Nejmeddine KHALFALLAH | Université de Lorraine (original) (raw)
Papers by Nejmeddine KHALFALLAH
Arabica, 2012
Résumé Le présent article analyse les ambiguïtés sémantiques de l’expression asāṭīr al-awwalīn, c... more Résumé Le présent article analyse les ambiguïtés sémantiques de l’expression asāṭīr al-awwalīn, citée à neuf reprises dans le Coran. Les commentaires des exégètes musulmans révèlent un profond embarras face à la morphologie et au sens de cette expression. Incluant la tradition exégétique sunnite la plus représentative, notre corpus s’étend également à la littérature orientaliste et aux études coraniques modernes. En y prenant appui, nous examinerons dans un premier temps les différentes explications fournies par les exégètes musulmans et les orientalistes européens. Nous étudierons ensuite les enjeux sous-jacents à ces explications et les manipulations intrinsèques à ce processus herméneutique. Les explications proposées par les uns et les autres découlent en effet de leurs postulats relatifs à la sacralité ou à l’historicité du Coran. L’échantillon analysé ici met ainsi en évidence les équivoques générées par l’emprunt des mots dans le Coran et les solutions contradictoires proposées par les mufassirūn.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2018
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Oct 10, 2018
Au sein du Ministère des Affaires Etrangères français, des cours d'arabe sont dispensés depuis lo... more Au sein du Ministère des Affaires Etrangères français, des cours d'arabe sont dispensés depuis longue date et y jouissent d'une forte considération 1. Une telle inclination pédagogique s'explique par le rôle déterminant que jouent, depuis la fin du XVIII e siècle, les arabisants du Ministère dans la politique arabe de la France 2. Aux yeux de ces diplomates, la maîtrise orale du registre littéral, ainsi que celle des variantes dialectales, apparaît en effet comme une condition sine qua non pour exercer au mieux leur prestigieux métier. Mais plus encore que la nécessaire possession du lexique propre à la diplomatie et des constructions syntaxiques afférentes, un tel métier exige aussi la connaissance des connotations socioculturelles que véhiculent les entités linguistiques. Ce sont donc ces matériaux doubles qui sont mis en oeuvre par les diplomates lors de situations énonciatives pour réaliser des actes de parole relatifs aux échanges internationaux. En nous inspirant de la théorie d'Austin, élaborée dans Quand dire c'est faire 3 (1970) et de ses développements ultérieurs, ceux de J. R. Searle (1972), de D. Vanderveken (1988) et d'A. Assaraf (2011), nous examinerons dans cet article la place de la compétence orale parmi les actes performatifs à caractère diplomatique 4 ; en d'autres termes, nous chercherons à appréhender le rôle des compétences linguistiques dans l'art diplomatique, dans le cadre spécifique des relations franco-arabes. Dans une première partie, nous évoquerons les champs pluriels que recouvre la communication orale au sein du Ministère des Affaires Etrangères. Dans une seconde partie, nous appréhenderons la langue arabe comme objet d'enseignement, en mettant de ce fait l'accent sur les enjeux qu'en soulève 1 Pour réaliser cette étude, nous avons effectué une enquête de terrain, au sein du Ministère des affaires étrangères français, qui s'est étalée sur une décennie (2007-2017). Durant ces années, nous avons acquis une expérience didactique en tant qu'enseignant d'arabe, ainsi qu'une expérience théorique résultant de notre participation à la rédaction des contenus pédagogiques et aux discussions menées avec les diplomates et la Direction afin de formaliser notre réflexion sur l'enseignement de l'arabe diplomatique.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2013
Cette étude s'interroge sur la contribution des techniques narratives à la construction fictive d... more Cette étude s'interroge sur la contribution des techniques narratives à la construction fictive du thème de la marginalité. Devenue cruciale, cette question se place aujourd'hui au coeur des préoccupations narratives et thématiques de la fiction tunisienne moderne. 'Achūr Bin Fguīra 1 , romancier d'origine tunisienne résidant en France, dédie son roman « Bāb al-Hadrā'» 2 , à la description d'un personnage marginal de la société tunisienne : le vendeur à la sauvette. Le récit qu'il en fait se réfère à un registre plutôt marginal qui puise ses expressions et métaphores dans le dialecte tunisien. Le personnage principal de Bāb est al-Kumbā. Ce nom 4 n'est autre que la déformation du terme français « combat ». Sālim al-Matlūtī, de son vrai nom, acquit ce sobriquet, plutôt péjoratif, pendant ses douze années passées au service militaire. Cependant, tout au long du roman, le narrateur manie, non sans habileté, cette dualité de nom en appelant son personnage tantôt al-Kumbā lorsqu'il s'agit de le décrire dans les situations marginales, tantôt Sālim al-Matlūtī, lorsqu'il s'agit de l'introduire dans un contexte formel. Il finit par le faire appeler 'Amm Sālim (oncle Sālim) par tout les autres personnages (Bāb : 289), titre qui exprime, dans le dialecte tunisien, la révérence et le respect. Selon que l'on évoque par l'un ou l'autre des noms, le narrateur reflète le point de vue du milieu environnant à son égard. L'évolution de points de vue révèle ainsi la lente ascension d'al-Kumbā.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 1, 2020
Dans cette étude, nous avons tenté d'explorer les aspects d'une ambigüité inhérente à la racine H... more Dans cette étude, nous avons tenté d'explorer les aspects d'une ambigüité inhérente à la racine H. Ḍ. R. à travers ses dérives verbaux et nominaux et ce afin d'étudier les charges culturelles de la couleur verte, ahḍar, dans la civilisation arabe classique. Pour réaliser cette recherche, nous avons repris les longues pages que Lisān al-'Arab a consacrées à cette matière lexicale. Nous en avonsanalysé les extensions, les connotations et les développements métaphoriques qu'a connus la lexie Ahḍar (vert) dans la culture arabe. Mots clés : vert, lexiculture, dérivation, dénotation. 1. Formes verbales 4 1.1. Forme I En premier lieu, cette racine donnenaissance à un verbe étatif, haḍira/yahḍuru (être vert, verdoyant et d'un aspect riant) 5 , selon la traduction de Kazimirski (1860 : 585) 6. Dès le début, la présence d'une association structurelle est constatée.Celle-cirégira les développements de ce lexème, entre la couleur verte et l'apparence prospère et riante,à en croire l'explication d'Ibn Manẓūr. Au sens premier, ce verbe,qui se rattacheaux êtres vivants, (plantes, animaux et humains),décritun état ou un devenir : lorsqu'on l'attribue à un être vivant quelconque, il implique qu'il estvert ou qu'il est en train de le devenir. Cette racine génère également un deuxième verbe, actif cettefois-ci, grâce au changement de la voyelle médiane : haḍara/yahḍuru,qui indique le sens de : couper un palmier. Cependant, ni le philologue arabe classique, ni Kazimirski, le lexicologue moderne, n'avancent la moindre explication pour cette association ; d'ailleurs, ils intègrent les deux verbes (être vert et couper) au sein de la même entrée lexicale, avec une simple séparation de ligne. S'agit-il d'une relation hypothétique, prise d'une observation naïve des choses : une plante/branche/légumedevraient être coupés une fois qu'il/ elle devient vert (e), ici mûr (e)? C'est cette association qui allait régir toute l'histoire 3 Cf. en particulier les travaux d'Annie MOLLARD-DESFOUR:
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Dec 1, 2020
Dossiers thématiques présentés par Marie-Aline Barrachina, Valérie Piétri et Christine Pin
Ateliers de formation sur la didactique de l’arabe Pavillon Judith-Jasmin, Salle des Boiseries (J... more Ateliers de formation sur la didactique de l’arabe Pavillon Judith-Jasmin, Salle des Boiseries (J-2805)
Alors que les grammairiens et les critiques arabes n'ont fourni, jusqu'au Ve/XIe siecle, ... more Alors que les grammairiens et les critiques arabes n'ont fourni, jusqu'au Ve/XIe siecle, que des visions eparses sur le ma'nā, Ğurgāni (m. 471/1078) elabore une theorie coherente sur son emergence dans le discours. Dans Dalā'il al-i'gāz et Asrār al-balāġa, Ğurgāni rompt avec la dichotomie du lafẓ et du ma'nā, et utilise ce terme polysemique (ma'nā) pour decrire trois categories semantiques distinctes. D'abord, ce terme designe les notions potentielles se referant aux sens propres des mots hors contexte, aux categories grammaticales, aux intentions signifiantes et aux themes et motifs litteraires. Ce terme designe aussi les procedes expressifs qui actualisent les ma'āni potentiels par le choix du vocabulaire, des constructions syntaxiques, la creation des tropes et leur insertion dans un tissu textuel. Enfin, ce concept recouvre les sens reconstruits par le lecteur/auditeur qui comprend, juge et apprecie les textes d'adab. Correctement interpre...
Cahiers de la Méditerranée, 2008
Cette étude se donne pour objectif d'examiner la composition et les fonctions sociales d'une conf... more Cette étude se donne pour objectif d'examiner la composition et les fonctions sociales d'une confrérie sunnite qui exerce son activité religieuse dans la région parisienne depuis trois décennies. Elle met l'accent sur les rivalités et les divergences entre les « anciens » et les « jeunes » de la tarīqa (confrérie) qui ambitionnent de posséder le pouvoir symbolique, celui du verbe et de l'orientation spirituelle. La méthode suivie sera axée sur l'observation des appartenances (sociales, linguistiques, géographiques et professionnelles) des disciples et de la multitude d'horizons culturels dont ils sont issus. Si nous avons opté pour l'étude de terrain des pratiques mystiques, c'est que les écrits sur le volet doctrinal sont abondants. Bien qu'elles soient répandues dans les autres confréries de France, les pratiques rituelles de cette confrérie sont à l'origine de certains enjeux sociaux dont nous nous efforcerons de montrer la spécificité. Au long de cet article, nous étudierons les oppositions qui structurent les changements et les constances au sein de l'Islam « minoritaire » 1 que représentent les groupes « soufis » en France. Nous tenterons de révéler les rapports dialectiques entre un discours spirituel fédérateur et un substrat économico-culturel qui gouverne la vie des immigrés en France. L'objet de cette recherche est la confrérie Madaniyya, implantée en région parisienne depuis 1976 grâce aux efforts du Muqaddam (lieutenant et représentant du Šayh) Bašīr Mīra (1925-2005), ancien disciple du maître fondateur, Muhammad al-Madanī (1888-1959). La tarīqa Madaniyya 2 est une filiale de la 'Alāwiyya. En 1907, le fondateur al-Madanī rencontra le Šayh Ahmad al-'Alāwī (1870-1934) à Tunis, puis l'accompagna à Mustaghānam où il résida trois ans et reçut sa formation spirituelle. Dès son retour en Tunisie, en 1910, il prêchait des décennies durant et laissa quelques milliers d'adeptes 3. Ses enseignements se caractérisent par la nécessité de respecter les normes cultuelles et légales de l'Islam. La Madaniyya oeuvre encore en Tunisie sous l'égide du fils unique du fondateur. En France, cette confrérie compte une cinquantaine de disciples partagés depuis janvier 2002 en deux groupes opposés qui se réunissent dans deux zāwyia-sdifférentes dont l'une a définitivement rompu avec la zāwiya-mère de Tunisie alors que l'autre continue à lui exprimer son allégeance.
Http Www Theses Fr, 2008
Alors que les grammairiens et les critiques arabes n'ont fourni, jusqu'au Ve/XIe siecle, ... more Alors que les grammairiens et les critiques arabes n'ont fourni, jusqu'au Ve/XIe siecle, que des visions eparses sur le ma'nā, Ğurgāni (m. 471/1078) elabore une theorie coherente sur son emergence dans le discours. Dans Dalā'il al-i'gāz et Asrār al-balāġa, Ğurgāni rompt avec la dichotomie du lafẓ et du ma'nā, et utilise ce terme polysemique (ma'nā) pour decrire trois categories semantiques distinctes. D'abord, ce terme designe les notions potentielles se referant aux sens propres des mots hors contexte, aux categories grammaticales, aux intentions signifiantes et aux themes et motifs litteraires. Ce terme designe aussi les procedes expressifs qui actualisent les ma'āni potentiels par le choix du vocabulaire, des constructions syntaxiques, la creation des tropes et leur insertion dans un tissu textuel. Enfin, ce concept recouvre les sens reconstruits par le lecteur/auditeur qui comprend, juge et apprecie les textes d'adab. Correctement interpretes, ces textes remplissent des fonctions communicatives, artistiques et ethiques. En expliquant le fonctionnement de ces categories de ma'nā par le role preponderant de la raison, Ğurgāni parvient a etablir une theorie exhaustive sur la production et la reception des idees, ce qui le qualifie d'etre le fondateur de la "science des idees" dans la tradition arabe.
Arabica, 2012
Résumé Le présent article analyse les ambiguïtés sémantiques de l’expression asāṭīr al-awwalīn, c... more Résumé Le présent article analyse les ambiguïtés sémantiques de l’expression asāṭīr al-awwalīn, citée à neuf reprises dans le Coran. Les commentaires des exégètes musulmans révèlent un profond embarras face à la morphologie et au sens de cette expression. Incluant la tradition exégétique sunnite la plus représentative, notre corpus s’étend également à la littérature orientaliste et aux études coraniques modernes. En y prenant appui, nous examinerons dans un premier temps les différentes explications fournies par les exégètes musulmans et les orientalistes européens. Nous étudierons ensuite les enjeux sous-jacents à ces explications et les manipulations intrinsèques à ce processus herméneutique. Les explications proposées par les uns et les autres découlent en effet de leurs postulats relatifs à la sacralité ou à l’historicité du Coran. L’échantillon analysé ici met ainsi en évidence les équivoques générées par l’emprunt des mots dans le Coran et les solutions contradictoires proposé...
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2015
Edition revue et augmentéeinfo:eu-repo/semantics/published
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Université Paris Descartes, 2022
Arabica, 2012
Résumé Le présent article analyse les ambiguïtés sémantiques de l’expression asāṭīr al-awwalīn, c... more Résumé Le présent article analyse les ambiguïtés sémantiques de l’expression asāṭīr al-awwalīn, citée à neuf reprises dans le Coran. Les commentaires des exégètes musulmans révèlent un profond embarras face à la morphologie et au sens de cette expression. Incluant la tradition exégétique sunnite la plus représentative, notre corpus s’étend également à la littérature orientaliste et aux études coraniques modernes. En y prenant appui, nous examinerons dans un premier temps les différentes explications fournies par les exégètes musulmans et les orientalistes européens. Nous étudierons ensuite les enjeux sous-jacents à ces explications et les manipulations intrinsèques à ce processus herméneutique. Les explications proposées par les uns et les autres découlent en effet de leurs postulats relatifs à la sacralité ou à l’historicité du Coran. L’échantillon analysé ici met ainsi en évidence les équivoques générées par l’emprunt des mots dans le Coran et les solutions contradictoires proposées par les mufassirūn.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2018
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Oct 10, 2018
Au sein du Ministère des Affaires Etrangères français, des cours d'arabe sont dispensés depuis lo... more Au sein du Ministère des Affaires Etrangères français, des cours d'arabe sont dispensés depuis longue date et y jouissent d'une forte considération 1. Une telle inclination pédagogique s'explique par le rôle déterminant que jouent, depuis la fin du XVIII e siècle, les arabisants du Ministère dans la politique arabe de la France 2. Aux yeux de ces diplomates, la maîtrise orale du registre littéral, ainsi que celle des variantes dialectales, apparaît en effet comme une condition sine qua non pour exercer au mieux leur prestigieux métier. Mais plus encore que la nécessaire possession du lexique propre à la diplomatie et des constructions syntaxiques afférentes, un tel métier exige aussi la connaissance des connotations socioculturelles que véhiculent les entités linguistiques. Ce sont donc ces matériaux doubles qui sont mis en oeuvre par les diplomates lors de situations énonciatives pour réaliser des actes de parole relatifs aux échanges internationaux. En nous inspirant de la théorie d'Austin, élaborée dans Quand dire c'est faire 3 (1970) et de ses développements ultérieurs, ceux de J. R. Searle (1972), de D. Vanderveken (1988) et d'A. Assaraf (2011), nous examinerons dans cet article la place de la compétence orale parmi les actes performatifs à caractère diplomatique 4 ; en d'autres termes, nous chercherons à appréhender le rôle des compétences linguistiques dans l'art diplomatique, dans le cadre spécifique des relations franco-arabes. Dans une première partie, nous évoquerons les champs pluriels que recouvre la communication orale au sein du Ministère des Affaires Etrangères. Dans une seconde partie, nous appréhenderons la langue arabe comme objet d'enseignement, en mettant de ce fait l'accent sur les enjeux qu'en soulève 1 Pour réaliser cette étude, nous avons effectué une enquête de terrain, au sein du Ministère des affaires étrangères français, qui s'est étalée sur une décennie (2007-2017). Durant ces années, nous avons acquis une expérience didactique en tant qu'enseignant d'arabe, ainsi qu'une expérience théorique résultant de notre participation à la rédaction des contenus pédagogiques et aux discussions menées avec les diplomates et la Direction afin de formaliser notre réflexion sur l'enseignement de l'arabe diplomatique.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2013
Cette étude s'interroge sur la contribution des techniques narratives à la construction fictive d... more Cette étude s'interroge sur la contribution des techniques narratives à la construction fictive du thème de la marginalité. Devenue cruciale, cette question se place aujourd'hui au coeur des préoccupations narratives et thématiques de la fiction tunisienne moderne. 'Achūr Bin Fguīra 1 , romancier d'origine tunisienne résidant en France, dédie son roman « Bāb al-Hadrā'» 2 , à la description d'un personnage marginal de la société tunisienne : le vendeur à la sauvette. Le récit qu'il en fait se réfère à un registre plutôt marginal qui puise ses expressions et métaphores dans le dialecte tunisien. Le personnage principal de Bāb est al-Kumbā. Ce nom 4 n'est autre que la déformation du terme français « combat ». Sālim al-Matlūtī, de son vrai nom, acquit ce sobriquet, plutôt péjoratif, pendant ses douze années passées au service militaire. Cependant, tout au long du roman, le narrateur manie, non sans habileté, cette dualité de nom en appelant son personnage tantôt al-Kumbā lorsqu'il s'agit de le décrire dans les situations marginales, tantôt Sālim al-Matlūtī, lorsqu'il s'agit de l'introduire dans un contexte formel. Il finit par le faire appeler 'Amm Sālim (oncle Sālim) par tout les autres personnages (Bāb : 289), titre qui exprime, dans le dialecte tunisien, la révérence et le respect. Selon que l'on évoque par l'un ou l'autre des noms, le narrateur reflète le point de vue du milieu environnant à son égard. L'évolution de points de vue révèle ainsi la lente ascension d'al-Kumbā.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 1, 2020
Dans cette étude, nous avons tenté d'explorer les aspects d'une ambigüité inhérente à la racine H... more Dans cette étude, nous avons tenté d'explorer les aspects d'une ambigüité inhérente à la racine H. Ḍ. R. à travers ses dérives verbaux et nominaux et ce afin d'étudier les charges culturelles de la couleur verte, ahḍar, dans la civilisation arabe classique. Pour réaliser cette recherche, nous avons repris les longues pages que Lisān al-'Arab a consacrées à cette matière lexicale. Nous en avonsanalysé les extensions, les connotations et les développements métaphoriques qu'a connus la lexie Ahḍar (vert) dans la culture arabe. Mots clés : vert, lexiculture, dérivation, dénotation. 1. Formes verbales 4 1.1. Forme I En premier lieu, cette racine donnenaissance à un verbe étatif, haḍira/yahḍuru (être vert, verdoyant et d'un aspect riant) 5 , selon la traduction de Kazimirski (1860 : 585) 6. Dès le début, la présence d'une association structurelle est constatée.Celle-cirégira les développements de ce lexème, entre la couleur verte et l'apparence prospère et riante,à en croire l'explication d'Ibn Manẓūr. Au sens premier, ce verbe,qui se rattacheaux êtres vivants, (plantes, animaux et humains),décritun état ou un devenir : lorsqu'on l'attribue à un être vivant quelconque, il implique qu'il estvert ou qu'il est en train de le devenir. Cette racine génère également un deuxième verbe, actif cettefois-ci, grâce au changement de la voyelle médiane : haḍara/yahḍuru,qui indique le sens de : couper un palmier. Cependant, ni le philologue arabe classique, ni Kazimirski, le lexicologue moderne, n'avancent la moindre explication pour cette association ; d'ailleurs, ils intègrent les deux verbes (être vert et couper) au sein de la même entrée lexicale, avec une simple séparation de ligne. S'agit-il d'une relation hypothétique, prise d'une observation naïve des choses : une plante/branche/légumedevraient être coupés une fois qu'il/ elle devient vert (e), ici mûr (e)? C'est cette association qui allait régir toute l'histoire 3 Cf. en particulier les travaux d'Annie MOLLARD-DESFOUR:
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Dec 1, 2020
Dossiers thématiques présentés par Marie-Aline Barrachina, Valérie Piétri et Christine Pin
Ateliers de formation sur la didactique de l’arabe Pavillon Judith-Jasmin, Salle des Boiseries (J... more Ateliers de formation sur la didactique de l’arabe Pavillon Judith-Jasmin, Salle des Boiseries (J-2805)
Alors que les grammairiens et les critiques arabes n'ont fourni, jusqu'au Ve/XIe siecle, ... more Alors que les grammairiens et les critiques arabes n'ont fourni, jusqu'au Ve/XIe siecle, que des visions eparses sur le ma'nā, Ğurgāni (m. 471/1078) elabore une theorie coherente sur son emergence dans le discours. Dans Dalā'il al-i'gāz et Asrār al-balāġa, Ğurgāni rompt avec la dichotomie du lafẓ et du ma'nā, et utilise ce terme polysemique (ma'nā) pour decrire trois categories semantiques distinctes. D'abord, ce terme designe les notions potentielles se referant aux sens propres des mots hors contexte, aux categories grammaticales, aux intentions signifiantes et aux themes et motifs litteraires. Ce terme designe aussi les procedes expressifs qui actualisent les ma'āni potentiels par le choix du vocabulaire, des constructions syntaxiques, la creation des tropes et leur insertion dans un tissu textuel. Enfin, ce concept recouvre les sens reconstruits par le lecteur/auditeur qui comprend, juge et apprecie les textes d'adab. Correctement interpre...
Cahiers de la Méditerranée, 2008
Cette étude se donne pour objectif d'examiner la composition et les fonctions sociales d'une conf... more Cette étude se donne pour objectif d'examiner la composition et les fonctions sociales d'une confrérie sunnite qui exerce son activité religieuse dans la région parisienne depuis trois décennies. Elle met l'accent sur les rivalités et les divergences entre les « anciens » et les « jeunes » de la tarīqa (confrérie) qui ambitionnent de posséder le pouvoir symbolique, celui du verbe et de l'orientation spirituelle. La méthode suivie sera axée sur l'observation des appartenances (sociales, linguistiques, géographiques et professionnelles) des disciples et de la multitude d'horizons culturels dont ils sont issus. Si nous avons opté pour l'étude de terrain des pratiques mystiques, c'est que les écrits sur le volet doctrinal sont abondants. Bien qu'elles soient répandues dans les autres confréries de France, les pratiques rituelles de cette confrérie sont à l'origine de certains enjeux sociaux dont nous nous efforcerons de montrer la spécificité. Au long de cet article, nous étudierons les oppositions qui structurent les changements et les constances au sein de l'Islam « minoritaire » 1 que représentent les groupes « soufis » en France. Nous tenterons de révéler les rapports dialectiques entre un discours spirituel fédérateur et un substrat économico-culturel qui gouverne la vie des immigrés en France. L'objet de cette recherche est la confrérie Madaniyya, implantée en région parisienne depuis 1976 grâce aux efforts du Muqaddam (lieutenant et représentant du Šayh) Bašīr Mīra (1925-2005), ancien disciple du maître fondateur, Muhammad al-Madanī (1888-1959). La tarīqa Madaniyya 2 est une filiale de la 'Alāwiyya. En 1907, le fondateur al-Madanī rencontra le Šayh Ahmad al-'Alāwī (1870-1934) à Tunis, puis l'accompagna à Mustaghānam où il résida trois ans et reçut sa formation spirituelle. Dès son retour en Tunisie, en 1910, il prêchait des décennies durant et laissa quelques milliers d'adeptes 3. Ses enseignements se caractérisent par la nécessité de respecter les normes cultuelles et légales de l'Islam. La Madaniyya oeuvre encore en Tunisie sous l'égide du fils unique du fondateur. En France, cette confrérie compte une cinquantaine de disciples partagés depuis janvier 2002 en deux groupes opposés qui se réunissent dans deux zāwyia-sdifférentes dont l'une a définitivement rompu avec la zāwiya-mère de Tunisie alors que l'autre continue à lui exprimer son allégeance.
Http Www Theses Fr, 2008
Alors que les grammairiens et les critiques arabes n'ont fourni, jusqu'au Ve/XIe siecle, ... more Alors que les grammairiens et les critiques arabes n'ont fourni, jusqu'au Ve/XIe siecle, que des visions eparses sur le ma'nā, Ğurgāni (m. 471/1078) elabore une theorie coherente sur son emergence dans le discours. Dans Dalā'il al-i'gāz et Asrār al-balāġa, Ğurgāni rompt avec la dichotomie du lafẓ et du ma'nā, et utilise ce terme polysemique (ma'nā) pour decrire trois categories semantiques distinctes. D'abord, ce terme designe les notions potentielles se referant aux sens propres des mots hors contexte, aux categories grammaticales, aux intentions signifiantes et aux themes et motifs litteraires. Ce terme designe aussi les procedes expressifs qui actualisent les ma'āni potentiels par le choix du vocabulaire, des constructions syntaxiques, la creation des tropes et leur insertion dans un tissu textuel. Enfin, ce concept recouvre les sens reconstruits par le lecteur/auditeur qui comprend, juge et apprecie les textes d'adab. Correctement interpretes, ces textes remplissent des fonctions communicatives, artistiques et ethiques. En expliquant le fonctionnement de ces categories de ma'nā par le role preponderant de la raison, Ğurgāni parvient a etablir une theorie exhaustive sur la production et la reception des idees, ce qui le qualifie d'etre le fondateur de la "science des idees" dans la tradition arabe.
Arabica, 2012
Résumé Le présent article analyse les ambiguïtés sémantiques de l’expression asāṭīr al-awwalīn, c... more Résumé Le présent article analyse les ambiguïtés sémantiques de l’expression asāṭīr al-awwalīn, citée à neuf reprises dans le Coran. Les commentaires des exégètes musulmans révèlent un profond embarras face à la morphologie et au sens de cette expression. Incluant la tradition exégétique sunnite la plus représentative, notre corpus s’étend également à la littérature orientaliste et aux études coraniques modernes. En y prenant appui, nous examinerons dans un premier temps les différentes explications fournies par les exégètes musulmans et les orientalistes européens. Nous étudierons ensuite les enjeux sous-jacents à ces explications et les manipulations intrinsèques à ce processus herméneutique. Les explications proposées par les uns et les autres découlent en effet de leurs postulats relatifs à la sacralité ou à l’historicité du Coran. L’échantillon analysé ici met ainsi en évidence les équivoques générées par l’emprunt des mots dans le Coran et les solutions contradictoires proposé...
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2015
Edition revue et augmentéeinfo:eu-repo/semantics/published
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Université Paris Descartes, 2022