à distance. Lieux de contestation entre les pouvoirs qui souhaitent redessiner le contour de leur territoire, symbole de la suprématie nationale, les frontières sont aussi des espaces poreux qui favorisent l'hybridité culturelle. Les arts évoquent cet espace liminal de différentes manières. Les écrivains de l'ère postcoloniale envisagent un monde sans frontières où les hommes pourraient voyager librement d'un continent à l'autre. Les artistes s'approprient cet espace par le graffiti et invitent à penser l'espace au-delà du mur qui sépare les individus. Le cinéma et la littérature montrent que la frontière a un impact sur les récits de vie des riverains dont elle détermine les mouvements géographiques. Les frontières nourrissent aussi un art spécifique à celui de l'entre-deux, espace hybride par excellence où s'entremêlent les influences. En discutant la notion de frontière, cette journée d'étude pourra interroger la création artistique contemporaine dans sa relation aux systèmes qui structurent et organisent nos sociétés car elle donne souvent à voir des propos artistiques engagés, parfois partisans ou militants ; elle peut également susciter une réflexion citoyenne. Les participants pourront également tenter de cerner comment la dimension d'instabilité de ce lieu est travaillée par les pratiques artistiques. Par ailleurs, les techniques du numérique que s'approprient certains artistes pourront être questionnées dans leurs capacités à dépasser ces notions de frontières. Cette journée d'études pluridisciplinaire a pour objectif d'envisager l'imaginaire de la frontière, la manière dont les artistes s'emparent de cette figure comme moteur du récit littéraire, de la création artistique ou filmique. On pourra étudier à travers leurs oeuvres les