Olivier PERRU | Université Claude Bernard Lyon 1 (original) (raw)

Papers by Olivier PERRU

Research paper thumbnail of  Le Frère Marie-Victorin (1885-1944) et l’évolution », Revue d’Histoire des Sciences, 73, 1 (2020), 89-116.

Revue d’Histoire des Sciences, 73, 1 (2020), 89-116., 2020

Résumé : Cet article retrace les lignes directrices de la vie et de la pensée du frère Marie-Vict... more Résumé : Cet article retrace les lignes directrices de la vie et de la pensée du frère Marie-Victorin (1885-1944), frère des écoles chrétiennes, botaniste, auteur de la Flore laurentienne, en vue de situer ses travaux en relation avec la théorie de l’évolution. Après de premières publica- tions peu favorables au darwinisme, les observations et études qu’entreprit Marie-Victorin dans les années 1920 lui montrèrent l’évi- dence d’une distribution biogéographique évolutive des végétaux au Québec. De plus, le voyage au congrès de l’Association britannique pour l’avancement des sciences, au Cap, en 1929, fut l’occasion de rencontres avec l’abbé Breuil, puis avec le chanoine Grégoire; il affûta alors son argumentation sur les preuves de l’évolution dans la flore du Nord-Est de l’Amérique. Sa vision évolutive n’est cependant pas darwi- nienne stricto sensu mais marquée par divers courants actifs au début du XXe siècle : le mutationnisme (Hugo De Vries), la pensée de Teilhard de Chardin et les points de vue des scientifiques de Louvain (Henry de Dorlodot, Victor Grégoire).

Mots-clés : frère Marie-Victorin; évolution; botanique; flore laurentienne; mutation.

Summary : This article recounts the main orientations in the life and thought of Brother Marie-Victorin (1885-1944). A member of the Frères des écoles chrétiennes, he was also a botanist, and the author of the Laurentian flora. He sought to position his work with respect to the theory of evolution. After some initial publications opposed to Darwinism, his observations and studies in the 1920s provided evidence for an evolutionary interpretation of the biogeographic distribution of the flora in Quebec. In addition, his trip to the meeting of the British Association for the Advancement of Science held in Cape Town in 1929 allowed him to meet first Father Breuil, and later Canon Grégoire. He subsequently developed his arguments about the evidence of evolution to be found in the flora of Northeastern America. His vision of evolution was not, however, strictly speaking Darwinian but was informed by various currents of thought present at the beginning of the twentieth century : mutationism (Hugo De Vries), the thought of Teilhard de Chardin and the points of view of the scientists in Louvain.

Keywords : Marie-Victorin; evolution; botany; Laurentian flora; mutation.

Research paper thumbnail of Quelle place pour une éducation à la pensée symbolique ?

Revista de Educação, Ciência e Cultura, 25, 1 (2020), p. 163-177., 2020

Bachelard fait-il œuvre de philosophe de la nature ? Il semble que non, ce n’est pas une philosop... more Bachelard fait-il œuvre de philosophe de la nature ? Il semble que non, ce n’est pas une philosophie du monde physique, c’est une réflexion critique sur l’activité imaginaire reprenant et transformant des images venant de ce monde naturel ; c’est aussi et donc une critique de l’activité créatrice des artistes et des poètes, à partir des objets naturels qu’ils appréhendent. Ici, ce qui nous intéresse dans l’œuvre bachelardienne est son utilisation possible dans l’éducation à la dimension symbolique de la nature et des objets naturels. Peut-on se servir des textes de Bachelard, ou simplement reprendre ses intuitions, dans cette perspective ? Il est probable que oui, mais il faut se souvenir que les textes de Bachelard sont des textes difficiles, la philosophie bachelardienne demeure un peu absconse à la plupart de nos contemporains. Lire et utiliser les ouvrages de poétique de Gaston Bachelard suppose une assimilation de sa pensée par l’enseignant et la capacité de s’en inspirer pour redonner à l’élève ou à l’étudiant le sens symbolique des éléments naturels dans un langage et une approche plus accessibles. Ce n’est pas aisé.
L'activité symbolique de l’homme confronté à la matière et aux éléments doit cependant être encouragée. Une éducation à la pensée scientifique ne doit donc pas paradoxalement négliger le rapport entre le monde abstrait de la quantité (les équations) et le monde bien concret, naturel, lié au vécu humain, avec sa beauté, ses qualités et les réflexions que cela suscite. Cela suppose d’équilibrer la formation scientifique par une formation littéraire et artistique qui montre qu’un autre regard est possible sur le monde.
Comme nous l’avons souligné, qu’il s’agisse de la terre ou de l’eau, il y a largement matière à enseigner et à éduquer les jeunes aux symboles véhiculés par l’environnement ; on peut aussi s’inspirer d’une approche artistique et symbolique de la nature pour approfondir les réalités morales et spirituelles de la vie humaine, comme le faisaient d’ailleurs les artistes, philosophes et écrivains du Moyen-Âge.

Research paper thumbnail of Descartes et Gassendi : la maladie est-elle naturelle ? (en préparation)

Bulletin d'Histoire et d'épistémologie des sciences de la vie, 2022

Chez Descartes, la maladie n’est plus contre-nature, ce qui était le cas jusqu’à Ambroise Paré, i... more Chez Descartes, la maladie n’est plus contre-nature, ce qui était le cas jusqu’à Ambroise Paré, inclus. Une interprétation des écrits cartésiens sur le corps malade ou en bonne santé est que la Nature humaine universelle n’existe plus vraiment chez Descartes, seule subsisterait une Nature individuée, plus ou moins susceptible de bonne santé ou porteuse de maladies, selon l’individu et le tempérament. Cette "Nature" consciente d’elle-même, renvoie à chaque homme singulier en tant que corps et âme. Face au vécu singulier de la princesse Elisabeth, Descartes est amené à redéfinir le lien entre la tristesse et les troubles somatiques dont souffre la princesse.

Descartes ne s’est pas limité à une réflexion sur le corps mécanique et sur l’autonomie ontologique et épistémologique de ce corps, mais il a cherché à penser la relation substantielle du corps et de l’esprit. Dans cette perspective, il était en avance sur son temps pour penser la maladie et son possible traitement au plan psychosomatique. Dans la mesure où Descartes pense la nature de façon très individuée, il n’y a pas de contradiction à considérer la maladie comme naturelle, refaisant régulièrement son apparition dans une certaine nature ; d’où une continuité entre santé et maladie. La princesse Elisabeth, et sans doute Descartes lui-même, étaient des bons sujets d’expérience pour penser le psychosomatique et d’une manière générale, un état maladif. Plus étonnante est la projection que fait Descartes sur le vieillissement et sur la prolongation possible de la vie ; il a sans doute entrevu un monde possible, mais il manquait singulièrement de moyens en son temps pour la réalisation de ce "projet".

A ce propos, Bernard Schumacher parle d’un véritable programme relatif au vieillissement, formulé par Descartes dès 1637. On ne peut sans doute pas parler d’un programme cartésien de maîtrise de la santé humaine et du vieillissement ; certes Descartes a eu des intuitions en ce sens et a clairement fait part de sa conviction de mettre la science au service de la domination de la nature pour le bien de l’homme, de sa vie quotidienne et de sa santé, mais il n’avait aucun moyen en son temps de construire ce qui ressemblerait à ce que nous appelons aujourd’hui un programme de recherche en santé humaine et en médecine. Par contre, on peut faire un lien entre l’attention que porte Descartes au corps malade et à la réforme de la médecine, d’une part, et la médicalisation actuelle de la vie et du vieillissement, d’autre part. Il ne serait pas faux de dire que les intuitions cartésiennes portent en germe l’augmentation de l’espérance de vie, cette prolongation effective de la durée de vie s’accompagnant d’une médicalisation intense de la vie ; une "radicalisation" de cette manière de voir pouvant aboutir à une idolâtrie de la santé.
(texte en évolution)

Research paper thumbnail of Bergson, Maritain et l’immanence de la vie

Connaître, Cahiers de l’Association Foi et Culture scientifique, 2018

En 1947, Maritain fit paraître une synthèse de plusieurs essais écrits durant son séjour aux Etat... more En 1947, Maritain fit paraître une synthèse de plusieurs essais écrits durant son séjour aux Etats-Unis dans le but de justifier et résumer le choix d’une philosophie thomiste située au-delà de questions non résolues par Bergson et par le bergsonisme. De Bergson à Thomas d’Aquin qui nous paraît refléter avec suffisamment de recul la démarche de Maritain. L’étude critique qu’il proposait dès 1913, La Philosophie bergsonienne nous semble plus ardue à lire aujourd’hui, dans la mesure où elle rend compte de façon assez tranchée du divorce intellectuel du jeune philosophe Maritain vis-à-vis de la philosophie de Bergson, qui avait constitué jusqu’alors l’essentiel de sa formation (nous utilisons la deuxième édition, revue et plus nuancée, datant de 1930). L’intérêt de ces textes est de mettre en valeur les questions de Maritain et les divergences avec Bergson, portant sur la durée et l’évolution d’une part, les apports des sciences à la vie intellectuelle et spirituelle, le sens d’une recherche de vérité et de l’expérience mystique, d’autre part.

Research paper thumbnail of La diffusion des sciences au 19e siècle et l’Eglise catholique : L’abbé Moigno (1804-1884) et Mgr d’Hulst (1841-1896)

Revue des questions scientifiques, 2019

Cet article compare deux auteurs catholiques du XIXe siècle, l’abbé Moigno et Mgr d’Hulst, qui do... more Cet article compare deux auteurs catholiques du XIXe siècle, l’abbé Moigno et Mgr d’Hulst, qui donnèrent chacun leur vision du rapport entre la religion catholique et le développement des sciences au XIXe siècle. L’abbé François Moigno (1804-1884) est à situer dans le mouvement de diffusion des sciences qui prit de l’ampleur dans la seconde moitié du siècle, il apparaît comme promouvant une sorte de pluridisciplinarité dans un contexte où, en fait, les disciplines scientifiques ne sont pas encore complètement mûres ni différenciées. S’il est moins engagé dans la diffusion des sciences, Mgr d’Hulst (1841-1896) s’efforça par sa réflexion et son action (l’organisation des congrès des scientifiques catholiques) d’améliorer la possible complémentarité entre sciences expérimentales, philosophie et théologie. A ce titre, il œuvra sans doute davantage dans un sens interdisciplinaire. Ces deux intellectuels se heurtèrent néanmoins à un obstacle méthodologique de taille : l’importance de l’apologétique. C’est ainsi qu’ils furent confrontés à la question de la « science catholique » héritée de la pensée de Lamennais.

Research paper thumbnail of The Brothers of the Christian Schools and the botanical research at the beginning of the 20th century: some examples of their works

Philosophy and History of Biology (Filosofia e História da Biologia), 2018

Jean-Baptiste Caumeil, known as Brother Héribaud-Joseph (1841-1917), was a French Brother of the ... more Jean-Baptiste Caumeil, known as Brother Héribaud-Joseph (1841-1917), was a French Brother of the Christian Schools. He was the author of various works in Botany, including the Flora of Auvergne and the Muscinea of Auvergne, and made new discoveries in paleobotany, particularly concerning the fossil data on diatom taxa. In the years 1880-1900, several Brothers of the Christian Schools were botanists and they collaborated with Brother Heribaud-Joseph. In this communication, we shall synthesize the works of some of these Brothers who were in relationship with Brother Héribaud-Joseph and who had to leave France for South America during the abolition of congregations and public establishments of religion in France in 1904-1905. We shall particularly consider Brother Arsène Brouard’s papers (known as Brother Gerfroy-Arsène, 1867-1938), in which he introduced a systematic study of the Mexican Flora. We shall also glance at Jean-Sylvestre Sauget’s research (known as Brother Quadrat-Léon, 1871-1955), who explored the botanical resources in Cuba. In this paper, we try to understand the meaning of their research.

Research paper thumbnail of Hérédité et évolution dans les congrès scientifiques catholiques en 1888 et 1891

Bulletin d'histoire et d'épistémologie des sciences de la vie, 2018

Dans le Congrès scientifique catholique de 1888, à Paris, l’assemblée est divisée en deux fractio... more Dans le Congrès scientifique catholique de 1888, à Paris, l’assemblée est divisée en deux fractions tranchées, pour ou contre la théorie de l’évolution. Malgré des discussions vives, les scientifiques catholiques constatent l’urgence des questions autour de l’hérédité et de l’évolution : rien ne peut arrêter le transformisme dans les esprits de nombre de savants, y compris chrétiens. Le congrès de 1888 n’aborde cependant pas de front la question de savoir si on peut être un scientifique chrétien et un évolutionniste convaincu. En 1891, l’hérédité et de l’évolution sont discutées de façon plus précise. La question de l’hérédité est traitée en lien avec deux problèmes nouveaux et concrets : la transmission héréditaire des dispositions à la maladie et la vaccination contre les infections microbiennes. On n’a encore pas de connaissance de l’hérédité chromosomique, les mécanismes de l’hérédité sont peu évidents. L’idée est que le déterminisme héréditaire ne saurait être absolu en pathologie, on peut agir sur le développement et sur l’apparition des maladies ; par ailleurs, la question de l’hérédité de l’acquis est très présente. Le débat inné-acquis en appelle un autre, le débat dialectique hérédité-progrès évolutif. Les communications de 1891 donnent lieu à des réflexions sur la « barrière » entre les espèces, sur l’intervention de l’homme dans la nature, sur les données anthropologiques et préhistoriques des recherches. Ce congrès connaît à la fois le maintien de positions traditionnelles et une relative ouverture des savants catholiques à l’évolution biologique, ouverture nuancée dans une attitude de prudence.

Research paper thumbnail of Nicolas-Jean Boulay (1837-1905), Botany and Evolution

Ludus vitalis, 2018

In this paper, we consider the scientific activities of Abbé Boulay at the end of the 19 th centu... more In this paper, we consider the scientific activities of Abbé Boulay at the end of the 19 th century, especially in paleobotany; we will analyze some of Boulay's papers about evolution. As a priest of the Catholic Church and a dean of the Faculty of Sciences in a Catholic University, was Boulay completely opposed to biological evolution or did he change his position concerning this problem between 1875 and 1900? In 1898, in a paper about survival, he recognized the possibility of an evolution in plants and animals. He wrote that the derivation of species from common ancestors was possible. Thus, in the papers written at the end of his life, he did not still reject the evolution of plants and animals as a scientific fact. Nevertheless, Boulay argued repeatedly against Darwinism and he explored the relationship between the Christian teaching on creation, "scholastic" philosophy and the possibility of an evolutionary theory. Today, this thought seems too apologetic.

Research paper thumbnail of Augustinian theological thought and biological evolution

Philosophy Study, 2018

In this paper, we are looking at a philosophical approach on creation and evolution. We try to se... more In this paper, we are looking at a philosophical approach on creation and evolution. We try to search for the possibility of an evolution in Augustine theological thought and Thomas Aquinas’ works. St Augustine thinks that Earth received from God a capacity to produce plants, Thomas Aquinas claims a progressive development of plants’ species in their characteristics. Concerning animals, Augustine thinks that water received the capacity to produce fishes and marine animals. In his worldview, he takes account of spontaneous generation. During the modern period, the theologians no more understood perspectives about a progressive creation: God created each living species in a Linnaean sense. An Augustinian rereading removes the opposition between evolution and creation.

Research paper thumbnail of La formation de l’abbé Breuil et ses premiers travaux : une nouvelle manière d’aborder la préhistoire et la paléontologie ?

Dialogo, 2018

When Henri Breuil (1877-1961) begins his paleontological works, the context is relatively favoura... more When Henri Breuil (1877-1961) begins his paleontological works, the context is relatively favourable to the contribution of Catholics to prehistorical studies. Having been introduced to palaeontology by Guibert, at the Catholic Institute of Paris, Breuil was passionate about prehistory; as a young priest, he obtained to dedicate himself completely to this science. This article suggests analysing Henri Breuil's first works on the cave art and underlining the link with his personality and the revival that he brought at this moment in the professionalization, the way of envisaging and of exercising the palaeontology. Furthermore, Breuil is symbolic of the professionalization and the specialization of some Christian intellectuals. By 1860, the palaeontologist priests were interested in everything in palaeontology, physical anthropology and prehistory, even in archaeology; between 1900 and 1910, Breuil eventually specialized in the cave art even if he is also interested in prehistoric tools and bones.

Research paper thumbnail of The concept of metamorphosis and its metaphors: possible and impossible transformations in the understanding of life and the living. Interpretations of the concept in children's literature

Science and Education, 2018

The living beings evolve in time. During the life of an individual, the developmental cycle ensur... more The living beings evolve in time. During the life of an individual, the developmental cycle ensures the long-term sustainability of the species. On the scale of geological times, the evolutionary theory explains the diversity of the living world. Some contemporary scientific works underline that metamorphosis does not explain the evolutionary transition towards the diversity of terrestrial animals, contrary to what Haeckel believed. In modern biology, not all the combinations are possible and we question this possibility to pass from a shape to another one during a metamorphosis: metamorphosis channels more than it diversifies. Today, the very diverse metamorphoses in amphibians tells us nothing of evolution; it is an aspect of a much wider reality. Scientifically, metamorphosis creates a strong constraint on evolution. From this viewpoint, the literary representation of metamorphosis as a source of transformations is contrary to the scientific concept, which involves a succession of determined events. During the 17th and 18th centuries, Jan Swammerdam was the first author using a scientific concept of metamorphosis involving this continuity; but the others authors considered metamorphosis as an extraordinary change with a theological meaning. In the 19th century, the scientists taking metamorphosis as a model of evolution often missed to understand the Darwinian Theory (Rumelhard, 1995). At the same time, some literary works use the metaphor of metamorphosis. In this paper, we question the relevance of a meeting between literature, philosophy and biology to think simultaneously of the idea and concept of metamorphosis in education. Reading The Songs of Maldoror, Bachelard (1986) spoke about the animalization of the human psychology; he saw this metamorphosis as only metaphorically biological. To what extent does the metaphor of metamorphosis contribute to build a horizontal continuity? Especially in education, what breaks will be necessary to consider the continuity of the living beings in a vertical way during the generations?

Research paper thumbnail of Le mythe de l’homme antédiluvien au XIXe siècle. L’abbé Jean-Benoit Cochet (1812-1875) et Jacques Boucher de Perthes (1788-1868)

Bulletin d’Histoire et d’Epistémologie des Sciences de la Vie, 2019

Une pratique non spécialisée de l’archéologie pouvant s’étendre jusqu’à la préhistoire caractéris... more Une pratique non spécialisée de l’archéologie pouvant s’étendre jusqu’à la préhistoire caractérise l’abbé Jean-Benoît Cochet (1812-1875), qui entretint une collaboration et une correspondance avec Jacques Boucher de Perthes (1788-1868), en particulier lors des fouilles qui aboutirent à inventorier l’habitat préhistorique et son environnement, jusqu’alors inconnus, dans la région d’Amiens et d’Abbeville. Il était aussi membre de la Société d’Emulation d’Abbeville. Les outils (haches) retrouvées par Boucher de Perthes, attestent-elles une activité humaine antérieurement au déluge ? Si oui, une des difficultés était l’ancienneté de l’homme sur terre. Une autre difficulté était l’identification des diverses couches, celle attribuable au déluge (auquel certains tenaient encore en plein XIXe siècle) et celles attribuables à d’autres cataclysmes. Pour la conscience de l’époque, les découvertes posaient des problèmes redoutables au plan de la nature de l’homme. L’homme est-il né stupide ? A-t-il évolué ? Est-il apparu doué d’intelligence ? Selon Boucher de Perthes, la fabrication et l’usage d’outils supposent une intelligence et une capacité de dominer son environnement ; la pierre taillée suppose un travail, elle suppose donc un but. L’existence de types distincts de pierres taillées suppose un langage, voire une culture. Outre cette avalanche de questions, l’épisode Boucher de Perthes pose la question de l’erreur, voire de la fraude scientifique dès le début des découvertes concernant l’hominisation. Cochet insiste sur la signification des hachettes et de l’industrie lithique et il réfute les soupçons de fraude ; il va dans le sens de l’existence d’une civilisation humaine de la préhistoire et il s’éloigne d’une lecture fondamentaliste de la Bible. Dans ses écrits ultérieurs, il intégrera ce type de découverte à ses descriptions archéologiques.

Research paper thumbnail of Canguilhem: a philosophy of life and a philosoph- ical history of the life sciences

Philosophy and History of Biology (Filosofia e História da Biologia), 2018

At first, Georges Canguilhem's philosophy is a philosophy of medicine recognizing the main contri... more At first, Georges Canguilhem's philosophy is a philosophy of medicine recognizing the main contribution of biological knowledge to medicine. However, this philosophy also questions the nature of life. Life involves biological processes, but life is also normativity. In this paper, we question the normativity and the epistemological history in Canguilhem's works in order to understand their relevance for current scientific questions. According to Canguilhem, the epistemological history of the life sciences concerns an activity of constitution of (biological) scientific disciplines. The relevance of Canguilhem is the fact that a historian of science has not only to restore a history of the scientific theories or a history of the development of the sciences in context, but he has also to explore the relationship and the limits between life science and its context in the process of genesis and scientific elaboration. A scientific work is a vital activity of the human being, the history of science is the history of this axiological activity, and this implies a philosophical approach. In this paper, we propose that the history of ecology may give a good example of a scientific elaboration from various elements and from diverse skills: ideologies that announce or extend a scientific construction also affect this discipline.

Research paper thumbnail of The platypus: an extraordinary animal for teaching

Conexão Ciência, 2017

In this paper, we intend to understand how the Platypus (Ornithorhynchus anatinus) is a paradoxic... more In this paper, we intend to understand how the Platypus (Ornithorhynchus anatinus) is a paradoxical animal both for an epistemologist and for a science education researcher in science education. Firstly, we’ll expose the historical identification process of this animal. Second, we’ll analyze the content of three storybooks that can be presented to primary school pupils (aged 8-11). The history of the platypus is well known but it reflects many difficulties in morphology, anatomy and classification. Today, some paradoxical characters of the Platypus are investigated from a genetic, genomic or evolutionary viewpoint. But at primary school, is the Platypus, a curiosity and an exception, a good example to show some difficulties of description and classification in biology? In biology education, exceptions are often excluded while the popular science puts. At primary school, mediation is needed to explain classification to pupils. We chose three storybooks about The Platypus. Content analysis of these storybooks focuses the different ways characters classify the Platypus and what arguments they use. These fictional narratives underline the met failures when characters want to classify the Platypus: its similarities with mammals or birds constitute an obstacle to integration in a definite class.

Research paper thumbnail of Teaching sciences during the 18th century: an education in experiment and reasoning

Conexão Ciência , 12, n° esp. 2, Nov. 2017, p. 348-354., 2017

In the 18th century, colleges or boarding schools are kept by the Jesuits, the Oratorians or the ... more In the 18th century, colleges or boarding schools are kept by the Jesuits, the Oratorians or the Brothers of the Christian Schools; they are places of spreading of a scientific and technical culture to train the ruling classes of the Absolute monarchy. The scientific training needs the learning of a scientific method based on experiment and reasoning. When the Jesuit Noël Regnault writes Les Entretiens physiques d’Ariste et d’Eudoxe, in fact he drafts passages of his lessons marked by the Jesuit pedagogy: the highlighting of experimental facts, especially in physics, the rigor of reasoning. Rigor and method are important, but the experiment is first; that is a question of questioning the nature, of knowing its secrets; this experimental method is very present in the lessons and in the works of the Jesuit Fathers, but also in the Oratorians. At the end of the century, in a course intended for the training of the Brothers of the Christian Schools, Brother Paschal will insist on the analysis and the synthesis as essential components of any scientific reasoning. We thus end on the scientific emergence of teaching methods in the 18th century. Does it send back to a prescientific culture today disappeared? Has the art to teach the sciences in colleges in the 18th century another interest for an epistemological viewpoint on scientific education today?

Research paper thumbnail of L’idée de métamorphose au 19e siècle, un obstacle épistémologique à l’évolution biologique ?

Bulletin d’Histoire et d’Epistémologie des Sciences de la Vie, 2017

Très présente dans la littérature gréco-latine, l’idée de métamorphose se retrouve au 19e siècle ... more Très présente dans la littérature gréco-latine, l’idée de métamorphose se retrouve au 19e siècle dans la poésie de Lautréamont, dans Ainsi parla Zarathoustra de Nietzsche, et en 1912, dans La métamorphose, de Kafka. La métamorphose en littérature ou en philosophie caractérise la volonté de transformation de l’humain ; un anthropocentrisme de la figure animale de la métamorphose la situe dans la ligne d’un mouvement volontaire ou psychologique, ce qu’elle n’est pas dans la nature. Par contre, la rapidité est attribuée à juste titre à la métamorphose - sauf si on observe la néoténie. En sciences, la généralisation de l’idée de métamorphose au 19e siècle (Cf. La Métamorphose des Plantes, de Goethe) conduit à relativiser la réalité diverse des transformations biologiques, tout étant ramené au même phénomène et à une même origine. A partir de Von Baer et surtout avec Haeckel, l’évolution du vivant se structurera autour de la métamorphose. C’est Haeckel qui formulera le plus nettement la « loi » de récapitulation de la phylogenèse par l’ontogenèse, laquelle s’avère fausse, en particulier chez l’axolotl. L’idée générale de métamorphose souligne son caractère individuel avec la possibilité de conservation d’un caractère « ancestral », mais elle véhicule parfois la possibilité de transformations universelles. Or contrairement à la position d’Haeckel, la métamorphose ne récapitule pas la transition évolutive vers la diversité des animaux terrestres. Elle canalise plus qu’elle ne diversifie et détermine certaines transformations. Le développement est plus semblable entre les amniotes et les gymnophiones qu’avec les autres amphibiens, la métamorphose des amphibiens ne dit rien de l’évolution biologique.

Research paper thumbnail of •	Relire K. Popper aujourd’hui, la réfutation comme formation à la démarche scientifique, Recueil de textes, « Pratiques et formations dans les Educations à » (dir. Sameh Hrairi), Ecole centrale supérieure polytechnique privée, Tunis, 2016, 251-260.

Selon Popper, les énoncés scientifiques portent sur les propriétés d'entités physiques, il faut a... more Selon Popper, les énoncés scientifiques portent sur les propriétés d'entités physiques, il faut alors déterminer comment réfuter ou ne pas réfuter ces énoncés d'observation. Il propose d'utiliser des règles d'objectivation : les énoncés peuvent être soumis à des tests et sont donc susceptibles de réfutation. Nous montrerons ce qui est intéressant pour la formation des élèves à la démarche scientifique : distinguer science et affirmation dogmatique, sur le critère de réfutabilité, discerner ce que l'on réfute dans l'acte effectif de réfutation, distinguer non-réfutation et acceptation. Dans un second temps, nous évaluerons les changements de position de Popper vis-à-vis de la théorie de l'évolution et les problèmes rencontrés par la réfutabilité poppérienne en biologie.

Research paper thumbnail of •	« Reler Gaston Bachelard hoje » (Relire Gaston Bachelard aujourd’hui; français et portugais), Revista de Educação, Ciência e Cultura, 22, 2 (2017), p. 83-91.

Cette communication prend en considération trois aspects de la pensée bachelardienne en vue d'une... more Cette communication prend en considération trois aspects de la pensée bachelardienne en vue d'une éducation à la pensée scientifique: certains obstacles épistémologiques plus fréquemment rencontrés dans l'enseignement comme l'obstacle de l'expérience commune et celui des fausses généralités (La formation de l'esprit scientifique, 1938) ; la manière dont le raisonnement scientifique concerne l'ensemble de la démarche expérimentale et de l'effort de théorisation (Le rationalisme appliqué 1949) ; la complémentarité entre la démarche scientifique et une démarche littéraire, artistique ou philosophique dans l'approche de la nature. Dans cette dernière perspective, il est opportun de présenter la nature comme un ensemble de réalités à aborder sous divers regards: scientifique, artistique, philosophique, poétique... Abstract: This paper considers three aspects of the thought of Bachelard with the aim of an education in the scientific thought: some epistemological obstacles more frequently met in education as the obstacle of common experience and the obstacle of false general information (La formation de l 'esprit scientifique, 1938); the way the scientific reasoning concerns the whole experimental approach and effort of theorization; the complementarities between the scientific process and the literary, artistic or philosophic process in the approach of nature. In this last prospect, it is convenient to present the surrounding nature as a set of realities to be approached under diverse looks: scientific, artistic, philosophic, poetic …

Research paper thumbnail of •	« Marie Le Masson Le Golft (1749-1826). Le progrès des idées là où on ne l’attend pas », Journal of Interdisciplinary History of Ideas 5 (2016), 9, p. 2 :1–2 :25.

Research paper thumbnail of •	« Un problème d’anthropologie et d’évolution : la découverte du Néanderthalien de La Chapelle-aux-Saints en 1908 ».

Bulletin d’Histoire et d’Epistémologie des sciences de la vie, 2016

La découverte du squelette de Néandertalien, en 1908, sera l’une des plus retentissantes. Boule é... more La découverte du squelette de Néandertalien, en 1908, sera l’une des plus retentissantes. Boule écrira en 1921, dans Les hommes fossiles : « Les fouilles systématiques opérées en France ont permis à MM. les abbés Bouyssonie et Bardon, Capitan et Peyrony, Henri Martin d'extraire, des foyers profonds des grottes ou abris de La Chapelle aux-Saints (Corrèze), de La Ferrassie et de La Quina (Dordogne), plusieurs squelettes et portions de squelettes d'Hommes du type de Neandertal. La Paléontologie humaine a été ainsi dotée de documents d'une valeur exceptionnelle, qui nous ont permis d'arriver à une connaissance de ce type archaïque supérieure à celle que nous avons de beaucoup de sauvages actuels. La description de cet Homo Neanderthalensis fera l'objet d'un des plus longs chapitres de ce volume ». Cette découverte de La Chapelle aux Saints a fait l’objet de publications locales, mais elle a aussi très vite été relayée au niveau national. On peut se demander d’ailleurs si, parfois et au contraire, le niveau local de revues plus modestes n’a pas relayé les carences du niveau national. En effet, une note de Marcellin Boule sur le sujet fut présentée le 14 décembre 1908 à l’Académie des sciences ; puis on trouve un article dans la Revue scientifique du Limousin, du 15 février 1909, qui publie la note de Boule. Cet article est suivi par un article d’Amédée et Jean Bouyssonie sur le même sujet .

Research paper thumbnail of  Le Frère Marie-Victorin (1885-1944) et l’évolution », Revue d’Histoire des Sciences, 73, 1 (2020), 89-116.

Revue d’Histoire des Sciences, 73, 1 (2020), 89-116., 2020

Résumé : Cet article retrace les lignes directrices de la vie et de la pensée du frère Marie-Vict... more Résumé : Cet article retrace les lignes directrices de la vie et de la pensée du frère Marie-Victorin (1885-1944), frère des écoles chrétiennes, botaniste, auteur de la Flore laurentienne, en vue de situer ses travaux en relation avec la théorie de l’évolution. Après de premières publica- tions peu favorables au darwinisme, les observations et études qu’entreprit Marie-Victorin dans les années 1920 lui montrèrent l’évi- dence d’une distribution biogéographique évolutive des végétaux au Québec. De plus, le voyage au congrès de l’Association britannique pour l’avancement des sciences, au Cap, en 1929, fut l’occasion de rencontres avec l’abbé Breuil, puis avec le chanoine Grégoire; il affûta alors son argumentation sur les preuves de l’évolution dans la flore du Nord-Est de l’Amérique. Sa vision évolutive n’est cependant pas darwi- nienne stricto sensu mais marquée par divers courants actifs au début du XXe siècle : le mutationnisme (Hugo De Vries), la pensée de Teilhard de Chardin et les points de vue des scientifiques de Louvain (Henry de Dorlodot, Victor Grégoire).

Mots-clés : frère Marie-Victorin; évolution; botanique; flore laurentienne; mutation.

Summary : This article recounts the main orientations in the life and thought of Brother Marie-Victorin (1885-1944). A member of the Frères des écoles chrétiennes, he was also a botanist, and the author of the Laurentian flora. He sought to position his work with respect to the theory of evolution. After some initial publications opposed to Darwinism, his observations and studies in the 1920s provided evidence for an evolutionary interpretation of the biogeographic distribution of the flora in Quebec. In addition, his trip to the meeting of the British Association for the Advancement of Science held in Cape Town in 1929 allowed him to meet first Father Breuil, and later Canon Grégoire. He subsequently developed his arguments about the evidence of evolution to be found in the flora of Northeastern America. His vision of evolution was not, however, strictly speaking Darwinian but was informed by various currents of thought present at the beginning of the twentieth century : mutationism (Hugo De Vries), the thought of Teilhard de Chardin and the points of view of the scientists in Louvain.

Keywords : Marie-Victorin; evolution; botany; Laurentian flora; mutation.

Research paper thumbnail of Quelle place pour une éducation à la pensée symbolique ?

Revista de Educação, Ciência e Cultura, 25, 1 (2020), p. 163-177., 2020

Bachelard fait-il œuvre de philosophe de la nature ? Il semble que non, ce n’est pas une philosop... more Bachelard fait-il œuvre de philosophe de la nature ? Il semble que non, ce n’est pas une philosophie du monde physique, c’est une réflexion critique sur l’activité imaginaire reprenant et transformant des images venant de ce monde naturel ; c’est aussi et donc une critique de l’activité créatrice des artistes et des poètes, à partir des objets naturels qu’ils appréhendent. Ici, ce qui nous intéresse dans l’œuvre bachelardienne est son utilisation possible dans l’éducation à la dimension symbolique de la nature et des objets naturels. Peut-on se servir des textes de Bachelard, ou simplement reprendre ses intuitions, dans cette perspective ? Il est probable que oui, mais il faut se souvenir que les textes de Bachelard sont des textes difficiles, la philosophie bachelardienne demeure un peu absconse à la plupart de nos contemporains. Lire et utiliser les ouvrages de poétique de Gaston Bachelard suppose une assimilation de sa pensée par l’enseignant et la capacité de s’en inspirer pour redonner à l’élève ou à l’étudiant le sens symbolique des éléments naturels dans un langage et une approche plus accessibles. Ce n’est pas aisé.
L'activité symbolique de l’homme confronté à la matière et aux éléments doit cependant être encouragée. Une éducation à la pensée scientifique ne doit donc pas paradoxalement négliger le rapport entre le monde abstrait de la quantité (les équations) et le monde bien concret, naturel, lié au vécu humain, avec sa beauté, ses qualités et les réflexions que cela suscite. Cela suppose d’équilibrer la formation scientifique par une formation littéraire et artistique qui montre qu’un autre regard est possible sur le monde.
Comme nous l’avons souligné, qu’il s’agisse de la terre ou de l’eau, il y a largement matière à enseigner et à éduquer les jeunes aux symboles véhiculés par l’environnement ; on peut aussi s’inspirer d’une approche artistique et symbolique de la nature pour approfondir les réalités morales et spirituelles de la vie humaine, comme le faisaient d’ailleurs les artistes, philosophes et écrivains du Moyen-Âge.

Research paper thumbnail of Descartes et Gassendi : la maladie est-elle naturelle ? (en préparation)

Bulletin d'Histoire et d'épistémologie des sciences de la vie, 2022

Chez Descartes, la maladie n’est plus contre-nature, ce qui était le cas jusqu’à Ambroise Paré, i... more Chez Descartes, la maladie n’est plus contre-nature, ce qui était le cas jusqu’à Ambroise Paré, inclus. Une interprétation des écrits cartésiens sur le corps malade ou en bonne santé est que la Nature humaine universelle n’existe plus vraiment chez Descartes, seule subsisterait une Nature individuée, plus ou moins susceptible de bonne santé ou porteuse de maladies, selon l’individu et le tempérament. Cette "Nature" consciente d’elle-même, renvoie à chaque homme singulier en tant que corps et âme. Face au vécu singulier de la princesse Elisabeth, Descartes est amené à redéfinir le lien entre la tristesse et les troubles somatiques dont souffre la princesse.

Descartes ne s’est pas limité à une réflexion sur le corps mécanique et sur l’autonomie ontologique et épistémologique de ce corps, mais il a cherché à penser la relation substantielle du corps et de l’esprit. Dans cette perspective, il était en avance sur son temps pour penser la maladie et son possible traitement au plan psychosomatique. Dans la mesure où Descartes pense la nature de façon très individuée, il n’y a pas de contradiction à considérer la maladie comme naturelle, refaisant régulièrement son apparition dans une certaine nature ; d’où une continuité entre santé et maladie. La princesse Elisabeth, et sans doute Descartes lui-même, étaient des bons sujets d’expérience pour penser le psychosomatique et d’une manière générale, un état maladif. Plus étonnante est la projection que fait Descartes sur le vieillissement et sur la prolongation possible de la vie ; il a sans doute entrevu un monde possible, mais il manquait singulièrement de moyens en son temps pour la réalisation de ce "projet".

A ce propos, Bernard Schumacher parle d’un véritable programme relatif au vieillissement, formulé par Descartes dès 1637. On ne peut sans doute pas parler d’un programme cartésien de maîtrise de la santé humaine et du vieillissement ; certes Descartes a eu des intuitions en ce sens et a clairement fait part de sa conviction de mettre la science au service de la domination de la nature pour le bien de l’homme, de sa vie quotidienne et de sa santé, mais il n’avait aucun moyen en son temps de construire ce qui ressemblerait à ce que nous appelons aujourd’hui un programme de recherche en santé humaine et en médecine. Par contre, on peut faire un lien entre l’attention que porte Descartes au corps malade et à la réforme de la médecine, d’une part, et la médicalisation actuelle de la vie et du vieillissement, d’autre part. Il ne serait pas faux de dire que les intuitions cartésiennes portent en germe l’augmentation de l’espérance de vie, cette prolongation effective de la durée de vie s’accompagnant d’une médicalisation intense de la vie ; une "radicalisation" de cette manière de voir pouvant aboutir à une idolâtrie de la santé.
(texte en évolution)

Research paper thumbnail of Bergson, Maritain et l’immanence de la vie

Connaître, Cahiers de l’Association Foi et Culture scientifique, 2018

En 1947, Maritain fit paraître une synthèse de plusieurs essais écrits durant son séjour aux Etat... more En 1947, Maritain fit paraître une synthèse de plusieurs essais écrits durant son séjour aux Etats-Unis dans le but de justifier et résumer le choix d’une philosophie thomiste située au-delà de questions non résolues par Bergson et par le bergsonisme. De Bergson à Thomas d’Aquin qui nous paraît refléter avec suffisamment de recul la démarche de Maritain. L’étude critique qu’il proposait dès 1913, La Philosophie bergsonienne nous semble plus ardue à lire aujourd’hui, dans la mesure où elle rend compte de façon assez tranchée du divorce intellectuel du jeune philosophe Maritain vis-à-vis de la philosophie de Bergson, qui avait constitué jusqu’alors l’essentiel de sa formation (nous utilisons la deuxième édition, revue et plus nuancée, datant de 1930). L’intérêt de ces textes est de mettre en valeur les questions de Maritain et les divergences avec Bergson, portant sur la durée et l’évolution d’une part, les apports des sciences à la vie intellectuelle et spirituelle, le sens d’une recherche de vérité et de l’expérience mystique, d’autre part.

Research paper thumbnail of La diffusion des sciences au 19e siècle et l’Eglise catholique : L’abbé Moigno (1804-1884) et Mgr d’Hulst (1841-1896)

Revue des questions scientifiques, 2019

Cet article compare deux auteurs catholiques du XIXe siècle, l’abbé Moigno et Mgr d’Hulst, qui do... more Cet article compare deux auteurs catholiques du XIXe siècle, l’abbé Moigno et Mgr d’Hulst, qui donnèrent chacun leur vision du rapport entre la religion catholique et le développement des sciences au XIXe siècle. L’abbé François Moigno (1804-1884) est à situer dans le mouvement de diffusion des sciences qui prit de l’ampleur dans la seconde moitié du siècle, il apparaît comme promouvant une sorte de pluridisciplinarité dans un contexte où, en fait, les disciplines scientifiques ne sont pas encore complètement mûres ni différenciées. S’il est moins engagé dans la diffusion des sciences, Mgr d’Hulst (1841-1896) s’efforça par sa réflexion et son action (l’organisation des congrès des scientifiques catholiques) d’améliorer la possible complémentarité entre sciences expérimentales, philosophie et théologie. A ce titre, il œuvra sans doute davantage dans un sens interdisciplinaire. Ces deux intellectuels se heurtèrent néanmoins à un obstacle méthodologique de taille : l’importance de l’apologétique. C’est ainsi qu’ils furent confrontés à la question de la « science catholique » héritée de la pensée de Lamennais.

Research paper thumbnail of The Brothers of the Christian Schools and the botanical research at the beginning of the 20th century: some examples of their works

Philosophy and History of Biology (Filosofia e História da Biologia), 2018

Jean-Baptiste Caumeil, known as Brother Héribaud-Joseph (1841-1917), was a French Brother of the ... more Jean-Baptiste Caumeil, known as Brother Héribaud-Joseph (1841-1917), was a French Brother of the Christian Schools. He was the author of various works in Botany, including the Flora of Auvergne and the Muscinea of Auvergne, and made new discoveries in paleobotany, particularly concerning the fossil data on diatom taxa. In the years 1880-1900, several Brothers of the Christian Schools were botanists and they collaborated with Brother Heribaud-Joseph. In this communication, we shall synthesize the works of some of these Brothers who were in relationship with Brother Héribaud-Joseph and who had to leave France for South America during the abolition of congregations and public establishments of religion in France in 1904-1905. We shall particularly consider Brother Arsène Brouard’s papers (known as Brother Gerfroy-Arsène, 1867-1938), in which he introduced a systematic study of the Mexican Flora. We shall also glance at Jean-Sylvestre Sauget’s research (known as Brother Quadrat-Léon, 1871-1955), who explored the botanical resources in Cuba. In this paper, we try to understand the meaning of their research.

Research paper thumbnail of Hérédité et évolution dans les congrès scientifiques catholiques en 1888 et 1891

Bulletin d'histoire et d'épistémologie des sciences de la vie, 2018

Dans le Congrès scientifique catholique de 1888, à Paris, l’assemblée est divisée en deux fractio... more Dans le Congrès scientifique catholique de 1888, à Paris, l’assemblée est divisée en deux fractions tranchées, pour ou contre la théorie de l’évolution. Malgré des discussions vives, les scientifiques catholiques constatent l’urgence des questions autour de l’hérédité et de l’évolution : rien ne peut arrêter le transformisme dans les esprits de nombre de savants, y compris chrétiens. Le congrès de 1888 n’aborde cependant pas de front la question de savoir si on peut être un scientifique chrétien et un évolutionniste convaincu. En 1891, l’hérédité et de l’évolution sont discutées de façon plus précise. La question de l’hérédité est traitée en lien avec deux problèmes nouveaux et concrets : la transmission héréditaire des dispositions à la maladie et la vaccination contre les infections microbiennes. On n’a encore pas de connaissance de l’hérédité chromosomique, les mécanismes de l’hérédité sont peu évidents. L’idée est que le déterminisme héréditaire ne saurait être absolu en pathologie, on peut agir sur le développement et sur l’apparition des maladies ; par ailleurs, la question de l’hérédité de l’acquis est très présente. Le débat inné-acquis en appelle un autre, le débat dialectique hérédité-progrès évolutif. Les communications de 1891 donnent lieu à des réflexions sur la « barrière » entre les espèces, sur l’intervention de l’homme dans la nature, sur les données anthropologiques et préhistoriques des recherches. Ce congrès connaît à la fois le maintien de positions traditionnelles et une relative ouverture des savants catholiques à l’évolution biologique, ouverture nuancée dans une attitude de prudence.

Research paper thumbnail of Nicolas-Jean Boulay (1837-1905), Botany and Evolution

Ludus vitalis, 2018

In this paper, we consider the scientific activities of Abbé Boulay at the end of the 19 th centu... more In this paper, we consider the scientific activities of Abbé Boulay at the end of the 19 th century, especially in paleobotany; we will analyze some of Boulay's papers about evolution. As a priest of the Catholic Church and a dean of the Faculty of Sciences in a Catholic University, was Boulay completely opposed to biological evolution or did he change his position concerning this problem between 1875 and 1900? In 1898, in a paper about survival, he recognized the possibility of an evolution in plants and animals. He wrote that the derivation of species from common ancestors was possible. Thus, in the papers written at the end of his life, he did not still reject the evolution of plants and animals as a scientific fact. Nevertheless, Boulay argued repeatedly against Darwinism and he explored the relationship between the Christian teaching on creation, "scholastic" philosophy and the possibility of an evolutionary theory. Today, this thought seems too apologetic.

Research paper thumbnail of Augustinian theological thought and biological evolution

Philosophy Study, 2018

In this paper, we are looking at a philosophical approach on creation and evolution. We try to se... more In this paper, we are looking at a philosophical approach on creation and evolution. We try to search for the possibility of an evolution in Augustine theological thought and Thomas Aquinas’ works. St Augustine thinks that Earth received from God a capacity to produce plants, Thomas Aquinas claims a progressive development of plants’ species in their characteristics. Concerning animals, Augustine thinks that water received the capacity to produce fishes and marine animals. In his worldview, he takes account of spontaneous generation. During the modern period, the theologians no more understood perspectives about a progressive creation: God created each living species in a Linnaean sense. An Augustinian rereading removes the opposition between evolution and creation.

Research paper thumbnail of La formation de l’abbé Breuil et ses premiers travaux : une nouvelle manière d’aborder la préhistoire et la paléontologie ?

Dialogo, 2018

When Henri Breuil (1877-1961) begins his paleontological works, the context is relatively favoura... more When Henri Breuil (1877-1961) begins his paleontological works, the context is relatively favourable to the contribution of Catholics to prehistorical studies. Having been introduced to palaeontology by Guibert, at the Catholic Institute of Paris, Breuil was passionate about prehistory; as a young priest, he obtained to dedicate himself completely to this science. This article suggests analysing Henri Breuil's first works on the cave art and underlining the link with his personality and the revival that he brought at this moment in the professionalization, the way of envisaging and of exercising the palaeontology. Furthermore, Breuil is symbolic of the professionalization and the specialization of some Christian intellectuals. By 1860, the palaeontologist priests were interested in everything in palaeontology, physical anthropology and prehistory, even in archaeology; between 1900 and 1910, Breuil eventually specialized in the cave art even if he is also interested in prehistoric tools and bones.

Research paper thumbnail of The concept of metamorphosis and its metaphors: possible and impossible transformations in the understanding of life and the living. Interpretations of the concept in children's literature

Science and Education, 2018

The living beings evolve in time. During the life of an individual, the developmental cycle ensur... more The living beings evolve in time. During the life of an individual, the developmental cycle ensures the long-term sustainability of the species. On the scale of geological times, the evolutionary theory explains the diversity of the living world. Some contemporary scientific works underline that metamorphosis does not explain the evolutionary transition towards the diversity of terrestrial animals, contrary to what Haeckel believed. In modern biology, not all the combinations are possible and we question this possibility to pass from a shape to another one during a metamorphosis: metamorphosis channels more than it diversifies. Today, the very diverse metamorphoses in amphibians tells us nothing of evolution; it is an aspect of a much wider reality. Scientifically, metamorphosis creates a strong constraint on evolution. From this viewpoint, the literary representation of metamorphosis as a source of transformations is contrary to the scientific concept, which involves a succession of determined events. During the 17th and 18th centuries, Jan Swammerdam was the first author using a scientific concept of metamorphosis involving this continuity; but the others authors considered metamorphosis as an extraordinary change with a theological meaning. In the 19th century, the scientists taking metamorphosis as a model of evolution often missed to understand the Darwinian Theory (Rumelhard, 1995). At the same time, some literary works use the metaphor of metamorphosis. In this paper, we question the relevance of a meeting between literature, philosophy and biology to think simultaneously of the idea and concept of metamorphosis in education. Reading The Songs of Maldoror, Bachelard (1986) spoke about the animalization of the human psychology; he saw this metamorphosis as only metaphorically biological. To what extent does the metaphor of metamorphosis contribute to build a horizontal continuity? Especially in education, what breaks will be necessary to consider the continuity of the living beings in a vertical way during the generations?

Research paper thumbnail of Le mythe de l’homme antédiluvien au XIXe siècle. L’abbé Jean-Benoit Cochet (1812-1875) et Jacques Boucher de Perthes (1788-1868)

Bulletin d’Histoire et d’Epistémologie des Sciences de la Vie, 2019

Une pratique non spécialisée de l’archéologie pouvant s’étendre jusqu’à la préhistoire caractéris... more Une pratique non spécialisée de l’archéologie pouvant s’étendre jusqu’à la préhistoire caractérise l’abbé Jean-Benoît Cochet (1812-1875), qui entretint une collaboration et une correspondance avec Jacques Boucher de Perthes (1788-1868), en particulier lors des fouilles qui aboutirent à inventorier l’habitat préhistorique et son environnement, jusqu’alors inconnus, dans la région d’Amiens et d’Abbeville. Il était aussi membre de la Société d’Emulation d’Abbeville. Les outils (haches) retrouvées par Boucher de Perthes, attestent-elles une activité humaine antérieurement au déluge ? Si oui, une des difficultés était l’ancienneté de l’homme sur terre. Une autre difficulté était l’identification des diverses couches, celle attribuable au déluge (auquel certains tenaient encore en plein XIXe siècle) et celles attribuables à d’autres cataclysmes. Pour la conscience de l’époque, les découvertes posaient des problèmes redoutables au plan de la nature de l’homme. L’homme est-il né stupide ? A-t-il évolué ? Est-il apparu doué d’intelligence ? Selon Boucher de Perthes, la fabrication et l’usage d’outils supposent une intelligence et une capacité de dominer son environnement ; la pierre taillée suppose un travail, elle suppose donc un but. L’existence de types distincts de pierres taillées suppose un langage, voire une culture. Outre cette avalanche de questions, l’épisode Boucher de Perthes pose la question de l’erreur, voire de la fraude scientifique dès le début des découvertes concernant l’hominisation. Cochet insiste sur la signification des hachettes et de l’industrie lithique et il réfute les soupçons de fraude ; il va dans le sens de l’existence d’une civilisation humaine de la préhistoire et il s’éloigne d’une lecture fondamentaliste de la Bible. Dans ses écrits ultérieurs, il intégrera ce type de découverte à ses descriptions archéologiques.

Research paper thumbnail of Canguilhem: a philosophy of life and a philosoph- ical history of the life sciences

Philosophy and History of Biology (Filosofia e História da Biologia), 2018

At first, Georges Canguilhem's philosophy is a philosophy of medicine recognizing the main contri... more At first, Georges Canguilhem's philosophy is a philosophy of medicine recognizing the main contribution of biological knowledge to medicine. However, this philosophy also questions the nature of life. Life involves biological processes, but life is also normativity. In this paper, we question the normativity and the epistemological history in Canguilhem's works in order to understand their relevance for current scientific questions. According to Canguilhem, the epistemological history of the life sciences concerns an activity of constitution of (biological) scientific disciplines. The relevance of Canguilhem is the fact that a historian of science has not only to restore a history of the scientific theories or a history of the development of the sciences in context, but he has also to explore the relationship and the limits between life science and its context in the process of genesis and scientific elaboration. A scientific work is a vital activity of the human being, the history of science is the history of this axiological activity, and this implies a philosophical approach. In this paper, we propose that the history of ecology may give a good example of a scientific elaboration from various elements and from diverse skills: ideologies that announce or extend a scientific construction also affect this discipline.

Research paper thumbnail of The platypus: an extraordinary animal for teaching

Conexão Ciência, 2017

In this paper, we intend to understand how the Platypus (Ornithorhynchus anatinus) is a paradoxic... more In this paper, we intend to understand how the Platypus (Ornithorhynchus anatinus) is a paradoxical animal both for an epistemologist and for a science education researcher in science education. Firstly, we’ll expose the historical identification process of this animal. Second, we’ll analyze the content of three storybooks that can be presented to primary school pupils (aged 8-11). The history of the platypus is well known but it reflects many difficulties in morphology, anatomy and classification. Today, some paradoxical characters of the Platypus are investigated from a genetic, genomic or evolutionary viewpoint. But at primary school, is the Platypus, a curiosity and an exception, a good example to show some difficulties of description and classification in biology? In biology education, exceptions are often excluded while the popular science puts. At primary school, mediation is needed to explain classification to pupils. We chose three storybooks about The Platypus. Content analysis of these storybooks focuses the different ways characters classify the Platypus and what arguments they use. These fictional narratives underline the met failures when characters want to classify the Platypus: its similarities with mammals or birds constitute an obstacle to integration in a definite class.

Research paper thumbnail of Teaching sciences during the 18th century: an education in experiment and reasoning

Conexão Ciência , 12, n° esp. 2, Nov. 2017, p. 348-354., 2017

In the 18th century, colleges or boarding schools are kept by the Jesuits, the Oratorians or the ... more In the 18th century, colleges or boarding schools are kept by the Jesuits, the Oratorians or the Brothers of the Christian Schools; they are places of spreading of a scientific and technical culture to train the ruling classes of the Absolute monarchy. The scientific training needs the learning of a scientific method based on experiment and reasoning. When the Jesuit Noël Regnault writes Les Entretiens physiques d’Ariste et d’Eudoxe, in fact he drafts passages of his lessons marked by the Jesuit pedagogy: the highlighting of experimental facts, especially in physics, the rigor of reasoning. Rigor and method are important, but the experiment is first; that is a question of questioning the nature, of knowing its secrets; this experimental method is very present in the lessons and in the works of the Jesuit Fathers, but also in the Oratorians. At the end of the century, in a course intended for the training of the Brothers of the Christian Schools, Brother Paschal will insist on the analysis and the synthesis as essential components of any scientific reasoning. We thus end on the scientific emergence of teaching methods in the 18th century. Does it send back to a prescientific culture today disappeared? Has the art to teach the sciences in colleges in the 18th century another interest for an epistemological viewpoint on scientific education today?

Research paper thumbnail of L’idée de métamorphose au 19e siècle, un obstacle épistémologique à l’évolution biologique ?

Bulletin d’Histoire et d’Epistémologie des Sciences de la Vie, 2017

Très présente dans la littérature gréco-latine, l’idée de métamorphose se retrouve au 19e siècle ... more Très présente dans la littérature gréco-latine, l’idée de métamorphose se retrouve au 19e siècle dans la poésie de Lautréamont, dans Ainsi parla Zarathoustra de Nietzsche, et en 1912, dans La métamorphose, de Kafka. La métamorphose en littérature ou en philosophie caractérise la volonté de transformation de l’humain ; un anthropocentrisme de la figure animale de la métamorphose la situe dans la ligne d’un mouvement volontaire ou psychologique, ce qu’elle n’est pas dans la nature. Par contre, la rapidité est attribuée à juste titre à la métamorphose - sauf si on observe la néoténie. En sciences, la généralisation de l’idée de métamorphose au 19e siècle (Cf. La Métamorphose des Plantes, de Goethe) conduit à relativiser la réalité diverse des transformations biologiques, tout étant ramené au même phénomène et à une même origine. A partir de Von Baer et surtout avec Haeckel, l’évolution du vivant se structurera autour de la métamorphose. C’est Haeckel qui formulera le plus nettement la « loi » de récapitulation de la phylogenèse par l’ontogenèse, laquelle s’avère fausse, en particulier chez l’axolotl. L’idée générale de métamorphose souligne son caractère individuel avec la possibilité de conservation d’un caractère « ancestral », mais elle véhicule parfois la possibilité de transformations universelles. Or contrairement à la position d’Haeckel, la métamorphose ne récapitule pas la transition évolutive vers la diversité des animaux terrestres. Elle canalise plus qu’elle ne diversifie et détermine certaines transformations. Le développement est plus semblable entre les amniotes et les gymnophiones qu’avec les autres amphibiens, la métamorphose des amphibiens ne dit rien de l’évolution biologique.

Research paper thumbnail of •	Relire K. Popper aujourd’hui, la réfutation comme formation à la démarche scientifique, Recueil de textes, « Pratiques et formations dans les Educations à » (dir. Sameh Hrairi), Ecole centrale supérieure polytechnique privée, Tunis, 2016, 251-260.

Selon Popper, les énoncés scientifiques portent sur les propriétés d'entités physiques, il faut a... more Selon Popper, les énoncés scientifiques portent sur les propriétés d'entités physiques, il faut alors déterminer comment réfuter ou ne pas réfuter ces énoncés d'observation. Il propose d'utiliser des règles d'objectivation : les énoncés peuvent être soumis à des tests et sont donc susceptibles de réfutation. Nous montrerons ce qui est intéressant pour la formation des élèves à la démarche scientifique : distinguer science et affirmation dogmatique, sur le critère de réfutabilité, discerner ce que l'on réfute dans l'acte effectif de réfutation, distinguer non-réfutation et acceptation. Dans un second temps, nous évaluerons les changements de position de Popper vis-à-vis de la théorie de l'évolution et les problèmes rencontrés par la réfutabilité poppérienne en biologie.

Research paper thumbnail of •	« Reler Gaston Bachelard hoje » (Relire Gaston Bachelard aujourd’hui; français et portugais), Revista de Educação, Ciência e Cultura, 22, 2 (2017), p. 83-91.

Cette communication prend en considération trois aspects de la pensée bachelardienne en vue d'une... more Cette communication prend en considération trois aspects de la pensée bachelardienne en vue d'une éducation à la pensée scientifique: certains obstacles épistémologiques plus fréquemment rencontrés dans l'enseignement comme l'obstacle de l'expérience commune et celui des fausses généralités (La formation de l'esprit scientifique, 1938) ; la manière dont le raisonnement scientifique concerne l'ensemble de la démarche expérimentale et de l'effort de théorisation (Le rationalisme appliqué 1949) ; la complémentarité entre la démarche scientifique et une démarche littéraire, artistique ou philosophique dans l'approche de la nature. Dans cette dernière perspective, il est opportun de présenter la nature comme un ensemble de réalités à aborder sous divers regards: scientifique, artistique, philosophique, poétique... Abstract: This paper considers three aspects of the thought of Bachelard with the aim of an education in the scientific thought: some epistemological obstacles more frequently met in education as the obstacle of common experience and the obstacle of false general information (La formation de l 'esprit scientifique, 1938); the way the scientific reasoning concerns the whole experimental approach and effort of theorization; the complementarities between the scientific process and the literary, artistic or philosophic process in the approach of nature. In this last prospect, it is convenient to present the surrounding nature as a set of realities to be approached under diverse looks: scientific, artistic, philosophic, poetic …

Research paper thumbnail of •	« Marie Le Masson Le Golft (1749-1826). Le progrès des idées là où on ne l’attend pas », Journal of Interdisciplinary History of Ideas 5 (2016), 9, p. 2 :1–2 :25.

Research paper thumbnail of •	« Un problème d’anthropologie et d’évolution : la découverte du Néanderthalien de La Chapelle-aux-Saints en 1908 ».

Bulletin d’Histoire et d’Epistémologie des sciences de la vie, 2016

La découverte du squelette de Néandertalien, en 1908, sera l’une des plus retentissantes. Boule é... more La découverte du squelette de Néandertalien, en 1908, sera l’une des plus retentissantes. Boule écrira en 1921, dans Les hommes fossiles : « Les fouilles systématiques opérées en France ont permis à MM. les abbés Bouyssonie et Bardon, Capitan et Peyrony, Henri Martin d'extraire, des foyers profonds des grottes ou abris de La Chapelle aux-Saints (Corrèze), de La Ferrassie et de La Quina (Dordogne), plusieurs squelettes et portions de squelettes d'Hommes du type de Neandertal. La Paléontologie humaine a été ainsi dotée de documents d'une valeur exceptionnelle, qui nous ont permis d'arriver à une connaissance de ce type archaïque supérieure à celle que nous avons de beaucoup de sauvages actuels. La description de cet Homo Neanderthalensis fera l'objet d'un des plus longs chapitres de ce volume ». Cette découverte de La Chapelle aux Saints a fait l’objet de publications locales, mais elle a aussi très vite été relayée au niveau national. On peut se demander d’ailleurs si, parfois et au contraire, le niveau local de revues plus modestes n’a pas relayé les carences du niveau national. En effet, une note de Marcellin Boule sur le sujet fut présentée le 14 décembre 1908 à l’Académie des sciences ; puis on trouve un article dans la Revue scientifique du Limousin, du 15 février 1909, qui publie la note de Boule. Cet article est suivi par un article d’Amédée et Jean Bouyssonie sur le même sujet .

Research paper thumbnail of Sciences, Raison et Religion en France au XIXe siècle, vol. 3, Les intellectuels chrétiens et l’évolution, Vrin : Paris, décembre 2020, 151 p.

Research paper thumbnail of Le corps malade, éditions Domuni-Press, juin 2020, 316 p.

Le corps malade, 2020

Aborder le corps malade montre combien la maladie a changé à travers l’histoire, même si elle dem... more Aborder le corps malade montre combien la maladie a changé à travers l’histoire, même si elle demeure toujours éprouvante. Dès l’Antiquité, le déséquilibre introduit par la maladie est antinaturel ; selon Platon, il ne faut pas continuer à prodiguer des soins et à prolonger la vie d’un malade inutile à la société. Pour Aristote, l’équilibre du corps est toujours précaire, la nature humaine porte en elle un risque pathologique. Quoiqu’il en soit, la maladie sera longtemps vue comme contre-nature, ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle qu’elle devient un évènement tributaire de conditions physiques (une machine peut tomber en panne) et impliquant une recherche de moyens pour conserver la santé et vivre plus longtemps. Descartes est un des premiers à plaider pour la prolongation de la conservation physique dans l’existence. L’humanité des mondes antiques et médiévaux est confrontée à des maladies souvent très graves et qui menacent la vie humaine dans un délai généralement court. La notion de maladie chronique et son statut social dans nos sociétés sont liés à la prolongation de la vie de personnes fragiles et au vieillissement des populations ; mais c’est récent. Le plus souvent, durant la période moderne et même au XIXe siècle, l’état valétudinaire ne dure pas.
Après 1800, le corps malade devient l’objet d’une médecine quantitative, physiologique, où la mesure de l’excès ou du défaut dans un organe ou un tissu devient indispensable ; ce sera le principe de Broussais affirmant, en 1828, la continuité du normal et du pathologique. Au contraire, chez Canguilhem (1943), « la maladie est une autre allure de la vie » ; en réalité, il place le débat à un autre niveau, il ne s’interroge plus sur la continuité naturelle de la maladie et des états antécédents mais sur ce qu’elle est et ce qui la caractérise. L’homme est normatif face à son milieu : atteint par une maladie, il s’adapte, il change de norme de vie, même si la nouvelle norme est plus restrictive et permet une moindre performance, une moindre socialisation. Continuité et rupture sont finalement deux aspects de l’existence, du développement et de la manifestation d’une maladie. Que le corps soit malade fait partie des aléas de notre rapport à l’environnement, c’est naturel. Mais l’avenir repose en partie sur la façon de réagir du patient. La guérison suppose un combat, une réactivité contre la maladie.
Aujourd’hui, le corps malade, le vieillissement prolongé et la mort posent des questions nouvelles. La prise en charge du vieillissement doit être adaptée, en relation avec les pathologies des personnes. Il est difficile d’apporter des réponses adéquates au vieillissement et à la perspective de la mort, dans une société matérialiste, où l’économie et la technologie tendent à primer sur la considération de l’humain et du spirituel. Si prolonger indéfiniment la vie n’est pas une solution, (se) donner la mort n’est pas pour autant acceptable. Certes, la souffrance et la douleur peuvent être vécues comme insupportables, mais la sédation a fait de grands progrès et le problème n’est-il pas aussi, parfois, du côté de l’obstination déraisonnable ? Vouloir tout contrôler jusqu’au moment de la mort, par refus de l’inévitable perte de soi, est une illusion. La médecine du risque demeure dans l’incertitude.

Research paper thumbnail of Une éducation à la pensée scientifique pour une société plus juste. Education, citoyenneté, pensée scientifique.

Une éducation à la pensée scientifique pour une société plus juste. Education, citoyenneté, pensée scientifique., 2018

L’éducation à l’esprit scientifique et critique est une des missions de l’enseignement dans le ca... more L’éducation à l’esprit scientifique et critique est une des missions de l’enseignement dans le cadre formel de l’école ou de l’université et cela peut être aussi un objectif de la médiation ou de la vulgarisation des sciences dans le cadre non formel, celui du musée ou de conférences grand public par exemple. Une question problématique fondamentale de ce travail porte justement sur les perspectives de l’enseignement et de la diffusion des sciences. Ainsi, la formation intellectuelle ouvre non seulement sur des connaissances mais aussi sur une pratique méthodique et finalement, sur des aspects connaissables du réel. Cette perspective est d’une part, d’offrir l’égalité des chances de réussite scolaire et d’insertion professionnelle, et d’autre part, un accès égal à une culture scientifique pour tous. Ceci devrait permettre à chacun de jouer pleinement son rôle de citoyen capable de s’engager dans les débats de la société actuelle et dans les décisions et orientations qui conditionnent son sens, son but et sa pérennité.

Cet ouvrage se base sur des aspects fondamentaux de l’enseignement de la démarche scientifique et vise finalement un aboutissement social de la formation à l’esprit scientifique (éducation du citoyen à la science et à ses limites, dépassement des idées préconçues, capacité à s’engager de façon juste dans une société technoscientifique, responsabilité dans les domaines de l’environnement, de la santé, du développement durable). C’est donc dans cette direction et en fonction d’une problématique de rapprochement entre l’éducation scientifique et l’éducation à la justice et à la responsabilité que nous avons écrit ce livre. L’axe le plus fondamental est le « comment » de l’introduction à la démarche scientifique. Un deuxième axe regarde davantage l’éducation scientifique au collège et au lycée, ainsi que son aboutissement et ses conséquences en termes d’éducation à la justice et à la citoyenneté. La problématique est centrée d’abord sur « Eduquer à la science et à l'esprit critique ». Enfin, le troisième axe de ce livre développe le rapport entre Education à la pensée scientifique et justice, comme nous l’avions annoncé : société plus juste, lutte contre les discriminations, rapport à l’environnement.

L’éducation à la science et à la pensée scientifique ne se suffit pas toujours à elle-même et n’est pas isolée au milieu des autres « éducations à ». Si on éduque à la science et à la pensée scientifique, il faut aussi une orientation vers la justice et la recherche du Bien commun. Les « éducations à » ne doivent pas faire oublier qu’il s’agit d’abord d’éduquer des personnes humaines dans leur développement et leur devenir. Le morcellement des « éducations à », dû à leurs objets divers, est un vrai risque : on se prémunira contre ce risque en les assumant par une visée éducative suffisamment unifiée au plan éthique. L’institution scolaire peut sans doute être un garant de cette unité de la démarche éducative.

Research paper thumbnail of De Platon à Maritain, l'idéal associatif, Cerf, Paris, 2004

Research paper thumbnail of Le Vivant, Approches pour aujourd'hui, cerf, Paris, 2005

Avec un art confirmé de la pédagogie, le philosophe Olivier Perru offre ici une rétrospective sur... more Avec un art confirmé de la pédagogie, le philosophe Olivier Perru offre ici une rétrospective sur notre rapport au vivant. Cette relecture originale apporte des éclairages synthétiques susceptibles de faire mieux saisir, entre autres, les approches biologiques contemporaines. L'auteur consacre sa première partie aux mentalités et aux catégories antiques, à celles des philosophes des Lumières, puis aux bouleversements occasionnés par les sciences, les techniques et différentes doctrines des XIXe et XXe siècles. Il insiste en particulier sur Henri Bergson (L'Evolution créatrice). Sont posés dans de nouveaux contextes les rapports entre science et finalité, science et philosophie. Mais si Olivier Perru sait observer l'inédit - comme le surgissement des modélisations contemporaines du vivant -, il sait aussi rendre compte de ce qu'ont de récurrents certains défis : le normal et le pathologique, la norme vitale et la norme sociale, l'individualité et le vivant, la vie animale et la vie humaine.

Research paper thumbnail of De la société à la symbiose, 1930-1970, Une histoire des découvertes sur les associations dans le monde vivant, vol. 2, Vrin, 2007, 437 pp.

Dans les années 1920, s'est achevée une première étape de l'histoire de la symbiose, que nous avo... more Dans les années 1920, s'est achevée une première étape de l'histoire de la symbiose, que nous avons traitée dans notre premier volume. Comme il est impossible de trancher des périodes aussi nettement, nous effectuons ici un retour en arrière, afin d'examiner les origines de recherches qui se développent surtout après 1920-1930 (certaines symbioses chez les insectes, les symbioses des algues et de la paramécie, les symbioses à algues bleues...). Puis, cet ouvrage convoque les multiples descriptions des symbioses entre 1920 et 1950 environ : algues, coraux, vers marins, unicellulaires, insectes, céphalopodes. Pendant cette période, ce domaine de recherche paraît largement dominé par la figure emblématique de Paul Buchner (1886-1978). Cependant, les recherches abordées ici ne se limitent pas à l'histoire des classifications et des descriptions morphologiques et embryologiques des symbioses. En effet, à partir des années 1950, la recherche devient plus qualitative et les chercheurs examinent des questions de métabolisme et d'hérédité chez diverses symbioses. Le thème de l'hérédité voit ressurgir les débats sur l'hérédité et sur l'évolution non-nucléaire, thème lié à celui de la symbiose. Enfin, les années 1960-1970 voient la révolution de la biologie moléculaire, avec des conséquences inestimables pour la symbiose : la découverte des ADN mitochondriaux et chloroplastiques va permettre de réhabiliter la théorie de l'origine symbiotique des organites cellulaires. Ainsi, cette période 1920-1970 marque le développement d'un certain inventaire des symbioses, puis la réinvention d'hypothèses visant à redonner à la symbiose une place dans l'évolution du vivant mais aussi dans le métabolisme et les processus physiologiques. L'épistémologue interroge l'histoire de la symbiose sous l'angle de la cohérence progressive d'une connaissance pas seulement expérimentale, au sens du biologiste. En évaluer la pertinence est sans doute son but. Le philosophe, en tant que philosophe, interrogera ici sur l'opportunité d'une vision nouvelle des relations entre les vivants, sur la signification d'interdépendances généralisées, de relations plus ou moins mutualistes... Nous n'avons fait qu'ébaucher la question mais sous cet aspect, une histoire philosophique de la symbiose peut sans doute aider à renouveler la pensée de l'écologie.

Research paper thumbnail of Embryologie et évolution (1880-1950), Histoire générale et figures lyonnaises, Ed. Olivier Perru et Michel Morange, Vrin, Paris, 2008, 179 pp.

Research paper thumbnail of Science et itinéraire de vie : la pensée de Bergson, Kimé, Paris.

La pensée de Bergson permet de réconcilier les sciences et l’itinéraire de vie de chacun, de mont... more La pensée de Bergson permet de réconcilier les sciences et l’itinéraire de vie de chacun, de montrer que la connaissance scientifique et la manière dont la personne humaine mène sa recherche de sens ne s’opposent pas. Bergson a accordé une grande importance au développement des sciences biologiques et psychologiques de son temps, ce livre retrace la relecture philosophique qu’il fit de la littérature scientifique. De plus, Bergson fait constamment appel à l’expérience humaine : dans Les deux sources de la morale et de la religion, il convoque l’expérience des héros, des sages et des mystiques, car à ses yeux, ils témoignent d’une marche en avant qui mobilise les capacités humaines de vérité et d’amour. A partir de cette philosophie, notre intention est donc d’éclairer la réalité de « l’itinéraire de vie » ; à une période ou une autre de sa vie, chacun est amené à se poser les questions de la durée de vie, du rôle de la mémoire, du progrès, de la découverte des dynamismes de la vie sociale, morale et spirituelle..

Research paper thumbnail of La création sans le créationnisme ?, Kimé, Paris, 2010, 391 pp.

A l’égard de la réflexion sur création et évolution, une saine philosophie pourra conduire à des ... more A l’égard de la réflexion sur création et évolution, une saine philosophie pourra conduire à des distinctions entre ce qui relève des sciences biologiques et ce qui demande une autre démarche. Le philosophe est peut être le plus à même de montrer qu’il n’y a pas d’opposition entre l’affirmation de l’évolution des organismes biologiques et l’affirmation de l’existence de l’esprit (les biologistes parleront d’émergence), ou au moins d’une personnalité capable d’assumer les dimensions biologiques et psychologiques de la vie par des activités et orientations « spirituelles ». Les chrétiens croient que Dieu a créé le monde physique, ce qui est bien entendu inaccessible aux sciences, mais aussi qu’il l’a doté d’une autonomie et de lois propres, ce qui d’une certaine façon fonde l’autonomie et l’objectivité des sciences. Une pensée de l’évolution et un regard sur le monde vu comme création devraient être compatibles à condition d’éviter tout renvoi simpliste à un Dieu mécanicien et d’admettre sur un plan autre que celui des sciences expérimentales, une relation ontologique à l’existence d’une réalité mystérieuse et transcendante.

Research paper thumbnail of De la société à la symbiose, 1870-1930, Une histoire des découvertes sur les associations dans le monde vivant, vol. 1, Vrin, Paris, 2ème édition, 2010, 308 pp.

Faire l’histoire des découvertes relatives aux associations chez les êtres vivants suppose de con... more Faire l’histoire des découvertes relatives aux associations chez les êtres vivants suppose de considérer les deux points de départ historiques que sont au dix-neuvième siècle, l’étude des sociétés de vivants et l’étude de l’organisme vivant. Les sociétés de vivants, en particulier les sociétés d’insectes sont étudiées dès le début du siècle (Latreille), et vers 1878 Espinas s’efforce de distinguer les associations interspécifiques de la formation d’une société, en utilisant le critère du concours mutuel. Des travaux des zoologistes des années 1840-1860, émergent divers concepts comme la division du travail en vue de mieux comprendre la formation de l’organisme.

En 1875, Pierre-Joseph Van Beneden distingue le mutualisme et le commensalisme du parasitisme et trois ans plus tard, en lien avec les travaux de Frank sur les lichens, Anton de Bary définit la symbiose. Cela permet de distinguer la symbiose lichénique du parasitisme et d’intégrer dans la symbiose les diverses catégories du « vivre ensemble » sans la réduire à une forme étroite de mutualisme. Les découvertes des algues symbiotiques chez les animaux invertébrés marins (Geddes, Brandt, Hertwig, Le Dantec, Famintsyn, vers 1880-1890) permettent de préciser la nature de la relation symbiotique en vue de la nutrition d’un animal. La connaissance de ces algues, de leur degré de dépendance et d’autonomie, permettra d’élaborer une première théorie d’évolution par la symbiose. Vers 1910, Mereschkowsky sera pratiquement le premier à imaginer une cyanophycée comme ancêtre du chloroplaste. Par ailleurs, tout un débat se focalisera autour de l’œuvre de Portier, Les Symbiotes, et du rapport possible entre mitochondries et bactéries.

Les années 1920 voient la disparition progressive de théories jugées abstraites ou idéologiques, du fait du progrès des connaissances expérimentales. Avec le début de l’œuvre de Paul Buchner (1930), les relations symbiotiques sont désormais décrites précisément et systématisées en fonction des grands domaines de la zoologie. De plus, en particulier aux Etats-Unis, les années 1930 semblent sonner le glas de travaux sur la symbiose et l’évolution, du fait de la montée en puissance de la génétique morganienne.

Research paper thumbnail of Hommes d'Eglise et Sciences au XVIIIe siècle: vers une harmonie entre Raison, Nature et Création ? Vrin, Paris, 2012, 674 p.

L’intuition qui a présidé à la rédaction de ce livre porte sur le rôle joué par les hommes d’Egli... more L’intuition qui a présidé à la rédaction de ce livre porte sur le rôle joué par les hommes d’Eglise dans le progrès et la diffusion des Sciences et dans le développement d’une pensée philosophique et chrétienne sur la Raison et les Sciences, à la fin du XVIIe et au XVIIIe siècle. Les oratoriens Nicolas Malebranche et Bernard Lamy ont contribué en leur temps à lever les obstacles de la moralisation du savoir et de la distance entre Science et Foi. Ce qui préside alors à l’intégration des Sciences dans une nouvelle culture, c’est une vision unitaire de l’homme intégrant étude, action, référence à la Foi. Chez Fénelon et Pluche, ou même avec l’Anti-Lucrèce du cardinal de Polignac, on se situe dans une démarche semblable qui inaugure l’apologétique ; les Sciences de la Nature servent à valoriser l’harmonie de la création et donc l’action du Créateur. Au fond, l’accord préétabli entre Science et Foi dominerait, la Science explicitant des aspects peu connus de la Nature et de l’Homme et aidant à montrer l’existence d’un Dieu Créateur sans qu’il y ait de difficultés ni d’opposition.

Si on trouve cet esprit de pratique de la Science en accord avec la Foi dans la première moitié du XVIIIe siècle, dans une perspective souvent malebranchiste, tout va changer après 1750. Les Lumières se fondent sur des philosophies dont elles ont évacué les références chrétiennes et elles sont centrées sur la Raison humaine, au mieux dans le cadre d’une théologie naturelle souvent déiste. Les querelles entre clercs, philosophes et hommes de Science, se font plus vives et fréquentes. L’oratorien Lelarge de Lignac, lié à Réaumur, s’oppose à Buffon sur sa vision de la Nature et de l’origine de l’homme. Sans vouloir généraliser, la mentalité des clercs et les thèses de leurs ouvrages deviennent souvent défensives, ce qui n’était pas le cas cinquante ans auparavant. Un anti-naturalisme se fait jour. Parmi les livres caractéristiques de cette attitude intellectuelle, on peut citer la Réfutation du Système de la Nature de l’abbé Bergier (1772) et le Cours complet de Métaphysique de Para du Phanjas (1779).

En parcourant le XVIIIe siècle, tout est loin d’être négatif dans le rapport entre Eglise et Science. Des hommes d’Eglise contribuent nettement au progrès des Sciences, certains ont laissé un nom célèbre, comme l’abbé Nollet. Ils excellent dans les applications des Sciences et Techniques et également dans la diffusion et l’enseignement des connaissances scientifiques. Si au début du siècle, Bougeant, Grozelier, Regnault diffusent les progrès des Sciences de la Nature, de nombreux ecclésiastiques vont ensuite produire et vulgariser des techniques en vue d’aider au développement socioéconomique de leur région, de ceux qu’ils côtoient quotidiennement. L’abbé Pierre-Augustin Boissier de Sauvages en est un exemple dans le contexte languedocien. Cependant jusqu’à la Révolution, d’autres clercs continueront à produire des travaux académiques de valeur. Après 1789, quelques abbés se reconvertissent dans des carrières scientifiques, c’est le cas de René-Just Haüy et de Pierre-André Latreille qui vont devenir des savants renommés de la période napoléonienne. Globalement vers 1780 et a fortiori après la Révolution, les contributions des hommes d’Eglise à l’avancement des Sciences en France deviendront de moins en moins significatives. Les changements institutionnels ne sont pas seuls responsables de cet état de fait, un certain désintérêt des clercs pour la vie intellectuelle est manifeste, sauf dans l’enseignement et dans la défense de la vision chrétienne du monde.

Research paper thumbnail of Science, Raison et religion au XIXe siècle, vol. 1, Vrin, 2014

La problématique du rapport entre science et religion au XIXe siècle s’organise autour de quelque... more La problématique du rapport entre science et religion au XIXe siècle s’organise autour de quelques personnages et de questions récurrentes. Marqués par la Révolution, les hommes du premier XIXe siècle sont dans le rejet des Lumières, donc, dans le rejet des sciences et de leur développement, leur préférant une forme d’intelligence soit littéraire et artistique (Chateaubriand), soit religieuse ou philosophique (Joseph de Maistre). Le développement des sciences physiques est vu comme desséchant l’esprit, détournant l’homme du vrai sens de son existence. Le public cultivé du XIXe siècle sera marqué par cette position fragile et infondée ; l’opposition science – religion imprègnera les mentalités. Une sensibilité religieuse émotive ne fera que renforcer le rejet de la culture scientifique. Parmi les acteurs de la vie de l’Eglise et de la société du premier dix-neuvième siècle, Mgr Dominique Dufour de Pradt et l’abbé Louis Bautain tenteront de promouvoir un rapport plus équilibré entre science et foi. Il faut aussi mentionner le rôle d’Ozanam concernant la place de l’intelligence et de la culture dans l’engagement chrétien. Mais jusqu’en 1830, les responsables politiques et religieux, tels Mgr Frayssinous, demeurent très méfiants vis-à-vis des sciences. Lamennais et Renan se sont attaqués, de manière différente mais non sans recoupement, à la question de la nature de la science, ce que souligne une étude précise des textes. Après la rédaction de L’avenir de la science, on a l’impression que la rupture entre Eglise et science est inévitable et quasi consommée ; les années 1850 commenceraient sur fond de conflit général. Or, les choses ne sont pas si simples ; les deux derniers chapitres et le second volume montreront que les catholiques ont aussi activement participé à l’élaboration scientifique du XIXe siècle, surtout dans les sciences naturelles encore peu professionnalisées et très descriptives.

Research paper thumbnail of Science, raison et religion en France au XIXe siècle, vol. II; savants naturalistes chez les prêtres diocésains et les frères des écoles chrétiennes au XIXe siècle, Vrin, Paris, 2016.

Ce volume fait suite au volume 1 qui a entrepris de redessiner les grandes figures du débat entr... more Ce volume fait suite au volume 1 qui a entrepris de redessiner les grandes figures du débat entre sciences, raison et religion en France au XIXe siècle, ainsi que les modalités de ce débat. Après Renan, on a l’impression que la rupture entre Eglise et science est inévitable et quasi consommée et que les années 1850 commencent sur fond de conflit général. D’un côté, les épanchements dévots et « mystiques » devant le doux Jésus, la multiplication des apparitions (Lourdes, Pontmain), le Syllabus ; de l’autre, un progrès fulgurant des sciences et une masse de scientifiques prestigieux qui passent pour agnostiques quand ils ne sont pas athées. Les choses ne sont pas si simples et cette seconde partie veut montrer que les catholiques ont aussi participé au mouvement scientifique de la fin de la première et de la seconde révolution industrielle ; ils sont présents dans de nombreux domaines scientifiques, mais surtout dans les sciences naturelles (botanique, zoologie, géologie). Ce n’est pas un hasard : à la fin du XIXe siècle, ces sciences sont peu professionnalisées et encore très descriptives. Elles demandent peu de moyens techniques, économiques ou institutionnels, elles ne réclament pas forcément de travailler avec une université honnie par l’Eglise (du moins dans le contexte français) ni de s’impliquer quotidiennement dans un laboratoire et dans une profession scientifique. Ces chrétiens, en particulier les prêtres et les religieux, ont de réelles qualités scientifiques et tiennent une place intermédiaire entre les érudits-amateurs et les scientifiques professionnels ayant une reconnaissance institutionnelle. Ils sont souvent peu soutenus par la hiérarchie catholique, laquelle éprouvera, à quelques exceptions près et jusque vers 1920-1930, une réelle frilosité par rapport aux progrès scientifiques, quand ce n’est pas une hostilité face aux scientifiques eux-mêmes. Nous intégrerons dans ce tableau des travaux d'hommes d'Eglise en sciences au XIXe siècle, un portrait de quelques prêtres scientifiques qui eurent un rôle dans la diffusion du savoir à cette époque (l’abbé Moigno, par exemple, qui n’est d’ailleurs pas incritiquable dans son attitude vis-à-vis des sciences) ; nous parlerons aussi des abbés paléontologues, cette science ayant mobilisé le savoir et le talent de nombreux prêtres séculiers à la fin du XIXe siècle et au tournant du XXe siècle où les travaux des abbés Breuil et Bouyssonie (qui ne sont alors qu’au début de leur carrière) annoncent un avenir prometteur de la discipline. Nous faisons aussi le choix de mobiliser un ensemble de recherches sur une congrégation souvent méconnue et que l’on relègue volontiers à l’enseignement primaire, faisant là une lourde erreur historique: les Frères des Ecoles chrétiennes dont nous évoquerons à la fois la participation au développement économique et social, en donnant l’exemple de leur rôle dans la création de l’enseignement supérieur agricole, et les recherches en botanique (Frère Héribaud-Joseph, Frère Sennen), en géologie (Frère Ogérien), etc. Il s’agit là d’un exemple ayant pour but de valoriser la participation d’une congrégation enseignante au développement des sciences et des techniques au XIXe siècle.

Research paper thumbnail of Eduquer à l’esprit scientifique et au développement durable pour une société plus juste

Une éducation à la pensée scientifique pour une société plus juste. Education, citoyenneté, pensée scientifique. , 2018

Résumé. Dans le domaine de l’écologie et du développement durable, il est devenu nécessaire de s’... more Résumé. Dans le domaine de l’écologie et du développement durable, il est devenu nécessaire de s’interroger sur la régulation possible des développements scientifiques, économiques et technologiques par d’autres compétences : l’éthique, la philosophie et les sciences politiques, la philosophie des sciences. Nous poserons ce problème dans la perspective d’une éducation à la pensée scientifique (sur le modèle de la constitution de la science selon Canguilhem) mais aussi à la justice et à la responsabilité. L’écologie donne l’exemple d’une discipline qui implique des éléments disparates dans son élaboration et ses compétences : faut-il dépasser les limites de compétences des rationalités scientifiques ? Dans « Laudato Si », le pape François montre que le rapport de l’homme à la nature et à la finalité est un lien, dans une perspective diversifiée. Il s’agit de donner le sens profond et humain de l’écologie et du développement durable. Ainsi les résultats des compétences et spécialités scientifiques peuvent trouver leur place dans un regard de sagesse sur la nature. Une éducation pour un développement harmonieux de l’homme dans la nature peut intégrer cette vision du monde.
Mots-clés. Ecologie, environnement, Canguilhem, Pape François, rationalités scientifiques, nature.
Abstract. In the field of ecology and of sustainable development, it became necessary to wonder about the possible regulation of the scientific, economic and technological developments by other skills: ethics, philosophy and political sciences, philosophy of science. We shall raise this problem with the prospect of an education in the scientific mind (on the model of the elaboration of science according to Canguilhem) but also in justice and responsibility. Ecology gives the example of a discipline that implies disharmonic elements in its elaboration and its skills: is it necessary to exceed the limits of skills of the scientific rationalities? In "Laudato Si", Pope François shows that the relationship between man, nature and human purpose is a connection in a diversified prospect. The question is to give the deep and human meaning of ecology and sustainable development. Therefore, the results of the skills and scientific specialities can find their place in wisdom view on nature. An education for a harmonious development of man in nature can integrate this worldview.
Keywords: Ecology, Environment, Canguilhem, Pope François, scientific rationalities, nature.

Research paper thumbnail of « Symbiose et classification chez les insectes, l’école de Buchner (1886-1978) », Peut-on classer le vivant ? Linné et la systématique aujourd’hui, Belin, Paris, 2008, p. 81-89.

Research paper thumbnail of « De l’animal à l’homme, existe-t-il encore une différence spécifique », Intelligence animale, Intelligence humaine, Ed. M. Delsol, B. Feltz, M.-C. Groessens, Vrin, Paris, 2008, p. 117-130.

« De l’animal à l’homme, existe-t-il encore une différence spécifique », Intelligence animale, Intelligence humaine, Ed. M. Delsol, B. Feltz, M.-C. Groessens, Vrin, Paris, 2008, p. 117-130.

Research paper thumbnail of "Le vitalisme bergsonien dans l'évolution créatrice",  Repenser le vitalisme, PUF, Paris, 2011, p. 167-179.

Parler de vitalisme à propos de la pensée de Bergson dans L’évolution créatrice ne plairait peut-... more Parler de vitalisme à propos de la pensée de Bergson dans L’évolution créatrice ne plairait peut-être pas à Bergson lui-même. Dans le premier chapitre de L’évolution créatrice, il s’est défendu d’adopter une pensée vitaliste en renvoyant ce mode d’approche du vivant du côté du finalisme. On sait que Bergson envoie d’ailleurs dos à dos mécanisme et finalisme en montrant l’insuffisance de ces paradigmes pour donner une véritable explication de l’être vivant. De même que le mécanisme s’applique aux « systèmes que notre pensée détache artificiellement du tout » et qu’il est donc inapplicable au vivant dans son unité de vivant, et a fortiori à la totalité de la vie biologique, le finalisme radical est « tout aussi inacceptable », écrit Bergson, « et pour la même raison » ; c'est-à-dire que le finalisme supposerait aussi que « tout est donné », en d’autres termes que les fonctions du vivant et que l’évolution de la vie répondent à un déterminisme. Ce déterminisme ne s’exprime pas plus par une prédictibilité en fonction de données enregistrées dans un passé que par l’attraction d’une finalité qualitative d’un état situé dans l’avenir ; en réalité, pour Bergson, il n’existe pas. Dans le finalisme, Bergson distingue le finalisme leibnizien comme « forme extrême de finalisme » où « les choses et les êtres ne font que réaliser un programme une fois tracé » et d’autres formes de finalisme parmi lesquelles il situe le vitalisme et sa propre philosophie (qui s’en distingue) . La raison en est que, passant du mécanisme au finalisme, on passe du quantitatif au qualitatif : le principe ne réside plus dans l’universalité de lois physico-chimiques mais, dit Bergson, il est « d’ordre psychologique ». A ce moment, Bergson montre que sa propre thèse est empreinte de ce finalisme dont le principe est si souple et extensible que tout recours à une explication psychologique de la vie y participe . « La thèse que nous exposerons dans ce livre participera donc nécessairement du finalisme dans une certaine mesure. C’est pourquoi, il importe d’indiquer avec précision ce que nous allons en prendre et ce que nous entendrons en laisser » .

Research paper thumbnail of "La réception des idées de Darwin en France et le problème du fixisme", Evolution et création: des sciences à la métaphysique, (J.-M. Exbrayat, E. d’Hombres , F. Revol, dir.), Vrin, Paris, 2011, 320 p.

Deux textes émanant d'auteurs fixistes, l'Examen du livre de M. Darwin sur l'origine des espèces,... more Deux textes émanant d'auteurs fixistes, l'Examen du livre de M. Darwin sur l'origine des espèces, de Pierre Flourens et Darwin et ses précurseurs français d'Armand de Quatrefages sont caractéristiques de deux attitudes de scientifiques français, dans la réception des idées de Darwin dans les années 1860. Flourens attaque Darwin sur l'espèce et sur la variabilité, puis sur la réalité même de la sélection naturelle, à prendre pour lui au figuré et non pas au propre comme s'il s'agissait d'une propriété de la nature personnifiée. Flourens a bien compris que l'élection naturelle de Darwin et la concurrence vitale ne sont que les deux faces de la sélection naturelle qui puise dans la réserve de la variabilité génétique. Mais Flourens reproche à Darwin de confondre « la variabilité avec la mutabilité ». Il accepte seulement la variabilité intra-spécifique comme une réalité biologique expérimentable, il y aurait évolution des variétés et non des espèces.

Research paper thumbnail of "Le choc de l’évolution au XIXe siècle. Vers une nouvelle lecture de la création ", Quand les religions doutent de la science, Dominique Lambert, Jean-Marc Balhan, Olivier Perru, François Euvé, Benoit Bourgine (dir.), Lumen Vitae, Bruxelles, 2013, p. 99-132.

"Le choc de l’évolution au XIXe siècle. Vers une nouvelle lecture de la création ", Quand les religions doutent de la science, Dominique Lambert, Jean-Marc Balhan, Olivier Perru, François Euvé, Benoit Bourgine (dir.), Lumen Vitae, Bruxelles, 2013, p. 99-132.

La publication de L’origine des espèces, en 1859, déclencha une réception contrastée. Jusque vers... more La publication de L’origine des espèces, en 1859, déclencha une réception contrastée. Jusque vers 1870, en France, beaucoup de biologistes sont fixistes mais il y a des nuances et le livre de Darwin suscita des réactions variées. Dans un premier temps, on examinera donc les réactions de Flourens et de De Quatrefages qui publièrent chacun un livre suite à L’origine des espèces. Darwin n’est pas et loin s’en faut, le seul à initier un courant évolutionniste dans la deuxième moitié du XIX e siècle. En France, c’est surtout le courant néo-lamarckien qui monte en puissance et domine la biologie de l’évolution pour longtemps. On peut d’ailleurs dire que si les fixistes sont les principaux opposants à Darwin dans les années 1860, vingt ans plus tard la plupart des biologistes français seront néo-lamarckiens et ils seront des opposants presque aussi farouches que les fixistes aux idées de Darwin. Face à ces approches évolutionnistes contrastées (transformisme néo-lamarckien et darwinisme), quelle fut la position de l’Eglise du XIXe siècle et comment les catholiques ont-ils essayé d’intégrer ces nouvelles approches scientifiques, ont-ils fait une « nouvelle lecture de la création »? Tel sera le propos de notre seconde partie, décrire et analyser les tentatives catholiques d’appropriation de la transformation des espèces vivantes par les catholiques et dans une lecture renouvelée de la création et des récits bibliques de création.

Research paper thumbnail of "Préface"  •	« Préface », De Pierre-Joseph Van Beneden à l’écologie et la médecine contemporaine : l’histoire du commensalisme (Brice Poreau), Vrin, Paris, 2016, p. 3-5.

Dans sa thèse soutenue en 2014, Brice Poreau contribue à faire l'histoire d'un phénomène biologiq... more Dans sa thèse soutenue en 2014, Brice Poreau contribue à faire l'histoire d'un phénomène biologique mal connu : le commensalisme. Il a ainsi dépouillé nombre de textes zoologiques aujourd'hui tombés dans l'oubli et datés approximativement du dernier tiers du 19 e siècle et du premier tiers du 20 e siècle : Pierre-Joseph van Beneden, Henri de Lacaze-Duthiers, José-Vincente Barbosa du Bocage, Maurice Caullery, Etienne Rabaud… C'est d'ailleurs la première fois que des archives de Pierre-Joseph Van Beneden ont été dépouillées et analysées, et qu'elles illustrent en partie cet ouvrage. Docteur en médecine, Brice Poreau est aussi l'auteur de plusieurs articles de revues scientifiques (notamment sur l'histoire du commensalisme) et de livres sur des sujets qui vont de la philosophie de la biologie (Simondon, philosophe du vivant ?) à la nécessité de l'esprit critique vis-à-vis des questions scientifiques comme des questions religieuses.