Claire Enzinger | Université Paris III - Sorbonne Nouvelle (original) (raw)
Papers by Claire Enzinger
Les catégories grammaticales sont des ensembles qui se veulent, idéalement, les plus homogènes po... more Les catégories grammaticales sont des ensembles qui se veulent, idéalement, les plus homogènes possibles. On peut les appréhender par le biais d'un noyau central, caractérisé par son contenu notionnel et une distribution typique. Or, certains items gravitent autour de ces îlots sémantico-morphosyntaxiques, sans se fixer sur l'un d'entre eux en particulier. Ce flou relatif est d'autant plus frappant lorsqu'on se penche sur le langage de l'enfant, souvent assez éloigné des conventions adultes, essentielles à toute catégorisation. Des analyses d'échantillons de langage enfantin français, anglais et bilingue franco-anglais ne font que réaffirmer la complexité d'un tel classement, pourtant nécessaire si l'on admet, à la suite d' , que "to know is to categorize".
Les bébés communiquent très tôt en utilisant divers outils, tant corporels que vocaux ; le verbal... more Les bébés communiquent très tôt en utilisant divers outils, tant corporels que vocaux ; le verbal finit cependant toujours par émerger chez les enfants tout-venant : les parties de discours se forment peu à peu, le lexique se développe et le langage se « grammaticalise » (Leroy-Collombel 2010). Comment et pourquoi les enfants utilisent ce langage plus conventionnel, souvent au détriment des autres modalités de communication ? Des éléments de réponse seront proposés à travers l'étude de l'émergence d'une catégorie grammaticale en particulier, l'adjectif qualificatif, chez trois enfants de langues maternelles distinctes. Des analyses multimodales s'avèrent rapidement nécessaires pour interpréter au mieux les énoncés précoces de l'enfant, parfois assez éloignés de la « cible » adulte. Les constituants ne sont pas tous verbalisés mais ils sont parfois instanciés par d'autres canaux. Ces chemins sont nécessaires pour que l'enfant « construise » (Tomasello 2003) son système langagier, par étapes successives, toutes ancrées dans la situation d'énonciation. Il s'approprie le langage par l'usage qu'il en fait, dans et par le dialogue, en prenant position en regard de son co-énonciateur (Morgenstern 2009).
Talks by Claire Enzinger
The order in which syntactic categories are acquired remains a recurring question in the literatu... more The order in which syntactic categories are acquired remains a recurring question in the literature. According to some researchers, lexical items are first learned, as they are more salient and easier to process cognitively (Clark 1993, Tomasello 1992). For others, functional elements emerge early on (Bloom’s prepositions, 1974; Braine’s pivots, 1963), thereby reflecting Piaget’s (1936) sensory-motor stages, wherein objects and events are being connected prior to object permanence achievement (cf., referential vs. expressive children, Nelson 1973). Those conflicting premises were tested on three longitudinal corpora of a French-speaking (Paris Corpus, CoLaJe, Morgenstern 2009), an English-speaking (CHILDES, MacWhinney 2000), and a bilingual French & English-speaking (my data) girls, filmed while they were spontaneously interacting with their parents. The ages at which the main categories appeared were measured, and their quantitative evolution was retraced until age four. Lexical adjectives served as a prism to conduct fine-grained analyses, and better understand how language develops and grammaticizes during that period. This adult- oriented typology does not imply that infants are conscious of such categories, based on conventions that are still estranged to them. These labels are merely descriptive tools and taxonomic artifacts used to analyze complex child-specific codes, which are built on various segmental, extra and suprasegmental axes.
The first words identified in the data around age one are nouns and verbs, supporting the lexical-biased hypothesis (Clark, id., Tomasello, id.) ; adjectives emerge shortly afterwards. Their development in terms of types and tokens is quite moderate as compared to that of other parts-of-speech. To understand the order of acquisition of words and their frequency, some significant characteristics were scanned both in child speech and in the input, such as co-occurring noun types, word type frequency, syntactic and lexical diversity. In addition, adjectives were coded for their pragmatic and semantic features (following Dixon’s 1977 taxonomy), so as to see whether those were correlated to their uses. These empirical investigations revealed close matches with input properties, as well as unexpected similarities between the three girls. Although word classes and the constructions they are in are language-specific, the similar path of development of the three girls suggests some universal cognitive determinants of the acquisition process.
Abstract : Grammatical categories were ideally defined as fairly homogeneous blocks. They can be... more Abstract :
Grammatical categories were ideally defined as fairly homogeneous blocks. They can be grasped through a core nucleus, defined by its notional content and most common syntactic functions. Some peripheral items revolve around those semantico-morphosyntactic defined islands, without integrating any one of them, specifically. This fuzziness is all the more striking in child language: children’s early productions are often non-conventional – and conventions are at the very basis of categorization. When analyzing child data (French, English and bilingual French-English in this study), those intricacies are being reaffirmed, remarkably. However, categorizing appears to be necessary if we accept, after Ellis (1995), that “to know is to categorize”.
Any corpus transcribed in a standardized CHAT format (Codes for the Human Analyisis of Transcripts) can be tagged automatically with the POST program (Parisse & Le Normand, 2000), a plug-in for CLAN (software available on http://childes.psy.cmu.edu/, MacWhinney, 2000). Words are identified and categorized thanks to a built-in dictionary, and disambiguated through their syntactic context. POST achieves around 95% correct disambiguation, which is similar to what manual tagging does. These (albeit few) errors exemplify the elasticity of the categories. Some of them will be analyzed through the lens of one category, fuzzy for the least: the adjective. Further improvement in classifying language units seems to require a more flexible taxonomy, which would integrate the overlaps of these so-called grammatical categories.
Résumé :
Les catégories grammaticales sont des ensembles qui se veulent, idéalement, les plus homogènes possibles. On peut les appréhender par le biais d’un noyau central, caractérisé par son contenu notionnel et une distribution typique. Or, certains items gravitent autour de ces îlots sémantico-morphosyntaxiques, sans se fixer sur l’un d’entre eux en particulier. Ce flou relatif est d’autant plus frappant lorsqu’on se penche sur le langage de l’enfant, souvent assez éloigné des conventions adultes, essentielles à toute catégorisation. Des analyses d’échantillons de langage enfantin français, anglais et bilingue franco-anglais ne font que réaffirmer la complexité d’un tel classement, pourtant nécessaire si l’on admet, à la suite d’Ellis (1995), que “to know is to categorize”.
Le programme POST (Parisse & Le Normand, 2000), module d’extension du logiciel CLAN (disponibles sur http://childes.psy.cmu.edu/, MacWhinney, 2000), permet d’étiqueter automatiquement les corpus transcrits selon les conventions CHAT (Codes for the Human Analyisis of Transcripts). Les mots sont identifiés à partir d’un dictionnaire intégré, et sont désambigüisés grâce à leur contexte syntaxique. Les erreurs, si elles sont faibles (5%, équivalentes à un codage manuel), traduisent l’élasticité des catégories. Quelques unes d’entre elles seront mises en lumière à travers le prisme de la catégorie adjective, ensemble aux contours flous s’il en est. Il est sans doute plus naturel d’aborder le langage selon le mode du continuum ; en ce sens, une classification modulée des éléments satellitaires issus de nos données sera proposée.
Les premiers énoncés des enfants sont souvent assez éloignés des conventions adultes, et peuvent ... more Les premiers énoncés des enfants sont souvent assez éloignés des conventions adultes, et peuvent en ce sens être difficiles à interpréter. Des analyses multimodales sont essentielles si l’on espère mieux comprendre ce que ces énoncés émergents signifient. La nécessité d’une telle approche ressort immédiatement lorsqu’on analyse des productions orales spontanées d’enfants, comme il a été fait ici par le prisme des adjectifs qualificatifs, catégorie aussi fondamentale que relativement peu étudiée en Acquisition du Langage. Les analyses ont été conduites dans un cadre théorique à la croisée des théories énonciatives (Culioli 2000) et constructionnistes (Tomasello 2003). L’évolution quantitative des adjectifs a été mesurée avec le logiciel CLAN (MacWhinney 2000), et mise en regard avec d’autres catégories grammaticales chez trois petites filles : une enfant monolingue française (du projet COLAJE, Morgenstern 2009), une anglaise (de la base de données CHILDES, MacWhinney 2000), et une bilingue franco-anglaise (corpus personnel).
Nous avons regardé plus précisément comment elles construisent les segments contenant des adjectifs avant 4 ans, et notamment quels adjectifs modifient quels noms, et quels éléments co-verbaux (gestuelle, intonation) sont utilisés. Les résultats montrent que les adjectifs ont une évolution moins spectaculaire que certaines autres catégories, dont celle des noms. Or on aurait pu postuler qu’adjectifs et substantifs évoluent en parallèle puisque, plus il y a de noms, plus on devrait avoir besoin de propriétés pour les qualifier. Mais les enfants utilisent également d’autres modifieurs du nom pour les caractériser, les distinguant ainsi à l’intérieur d’un même domaine notionnel. Apprendre à communiquer apparaît comme un processus complexe, non linéaire et hybride, situé à l’interface du segmental (verbal), de l’extrasegmental (posturo-mimo-gestuelle), et du suprasegmental (prosodie).
Il ressort de cette étude qui reste fondamentalement empirique que les trois petites filles utilisent le langage verbal et non verbal de manière idiosyncratique. Les informations véhiculées par ces deux modalités de communication sont tantôt distinctes (« mistmatching » Goldin-Meadow 2002), tantôt redondantes (« matching » op. cit.). L’input influence fortement les enfants, mais d’autres facteurs entrent également en jeu : la manière dont elles communiquent est subordonnée à leurs besoins communicatifs immédiats, et aux fonctions que les mots et les gestes ont pour elles. C’est ainsi qu’elles s’approprient le langage et deviendront des locutrices indépendantes ; c’est dans et par l’usage que le langage se développe et se grammaticalise, diachroniquement et ontogéniquement.
Les jeunes enfants commencent à communiquer bien avant que n’émergent les conventionnelles partie... more Les jeunes enfants commencent à communiquer bien avant que n’émergent les conventionnelles parties de discours. Pour ce faire, ils disposent de nombreux outils, comme la mimo-posturo-gestualité et l’intonation, notamment. Et ils communiquent déjà avec une certaine efficacité, dans des situations variées. Malgré cette relative aisance, les catégories se forment et vont se rapprocher toujours plus de la « norme » adulte. Pourquoi ? Quelles nuances de sens la modalité verbale apporte-t-elle ? Pour répondre à ces questions, une enfant monolingue française (du projet COLAJE, Morgenstern 2011), une anglaise (de la base de données CHILDES, Brian MacWhinney 2000), et une bilingue franco- anglaise (corpus personnel) ont été étudiées.
L’étude de l’émergence d’une partie de discours en particulier, ici l’adjectif qualificatif, montre que des analyses multimodales s’avèrent nécessaires si l’on espère identifier les « catégories émergentes » (Clark 2007) de l’enfant, et mieux comprendre les valeurs sémantiques et les fonctions pragmatiques que ces énoncés en construction peuvent avoir pour elle, à des instants donnés. Si les différents arguments ne sont certes pas instanciés verbalement lors de ces stades encore précoces, on peut toutefois en retrouver certaines traces dans les autres modalités d’expression. Le verbal prend néanmoins de plus en plus de place, au détriment des autres modalités d’expression. L’influence de l’input est indéniable dans cette transition, mais ce n’est pas le seul facteur : la manière dont l’enfant communique est subordonnée à ses besoins communicatifs immédiats, et aux fonctions que les mots et les gestes ont pour elle. Par ailleurs, certaines différences systémiques sont marquées assez tôt, et on retrouve des traces de ces structures dans les énoncés des enfants.
Les résultats montrent que les deux enfants monolingues utilisent le langage verbal de manière conventionnelle très tôt. On observe, en parallèle, une diminution de leurs expressions corporelles avec intention communicative ; l’enfant bilingue, quant à elle, a un développement langagier moins linéaire, et se sert plus du posturo-mimico-gestuel que les deux autres enfants. Il ressort de cette étude que diverses modalités d’expression sont nécessaires à la construction des actes de langage que l’enfant cherche à accomplir et à leur interprétation, et que leurs proportions relatives dépendent notamment de l’input, de la maturité de l’enfant et de l’environnement dans lequel elle évolue.
Mots clés : acquisition langage ; adjectifs ; interaction ; mimo-posturo gestualité ; multimodalité
Key words : language acquistion ; adjectives ; interaction ; mimics ; gestures ; multimodality
A quel moment et comment les adjectifs qualificatifs émergent-ils dans le langage ? Ce questionne... more A quel moment et comment les adjectifs qualificatifs émergent-ils dans le langage ? Ce questionnement a été motivé par le constat que cette catégorie grammaticale a été relativement peu étudiée en acquisition du langage, en comparaison d’autres catégories telles que les verbes ou les noms, notamment. Or les adjectifs sont un outil essentiel pour communiquer efficacement : ils permettent de déterminer qualitativement le nom qu’ils modifient et de le sous-catégoriser avec précision ; en théorie des opérations énonciatives, on considère que le nom est alors repéré à l’intérieur de son domaine notionnel, et différencié des autres instances du domaine. Pourtant, les enfants commencent à interagir avec leurs pairs sans utiliser d’adjectifs : bien que l’étiquetage de leurs premiers énoncés soit pour le moins complexe, il est certain que beaucoup de noms produits alors ne sont pas caractérisés par des adjectifs.
Pourquoi et comment les jeunes enfants en viennent à utiliser une catégorie grammaticale qui pourrait sembler, à ce stade, superflue ? Des éléments de réponse seront apportés après analyse de données orales d’interaction adulte enfant, dans un cadre théorique se situant à la croisée des théories énonciatives, cognitives et pragmatiques. Deux corpus longitudinaux de petites filles anglophone (de la base de données CHILDES, MacWhinney, 2000, http://childes.psy.cmu.edu/) et francophone (du projet COLAJE, Morgenstern, 2000, http://colaje.risc.cnrs.fr/) seront mis en regard, depuis l’apparition du premier adjectif jusqu’aux 4 ans des enfants. Après une rapide vue d’ensemble de tous les adjectifs lexicaux produits, le fonctionnement des tous premiers adjectifs et de ceux les plus fréquemment produits sera analysé.
Il sera question de comprendre pourquoi ces adjectifs là sont tant utilisés, et ce qu’ils peuvent nous apprendre du système langagier du jeune enfant à des instants donnés. Une analyse plus fine de l’input langagier, de la valeur sémantique de ces adjectifs et des fonctions pragmatiques qu’ils remplissent permettra de mieux comprendre les résultats quantitatifs. Les points suivants seront éclaircis : Existe-t-il des différences significatives entre les deux systèmes langagiers anglais et français ? Qu’évoquent-elles ? Les premiers résultats suggèrent des ressemblances assez remarquables à tous points de vue (i.e., sémantiques, pragmatiques, rôle de l’input), bien que certaines spécificités systémiques apparaissent assez tôt dans le langage.
Children’s first words are usually tagged as nouns or verbs (eg., Bloom 1973, Clark 2007, Tomasel... more Children’s first words are usually tagged as nouns or verbs (eg., Bloom 1973, Clark 2007, Tomasello 1992). They do not use adjectives from the start, even though these are necessary to communicate efficiently: they help to determine nouns by assigning them specific qualities. However, toddlers seem to be understood even when they produce bare nouns (ex., bib ; milk). Why do they start using adjectives if they are somehow superfluous at this point?
We will try to identify when and why adjectives emerge in child language through two longitudinal case studies: one French and one English monolingual child (CHILDES, MacWhinney, 2000, http://childes.psy.cmu.edu/). After an overview of all the lexical adjectives produced during the first years, the semantic and pragmatic values of those most frequent will be analysed, along with the possible influence of the verbal input. The two corpora will be put into perspective; we will see whether there are language-specific features, which may highlight how systematic or unsystematic language is in its early stage. We will stand at the crossroads of syntactic, semantic and pragmatic theories.
The first results show that the types of adjectives our two subjects produce as well as their semantic and pragmatic values are surprisingly similar, despite linguistic and corpora idiosyncrasies, and differences in the input. Nearly all natural languages use adjectives ; their distribution and their values, whether semantic or pragmatic, are language specific though. It is possible that these specificities are not immediately relevant to toddlers.
Key words : adjectives ; distribution ; language acquisition ; pragmatic functions ; semantic values
Notre étude porte sur l’émergence et les premières utilisations des adjectifs qualificatifs chez ... more Notre étude porte sur l’émergence et les premières utilisations des adjectifs qualificatifs chez le jeune enfant. Nous avons choisi de nous intéresser plus spécifiquement à cette catégorie grammaticale car elle a été relativement peu étudiée en acquisition du langage, en comparaison d’autres catégories telles que les verbes ou les noms, notamment. Or les adjectifs sont un outil essentiel : ils permettent de déterminer qualitativement le nom qu’ils modifient et de le sous-catégoriser avec précision ; en théorie des opérations énonciatives, on considère que le nom est alors repéré à l’intérieur de son domaine notionnel, et différencié des autres instances du domaine. Pourtant, les enfants commencent à communiquer avec plus ou moins de dextérité sans utiliser d’adjectifs : bien que l’étiquetage de leurs premiers énoncés soit pour le moins complexe, il est certain que beaucoup de noms produits ne sont pas caractérisés par des adjectifs, qui apparaissent d’ailleurs relativement tard dans le langage.
Pourquoi et comment les jeunes enfants en viennent-ils à utiliser une catégorie grammaticale qui pourrait sembler, à ce stade, superflue ? Pour répondre à cette question, nous analyserons des données orales d’interaction adulte enfant en nous situant à la croisée de la théorie de l’énonciation et des théories cognitives et pragmatiques. Nous étudierons deux corpus longitudinaux de petites filles anglophone (de la base de données CHILDES, MacWhinney, 2000, http://childes.psy.cmu.edu/) et francophone (du projet COLAJE, Morgenstern, 2000, http://colaje.risc.cnrs.fr/), ceci depuis l’apparition du premier adjectif reconnu comme tel dans sa nature et sa fonction, jusqu’aux quatre ans des enfants. Nous commencerons par une rapide vue d’ensemble de tous les adjectifs lexicaux produits, puis nous nous intéresserons plus précisément au fonctionnement de ceux qui sont les plus fréquents dans les corpora, soient petit et little.
Nous tenterons de déterminer pourquoi ces deux adjectifs sont utilisés si fréquemment et ce qu’ils peuvent nous apprendre sur le système langagier du jeune enfant à des instants donnés.
Nous chercherons des éléments de réponse au sein de l’input langagier, de la valeur sémantique de ces adjectifs et des fonctions pragmatiques qu’ils remplissent. Nous mettrons en regard les résultats obtenus et verrons s’il existe des différences significatives entre les deux systèmes langagiers anglais et français, et ce qu’elles évoquent. Les premiers résultats suggèrent des ressemblances assez remarquables à tous points de vue (i.e., sémantiques, pragmatiques, rôle de l’input), ceci en dépit des différences systémiques des deux langues.
Key words : language acquisition ; adjectives ; interaction ; semantics ; syntax ; pragmatics.
Les catégories grammaticales sont des ensembles qui se veulent, idéalement, les plus homogènes po... more Les catégories grammaticales sont des ensembles qui se veulent, idéalement, les plus homogènes possibles. On peut les appréhender par le biais d'un noyau central, caractérisé par son contenu notionnel et une distribution typique. Or, certains items gravitent autour de ces îlots sémantico-morphosyntaxiques, sans se fixer sur l'un d'entre eux en particulier. Ce flou relatif est d'autant plus frappant lorsqu'on se penche sur le langage de l'enfant, souvent assez éloigné des conventions adultes, essentielles à toute catégorisation. Des analyses d'échantillons de langage enfantin français, anglais et bilingue franco-anglais ne font que réaffirmer la complexité d'un tel classement, pourtant nécessaire si l'on admet, à la suite d' , que "to know is to categorize".
Les bébés communiquent très tôt en utilisant divers outils, tant corporels que vocaux ; le verbal... more Les bébés communiquent très tôt en utilisant divers outils, tant corporels que vocaux ; le verbal finit cependant toujours par émerger chez les enfants tout-venant : les parties de discours se forment peu à peu, le lexique se développe et le langage se « grammaticalise » (Leroy-Collombel 2010). Comment et pourquoi les enfants utilisent ce langage plus conventionnel, souvent au détriment des autres modalités de communication ? Des éléments de réponse seront proposés à travers l'étude de l'émergence d'une catégorie grammaticale en particulier, l'adjectif qualificatif, chez trois enfants de langues maternelles distinctes. Des analyses multimodales s'avèrent rapidement nécessaires pour interpréter au mieux les énoncés précoces de l'enfant, parfois assez éloignés de la « cible » adulte. Les constituants ne sont pas tous verbalisés mais ils sont parfois instanciés par d'autres canaux. Ces chemins sont nécessaires pour que l'enfant « construise » (Tomasello 2003) son système langagier, par étapes successives, toutes ancrées dans la situation d'énonciation. Il s'approprie le langage par l'usage qu'il en fait, dans et par le dialogue, en prenant position en regard de son co-énonciateur (Morgenstern 2009).
The order in which syntactic categories are acquired remains a recurring question in the literatu... more The order in which syntactic categories are acquired remains a recurring question in the literature. According to some researchers, lexical items are first learned, as they are more salient and easier to process cognitively (Clark 1993, Tomasello 1992). For others, functional elements emerge early on (Bloom’s prepositions, 1974; Braine’s pivots, 1963), thereby reflecting Piaget’s (1936) sensory-motor stages, wherein objects and events are being connected prior to object permanence achievement (cf., referential vs. expressive children, Nelson 1973). Those conflicting premises were tested on three longitudinal corpora of a French-speaking (Paris Corpus, CoLaJe, Morgenstern 2009), an English-speaking (CHILDES, MacWhinney 2000), and a bilingual French & English-speaking (my data) girls, filmed while they were spontaneously interacting with their parents. The ages at which the main categories appeared were measured, and their quantitative evolution was retraced until age four. Lexical adjectives served as a prism to conduct fine-grained analyses, and better understand how language develops and grammaticizes during that period. This adult- oriented typology does not imply that infants are conscious of such categories, based on conventions that are still estranged to them. These labels are merely descriptive tools and taxonomic artifacts used to analyze complex child-specific codes, which are built on various segmental, extra and suprasegmental axes.
The first words identified in the data around age one are nouns and verbs, supporting the lexical-biased hypothesis (Clark, id., Tomasello, id.) ; adjectives emerge shortly afterwards. Their development in terms of types and tokens is quite moderate as compared to that of other parts-of-speech. To understand the order of acquisition of words and their frequency, some significant characteristics were scanned both in child speech and in the input, such as co-occurring noun types, word type frequency, syntactic and lexical diversity. In addition, adjectives were coded for their pragmatic and semantic features (following Dixon’s 1977 taxonomy), so as to see whether those were correlated to their uses. These empirical investigations revealed close matches with input properties, as well as unexpected similarities between the three girls. Although word classes and the constructions they are in are language-specific, the similar path of development of the three girls suggests some universal cognitive determinants of the acquisition process.
Abstract : Grammatical categories were ideally defined as fairly homogeneous blocks. They can be... more Abstract :
Grammatical categories were ideally defined as fairly homogeneous blocks. They can be grasped through a core nucleus, defined by its notional content and most common syntactic functions. Some peripheral items revolve around those semantico-morphosyntactic defined islands, without integrating any one of them, specifically. This fuzziness is all the more striking in child language: children’s early productions are often non-conventional – and conventions are at the very basis of categorization. When analyzing child data (French, English and bilingual French-English in this study), those intricacies are being reaffirmed, remarkably. However, categorizing appears to be necessary if we accept, after Ellis (1995), that “to know is to categorize”.
Any corpus transcribed in a standardized CHAT format (Codes for the Human Analyisis of Transcripts) can be tagged automatically with the POST program (Parisse & Le Normand, 2000), a plug-in for CLAN (software available on http://childes.psy.cmu.edu/, MacWhinney, 2000). Words are identified and categorized thanks to a built-in dictionary, and disambiguated through their syntactic context. POST achieves around 95% correct disambiguation, which is similar to what manual tagging does. These (albeit few) errors exemplify the elasticity of the categories. Some of them will be analyzed through the lens of one category, fuzzy for the least: the adjective. Further improvement in classifying language units seems to require a more flexible taxonomy, which would integrate the overlaps of these so-called grammatical categories.
Résumé :
Les catégories grammaticales sont des ensembles qui se veulent, idéalement, les plus homogènes possibles. On peut les appréhender par le biais d’un noyau central, caractérisé par son contenu notionnel et une distribution typique. Or, certains items gravitent autour de ces îlots sémantico-morphosyntaxiques, sans se fixer sur l’un d’entre eux en particulier. Ce flou relatif est d’autant plus frappant lorsqu’on se penche sur le langage de l’enfant, souvent assez éloigné des conventions adultes, essentielles à toute catégorisation. Des analyses d’échantillons de langage enfantin français, anglais et bilingue franco-anglais ne font que réaffirmer la complexité d’un tel classement, pourtant nécessaire si l’on admet, à la suite d’Ellis (1995), que “to know is to categorize”.
Le programme POST (Parisse & Le Normand, 2000), module d’extension du logiciel CLAN (disponibles sur http://childes.psy.cmu.edu/, MacWhinney, 2000), permet d’étiqueter automatiquement les corpus transcrits selon les conventions CHAT (Codes for the Human Analyisis of Transcripts). Les mots sont identifiés à partir d’un dictionnaire intégré, et sont désambigüisés grâce à leur contexte syntaxique. Les erreurs, si elles sont faibles (5%, équivalentes à un codage manuel), traduisent l’élasticité des catégories. Quelques unes d’entre elles seront mises en lumière à travers le prisme de la catégorie adjective, ensemble aux contours flous s’il en est. Il est sans doute plus naturel d’aborder le langage selon le mode du continuum ; en ce sens, une classification modulée des éléments satellitaires issus de nos données sera proposée.
Les premiers énoncés des enfants sont souvent assez éloignés des conventions adultes, et peuvent ... more Les premiers énoncés des enfants sont souvent assez éloignés des conventions adultes, et peuvent en ce sens être difficiles à interpréter. Des analyses multimodales sont essentielles si l’on espère mieux comprendre ce que ces énoncés émergents signifient. La nécessité d’une telle approche ressort immédiatement lorsqu’on analyse des productions orales spontanées d’enfants, comme il a été fait ici par le prisme des adjectifs qualificatifs, catégorie aussi fondamentale que relativement peu étudiée en Acquisition du Langage. Les analyses ont été conduites dans un cadre théorique à la croisée des théories énonciatives (Culioli 2000) et constructionnistes (Tomasello 2003). L’évolution quantitative des adjectifs a été mesurée avec le logiciel CLAN (MacWhinney 2000), et mise en regard avec d’autres catégories grammaticales chez trois petites filles : une enfant monolingue française (du projet COLAJE, Morgenstern 2009), une anglaise (de la base de données CHILDES, MacWhinney 2000), et une bilingue franco-anglaise (corpus personnel).
Nous avons regardé plus précisément comment elles construisent les segments contenant des adjectifs avant 4 ans, et notamment quels adjectifs modifient quels noms, et quels éléments co-verbaux (gestuelle, intonation) sont utilisés. Les résultats montrent que les adjectifs ont une évolution moins spectaculaire que certaines autres catégories, dont celle des noms. Or on aurait pu postuler qu’adjectifs et substantifs évoluent en parallèle puisque, plus il y a de noms, plus on devrait avoir besoin de propriétés pour les qualifier. Mais les enfants utilisent également d’autres modifieurs du nom pour les caractériser, les distinguant ainsi à l’intérieur d’un même domaine notionnel. Apprendre à communiquer apparaît comme un processus complexe, non linéaire et hybride, situé à l’interface du segmental (verbal), de l’extrasegmental (posturo-mimo-gestuelle), et du suprasegmental (prosodie).
Il ressort de cette étude qui reste fondamentalement empirique que les trois petites filles utilisent le langage verbal et non verbal de manière idiosyncratique. Les informations véhiculées par ces deux modalités de communication sont tantôt distinctes (« mistmatching » Goldin-Meadow 2002), tantôt redondantes (« matching » op. cit.). L’input influence fortement les enfants, mais d’autres facteurs entrent également en jeu : la manière dont elles communiquent est subordonnée à leurs besoins communicatifs immédiats, et aux fonctions que les mots et les gestes ont pour elles. C’est ainsi qu’elles s’approprient le langage et deviendront des locutrices indépendantes ; c’est dans et par l’usage que le langage se développe et se grammaticalise, diachroniquement et ontogéniquement.
Les jeunes enfants commencent à communiquer bien avant que n’émergent les conventionnelles partie... more Les jeunes enfants commencent à communiquer bien avant que n’émergent les conventionnelles parties de discours. Pour ce faire, ils disposent de nombreux outils, comme la mimo-posturo-gestualité et l’intonation, notamment. Et ils communiquent déjà avec une certaine efficacité, dans des situations variées. Malgré cette relative aisance, les catégories se forment et vont se rapprocher toujours plus de la « norme » adulte. Pourquoi ? Quelles nuances de sens la modalité verbale apporte-t-elle ? Pour répondre à ces questions, une enfant monolingue française (du projet COLAJE, Morgenstern 2011), une anglaise (de la base de données CHILDES, Brian MacWhinney 2000), et une bilingue franco- anglaise (corpus personnel) ont été étudiées.
L’étude de l’émergence d’une partie de discours en particulier, ici l’adjectif qualificatif, montre que des analyses multimodales s’avèrent nécessaires si l’on espère identifier les « catégories émergentes » (Clark 2007) de l’enfant, et mieux comprendre les valeurs sémantiques et les fonctions pragmatiques que ces énoncés en construction peuvent avoir pour elle, à des instants donnés. Si les différents arguments ne sont certes pas instanciés verbalement lors de ces stades encore précoces, on peut toutefois en retrouver certaines traces dans les autres modalités d’expression. Le verbal prend néanmoins de plus en plus de place, au détriment des autres modalités d’expression. L’influence de l’input est indéniable dans cette transition, mais ce n’est pas le seul facteur : la manière dont l’enfant communique est subordonnée à ses besoins communicatifs immédiats, et aux fonctions que les mots et les gestes ont pour elle. Par ailleurs, certaines différences systémiques sont marquées assez tôt, et on retrouve des traces de ces structures dans les énoncés des enfants.
Les résultats montrent que les deux enfants monolingues utilisent le langage verbal de manière conventionnelle très tôt. On observe, en parallèle, une diminution de leurs expressions corporelles avec intention communicative ; l’enfant bilingue, quant à elle, a un développement langagier moins linéaire, et se sert plus du posturo-mimico-gestuel que les deux autres enfants. Il ressort de cette étude que diverses modalités d’expression sont nécessaires à la construction des actes de langage que l’enfant cherche à accomplir et à leur interprétation, et que leurs proportions relatives dépendent notamment de l’input, de la maturité de l’enfant et de l’environnement dans lequel elle évolue.
Mots clés : acquisition langage ; adjectifs ; interaction ; mimo-posturo gestualité ; multimodalité
Key words : language acquistion ; adjectives ; interaction ; mimics ; gestures ; multimodality
A quel moment et comment les adjectifs qualificatifs émergent-ils dans le langage ? Ce questionne... more A quel moment et comment les adjectifs qualificatifs émergent-ils dans le langage ? Ce questionnement a été motivé par le constat que cette catégorie grammaticale a été relativement peu étudiée en acquisition du langage, en comparaison d’autres catégories telles que les verbes ou les noms, notamment. Or les adjectifs sont un outil essentiel pour communiquer efficacement : ils permettent de déterminer qualitativement le nom qu’ils modifient et de le sous-catégoriser avec précision ; en théorie des opérations énonciatives, on considère que le nom est alors repéré à l’intérieur de son domaine notionnel, et différencié des autres instances du domaine. Pourtant, les enfants commencent à interagir avec leurs pairs sans utiliser d’adjectifs : bien que l’étiquetage de leurs premiers énoncés soit pour le moins complexe, il est certain que beaucoup de noms produits alors ne sont pas caractérisés par des adjectifs.
Pourquoi et comment les jeunes enfants en viennent à utiliser une catégorie grammaticale qui pourrait sembler, à ce stade, superflue ? Des éléments de réponse seront apportés après analyse de données orales d’interaction adulte enfant, dans un cadre théorique se situant à la croisée des théories énonciatives, cognitives et pragmatiques. Deux corpus longitudinaux de petites filles anglophone (de la base de données CHILDES, MacWhinney, 2000, http://childes.psy.cmu.edu/) et francophone (du projet COLAJE, Morgenstern, 2000, http://colaje.risc.cnrs.fr/) seront mis en regard, depuis l’apparition du premier adjectif jusqu’aux 4 ans des enfants. Après une rapide vue d’ensemble de tous les adjectifs lexicaux produits, le fonctionnement des tous premiers adjectifs et de ceux les plus fréquemment produits sera analysé.
Il sera question de comprendre pourquoi ces adjectifs là sont tant utilisés, et ce qu’ils peuvent nous apprendre du système langagier du jeune enfant à des instants donnés. Une analyse plus fine de l’input langagier, de la valeur sémantique de ces adjectifs et des fonctions pragmatiques qu’ils remplissent permettra de mieux comprendre les résultats quantitatifs. Les points suivants seront éclaircis : Existe-t-il des différences significatives entre les deux systèmes langagiers anglais et français ? Qu’évoquent-elles ? Les premiers résultats suggèrent des ressemblances assez remarquables à tous points de vue (i.e., sémantiques, pragmatiques, rôle de l’input), bien que certaines spécificités systémiques apparaissent assez tôt dans le langage.
Children’s first words are usually tagged as nouns or verbs (eg., Bloom 1973, Clark 2007, Tomasel... more Children’s first words are usually tagged as nouns or verbs (eg., Bloom 1973, Clark 2007, Tomasello 1992). They do not use adjectives from the start, even though these are necessary to communicate efficiently: they help to determine nouns by assigning them specific qualities. However, toddlers seem to be understood even when they produce bare nouns (ex., bib ; milk). Why do they start using adjectives if they are somehow superfluous at this point?
We will try to identify when and why adjectives emerge in child language through two longitudinal case studies: one French and one English monolingual child (CHILDES, MacWhinney, 2000, http://childes.psy.cmu.edu/). After an overview of all the lexical adjectives produced during the first years, the semantic and pragmatic values of those most frequent will be analysed, along with the possible influence of the verbal input. The two corpora will be put into perspective; we will see whether there are language-specific features, which may highlight how systematic or unsystematic language is in its early stage. We will stand at the crossroads of syntactic, semantic and pragmatic theories.
The first results show that the types of adjectives our two subjects produce as well as their semantic and pragmatic values are surprisingly similar, despite linguistic and corpora idiosyncrasies, and differences in the input. Nearly all natural languages use adjectives ; their distribution and their values, whether semantic or pragmatic, are language specific though. It is possible that these specificities are not immediately relevant to toddlers.
Key words : adjectives ; distribution ; language acquisition ; pragmatic functions ; semantic values
Notre étude porte sur l’émergence et les premières utilisations des adjectifs qualificatifs chez ... more Notre étude porte sur l’émergence et les premières utilisations des adjectifs qualificatifs chez le jeune enfant. Nous avons choisi de nous intéresser plus spécifiquement à cette catégorie grammaticale car elle a été relativement peu étudiée en acquisition du langage, en comparaison d’autres catégories telles que les verbes ou les noms, notamment. Or les adjectifs sont un outil essentiel : ils permettent de déterminer qualitativement le nom qu’ils modifient et de le sous-catégoriser avec précision ; en théorie des opérations énonciatives, on considère que le nom est alors repéré à l’intérieur de son domaine notionnel, et différencié des autres instances du domaine. Pourtant, les enfants commencent à communiquer avec plus ou moins de dextérité sans utiliser d’adjectifs : bien que l’étiquetage de leurs premiers énoncés soit pour le moins complexe, il est certain que beaucoup de noms produits ne sont pas caractérisés par des adjectifs, qui apparaissent d’ailleurs relativement tard dans le langage.
Pourquoi et comment les jeunes enfants en viennent-ils à utiliser une catégorie grammaticale qui pourrait sembler, à ce stade, superflue ? Pour répondre à cette question, nous analyserons des données orales d’interaction adulte enfant en nous situant à la croisée de la théorie de l’énonciation et des théories cognitives et pragmatiques. Nous étudierons deux corpus longitudinaux de petites filles anglophone (de la base de données CHILDES, MacWhinney, 2000, http://childes.psy.cmu.edu/) et francophone (du projet COLAJE, Morgenstern, 2000, http://colaje.risc.cnrs.fr/), ceci depuis l’apparition du premier adjectif reconnu comme tel dans sa nature et sa fonction, jusqu’aux quatre ans des enfants. Nous commencerons par une rapide vue d’ensemble de tous les adjectifs lexicaux produits, puis nous nous intéresserons plus précisément au fonctionnement de ceux qui sont les plus fréquents dans les corpora, soient petit et little.
Nous tenterons de déterminer pourquoi ces deux adjectifs sont utilisés si fréquemment et ce qu’ils peuvent nous apprendre sur le système langagier du jeune enfant à des instants donnés.
Nous chercherons des éléments de réponse au sein de l’input langagier, de la valeur sémantique de ces adjectifs et des fonctions pragmatiques qu’ils remplissent. Nous mettrons en regard les résultats obtenus et verrons s’il existe des différences significatives entre les deux systèmes langagiers anglais et français, et ce qu’elles évoquent. Les premiers résultats suggèrent des ressemblances assez remarquables à tous points de vue (i.e., sémantiques, pragmatiques, rôle de l’input), ceci en dépit des différences systémiques des deux langues.
Key words : language acquisition ; adjectives ; interaction ; semantics ; syntax ; pragmatics.