Simon Ngono | Université de la Réunion (original) (raw)
Papers by Simon Ngono
(première université française et d'Europe continentale présente dans le top 20 des Universités m... more (première université française et d'Europe continentale présente dans le top 20 des Universités mondiales dans le classement ARWU du 15 août 2024, https://www.universite-paris-saclay.fr/classement-de-shanghai-2024/) organisent, avec le soutien du ministère français de l'Intérieur et des Outre-mer et le soutien de la Région de La Réunion, un colloque de première importance pour le développement durable des Outre-mer de l'Union européenne.
Comme à l’apparition d’une technologie, qu’elle soit nouvelle ou réactivée, le débat est souvent ... more Comme à l’apparition d’une technologie, qu’elle soit nouvelle ou réactivée, le débat est souvent polarisé autour des effets induits en terme de transformation / mutation. L’intelligence artificielle n’enchape pas à cette tendance. Dans les travaux de Norbert Wiener sur la cybernétique, il était déjà question du « remplacement » de l’homme par la machine et de l’analyse du système homme-machine. Nous pouvons également citer le regard prophétique de Mc Luhan sur l’évolution technologique transformant la société en un « village planétaire » eu égards aux critiques sur le techno-déterminisme (Miège, 2007), quant à la propension de la technologie à favoriser le changement social. Il en est de même de l’intelligence artificielle dont la généralisation n’épargne aucun secteur y compris celui des médias. Concernant ces derniers, certains travaux ont souvent analysé les défis de l’intelligence artificielle dans la transformation des pratiques du journalisme notamment la production de contenus à travers le principe de « robotisation de l’infirmation » (Antheaume, 2016), la désinformation via les procédés manipulatoires des algorithmes, etc. D’autres ont porté une attention singulière sur le fait que l’intelligence artificielle et les plateformes numériques dominantes, incarnées par les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) (Thuillas et Wiart, 2019), favorisent la combinaison des dispositifs éditoriaux, d’infomédiation et de courtage informationnel.
Cette réflexion s’intéresse à la structuration du champ de l’économie des médias à l’ère de l’intelligence artificielle. Elle interroge ce que cette dernière fait à l’économie des médias et inversement. Les questions au cœur de cette réflexion se présentent comme suit : quelles sont les transformations en cours dans le secteur de l’économie des médias depuis la généralisation de l’intelligence artificielle ? Sont-elles de nature à conduire à de nouveaux modèles d’affaires ? Quel est l’impact de l’intelligence artificielle dans le secteur de l’économie des médias ? Quelles logiques concurrentielles se développe-t-elle les acteurs historiques et les nouveaux arrivants et à quelles dynamiques de pouvoir assiste-t-on ?
Deux hypothèses sont avancées pour répondre à ce questionnement. La première hypothèse postule que l’intégration de l’intelligence artificielle dans l’économie des médias n’affecte pas les modèles d’affaires, mais contribue plutôt à élargir ceux préexistants. La seconde est que la configuration actuelle de l’économie des médias laisse entrevoir une plus concurrence accrue entre les acteurs historiques et les nouveaux arrivants (l’intelligence artificielle notamment), ainsi que des dynamiques de perpétuation de pouvoirs de la part des GAFAM ou « Big Five » (Miège, 2020). Le Nouvel esprit du capitalisme (Boltanski et Chiapello, 1999) se traduit ici par un ensemble d’enjeux complexes entre acteurs et éditeurs médiatiques opérant dans le secteur de l’économie des médias à l’ère de l’intelligence artificielle.
Cette réflexion se situe dans le prolongement des travaux en rapport avec les industries culturelles et communicationnelles, surtout ceux qui posent le débat autour de la persistance ou du renouvellement des modèles socio-économiques (Miège, 2000 ; Mœglin, 2007 ; Cabedoche, 2011 ; Perticoz, 2019) notamment dans le contexte socio-numérique en Afrique (Ngono, 2021). Elle mobilise également les recherches relevant spécifiquement de la socio-économie des médias. Celle-ci postule de ne pas se cantonner à une forme d’économisme (Bullich, Schmitt, 2019) et de privilégier une analyse plus orientée vers les stratégies des acteurs à travers leurs positionnements et modes de déploiement dans un champ. Pour ce faire, il est question de voir à l’œuvre les « rapports de pouvoir » (Mosco, 1996 ; Magis, 2016 : 48) entre les acteurs qui opèrent dans le domaine de l’économie numérique à l’âge de l’intelligence artificielle. Bien que s’inscrivant dans une perspective exploratoire, cette étude se veut méthodique. Elle s’appuie notamment sur l’observation et la structuration du marché de l’économie des médias que la société contemporaine est conquise par les débats autour de l’intelligence artificielle.
Les résultats provisoires de l’étude démontrent que l’irruption, voire la généralisation de l’intelligence artificielle dans le secteur économique des médias ne (re)met en question les modèles actuels de l’économie des médias et des plateformes numériques. Elle relance plutôt le débat épistémologique autour de la multiplication ou de la persistance des archétypes génériques des industries culturelles et médiatiques. L’intégration de l’intelligence artificielle dans l’économie des médias s’inscrit dans une tendance lourde peu susceptible à transformer les modèles socio-économiques préexistants. Il est question de défendre le postulat selon une technologie nouvelle n’absous pas forcément l’ancienne. Par ailleurs, nos résultats font état de ce que l’intelligence artificielle va davantage accentuer les disparités et inégalités entre les acteurs du champ de l’économie des médias. De même qu’elle va favoriser la dépendance des éditeurs médiatiques quant à la production de contenus éditoriaux, leur circulation et leur valorisation (création de la valeur) dans l’écosystème numérique.
La réflexion aboutit enfin à une mise en évidence du jeu concurrentiel entre les acteurs de l’intelligence artificielle, les éditeurs médias numériques et les GAFAM afin de garder, chacun de son côté, la « main mise » sur le marché de l’économie des médias. Elle démontre que l’intelligence artificielle va davantage accentuer les mécanismes de domination des géants de la communication tant au niveau des stratégies éditoriale, économique, que celles en rapport avec la production et la distribution de contenus.
_____________________________________ 13h00 : Accueil des participants 13h15-13h30 : Ouverture pa... more _____________________________________ 13h00 : Accueil des participants 13h15-13h30 : Ouverture par Lila Zeller 13h30-14h30 : Session 1-Historiographie de la discipline historique-Présidée par Élodie Lauret • Lila Zeller : De l'internationalisation des sciences à la fondation du Comité International des Sciences Historiques. • Marc Tomas : Enquête historiographique sur l'apport des historiens des sciences dans l'institutionnalisation de l'histoire environnementale en France.
Article, 2023
Cet article propose de mettre en évidence, dans une approche critique, les ruses, les pratiques e... more Cet article propose de mettre en évidence, dans une approche critique, les ruses, les pratiques et les usages politiques en matière de régulation de l'audiovisuel. Présentée comme une attitude de clémence du pouvoir envers les médias illégaux, la tolérance administrative s'appréhende comme un danger imminent de répression qui plane sur la tête des éditeurs. Elle rejoint la cohorte de mécanismes diffus de musellement et de contrôle des structures audiovisuelles, le plus souvent légitimés par des enjeux de paix et de stabilité sociale. L'analyse du dispositif de régulation permet de comprendre les ressorts et la grammaire répressive telle qu'elle est déployée, en fonction des contextes sociopolitiques, offrant tout le loisir recherché par les pouvoirs en place pour tirer les ficelles en fermant ainsi temporairement ou définitivement les entreprises privées de communication audiovisuelle, jugées trop critiques et subversives à l'égard de l'establishment.
Les élections présidentielles de 2022 en France se sont accompagnées de plusieurs outils numériqu... more Les élections présidentielles de 2022 en France se sont accompagnées de plusieurs outils numériques de communication et de participation mobilisés par les candidats à l'adresse de leurs partisans et de leur électorat. Notre contribution se centre sur les sites web participatifs « M l'avenir », « Idées en commun » et « La France en commun » développés respectivement par le Rassemblement National, le Parti socialiste et le Parti communiste français. Cette recherche consiste à analyser le degré de participation citoyenne dans la construction des programmes des différents partis sur ces plateformes de contribution et de militantisme en ligne. Pour ce faire, nous avons réalisé une analyse de l'architecture du design des trois sites web. Cette démarche a été combinée à une analyse de contributions citoyennes de « M l'avenir » (n = 67) et de « La France en commun » (n = 1190). Les résultats de cette étude montrent que les plateformes s'apparentent à des outils de communication, lesquels favorisent la transformation des pratiques militantes au sein des partis politiques. Il ressort également de cette réflexion que la participation politique en ligne via les plateformes dédiées reste restreinte, voire limitée dans la mesure où elle est cadrée par le design et un processus dialogique vertical.
Communication à un colloque scientifique international, 2023
Campus universitaire de Troubiran Cayenne 9h Accueil des participants 9h15 Allocutions d'ouvertur... more Campus universitaire de Troubiran Cayenne 9h Accueil des participants 9h15 Allocutions d'ouverture 9h30 Conférence : La recherche en sciences humaines et sociales sur la pandémie de Covid-19
De consultant à journaliste, Bertrand Cabedoche est ensuite très rapidement devenu enseignant-che... more De consultant à journaliste, Bertrand Cabedoche est ensuite très rapidement devenu enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication. Titulaire de la chaire Unesco en Communication internationale à l’université Grenoble Alpes, président du réseau mondial Orbicom des chaires Unesco, il a ainsi fortement contribué au rayonnement de la discipline hors des frontières françaises. La masse critique de ses travaux de recherche révèle des inflexions épistémologiques, théoriques, conceptuelles et méthodologiques justificatives d’un état provisoire du monde de la recherche en la matière. Au moment où prend fin sa carrière professionnelle, les présents mélanges ont pour finalité de rendre hommage à ce penseur critique, qui aura marqué d’une empreinte indélébile le champ des sciences de l’information et de la communication, à travers le monde.
À l’intérieur de tout groupe professionnel existent des relations, rapports sociaux qui peuvent ê... more À l’intérieur de tout groupe professionnel existent des relations, rapports sociaux qui peuvent être de l’ordre de l’interdépendance, voire de la domination. Le milieu journalistique, appréhendé en tant que champ au sens bourdieusien, n’échappe pas à cette réalité, se situant parfois au confluent du phénomène de l’intersectionnalité. L’ouvrage de Julie Sedel va au-delà des travaux pionniers sur la question de domination interne et externe du champ journalistique. Elle entend éclairer et cerner les modalités d’ascension hiérarchique des femmes et hommes dans le monde des médias. Sa focale d’analyse se situe au niveau de la « fabrique » d’un dirigeant de média national, en France. Ce qui lui permet par ricochet de se pencher sur les processus, ressources et capitaux valorisés par des journalistes pour évoluer ou s’imposer dans un poste. Pour ce faire, dans cet ouvrage issu de son Habilitation à diriger les recherches (HDR), l’auteur développe une approche méthodologique diversifiée. Celle-ci s’appuie notamment sur une analyse prosopographique de 93 dirigeant.e.s de médias nationaux en poste en 2016 (p. 50), à partir d’une quarantaine d’entretiens semi-directifs réalisés auprès de responsables de médias en activité ou ayant quitté leur poste, et de la consultation de trois fonds d’archives. Le « groupe patronal », analysé comme un « champ du pouvoir », se situe dans le prolongement de la sociologie des champs de Pierre Bourdieu. Cet ouvrage analyse les rapprochements des dirigeants de médias avec d’autres segments des élites économiques et politiques : l’absence d’étrangers et la quasi-absence de femmes, d’abord ; l’âge relativement élevé et le parcours d’excellence scolaire, ensuite (p. 18). Constitué de sept chapitres, cet ouvrage se situe dans le prolongement des travaux de Remy Rieffel, Erik Neveu, Denis Ruellan, Roselyne Ringoot, Jean-Michel Utard, Nicolas Pélissier, Pierre Bourdieu sur la sociologie des professions. Il met en évidence les logiques et modalités d’ascension dans le circuit de la gérance des groupes de médias. Le modèle d’analyse construit à partir de la sociologie des acteurs de groupes médiatiques conçoit le champ médiatique comme un « espace carrefour » (p. 18), c’est-à-dire qu’il se situe à l’intersection des grands groupes privés, du journalisme et de l’édition, de la haute fonction publique et des cabinets ministériels, du monde intellectuel, universitaire et de la culture, du champ politique et des instances de régulation. Pour finir, cet ouvrage vient enrichir dans le contexte français le panel des travaux sur la sociologie des élites et du journalisme.
Docteur et maître de conférences en sciences de l’information et de la communication en poste à l... more Docteur et maître de conférences en sciences de l’information et de la communication en poste à l’Île de la Réunion dans une université française, Simon Ngono s’est formé dans son pays, notamment auprès de Thomas Atenga. Membre du comité scientifique du colloque, Simon Ngono partage les raisons pour lesquelles il considère que les échanges qui ont eu lieu à Yaoundé traduisent une mobilisation historique. L’enjeu impliquant tout créateur et créatrice de contenus soucieux de son engagement citoyen est d’agir positivement sur la puissance des réseaux sociaux. Leurs usages multiples et omni-présents échappent à tout contrôle, y compris étatique, hors censure et mise en péril de droits fondamentaux comme la liberté d’expression. S’engager vers plus de responsabilité et d’auto-régulation, c’est agir pour un avenir plus serein. Le 30 septembre 2022, une charte de bonne conduite a vu le jour à l’issue de la tenue de la 1ère édition du colloque « Médias en ligne, médias non alignés », organisé à Yaoundé par l’Association des Blogueurs du Cameroun.
La fin d’année 2019 a été marquée par la survenue d’une pandémie mondiale hautement mortelle. En ... more La fin d’année 2019 a été marquée par la survenue d’une pandémie mondiale hautement mortelle. En effet, si des informations officielles indiquent que la Covid-19 est apparue en Chine, le virus n’est cependant pas resté cloisonné dans ce pays. Le Cameroun a enregistré ses premiers cas, le 26 mars 2020. Depuis lors, le sujet cristallise les attentions au sein des médias toutes tendances confondues. Le questionnement au cœur de ce travail se présente comme suit : quel type de cadrage bénéficie le sujet de la Covid-19 au sein des débats télévisés ? Quelles catégories d’acteurs sont convoquées par l’instance médiatique pour discuter de la question ? Par quels registres discursifs les acteurs en parlent ?
Se situant au confluent des travaux en lien avec les approches communicationnelles du cadrage et celles constructivistes médiatiques (Gauthier, 2005 ; Charron, 2009 ; Veron, 1981), la présente contribution analyse comment la Covid-19 a été traitée et mise en discussion à travers les structures audiovisuelles camerounaises. Pour ce faire, un corpus de 21 émissions de débats télévisés dominicaux couvrant la période mars-mai 2020 a été constitué. Le choix a été porté sur Canal presse et 7hebdo, deux émissions de débats télévisés respectivement diffusées à Canal 2 international et Spectrum television 2 (STV2). Des entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de présentateurs de ces émissions télévisuelles. L’objectif était de mettre en évidence les trajectoires professionnelles des journalistes ayant traité de la Covid-19. La démarche d’analyse mobilise plusieurs approches. Il s’agit notamment du traitement de contenu de type catégoriel (Amey, 2009), celle thématique (Bardin, 2013), et l’expertise des registres de discours avec un accent sur l’étude des polémiques (Amossy et Burger, 2011 ; Oléron, 1995 ; Plantin, 2003).
Les résultats provisoires de cette recherche mettent en évidence un glissement des pratiques éditoriales avec les questions de santé bénéficiant d’une valorisation plus accrue pendant que les autres sujets « culte » (politique, société, sport) de ce type de programmes sont relégués au second plan. Il convient de préciser qu’en temps ordinaire, la santé fait partie des « objets subalternes (Tatchim, 2012 : 145) du champ journalistique camerounais. Afin de discuter autour de la Covid-19, les instances médiatiques ont surtout invité les hommes politiques au détriment des experts et spécialistes du domaine de la santé. Ce qui, en réalité, pose le problème de la légitimé de ceux qui s’expriment sur la Covid-19 et rejoint d’une certaine manière l’idée de la « consécration médiatique » (Bourdieu, 1996 ; Neveu, 2019) de certains acteurs peu reconnus par leurs pairs. Il est dès lors question de repenser l’expertise en santé, discuter des logiques de son instrumentalisation et par conséquent questionner la légitimité des acteurs sollicités par les instances médiatiques.
Cette recherche révèle également que la dynamique de discussion est dominée par des chroniques sur les « affaires » (à l’instar de celles relatives au Covidgate relativement aux soupçons de détournements des fonds alloués par la lutte contre cette crise pandémique, ou l’initiative Cameroon Survival - Survie Cameroun, une initiative de collecte de fonds engagée par le parti de l’opposition Mouvement pour la renaissance du Cameroun - MRC). Les échanges sont également dominés des discours polémiques sur la gestion politiques de la pandémie plutôt qu’informatifs au sujet de la crise sanitaire elle-même. Ils révèlent une certaine « conflictualité en discours » (Oger, 2012) et se traduisent le plus souvent par des injures dans les arènes médiatiques.
Ce traitement fantasmagorique de la Covid-19 est surtout symptomatique du défaut de spécialisation des journalistes camerounais. D’ailleurs, l’étude révèle enfin que la majorité des journalistes ayant présentés les débats télévisés dominicaux au sujet de la Covid-19 ne sont pas spécialisés dans le domaine du journalisme scientifique, voire de santé. Ils ont reçu une formation préalable (Comby, 2009) de « généraliste », qui fait d’eux des « journalistes touche-à-tout » (Yaméogo, 2020). La production de contenu de l’information scientifique et sanitaire constitue un défi majeur dans le contexte camerounais où des déficits en journalistes scientifiques (Atenga, 2015 ; Mbarga, 2011 ; Peters, 2012) se révèlent importants, avec des incidences sur l’éthique et la déontologie journalistique.
En suivant le mouvement tracé par l’intitulé de ce séminaire de recherche, nous invitons les cher... more En suivant le mouvement tracé par l’intitulé de ce séminaire de recherche, nous invitons les chercheuses et chercheurs à interroger et étudier les notions d’hétérogénéité, d’hybridation et de créolisation au sein de leur discipline respective. Nos objets d’études – en particulier les deux derniers termes – se définissent par le passage, la mise en contact ou la rencontre. Ce sera précisément ces dimensions sous lesquelles sera placé ce séminaire qui tendra à faire dialoguer, échanger et se croiser ces notions, les approches, les disciplines et les objets d’étude. Comment une hétérogénéité première et apparente se résout-elle en des processus de négociations ? Si l’hétérogénéité renvoie au caractère irréconciliable d’un certain nombre d’éléments, l’histoire, l’origine des notions d'hybridité et d’hybridation –issues de la biologie – en sciences sociales sont marquées par la traversée disciplinaire. La créolisation, quant à elle, est définie par Édouard Glissant (1993) comme un processus de création de phénomènes inattendus. De son côté, Françoise Vergès (2002) affirme que la créolisation ne saurait être « le produit d'une opposition de contraires qui s'excluent » mais « une combinaison complémentaire, un passage, une transformation, une pluralité […] ». Si cette définition de la créolisation n’est pas la seule, cette « combinaison complémentaire », l’idée de « passage », de « transformation » et de « pluralité » désignent avec acuité la façon dont nous proposons d’envisager le concept durant ce séminaire. Renvoyant à une réalité à la fois anthropologique et sociale, nous invitons les participants à penser les implications et applications de la créolisation dans leurs champs disciplinaires et au sein de leurs objets de recherches. Cette définition a aussi le bénéfice, dans notre perspective, de mettre l’accent sur ce lien, cette jonction, ce passage, ce processus de métamorphose qui intéresse tant notre démarche.
Trois axes de réflexions sont au cœur de cet argumentaire :
- Axe 1 : Hybridation des disciplines et questionnements épistémologiques,
- Axe 2 : Discours, langage, texte et société, théorie décoloniale
- Axe 3 : Nature, culture, écologie (dé)coloniale : le paysage au carrefour des disciplines et des sociétés
Depuis les travaux d’Harold Innis appuyés par ceux de Mc Luhan, les Technologies de l’information... more Depuis les travaux d’Harold Innis appuyés par ceux de Mc Luhan, les Technologies de l’information et de la communication (TIC) sont portées par une idéologie rétiologique. Celle-ci appréhende les TIC comme des moteurs du changement social. Cet article développe un regard beaucoup plus critique, en s’appuyant sur les usages des réseaux sociaux par les candidats à l’élection présidentielle de 2018 au Cameroun. L’analyse appliquée ici démontre que les réseaux sociaux notamment Twitter sont au service des choses classiques, à savoir le culte de la personnalité, la propagande et les batailles d’occupation de l’espace numérique. Dans le contexte camerounais, le recours à Twitter pour la campagne politique électorale s’est enfin accompagné de pratiques perverses comme le détournement de vidéos à des fins de diversion et de manipulation de l’électorat numérique.
Chapitre d'ouvrage collectif, 2022
En Afrique subsaharienne francophone, Jean-Chrétien Ekambo est considéré comme l'un des généalogu... more En Afrique subsaharienne francophone, Jean-Chrétien Ekambo est considéré comme l'un des généalogues des Sciences de l'information et de la communication (SIC). Penseur critique, les travaux menés depuis la décennie 1970, marquent de son empreinte le champ des sciences humaines et sociales. De l'analyse institutionnelle des médias à l'anthropologie, la philosophie et la psychologie de la communication en passant par l'épistémologie, ses recherches travaillent plusieurs domaines dans la discipline. Loin d'être une hagiographie, voire une exégèse, la présente contribution met en évidence son apport pour le développement d'une approche communicationnelle critique, à partir d'une herméneutique des paradigmes de communication. Elle rend également hommage à ce chercheur infatigable, qui a beaucoup oeuvré pour l'internationalisation des SIC africaines dans la communauté scientifique-monde.
Chapitre d'ouvrage, Mar 11, 2022
Cette recherche analyse les stratégies d’acteurs ainsi que les modèles socio-économiques qui émer... more Cette recherche analyse les stratégies d’acteurs ainsi que les modèles socio-économiques qui émergent de la présence numérique des journaux camerounais. Elle est réalisée à partir des entretiens semi-directifs réalisés auprès de responsables de médias, de l’articulation entre l’observation ethnographique en ligne et hors ligne combinée à l’analyse de contenu. Les résultats démontrent comment éditeurs de presse et journaux procèdent à la mutualisation et à la diversification des contenus éditoriaux afin de se positionner sur les réseaux socionumériques. Sur cet aspect, les conclusions de ce travail soulignent que les dispositifs techniques d’abonnements à des plateformes d’achat de contenus s’inscrivent dans des stratégies de captation et de (con)quête de nouvelles niches d’audiences en ligne. L’étude met également en évidence une politique discriminatoire des prix offerts aux publics selon les formats, à savoir : un coût moins élevé (pour le support numérique) et un coût élevé (concernant la version papier).
Book review, Jan 1, 2022
Dans le champ des Sciences de l’information et de la communication (SIC) en France, Fabien Liénar... more Dans le champ des Sciences de l’information et de la communication (SIC) en France, Fabien Liénard et Sami Zlitni se sont imposés à travers leurs travaux sur la question de la communication électronique. Ils ont notamment organisé plusieurs colloques scientifiques internationaux sur cette thématique et dirigés conjointement des ouvrages collectifs. Depuis quelques temps, toujours au sein de l’unité mixte de recherche 6266 (CNRS) de l’Université Le Havre Normandie, les deux s’intéressent dorénavant à la problématique de la trace numérique, appréhendée à partir du paradigme de l’homme-trace. Concept développé par Béatrice Galinon-Mélénec pour traduire le fait que l’homme est à la fois producteur de traces et produit de traces ou, plus précisément, de signes-traces. Le présent ouvrage s’inscrit dans une nouvelle collection de leurs travaux, portant sur la thématique « communication et traces numériques ». Son ambition est de sortir des considérations simplistes autour de la question de l’homme-trace et de saisir celle-ci à partir de terrains empiriques. Pour ce numéro inaugural, les chercheur.e.s sollicité.e.s ont été invité à discuter de la trace numérique à partir de leurs travaux, de leurs perspectives. Ce livre collectif est composé de huit chapitres. Sept sont ancrés en Sciences de l’information et de la communication, et un est issu des sciences du langage. La présente recension met en lumière les subtilités de la pensée développée par chaque contributeur et apporte un regard critique sur l'ensemble de l'ouvrage.
La science fonctionne avec des normes, des pratiques sociales. Elle s'appuie sur un ensemble de p... more La science fonctionne avec des normes, des pratiques sociales. Elle s'appuie sur un ensemble de procédures et de postures qui permettent de « conduire la recherche en sciences sociales » (Becker, 2002) et de saisir la réalité sociale. Certains travaux (Berger, Luckmann, 1996 ; Watzlawick, 1978) insistent sur le fait que la réalité sociale relève d'une construction et cette dernière étant elle-même déterminée par le rapport du chercheur au terrain, à son environnement de travail et au contexte sociopolitique. Ce dernier a des répercussions sur le travail de recherches. La question de terrain « sensible » est corrélée à celle des « obstacles épistémologiques » (Bachelard, 1938) que le chercheur doit
... (11)-David PA (1985), "Clio and the economics of QWERTY", American Economic Review,... more ... (11)-David PA (1985), "Clio and the economics of QWERTY", American Economic Review, 75, Pp 332-37. ... (14)-www.larecherche.fr. (15)-Nathalie Sonnac et Jean Gabszewicz, l'industrie des médias, 2006, Paris, édition la découverte, P. 51. (16)-Le Guel F, T Pénard et R Suire ...
Book review, May 1, 2021
Le journalisme est-il « un » ou « multiple » ? Relève-t-il d'une catégorisation homogène ou hétér... more Le journalisme est-il « un » ou « multiple » ? Relève-t-il d'une catégorisation homogène ou hétérogène ? Ces questions font toujours débat dans le champ disciplinaire de la sociologie du journalisme. Elles sont d'autant plus complexes à examiner depuis que tous les secteurs de la société sont conquis par la numérisation. L'ouvrage collectif dirigé par Henri Assogba s'invite donc à ce débat. Il propose une analyse des enjeux liés aux journalismes spécialisés à l'ère numérique. Fruit d'un colloque international du réseau Théophraste réunissant les écoles et instituts de formation en journalisme, tenu à l'Université Laval (Québec) du 10 au 12 octobre 2018, il s'articule autour de douze contributions. Celles-ci offrent un regard croisé des mutations et du caractère ambivalent des journalismes dans un contexte marqué par l'emprise du numérique. Les textes du présent ouvrage proviennent de certains pays d'Afrique (notamment le Burkina Faso), d'Europe (Belgique, France), d'Amérique du Nord (Québec). Les reconfigurations contemporaines des journalismes présentées peuvent se lire en trois principaux axes de réflexion, distinguant les enjeux selon qu'ils se présentent liés aux spécialisations fonctionnelles, thématiques ou géographiques.
Cette recherche montre comment Twitter devient de plus en plus un espace de déclaration de candid... more Cette recherche montre comment Twitter devient de plus en plus un espace de déclaration de candidatures pour les candidats lors des campagnes électorales au Cameroun. En ce sens, le questionnement au cœur de cette étude se présente comme suit : la mise en scène moderne de la présentation de candidatures sur les réseaux sociaux favorise-t-elle une modernité au niveau du contenu et des pratiques ? Afin de répondre à cette préoccupation, plusieurs démarches méthodologiques sont mobilisées, à savoir : l’ethnographie de ce qui se passe « on line » et « off line », l’analyse de contenu. Au-delà de la sociologie des usages des Technologies de l’information et de la communication (TIC), des régimes de visibilité numérique, l’idée est de proposer un regard critique du recours aux technologies numériques à des fins de campagnes politiques électorales en contexte camerounais. Ce travail s’intéresse plus particulièrement à l’analyse des stratégies et modes de déploiement numérique de certains candidats à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 au Cameroun. L’étude a porté sur une observation passive des comptes Twitter des candidats dits « androïd » à l’instar de Paul Biya, Cabral Libii, Maurice Kamto et Joshua Osih et s’est déroulée du 22 septembre 2018 au 6 octobre de la même année. Les résultats de ce travail insistent, entre autres, sur le fait que l’usage des TIC, et plus particulièrement Twitter, a pour ambition de pallier au déplacement de terrain et de rencontre de la population que les candidats doivent normalement effectuer et faire. Cette recherche s’inscrit dans l’approche critique des médias numériques. L’élargissement de l’espace de la campagne politique électorale favorisé par les réseaux socionumériques ne conduit guère à une diversité de l’offre et des pratiques politiques. L’étude souligne que Twitter est au service des choses très classiques comme le culte de la personnalité, la propagande qu’on observe au niveau de l’espace politique traditionnel.
Depuis les indépendances, l’un des projets politiques de la plupart des Présidents africains a ét... more Depuis les indépendances, l’un des projets politiques de la plupart des Présidents africains a été de s'engager dans la construction de l’État-nation. Si on peut louer les efforts faits par les Chefs d’État africains qui, pour la plupart, ont inscrit la question de la promotion de la diversité culturelle dans leurs Constitutions, il faut tout de même reconnaître que les résultats d’un tel projet restent mitigés. L’objectif de cette contribution est d’analyser le rôle des médias dans l’expression de la diversité culturelle au Cameroun. Ceci dans la mesure où les médias sont considérés comme acteurs incontournables de la promotion et de la valorisation du « vivre-ensemble ». Les résultats de l’analyse de 227 émissions de débats télévisés (Canal presse et Droit de réponse) révèlent que les médias n’incarnent pas la diversité culturelle à travers leurs programmes (référence à l’invisibilité médiatique de certaines minorités à l’instar des « anglophones ») et que les discours qui y sont véhiculés sont souvent de nature haineuse, ethnocentriste et fondés sur la stigmatisation de l’autre.
(première université française et d'Europe continentale présente dans le top 20 des Universités m... more (première université française et d'Europe continentale présente dans le top 20 des Universités mondiales dans le classement ARWU du 15 août 2024, https://www.universite-paris-saclay.fr/classement-de-shanghai-2024/) organisent, avec le soutien du ministère français de l'Intérieur et des Outre-mer et le soutien de la Région de La Réunion, un colloque de première importance pour le développement durable des Outre-mer de l'Union européenne.
Comme à l’apparition d’une technologie, qu’elle soit nouvelle ou réactivée, le débat est souvent ... more Comme à l’apparition d’une technologie, qu’elle soit nouvelle ou réactivée, le débat est souvent polarisé autour des effets induits en terme de transformation / mutation. L’intelligence artificielle n’enchape pas à cette tendance. Dans les travaux de Norbert Wiener sur la cybernétique, il était déjà question du « remplacement » de l’homme par la machine et de l’analyse du système homme-machine. Nous pouvons également citer le regard prophétique de Mc Luhan sur l’évolution technologique transformant la société en un « village planétaire » eu égards aux critiques sur le techno-déterminisme (Miège, 2007), quant à la propension de la technologie à favoriser le changement social. Il en est de même de l’intelligence artificielle dont la généralisation n’épargne aucun secteur y compris celui des médias. Concernant ces derniers, certains travaux ont souvent analysé les défis de l’intelligence artificielle dans la transformation des pratiques du journalisme notamment la production de contenus à travers le principe de « robotisation de l’infirmation » (Antheaume, 2016), la désinformation via les procédés manipulatoires des algorithmes, etc. D’autres ont porté une attention singulière sur le fait que l’intelligence artificielle et les plateformes numériques dominantes, incarnées par les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) (Thuillas et Wiart, 2019), favorisent la combinaison des dispositifs éditoriaux, d’infomédiation et de courtage informationnel.
Cette réflexion s’intéresse à la structuration du champ de l’économie des médias à l’ère de l’intelligence artificielle. Elle interroge ce que cette dernière fait à l’économie des médias et inversement. Les questions au cœur de cette réflexion se présentent comme suit : quelles sont les transformations en cours dans le secteur de l’économie des médias depuis la généralisation de l’intelligence artificielle ? Sont-elles de nature à conduire à de nouveaux modèles d’affaires ? Quel est l’impact de l’intelligence artificielle dans le secteur de l’économie des médias ? Quelles logiques concurrentielles se développe-t-elle les acteurs historiques et les nouveaux arrivants et à quelles dynamiques de pouvoir assiste-t-on ?
Deux hypothèses sont avancées pour répondre à ce questionnement. La première hypothèse postule que l’intégration de l’intelligence artificielle dans l’économie des médias n’affecte pas les modèles d’affaires, mais contribue plutôt à élargir ceux préexistants. La seconde est que la configuration actuelle de l’économie des médias laisse entrevoir une plus concurrence accrue entre les acteurs historiques et les nouveaux arrivants (l’intelligence artificielle notamment), ainsi que des dynamiques de perpétuation de pouvoirs de la part des GAFAM ou « Big Five » (Miège, 2020). Le Nouvel esprit du capitalisme (Boltanski et Chiapello, 1999) se traduit ici par un ensemble d’enjeux complexes entre acteurs et éditeurs médiatiques opérant dans le secteur de l’économie des médias à l’ère de l’intelligence artificielle.
Cette réflexion se situe dans le prolongement des travaux en rapport avec les industries culturelles et communicationnelles, surtout ceux qui posent le débat autour de la persistance ou du renouvellement des modèles socio-économiques (Miège, 2000 ; Mœglin, 2007 ; Cabedoche, 2011 ; Perticoz, 2019) notamment dans le contexte socio-numérique en Afrique (Ngono, 2021). Elle mobilise également les recherches relevant spécifiquement de la socio-économie des médias. Celle-ci postule de ne pas se cantonner à une forme d’économisme (Bullich, Schmitt, 2019) et de privilégier une analyse plus orientée vers les stratégies des acteurs à travers leurs positionnements et modes de déploiement dans un champ. Pour ce faire, il est question de voir à l’œuvre les « rapports de pouvoir » (Mosco, 1996 ; Magis, 2016 : 48) entre les acteurs qui opèrent dans le domaine de l’économie numérique à l’âge de l’intelligence artificielle. Bien que s’inscrivant dans une perspective exploratoire, cette étude se veut méthodique. Elle s’appuie notamment sur l’observation et la structuration du marché de l’économie des médias que la société contemporaine est conquise par les débats autour de l’intelligence artificielle.
Les résultats provisoires de l’étude démontrent que l’irruption, voire la généralisation de l’intelligence artificielle dans le secteur économique des médias ne (re)met en question les modèles actuels de l’économie des médias et des plateformes numériques. Elle relance plutôt le débat épistémologique autour de la multiplication ou de la persistance des archétypes génériques des industries culturelles et médiatiques. L’intégration de l’intelligence artificielle dans l’économie des médias s’inscrit dans une tendance lourde peu susceptible à transformer les modèles socio-économiques préexistants. Il est question de défendre le postulat selon une technologie nouvelle n’absous pas forcément l’ancienne. Par ailleurs, nos résultats font état de ce que l’intelligence artificielle va davantage accentuer les disparités et inégalités entre les acteurs du champ de l’économie des médias. De même qu’elle va favoriser la dépendance des éditeurs médiatiques quant à la production de contenus éditoriaux, leur circulation et leur valorisation (création de la valeur) dans l’écosystème numérique.
La réflexion aboutit enfin à une mise en évidence du jeu concurrentiel entre les acteurs de l’intelligence artificielle, les éditeurs médias numériques et les GAFAM afin de garder, chacun de son côté, la « main mise » sur le marché de l’économie des médias. Elle démontre que l’intelligence artificielle va davantage accentuer les mécanismes de domination des géants de la communication tant au niveau des stratégies éditoriale, économique, que celles en rapport avec la production et la distribution de contenus.
_____________________________________ 13h00 : Accueil des participants 13h15-13h30 : Ouverture pa... more _____________________________________ 13h00 : Accueil des participants 13h15-13h30 : Ouverture par Lila Zeller 13h30-14h30 : Session 1-Historiographie de la discipline historique-Présidée par Élodie Lauret • Lila Zeller : De l'internationalisation des sciences à la fondation du Comité International des Sciences Historiques. • Marc Tomas : Enquête historiographique sur l'apport des historiens des sciences dans l'institutionnalisation de l'histoire environnementale en France.
Article, 2023
Cet article propose de mettre en évidence, dans une approche critique, les ruses, les pratiques e... more Cet article propose de mettre en évidence, dans une approche critique, les ruses, les pratiques et les usages politiques en matière de régulation de l'audiovisuel. Présentée comme une attitude de clémence du pouvoir envers les médias illégaux, la tolérance administrative s'appréhende comme un danger imminent de répression qui plane sur la tête des éditeurs. Elle rejoint la cohorte de mécanismes diffus de musellement et de contrôle des structures audiovisuelles, le plus souvent légitimés par des enjeux de paix et de stabilité sociale. L'analyse du dispositif de régulation permet de comprendre les ressorts et la grammaire répressive telle qu'elle est déployée, en fonction des contextes sociopolitiques, offrant tout le loisir recherché par les pouvoirs en place pour tirer les ficelles en fermant ainsi temporairement ou définitivement les entreprises privées de communication audiovisuelle, jugées trop critiques et subversives à l'égard de l'establishment.
Les élections présidentielles de 2022 en France se sont accompagnées de plusieurs outils numériqu... more Les élections présidentielles de 2022 en France se sont accompagnées de plusieurs outils numériques de communication et de participation mobilisés par les candidats à l'adresse de leurs partisans et de leur électorat. Notre contribution se centre sur les sites web participatifs « M l'avenir », « Idées en commun » et « La France en commun » développés respectivement par le Rassemblement National, le Parti socialiste et le Parti communiste français. Cette recherche consiste à analyser le degré de participation citoyenne dans la construction des programmes des différents partis sur ces plateformes de contribution et de militantisme en ligne. Pour ce faire, nous avons réalisé une analyse de l'architecture du design des trois sites web. Cette démarche a été combinée à une analyse de contributions citoyennes de « M l'avenir » (n = 67) et de « La France en commun » (n = 1190). Les résultats de cette étude montrent que les plateformes s'apparentent à des outils de communication, lesquels favorisent la transformation des pratiques militantes au sein des partis politiques. Il ressort également de cette réflexion que la participation politique en ligne via les plateformes dédiées reste restreinte, voire limitée dans la mesure où elle est cadrée par le design et un processus dialogique vertical.
Communication à un colloque scientifique international, 2023
Campus universitaire de Troubiran Cayenne 9h Accueil des participants 9h15 Allocutions d'ouvertur... more Campus universitaire de Troubiran Cayenne 9h Accueil des participants 9h15 Allocutions d'ouverture 9h30 Conférence : La recherche en sciences humaines et sociales sur la pandémie de Covid-19
De consultant à journaliste, Bertrand Cabedoche est ensuite très rapidement devenu enseignant-che... more De consultant à journaliste, Bertrand Cabedoche est ensuite très rapidement devenu enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication. Titulaire de la chaire Unesco en Communication internationale à l’université Grenoble Alpes, président du réseau mondial Orbicom des chaires Unesco, il a ainsi fortement contribué au rayonnement de la discipline hors des frontières françaises. La masse critique de ses travaux de recherche révèle des inflexions épistémologiques, théoriques, conceptuelles et méthodologiques justificatives d’un état provisoire du monde de la recherche en la matière. Au moment où prend fin sa carrière professionnelle, les présents mélanges ont pour finalité de rendre hommage à ce penseur critique, qui aura marqué d’une empreinte indélébile le champ des sciences de l’information et de la communication, à travers le monde.
À l’intérieur de tout groupe professionnel existent des relations, rapports sociaux qui peuvent ê... more À l’intérieur de tout groupe professionnel existent des relations, rapports sociaux qui peuvent être de l’ordre de l’interdépendance, voire de la domination. Le milieu journalistique, appréhendé en tant que champ au sens bourdieusien, n’échappe pas à cette réalité, se situant parfois au confluent du phénomène de l’intersectionnalité. L’ouvrage de Julie Sedel va au-delà des travaux pionniers sur la question de domination interne et externe du champ journalistique. Elle entend éclairer et cerner les modalités d’ascension hiérarchique des femmes et hommes dans le monde des médias. Sa focale d’analyse se situe au niveau de la « fabrique » d’un dirigeant de média national, en France. Ce qui lui permet par ricochet de se pencher sur les processus, ressources et capitaux valorisés par des journalistes pour évoluer ou s’imposer dans un poste. Pour ce faire, dans cet ouvrage issu de son Habilitation à diriger les recherches (HDR), l’auteur développe une approche méthodologique diversifiée. Celle-ci s’appuie notamment sur une analyse prosopographique de 93 dirigeant.e.s de médias nationaux en poste en 2016 (p. 50), à partir d’une quarantaine d’entretiens semi-directifs réalisés auprès de responsables de médias en activité ou ayant quitté leur poste, et de la consultation de trois fonds d’archives. Le « groupe patronal », analysé comme un « champ du pouvoir », se situe dans le prolongement de la sociologie des champs de Pierre Bourdieu. Cet ouvrage analyse les rapprochements des dirigeants de médias avec d’autres segments des élites économiques et politiques : l’absence d’étrangers et la quasi-absence de femmes, d’abord ; l’âge relativement élevé et le parcours d’excellence scolaire, ensuite (p. 18). Constitué de sept chapitres, cet ouvrage se situe dans le prolongement des travaux de Remy Rieffel, Erik Neveu, Denis Ruellan, Roselyne Ringoot, Jean-Michel Utard, Nicolas Pélissier, Pierre Bourdieu sur la sociologie des professions. Il met en évidence les logiques et modalités d’ascension dans le circuit de la gérance des groupes de médias. Le modèle d’analyse construit à partir de la sociologie des acteurs de groupes médiatiques conçoit le champ médiatique comme un « espace carrefour » (p. 18), c’est-à-dire qu’il se situe à l’intersection des grands groupes privés, du journalisme et de l’édition, de la haute fonction publique et des cabinets ministériels, du monde intellectuel, universitaire et de la culture, du champ politique et des instances de régulation. Pour finir, cet ouvrage vient enrichir dans le contexte français le panel des travaux sur la sociologie des élites et du journalisme.
Docteur et maître de conférences en sciences de l’information et de la communication en poste à l... more Docteur et maître de conférences en sciences de l’information et de la communication en poste à l’Île de la Réunion dans une université française, Simon Ngono s’est formé dans son pays, notamment auprès de Thomas Atenga. Membre du comité scientifique du colloque, Simon Ngono partage les raisons pour lesquelles il considère que les échanges qui ont eu lieu à Yaoundé traduisent une mobilisation historique. L’enjeu impliquant tout créateur et créatrice de contenus soucieux de son engagement citoyen est d’agir positivement sur la puissance des réseaux sociaux. Leurs usages multiples et omni-présents échappent à tout contrôle, y compris étatique, hors censure et mise en péril de droits fondamentaux comme la liberté d’expression. S’engager vers plus de responsabilité et d’auto-régulation, c’est agir pour un avenir plus serein. Le 30 septembre 2022, une charte de bonne conduite a vu le jour à l’issue de la tenue de la 1ère édition du colloque « Médias en ligne, médias non alignés », organisé à Yaoundé par l’Association des Blogueurs du Cameroun.
La fin d’année 2019 a été marquée par la survenue d’une pandémie mondiale hautement mortelle. En ... more La fin d’année 2019 a été marquée par la survenue d’une pandémie mondiale hautement mortelle. En effet, si des informations officielles indiquent que la Covid-19 est apparue en Chine, le virus n’est cependant pas resté cloisonné dans ce pays. Le Cameroun a enregistré ses premiers cas, le 26 mars 2020. Depuis lors, le sujet cristallise les attentions au sein des médias toutes tendances confondues. Le questionnement au cœur de ce travail se présente comme suit : quel type de cadrage bénéficie le sujet de la Covid-19 au sein des débats télévisés ? Quelles catégories d’acteurs sont convoquées par l’instance médiatique pour discuter de la question ? Par quels registres discursifs les acteurs en parlent ?
Se situant au confluent des travaux en lien avec les approches communicationnelles du cadrage et celles constructivistes médiatiques (Gauthier, 2005 ; Charron, 2009 ; Veron, 1981), la présente contribution analyse comment la Covid-19 a été traitée et mise en discussion à travers les structures audiovisuelles camerounaises. Pour ce faire, un corpus de 21 émissions de débats télévisés dominicaux couvrant la période mars-mai 2020 a été constitué. Le choix a été porté sur Canal presse et 7hebdo, deux émissions de débats télévisés respectivement diffusées à Canal 2 international et Spectrum television 2 (STV2). Des entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de présentateurs de ces émissions télévisuelles. L’objectif était de mettre en évidence les trajectoires professionnelles des journalistes ayant traité de la Covid-19. La démarche d’analyse mobilise plusieurs approches. Il s’agit notamment du traitement de contenu de type catégoriel (Amey, 2009), celle thématique (Bardin, 2013), et l’expertise des registres de discours avec un accent sur l’étude des polémiques (Amossy et Burger, 2011 ; Oléron, 1995 ; Plantin, 2003).
Les résultats provisoires de cette recherche mettent en évidence un glissement des pratiques éditoriales avec les questions de santé bénéficiant d’une valorisation plus accrue pendant que les autres sujets « culte » (politique, société, sport) de ce type de programmes sont relégués au second plan. Il convient de préciser qu’en temps ordinaire, la santé fait partie des « objets subalternes (Tatchim, 2012 : 145) du champ journalistique camerounais. Afin de discuter autour de la Covid-19, les instances médiatiques ont surtout invité les hommes politiques au détriment des experts et spécialistes du domaine de la santé. Ce qui, en réalité, pose le problème de la légitimé de ceux qui s’expriment sur la Covid-19 et rejoint d’une certaine manière l’idée de la « consécration médiatique » (Bourdieu, 1996 ; Neveu, 2019) de certains acteurs peu reconnus par leurs pairs. Il est dès lors question de repenser l’expertise en santé, discuter des logiques de son instrumentalisation et par conséquent questionner la légitimité des acteurs sollicités par les instances médiatiques.
Cette recherche révèle également que la dynamique de discussion est dominée par des chroniques sur les « affaires » (à l’instar de celles relatives au Covidgate relativement aux soupçons de détournements des fonds alloués par la lutte contre cette crise pandémique, ou l’initiative Cameroon Survival - Survie Cameroun, une initiative de collecte de fonds engagée par le parti de l’opposition Mouvement pour la renaissance du Cameroun - MRC). Les échanges sont également dominés des discours polémiques sur la gestion politiques de la pandémie plutôt qu’informatifs au sujet de la crise sanitaire elle-même. Ils révèlent une certaine « conflictualité en discours » (Oger, 2012) et se traduisent le plus souvent par des injures dans les arènes médiatiques.
Ce traitement fantasmagorique de la Covid-19 est surtout symptomatique du défaut de spécialisation des journalistes camerounais. D’ailleurs, l’étude révèle enfin que la majorité des journalistes ayant présentés les débats télévisés dominicaux au sujet de la Covid-19 ne sont pas spécialisés dans le domaine du journalisme scientifique, voire de santé. Ils ont reçu une formation préalable (Comby, 2009) de « généraliste », qui fait d’eux des « journalistes touche-à-tout » (Yaméogo, 2020). La production de contenu de l’information scientifique et sanitaire constitue un défi majeur dans le contexte camerounais où des déficits en journalistes scientifiques (Atenga, 2015 ; Mbarga, 2011 ; Peters, 2012) se révèlent importants, avec des incidences sur l’éthique et la déontologie journalistique.
En suivant le mouvement tracé par l’intitulé de ce séminaire de recherche, nous invitons les cher... more En suivant le mouvement tracé par l’intitulé de ce séminaire de recherche, nous invitons les chercheuses et chercheurs à interroger et étudier les notions d’hétérogénéité, d’hybridation et de créolisation au sein de leur discipline respective. Nos objets d’études – en particulier les deux derniers termes – se définissent par le passage, la mise en contact ou la rencontre. Ce sera précisément ces dimensions sous lesquelles sera placé ce séminaire qui tendra à faire dialoguer, échanger et se croiser ces notions, les approches, les disciplines et les objets d’étude. Comment une hétérogénéité première et apparente se résout-elle en des processus de négociations ? Si l’hétérogénéité renvoie au caractère irréconciliable d’un certain nombre d’éléments, l’histoire, l’origine des notions d'hybridité et d’hybridation –issues de la biologie – en sciences sociales sont marquées par la traversée disciplinaire. La créolisation, quant à elle, est définie par Édouard Glissant (1993) comme un processus de création de phénomènes inattendus. De son côté, Françoise Vergès (2002) affirme que la créolisation ne saurait être « le produit d'une opposition de contraires qui s'excluent » mais « une combinaison complémentaire, un passage, une transformation, une pluralité […] ». Si cette définition de la créolisation n’est pas la seule, cette « combinaison complémentaire », l’idée de « passage », de « transformation » et de « pluralité » désignent avec acuité la façon dont nous proposons d’envisager le concept durant ce séminaire. Renvoyant à une réalité à la fois anthropologique et sociale, nous invitons les participants à penser les implications et applications de la créolisation dans leurs champs disciplinaires et au sein de leurs objets de recherches. Cette définition a aussi le bénéfice, dans notre perspective, de mettre l’accent sur ce lien, cette jonction, ce passage, ce processus de métamorphose qui intéresse tant notre démarche.
Trois axes de réflexions sont au cœur de cet argumentaire :
- Axe 1 : Hybridation des disciplines et questionnements épistémologiques,
- Axe 2 : Discours, langage, texte et société, théorie décoloniale
- Axe 3 : Nature, culture, écologie (dé)coloniale : le paysage au carrefour des disciplines et des sociétés
Depuis les travaux d’Harold Innis appuyés par ceux de Mc Luhan, les Technologies de l’information... more Depuis les travaux d’Harold Innis appuyés par ceux de Mc Luhan, les Technologies de l’information et de la communication (TIC) sont portées par une idéologie rétiologique. Celle-ci appréhende les TIC comme des moteurs du changement social. Cet article développe un regard beaucoup plus critique, en s’appuyant sur les usages des réseaux sociaux par les candidats à l’élection présidentielle de 2018 au Cameroun. L’analyse appliquée ici démontre que les réseaux sociaux notamment Twitter sont au service des choses classiques, à savoir le culte de la personnalité, la propagande et les batailles d’occupation de l’espace numérique. Dans le contexte camerounais, le recours à Twitter pour la campagne politique électorale s’est enfin accompagné de pratiques perverses comme le détournement de vidéos à des fins de diversion et de manipulation de l’électorat numérique.
Chapitre d'ouvrage collectif, 2022
En Afrique subsaharienne francophone, Jean-Chrétien Ekambo est considéré comme l'un des généalogu... more En Afrique subsaharienne francophone, Jean-Chrétien Ekambo est considéré comme l'un des généalogues des Sciences de l'information et de la communication (SIC). Penseur critique, les travaux menés depuis la décennie 1970, marquent de son empreinte le champ des sciences humaines et sociales. De l'analyse institutionnelle des médias à l'anthropologie, la philosophie et la psychologie de la communication en passant par l'épistémologie, ses recherches travaillent plusieurs domaines dans la discipline. Loin d'être une hagiographie, voire une exégèse, la présente contribution met en évidence son apport pour le développement d'une approche communicationnelle critique, à partir d'une herméneutique des paradigmes de communication. Elle rend également hommage à ce chercheur infatigable, qui a beaucoup oeuvré pour l'internationalisation des SIC africaines dans la communauté scientifique-monde.
Chapitre d'ouvrage, Mar 11, 2022
Cette recherche analyse les stratégies d’acteurs ainsi que les modèles socio-économiques qui émer... more Cette recherche analyse les stratégies d’acteurs ainsi que les modèles socio-économiques qui émergent de la présence numérique des journaux camerounais. Elle est réalisée à partir des entretiens semi-directifs réalisés auprès de responsables de médias, de l’articulation entre l’observation ethnographique en ligne et hors ligne combinée à l’analyse de contenu. Les résultats démontrent comment éditeurs de presse et journaux procèdent à la mutualisation et à la diversification des contenus éditoriaux afin de se positionner sur les réseaux socionumériques. Sur cet aspect, les conclusions de ce travail soulignent que les dispositifs techniques d’abonnements à des plateformes d’achat de contenus s’inscrivent dans des stratégies de captation et de (con)quête de nouvelles niches d’audiences en ligne. L’étude met également en évidence une politique discriminatoire des prix offerts aux publics selon les formats, à savoir : un coût moins élevé (pour le support numérique) et un coût élevé (concernant la version papier).
Book review, Jan 1, 2022
Dans le champ des Sciences de l’information et de la communication (SIC) en France, Fabien Liénar... more Dans le champ des Sciences de l’information et de la communication (SIC) en France, Fabien Liénard et Sami Zlitni se sont imposés à travers leurs travaux sur la question de la communication électronique. Ils ont notamment organisé plusieurs colloques scientifiques internationaux sur cette thématique et dirigés conjointement des ouvrages collectifs. Depuis quelques temps, toujours au sein de l’unité mixte de recherche 6266 (CNRS) de l’Université Le Havre Normandie, les deux s’intéressent dorénavant à la problématique de la trace numérique, appréhendée à partir du paradigme de l’homme-trace. Concept développé par Béatrice Galinon-Mélénec pour traduire le fait que l’homme est à la fois producteur de traces et produit de traces ou, plus précisément, de signes-traces. Le présent ouvrage s’inscrit dans une nouvelle collection de leurs travaux, portant sur la thématique « communication et traces numériques ». Son ambition est de sortir des considérations simplistes autour de la question de l’homme-trace et de saisir celle-ci à partir de terrains empiriques. Pour ce numéro inaugural, les chercheur.e.s sollicité.e.s ont été invité à discuter de la trace numérique à partir de leurs travaux, de leurs perspectives. Ce livre collectif est composé de huit chapitres. Sept sont ancrés en Sciences de l’information et de la communication, et un est issu des sciences du langage. La présente recension met en lumière les subtilités de la pensée développée par chaque contributeur et apporte un regard critique sur l'ensemble de l'ouvrage.
La science fonctionne avec des normes, des pratiques sociales. Elle s'appuie sur un ensemble de p... more La science fonctionne avec des normes, des pratiques sociales. Elle s'appuie sur un ensemble de procédures et de postures qui permettent de « conduire la recherche en sciences sociales » (Becker, 2002) et de saisir la réalité sociale. Certains travaux (Berger, Luckmann, 1996 ; Watzlawick, 1978) insistent sur le fait que la réalité sociale relève d'une construction et cette dernière étant elle-même déterminée par le rapport du chercheur au terrain, à son environnement de travail et au contexte sociopolitique. Ce dernier a des répercussions sur le travail de recherches. La question de terrain « sensible » est corrélée à celle des « obstacles épistémologiques » (Bachelard, 1938) que le chercheur doit
... (11)-David PA (1985), "Clio and the economics of QWERTY", American Economic Review,... more ... (11)-David PA (1985), "Clio and the economics of QWERTY", American Economic Review, 75, Pp 332-37. ... (14)-www.larecherche.fr. (15)-Nathalie Sonnac et Jean Gabszewicz, l'industrie des médias, 2006, Paris, édition la découverte, P. 51. (16)-Le Guel F, T Pénard et R Suire ...
Book review, May 1, 2021
Le journalisme est-il « un » ou « multiple » ? Relève-t-il d'une catégorisation homogène ou hétér... more Le journalisme est-il « un » ou « multiple » ? Relève-t-il d'une catégorisation homogène ou hétérogène ? Ces questions font toujours débat dans le champ disciplinaire de la sociologie du journalisme. Elles sont d'autant plus complexes à examiner depuis que tous les secteurs de la société sont conquis par la numérisation. L'ouvrage collectif dirigé par Henri Assogba s'invite donc à ce débat. Il propose une analyse des enjeux liés aux journalismes spécialisés à l'ère numérique. Fruit d'un colloque international du réseau Théophraste réunissant les écoles et instituts de formation en journalisme, tenu à l'Université Laval (Québec) du 10 au 12 octobre 2018, il s'articule autour de douze contributions. Celles-ci offrent un regard croisé des mutations et du caractère ambivalent des journalismes dans un contexte marqué par l'emprise du numérique. Les textes du présent ouvrage proviennent de certains pays d'Afrique (notamment le Burkina Faso), d'Europe (Belgique, France), d'Amérique du Nord (Québec). Les reconfigurations contemporaines des journalismes présentées peuvent se lire en trois principaux axes de réflexion, distinguant les enjeux selon qu'ils se présentent liés aux spécialisations fonctionnelles, thématiques ou géographiques.
Cette recherche montre comment Twitter devient de plus en plus un espace de déclaration de candid... more Cette recherche montre comment Twitter devient de plus en plus un espace de déclaration de candidatures pour les candidats lors des campagnes électorales au Cameroun. En ce sens, le questionnement au cœur de cette étude se présente comme suit : la mise en scène moderne de la présentation de candidatures sur les réseaux sociaux favorise-t-elle une modernité au niveau du contenu et des pratiques ? Afin de répondre à cette préoccupation, plusieurs démarches méthodologiques sont mobilisées, à savoir : l’ethnographie de ce qui se passe « on line » et « off line », l’analyse de contenu. Au-delà de la sociologie des usages des Technologies de l’information et de la communication (TIC), des régimes de visibilité numérique, l’idée est de proposer un regard critique du recours aux technologies numériques à des fins de campagnes politiques électorales en contexte camerounais. Ce travail s’intéresse plus particulièrement à l’analyse des stratégies et modes de déploiement numérique de certains candidats à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 au Cameroun. L’étude a porté sur une observation passive des comptes Twitter des candidats dits « androïd » à l’instar de Paul Biya, Cabral Libii, Maurice Kamto et Joshua Osih et s’est déroulée du 22 septembre 2018 au 6 octobre de la même année. Les résultats de ce travail insistent, entre autres, sur le fait que l’usage des TIC, et plus particulièrement Twitter, a pour ambition de pallier au déplacement de terrain et de rencontre de la population que les candidats doivent normalement effectuer et faire. Cette recherche s’inscrit dans l’approche critique des médias numériques. L’élargissement de l’espace de la campagne politique électorale favorisé par les réseaux socionumériques ne conduit guère à une diversité de l’offre et des pratiques politiques. L’étude souligne que Twitter est au service des choses très classiques comme le culte de la personnalité, la propagande qu’on observe au niveau de l’espace politique traditionnel.
Depuis les indépendances, l’un des projets politiques de la plupart des Présidents africains a ét... more Depuis les indépendances, l’un des projets politiques de la plupart des Présidents africains a été de s'engager dans la construction de l’État-nation. Si on peut louer les efforts faits par les Chefs d’État africains qui, pour la plupart, ont inscrit la question de la promotion de la diversité culturelle dans leurs Constitutions, il faut tout de même reconnaître que les résultats d’un tel projet restent mitigés. L’objectif de cette contribution est d’analyser le rôle des médias dans l’expression de la diversité culturelle au Cameroun. Ceci dans la mesure où les médias sont considérés comme acteurs incontournables de la promotion et de la valorisation du « vivre-ensemble ». Les résultats de l’analyse de 227 émissions de débats télévisés (Canal presse et Droit de réponse) révèlent que les médias n’incarnent pas la diversité culturelle à travers leurs programmes (référence à l’invisibilité médiatique de certaines minorités à l’instar des « anglophones ») et que les discours qui y sont véhiculés sont souvent de nature haineuse, ethnocentriste et fondés sur la stigmatisation de l’autre.
Comme à l'apparition d'une technologie, qu'elle soit nouvelle ou réactivée, le débat est souvent ... more Comme à l'apparition d'une technologie, qu'elle soit nouvelle ou réactivée, le débat est souvent polarisé autour des effets induits en terme de transformation / mutation. L'intelligence artificielle n'enchape pas à cette tendance. Dans les travaux de Norbert Wiener sur la
Communication au colloque scientifique international de Yaoundé sur Les enjeux des industries culturelles et créatives pour le développement de l'Afrique , 2022
Depuis la Constitution de 1996, l’architecture politique et institutionnelle de l’État au Camerou... more Depuis la Constitution de 1996, l’architecture politique et institutionnelle de l’État au Cameroun est dominée par la référence à l’Unité nationale. Du fait de la colonisation, le pays, dans sa configuration géo-politique francophone/anglophone, se définit comme une « République une et indivisible». La crise anglophone resurgie en 2016, relativement aux revendications autonomistes, remet en cause les discours officiels sur l’Unité et l’identité nationales. Depuis lors, de nombreux discours parfois divergents sur l’identité, le vivre-ensemble émergent et sont en circulation dans les structures médiatiques. Dans cet environnement, comment la référence à l’ « Autre » et « Nous » est articulée et à quoi se réfère-t-elle dans les discours médiatiques ? Cette communication étudie les constructions médiatiques de l’altérité, en s’appuyant sur le contexte de la crise anglophone au Cameroun. Il est précisément question de mettre en évidence les formes et modes de discours à l’œuvre dans la dialectique de la construction de l’État camerounais. L’analyse socio-discursive mobilisée (Amossy, 2012) a été combinée à l’examen du discours critique (Foucault, 1971). Pour ce faire, un corpus d’émissions télévisuelles, couvrant la période 2016-2018, a été constitué. La présente proposition montre que les médias sont des vecteurs de production et de diffusion des discours de haine à l’égard de l’ « Autre ». Car ils véhiculent en leur sein des discours de stigmatisation, en essayant de construire la figure de l’anglophone comme relevant de « l’étrangéité » (Cabedoche, 2005). L’étude révèle enfin comment l’État central interfère dans le débat identitaire, à travers des « procédures d’exclusion », des méthodes de containment de certains discours et acteurs dans l’espace public médiatique camerounais. Il est question pour lui de neutraliser la parole sur la sécession à travers des procédés de diabolisation, en tentant en même temps de perpétuer « la fiction d’un consensus » (Tatchim, 2020) identitaire au Cameroun.
L’objet de la présente contribution est d’appréhender les modes d’appropriation des réseaux socio... more L’objet de la présente contribution est d’appréhender les modes d’appropriation des réseaux socionumériques en général et de Facebook en particulier en tant que vecteur de communication aux mobilisations collectives des camerounais de l’étranger. En analysant la manière dont la « diaspora connectée » camerounaise investie des espaces en ligne et hors ligne, cette réflexion tente aussi de mettre en évidence les modalités de protestation et formes discursives à l’œuvre. Il résulte que les modes d'action examinées sont favorisées par un contexte politique autoritaire au Cameroun et des acquis démocratiques des sociétés d’accueil. La recherche démontre enfin que les mobilisations collectives des camerounais conduisent à la tenue dans la diaspora d’un procès sur la marche du pays et sont dominées par des considérations politiques et identitaires.
Mes recherches consistent en une relecture critique du concept d’espace public tel qu’il a été in... more Mes recherches consistent en une relecture critique du concept d’espace public tel qu’il a été initialement formulé par Jürgen Habermas, puis réapproprié par les SIC. Elles s’appuient en effet sur un travail de terrain, essentiellement consacré aux débats télévisés, considérés comme forme d’espace public. Ces recherches interrogent en profondeur les dynamiques de discussion dans l’espace public médiatique et les jeux croisés d’acteurs. Par ailleurs, mon parcours de recherche s’intéresse à l’analyse des usages et pratiques individuelles et/ou collectives des dispositifs numériques, à l’instar des réseaux socionumériques. Cet aspect permet de réfléchir sur les formes numériques de mobilisation en contexte politique autoritaire. L’intervention revient également sur notre itinéraire de chercheur (du Cameroun en France) et discute des apories théorétiques et méthodologiques à affronter, surtout lorsqu’on travaille sur les terrains africains en général et camerounais en particulier où « les objets, les théories et méthodes scientifiques sont faiblement légitimés » (Atenga, 2019).
Proposition de communication à un colloque international, 2019
Au lendemain de la décennie 90, de nombreux pays africains ont connu l'ouverture de l'espace poli... more Au lendemain de la décennie 90, de nombreux pays africains ont connu l'ouverture de l'espace politique et la « libéralisation » du secteur médiatique. Cette dernière s'est traduite par l'assouplissement du corset juridique et politique autoritaire et une multiplication des médias suite à un ensemble de mutations opérées tant sur le plan législatif que sur la nature du régime politique. Au cours de cette période, le Cameroun s'est engagé sur le chemin de la démocratie et a adopté un régime libéral. Ainsi, des lois liberticides sur les médias (censures administratives, autorisation préalable, lois sur la subversion, etc.) ont été supprimées. Mais depuis quelques années, nous observons de nombreuses atteintes à la liberté de la presse par le pouvoir en place : emprisonnements, bastonnades et intimidations des journalistes (Atenga, 2005). Ce qui laisse à penser à un retour des formes de censure dans un pays où la liberté de la presse est consacrée par la Constitution. Notre hypothèse est que la « libéralisation » du secteur médiatique reste de l'ordre du déclaratif institutionnel et que celle-ci, consacrée par une ouverture modérée du secteur privé, est, parallèlement, marquée par des rémanences de la censure et du contrôle étatique sur la presse écrite. Notre communication s'appuie sur des données empiriques et sur une analyse des (re)configurations actuelles du contrôle étatique de la presse. Nous nous intéresserons aussi à l'ingénierie et aux renouvellements des modalités de la surveillance et de la punition de la presse écrite dans le contexte « post-libéral » camerounais. Ce travail s'appuie sur une observation du champ médiatique camerounais depuis la période de « libéralisation » (1990) jusqu'à nos jours. L'étude porte sur les villes de Douala et de Yaoundé, considérées comme les plus grandes villes du pays et où sont implantées la plupart des médias.
Notre travail porte sur les stratégies de constitution d’un espace public de débat télévisé dans ... more Notre travail porte sur les stratégies de constitution d’un espace public de débat télévisé dans le contexte camerounais. En effet depuis l’avènement du pluralisme, les médias rivalisent d’ingéniosité pour se positionner dans le marché médiatique. La multiplication des dispositifs de débat à la télévision participe de cette dynamique. Au cours de ceux-ci, divers acteurs peuvent se retrouver pour discuter des sujets d’actualité mis en débat par les instances médiatiques. C’est cette dynamique symbolique et structurelle fondée sur le principe de la délibération et de la parole critique que nous qualifiions ici d’espace public même si ce dernier ne saurait se réduire aux seuls débats télévisés (Neveu, Bastien, 1999 ; Abé, 2006).
La question de ce travail est la suivante : comment se constitue et se structure cette forme d’espace public dans un pays encore en phase de démocratisation ? Ce questionnement amène à une conceptualisation de l’espace public de débat télévisé tant au niveau de son organisation, de sa structuration et des enjeux qu’il revêt auprès des différents acteurs qui y opèrent. Afin de mettre notre objet d’étude au travail, nous convoquons la théorie des champs de Pierre Bourdieu (1966 ; 2000), celle relative aux travaux de Luc Boltanski (1991) et l’analyse stratégique de Michel de Certeau (1990). Notre analyse porte sur trois débats télévisés camerounais. Il s’agit de : Canal presse, Scènes de presse et 7Hebdo. Le premier est diffusé dans la télévision nationale et les deux derniers dans les chaînes privées du Cameroun. Ce choix est guidé par les critères suivants : ancienneté (au moins dix ans), caractère délibératif et leur popularité. L’étude s’inscrit dans une approche diachronique, 2005-2015.
Parlant enfin du cadre méthodologique de ce travail, il convient de préciser que nous concevons l’espace public de débat télévisé comme un champ de pouvoir. C’est-à-dire basé sur des interactions stratégiques et où des acteurs sont mus par des intérêts spécifiques liés à leur position sociale. Nous optons pour une hybridation des démarches de collecte de données. Dans ce travail, nous croisons trois démarches d’analyse à l’instar de l’analyse quantitative et diachronique (Charaudeau, 2009 ; Bardin, 2007, De Bonville, 2006), une analyse qualitative des discours (Charaudeau, 1997 ; Moirand, 2008) et les entretiens semi-directifs (Kaufmann, 2011). Au final, la présente communication s’appliquera à présenter, dans les détails, les contours et les articulations du dispositif méthodologique que nous entendons mobiliser dans le cadre de ce travail de recherche.
La présente communication a pour objet de présenter succinctement les enjeux de notre travail de ... more La présente communication a pour objet de présenter succinctement les enjeux de notre travail de thèse en cours portant sur les stratégies de constitution d’un espace public de débat télévisé au Cameroun. Elle se focalise sur l’état de la problématisation, laquelle tente d’expliciter les logiques et dynamiques socio-politiques au cœur de l’émergence de l’espace public dans un pays, qui a connu une longue période de monopole et qui est marqué par une sorte de «liminalité démocratique». Afin de mettre notre objet d’étude au travail, le cadre théorique conçoit les débats télévisés comme espace relationnel, marqué par des jeux de rapport de force, d’opposition entre les différents acteurs socialement situés et dont les modes d'action s'inscrivent dans un environnement structurel spécifique. La démarche méthodologique, telle qu’en cours d’élaboration, est aussi proposée et discutée.
Indignation en ligne : vers une analyse des (nouvelles) modalités et pratiques socio-numériques d... more Indignation en ligne : vers une analyse des (nouvelles) modalités et pratiques socio-numériques des camerounais
La présente communication problématise la mobilisation des camerounais dans les réseaux sociaux et les nouvelles pratiques socio-numériques à l’œuvre. Exceptés les cas d'insécurité et de terrorisme depuis 2014, le Cameroun a connu de la période d'été 2015 à celle d'hiver 2016, une série de scandales se traduisant par des disparitions et enlèvements d'enfants, des assassinats à répétition d'enfants, la mutilation de leurs corps et la profanation des tombes. Le phénomène qui débute à Mimboman, un quartier populaire de la capitale politique Yaoundé, se déporte dans le chef-lieu de région de la Menoua, Dschang avant de faire aussi de la capitale économique, Douala, le théâtre de ses opérations. Au cours de la période ici évoquée, ce phénomène conduit à de nombreuses disparitions d'enfants et à un nombre considérable de décès. Officiellement, aucun bilan ne permet de juger véritablement de l'ampleur d'un tel phénomène. Mais la triangulation de sources opérées à travers les chiffres de la presse et ceux de certains chercheurs, à l'instar de Vincent Sosthène Fouda, porte à 60 décès et à près de 30 disparitions constatées au sein des familles au cours de la même période.
Malgré ces données statistiques, les violences des droits humains, qui sont orientés vers des couches vulnérables (enfants de 2 à 5 ans ; et les filles âgées entre 12 et 20 ans) de la population camerounaise, n'émeuvent guère les autorités politiques du pays. La quasi-totalité d'entre elles ayant marquées une indifférence à l'égard de telles pratiques. Il faut préciser que même le porte-parole du gouvernement souvent prompt à multiplier les communications gouvernementales n'en avait pas fait une. Dans un pays où le contrôle social direct et/ou indirecte sévit toujours, malgré la situation dite de « démocratisation » depuis les années 1990 et la domestication des élans protestataires par la cooptation et/ou par diverses modalités de répression, c'est internet qui s'est transformé en lieu d'indignation face à ce que les populations ont fini par considérer comme le « business des "pièces détachées" » (Ebang Ondo, 2010), ou s'inscrivant comme exigence des sectes et des loges (Ateba Eyené, 2013) au Cameroun. Notre ambition n'est pas véritablement de nous attarder sur la détéritorialisation, laquelle montrerait que si le contrôle social est présent, le monde numérique, lui, peut offrir de nombreuses possibilités d'expression.
Au Cameroun, internet constitue un champ d'étude suscitant un grand intérêt pour les chercheurs s'intéressant tant aux usages (Wame, 2005) qu'à l'avènement et aux politiques publiques (Atenga, 2012) liées à cet outil de communication. Mais, il faut relever que les orientations de recherche sur internet et ses usages au Cameroun concernent jusqu'ici le domaine religieux (Mouthe, 2015), celui du journalisme et les transformations des normes et pratiques y relatives (Ngounou, 2010 ; Madiba, 2011) ; et dans une moindre mesure, se rapportent à la communication politique mobile (Atenga ; Edimo, 2015). Or, internet connaît un développement important et tend à devenir le lieu d'expression, de prise de position des usagers camerounais sur des sujet divers et souvent ceux en relation avec le contexte sociopolitique du pays. C'est le cas des sujets sociaux concernant les disparitions d'enfants que les internautes camerounais ont fini par ériger en débat public sur les réseaux sociaux, vis-à-vis desquels le président camerounais développe une certaine « phobie » , si l'on se réfère à son discours à la jeunesse de février 2015.
Partant des cas d'assassinats d'enfants disparus, assassinés ou décapités, quel rôle l'outil internet a-t-il joué dans les processus de mobilisation? Sur quoi reposaient ces processus de mobilisation ? En quoi l'usage de cet outil a-t-il permis d'observer et/ou de voir émerger de nouvelles dynamiques et initiatives citoyennes dans le contexte camerounais ?
À partir d’une analyse d’un corpus de données (publié entre août 2015 et mars 2016) constitué de publication d’internautes (posts, commentaires, partages de photos et/ou de vidéos, etc.), nous examinons la façon dont les camerounais se sont mobilisés au sein des réseaux sociaux et les nouvelles pratiques socio-numériques, qui semblent avoir émergées à partir de leurs modes de déploiement autour de ce qu’ils ont indistinctement appelé « crime rituel ». Ce travail comprend trois articulations. La première précise les enjeux du cadre conceptuel marqué par la sociologie des usages (Jouet ; Proulx) et des pratiques et/ou « arts de faire » (De Certeau, 1990) des camerounais en rapport avec internet. La deuxième se propose de faire une lecture diachronique et synchronique de l'avènement d'internet au Cameroun et de ses usages préférentiels. Dans la dernière articulation, nous procéderons à la présentation des résultats de notre démarche empirique et à une analyse de ceux-ci. Notre discuterons alors des enjeux d'internet comme « de nouveaux lieux et de nouvelles formes d’expression » (Kondratov, 2015, p.16) au sein desquels les camerounais expriment leur indignation.
Mots clés : indignation, internet, réseaux sociaux numériques, pratiques, Cameroun.
Bibliographie indicative :
Alexander Kondratov, Ancrage politique des dispositifs socionumériques de communication dans la société russe postsoviétique, thèse de doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication, Université Grenoble Alpes, 2015.
Alice Ngounou, Internet et la presse en ligne au Cameroun. Naissance, évolution et usages, éditions l'Harmattan, 2010, 210p.
Baba Wame, Internet au Cameroun : les usages et les usagers. Essai sur l'adoption des Technologies de l'Information et de la Communication dans un pays en voie de développement, thèse de doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication, Université de Paris II (Panthéon-Assas), 2005.
Charles Ateba Eyené, Crimes rituels, loges, sectes, pouvoirs, drogues et alcools au Cameroun : les réponses citoyennes et les armes du combat, 2013, 228p.
Georges Madiba, « Mutations socioprofessionnelles et enjeux du cyber-journalisme dans l'espace public au Cameroun », revue Les enjeux de la communication, 2011.
Gildas Mouthe, « Catholicisme et usages religieux d'internet au Cameroun », revue Tic et société, vol. 9, N° 1-2, 1er sem. 2015/2è sem. 2015.
Jean Elvis Ebang Ondo, Manifeste contre les crimes rituels au Gabon, Paris, éditions l’Harmattan, 2010.
Josiane Jouet, « Retour critique sur la sociologie des usages », revue Réseaux, n°100, vol. 18, 2000, pp.487-521.
Michel de Certeau, L’invention du quotidien, tome I : Arts de faire, Paris, éditions Folio essais, 1990, 347p.
Serge Proulx, « La sociologie des usages,et après ? », Revue Française des Sciences de l’Information et de la Communication.
Thomas Atenga, Jean Edimo Wangue, « Le Président me parle par texto : semiosis des usages du sms en régime autoritaire à partir du cas camerounais », revue Les enjeux de la communication, 2015.
Thomas Atenga, « De la DCTI au CENADI : logiques endogènes et contraintes exogènes de la politique publique de l'informatisation du Cameroun depuis 1966 », revue Tic et société, vol. 5, n°2-3, 2è sem. 2011/1er sem. 2012.
Journée Jeunes Chercheurs en SIC -GERiiCO -10ème édition 26 mai 2016 / 8h30 -17h15 8h30 -B1.412 :... more Journée Jeunes Chercheurs en SIC -GERiiCO -10ème édition 26 mai 2016 / 8h30 -17h15 8h30 -B1.412 : Accueil des participants 9h00 -B1.406 : Ouverture de la journée Stéphane Chaudiron (Directeur du laboratoire GERiiCO), Catherine Maignant (Directrice de l'Ecole Doctorale) 9h15 -B1.406 : La question de la donnée : nouveau paradigme mais nouvelles questions et problématiques Bruno Bachimont, Université de Compiègne
Au courant de l'année 2010, le Cameroun comme la plupart des pays africains, a célébré avec faste... more Au courant de l'année 2010, le Cameroun comme la plupart des pays africains, a célébré avec faste le cinquantenaire de son accession à l'indépendance. Au-delà des festivités, le débat autour du rôle et de la place des héros dans l'accession du pays à l'indépendance a ressurgit au sein de l'espace public. Dans un contexte sociopolitique où le martyr est dévalorisé et cantonné à la seule "mémoire villageoise" (Mbembe, 1984) et où l'histoire enseignée dans les écoles a été victime de la "falsification de la mémoire par le vainqueur" (Bazié , 2011), ce sursaut médiatique conduit à l'interrogation du rôle même du média dans la construction de la représentation sociale du martyr. L'idée centrale de cette communication s'oriente alors sur la façon dont les martyrs sont perçus dans les médias au Cameroun. Du coup, qui sont les martyrs camerounais ? Comment sont-ils traités dans les médias ? Ce discours médiatique sur le martyr est-il de nature à revaloriser les héros de l'indépendance au sein de l'opinion publique, en le ressuscitant de l'oubli dans lequel les autorités coloniales l'ont enterré (Pigeaud, 2011) et qui a été régulièrement entretenu par les pouvoirs postcoloniaux ? Pour répondre à de telles interrogations, le corpus est constitué d'un ensemble d'articles de presse camerounais. L'analyse des données se fonde sur la démarche qualitative et fait appel à l'approche constructiviste. Au sujet de cette dernière, il convient de préciser qu'elle s'intéresse au contenu des médias et traduit moins la réalité que le résultat de multiples négociations, qui caractérisent la construction de l'information médiatique. En dépit de cette faiblesse théorique, cette communication montre que la presse au Cameroun (pour la majorité) participè à la fabrique du martyr à travers un discours valorisant et légitimant des actions et idéologies de ceux qui ont versé de leur sang pour l'indépendance. De plus, au-delà de relayer les initiatives des hommes politiques (de l'opposition) et de la société civile, la presse prend position en interpellant les pouvoirs publics quant à la nécessité de reconnaitre les martyrs du pays.
Premier trimestre 2020, l’Europe, puis l’ensemble des continents dont l’Afrique ont subi de plein... more Premier trimestre 2020, l’Europe, puis l’ensemble des continents dont l’Afrique ont subi de plein fouet la vague pandémique de la Covid-19. Les discours mobilisés alors se révèlent de toute nature (prescriptive, anxiogène, critique), chez quelque acteur que ce soit (représentants de l’autorité et de l’action publiques, experts de la santé habilités par les académies, promoteurs patentés de la priorité économique, journalistes et consultants des médias classiques, influenceurs et usagers ordinaires des médias socionumériques…). Plus que jamais, cette logorrhée discursive, délivrée dans l’urgence et le court terme, témoigne de la fragmentation des espaces publics, en Afrique comme ailleurs, débordant largement de l’espace public classique tel que conçu par Jürgen Habermas il y a quelque soixante ans. Elle révèle une tendance déjà ancrée à l’entrée du troisième millénaire, qui voit un modèle pragmatique associer désormais les publics à la discussion sur les mesures à prendre et les comportements à adopter, face à la brutalité de la pandémie. Galvanisée par les opportunités d’échange offertes par le numérique, une exigence citoyenne dispute ainsi le surplomb des modèles précédents, une fois encore identifiés par Jürgen Habermas, à savoir le modèle technocratique, qui avait jusque-là imposé la légitimité écrasante du scientifique et le modèle décisionniste, qui érigeait le politique au premier plan du gouvernement des conduites. Le maître-mot de ces productions foisonnantes d’information est aujourd’hui l’interaction des acteurs, rendue de plus en plus complexe par la volubilité des statuts et sans que pour autant, les modèles d’action communicationnelle ne se soient débarrassés de toute domination, notamment celle de la communication politique. En réponse, en Afrique comme ailleurs dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, le maillage discursif s’exerce avec les opportunités du numérique, pour le pire dans le cadre anxiogène des discours complotistes et systématiquement relativistes quant à la gravité, voire l’existence de la pandémie, quitte à promouvoir n’importe quelles fake news. L’interaction agit également parfois de manière plus rassurante, dans le cadre cette fois des discours d’appropriation culturelle des comportements et prescriptions protectrices et, surtout, lorsque les messages se révèlent porteurs de solidarité et d’éducation aux médias. L’irruption de la pandémie en Afrique donne écho à toutes ces contradictions. Cet ouvrage collectif s’adresse à des étudiants, doctorants et chercheurs, voire décideurs, et, de manière générale, à toute personne soucieuse de saisir les principaux enjeux communicationnels en Afrique, à l’aune de la prise en compte de la pandémie de Covid-19 à partir de 2020. Il propose d’explorer scientifiquement la manière dont la pandémie a provoqué la construction des discours publics et la mobilisation des imaginaires sociaux, tant au niveau des décideurs politiques que des médias socionumériques, en passant par les médias classiques.
Ouvrage collectif
The advent of the Internet and the digital explosion have been accompanied by the phenomenon of o... more The advent of the Internet and the digital explosion have been accompanied by the phenomenon of online migration of media structures. This book analyzes the issues and modalities of appropriation of socio-numerical networks by the traditional media in Africa. The contributions highlight the way in which digital technology is reconfiguring the modes of organization, production and dissemination of content by the traditional media. They explore the socio-economic models that work the process of commodification of content in the era of digitization. The focus is on the digital deployment strategies of media producers and publishers. The use of digital technology is legitimized by the quest for new audience niches and economic profitability. Beyond the perceptible mutations in the economy of traditional media, the book brings back to the academic world the epistemological debate around the multiplication or persistence of generic archetypes of cultural and media industries. The hybridization of business models finally leads to refocus the reflection in terms of disjunctions and complementarities between traditional and digital media.
Hormis la radio et la télévision publique nationale, aucun des médias audiovisuels camerounais n'... more Hormis la radio et la télévision publique nationale, aucun des médias audiovisuels camerounais n'est en règle. L'ouvrage propose un décryptage du flou constitutif du système de régulation des médias. Il démontre que la tolérance administrative est une technique de musellement des acteurs médiatiques jugés hostiles à l'establishment. Cette recherche analyse comment le pouvoir exploite l'opacité juridique qui règne dans ce territoire et met aussi en évidence les jeux tactiques de certains promoteurs afin de se déjouer du contrôle étatique.
cette approche s'inscrit dans le domaine scientifique de la sociologie politique des médias, du droit de la communication et parallèlement, de l'analyse communicationnelle des régimes de continuité autoritaires.
L'espace public est à la fois un concept polysémique, contextuel et aux contours parfois flous. I... more L'espace public est à la fois un concept polysémique, contextuel et aux contours parfois flous. Il est analysé dans le contexte camerounais sous le prisme de l'une de ses formes : celle qui passe par la médiatisation et les dispositifs de débats à la télévision. Pour l'essentiel, l'ouvrage examine l'écologie de cette forme d'espace public au Cameroun, à partir de sa structuration, ses ressorts, et les logiques d'acteurs à l’œuvre. Se fondant sur les entretiens menés auprès de quelques journalistes locaux, le livre révèle que les jeux d'acteurs sont marqués par une certaine (inter)dépendance des acteurs sociaux et des journalistes opérant dans les débats télévisés, par des stratégies à visée mercatique des médias et la mise en avant d'un ego par les acteurs sociaux.
Le présent appel à contribution invite à réfléchir sur le rapport entre médias, réseaux socionumé... more Le présent appel à contribution invite à réfléchir sur le rapport entre médias, réseaux socionumériques et Covid-19 en Afrique. Il s'agit d'analyser le traitement médiatique de l'information sanitaire au sujet du Coronavirus ainsi que de réactualiser les questionnements relatifs à la spécialisation journalistique notamment en Afrique. Les contributions attendues visent à réfléchir sur les enjeux et opportunités qu'offrent les technologies de l'information et de la communication dans la sensibilisation et la gestion de la Covid-19 dans le contexte africain. Enfin, il est question d'analyser les pratiques d'accès des publics à l'information de santé autour du Coronavirus.
Le présent appel à contribution en vue de la publication d’un ouvrage collectif invite à réfléchi... more Le présent appel à contribution en vue de la publication d’un ouvrage collectif invite à réfléchir sur l’économie des médias classiques à l’ère d’internet et des réseaux socionumériques en Afrique. Il est précisément question d’analyser la façon dont les médias classiques s’adaptent, et se ré-inventent face à l’avènement d’internet et des réseaux socionumériques. En privilégiant les approches théoriques et empiriques, il s’agit de procéder à l’analyse de nouvelles modalités de l’économie des médias classiques à l’aune d’internet et des réseaux socionumériques. L’économie politique des médias renvoie ici à un ensemble bien plus complexe. Elle touche à des aspects aussi divers et variés tels que les transactions, les formes d’organisation, les moyens de subsistance ou de survie, le management, les styles et formes de rémunération, les logiques parallèles de financement, la reconfiguration des formes de contenus médiatiques, etc.
Le présent appel à contribution en vue de la publication d’un ouvrage collectif s’articule autour... more Le présent appel à contribution en vue de la publication d’un ouvrage collectif s’articule autour de la communication de l’État dans les pays d’Afrique. En privilégiant la perspective interdisciplinaire, il est question de voir comment se structure la communication de l’État dans la plupart des pays d’Afrique. Comment celle-ci est pensée et élaborée ? Comment elle est mise en œuvre ? Par qui ? Quels sont les enjeux et/ou objectifs qu’elle poursuit effectivement ? Comment se déploie-t-elle ou à l’aide de quels outils info-communicationnels se met-elle en œuvre ? Sur quels ressorts et dimensions s’appuie-t-elle ? Quels types de discours sont au cœur de la communication de l’État dans les pays d’Afrique ? Ce sont autant de questionnements, non exhaustifs, qui font l’objet de cet appel à contribution. Des réflexions à la fois théoriques mais surtout empiriques et s’appuyant sur des contextes variés sont vivement souhaitées.
Note de lecture réalisée par Simon Ngono Dans cet ouvrage issu de son HDR, Tourya Guaaybess-Maîtr... more Note de lecture réalisée par Simon Ngono Dans cet ouvrage issu de son HDR, Tourya Guaaybess-Maîtresse de conférences en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université de Lorraine-propose une analyse théorique et épistémologique fondée sur l'approche développementaliste des médias dans les pays arabes. En huit chapitres, elle démontre comment les médias numériques et les dynamiques politiques, à l'instar des « révolutions arabes », ont contribué à la libération du discours. L'auteure s'intéresse plus particulièrement à la dimension stratégique des médias d'information et du journalisme dans le monde arabe contemporain et défend la thèse d'une obsolescence du lien entre développement et médias. Sur ce dernier aspect, elle soutient plutôt que les actions en faveur du développement des médias doivent se réinventer. En ce sens, elle propose de lire la notion de développement par les médias à partir des réalités, contextes, approches socioculturelles et mêmes politiques, qui structurent le fonctionnement de chaque pays arabe. Dès l'introduction (pp. 5-11), les théories sur le développement et l'aide au développement sont présentées et le positionnement théorique de l'auteure précisé. Tourya Guaaybess considère que le développement a connu trois phases au cours de l'histoire des sociétés africaines, chaque phase renvoyant à des éléments précis. Il y a eu, au départ, la « grandeur », phase qui correspond à des thèses euphoriques, voire triomphalistes faisant des médias des vecteurs du développement en Afrique. Cette phase est associée à de grands projets initiés par des organisations internationales en direction des pays des « Suds » afin de favoriser leur processus de développement. A première phase s'est substituée une deuxième, dite de la « décadence ». Elle fait référence à des discours de remise en cause des « greffes » du développement en Afrique, calquées sur le modèle occidental. La troisième phase, qui correspond à l'époque contemporaine, est celle dite du « sursaut ». Il est question du changement d'approche, de modèle dans la manière de questionner et d'examiner la question du développement et ce, eu égard aux mutations contemporaines observées au sein des sociétés arabes.
Recension critique d'ouvrage, 2018
dir.), Manuel d'analyse de la presse magazine, Paris, Armand Colin, series: « ICOM », 2018, 318 p... more dir.), Manuel d'analyse de la presse magazine, Paris, Armand Colin, series: « ICOM », 2018, 318 p., ISBN : 978-2-200-61993-0. You can order this publication on our partner's website Decitre
Dans cet ouvrage tiré de sa thèse de doctorat soutenue à l’Université de Versailles Saint-Quentin... more Dans cet ouvrage tiré de sa thèse de doctorat soutenue à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines en 2012, François Robinet, maître de conférences en histoire contemporaine au sein de la même université, analyse le traitement des conflits africains par les médias français. Le livre a pour point de départ l’inégale médiatisation des guerres en Afrique et traite de la question centrale suivante : comment expliquer l’attention soutenue dont bénéficient certaines guerres tandis que d’autres sont totalement ignorées ? Pour répondre à cette question, l’auteur mobilise diverses approches dont celle des médias, l’analyse des récits médiatiques et les entretiens semi-directifs, pour ne citer que les principales. Les données de l’analyse sont issues de corpus de presse (Le Monde, Libération, Le Figaro, L’Express, Le Point, Le Nouvel Observateur et Paris Match), et de sources audiovisuelles (à travers les journaux radiophoniques et télévisés de TF1, France2, Arte et France Inter). Privilégiant une perspective diachronique (1994-2015), le livre met en lumière les transformations des pratiques des reporters de guerre, l’évolution des stratégies des rédactions des médias et la professionnalisation des acteurs impliqués sur des terrains d’opérations, à savoir les belligérants, l’armée française et les humanitaires.